L’entourage d’Edward avait été bien souvent une entrave à leur bonheur, pourtant déjà si éphémère, et même à distance, ils parvenaient encore à altérer ces quelques moments de ravissement qui jalonnaient leur relation. Las de cette situation, le politicien n’était plus certain d’être en harmonie avec ses proches, et était par conséquent tout disposé à prendre ses distances, si cela pouvait protéger la jeune femme de leurs critiques indues. Parce qu’aujourd’hui, elle était, elle aussi, sa famille. Probablement plus que ses parents ou Iris à ce jour. Angie était devenue indispensable à son existence, et par la force des sentiments qu’ils se portaient, il était lui aussi devenu sa famille, à l’instar de Flynn. Une confidence qui ne pouvait que combler l’homme épris qu’il était. Edward connaissait son histoire, et il avait conscience que ces quelques mots n’étaient pas anodins. Il était devenu, à l’instar de Flynn, sa famille. Celle qu’elle avait créé par choix du cœur. Tout en passant son pouce sous ses yeux pour dissuader les larmes de couler le long de ses joues, Edward souffla un « Tu m’es si précieuse… », comme si c’était un secret qu’elle seule était disposée à entendre, et ce, tout en l’enveloppant amoureusement de son regard azuréen.

Le retour de Nonna sonna le glas de cet échange empreint de sentiments, pour se focaliser sur les projets futurs de la jeune femme. Sa main sur sa cuisse, et l’autre autour de sa tasse de café, il sourit tendrement aux quelques mots prononcés pour répondre à sa conception du bonheur, osant un « Je n’envisageais pas la vie autrement » tout en portant le liquide brun jusqu’à ses lèvres, ingurgitant une légère gorgée, tandis que les mots qui suivirent suscitèrent une sensation singulière au creux de l’estomac, qu’il tenta de dissimuler tant bien que mal, alors qu’il reposait le récipient sur son socle. Naître et grandir… Un bébé… Il n’aspirait qu’à cela. Mais il doutait fortement que c’était ce qu’envisageait en cet instant Angie qui faisait part de ses projets futurs à une Nonna plus qu’attentive « Ça ne serait tarder » avait-il déclaré sur un ton énigmatique qui échappa au politicien qui imaginait un enfant… Leur enfant… déambuler dans le jardin, riant aux éclats. Mais cet espoir se dissipa aussitôt que la jolie rousse reprit parole pour confier qu’elle était encore en pleine réflexion concernant son avenir professionnel et la concrétisation de celui-ci « De toute façon, rien ne presse mon enfant ! » rétorqua la vieille femme avec sa bienveillance légendaire.

La suite de la journée se déroula aux côtés de la jeune femme, comme s’ils éprouvaient l’un et l’autre une nécessité impérieuse d’être ensemble, à proximité, de pouvoir se toucher et s’embrasser lorsque le moment s’y prêtait. Pour autant, les obligations professionnelles contraint Edward à s’éclipser un temps dans le jardin pour effectuer quelques appels à destination de New York. Quant à Nonna, elle avait son rendez-vous hebdomadaire au club des anciens, qu’elle affectionnait tout particulièrement. Ce ne fut qu’après plus d’une demi-heure de conversation relative au budget, à la sécurité et à l’actualité journalière de la ville, que le politicien parvint à raccrocher pour profiter de cette accalmie avec sa moitié. Pour cela, il prépara une tasse de thé et de café, qu’il disposa sur la table de jardin, lorsqu’un objet se glissa jusqu’à lui. En constatant que c’était nul autre qu’un test de grossesse, et positif de surcroît, le cœur du quadragénaire manqua un battement, avant de se décider à tambouriner avec force contre sa cage thoracique. Quand bien même ses organes internes s’agitaient sous la soudaine pression que cette nouvelle engendrait, Edward resta impassible et se saisit du petit objet tout en levant lentement ses prunelles azurées jusqu’à Angie, peu certain de parvenir à discerner son état d’esprit en cet instant. Était-elle disposée à poursuivre cette grossesse jusqu’à son terme, faisant de lui l’homme le plus comblé qui lui était donné de rencontrer jusqu’alors, ou bien elle avait d’ores et déjà envisagé de se rendre à la clinique dès demain pour mettre un terme à son espoir de devenir un jour le père de leur enfant… Et parce que peu importe son choix, Edward ne voulait pas la perdre elle, il fit le choix de ne rien laisser transparaître et se contenta d’un « Tu es enceinte ».

