Le Temps d'un RP
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LE TEMPS D'UN RP

A l'horizon, tout commence ~

Argawaen
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Univers fétiche : Fantastique Ecologiste |Réaliste | Historique
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Tournesol
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Argawaen
Jeu 10 Oct - 23:53
À l'horizon, tout recommencer
Valentio & Hyriel
1558  Nous sommes à cette époque où le monde semblait sans limite. Où chaque nouvelle découverte s'accompagnaient de mille opportunités et chances à saisir. Où cette atmosphère, un peu magique, d'aventure en appelaient autant à franchir les dangers de l'océan pour prendre part à l'histoire qui s'écrivait sous leurs yeux. C'est dans cette pourchasse du vivant que l'on retrouve nos deux héros, fraîchement embarqués vers le Nouveau Monde. Ils venaient tout juste de franchir le périple des eaux sauvages et inconnues aux pouvoirs de l'Homme et sentaient frémir dans l'air, cet appel du destin.

Mais comme à chaque héros, s'oppose un vilain, les nuances morales de l'humain, en poussaient certains à vouloir dépouiller ce monde de ses merveilles, dans un esprit de possession et de pouvoir égoïste. Refusant de voir le destin de l'Ancien monde tâcher cette chance de nouveauté, ce nouveau départ tant attendu par certains, nos jeunes héros allaient devoir braver bien des obstacles, pour défendre ces Terres des vices de leur espèce. Ainsi l'imposant trois mats franchis les derniers kilomètres qui les séparent encore des côtes et alors que sa coque brise les eaux, ignorante aux complots qui se déroulaient sur sous sa poupe, le destin se mit en marche.

Contexte inspiré de la Conquête du Nouveau Monde ( le continent Américain ).
Argawaen
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Argawaen
Ven 11 Oct - 2:54

Valentio Santo

→ Statut à bord : Explorateur | Historien

Ce qu'on remarque directement à propos de lui c'est sa chevelure d'un roux flamboyant, ses allures fines pour un homme et une certaine jeunesse dans ses traits, souvent trompeuse. Ainsi que sa façon de communiquer, ce passant aux possibles de sa voix, peu portante et trop discrète, que pour se faire entendre dans la plupart des situations. Il possède, à son grand bonheur, une écriture très soigneuse et manie la plume à la première occasion.

→ Age : 23 ans
→ Taille : 1m66
→ Poids : 51Kg

A bord du Santa Christa

Les bourrasques d'eaux glacées me collaient les cheveux au visage, portant à mon nez, une odeur de sel. Les pans de ma veste battant avec le vent, s'ajoutant aux capharnaüms de bruits en tout genre. Les hommes grognant sous l'effort, alors qu'ils tiraient la grande voile, le claquement de cette dernière, alors qu'elle bataillait le vent. Le son des bottes martelant le pont de bois et les murmures en tout genre, qui s'échangeaient sous la poupe. De ces derniers, je me serais bien passé. Et alors que mon regard se perdait au plus loin de l'horizon, leurs mots sans cesse me revenaient à l'esprit. Cela faisait presque deux lunes, que nous étions en mer et déjà les souvenirs de mon ancienne vie, paraissaient plus distant encore, que les kilomètres d'océan voyagé. Et pourtant, dans ma fuite élaborée, il semblerait que j'aie emmené avec moi certains déboires du passé.

C'était en quête d'un nouveau départ, que mes pas m'avaient conduits jusqu'à la Santa Christa. A l'époque, je n'étais alors que Valentio, jeune apprenti en art, au sang italien et à l'avenir tout tracé. Un jeune homme naïf en quête de sensation, me menant sans cesse au plus profond de la nuit. Tant bien que le jour de la tragédie, je fus le seul à manquer à l'appel du destin et de la mort. Mécaniquement, je portais finalement une main à mon visage, pour dégager les quelques mèches de feu qui menaçaient de faire pleurer mes yeux. Je devais me concentrer sur le moment présent. Je n'avais que peu d'allié à bords, pour beaucoup, je n'étais qu'un étranger silencieux, navigant à travers les fratries de marins et explorateurs en tout genre. Je parcourus un instant la foule du regard, il existait bien à bord un être aussi singulier que moi.

Son nom était Hyriel, je l'avais entendu prononcer sur bien des tons. Du méfiant, au curieux, il avait su s'attirer les attentions de nos camarades. Sa réputation le dépeignait aussi bien comme un soigneur, qu'un démon. Les rumeurs racontaient que le Diable lui-même, se serait présenté à lui, alors que son sort était celer et qu'il lui confia une tâche mystérieuse, pour aider le Malin à conquérir le Nouveau Monde. Il était facile de croire, que si Malin existe, il aurait, comme nous tous, le regard tourné vers ces Terres de mystères. Mais bien que mon opinion ne soit pas demandée, seule la mort habitait la place de Dieu, dans mes croyances. Je me détournais donc finalement de la rembarre pour marcher dans sa direction. Il semblait absorbé par sa tâche, sourcils froncés, le regard concentré sur une mixture herbeuse, qui avait le pouvoir de calmer les maux causés par la mer.

→ La décadence du passée nous guète.

Mes mots furent à moitié balayés par le vent, mais déjà je sortis ma plume de la poche intérieure de ma veste. L'objet me roula dans les doigts, surprenant toujours par sa légèreté. Elle était montée dans un petit tube en bois, afin de la rendre plus rigide et transportable. Je sortis également un petit carnet, monté grossièrement, de papier brunâtre. L'encre ce situait dans un petit compartiment de verre, dans l'autre extrémité en bois, qu'il me suffisait de percer avec la pointe de la plume. Ainsi je pris soin d'écrire, intelligiblement :

" Notre destination a changée. Nous aborderons, ce soir, les colonies Espagnoles. "

Le vent souffla pour moi l'encre sur le papier afin de la faire sécher, la faisant légèrement couler sur son passage. Je lui tendis finalement mon carnet, non sans jeter un regard nerveux autour de moi. Plusieurs personnes, déjà, avaient remarqué notre étrange rapprochement et je pouvais deviner qu'aux rumeurs, viendrait s'ajouter l'étrangeté de mes méthodes. Je pris donc soin de m'asseoir à ses côtés, feintant le mal des marées, espérant dissiper quelques suspicions, sans grand espoir. Je ne pouvais amener mon regard à rencontrer le sien, mais je distinguais sans mal un aura d'intelligence et de mystère, derrière une masse de cheveux bruns que les vents n'avaient pas épargné. J'espérais de tout cœur, que mon message ferait sens dans son esprit. Nous avions été invités à bords, pour explorer le Nouveau Monde et en ramener les mystères sur le continent. Cette destination secrète, que je n'avais appris qu'au détours d'une rencontre malchance, témoignait pourtant d'un motif bien plus sanglant, motivée par une soif de pouvoir. Une conquête pour laquelle, nous serions tous sacrifiés.

