Le Temps d'un RP
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LE TEMPS D'UN RP

Better Omens ? [DouxTeux & Aconit]

Aconit
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Univers fétiche : Historique, Fantasy, Réel
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Jeu 21 Nov - 22:38
Le contexte du RP
Mise en situation

La situation
Paradis et Enfer. Anges et démons. Le camp des gentils et celui des méchants. Si seulement c'était aussi simple... Si seulement les anges ne faisaient que le bien, éternellement guidés par la main divine de la sagesse, et si seulement les démons ne faisaient que tenter les pauvres âmes à des plaisirs coupables, les éloignant pour toujours de leur affable Créatrice. Le monde serait tellement plus simple. Dans cette histoire, comme dans bien d'autres, les anges ne sont pas toujours blanc comme neige, et les démons s'aventurent parfois dans la lumière.

Contexte provenant de cette recherche
Aconit
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Sam 23 Nov - 15:22

Byleth

⛧☾༺⸸༻☽⛧
J'ai + de 6000 ans et je vis à Londres, Royaume-Uni. Dans la vie, je suis un démon qui tient une pâtisserie.
⛧°。⋆༺⸸༻⋆。°⛧
Emmitouflée de la tête aux pieds dans une couette et cachée par une dizaine de coussins éparpillés sur son lit, on n'y devinait la présence de Byleth que par quelques gloussements, vides de toute joie si on se penchait pour écouter vraiment, et de nombreux emballages colorés, sans doute de bonbons et gâteaux, jetés çà et là à même le lit et le sol. C'était une de ces journées où Byleth ne voulait rien faire, et surtout, ne penser à rien. Même les démons en avaient. Elle se félicitait dans ces moments-là d'avoir eu la merveilleuse idée d'installer un lit dans l'appartement qu'elle occupait, juste au-dessus de sa pâtisserie. Belzébuth n'en avait jamais compris l'utilité, et Byleth ne l'avait pas non plus invité⸱e à essayer de comprendre. Elle appréciait beaucoup saon ami⸱e, mais leurs visions différaient notablement sur certaines choses, comme le genre de familier desquels iels pouvaient s'associer...

A ces pensées, elle augmenta le son de son téléphone portable, duquel s'échappaient des voix, miaulements et musiques en tout genre. Le doom scroll, une de ses inventions, que Byleth évoquait avec fierté, faisait parfaitement son boulot actuellement. Devant ces vidéos de chats, aussi adorables que diaboliques, elle pouvait s'autoriser quelques moments de répit. Oublier l'odeur fétide de l'Enfer (elle ne s'y était jamais habituée), ses collègues qui cachaient à peine leurs vrais sentiments à son égard, la “réunion” de ce matin. Cet endroit, ces démons, qui autrefois lui avaient tant offerts, venaient à présent lui réclamer la monnaie de leur pièce. Rien n'était jamais réellement donné en Enfer. Sans doute qu'au Paradis non plus, à bien y réfléchir... Elle essayait de ne pas penser à ces premiers jours où elle y a été recueillie. Où un nom lui a été donné. Pour la première fois, on s'adressait à elle. Bien sûr, Dieu leur parlait - il le fallait bien, c'étaient Ses bras droits. Mais Elle ne leur parlait jamais vraiment à chacun, individuellement, ou tout du moins, Byleth en a rarement eu l'impression. Ça a dû arriver, bien sûr. Elle en est certaine. Les démons n'oublient pas, et Byleth n'oublierait pas ce genre de choses. Sûrement une autre punition divine, ou bien le coup d'un démon qui lui en veut pour une chose ou une autre. C'est arrivé, elle en est sûre ; elle regrette seulement de ne pas pouvoir accéder à ce souvenir, à des moments comme ceux-là. Parfois, ça lui fait peur comme les souvenirs de sa première vie lui semblent lointains, froids. Comme si Dieu, Elle aussi, venait récupérer les cadeaux qu'Elle lui avait un jour faits.

Byleth aime particulièrement la vidéo avec les trois chats qui renversent plus d'un kilo de riz dans la cuisine de leurs humains, et jouent dedans, comme si c'était de la neige. Ils font des glissades, se font tomber les uns et les autres dedans, essayent d'attraper les grains avec leurs pattes, mais n’ayant pas de pouces opposables, échouent. Leur vie lui paraît tellement plus simple, plus agréable. Elle pourrait, elle aussi, adopter des humains et les soumettre au quotidien à ses humeurs et à des actes terriblement inconvénients. Renverser des plantes en pot, marcher sur le clavier pendant qu'ils écrivent des mails insignifiants d'une importance capitale, trouer et éparpiller le contenu de quelques sachets de purée en poudre dans la cuisine... Voire même, de temps en temps, hurler à la mort pendant une de leur stupide réunion Zoom, si elle a vraiment besoin de les punir. Byleth y pense presque sérieusement pendant un temps, mais se demande si ça ne lui rajouterait pas uniquement du travail en plus. Les vrais chats, eux, n'ont pas de quota hebdomadaires de tentations à accomplir, contrairement à elle. Mais ils n'ont pas non plus pour mission de s'assurer qu'un gamin de 15 ans soit à l'origine de la fin du monde.

Lorsqu'on son téléphone portable, qui avait la forme du visage de Hello Kitty sonna ce matin, Byleth sût qu'elle ne recevrait aucune bonne nouvelle. Belzébuth ne l'appelait jamais, préférant plutôt se déplacer et profiter par la même occasion d'une part de Devil's cake, soigneusement préparée par son amie. Mais le secrétariat de l'Enfer, et surtout ses supérieurs, n'étaient pas aussi sensibles aux appétissantes douceurs de leur collègue. Les seules fois où ils l'appelaient, c'était pour la réprimander sur ses tentations - généralement, c'est qu'elle n'en faisait pas assez, mais cette fois, Byleth savait que c'était différent. Ces derniers mois, elle s'était tenue à carreaux, essayant de se faire discrète, essayant de se faire oublier, peut-être. Seulement, l'Enfer n'oublie pas. Ils n'avaient pas oublié tout ce qu'ils avaient fait pour elle. Ils n'avaient pas oublié les siècles durant lesquels ils l'avaient fait régner. Elle s'était laissée tenter par le pouvoir, qui lui avait été si injustement retiré par sa Créatrice, et elle était prête à tout pour le récupérer, sans même se rendre compte que ce qu'elle recherchait réellement n'étaient pas des légions à contrôler ou une position dans laquelle on l'adulerait (même si c'était pas désagréable), mais cette chaleur sans contours, sans limites, qui la brûlait, la consommait, la forçait à toujours en chercher davantage. Elle lui donnait un sens, à la fois fiévreux et exaltant, et elle se disait, pendant qu'elle chantait Ses louanges avec ses frères et sœurs, que c'était ça, que d'être aimé par Elle. L'Enfer ne lui apporta jamais cette ivresse, cette union, cette fusion avec la plus pure des lumières, mais il lui proposa autre chose, une autre existence, avec d’autres sens à lui donner. C'était la chose la plus atroce et effrayante que Byleth ait jamais faite ; elle vécut, et il lui semblait parfois, certaines nuits, le revivre de nouveau, un arrachement sans nom, un vide des plus profonds, un froid glacial, un manque, et dès cet instant, elle sût qu'elle le revivrait autant de fois qu'il le faudrait, car ce que l'Enfer lui avait offert, Dieu ne l'aurait jamais autorisé pour elle : la vie. Le prix de ce cadeau, Byleth ne l'apprit que ce matin, mais elle se demandait à présent si elle réussirait, le moment venu, à s'en acquitter.
DouxTeux
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DouxTeux
Dim 24 Nov - 16:58