Angy savait ce que s’était de vivre sans sa famille. Elle avait pratiquement les ponts avec ses propres parents. Son père avait refait sa vie, et semblait ses autres enfants bien plus intéressant. Quant à sa mère, elle refaisait parfois une apparition. Généralement parce qu’elle avait besoin d’argent. Sa famille s’était Flynn. Depuis toujours. Depuis qu’ils étaient tous gosses. Et depuis quelques mois maintenant, Edward avait rejoint son meilleur ami. Angy n’imaginait plus sa vie sans cet homme. Malgré les orages, malgré sa part d’ombre, elle l’aimait. Elle l’aimait dans son entièreté. Elle voulait le voir heureux, le rendre heureux, et être heureuse à ses côtés. Mais pour cela, elle avait besoin d’avoir une réponse. Elle devait faire ce test…

Alors elle avait prit le temps de le faire. L’absence de Nonna, les appels de travail. Angy avait profité de ce temps pour s’enfermer. Puis elle avait entendu, le temps écrit sur la boite. Et lorsqu’elle avait posé son regard sur la réponse, elle avait été complètement submergée. Complètement chamboulée par la déferlante d’émotions contradictoire qu’elle ressentait. Elle était enceinte… Nonna avait vu juste. Un enfant avait choisi de grandir en elle… Un enfant d’Edward… Un enfant qu’elle avait imaginé, et désirée secrètement… Un enfant qui allait peut-être sonner la fin de leur relation. Edward lui avait explicitement dit qu’il ne souhaitait pas devenir père. Alors… qu’allait-il décider ? Est-ce qu’il allait la quitter ?

Dans l’encadrement de la porte qui menait au jardin, Angy prit quelques secondes pour détailler Edward, dos à elle. Et puis elle se décida à glisser sous ses yeux le fameux test. La belle rousse hocha la tête en se mordant les lèvres, le regard fixé sur le test, comme s’il pouvait d’un seul coup changer sa réponse. La jeune femme se décida enfin à prendre place sur la chaise juste à côté d’Edward. « -je l’ai acheté ce matin. » commença-t-elle. « -j’avais besoin de savoir si ta grand-mère avait raison… » elle esquissa un léger sourire. « -je sais ce qu’on s’est dit il y a des mois de ça… je sais que tu as été très claire sur le fait que tu ne souhaites pas devenir père… elle inspira et ajouta : « -j’aurai aimé qu’on puisse en parler sans être devant le fait accompli… » un léger rire nerveux. Puis elle lâcha en fixant Edward du regard : « -je vais garder ce bébé Edward. » maintenant, c’était à lui de voir ce qu’il décidait de faire. Elle redoutait sa réaction. Elle redoutait sa réponse. Mais elle avait besoin de savoir.

En embarquant à bord de l’Airbus A330 à destination de Rome, Edward avait été loin de s’imaginer que ce voyage en Italie allait devenir le point culminant d’une nouvelle étape dans leur relation. Il n’en prit conscience qu’au moment où ses prunelles azurées se posèrent sur le petit objet qu’Angie venait de faire glisser jusqu’à lui, ponctuant son geste d’une phrase lourde de sens. Elle portait en elle leur bébé, le fruit de leur amour, et pourtant, en cet instant, le politicien ignorait tout du ressenti de sa moitié vis-à-vis de cette venue inopinée d’un nouvel être dans leur vie. Ils n’étaient pas parvenus à aborder le sujet la veille, et moins encore depuis leur arrivée en Italie. Edward se contraint donc à réprimer ce tourment qui semait le trouble en lui, un amalgame entre la joie d’apprendre qu’elle portait leur enfant, et la peur accablante à l’idée qu’il puisse les perdre tous les deux aujourd’hui si Angie décidait qu’elle n’était pas disposée à devenir un jour mère, et se contenta d’un simple constat qu’il formula à voix haute. Elle était enceinte. Sans davantage de mots, le politicien se borna à simplement l’observer prendre place à ses côtés, attendant patiemment qu’elle amorce cette lourde conversation qui allait suivre inexorablement cette révélation.

Lorsqu’Angie reprit parole, les raisons qui l’avaient contrainte à s’éclipser au petit matin de la demeure familiale prirent sens. Edward ne s’offusqua pas le moins du monde de la décision de cette dernière de le maintenir à distance, et la laissa poursuivre sans mot dire jusqu’à ce qu’elle évoque Nonna, et ce pouvoir de clairvoyance dont elle leur faisait part de temps à autre, et qui pouvait s’avérer déstabilisant. Il osa un « Quand… » mais ne termina pas sa phrase, renchérissant aussitôt par un « Non, continue », ne souhaitant pas l’interrompre. Ils auraient tout le temps d’aborder les détails par la suite. Quand vint le moment d’évoquer sa décision irrémédiable de ne jamais devenir père, son cœur se serra de douleur. Il avait en mémoire ce moment dans la barque, au milieu du lac de leur propriété au Montana. Edward considérait que sa vie était parfaite telle qu’elle était. Il n’envisageait pas un instant voir son quotidien bouleverser par la venue d’un petit-être. Mais aujourd’hui, tant de choses avaient changé… Silencieux, il se reprit à l’observer en détail, mémorisant chaque trait de son visage, jusqu’à ce qu’Angie ne lui confie son désir de garder le bébé. Aux mots employés, cela signifiait que c’était une aventure qu’elle était prête à mener seule… Des mots qui furent douloureux à entendre, et à la fois, qui engendrait un réel soulagement pour lui. Cela signifiait qu’elle voulait plus que tout de cet enfant, de cette vie qui grandissait en elle, avec ou sans lui à ses côtés. Ce n’était pas une décision dictée par son désir de le garder à ses côtés.

