La situation Londres, à l'air Victorienne. Lorsqu'un jeune et noble vampire très proche de sa mère humaine tente de sauver cette dernière d'une grave maladie, il n'a d'autre choix que de la transformer. Ce dernier cependant, lui-même transformé depuis trop peu de temps, n'arrive pas à contrôler celle qu'il ne reconnaît plus. Assoiffée de sang, c'est sur le père d'Eleanor, une jeune fille de basse classe, que celle-ci jette son dévolu. La jeune fille survit cependant à cette terrible nuit, au prix de la vie de son père, et du vampire qui l'a attaquée. Ivre de vengeance, la jeune femme mène sa propre enquête et, persuadé que le fils du bourreau de son père est le véritable responsable, cette dernière lui propose ses services comme gouvernante afin de s'en rapprocher. Pourraient-ils cependant trouver un terrain d'entente et comprendre leurs deuils mutuels ?
J'ai 28 ans et je vis à Londres, Angleterre. Dans la vie, je suis gouvernante et je m'en sors comme je le peux. Sinon, grâce à ma relation fusionnelle avec mon père, je suis une vieille fille et je le vis plutôt bien. [Informations supplémentaires en construction]
Elle toqua à sa porte, une fois, deux fois, peut-être trois. Son esprit s'était un peu embrumé par une myriade de pensées parasites, par la peur aussi. La peur de l'inconnu. La peur de lui. Du mensonge aussi. Lorsque la porte s'ouvrit cependant, elle fut surprise de voir, non pas le majordome, mais bien le maître des lieux, face à elle. Son premier réflexe fut de sourire, un grand sourire innocent, enjôleur. Elle abaissa également la tête quelques secondes en signe du respect que les petites gens devaient à ceux d'en haut, puis elle releva son regard en direction du sien, sans quitter l'air innocent qu'elle tentait de garder sur son visage.
« Bonjours monsieur, je me nomme Eleanor Ward, et je me permets de me présenter devant vous car j'ai ouï dire que vous êtes à la recherche d'une gouvernante, je tenais donc à tenter ma chance. J'ai en ma possession quelques références qui vous montreront que j'ai quelques années d'expériences derrière moi. Et puis, je tiens également à apporter mon soutien à..»
Monstre. C'était un monstre. En tout cas elle en est persuadée.
« ...un homme ayant perdu sa mère à un âge si jeune. J'ai appris pour le tragique décès de la Lady de ce manoir, et je tenais à vous présenter mes plus sincères condoléances. Cela ne doit pas être des temps simples pour vous alors..j'en suis vraiment désolée. »
Elle avait revêtu le masque de la compassion, car elle n'avait pas le choix. Elle n'allait pas lui dévoiler maintenant que la mère de cet homme était morte de ses mains à elle. Elle savait aussi qu'il était impossible d'avoir pu confirmer la mort d'une femme qui n'était désormais plus qu'un tas de poussière. Cela lui avait mis la puce à l'oreille d'ailleurs. Pourquoi dire que cette femme était morte, alors qu'ils auraient simplement pu dire qu'elle avait disparu ?
Passé
Cela fait un mois, peut-être deux ? Elle en a perdu la notion du temps depuis l'enterrement de son père. Perdre un proche dans des circonstances aussi tragiques laisse certainement des marques. Cette nuit-là, elle s'était préparée à sortir, une course de dernière minute à l'épicerie du coin, le soleil avait déjà laissé sa place à la lune, mais cela ne l'avait pas effrayée pour autant.
« Papa ? Je ne trouve pas mon manteau, j'espère arriver à temps avant que l'épicerie ne ferme. »
« A cette heure-ci ? Tu n'irais nulle part jeune fille, les rues sont trop sombres et dangereuses la nuit. Peut-être que les rues des gens d'en haut sont éclairées de mille feux lorsque la nuit tombe, mais les nôtres sont aussi noires que l'encre. Tu ne sais pas quel danger t'attendent dans les ténèbres. »
Elle avait écouté sa tirade comme s'il s'agissait de la première fois qu'il lui faisait ce genre de réflexion. Et à chaque fois, elle souriait. Exaspérée oui, mais aussi attendrie, car elle avait toujours eu conscience que ses paroles ne reflétaient qu'une terrible vérité. Ici, les rues étaient encore plus dangereuses, car habitée par une population plus pauvre, souvent oubliée des autorités. Moins de policiers alors qu'ils en auraient pourtant besoin, et moins de lumière pour éclairer les rues. C'était comme si on ne savait pas quoi faire d'eux, alors on les laissait survivre dans l'obscurité, et que le meilleur gagne.