Nicolas

:coffee:
J'ai + de 6000 ans et je suis en mission à Londres, Royaume-Uni. Dans la vie, je suis un Ange.

    Nicolas était une présence discrète, presque imperceptible. C’était un mardi soir pluvieux, typique de Londres. L'ange se tenait dans un café bondé, une tasse de café fumante entre les mains ; il appréciait cette boisson à la fois amère et réconfortante, une des rares  indulgences qu’il s’accordait lors de ses séjours parmi les mortels. Assis près de la baie vitrée,  il surveillait discrètement un jeune garçon, installé à une table non loin, le nez plongé dans un manuel scolaire. Ses cheveux bruns ébouriffés cachaient à moitié un visage concentré, penché sur une équation compliquée. C'était lui. L'adversaire, l'ange de l'Abîme et le Prince de ce Monde...! Bien que l'Antéchrist n'ait rien d'intimidant en cet instant présent. L'enfant mordillait distraitement le bout de son stylo, un tic humain si banal qu’il aurait pu faire oublier l’entité démoniaque en gestation en lui.

Le café était bruyant, animé par le cliquetis des tasses et le brouhaha des conversations. Mais pour Nicolas, tout cela n’était qu’un fond sonore insignifiant. Sa mission était claire : surveiller Lucian (c'était son prénom), comprendre ses pensées et détecter les premiers signes de sa véritable nature. Il ne devait pas intervenir, pas encore. Seulement observer.

Il se rappela les mots prononcés par Gabriel : « Tu dois garder un oeil sur lui, Nicolas, » ordonna t-il. « Mais sois prudent. Pour épier cet enfant, tu devras te mêler aux humains et vivre parmi eux. »  

Nicolas acquiesça. Il s’était déjà aventuré dans le monde des mortels, mais se fondre dans leur quotidien n’était jamais une tâche aisée...

Une jeune serveuse interrompit ses pensées en s’approchant de Lucian, débarrassa une assiette qui avait contenu une part de gâteau au chocolat et repartit. Le garçon leva brièvement les yeux, murmura un « merci » inaudible, puis retourna à son manuel.

Nicolas nota ce moment. Politesse. Respect des conventions sociales. Rien, pour l’instant, ne trahissait une malveillance quelconque. Pourtant, il ne relâchait jamais sa garde. Il savait que l’ombre tapie en Lucian pouvait surgir à tout moment, peut-être même sans que l’adolescent en ait conscience.

Lucian referma soudainement son manuel, frotta ses yeux fatigués et jeta un coup d'œil à sa montre. Il se leva, pris son sac et se dirigea vers la sortie. Nicolas se redressa doucement, ses gestes  fluides et mesurés et laissa quelques pièces sur la table.

Dehors, la pluie avait redoublé. Lucian rabattit la capuche de son manteau, marchant rapidement en direction de la station de métro la plus proche. Nicolas le suivait à distance, avec son parapluie, son pas calme et régulier. Il ne pressait jamais l’allure, mais il restait toujours à portée. Il le suivit jusqu'à ce que l'enfant entrât dans une Église. Sans un mot, Nicolas ferma brièvement les yeux, adressant une prière silencieuse, qui lui permettait d'avoir une clairvoyance dans les lieux religieux (seulement les plus proches). Il vit les bonnes soeurs qui accueillirent le jeune garçon et, ce dernier, qui alla rejoindre les autres orphelins. Nicolas arrêta subitement sa vision, il sentit une présence différente. Froide. Une énergie subtile, mais indubitablement sombre. 

Nicolas n'était pas le seul observateur ; Quelqu'un d'autre, non, quelque chose d'autre se tapissait dans l'ombre...




" La solitude ne vient pas de l'absence de gens autour de nous, mais de notre incapacité à communiquer les choses qui nous semblent importantes. " CARL GUSTAV JUNG
Aconit
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Dim 24 Nov - 23:05

Byleth

⛧☾༺⸸༻☽⛧
J'ai + de 6000 ans et je vis à Londres, Royaume-Uni. Dans la vie, je suis un démon qui tient une pâtisserie.
⛧°。⋆༺⸸༻⋆。°⛧
Après une sieste de quelques jours, interrompue seulement par quelques snacks nocturnes, Byleth se décida enfin à quitter sa tanière - son lit - pour se mettre au travail. Ou au moins en donner l'impression. Elle n'était pas explicitement surveillée par l'Enfer, mais elle n'était pas le seul agent de terrain sur Terre. De plus, depuis qu'elle devait rendre des comptes toutes les semaines, une absence trop prolongée risquait d'être vite remarquée, surtout que tout le monde savait que c'est elle qui avait eu la mission "Armageddon". Si seulement elle n'avait pas oublié de mettre un réveil, ce jour-là, en 1800 et quelques, et qu'elle ne s'était pas endormie pendant presque tout le siècle, peut-être qu'ils n'auraient pas été aussi sévères avec les comptes-rendus maintenant... Il faudra peut-être qu'elle se trouve un humain pour les écrire à sa place. Ça lui fera toujours ça de boulot en moins. Si elle a toujours du boulot après la mission qui lui a été confiée, bien sûr.