En constatant qu’il continuait de l’observer avec intensité, sans avoir prononcer le moindre mot, Edward cligna des paupières, comme pour renouer avec la réalité et prononça un premier « Non » plein d’aplomb, avant de rapprocher sa chaise de la sienne « On va garder ce bébé. Tous les deux. On va l’aimer et le chérir comme le plus beau des présents ». Edward porta sa main à la joue de la jeune femme, et vint apposer se front tout contre le sien, luttant pour ne pas laisser se submerger par l’émotion et ainsi sentir les larmes couler sur ses joues mal rasées « Tu m’offres le plus beau des cadeaux La Mia Luce… » et se recula pour venir embrasser son front avec tendresse, avant d’oser croiser son regard d’émeraude, souriant, pleinement heureux « Cela fait des semaines que j’ignore comment t’avouer que tout avait changé entre nous. Que… Que… Que je voulais qu’on fonde une famille, que je voulais que tu… tu portes notre enfant… Je craignais que tu ne te vois pas mère, et que tu… tu me quittes ». Ces dernières semaines avaient été parsemées d’angoisse pour le politicien qui se sentait soudainement soulagé de toutes ces peurs.

Voilà, il avait le test positif sous les yeux. Et Angy le ventre noué par l’appréhension. Comment allait il réagir ? Est-ce que leur histoire allait se terminer ici, dans ce jardin qui sentait bon les agrumes et les vacances ? Il ne fit qu’un consta, ne laissant rien transparaitre, comme bien souvent. Oui, elle était enceinte. Avec lenteur, elle avait prit place à ses côtés, et lui avait expliqué qu’elle avait acheté le test au matin, lors de sa promenade en solitaire. Il comprenait maintenant pourquoi elle ne lui avait rien dit. Elle évoqua Nonna et son affirmation. Pour la vieille femme, c’était évident. Angy était enceinte. La jeune femme avait ouvert la bouche, mais Edward lui avait demandé de poursuivre. Alors elle avait fini par affirmer que malgré ce qu’ils s’étaient dit quelques mois plus tôt, elle allait garder cette enfant. Sous entendant que quoi qu’il réponde, elle aurait ce bébé, avec ou sans lui. Bien entendu, elle désirait plus que tout le voir changer d’avis. Mais peut-être que c’était haut dessus de ses forces.

« -je t’en prie, dis quelque chose… » supplia la jolie rousse. Elle avait besoin qu’il arrête de la regarder ainsi et qu’il ouvre la bouche. Non ? Non quoi ? Il n’allait rien dire ? Angy déglutit avec difficulté, mais lorsqu’il approcha sa chaise, elle était pendue à ses lèvres. Et puis soudainement, ce fut un immense soulagement et un pur sentiment de joie. Son front contre celui d’Edward, elle ferma les paupières et murmura : « -mon dieu Eddy… » le plus beau des présents… c’était ce qu’il venait de dire. Lorsqu’il recula, il pouvait sans doute lire de l’incompréhension dans le regard de la jeune femme. « -oh Eddy… » souffla-t-elle à nouveau alors qu’il passait aux aveux. Il avait changé d’avis. Il voulait qu’ils fondent une famille… « -pourquoi tu… » mais il avait répondu. Il redoutait qu’elle le quitte. « -ça fait des semaines que je regarde les femmes enceintes avec envie… » avoua-t-elle à son tour. « -et je… j’avais peur que tu me quittes si je t’avouais cette envie aussi folle que soudaine. C’est… c’était comme plus fort que moi… » oui, elle avait désiré ce bébé secrètement. Vraiment. Cette fois, elle pleurait. Puis elle lâcha un petit rire sans quitter Edward du regard. « -on va avoir un bébé… » ajouta Angy avant de se pencher vers lui pour l’embrasser. « -je suis tellement soulagée… si tu savais… » ajouta-t-elle ensuite.

« -hier soir… ta grand-mère était convaincue que j’étais enceinte. Elle m’a demandé si tu étais au courant… tu es arrivé à la fin de la conversation. » elle ne cessait de sourire : « -il fallait que je sache… même si je n’ai clairement aucun symptôme d’une grossesse… » elle parlait de nausée, évidement. « -il faudra une confirmation… bien entendu… mais… je dois être à la fin du troisième mois… » leur vie allait radicalement changer. Mais ils étaient en phase avec cela, ce qui rendait la jeune femme plus qu’heureuse.