Frida K.
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Tournesol
Frida K.
Lun 14 Oct - 0:06

Hyriel
Radgery

J'ai 30 ans et je vagabonde entre villages et forêts, en Angleterre. Pour subsister, je maîtrise l'art de guérir et d'empoisonner, d'accoucher et d'avorter et je survis plus ou moins bien selon les aléas. Du fait de ma condition itinérante, je suis célibataire et de nature solitaire. Mes compétences médicinales et mon infirmité des jambes me valent d'être qualifié de sorcier et pris en chasse par les autorités seigneuriales et inquisitoriales.

Indépendant. Forte capacité d'adaptation et de duplicité. Joueur.
Érudit en termes de médecine, curieux, obstiné.
Persuasif et charmeur, fier, caustique, peu encombré de scrupules.
Sait être théâtral et jouer avec les superstitions pour parvenir à ses fins.
Sensible à la misère et prompt à aider les plus pauvres, ainsi que les marginaux comme lui. Il lui arrive de soigner gratuitement des miséreux. En revanche, il n'a pas de scrupules à faire payer plein pot de riches personnes s'il les sent arrogantes ou viennent lui demander des superficialités du type filtre d'amour ou des poudres pour leurs complots.

Hyriel a déjà aimé des hommes comme des femmes, peu encombré qu'il est de bonne morale religieuse, et déjà persuadé de sa damnation. S'attacher lui est difficile, puisqu'il passe sa vie sur les routes. Il n'est cependant pas impossible que la bonne personne sache éveiller en lui des sentiments durables.

Lorsqu'il a quinze ans, en 1542, une horde de routiers déferle sur son village pour le piller. L'incendie n'épargne ni la famille d'Hyriel, ni la cabane de sa professoresse. Livré à lui-même, il part en carriole de village en village et doit bien trouver comment survivre. Hyriel nourrit du reste une certaine froideur vis-à-vis des seigneurs et de la haute société, qui se font la guerre par bandes de routiers interposés ; guerres dont les pauvres paient les conséquences.

En 1557, Hyriel a dû fuir en urgence la dernière ferme où il avait été accueilli, accusé par les superstitieux du coin d'avoir empoisonné leurs troupeaux depuis que les bêtes en question étaient tombées malades. Hyriel a échappé de peu aux prévôts et gens d'armes, friands d'arrestations des prétendus serviteurs du Diable. Le règne de Marie la Sanglante est en effet particulièrement propice aux bûchers et chasses aux hérétiques de toutes trempes.

Joué avec @Argawaen
Bientôt deux lunes en mer. Deux lunes loin des terres occidentales… mais parfois Hyriel peinait encore, quand il repensait aux derniers événements, à croire tout cela. Au plus noir de ses nuits derrière ses paupières closes, le sorcier se revoyait dans les geôles glaciales de York. Bercé par le lent roulis des vagues, il suait pourtant dans ses cauchemars au souvenir des rats, de la paille pleine de sa propre merde, de ses poignets blessés par les chaînes. Et surtout, il tremblait lorsqu’il croyait réentendre le juge prononcer sa sentence : le bûcher. Tant de fois, il avait rêvé du poteau où il serait ligoté, des fagots tout autour de lui. Et le feu… Ce feu qui lui aurait grignoté les membres, aurait fait tomber sa peau par petits lambeaux, fait fondre ses yeux. Les nuages noirs dans ses poumons, l’étouffement, les cris de la foule, ses propres hurlements…
Rien de tout cela n’était arrivé. D’aucuns y auraient vu un miracle, d’autres un funeste présage ou une intervention de Satan, mais Hyriel se figurait surtout un éclat de rire de la Fortune. Un grand homme sec s’était présenté à ses geôliers. Avec de l’argent. Beaucoup d’argent. Tant et si bien que les gardes l’avaient laissé emmener le condamné infirme. Et ce fut en pleine nuit qu’Hyriel et ses béquilles avaient, dans une voiture clandestine, traversé une bonne partie de l’Angleterre jusqu’à Londres.

Très vite, la rumeur s’était répandue dans York que la Diable lui-même avait sauvé son sinistre serviteur des flammes du bûcher ! Le bouche à oreille aidant, les plus folles histoires s’étaient forgées. Untel aurait vu l’Hyriel s’envoler dans les airs en compagnie du Malin, Unetelle ajoutait que le sorcier avait jeté un sort sur toute la ville avant de s’évaporer…
Dans ses meilleurs jours, l’estropié s’amusait de tant de créativité superstitieuse. Mais quand son moral se faisait plus grognon, il ne ressentait que cynisme et lassitude pour tous ces gens qui le traitaient de sorcier, de rebut du Diable, tout cela par peur et ignorance. Ou par jalousie : un infirme, voyons, ça ne pouvait pas être meilleur que des valides dans aucun domaine que ce soit !

Arrivé au port de Londres, Hyriel avait eu toutes les explications. Ce grand homme sec à chapeau venu payer sa libération avait deux acolytes. Ensemble, ils allaient embarquer à bord de la Santa Christa en direction des Terres Nouvelles ! Aucune ambition d’enrichissement de leur part : la beauté de la science les motivait. Ce qui n'était pas le cas en revanche de tous les participants de la mission... Hyriel en avait repéré plus d'un que l'or apatait, dans le dos des trois scientifiques. Mais de ces derniers, une sincère volonté d’explorer ces sphères du monde faisait battre les cœurs et, avec elle, ce souhait d’agrandir comme jamais les connaissances physiques, géographiques et sociétales.
Messieurs Hawking, Turing et Oppenheimer, donc, préparaient ce périple depuis des semaines. Le premier était un grand connaisseur du ciel et des astres, essentiel pour une bonne navigation. Le deuxième, mathématicien apte à calculer les itinéraires du navire avec l’aide d’un bon cartographe. Le troisième, physicien, connaisseur de poudres et bon lanceur d’explosifs… C’était lui qui avait récupéré le sorcier infirme dans les geôles de York. En effet, à cette brochette de savants, il manquait un médecin !
« Nous est avis que tu n’as rien d’un démon, s’était entendu dire Hyriel. Et que tu sais guérir des maladies parmi les plus rares, mais aussi prévenir bien des maux. Nous y voyons la science, non la sorcellerie. »

Ainsi le vagabond infirme avait-il accepté de monter à bord de ce bateau. Après tout… il avait vécu tant de choses en Angleterre, et pas des meilleures. Il en avait… trop vécu. Peut-être que ce Nouveau Monde serait un peu moins vicié que la vieille Europe ? Le sieur Christophe Colomb y avait mis le pied soixante-six ans auparavant : en un demi siècle, ces terres ne pouvaient pas déjà s’avérer aussi corrompues que les royaumes d’Occident ? Hyriel tentait d’y croire ou du moins, d’espérer en ces nouveaux horizons.