Alors qu'Eleanor avait finalement trouvé son manteau, et qu'elle avait ouvert la porte, une silhouette s'était tenue devant elle. Une silhouette féminine, familière.
« Oh mon dieu, papa c'est.. »
C'était cette femme, qui habitait le manoir situé à l'écart des autres habitations. Un lieu qui avait toujours alimenté les plus folles rumeurs. Des rumeurs, d'ailleurs disaient pourtant de la lady de cet endroit qu'elle était malade, au bord de la mort, pourtant elle était venue jusqu'ici, au pas de leur porte.
« Une noble dame qui a besoin de notre humble aide, j'en ai peur, va préparer mon lit pour elle, il faut l'étendre et appeler un médecin »
Elle avait acquiescé aux paroles de son père, et elle avait disparu dans la pièce d'à côté. Elle ne vit donc pas le changement d'expression, la soif intense, qui avaient orné les traits de la femme qui s'était relevée comme si elle n'avait jamais eu besoin d'aide. Elle avait entendu le cri de son père cependant, un cri qui ne dura que peu de temps. Eleanor s'était alors précipitée au-devant de la situation. À partir de là cependant, sa mémoire se disloquait, se floutait. Elle se souvient avoir pris un couteau dans la cuisine, elle se souvient que cette femme s'était jetée sur elle, la bouche couverte du sang de son père. Elle se souvient du couteau qui s'était enfoncée dans le cœur de son assaillante. Puis..le trou noir. Puis.. de la poussière sur le sol, comme si rien ne s'était produit, comme si.. toute l'agression n'avait été qu'un rêve. Pourtant, l'enterrement eut bien lieu, et Eleanor du bien mentir. Ici, les morts, cela ne surprenait pas, et lorsqu'elle fit croire autour d'elle que son père avait été égorgé par un pickpocket, personne n'avait cherché à la contredire. C'était même plutôt commode de la croire, c'était ce que la police faisait souvent, même en cas de mort suspecte. Une enquête, il y en a eut une, qui se clôtura très vite, faute d'indices ou de preuves. L'autopsie ? Une perte de temps, il y en avait rarement pour ceux qui mourraient dans les rues qui abritaient les demeures des prolétaires.
Présent
« Puis-je entrer, monsieur ? Ou peut-être êtes-vous occupé, en tout cas, je serais prête à passer un entretien si vous le souhaitez et quand vous serez disponible. »
Encore une fois, elle lui offrit un sourire innocent, qu'elle tentait de rendre sincère, pour garder les apparences. Au fond d'elle cependant, encore une fois, son esprit tournait à plein régime. Elle avait lu beaucoup sur les vampires, elle avait trouvé toutes les informations nécessaires dans un vieux livre d’ésotérisme poussiéreux, sous les conseils d'un homme étrange qui disait avoir déjà vu des gens mourir, vidés de leur sang par le cou, dans les rues froides et ténébreuses du quartier. La seule personne qui n'avait pas cru les mensonges d'Eleanor, et qui l'avait poussé à chercher de ce côté. Premier point, les vampires se transformaient toujours avec une intervention extérieure, Et cette femme était malade. Un vampire ne tombait pas malade, ne pouvait s'affaiblir comme un humain, sans doute avait-elle alors été transformée récemment. Second point, les vampires n'appréciaient pas n'importe quel sang. Les individus malades, trop âgés, affaiblis, n'étaient pas une proie de choix. Troisième point, la transformation d'un être humain en vampire n'intervenait que très rarement, lorsqu'un vampire souhaitait acquérir une nouvelle créature à former, capable de devenir son égal. Qui donc aurait pu s'obliger à boire un sang qui n'était pas de son goût, tout ça dans l'unique but de transformer une femme malade à l'âge avancé, une veuve, qui plus est ? L'unique personne de laquelle cette femme était réellement proche.
Son fils.
Bien sûr, tout cela n'était qu'une hypothèse pour le moment. Mais Eleanor en était en tout cas persuadée, et elle ne s'arrêterait pas avant d'avoir confirmé ou infirmer ses soupçons. Et peut lui importait si elle avait une chance sur deux de se lancer dans la gueule du loup. Elle devait savoir, trouver du sens à la mort de son père. Et puis, être une vieille fille à ses avantages, aucun mari ou enfant à qui rendre des comptes lorsqu'on met potentiellement sa vie en danger. Ce statut qui lui avait voulu bien des brimades et des réflexions tournaient désormais à son avantage. A moins que son obstination ne finisse par la tuer.
