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LE TEMPS D'UN RP

Celui qui va mourir vous salue · [PV Nemo]

Rein
Messages : 188
Date d'inscription : 12/03/2024
Crédits : © Wonyoung

Univers fétiche : Fantasy, ANGST, Tragédie, Romance, Slow-Burn, Ennemies to Lovers...
Préférence de jeu : Femme
Tournesol
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Rein
Ven 3 Mai - 18:44
CELUI QUI VA MOURIR VOUS SALUE
Mise en situation

Panem

La 70ème édition des Hunger Games a sonné. L’enfer pour certains, le rêve pour d’autres, un bain de sang pour chacun d'entre eux. Et pour deux, la reconnaissance, la naissance d’un amour interdit. Deux districts différents, un même combat : le leur. Comment vont-ils faire pour survivre si l’autre meurt ? Les amants maudits avant l’heure.

Contexte provenant de Nemo minicoeur
Rein
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Rein
Ven 3 Mai - 19:04

Ophélia Thorne
J'ai 17 ans et je vis dans le District I, Panem. Dans la vie, je suis l'enfant chérie de mes parents et l'un des tributs de mon district et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien puisque je vais mourir.

Fille cadette d'un père vigneron et d'une mère modiste, Ophelia a eu le privilège de grandir à l'abri du froid et de la faim. Choyée depuis son plus jeune âge, c'est dans les patrons et les accessoires confectionnés par sa mère qu'elle passera le plus clair de son temps. Son frère aîné Caleb, lui, commencera à s'intéresser à l'art de la viticulture aux côtés de son père avant de quitter le foyer familial pour suivre l'entraînement intensif réservé aux tributs de carrière. Surprotégée par ses parents pour compenser l'absence de leur aîné, c'est à travers ses yeux d'enfant qu'Ophélia sera témoin des horreurs causées par le Capitole. Tout juste âgé de 18 ans et le torse bombé de fierté, Caleb se portera volontaire lors de la Moisson des 62ème Hunger Games avant de finir égorgé au milieu de l'arène. Profondément choquée par la mort de son frère et la violence des jeux, Ophelia souffrira de troubles du stress post-traumatique, aggravant son asthme qui évoluera de mal en pis. Privés d'un de leurs héritiers, jamais les Thorne n'auraient imaginé entendre de nouveau leur nom lors de la Moisson, et pourtant...
Ophélia n'avait pas réussi à fermer l'œil la nuit précédant la Moisson. Son inhalateur de fortune entre les mains, elle avait lutté contre ses démons intérieurs jusqu'au petit jour, rongée par l'angoisse, la respiration sifflante et saccadée. Une sensation d'oppression permanente nichée au creux de la poitrine, elle n'avait eu de cesse de s'auto-persuader que tout irait bien - inspirant et expirant erratiquement. Après tout, les Thorne avaient déjà perdu un fils lors des jeux, il était inconcevable que la cadette soit, elle aussi, fauchée à son tour.

Ce matin-là, un silence funeste régnait dans l'ensemble du district I. Les rues étaient désertes, tout comme les usines, les champs et les échoppes. Les habitants étaient restés reclus au sein de leurs foyers, guettant la sirène annonçant l'inévitable et, lorsque l'alarme retentit enfin, Ophélia ne laissa pas le temps à l'anxiété de l'envelopper. Les mains moites, elle serra avec force le tissu de sa robe entre ses doigts — dans l'espoir d'évacuer ne serait-ce qu'un peu son angoisse grandissante tandis que tous marchaient d'un pas résigné vers la grande place.

Elle ne voyait plus que les deux urnes en verre dont le grand nombre de billets blancs n'avait de cesse d'augmenter au fil des années — ou bien était-ce seulement une impression ? C'est machinalement que la jeune fille aux cheveux blonds tendit son index au pacificateur avant même qu'il ne lui en donne l'ordre. Un échantillon sanguin étant requis afin de procéder à l'identification de chaque tribut potentiel. Forte de sa sixième participation à la Moisson, Ophélia connaissait désormais le protocole sur le bout des doigts.

Les plus âgés à l'avant, les plus jeunes en retrait dans le fond. Aucune variation, aucun écart, une mascarade parfaitement orchestrée sur fond de discours à la gloire de Panem et du Capitole, non sans omettre les jours obscurs, référence au soulèvement des districts.

Lorsque le maire laissa place à l'hôtesse des jeux, des visages juvéniles se baissèrent afin d'énoncer une prière silencieuse, des enfants reniflèrent discrètement en retenant leurs larmes, d'autres fermèrent simplement les yeux en retenant leur souffle.