Ce jour-là, à presque deux lunes de périples, la bourrasque soufflait et les eaux impitoyables claquaient les flancs du navire. Hyriel serrait les dents. Il se tenait tant bien que mal à la table pour ne pas risquer de chuter, et veillait à ne pas perdre ses béquilles. Les flots grognaient, les vagues passaient parfois laver le pont à grandes eaux. Le sel agaçait les narines et gerçait les lèvres du guérisseur installé à son travail. Hawking avait annoncé que le temps allait se gâter… et cela n’avait pas manqué. D’après ses prévisions, cela était en plus parti pour durer. Tout l’équipage s’était affairé à préparer le bateau pour résister au mieux.
Quant à Hyriel, il travaillait à des potions aptes à soigner les haut-le-cœur des passagers les plus affectés. Cela le changeait d’une de ses principales missions : les anti-douleurs et le breuvage de régulation d’humeurs pour Oppenheimer, dont les angoisses le faisait souvent souffrir d’effroyables maux de ventre.

Le guérisseur releva la tête de son ouvrage en sentant du mouvement près de lui. Il arqua un sourcil, prêt à planter ses yeux tels les deux crochets d’un serpent dans le visage de qui le dérangeait. Instinct de défense reptilien chez lui ; beaucoup de mauvaises langues le comparaient d'ailleurs à un serpent, avec son venin au service du Mal… Et il fallait dire que moult membres de cet équipage le voyaient d’un mauvais œil. On le redoutait, on le chassait, on méprisait parfois son infirmité, quand on ne lui prêtait pas toutes sortes de vices superstitieux.
Mais le bleu des prunelles d’Hyriel se fit soudain bien moins froid en découvrant qui l’approchait. Ses lèvres s’ourlèrent même d’une ombre de sourire pour le jeune Valentio. Un des rares individus à bord, avec les trois savants, à ne pas se montrer mauvais avec l’herboriste estropié. L’allure de ce garçon replongeait même Hyriel dans certains souvenirs mélancoliques… Après le saccage de son village, il avait eu quelques temps un petit apprenti ; un gamin aussi roux, aussi longiligne et discret que ce cartographe et explorateur.

Le sorcier se redressa et passa une main dans ses cheveux qui, en plein vent, tombaient en bataille devant ses yeux. Il fit sur la table une petite place au cas où son vis-à-vis veuille s’installer.
Les moussaillons braillaient tout autour, mais Hyriel parvint à saisir ce que lui disait Valentio. Des paroles sibyllines comme il en avait coutume : le vagabond s’en était aperçu après des semaines à bord du même bâtiment. Le cartographe ne causait pas beaucoup et certains de ses mots si rares, qu’ils soient prononcés ou tracés de sa jolie écriture, relevaient parfois de l’énigme. Un pareil mutisme faisait jaser et Hyriel lui-même s'en était d'abord étonné les premiers jours. Puis s'était fait à l'idée, car en vérité les gens originaux étaient ceux qui éveillaient le plus son intérêt.
Et justement, Valentio explicita sa pensée sur son petit carnet, qu’Hyriel prit en main lorsque le jeune homme le lui tendit. Il acquiesça. Les colonies espagnoles, c’était donc ça. Dans un sourire en coin, le sorcier répondit donc en rendant son carnet à Valentio :

« À croire que vers son mauvais naturel, toujours on revient au galop. Ou en bateau. »

Les colonies espagnoles… Qui Diantre sur le bateau avait décidé de ce changement soudain de cap ?
De ce qu’Hyriel avait appris en préparant ce voyage, il savait que les Espagnols avaient déjà fait beaucoup de mal sur le nouveau monde. Tellement de mal qu’il y a huit ans, une Controverse s’était tenue à Valladolid, pour décider de s’il fallait considérer les Indiens comme dotés d’une âme, ou si l’on pouvait continuer de les massacrer.
Avec un peu de chance, ils trouveraient des coins où la main de l’homme occidental n’avait pas encore trop frappé ? Des plages, des régions inoccupées, des peuplades encore libres ?

Hyriel remarqua alors les coups d’œil vigilants de Valentio. Craignait-il que les autres le suspectent, à fréquenter ainsi le sorcier à béquilles ? Il poussa un souffle bref et sec par le nez, et entra donc dans son jeu : un peu de potion versée dans un bol, ledit bol placé près du jeune homme, et l’on croirait qu’il venait effectivement demander un soin.

« Tu sais qui a décrété cette modification de notre itinéraire ? Je croyais qu'on allait simplement explorer... » s’enquit Hyriel. Puis, pour tromper l'inquiétude, après un petit temps de silence il se dit que l'occasion était bonne pour tenter de faire un peu connaissance : « Tu as déjà navigué ? »
Argawaen
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Argawaen
Mar 15 Oct - 17:15

Valentio Santo

→ Statut à bord : Explorateur | Historien

Ce qu'on remarque directement à propos de lui c'est sa chevelure d'un roux flamboyant, ses allures fines pour un homme et une certaine jeunesse dans ses traits, souvent trompeuse. Ainsi que sa façon de communiquer, ce passant aux possibles de sa voix, peu portante et trop discrète, que pour se faire entendre dans la plupart des situations. Il possède, à son grand bonheur, une écriture très soigneuse et manie la plume à la première occasion.