De nature peu loquace, et ce, depuis toujours, Edward l’était toutefois d’autant plus depuis l’aveu, soudain et presque inespéré, d’Angie, sans prendre conscience que son silence pouvait croître que plus encore l’angoisse grandissante de sa moitié. Il le constata néanmoins quand cette dernière lui demanda de prendre parole, brisant ainsi ce silence oppressant qui régnait maintenant depuis quelques instants. Sa première réponse n’était probablement pas celle espérée par la jolie rousse, tandis que pour lui, elle signifiait tant dans son esprit. Non, Angie ne serait pas seule à élever cet enfant tant silencieusement désiré par celui qui se tenait alors devant elle, son front tout contre le sien. Ce petit être était le plus beau présent qui lui était donné de recevoir, et c’était la jeune femme qui le lui offrait. Cet enfant était la consécration de leur amour, et il le chérissait d’ores et déjà, sans avoir eu besoin de faire encore sa connaissance. Quand la jeune femme prononça son nom dans un murmure, il sut qu’il avait prononcé les mots tant attendu. En se reculant, il discerna pourtant une certaine lueur d’incompréhension dans ses prunelles émeraudes, et décida d’ôter tout doute. Il n’était plus cet homme qui s’obstinait à penser que sa vie serait plus belle sans enfant. Angie l’avait transformé en étant à ses côtés, et lui avait permis d’appréhender le futur sous un nouveau prisme. Ses désirs en avaient été modifiés, et celui qui martelait à tout va qu’il ne serait jamais père, remerciait aujourd’hui le Ciel de lui avoir offert un si beau présent.

Une volonté qu’il craignait ne jamais voir se concrétiser, par crainte de perdre celle qui était si important à ses yeux. Finalement, Edward constata, presque avec amusement maintenant, que tous deux avaient nourris des peurs absurdes qui auraient pu se dissiper avec un soupçon de communication. Sa main sur sa joue, le politicien ne pouvait que sourire à la confidence de sa moitié qui éprouvait, elle aussi, cette envie viscérale de donner la vie « Angie… » murmura-t-il, le cœur serré à cet aveu « Tu ne me perdras jamais. Tu es mon présent, tu es mon futur, tu es mon tout… ». Sans se départir de son sourire, il essuya le coin de ses yeux d’un geste du pouce « Oui mon amour. On va avoir un bébé » et elle faisait de lui le plus heureux des hommes. Il ponctua ces quelques mots d’un baiser et acquiesça sur un ton léger « Oh j’en ai pleinement conscience mi amore ». Lui aussi avait été hanté par ces craintes.

« Je constate que Nonna a encore fait des siennes » renchérit Edward, forcé de constater que sa grand-mère ne perdait pas sa capacité à discerner ce qui ne se voyait pas à l’œil nu. « Trois mois » murmura-t-il, avant de délaisser le visage d’Angie dans une caresse pour approcher ses mains du ventre encore plat de sa moitié « Je peux ? » et finit par les poser tout contre le tissu qui recouvrait sa peau. Il resta ainsi, silencieux, fixant ses deux mains posées sur le ventre de sa moitié, avant de relever ses prunelles claires jusqu’au visage de la jeune femme, arborant un sourire radieux sur les lèvres « Je vais être papa… » déclara-t-il comme s’il en prenait peu à peu conscience. Il retira lentement ses doigts de son ventre, au sein duquel un petit être prenait peu à peu vie, pour les poser de nouveau sur sa joue « Je béni le jour de notre rencontre Angie. Tu as changé ma vie. Tu m’as changé moi et … Je t’aime ». Il ponctua ces mots d’un baiser empreint de sentiment, et se recula en entendant un léger raclement de gorge derrière eux « Je dérange ? » osa demander Nonna « Je suppose que le champagne est de rigueur ? » tout en désignant le test d’un signe du menton « Du jus d’orange fera tout aussi bien l’affaire » corrigea le quadragénaire qui reporta son attention sur la jolie rousse, tout en entendant les pas de Nonna s’éloignait jusqu’à la cuisine afin de ramener de quoi festoyer « J’ai une demande à te faire » murmura-t-il, avant d’esquisser un sourire espiègle « Non, pas celle-ci » en sous-entendant qu’il n’allait pas déposer un genou au sol ce soir, bien que les circonstances et le lieu s’y prêtaient aisément « Je veux que tu n’ais jamais plus peur de me perdre. Quoi que tu veuilles, que tu penses, que tu dises, je resterais à tes côtés. Tu m’entends La Mia Luce ? ».