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Date d'inscription : 04/06/2022
Région : J'habite en théorie, parce qu'en théorie tout se passe bien
Univers fétiche : Réel, urban fantasy, fantastique (Superhero, Harry Potter), jeu vidéo (Dragon Age, Greedfall, DBH), crossover, switch gender, histoire alternative
Préférence de jeu : Les deux
Senara
Dim 5 Jan - 2:41
William Harcourt
J'ai 36 ans et je vis à Londres, en Angleterre. Dans la vie, je suis membre du parlement et mécène et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma malchance, je viens de perdre ma mère et je le vis très mal. uc.
Assis à son bureau, un coude sur la table et les jambes allongées devant lui, William réfléchissait. Depuis presque deux mois, son esprit était entièrement tourné vers cette nuit qui avait fait basculer son monde, déjà fortement chancelant depuis « l’incident ». Isolé du reste du monde, introverti de nature, le riche londonien ne comptait guère d’ami dans son entourage, pas plus qu’il ne recherchait de prétendante. Si l’idée l’avait effleuré ces dernières années, tous ses projets avaient cessé depuis sa transformation. Jouet occasionnel de sa génitrice vampirique et désormais monstre nocturne possédant néanmoins encore un cœur bien qu’il ne battait plus, ce changement aussi brutal que dramatique n’avait fait que renforcer son lien avec feu sa mère. Un sinistre secret consolidant leur connexion, eux qui possédaient pourtant déjà une relation fusionnelle. Ainsi, le reste du monde pouvait bien s’ébranler, tant qu’ils étaient ensemble, tout irait bien. Ils seraient heureux. Puis la maladie s’était invitée. Comme une voleuse dans la nuit. Comme si le sort avait décidé de s’acharner sur leur famille. Jane et William Harcourt avaient difficilement accusé le diagnostic du médecin, et William s’était juré de tout faire pour soigner sa mère, quel qu’en soit le prix ! Dès lors, il avait dévoué toute son énergie à un remède, quel qu’il soit. Il avait d’abord entrepris de chercher les médecins et les spécialistes les plus influents de Londres et d’ailleurs, allant de surcroît jusqu’à étudier lui-même la médecine et cherchant le salut de sa mère bien-aimée dans des croyances interdites. S’il était devenu un maudit et que des créatures infernales existaient, alors il devait bien exister des pouvoirs bénéfiques capables d’apporter la guérison. Hélas, le temps s’était fait court et, en désespoir de cause, il ne lui était plus resté qu’une seule solution : la transformer à son tour. Une funeste décision dont il avait accepté de payer le prix pour ne pas perdre ce qu’il avait de plus précieux au monde. Un mal pour un bien, puisqu’ensemble, ils pourraient vivre ensemble pour l’éternité, le temps lui-même n’ayant plus aucune prise sur eux. Mais rien ne s’était passé comme il l’avait espéré. Et il avait ainsi appris que l’enfer aussi avait son propre enfer.
Il y a plusieurs semaines...
Lady Harcourt avait quitté le manoir. Sans rien dire, sans un bruit, elle était parvenue à déjouer la vigilance des gardes. William s’était donc empressé d’ordonner à ses gens de suivre leur maîtresse et de la ramener coûte que coûte, sans la blesser si possible, et surtout de la manière la plus discrète qui soit. Car même si les élites de la ville dont il faisait partie se désintéressaient des bas quartiers, l’héritier londonien n’avait aucune envie qu’on reconnaisse sa mère. Cela jetterait l’opprobre sur leur famille, leur lignée, et un chasseur de monstre pourrait même être appelé. Et ce, même s’il lui serait aisé de faire taire la rumeur ou d’éliminer les témoins. Hélas, une fois de plus, les évènements ne s’étaient pas déroulés comme espérés. Ses serviteurs avaient perdu Lady Harcourt dans la pénombre, et ce n’était qu’en entendant du bruit et des cris qu’ils avaient retrouvé sa trace. Mais trop tard. Un attroupement d’habitants s’était déjà massé devant une petite maison, et déplorait la mort sauvage d’un des leurs. Légèrement en retrait, trois serviteurs s’étaient faits discrets pour écouter les conversations. On parlait d’un vol qui avait tourné au massacre, tant le corps du pauvre était ensanglanté, presque méconnaissable. Mais nulle part il n’y était fait mention de Lady Harcourt. Les serviteurs avaient alors repris leurs recherches aux alentours, mais rien. Elle semblait avoir tout simplement disparu. Munis seulement de quelques informations, ils étaient rentrés faire leur rapport au maître de maison. Les jours suivants avaient été dédié à la retrouver. Las ! aucune trace. William avait dû se faire à la raison que ce lien brisé qu’il avait ressenti en son for intérieur était bel et bien celui qu’il entretenait avec sa mère depuis si longtemps... Mais qui aurait pu s’en prendre à un vampire aussi incontrôlable ? C’était impossible ! A moins qu’une autre personne n’ait été présente et l’ait pris en traître ?