Bon, ils en étaient pas encore à ce stade, donc rien ne servait de trop y penser pour l'instant. Avec un peu de chance, les religieuses auront fait leur propre travail tellement bien que Byleth n'aura d'autre choix que de retourner voir Dagon et compagnie, la queue entre les jambes, et leur dire qu'elle n'a rien pu faire... Ou qu'elle a encore besoin de quelques années. De toute façon, ils n'ont aucune idée de comment passe le temps sur Terre. En un battement de cils, Lucian sera vieux, et Byleth sait comment sont les vieux ici - maladroits, fragiles, une petite brise et hop, déjà un pied dans la tombe. Elle pourra s'en sortir sans trop de souffrances (pour lui, bien entendu) et peut-être même une Commandation pour elle. Le temps de retrouver le prochain Antéchrist, Byleth pourra continuer tranquillement sa vie, comme si de rien n'était.

En continuant de réfléchir à son plan B (ou A ?), elle prit une rapide douche, s'assurant que ses cheveux barbe-à-papa retrouvent de leur superbe après sa petite sieste, et fila s'habiller. Elle ne portait que du noir, malgré qu'elle appréciait aussi beaucoup, comme sa pâtisserie et son appartement le signalaient, d'autres couleurs, mais en tant que démon, elle avait tout de même une image à maintenir. Des écarts étaient autorisés, surtout s'ils étaient justifiés, et Byleth a dû faire tout un dossier pour sa pâtisserie, mais elle se dit qu'elle pouvait bien au moins respecter ça. Et puis, le noir lui allait si bien. Il soulignait à merveille sa figure, tout en lui donnant un air suffisamment inapprochable et mystérieux. Du moins, c'est comme ça qu'elle se voyait dans le miroir, devant lequel elle pouvait passer des heures.

Le temps qu'elle se décide à sortir de chez elle, la pluie s'était invitée sur Londres. Byleth hésita un moment à s'en débarrasser. Bien qu'elle n'ait jamais été très forte pour contrôler la météo, elle se débrouillait, et une fois sur trois ou quatre, elle avait même le résultat espéré. Elle se ravisa cependant, se disant que finalement, ça pouvait jouer à son avantage. En un claquement de doigt, elle fit apparaître autour d'elle un long imperméable, duquel elle remonta la capuche, cachant ses long cheveux. Si elle commençait à sentir le chat mouillé, elle pouvait se rendre aussi discrète qu'elle le souhaitait, sa couverture serait vite grillée.

Ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas vu Lucian. Seulement quelques mois en réalité, ce qui ne devrait pas être long pour un démon. Byleth commençait-elle à s'habituer à ce rythme humain ? Depuis qu'elle l'avait rencontré, à sa naissance, ici-même à Londres, elle savait que ce jour viendrait. Alors elle essayait de s'y préparer. Une fois par an, le même jour que le tout premier, elle passait à l'Église catholique de Nazareth. Enfin, elle n'y passait pas réellement, mais elle s'arrêtait pas loin, s'asseyait sur un banc ou se perchait dans un arbre, et observait Lucian. Qu'est-ce que les humains grandissaient vite. Ils prenaient centimètre sur centimètre en un clin d'œil, et Byleth ne pouvait s'empêcher de le comparer à lui-même à chaque nouvelle année. A part ce premier jour, elle ne l'avait plus jamais approché, ne lui avait jamais adressé la parole. Elle se demandait parfois ce qu'elle lui dirait, lorsqu'ils se rencontreront pour de vrai. "Salut boss, ça fait un bail" ? C'était, après tout, son supérieur hiérarchique, même s'il n'en avait pas l'air. Ou bien : "tu te souviens probablement pas de moi, mais j'ai vu de quoi ces poumons sont capables !". C'était peut-être trop, pour une première rencontre. Byleth chassa ces souvenirs de son esprit, et alors que la pluie redoublait d'ardeur, tombant avec fracas sur les toits, s'abattant sur les arbres, qui pliaient sous sa force, ou bien sous celle d'êtres qu'ils reconnaissaient comme n'étant pas de ce monde, Byleth arriva devant l'église dans laquelle Lucian avait trouvé refuge ces quatorze dernières années.

Elle sentait sa présence, une présence unique, puissante, même si elle ne le voyait pas, mais elle en sentait aussi une autre... Étrangère et à la fois familière, déstabilisante et à la fois rassurante, une présence qu'elle fuyait à la fois qu'elle la recherchait. C'était un ange, aucun doute possible là-dessus. Byleth n'en fût au début que peu surprise. Église, ange, les deux allaient bien ensemble. Mais en s'approchant, même dans l'ombre, qui ne gênait pas vraiment sa vue, elle commença à reconnaître la silhouette qui s'abritait sous le parapluie. Les anges ne se choisissaient pas toujours les corporations les plus discrètes, non pas que c'était différent en Enfer. Bien évidemment qu'il fallait qu'ils montrent qu'ils sont à part. Byleth ne se souvenait plus de son nom, ou ne voulait pas s'en souvenir, mais elle se souvenait bien de sa carrure, de sa grande taille, de ses cheveux aussi noirs que ses propres ailes. Il pourrait presque être un des leurs, vu comme ça... Il ne l'était pas, évidemment. Byleth sentait la colère monter en elle - ou était-ce autre chose ? Ce fichu ange, qui n'était rien pour Elle au début, personne, devint d'un coup si important, au moment où elle ne l'était plus. Bien sûr, comment ne pas l'aimer, lui qui suivait toutes Ses règles, tous Ses plans à la lettre, aveuglément. Oui mon Dieu, oui bien sûr, oui, oui, oui. Il n'avait que ce mot à la bouche. Il ne posait aucune question, le petit soldat parfait. Toujours là pour Son "Plan Ineffable", mon œil !

Byleth ne savait même plus si ces pensées avaient réussies à être contenues dans sa tête ou si elle avait dit tout ça à voix haute. A vrai dire, elle s'en fichait. Elle sortit sèchement de sa poche un paquet de bonbons, qu'elle ouvrit sans se préoccuper davantage du bruit qu'elle pourrait faire. Fini la discrétion, fini les couvertures. La pluie pouvait peut-être masquer les bruits d'emballage et même sa voix, mais elle se dit qu'elle ne pouvait rien faire pour le bruit de son cœur qui battait dans sa poitrine ; en tout cas, elle, elle n'entendait que ça.