→ Age : 23 ans
→ Taille : 1m66
→ Poids : 51Kg

A bord du Santa Christa

Le vent souffla de nouvelles bourrasques, alors que j'essayais à grande peine, de ne pas laisser mon regard s'attarder trop longtemps sur les étranges béquilles qui l'accompagnaient toujours. Je ne voulais en rien lui faire affront, mais il ne m'était rien apparût de semblable au cours de ma vie et ma curiosité me criait de non seulement les saisir, mais d'en inspecter chaque recoin. Elles semblaient bien simple, à vue d'œil, mais je pouvais y deviner les bijoux de la physique, de l'équilibre entre ses morceaux veillant à maintenant notre jeune démon debout. Je ne pouvais que prier pour que cette curiosité se canalise dans mon nouveau statut d'explorateur. J'aurais pu rire en repensant à ce mot. Explorateur dit-vous ? J'avais accepté ce rôle avec un entrain presque suspect, alors que reposait au fond de ma poche les papiers d'une identité qui ne m'appartenait pas tout à fait.

Et alors que les sombres souvenirs du passé remontaient en moi, la voix en face de la table me ramena au moment présent. J'ai battus des cils, esquissant un sourire qui menaçait de se transformer en rire peu discret, mais que je retiens juste a temps dans un ricanement étouffé. Son direct et ses allures me faisaient l'apprécier de plus en plus. Je pus surtout me rassurer, le jeune médecin avait compris mon message et ses sous-entendus tracassant. Il devait savoir, tout comme moi, que notre destination n'avait guère été dévoilée aux autres membres de notre compagnie. Il n'y avait que peu de bonnes raisons pour nous, de faire chemin vers ses Terres déjà occupées. L'homme occidental aillant ratissé de sa lame toutes vies précédemment établis sur ses lieux. Ma gorge se serra à la pensée de milliers d'indiens, chassés, brûlés, contaminés par nos démons, certains iront même jusqu'à dire, qu'on pouvait les voir devenir pâles, faible, avant de mourir le sang aux lèvres et ce simplement après avoir posé les yeux sur nous.

La honte m'envahis. Ainsi notre décadence n'était plus qu'un poison pour nous-même. Et si l'idée de nouvelles Terres à explorée, de nouveau monde, de nouvelles plantes et remède à découvrir, m'excitait au plus haut point. Je n'avais jamais accepté le fait qu'il en couterait la vie à un si grand nombre d'indigènes. Mais je me retrouvais bien seul, dans la compassion que Dieu nous inculpe à suivre. Certains allaient même jusqu'à dire que ses indiens n'étaient pas pourvus d'une âme dans le but de minimiser leur sacrifice. Ma gorge s'en serrait à la simple idée. Que l'on soit blanc ou rouge, le feu nous dévorerait tous avec la même candeur.

À nouveau le jeune homme me tira de mes pensées trop envahissantes, poussant un bol vers moi, sur lequel mes doigts vinrent instinctivement se poser, alors qu'il me questionna de sa voix douce. Enfin, je me permis à poser le regard sur lui. Il avait des yeux d'un bleu émouvant, je pouvais facilement y deviner une froideur protectrice, comme un feu de passion. Je ne pouvais empêcher les questions de me traverser la tête, espérant presque trouver mes réponses au fond de son regard. Je n'étais pas assez naïf que pour croire qu'un démon l'habitait de sa magie noire et vicieuse. Ce démon, que j'associais plutôt aux Hommes, qu'à Dieu. J'ouvris ma bouche un moment, prêt à lui répondre, quand il me vint à l'esprit que j'ignorais la réponse. Je n'avais moi-même jamais navigué, mais les papiers que j'avais présentés pour m'inscrire à cette mission prétendait une certaine expérience en mer. J'hésitai un moment, laissant à nouveau le vent remplir le silence entre nous.

J'ai finalement porté le bol à mon visage, pour en sentir les odeurs d'herbes et de plantes, piquant un peu le bout de mon nez, qui se retroussa un moment sous la surprise. En le reposant devant moi, ma réponse fût préparée. J'ai donc éclairci ma gorge et tentais de reproduire le même discours de mensonges qui entouraient ma nouvelle identité.

→ Oui. Un peu.

Je repris mon précieux carnet et déjà ma main trouva à nouveau ma plume. Je ne pouvais expliquer le phénomène, mais de lui émanait un certain sentiment de réconfort. Déjà je réentrepris de percer le compartiment d'encre de ma plume, pour préciser mes mots sur papier.

" Penses-tu qu'il soit correct d'espérer une nouvelle vie une fois à bord ? De laisser les vagues effacer notre passé et le sel nous tanné la peau jusqu'à en changer la forme ? "

Il n'était pas bien dur après tout, de deviner que je n'avais pas la moindre idée de comment on naviguait. J'avais passé ma vie entre gratter le papier, remplir des toiles de couleurs et me perdre dans les travers sombres et alcoolisée de mon village. C'est en ces lieux, que j'avais insidieusement récupéré les papiers d'identification d'un jeune richet des villages voisins. Ce dernier avait été engagé pour cette mission à titre d'explorateur, où je n'avais pour ma part, jamais mis pieds en dehors de mes plaines de naissances. Un sourire me pris aux lèvres, alors que je l'imaginais s'offusquer sur le port, quand la Santa s'éloigna sans lui vers l'aventure. Il m'en avait fallut du courage, alors, pour présenter ses papiers au maître à bords sous le nom de Valentio Santo. Il m'avait été facile de les forger afin de garder mon prénom et d'y ajouter les données correspondant à mon physique. Il n'y avait que le nom de famille et le titre d'explorateur que j'avais laissé indem. Je me tâtais un moment, avant d'ajouter à la suite de mes mots.

" Hyriel le démon ne voudrait-il pas mourir en mer pour renaître aussi nouveau que le monde qui nous attends ? "

Je lui repassa donc le journal, sincèrement curieux de sa réponse. Si ma montée à bord s'était faite sans aucune surprise, et ce même avec un nom de riche quand je n'en avais pas du tout les airs, la sienne avait été toute une autre histoire. Ils étaient nombreux à changer de chemin en le voyant, à pester sur son passage et réciter leurs songes religieux, comme s'ils pouvaient ainsi se protéger de son emprise. Seuls les scientifiques semblaient le respecter et lui porter un intérêt décent. Ils m'avaient moi aussi bien accueillis, surtout Mr. Turing qui en découvrant mes talents pour l'art, me pris sous son aile afin de m'apprendre à cartographier. Il n'avait pas échangé le moindre mot sur mes aptitudes incohérentes avec mon statut et je lui en étais toujours reconnaissant. Ainsi c'est à leur jugement que je me fiais en venant trouver le jeune Hyriel.