Retour au présent
Ouvrant la porte, l’héritier Harcourt se retrouva nez à nez avec une femme qu’il reconnut aussitôt qu’il croisa son regard. C’était elle, la fille de l’homme assassiné ce terrible soir. Après cet évènement, William s’était renseigné sur cette famille, qui ressemblait étrangement à la sienne. Il était venu plusieurs fois sur la tombe du père Ward, à la recherche de réponse, comme si l’esprit du défunt allait lui donner les parties manquantes du tableau. Évidemment, ça n’avait jamais été le cas et, finalement, son attention s’était tournée vers sa fille unique. William avait ainsi fait surveiller cette femme, persuadé qu’elle savait quelque chose, qu’elle avait vu et assisté (et peut-être participé ?) au drame de cette nuit-là. Or, s’il en croyait toutes les informations qu’il avait pu réunir – notamment son intérêt pour des sujets jugés interdits - l’assassin de sa mère se trouvait actuellement sur le seuil de sa porte, à quémander un travail. S’il n’avait pas dû faire sceller le cercueil vide de ma mère dans la caveau familiale, William aurait certainement réfléchi à sa proposition. Mais voilà que la supposée meurtrière de sa merveilleuse génitrice décidait elle-même d’entrer dans la gueule du loup. Nul doute que cette dernière devait avoir compris certaines choses et qu’elle n’était pas là par hasard. Néanmoins, l’héritier Harcourt savait qu’il possédait nombre d’avantages sur elle, alors il ne comptait pas laisser passer cette chance. Au contraire, on lui avait toujours appris d’être proche de ses ennemis et cette proximité - qui ne manquerait pas d’être un intéressant jeu d’échec – lui permettrait de prouver sa théorie une bonne fois pour toute. Car après tout, si elle était là, ce ne pouvait être que le destin qui lui offrait l’opportunité de se venger, non ? « Merci, miss Ward. » fut tout ce qu’il accepta de lui dire, et ça lui semblait encore beaucoup trop. Car la bête enragée qui s’impatientait en lui n’avait qu’une soif : celle de la vengeance. Ainsi William préféra ne pas lui retourner ses condoléances. Déjà parce qu’il haïssait celle qui avait tué sa mère, mais aussi parce qu’un homme de sa stature n’était pas censé savoir qu’elle aussi avait perdu son père.
Le londonien fut tiré de ses réflexions vengeresses lorsque la femme reprit la parole. Décidément, elle manquait cruellement de bienséance pour une prétendue gouvernante de forcer ainsi l’entrée. Son attitude quelque peu agressive ne fit que confirmer un peu plus ses soupçons. Aussi mit-il son ego de côté et tenta-t-il d’adoucir ses sentiments intérieurs pour répondre au (faux ?) sourire de la femme et la faire entrer dans sa toile, telle la proie qu’elle venait de venir en franchissant le seuil de son manoir. « Non. Entrez maintenant, je n’ai guère de temps à perdre. » répondit-il en s’effaçant légèrement derrière la porte pour la laisser entrer. Lorsqu’il la referma derrière elle, un sourire carnassier s’esquissa sur ses lèvres. Il allait enfin pouvoir chasser la dernière ombre de doute qui subsistait en lui, avant de la vider jusqu’à la dernière goutte de tout liquide vital. Car quelles que soient les raisons et les intentions pour lesquelles miss Ward avait décidé de venir, ce manoir serait son cercueil. Et il serait celui qui y martèlerait le dernier clou. « Par ici. » l’invita William pour que sa proie le suive jusqu’au petit salon. La pièce baignait dans une ambiance tamisée, les rideaux étant tirés, et les lieux légèrement défaits. Il l’invita ensuite à s’asseoir et prit place face à elle. « Bien. Parlez-moi de vous, de vos qualités, puis de vos précédents employeurs, que je puisse vérifier vos références. Nous discuterons ensuite des détails. » En réalité, tout était déjà vu. Soit son instinct était le bon et elle ne serait bientôt plus de ce monde, soit il s’était fourvoyé et il la mettrait dehors. Car Lord Harcourt n’avait ni le temps ni la patience de s’occuper de la tenue de son manoir pour le moment. Sa seule préoccupation étant de rendre justice à sa mère, qui avait enduré tant de souffrances...
« Be Here»
I'm saddened once again, can't you see ? I don't wanna live this way, I don't wanna be here anymore. I can't live with this pain, I just wanna feel something more.