Sa présence ici ne pouvait pas être un hasard. C'est Elle qui l'avait envoyé, et La connaissant, Elle avait un sacré truc derrière la tête. Byleth ne savait pas encore quoi, et jamais elle n'aurait pu s'en douter, mais elle ne pouvait s'empêcher de trouver la présence d'un ange ici, et surtout de celui-là, plus que louche. N'avait-Elle pas confiance en ses fidèles travailleuses ? N'était-ce pas pour ça qu'Elle avait fait mourir la mère de Lucian et "disparaître" son père, pour justement s'assurer que de simples mortels, qu'Elle ne pouvait pas directement contrôler en tout cas, ne fassent pas gagner quelques points à l'Enfer malgré eux en éduquant leur fils ? Avalant un dernier crocodile en gélatine, l'esprit brouillé par la colère et ses ongles s'enfonçant dans la paume de ses mains, Byleth s'avança d'un pas rapide et assuré vers l'ange, bien décidée à découvrir Son plan, et le faire échouer, quel qu'il soit.  
DouxTeux
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Lun 25 Nov - 17:29

Nicolas

:coffee:
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   Les gestes brusques de cette nouvelle arrivante étaient empreints d'une grâce féline si marquée que Nicolas, par pur réflexe, esquiva instinctivement. Il crut, l'espace d'un instant,  qu'un chat errant, attiré par son odeur, se jetait sur lui dans un élan de folie. Il avait ce don étrange de fasciner les matous, TOUS les matous, au point d’en avoir développé un mécanisme de défense presque naturel. Son agilité, amplifiée par son origine angélique, lui permit de se soustraire sans effort à ce qu’il percevait comme une attaque.

Cependant, comme à son habitude, la maladresse choisit ce moment
pour s’immiscer dans la situation. Son esquive, bien que fluide, déséquilibra l’étrangère, qui bascula en arrière. Déchiré entre le regret de sa bévue et son instinct profond d’aider, l’ange se précipita pour la rattraper. Son intervention fut certes maladroite, mais efficace. Il réussit à l’empêcher de chuter, l'un de ses bras encerclant sa taille, l'autre tenant le parapluie et il se retrouva penché au-dessus d’elle, dans une pose presque comique. Un bref instant suspendu, leurs regards se  croisèrent. L’aura qu’elle dégageait était dense, presque suffocante, teintée d’une énergie obscure, mais étrangement fascinante. Un démon. 

Après avoir repris leur équilibres respectif, les deux êtres surnaturels se faisait maintenant face. Nicolas garda son flegme naturel et étudia calmement la force démoniaque qui se trouvait devant lui. Elle avait une allure de jeune femme avec une peau de porcelaine, ses longs cheveux rouges et ses vêtements noirs contrastant avec cette dernière, lui donnant un petit côté féerique et irréel. Il y avait en elle une beauté troublante, un mélange d’élégance éthérée et de danger latent. C'est sûr qu'elle n'était pas humaine, mais c'était aussi difficile à croire qu'elle était un démon avec ce visage si innocent. Surtout quand on la voyait mastiquer, avec ferveur, une drôle de confiserie humaine que Nicolas avait de la peine à se souvenir du nom... Mais ce qui le désarçonna  le plus fut le bruit. Scrunch, scrunch. Un son presque vulgaire, qui brisait complètement l’image sophistiquée qu’elle renvoyait. 

Il avait la curieuse sensation de l’avoir déjà vue, quelque part, dans un passé lointain, bien que ses souvenirs fussent flous, voir étrangement inaccessibles. Une certitude persistait toutefois : cette femme n’était pas une simple démone de bas étage. Elle dégageait une aura bien trop singulière pour cela. 

Nicolas  plissa les yeux, cherchant à percer ce nouveau mystère.

— "Qui es-tu, au juste ?" demanda-t-il enfin, une touche de méfiance dans sa voix. "Et que fais-tu ici ?"

Cette créature, qu’il percevait comme une force redoutable, se tenait
devant lui, l’air d’un félin satisfait, savourant sans gêne une drôle de sucrerie. Aucun doute maintenant qu'elle aurait très bien pu retomber sur ses pattes et ce, même sans son assistance. 




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Lun 25 Nov - 22:33

Byleth

⛧☾༺⸸༻☽⛧
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Ce qu'elle s'apprêtait à faire en s'avançant ainsi vers l'ange, Byleth ne le savait pas exactement. A quoi bon penser quand on peut agir ? Les humains étaient forts pour ça, et personne ne saurait dire qui de Byleth ou des humains déteignait sur l’autre. Lorsqu'elle fût suffisamment proche, et que l'ange ne lui faisait pas encore face - comment osait-il tourner le dos à la Grande Byleth ? - elle tendit son bras, prête à l'attraper par l'épaule et l'obliger à la regarder droit dans les yeux pendant qu'il lui dirait sans broncher tout ce qu'elle voulait savoir. Tout du moins, c'est ce qu'elle s'était imaginée faire. A la place, son ennemi, qu'elle sous-estimait très certainement, esquiva son geste avec une telle grâce et facilité que Byleth en perdit l’équilibre. Ou peut-être était-ce la proximité avec tant de sainteté, entre lui et l'église, ou encore son regard brillant, qui se posait sur elle avec beaucoup moins de dureté que le sien ? Ces fichus anges. Sont-ils incapables d'autre chose que de... ça ?

Evidemment qu'ils en étaient incapables. Ils ne connaissaient que la plus pure perfection et la plus tendre bonté. Dé-goû-tant. Alors que le visage de Byleth commençait à prendre l'expression de ses pensées, il fallut bien sûr que l'ange vint les confirmer. Se sentant chuter en arrière, la pluie et le sol mouillé n'aidant pas, elle était prête à accepter son sort : humiliation ou décorporation. Elle savait que le premier cas était le plus probable, mais souhaitait malgré tout le deuxième, se disant que ça serait toujours moins douloureux, en fin de compte. Fermant les yeux, pour éviter une confrontation cruelle avec sa précédente demeure qu'elle a été forcée de déserter, elle attendit patiemment le moment où son corps humain touchera le sol froid. Si Byleth n'avait pas un tel attrait pour le dramatique, ou si l'ange l'avait seulement ébranlée dans ses réflexes, elle se serait remise en deux-deux sur ses pieds, mais le mal était déjà fait. Et la terrible créature ne fît que l'aggraver, en posant sa main angélique, sa main si chaste et pure, sur le corps maudit d'un démon. Était-ce légal ? Une telle chose ne devait certainement pas être autorisée. Ne devait jamais arriver. Une première, sans aucun doute, dans l'histoire divine. Dieu Elle-même devait s'en remuer sur son siège ! Malgré ses couches de vêtements, malgré son imperméable trempé, Byleth sentait la chaleur de la main de l'ange sur elle. Une chaleur dont elle se souviendrait longtemps.