Le vent nous poussa en travers des vagues et le pont se vida petit à petit de ses gens, alors que beaucoup allaient se réfugier sous le coque, pour échapper au froid, nous offrant un peu plus de solitude, calmant mon anxiété. Dans quelques jours à peine, nous devrions toucher Terre. Je pouvais presque distinguer les montagnes, qui se confondaient au contours des hautes vagues, à l'horizon. Comment allaient-ils expliquer notre changement de cap ? S'il n'était évidant pour personne, dans un jour ou deux, les cartographes à bords ne pourraient plus s'y faire duper. J'imaginais alors qu'un discourt de mensonge nous attendait, prétextant quelconque histoire pour nous pousser à piller les camps Espagnoles. La colère colora mes joues de rouge, laissant certainement mes taches de rousseur s'exprimer à leur plein potentiel. Rien à mes yeux ne le justifierais. J'avais sans doute l'âme naïve, mais j'espérais pour mon compte, n'avoir qu'à explorer, étudier et croquer dans mon carnet ces nouvelles horizons.

Quand apprendrais-je à ne plus me surprendre de la nature corrompu de l'humain ? Le bateau tangua soudainement, manquant de me faire voler de ma place. En tout cas la mer semblait bien décidée à nous faire comprendre qu'en ses eaux, l'humain n'avait aucun pouvoir à faire valoir sur la nature. Il ne restait pas grand monde à présent pour en admirer la beauté et bien que nous soyons un peu prêt protégé, sa table de travail étant installée à couvert pour que la pluie ne puisse le déranger dans sa tâche, je pouvais toutefois sentir le froid et l'humidité gagner du terrain sous les tissus de ma veste. J'avais entendu des histoires, de marin dont les vêtements pourrissaient sous l'effet du sel et de l'eau, si vite que les vers venaient les habiter pour en manger les chaires. Nous avions nous-même perdu quelques hommes au court du voyage, mais je n'avais jamais cherché à en connaître les raisons exactes.

Frida K.
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Frida K.
Dim 27 Oct - 22:14

Hyriel
Radgery

J'ai 30 ans et je vagabonde entre villages et forêts, en Angleterre. Pour subsister, je maîtrise l'art de guérir et d'empoisonner, d'accoucher et d'avorter et je survis plus ou moins bien selon les aléas. Du fait de ma condition itinérante, je suis célibataire et de nature solitaire. Mes compétences médicinales et mon infirmité des jambes me valent d'être qualifié de sorcier et pris en chasse par les autorités seigneuriales et inquisitoriales.

Indépendant. Forte capacité d'adaptation et de duplicité. Joueur.
Érudit en termes de médecine, curieux, obstiné.
Persuasif et charmeur, fier, caustique, peu encombré de scrupules.
Sait être théâtral et jouer avec les superstitions pour parvenir à ses fins.
Sensible à la misère et prompt à aider les plus pauvres, ainsi que les marginaux comme lui. Il lui arrive de soigner gratuitement des miséreux. En revanche, il n'a pas de scrupules à faire payer plein pot de riches personnes s'il les sent arrogantes ou viennent lui demander des superficialités du type filtre d'amour ou des poudres pour leurs complots.

Hyriel a déjà aimé des hommes comme des femmes, peu encombré qu'il est de bonne morale religieuse, et déjà persuadé de sa damnation. S'attacher lui est difficile, puisqu'il passe sa vie sur les routes. Il n'est cependant pas impossible que la bonne personne sache éveiller en lui des sentiments durables.

Lorsqu'il a quinze ans, en 1542, une horde de routiers déferle sur son village pour le piller. L'incendie n'épargne ni la famille d'Hyriel, ni la cabane de sa professoresse. Livré à lui-même, il part en carriole de village en village et doit bien trouver comment survivre. Hyriel nourrit du reste une certaine froideur vis-à-vis des seigneurs et de la haute société, qui se font la guerre par bandes de routiers interposés ; guerres dont les pauvres paient les conséquences.

En 1557, Hyriel a dû fuir en urgence la dernière ferme où il avait été accueilli, accusé par les superstitieux du coin d'avoir empoisonné leurs troupeaux depuis que les bêtes en question étaient tombées malades. Hyriel a échappé de peu aux prévôts et gens d'armes, friands d'arrestations des prétendus serviteurs du Diable. Le règne de Marie la Sanglante est en effet particulièrement propice aux bûchers et chasses aux hérétiques de toutes trempes.

Joué avec @Argawaen
Hyriel laissa Valentio aux pensées qu’il devinait s’agiter sous son crâne. Des questions, des souvenirs… Cela se sentait aux va-et-vient de son regard et au rire contenu, sans bien savoir comment l’interpréter. Au moins n’était-ce pas une moquerie (ce qui avait le bon goût de changer un peu le sorcier de ses habitudes) ; pas plus négatif que les prunelles du jeune homme ayant un peu louché vers ses béquilles. Mais avec une curiosité naturelle en somme, à laquelle l’estropié s’était fait. Non, ce gars-là ne lui voulait apparemment pas de mal.

Aussi le guérisseur se détendit-il tout en continuant machinalement de broyer quelques plantes dans un récipient. Quand Hyriel poussa un bol vers son vis-à-vis pour faire illusion, une nouvelle émotion avait pris place sur les traits de l’explorateur. Était-ce de la confusion ? Une forme de honte peut-être, associée au message qu’il venait de lui écrire ?
Ainsi donc, ils semblaient se comprendre en peu de mots. Quant à la honte… oh, ils étaient les petites mains d’un vaste équipage et ballottés aussi durement par la vie que par ce vent et ces vagues bruyantes. Ils tiraient leur épingle du jeu, c’était ainsi. Rebondir sur les événements, se faire une place même dans un environnement crapuleux pour survivre : voici le lot des gens comme eux.

Son « Un peu » fut pour le moins laconique. Hyriel se dit que Valentio, lui aussi, devait avoir ses magouilles à cacher. Voilà qui expliquerait sa réserve ? Il acquiesça sans l’embarrasser de davantage de questions. Lui-même après tout ne manquait pas de linge sale à dissimuler (tribunal, passage à la torture, condamnation au bûcher…) et si son vis-à-vis devait se révéler une crapule, cela arriverait bien assez tôt ; Hyriel aviserait le moment venu. Pour l’instant, un peu d’optimisme ne faisait pas de mal : il manquait d’alliés et de gens sympathiques sur ce navire.