Finalement, ce test de grossesse s’avérait être une bonne nouvelle. Une merveilleuse nouvelle même. Angy n’avait jamais soupçonné qu’ Edward ait pu changé d’avis. Qu’il se soit mis à désiré devenir père, à vouloir fonder une famille avec elle. Mais c’était bien ce qu’il venait de lui répondre… Que cet enfant était le plus beau cadeau qu’elle pouvait lui faire… La cœur de la jeune femme se gonfla d’amour pour lui. Elle l’aimait tellement. Et elle était tellement soulagée. Pas de rupture, pas de je te quitte, pas besoin d’élever cet enfant seule. Ils allaient rester ensemble, plus amoureux que jamais, avant de devenir les parents de ce bébé. « -oui mais tu avais dit que… » il avait dit ne pas vouloir devenir père. Alors forcément, cela avait créé des questions et des angoisses chez elle. Mais quoi qu’il en soit, là tout de suite, elle n’était plus que soulagement et joie.

Ils avaient nourrit l’un comme l’autres des peurs, simplement parce qu’ils n’avaient pas été capable de se parler. De trouver le courage d’aborder pleinement ce sujet délicat. Angy lui expliqua la conversation avec Nonna, sa venue à la fin… Un sourire tendre. « -finalement c’est un mal pour un bien… » si elle était réellement à trois mois de grossesse, il était grand temps de remédier à bien des choses. Elle était sous contraceptif, alors elle devait consulter au plus vite son gynéco. Et puis il y avait l’alimentation et l’alcool… « -oui… » en hocha frénétiquement la tête. Elle baissa les yeux sur les mains d’Edward sur son ventre qui ne laissait rien paraitre. « -oui ! » souffla de nouveau Angy des larmes de joie plein les yeux. « -oh mon amour… » souffla la jeune femme avant de lui rendre son baiser avec sentiment.

La voix de Nonna se fit entendre, et Angy recula le visage avec lenteur. « -oh mon dieu j’ai plus le droit de boire… » murmura la jeune femme avant d’en rire. C’était un sacrifice qu’elle n’aurait aucun mal à faire. Puis elle ouvrit de grands yeux en écoutant Edward, avant de laisser retomber ses épaules et de lui adresser un petit grimace. Un hochement de tête : « -alors je veux que ça soit la même chose pour toi. » parce qu’il n’avait pas non osé lui parler de ça. Et par conséquent, ils s’étaient stressé l’un comme l’autre pour des bêtises. « -tu promets que tu vas me supporter, enceinte ? » demanda la jeune femme avec un sourire. Elle ne savait pas ce qu’elle allait être capable de devenir. Peut-être que les hormones allaient prendre le dessus. « -on va vraiment tuer tes parents… tu le sais ça ? » demanda Angy en riant. Pour ce qui était de Nonna, elle était aux anges. « -j’avais raison ma chérie… » souffla la vieille femme en la serrant dans ses bras.

Quoi qu’on en dise, la vie était parfois bien faite. Elle menait son entreprise d’une main de maître. Cet enfant à venir en était la preuve. Il était arrivé à point nommé dans leur vie, au moment où tous deux aspiraient plus que tout à devenir parent. Ce petit être qui grandissait en son sein était la consécration de leur amour. Cet amour intense et inébranlable qui les unissait toujours plus fort de jour en jour. Parce que oui, aujourd’hui, Edward l’aimait plus encore qu’hier, et il en serait ainsi jusqu’à son dernier souffle de vie. Elle était l’amour de cette vie et de la prochaine, et d’ici quelques mois, elle serait également la mère de leur enfant. Alors envisager de la quitter, ce n’était pas envisageable. Bien que ce dernier comprenait les craintes qui avaient germé dans l’esprit d’Angie. Il avait éprouvé les mêmes à son encontre. Après tout, Edward avait été radical par le passé. Ce rôle de père, ce n’était pas le sien. Alors il sourit lorsque la jolie rousse le lui rappela à son bon souvenir ses mots « Je sais… ». Tant de choses avaient changé entre temps. Aujourd’hui, il percevait en ce bébé, le plus beau des présent.

Sans l’intervention de Nonna, probablement qu’Angie aurait attendu des signes avant coureur de cette grossesse pour oser faire le test, mais surtout, ils ne seraient pas ici, autour de cette table, à oser mettre des mots sur des non-dits qui avaient trop duré, et savourer la venue prochaine de leur bébé. La jolie rousse avait raison. La vieille femme avait eu raison de partager ses soupçons. Il sourit donc à ces quelques mots et acquiesça d’un simple « Oui ». Edward peinait encore à réaliser que dans quelques mois, leur famille s’agrandirait. Celle qu’ils avaient construit ensemble. Il demanda alors l’autorisation à sa moitié de pouvoir poser ses mains sur son ventre qui dissimulait encore parfaitement les prémices de sa grossesse, et ce fut à cet instant qu’il réalisa. Dans quelques mois, il tiendrait leur bébé au creux de ses bras. Un constat qui ne le fit que plus sourire encore, le comblant pleinement de bonheur, tandis qu’Angie confirma. Cette femme avait chamboulé sa vie de la plus délicieuse des manières et bénissait le jour de leur rencontre. Il scella ces mots d’amour par un baiser plein d’émotions avant qu’ils ne soient interrompus par le retour de Nonna qui n’eut besoin que d’un regard en direction du test de grossesse pour savoir qu’elle avait eu raison. Comme bien souvent.