Elle ne sut qui commença à se redresser en premier, mais ce n'était probablement pas elle. Comment osait-il, cet ange qui n'en ressemblait même pas à un ? Byleth n'avait jamais connu d'attaque plus vile. Profiter ainsi d'un démon ! C'est elle qui aurait dû l'attraper par la taille et lui sauver la vie. Plonger ses grands yeux dans les siens, lui offrir un sourire des plus succubin, et bam, l'envoyer droit en Enfer, là où était vraiment sa place. Alors que les joues de Byleth s'enflammaient (de colère, bien sûr), elle constatait le calme de son adversaire. C'était vraiment à se demander qui était l'ange et le démon à ce moment-là.

Sucre. Voilà ce qui l'aiderait sans aucun doute à retrouver contenance. Elle sortit de sa poche une poignée entière de bonbons de toutes les couleurs, et les fourra sans grande délicatesse dans sa bouche, les mâchant bruyamment. Peut-être que ça le ferait fuir ? Il n'était pas du coin, et Byleth était certaine que ce n'était pas un agent de terrain. A force, ils se connaissaient quasiment tous. Peut-être se dirait-il que c'était un rituel démoniaque et qu'il valait mieux pour lui déguerpir avant que le démon ne lui montre de quoi elle était capable ? Byleth ne le fit peut-être pas fuir, mais son élégance ne resta pas sans effet sur l'ange - un point partout.

Alors qu'elle était sur le point de retrouver tout son aplomb et de poursuivre son plan, l'ange frappa encore une fois précisément là où ça faisait mal, et lui demanda qui elle était. Le sourire qui commençait à peine à apparaître sur le visage de Byleth s'évanouit aussitôt. Bien sûr qu'il ne savait pas qui elle était, elle n'était pas surprise, mais ça piquait quand même.

"J'vais te rafraîchir la mémoire, je suis... ! Oh. Je suis... ! Cria-t-elle presque, mais les mots ne voulaient pas sortir de sa bouche. Ils étaient pourtant si simples. Elle les visualisait parfaitement. Je suis... Elle ne pensait pas que sa Créatrice irait jusque-là. Faire en sorte que Byleth soit la seule à se souvenir de qui elle était : vraiment abominable. Mais qu'elle ait aussi fait en sorte que Byleth ne puisse même plus le prononcer... Pire que tout. Je suis moi ! Fût la seule chose qu'elle arriva à articuler après un grognement dans lequel s'entendait toute la frustration du monde. Elle plongea de nouveau sa main dans sa poche ; seul le sucre pouvait l'aider à s’en sortir indemne. Byleth, dit-elle enfin, la bouche pleine. Elle n'avait plus la force de se battre contre Dieu ou l'ange ou elle-même. Mais ne crois pas que je vais te dévoiler tous mes plans juste pour tes beaux yeux. Ça aussi, c'était sortit tout seul. Espérant qu'il ne le relève pas, elle enchaîna : Toi t'es qui ? Tu sors d'où ? Attends, dis rien, Administration des Âmes Errantes, non ? Ou ça a changé de nom ? J'm'en fiche en vrai, qu'est-ce que tu fais là ?" Son sachet de bonbons s'épuisa en même temps que ses questions. Il était impossible de tenir une conversation avec les anges, de toute façon.
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Mer 27 Nov - 20:28

Nicolas

:coffee:
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    Les paroles de la diablesse flottèrent un instant dans l'air chargé de la pluie. Nicolas se contenta de fixer Byleth avec une expression à mi-chemin entre la curiosité et une patience infinie, il attendait comme un professeur face à un élève récalcitrant. Ce qui pourrait sembler comme un moment génant pour elle, ne l'était pas pour lui. Ce n'était pas non plus une technique pour la déstabiliser ; la lenteur faisait partie de sa nature, de son rythme, souvent mal compris et parfois moqué. On le lui reprochait souvent d'ailleurs. Cela et sa tendance à être parfois légèrement distrait, mais cela n'avait jamais été un fardeau pour lui.

"Byleth" dit-il doucement, testant le nom qu’elle avait prononcé un instant plus tôt." Je dois avouer que je ne t'imaginais pas...comme ça. "

C'est-à-dire : une femme qui semblait enragée, avec un sachet de bonbons  – visiblement vide maintenant –  en guise d’arme et une frustration palpable dans chaque mot. Il aurait cru voir une entité imposante, armée de griffes acérées et de cornes d’une noirceur sinistre. Pas cette apparence de jeune femme, frêle, avec un imperméable trempé...Rien chez elle ne  semblait correspondre à l’image que Nicolas s’était forgée des démons supérieurs, encore moins de l’ancienne souveraine  des Enfers. Mais aussi, jamais l'ange n'aurait cru la croiser ainsi, sur terre, devant une Église, qui plus est, devant cette Église. Il aurait imaginé cette rencontre dans un paysage plus apocalyptique.

Il ne comprît pas, non plus, la remarque sur ses yeux... En quoi ses yeux étaient-ils beaux et en quoi cela pouvait influencer la divulgation d'informations compromettantes ? Il n’y avait rien de spécial dans son regard, à moins qu’elle fasse allusion à son pouvoir. Mais celui-ci ne semblait pas affecter les autres êtres surnaturels

Les questions de Byleth étaient aussi directes qu'affûtées, mais il sentait qu'elle ne cherchait pas seulement une réponse -- elle cherchait à garder le contrôle, à ne pas laisser la situation lui échapper. Pourtant, il perçut aussi une certaine fatigue dans sa voix, dissimulée derrière son sarcasme, ses piques et ses provocations. Mais lui, il savait lire les  émotions, même celles que l’on ne voulait pas montrer. Était-ce là son don, son côté empathique ? Peut-être un mélange des deux, mais toujours ce même regard lucide, qui perçait l’invisible.

— " Je suis l'ange Nicolas " annonce t-il avec une certaine révérence
 
Un instant de réflexion passa, fugace, alors qu’il se demandait s’il était sage de dévoiler une telle information à un démon comme elle. Mais il se rendit vite compte qu’elle avait probablement déjà deviné la raison de sa présence. Le secret n’était plus un secret, après tout. Elle n’était pas dupe.

"Je suis là pour Lucian." finit-il par dire, sans détour.