D’un geste réflexe, il retint un de ses flacons qui allait rouler sur la table, sous le coup d’une énième claque venteuse. Encore un peu et son baume se serait éclaté au sol ! Le souffle froid envoya gicler de l’eau salée sur son visage, sur celui de Valentio. Et à en croire les nuages qui s’amoncelaient dans le ciel, c’était parti pour durer. Hyriel se pinça la lèvre.
Le crissement de la plume attira les yeux du sorcier sur un autre message. Eh bien, celui-là avait le sens de la formule et une certaine poésie, se dit l’infirme en croisant les prunelles brunes du camarade. Un haussement d’épaule mi-fataliste, mi-joueur répondit à sa question.

« Correct, je ne sais pas. Ça dépendra de ce qu’on en fait, de cette nouvelle vie. Mais j’ai envie de croire qu’on va pouvoir recommencer quelque chose, oui. Nous voilà comme des acteurs, au seuil d’une nouvelle pièce avec ses costumes et ses décors. »

Changer de peau, à la manière d’un serpent, et tant pis si la transition sel grattait un peu. Et même si ce Nouveau Monde était déjà infesté d’enflures, il y aurait toujours des lieux à explorer, des gens à rencontrer. Pour Hyriel, ça ne pouvait pas être pire que les cachots de York. Aussi accueillait-il presque comme un jeu cette opportunité. Ce fut donc avec ce même esprit de jeu qu’il demanda :

« Quelle pièce tu aurais envie de jouer ? »

Nouveau tangage du bâtiment. Autre vague venue mourir sur le pont, chassant les marins vers leurs cabines ou sous la coque. Hyriel pesta entre ses dents. Il décida de mâchouiller nonchalamment un brin de thym, tout en reportant son attention vers Valentio et son journal. D’autres angoisses parlaient en lui, il fallait croire, pour qu’il pose cette question à base de démon.

« Je pense que le démon est surtout là où les mortels veulent l’y mettre. Alors possible qu’il soit ici aussi. Et partout où il y a de l’or à prendre, des vilenies à faire, des gens différents à soumettre. Rien de neuf, mais peut-être que oui, il sera renaissant par ses méthodes innovantes. Pour lui aussi, nouveau costume. » Un temps. Hyriel théâtralisa dans un rictus : « Satan est mort, vive Satan ! »

Il s’espéra assez ambigu dans ses mots, son ton, pour qu’on ne sut dire s’il croyait ou non au Diable, s’il ne faisait qu’un simple constat de l’importance du Cornu dans les yeux des croyants ou s’il s’en moquait. Après tout : les oreilles indiscrètes n’avaient point besoin de mur. On s’écoutait plus que partout ailleurs, dans la promiscuité d’un bâtiment en mer.
Et justement, un indiscret approchait. L’ombre imposante de M. Fitzroy vit presque bouffer la table à laquelle conversaient les deux jeunes hommes. Ce type était massif, toujours élargi d’épaulettes par lesquelles il se donnait de l’importance. Sans parler de cette cape qui gonflait dans son dos lorsque le vent jouait à s’y engouffrer.

L’homme planta ses yeux gris dans ceux du sorcier et du taiseux voyageur. Son pouce et son index frisaient un bord de sa moustache. Hyriel ne le sentait pas, ce gars-là. Mais il fallait bien composer avec cet individu qui avait embarqué comme négociant fort de ses connaissances en armements. Il s'agirait, avait argumenté Fitzroy, d'avoir de quoi se défendre au cas-où… et de savoir traiter affaires avec les habitants des terres nouvelles.

« Qu’est-ce que ça manigance par ici ? » grommela-t-il pour l’estropié comme pour le rouquin. Puis, à Hyriel : « J’ai besoin d’un cicatrisant. Ce foutu vent m’a fait me rétamer. »

Il présenta sa main décorée d’un large bleu, strié d’une bonne éraflure d’où perlait un peu de sang. Sans un mot, l’infirme observa. La froideur de son regard put passer pour de la concentration toute professionnelle.

Et soudain, Fitzroy se pencha vers le journal de Valentio avec l’idée d’y lire ce qu’il pouvait bien y comploter. Le négociant n’aimait pas ça, ce drôle qui préférait écrire (avec le prix que coûtait le papier !) plutôt que d’ouvrir son clapet comme tout le monde. Hyriel réagit d’un claquement de langue contrarié. Il aurait bien repoussé Fitzroy, mais cela n’aurait que confirmé ses idées d’échanges louches à dissimuler.
Argawaen
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Argawaen
Ven 1 Nov - 8:22

Valentio Santo

→ Statut à bord : Explorateur | Historien

Ce qu'on remarque directement à propos de lui c'est sa chevelure d'un roux flamboyant, ses allures fines pour un homme et une certaine jeunesse dans ses traits, souvent trompeuse. Ainsi que sa façon de communiquer, ce passant aux possibles de sa voix, peu portante et trop discrète, que pour se faire entendre dans la plupart des situations. Il possède, à son grand bonheur, une écriture très soigneuse et manie la plume à la première occasion.

→ Age : 23 ans
→ Taille : 1m66
→ Poids : 51Kg

A bord du Santa Christa

Dans quelle pièce voudrais-je jouer ?

Dans cette question, il me laissa entrevoir sa vision de notre monde et histoire. Il n'y avait nuls doutes que dans ma position, l'analogie sied comme un gant. N'étais-je pas déjà un acteur en costume sous les traits du jeune explorateur ? Le cadre du nouveau monde et de l'aventure, celles des malfrats qui magouillent sous la coque et du vent nouveau qui regroupe les héros aux besoins de justices. Dans cette pièce, j'espérais seulement ne pas endosser le rôle du méchant à m'en encombre. Une vague chassa ses pensées, comme le reste des marins sur le pont et à nouveau sa voix brisa le chant du vent. Il y avait un culot et une once de courage sans crainte, dans ses affirmations théâtrales. Ils étaient peu, à oser tenter le diable, même par les mots. Et pendant une seconde, je pu presque croire que le démon habitait réellement l'homme en face de moi. Mais bien vite un sourire énorme se dessina sur mes traits et un rire sincère fini par m'échapper. Il s'étrangla pourtant vite au creux de ma gorge, alors que le stress me fit reprendre une pose bien droite et sérieuse.