Toutefois, ils ne fêteraient pas cet évènement avec du champagne. Dès maintenant, la jolie rousse allait devoir se passer des quelques mets qu’elle affectionnait, notamment ces quelques verres de vin qui accompagnaient de temps à autre leur dîner. Il ne put retenir un petit rire à son constat soudain « L’eau saura tout aussi bien accompagné nos repas » renchérit-il tout en laissant sa grand-mère s’éclipser dans la cuisine. Il profita alors de cette nouvelle intimité pour demander à Angie ne plus avoir peur qu’il disparaisse. Il était sien et elle était sienne. Dès le premier jour sur le rooftop de l’Elyisum. Mais sans surprise, la jolie rousse lui retourna sa requête, lui rappelant à son bon souvenir qu’il avait nourri, lui aussi, les mêmes craintes. Pour réponse, il afficha une légère moue « Je crois qu’on va devoir apprendre à mieux communiquer mi amore ». Tout en glissant sa main jusqu’à la sienne, il se mit à sourire avec espièglerie « J’ai d’autres propriétés si nécessaire », avant de se pencher pour venir lui voler un bref baiser « Je te le promets. Mais pas certain que la réciproque soit vraie ». Il avait conscience que sa nature profonde pouvait engendrer quelques tensions au sein de leur couple, alors il ne doutait pas un instant qu’Angie n’aurait pas sa patience d’antan au cours des prochains mois. Il allait devoir apprendre à mesurer ses propos et ses réactions, même lorsqu’il n’en éprouvait pas la moindre envie, afin de ménager la mère de leur bébé. Un petit sous cape résonna par la suite, tandis qu’il acquiesçait de la tête « Je sais » et renchérit entre deux baisers « Mais je … m’en contrefiche ». Il ajouta à cela « Pour être sincère, cet enfant pourrait peut-être apaiser les tensions qui règnent dans ma famille. Et si ce n’est pas le cas, sache que mon choix est déjà fait depuis longtemps. Je te choisirais toujours toi et notre bébé ». Ils étaient dorénavant sa famille. Lorsque la voix de Nonna leur parvint, il délaissa la jolie rousse pour qu’elle puisse enlacer la vieille femme, avant que ça ne soit son tour.

« […] Le grand prix organisé par Womens Horizon rassemble des influenceuses venues de tout le pays pour concourir aujourd’hui sur ce circuit mis à disposition par la ville de New York. Nous remercions bien évidemment le maire et son adjoint, qui sont présents aujourd’hui pour les festivités » « En effet Charles ! Nous avons du bon monde aujourd’hui et des voitures de collections prêtaient pour l’évènement » « Peux-tu m’en dire plus sur ces influenceuses qui nous rejoignent aujourd’hui, Trudy ? » « Bien sûr ! Elles prônent toutes des valeurs de bien-être et de sororité entre femmes. Elles partagent des messages forts auxquels je suis naturellement sensible. Comme nous toutes, je pense […] ». Observant les premières voitures faire le tour du circuit, Edward ne parvenait pas à se défaire de cette angoisse qui le consumait de l’intérieur depuis leur retour d’Italie, l’avant-veille au soir. Nonna aurait souhaité les voir rester quelques jours de plus, mais ils étaient tenus par leurs obligations professionnelles, notamment cet évènement auxquels ils étaient conviés tous deux pour des raisons différentes. Angie allait concourir d’ici quelques minutes, et il luttait pour ne pas se laisser persécuter par ses peurs « Comment tu te sens ? » finit-il par demander, tout en maintenant son regard sur l’équipement de cette dernière, qu’il vérifiait une fois encore.

L’un comme l’autre, ils n’avaient pas su communiquer. Ils s’étaient entêté à croire que l’autre ne désirait pas d’enfant. Ils s’étaient créé des scénarios catastrophes, alors qu’il aurait suffit d’une conversation. Ils avaient tenté de l’avoir, et puis l’avaient reporté… « -c’est une évidence… » avait elle répondu. Elle ne voulait plus qu’ils se taisent, l’un comme l’autre. Ils devaient partir du postula qu’ils pouvaient tout ce dire, tout entendre. Angy laissa échapper un petit rire joyeux lorsqu’il évoqua les autres propriétés si elle était trop pénible durant la grossesse. « -nous verrons bien… il y a tant de choses qui vont changer… » ils allaient déjà devoir trouver un chez eux… cet enfant devait avoir une chambre… et pour le moment, ils vivaient chacun de leur côté. Mais ils allaient prendre le temps de parler de tout cela plus tard.