Un grondement sourd de tonnerre résonna au loin, et, pour un instant, l'air sembla vibrer avec l'écho de ses paroles, comme si le ciel, lui aussi, attendait la suite.









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Sam 30 Nov - 16:50

Byleth

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Qu'est-ce qu'ils étaient fatigants les anges ! Et celui-là plus particulièrement. Il était là, impassible, ses cheveux parfaits bien secs, ne montrant aucun signe de rien, de ce que Byleth pouvait espérer - il ne semblait absolument pas effrayé, désemparé, ni même à peine déboussolé. Les humains seraient déjà à terre à genoux devant elle, lui offrant du vin et d'autres choses plus insignifiantes, dans un brouillard d'encens et de peur, ou prendraient simplement leurs jambes à leur cou. Bon, ok, elle n'était pas non plus du gabarit de Prisier ou de Baron, mais forcée à travailler sur Terre, Byleth a dû s'adapter. Les humains s'habituent à tout, même aux horreurs les moins euclidiennes, et elle se souvient des moqueries dont Gamycyn a été l'objet vers 1650. Il n'a plus vraiment remit les pieds sur Terre après ça, et Byleth soupçonne qu'il s'en est pas non plus remit tout court. Les anges n'avaient pas ce problème-là - ils arrivaient déjà couverts de lumière divine et beaux comme des demi-dieux, qui dirait non à ça ? Alors que les pauvres démons devaient recourir à des ruses toujours plus réfléchies, toujours plus poussées... Son ancien statut devait aider Byleth toutefois. Il était indéniable qu’elle avait gardé en sa corporation quelques traces de son passé angélique. Mais aussi, elle avait vite compris que les humains aimaient les choses appétissantes et qui sentaient bon, et c'est ce qu'elle s'efforçait d'incarner, depuis les derniers siècles au moins. En même temps, qui pourrait leur en vouloir, après les ravages de Famine, qui commençait à peu près à se calmer, enfin. Byleth ne l'a jamais aimé de toute façon, surtout quand elle et Pestilence, maintenant connue comme Pollution, se sont alliées en 1860 pendant presque 30 ans, et ont détruit quasiment tous les vignobles d'Italie et de France. Byleth le prit très personnellement. Et si cet ange continuait à agir de la sorte, il ne tarderait pas lui aussi à rentrer dans la liste noire des grands ennemis de Byleth, même si lui aussi sentait tellement bon. Pas la même odeur sucrée et envoûtante qu'elle, mais quelque chose qui ne lui déplaisait pas du tout, même si elle n'arrivait pas encore à savoir exactement ce que c'était.

Pendant qu'il était là, à la regarder tranquillement, elle, elle était en train de mourir de chaud, cramoisie et sentant l'humidité s'emparer d'elle malgré son imperméable. Qu'est-ce qu'elle détestait son corps d'humain. "Je les ai fait à mon image", tu parles... Elle ne se souvenait pas de tout ça, quand elle n'était encore qu'un ange.

Mais oui, vas-y donc, enfonce le clou encore un peu. "Ah ouais ? Bah essaye de te balader avec une tête de cheval et trois cornes par ici, et on va voir comment ça se passe pour toi ! Pauvre Gamycyn. Les humains pouvaient être si cruels. T'as pas non plus la tête de l'emploi, hein. Elle vous oblige pas à vous tartiner la figure de paillettes et à vous repoudrer avant de venir ici normalement ? J'suis étonnée qu'Elle t'ait laissé sortir comme ça quand même, Elle qui a toujours eu un faible pour les petits blondinets... Les choses ont bien changé là-haut on dirait."

Byleth, de façon évidente, ne savait pas se taire, mais heureusement que son interlocuteur n'en semblait pas plus affecté que cela, car il parlait, lui aussi. Beaucoup plus concis, mais tout aussi direct, il donna, et même volontairement, les informations que Byleth exigeait. Elle connut bien des anges stupides, mais celui-là n'en avait pas l'air - alors pourquoi il lui partageait aussi simplement ce qui motivait sa présence sur Terre ? Était-ce sa stratégie, de retrouver Byleth ici, et d'essayer de l'intimider ? Ça avait presque marché. Ou alors, il lui disait ça pour la prévenir. La prévenir qu'ils savaient qui était Lucian, de quoi il était capable. La prévenir qu'il était surveillé, protégé. Peut-être que c'était pas plus mal au final. Peut-être que c'était exactement ce dont elle avait besoin, pour tourner cette situation à son avantage. C'était forcément ça. A quoi d'autre servent les anges, sinon ? Dans ce cas, il n'était peut-être pas avisé de trop le brusquer. Juste assez pour bien montrer qu'il était tout de même son nouvel ennemi, mais pas trop non plus... Byleth se radoucit un peu.

"Ooh, oui, c'est bien ça, Nicolas... Elle se força à prononcer son nom, qui avait un goût d'eau bénite, et bien que la révérence avec laquelle il se présenta lui donna la nausée, elle fît de son mieux pour paraître un peu plus polie et agréable, tentant même un sourire. Ça me revient, maintenant. Non pas qu'elle aurait dû l'oublier, mais avec Elle, Byleth comprit vite que ses souvenirs n'étaient plus réellement les siens. Et Lucian, bien sûr... Quel atroce gamin. Jamais vu plus malpoli ou mal élevé ! Il trouvera sa place en un rien de temps dans nos rangs. Bien le fils de son père, celui-là... Elle s'arrêta un instant, écoutant le tonnerre, et son rictus se transforma cette fois en un vrai sourire, à la pensée que Dieu les regardait, à ce moment même, qu'Elle les observait, Ses enfants, dont Elle en abandonna un, se retrouver ainsi. Bon bah, y a du boulot hein ? Lésine pas trop sur les miracles, il va en avoir besoin !" Elle lui fit un petit signe de la main, se demandant seulement après si Nicolas comprendra ou pas sa signification, et tourna les talons, finalement satisfaite de cet échange et ne doutant pas une seconde de la réussite de son plan. Aucun moyen que l'ange fasse foirer ça.
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Jeu 5 Déc - 21:48

Nicolas


J'ai + de 6000 ans et je suis en mission à Londres, Royaume-Uni. Dans la vie, je suis un Ange qui est professeur de philosophie.

    Malgré son exubérance et ses remarques acerbes, Byleth avait un talent indéniable pour captiver l’attention de Nicolas. Il esquissa un sourire subtil, presque imperceptible, mais qui trahissait néanmoins un amusement sincère.