M. Fitzroy, qui avait échappé à mon regard assez longtemps que pour s'insinuait à notre table, sans que je ne le réalise, jeta un silence sur notre échange. Ce qui fut bon dire, au vu de sa corpulence massive. Bien Valentio en cas de danger, tu ne seras clairement pas de ceux qui le voient venir. Son ombre apportait avec lui ses rumeurs de sauvageries et barbaries. De ceux qui aiment sentir le poids de la lame s'enfoncer dans les chaires de ses ennemies, autant que le métal d'un canon dans sa main. Le genre d'homme, qui vous fait sentir petit et impuissant, avec plaisir. Je devinais maintenant, le rôle qu'il s'attendait réellement à prendre, une fois les rives du Nouveau Monde atteintes. Prétendu pacificateur, dont le costume menace déjà de craquer sous sa masse et mensonges. Hyriel ne semblait pas plus intimidé que ça, alors que ses mots, presque accusateurs, traversèrent sa moustache. Pour ma part, je serais déjà ma main autour de l'objet en métal caché dans la doublure de ma manche, un peu nerveux. Ma respiration reprit quand il focalisa son attention sur le jeune médecin. Je n'aimais décidément pas, la plupart des gens à bords.

D'après vous, quel genre d'individu cherche à tout prix pour un nouveau départ ? Quels genres de choses espérions-nous fuir et se voir faner au loin dans le passé ? Quels spectres nous poursuivront malgré tout, jusqu'au Nouveau Monde ? Il ne devrait pas exister à bord, un seul Homme de confiance, un seul Homme propre de pécher. Non, nous étions toutes une bande de pourritures, qui naïvement pensent se purger de leurs mauvais par la mer, pour recommencer à neuve, dans une idylle.

J'ai pincé les lèvres, au moins la mer n'épargnait pas ce grand costaux, dont la peau semblait en effet bien bouffée par le sel. Mon jeune ami s'était déjà penché sur l'observation d'une plaie superficielle, qui ne méritait sans doute pas son attention. Il avait un regard minutieux, des gestes mécaniques, comme si ce genre de choses composaient sa matière. J'étais fasciné par sa capacité à changer pour le plus sérieux et s'absorber dans sa tâche, aussi superficielle soit elle. Et alors que mon intérêt grandissait, je ne vis pas que M. Fitzroy se penchait déjà dangereusement vers mon journal, pour en lire ses mots. C'est un claquement de langue judicieux qui me permit d'en prendre conscience. Et déjà ma main ferma les pages, non sans retenue et mon regard mauvais se planta dans le sien, presque défiant. Je n'avais ni les mots, ni les manières, pour échanger avec les autres humains, mais déjà mes instincts et une certaine excitation rampa sous mes veines. Ainsi se dévoilait déjà, les vieilles ombres de mon passé.

J'aurais voulu me crier de rester assis, de ne pas le toiser avec se sourire clairement moqueur. Mais je pouvais sentir son attention sur moi, le risque dans l'air, la sensation de vivre qui accompagne toujours le danger. L'adrénaline, si j'avais pût la nommer, serait à jamais mon amante la plus mortelle. Il était rare qu'une situation me mette aux contrôles des mots, mais je pouvais sentir qu'il attendait attentivement de ma voix, une explication claire à mon comportement. Envers lui qui se sentait si supérieur et moi, aux cheveux de feu, qui ne devrait que courber de honte. Pourtant un moment de sagesse me frappa dans ma bêtise et déjà je réentrepris de m'asseoir, non sans réussir à retenir mon habituellement marmonnement.

→  Depuis quand il sait lire hm..

J'espérais sans doute le surpasser, au moins sur ce point, ils n'étaient pas beaucoup à bord à pouvoir lire et encore moi écrire. Il ne pouvait sans doute pas imaginer les étendus de ce que j'avais pu apprendre au cours de mes débauches et aventures de minuit. Ils s'échangent tant de savoir, sous les tables d'un soir. Soudain, ça me frappa et s'il n'était venu que sous un prétexte, pour nous surveiller ? M'avait-il vu m'échapper après l'avoir entendu révéler notre vraie destination ? Non, j'étais sûr d'avoir été prudent et discret, mais comment vérifier. Déjà la tension qui s'était bâtit entre nous, sembla épaissir l'air, au point de me rendre la respiration difficile. Je devais me reprendre, je n'étais plus l'imprudent en quête d'aventure que j'étais avant l'incident. Je devais enterrer ses comportements sous la cendre. J'étais Valentio, le jeune cartographe. Je ne cherche pas la flamme du danger, car je connais la brûlure du savoir, la douleur du regret. Je me répétais ses mots, mentalement, pour me calmer.

L'attention que la scène avait à présent jetée sur moi, fut bien plus désagréable à porter. J'aurais voulu disparaitre sous la table, aux yeux de tous. Serrant mon journal dans ma main, je ne pouvais que m'enfermer dans mon habituel silence en espérant que les choses se tasseraient. Mais mon affront ne sembla pas pouvoir être laissé impunis. Je pu sentir sa main, bien trop grande, m'agripper par le col pour me forcer à me relever et finalement perdre appuis avec le sol. Il me tenait bien trop près de son visage, d'où je pouvais déjà sentir les odeurs de nourritures et relent d'alcools. Bon il semblerait que pour une fois ma voix aie percée le souffle du vent et que ce cher Mr Fitzroy n'avait pas apprécié mes paroles. Mon regard changea à nouveau, j'avais envie de lui assimiler un coup bien placé dans les côtes pour le forcer à me lâcher, mais je savais que je n'empirerais que les choses, de cette façon.

Si j'avais bien appris un truc, au court de ses nuits, c'est qu'il était souvent plus sage de laisser l'autre vous refaire le portrait, plutôt que de se battre en retour. Même si l'ego en prend un coup, on s'attire moins de problèmes de cette façon. J'étais donc prêt à lui laisser me casser le nez, tout au mieux, si cela pouvait lui permettre de se sentir assez en confiance que pour nous laisser après. Il y gagnerait la fausse sensation d'être aux contrôles des choses et sans doute qu'il penserait que de cette façon, même si je l'avais entendu, je garderais mes mots pour moi au risque de me reprendre son poing. Et j'étais volontiers prêt à lui laisser croire ce mensonge. Après tout j'avais déjà un médecin à mes côtés si les choses tournaient réellement au plus mal, pour moi.

Frida K.
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Frida K.
Aujourd'hui à 9:15

Hyriel
Radgery

J'ai 30 ans et je vagabonde entre villages et forêts, en Angleterre. Pour subsister, je maîtrise l'art de guérir et d'empoisonner, d'accoucher et d'avorter et je survis plus ou moins bien selon les aléas. Du fait de ma condition itinérante, je suis célibataire et de nature solitaire. Mes compétences médicinales et mon infirmité des jambes me valent d'être qualifié de sorcier et pris en chasse par les autorités seigneuriales et inquisitoriales.