La famille d’Edward allait faire un malaise en apprenant la nouvelle. Angy imaginait déjà Iris faire un concours de qui était la meilleure femme enceinte. Elle sourit contre ses lèvres. « -ça ne dépends pas de lui… mais d’eux… » souffla la jeune femme. « -merci… » souffla elle ensuite, avant qu’ils ne prennent le temps de trinquer avec Nonna. La première au courant. Probablement la seule à se réjouir de cette nouvelle dans la famille d’Edward. Mais il avait raison, peu importait leur avis, tout ce qui comptait, c’était qu’eux ils soient heureux. Le reste du monde, ils s’en fichaient.

Elle portait une combinaison de course, et elle allait bientôt mettre son casque. Mais d’abord, elle devait rassurer Edward. « -je vais très bien. Ce qui ne semble pas être ton cas… » elle savait parfaitement ce qu’une course de voiture pouvait inspirer comme crainte chez lui. Un peu plus maintenant qu’ils savaient qu’Angy était enceinte. La jolie rousse couva Edward du regard et se fit violence pour ne pas se blottir dans ses bras. « -ça va bien se passer… » avait elle assuré. « -je t’ai promis d’être prudente. Et je le serai. » il savait qu’il pouvait lui faire confiance. Elle s’en foutait de gagner cette course. Elle répondait juste à l’invitation qu’on lui avait fait. Petit à petit elle se retirait des réseaux. Elle n’était pas ici pour faire le buzz. Seulement pour participer. A nouveau elle se fit violence pour éviter de l’embrasser. Mais elle osa effleurer ses doigts avant de quitter la tente et de rejoindre le stand où sa voiture l’attendait. Elle avait enfilé son casque, puis s’était installée dans la voiture. Après quelques tours de chauffe, elle avait prit sa place sur la ligne de départ, prenant plaisir à retrouver les sensations de conduite.

Une fois encore, la communication leur avait fait défaut. Ils avaient préféré se laisser endoctriner par leurs propres craintes plutôt que de mettre des mots sur leur désir de fonder une famille ensemble. Une erreur qu’ils allaient devoir s’évertuer à ne pas réitérer, d’autant plus que dorénavant, ils n’étaient plus seuls dans l’équation. Dans quelques mois à peine, leur famille allait s’agrandir d’un nouveau membre, et ils étaient pleinement comblés par cette nouvelle. Angie se plaisait d’ores et déjà à s’imaginer éreintante en raison de ses sautes d’humeur, de tel que ça allait mettre à rude épreuve la maigre patience de son conjoint. Il se plut donc à la taquiner en évoquant ses nombreuses résidences secondaires qui lui offrirait une accalmie bien méritée, si tel était le cas. Ce petit rire qu’il affectionnait tant résonna dans le jardin, ne pouvant que faire sourire davantage Edward qui acquiesça « Oui, et on va en savourer chaque instant ». Edward se plaisait à l’imaginer, le ventre rond, tentant désespérément de repeindre la chambre du bébé, tandis qu’il s’évertuait à lire la notice pour assembler le mobilier. Il ne pouvait être plus heureux qu’à cet instant précis. Il ne restait dorénavant plus qu’à annoncer la nouvelle à son entourage, qui serait probablement moins enclin à festoyer par la suite, comme c’était le cas de Nonna « Oui » confirma-t-il avant de sourire, intrigué par son remerciement inopiné « Pourquoi tu me remercies ? ». Parce qu’il la choisissait elle, plutôt qu’eux ?! C’était une évidence pour le quadragénaire. Elle était son tout, son univers.

C’était pour cela que devant elle, quelques jours plus tard, Edward n’était pas dès plus serein. Elle allait concourir aux côtés d’autres femmes, dans une course à vive allure et dans des voitures de collection à la carrosserie moins solide que celles d’aujourd’hui… Il avait déjà perdu son meilleur ami dans un accident de voiture, et il avait mis plus de deux décennies à l’accepter. S’il venait à la perdre elle, et leur bébé, le politicien ne survivrait pas à la douleur que ça allait engendrer. Pour autant, il tenta de dissimuler tant bien que mal ses craintes qui le consumaient de l’intérieur pour se focaliser sur Angie. Quand elle évoqua son état d’esprit, elle contraint le politicien à lever les yeux jusqu’à elle « Ne te préoccupe pas de moi… Concentre-toi sur la course» renchérit-il avec aplomb. Il souhaitait que la jolie rousse se focalise sur la course, sur son objectif et qu’elle prenne plaisir à conduire cette voiture. « J’ai envie de t’embrasser » finit-il par avouer, alors qu’il luttait pour ne pas se montrer trop tactile avec sa moitié. Ils étaient épiés de partout, et ils n’avaient pas encore évoqué la manière dont ils allaient de nouveau officialiser leur relation. « Je te crois... ». Edward ne doutait pas un instant de sa parole. L’observant avec intensité, il ne cessait d’entendre marteler cette petite voix intérieure : Rien ne va bien se passer. Tu le sais. Tu le sens. Tu vas la perdre aujourd'hui... . Il ferma les paupières avec force, pour finir par les rouvrir l’instant d’après et mima ces trois petits mots à son attention. Un frisson le parcouru quand ses doigts effleurèrent les siens, et la suivit du regard jusqu’à ce qu’elle ne disparaisse de la tente.