Il devait bien l’admettre : l’idée d’une créature infernale, hybride et tapageuse, vivant parmi les êtres humains en toute tranquillité avait quelque chose d'absurde. Nicolas réalisa qu’il n’y avait jamais vraiment réfléchi auparavant, mais pour sa défense, ses rares expériences sur Terre dataient d’une époque où la situation était bien différente. Le Moyen Âge, avec ses superstitions débordantes et sa fascination pour les mythes, avait été un terrain bien plus simple pour discerner les démons, qui se cachaient alors bien moins soigneusement.

La remarque de Byleth sur les paillettes et les blondinets lui fit échapper un petit gloussement, mais il ne fit aucun commentaire. C'est vrai qu'il n'avait pas du tout l'apparence d'un envoyé céleste —— et après tout, qui était-il pour la juger ? Elle avait une vivacité d’esprit qu’il ne pouvait qu’apprécier, Nicolas se surprit à envier cette spontanéité, lui qui était plus habitué à la réflexion calme qu’aux réponses cinglantes.  Mais derrière son mordant, Byleth laissait transparaître une animosité manifeste envers la Créatrice. Une rancune plus profonde qu’un démon n’aurait dû en éprouver Il se demanda quelle en était la raison ? Avait elle un passif avec Elle ? Il y a quelques siècles encore, Nicolas aurait aveuglément défendu Dieu, mais, ces derniers temps, il lui arrivait de douter... Il repensa, un bref instant, à cet enfant qu'il avait sauvé d'une mort certaine devant une Église semblable à celle qui se trouve devant lui. C’était la première fois qu’il désobéissait aux ordres et agissait  selon sa propre volonté.

Son esprit vagabondant fut ramené au présent lorsqu’il entendit son prénom prononcé d’une voix légèrement plus douce que les piques précédentes. Ce ton inattendu le fit relever la tête, intrigué, mais toujours aussi impassible en apparence. Sa description de Lucian ne concordait pas avec le peu de temps où il avait pu l'observer. L'enfant semblait même bien trop poli et réservé pour son propre bien...encore un pour qui l'apparence était trompeuse. Peut-être était-ce un test de Dieu ? Ou une blague (de très mauvais goût) ? Nicolas peinait à croire que ce jeune homme serait la cause de la fin des temps. Et pourquoi Dieu avait un tel projet...

Il remarqua le signe de la main de Byleth et lui répondit par un hochement de tête. Puis, il se retrouva seul.

>>> 

Quelques jours plus tard, au lycée Saint-Augustin, un nouveau professeur de philosophie fit son entrée, suscitant aussitôt la curiosité des élèves et du personnel. Nicolas, vêtu sobrement, avait adopté une allure discrète mais élégante. Il avait une chemise blanche avec un veston noir sans manches et un pantalon assorti. Ce rôle de professeur lui permettrait de surveiller Lucian de près tout en évitant de trop paraître suspect. Il pourra ainsi interagir avec le jeune homme pour en apprendre plus sur lui et sur l'avancement du plan "divin". 

Lors de son premier cours, Nicolas entra dans la salle avec un carnet simple à la main, salua brièvement les élèves et commença son exposé sans fioritures. Les adolescents, d'abord sceptiques face à son sérieux presque austère, furent rapidement captivés par sa manière d’aborder des concepts complexes avec une clarté déconcertante. Il posait des questions ouvertes, stimulait des débats et écoutait avec une attention presque troublante. Mais son véritable intérêt n'était pas dans l'éducation philosophique des jeunes esprits. Son regard, discret mais vigilant, revenait fréquemment vers un élève en particulier : Lucian.

Lucian, quant à lui, n’avait pas encore réalisé qu’il était sous une surveillance aussi méticuleuse. Toujours assis au fond de la salle, il semblait concentré, absorbé dans ses notes. Son comportement n’avait  rien d’extraordinaire. 

Entre les cours, Nicolas observait les interactions de Lucian avec les autres élèves. Il semblait réservé, souvent à l’écart, mais jamais rejeté.  Bien qu’il ne semblait pas avoir de véritables amis, certains camarades venaient échanger avec lui et il leur répondait avec une amabilité simple, presque désarmante.

Quand la cloche sonna, signalant la fin des cours, Nicolas resta un instant immobile, observant les élèves quitter la salle.

Une pensée fugace traversa son esprit, et il esquissa un sourire à peine visible : Que dirait Byleth de tout ça ?








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Ven 6 Déc - 23:52

Byleth

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En parlant du loup, ou... du diable ? Bref, Byleth, n'était en réalité pas très loin au moment même où Nicolas eut une pensée pour elle. Elle ne dormit quasiment pas ces derniers jours, non pas qu'elle n'essaya pas, mais son cerveau lui refusait un quelconque repos. Pourtant, elle ne demandait rien de divin, juste quelques heures pour fermer les yeux et ne penser à rien, mais dès qu'elle s'installait, au chaud et confortable dans son lit, elle y trouvait tout sauf le sommeil. Sa dernière conversation avec Dagon dans les entrailles de l'Enfer, les derniers memes envoyé par Belzébuth, le rire (plutôt gloussement mais c'est pas comme ça qu'elle a décidé de s'en souvenir) de Nicolas, ses plans pour enfin approcher Lucian, la main de Nicolas sur... Oui, tout sauf le sommeil. Elle se tournait et se retournait, à deux doigts de prier pour un peu de repos mental. Les démons, ou les anges d'ailleurs, n'ont pas réellement besoin de dormir, ou manger, ils ne tombent pas non plus malades, peut-être qu'ils n'ont même pas besoin de respirer, mais qui se priverait de toutes ces belles choses que la vie terrestre et ces corps humains ont à offrir ? Nicolas, sans doute. Byleth essaya de l'imaginer faire ces activités mondaines, mais c'était impossible. A le voir devant cette église, debout droit comme un i, totalement impassible, imperturbable, Byleth avait tous les signes dont elle avait besoin pour conclure qu'il n'avait rien expérimenté, rien vécu à part les chorales divines et les arts créatifs, peut-être. Fallait bien les occuper, ces anges... Un être qui avait vécu, humain ou pas, vraiment vécu, ne pouvait pas être comme ça, elle ne pouvait y croire. Pendant un moment, elle eut un peu de peine pour lui, et dans un mouvement purement défensif, elle pensa à Gabriel et Michael, et toute la peine qu'elle pouvait ressentir se transforma en immense colère et dégoût. Au moins, avec ce genre de pensées, Byleth n'avait plus aucune envie de traîner dans son lit.