Indépendant. Forte capacité d'adaptation et de duplicité. Joueur.
Érudit en termes de médecine, curieux, obstiné.
Persuasif et charmeur, fier, caustique, peu encombré de scrupules.
Sait être théâtral et jouer avec les superstitions pour parvenir à ses fins.
Sensible à la misère et prompt à aider les plus pauvres, ainsi que les marginaux comme lui. Il lui arrive de soigner gratuitement des miséreux. En revanche, il n'a pas de scrupules à faire payer plein pot de riches personnes s'il les sent arrogantes ou viennent lui demander des superficialités du type filtre d'amour ou des poudres pour leurs complots.

Hyriel a déjà aimé des hommes comme des femmes, peu encombré qu'il est de bonne morale religieuse, et déjà persuadé de sa damnation. S'attacher lui est difficile, puisqu'il passe sa vie sur les routes. Il n'est cependant pas impossible que la bonne personne sache éveiller en lui des sentiments durables.

Lorsqu'il a quinze ans, en 1542, une horde de routiers déferle sur son village pour le piller. L'incendie n'épargne ni la famille d'Hyriel, ni la cabane de sa professoresse. Livré à lui-même, il part en carriole de village en village et doit bien trouver comment survivre. Hyriel nourrit du reste une certaine froideur vis-à-vis des seigneurs et de la haute société, qui se font la guerre par bandes de routiers interposés ; guerres dont les pauvres paient les conséquences.

En 1557, Hyriel a dû fuir en urgence la dernière ferme où il avait été accueilli, accusé par les superstitieux du coin d'avoir empoisonné leurs troupeaux depuis que les bêtes en question étaient tombées malades. Hyriel a échappé de peu aux prévôts et gens d'armes, friands d'arrestations des prétendus serviteurs du Diable. Le règne de Marie la Sanglante est en effet particulièrement propice aux bûchers et chasses aux hérétiques de toutes trempes.

Joué avec @Argawaen
Valentio ne répondit pas à sa question, quant au costume qu'il aimerait endosser. Soit. L'herboriste ne s'en formalisa pas, il comprenait à présent que son vis-à-vis n'était pas du genre causant.

Mais en revanche, à la bonne surprise d’Hyriel, ses plaisanteries pas très catholiques firent rire Valentio… qui aussitôt cependant sembla se reprendre, inquiet comme un enfant pris la main dans le pot de confiture. Le sorcier ne perdit rien de son sourire, qui toutefois passa d’espiègle à serein.

Sourire qu’il perdit à l’arrivée de l’importun Fitzroy, avec sa blessure à faire panser. Le guérisseur oublia d’instinct le genre de malotru qu’il avait en face de lui en guise de patient : quand la conscience professionnelle parlait, tout le reste s’éteignait. Il fallait mettre de côté tout attachement ou, au contraire, toute inimitié pour la personne qui nécessitait un soin.

Mais alors qu’Hyriel allait passer à l’action, Valentio lâcha une réplique bien sentie à l’endroit de leur agaçant collègue de mer. L’infirme se mordit la lèvre pour retenir son souffle de rire, quoiqu’il n’en pensait pas moins. Il loucha cependant un discret coup d’œil complice vers le camarade rouquin, approuvant ce bon mot qui n’était pas volé.
Fitzroy en revanche appréciait bien moins cette prise de parole. Valentio avait tout juste eu le temps de planquer ses écrits en serrant fort son carnet dans la paume de sa main… que l’autre pendard venait déjà de lui serrer le col ! Il le levait de force jusqu’à plaquer sa face hargneuse dégoulinante d’eau salée, toute proche de celle de sa proie.

Ni une ni deux, Hyriel étendit la main jusqu’à la poser sur le bras de Fitzroy. Le calmer. Faire redescendre sa pression. Le sorcier aurait bien eu envie de lui claquer sa béquille en pleine face pour le faire déguerpir dans les règles de l’art, mais dans certaines situations il fallait rester calme. Calme. Très calme. Parfaitement calme. Déjà qu’ils étaient tous sur les nerfs avec ce vent qui ne tombait pas, ces vagues qui s’entêtaient à marteler le navire, ce ciel de plus en plus sombre…
Hyiel déploya des trésors de tempérance pour s’adresser avec assez de politesse à Fitzroy :

« S’il vous plaît. Êtes-vous venu être soigné, ou pour me donner un patient supplémentaire à gérer après vous ? » Il désigna Valentio d’un haussement de nez. « Lâchez-le. L’irritation n’est pas bonne, vous allez échauffer votre bile et ne pas faciliter votre cicatrisation. »

Hyriel inventait à moitié ce prétexte médical, mais son désagréable patient ne pourrait rien en savoir ! Autant en jouer, donc ! Sa ruse eut en tout cas l’effet escompté. L’importun desserra sa poigne du col de Valentio et le repoussa en arrière d’un geste de mépris. Puis à nouveau, il présenta son bras au guérisseur, lequel prenait toujours sur lui de rester calme et courtois malgré les paroles acerbes qui le démangeaient.
Un instant, Hyriel eut bien envie d’administrer à Fitzroy un poison plutôt que le baume attendu, cependant il fallait rester raisonnable. Après tout, il était là comme médecin. Et n’avait aucune envie d’être à nouveau accusé de quoi que ce soit, de retourner sur un bûcher ou d’être tout bonnement passé par dessus bord… On l’avait engagé pour soigner. Il n’avait pour le moment nul autre choix que d’obéir.
Ainsi donc, il fouilla parmi les quelques fioles laissées dans sa besace à ses pieds. Il en tira un flacon d’huile fine de lavande et des feuilles dont il ferait un cataplasme. Neutre et concentré, il tapota l’onguent sur l’égratignure, avant de serrer le tout dans une fine bande.

« Fitzroy ! appela soudain une voix derrière le petit groupe. Venez dans ma cabine dès que vous pourrez ! J’ai besoin de vos compétences. »

Hyriel glissa un coup d’œil par-dessus son épaule : c’était Oppenheimer. Avait-il réellement à s’entretenir chiffres et comptabilité avec le pendard ? Ou bien venait-il de surprendre le début de dispute entre son homme d’affaires, le médecin et l’explorateur ? Si c’était cette deuxième option, Hyriel voua au scientifique ce qu’il lui restait de reconnaissance pour cette diversion. Mais pour l’heure, il achevait d’ajuster le bandage odorant de Fitzroy, non sans apprécier la douce odeur de la lavande qui se répandait autour d’eux.
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