Se tenant aux abords, au plus près du terrain de course, qu’il pouvait percevoir la poussière s’élever dans l’air à chaque tour de circuit, Edward n’avait d’yeux que pour la voiture d’Angie. Ses peurs ne devaient pas l’empêcher de prendre plaisir à conduire de nouveau. Alors il resta impassible, tandis qu’intérieurement, il luttait pour ne pas succomber à ses peurs, même les plus irrationnelles. Il sursauta presque au contact de la main de la journaliste s’apposant sur son épaule « Pardon Monsieur Wyler, nous ne voulions pas vous surprendre ». Il jaugea la journaliste et son caméraman un instant, et finit par prendre parole « Ce n’est rien ». « On a appris que votre ex-petite-amie participait à la course » « Au même titre que des dizaines d’autres femmes » « Est-ce que vous vous sentez sensible à la cause des femmes ? » « Comme tout à chacun. Ça ne devrait pas une question, mais une évidence, vous ne pensez pas ? ». La journaliste émit un petit rire nerveux et acquiesça « Bien sûr. Bien sûr », tandis qu'Edward n'avait de cesse de jeter des coups d'oeil en direction des circuits.

De retour à New York, Angy devait participer à cette course automobile. Elle aurait pu annuler. Mais elle avait véritablement envie de conduire à nouveau sur circuit. Elle aimait la vitesse, elle aimait la conduite… même si elle n’aimait pas ce que l’idée provoquait chez Edward. Elle savait. Elle comprenait. Mais elle avait fait le choix de ne pas écouter les peurs d’Edward. D’ici quelques mois, elle serait incapable de bouger comme elle le voulait. Sans compte qu’elle allait devenir responsable d’une autre vie que la sienne. Alors elle avait décidé de profiter de ce moment de liberté. Angy tenta de rassurer Edward, même si elle aurait aimé le serrer dans ses bras et l’embrasser. Ils n’avaient encore rien officialisé et la jeune femme voulait qu’Edward mettent sa famille au courant avant le reste du monde. Par politesse. Uniquement par politesse. Alors pour le moment, ils jouaient encore la distance. Même si c’était compliqué… Surtout en sortant de la tente…

Quoi qu’il en soit, elle prit place dans la voiture qu’on lui avait attribué, et retrouver les sensations grisantes de la conduite. Lorsque la course fut lancée, Angy s’y élança, prenant plaisir à conduire. Comme elle l’avait promis à Edward, elle se montrait prudente, ne cherchait pas à être dans les premières places. C’était son plaisir personnel qui comptait avant tout aujourd’hui, non celui de gagner. Dix tours… Elle en avait déjà fait sept, en ayant une pensée pour Edward à chaque fois qu’elle passait la ligne. Il devait mourir d’angoisse… Elle sourit en l’imaginant dans le même état le jour où elle devrait mettre au monde leur enfant. Leur fille. Elle espérait que ça serait une fille. Simplement parce qu’ainsi elle ne ferait pas parti de la ligné masculine des Wyler. Oui, juste pour faire chier les parents d’Edward, un peu plus encore. Non, elle ne donnerait pas un héritier à la famille. Surtout pas. Et puis elle avait cette sorte de présentiment. Que ça serait une fille. Une fille qui rendrait dingue d’amour son père. Elle l’imaginait sans mal à genoux devant, acceptant toutes ses demandes. Refoulant chaque petit ami lorsqu’elle serait ado.

Lorsque l’explosion se produisit, elle n’était pas en première ligne. Mais elle était dans ses pensées. Elle freina brutalement, prenant le volant dans les côtes. Le souffle court, elle hurla lorsque des débris des voitures de devant vinrent percuter la sienne. Un choc violent lorsqu’une voiture rentrant dans l’arrière de la sienne. Dehors c’était la panique. Angy eut du mal à sortir de la voiture. Le choc lui avait coupé le souffle. Dehors, l’air était chargé d’odeur d’essence. Il y avait des cris, des flammes. Elle s’agrippa à la portière et détacha son casque, avant de le retirer avec lenteur. Qu’est-ce que c’était ? Qu’est ce qui venait de se produire ?