Le travail l'attendait, et elle savait qu'elle ne pouvait le repousser indéfiniment. Il fallait au moins donner l'impression qu'elle faisait un effort. Byleth en fît un, ce jour-là, qui lui prit plusieurs heures, mais sur elle. Elle passa du temps à tremper dans de l'eau bouillante, puis à coiffer ses cheveux, essayant devant le miroir différentes coiffures, pour enfin se raviser sur sa préférée - aucune en particulier. Elle se fît les ongles, sans l'aide d'aucun miracle, ce qui lui demanda plusieurs heures : choisir la couleur parmi les différentes teintes de roses, stickers ou pas stickers ?, ou peut-être qu'elle pouvait essayer de dessiner quelque chose elle-même, mais quoi ? Des rituels démoniaques très complexes et nécessaires pour se fondre dans la masse humaine, ou tout du moins, c'est comme ça qu'elle se disait qu'elle vendrait ça à ses supérieurs, si un jour ils avaient quelque chose à lui redire. Finalement, elle se décida sur un rose pailleté.

Enfin prête, elle se regarda avec satisfaction dans le miroir, faisant quelques poses et quelques selfies - autant en faire profiter ses fans sur Instagram et si en plus elle pouvait rendre Asmodée (qui ne ratait aucune de ses publications, bien entendu) un poil jaloux de sa belle figure, alors elle avait tout gagné pour la journée. Heureusement, Byleth avait une très bonne horloge interne, et elle sortit pile au bon moment pour arriver devant le lycée de Lucian à l'heure où il finirait ses cours. Elle arriva même un peu à l'avance, et se posta contre le grillage à l'entrée. La cour était encore vide, mais elle sentait déjà l'agitation des élèves qui n'attendaient qu'une chose : se ruer à l'extérieur, enfin libres. Byleth les comprenait très bien. Le lycée, c'était pire que la prison. Non pas qu'elle ait beaucoup connu les deux, mais les adolescents semblaient l'apprécier pour une raison mystérieuse, et c'est ce qu'ils avaient tendance à lui rapporter. Ils devaient bien en savoir quelque chose, les pauvres.

Byleth sentait aussi, parmi les ondes frétillantes, quelque chose qui ne lui était pas totalement inconnu. Il était donc là, lui aussi. Il ne se faisait pas passer pour un élève, quand même ? Il serait totalement grillé là. Même Byleth n'oserait pas. Mais après, avec les anges, on ne sait jamais... Gabriel serait capable de dire qu'il a 12 ans dans sa corporation actuelle et de n'y voir aucun problème. Non, Nicolas n'était pas aussi stupide. Il avait beaucoup de défauts, bien sûr - déjà, c’était un ange, mais Elle ne l'avait pas lésée dans ce domaine-là. A son contact récent, des souvenirs revinrent à Byleth, de quand elle était encore là-bas. Il lui semblait être un peu différent de maintenant, il fallait l'admettre, et même si elle ne savait pas exactement ce qui avait changé en lui, elle voyait bien dans son regard cette lueur d'intelligence qui manquait tant à certains... anges et démons confondus. Les humains, c'était encore autre chose, mais pas beaucoup plus glorieux.

Le temps de répit et d'attente de Byleth ne fût pas long ; elle entendit la cloche sonner, et des foules d'adolescents se jetèrent hors des salles de classes. Plus qu'à attendre Lucian, se dit-elle. Des dizaines d'élèves franchirent le portail, discutant, riant, se bousculant, pressés d'enfin profiter de leur liberté. Byleth n'avait pas besoin de les surveiller trop activement, elle sentirait Lucian approcher. Elle sortit de sa poche un paquet de cigarettes, et en porta une à ses lèvres. Pas besoin de l'allumer, elle était en chocolat. Elle pensait que ça accentuerait seulement son air nonchalant, ou peut-être même attirerait Lucian directement à elle - il devait bien avoir quelques vices cachés ce gamin ?, mais à la place, elle fût rapidement encerclée par cinq ou six élèves, qui la suppliaient de leur en "prêter" une. Cette jeunesse n'avait vraiment honte de rien. Pendant que Byleth annulait elle-même ses tentations réussies en faisant la morale aux élèves qui essayaient de la soudoyer à coup de compliments ou d'yeux de chien battu, Lucian lui passa encore une fois entre les doigts. Elle le vit même partir, mais il était trop tard. Une jeune fille avait pris sa main dans les siennes, et s'extasiait sur ses ongles parfaits. Le lycée, plus jamais. Elle prit les éloges qui lui revenaient de droit et toute cette délicieuse attention qui lui tiendra les quelques prochains jours, puis elle se souvint que l'ange était aussi là. Peut-être qu'elle pouvait rattraper le coup et obtenir un peu d'intel malgré tout... Byleth pénétra sans soucis dans l'enceinte du lycée - un simple sourire et un miracle démoniaque de rien du tout suffirent amplement pour que personne ne daigna lui demander quoi que ce soit. La cour était à présent presque vide. Mettant ses lunettes de soleil, plus pour le style qu'autre chose, sa cigarette en chocolat au coin des lèvres et son long manteau noir flottant derrière elle, Byleth se laissa guider sur les traces de l'ange, jusqu'à arriver devant une salle de classe. Par chance, il y était encore, et sans se faire inviter - c'était pas un lieu saint non plus, pas officiellement - elle y entra, saluant Nicolas d'un simple :

"Quoi d'neuf par ici ? On dirait que cette fois, Byleth attendait réellement une réponse, mais elle ne pouvait tout de même s'empêcher de rajouter, en voyant la tenue de Nicolas : Pourquoi t'es habillé comme un serveur ? C'était journée orientation ? Elle marqua une pause, l'observant un instant, puis rajouta, plus bas : Non pas que ça te vas pas hein..." Il n'y avait aucune moquerie dans sa voix, elle paraissait vraiment surprise. Au moins, il ne semblait pas être venu en élève, c'était déjà ça.

Elle s'assit au bord d'une table, puis se laissa glisser assez gracieusement jusqu'à être à moitié allongée dessus, posant son coude et laissant sa main soutenir sa tête. D'un mouvement calculé du menton, elle fit légèrement tomber ses lunettes sur son nez, découvrant ses yeux roses qui fixaient Nicolas, attendant d'entendre de nouveau sa voix.
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