"Joyeux Hunger Games !", s'exclama gaiement la présentatrice haute en couleurs. "Et puisse le sort vous être favorable.", ajouta-t-elle d'un ton légèrement hautain, agrémenté d'une note d'amusement à peine dissimulée. "À présent, l'heure est venue de sélectionner le courageux jeune garçon et la courageuse jeune fille qui auront l'honneur de représenter le district I lors des 70ᵉ Hunger Games. Et, comme toujours, les dames d'abord...", annonça l'hôtesse avec un sourire, ses talons tintant contre le pavé avant qu'elle ne plonge une main finement gantée dans l'urne réservée au tribut féminin. Ses longs doigts effleurèrent à peine le sommet de la montagne de billets blancs avant de se saisir d'une seule enveloppe, scellant par la même occasion le destin d'une jeune infortunée. Les quelques pas qui séparaient la présentatrice de son micro parurent une éternité et c'est non sans une hâte trahissant de la curiosité malsaine qu'elle déplia le bout de papier d'un geste vif avant de s'éclaircir la gorge. Cependant, lorsqu'elle ouvrit sa bouche dorée pour parler, le ton de sa voix ne trahit aucune émotion. "Ophélia Thorne !"

Un cri suraigu, strident, soudain, perce le silence assourdissant qui s'ensuit. Le monde semble s'arrêter de tourner et le temps lui-même paraît en suspens l'espace d'un instant. Puis, une inspiration légère, sifflante et fragile, qui donne l'impression de pousser les jeunes femmes autour d'elle à s'écarter alors que des murmures s'élèvent dans la foule. La panique l'encercle de sa douce étreinte tandis qu'Ophélia tourne un regard affolé vers ses parents. Caleb. Sa mère hurle dans les bras de son père dont l'expression trahit un désarroi à la hauteur de celui de sa femme, tous deux résignés à l'idée que leur deuxième enfant leur soit arraché.

Des pacificateurs la tirent soudainement par le bras, la guidant vers une mort certaine entre deux bouffées d'inhalateur — tandis que la Moisson se poursuit. Au loin, une voix d'homme résonne dans l'air pour se porter volontaire.

-

Tout s'était ensuite enchaîné très vite. Trop vite. Le tribut masculin volontaire - aussi fier que Caleb l'était à l'époque – c'était quoi son nom déjà ? Quelle importance, au fond. Les adieux larmoyants, mélange amer d'amour et de haine avec son père et sa mère dans une salle luxueuse du palais de justice, tout ça sous l'œil avisé des caméras. Cruel. Ironique. Puis, le voyage en train jusqu'au Capitole, l'opulence de la nourriture, le confort, le luxe indécent, la rencontre avec leur mentor. Cupide. Les acclamations de la foule — futurs sponsors. Dégénérés. Ils avaient finalement été escortés jusqu'à leurs quartiers, après une inspection complète des pieds à la tête et une toilette méticuleuse suivie d'un millier de soins en vue de la présentation des tributs de chaque district à l'ensemble du Capitole.

Elijah Winchester et Ophélia Thorne, tributs du District I, furent habillés tels un empereur et son impératrice pour la parade des districts. Les traits ingénus de la jeune demoiselle séduisant la foule, tandis que le charisme du jeune homme brun semblait, lui, posséder un certain magnétisme.

Las, Ophélia ne prêta qu'une oreille distraite au discours du président Snow, la visage, cependant, haut et fier.

-

Elle allait mourir. Telles furent ses premières pensées lorsqu'elle passa les portes du centre d'entraînement. Elle n'avait ni l'endurance nécessaire, ni les connaissances adéquates en combat ou en survie dans un milieu hostile. Ce n'était pas trois jours d'entraînement qui y changeraient quoi que ce soit. Le Capitole le savait, les districts aussi, sinon pourquoi créer ces écoles réservées aux tributs de carrière ? Quel score Caleb avait-il reçu à la fin de cet entraînement ? Elle n'arrivait pas à se rappeler. Seul le visage sans vie et meurtri de son frère lui revenait en mémoire.

Elijah tira une flèche de son carquois, bandant son arc. "Écoute, ma belle, si tu ne peux pas briller par tes aptitudes..." Dans le mille, ce crétin n'était pas tribut de carrière pour rien. "Pourquoi ne pas séduire quelques vieux pourris en manque d'affection ?" Un léger sourire en coin, salace, répugnant, dégueulasse. "Qui sait ? Ils sauront peut-être se montrer généreux en échange de quelques unes de tes faveurs." Immonde petite merde.

Elle lui assena un coup dans les côtes au moment où il tira sa seconde flèche et il jura lorsque celle-ci manqua sa cible. "Si tu ne vises pas mieux que ça, Elijah, ce sont tes faveurs qu'on convoitera."

"Sombre connard...", marmonna-t-elle entre ses dents en s'éloignant. Plutôt que de s'atteler à l'art du combat, Ophélia pencha pour la survie. Bien que sanglants, bon nombre de morts durant les jeux résultent de causes naturelles telles que la déshydratation ou l'hypothermie. Savoir allumer un feu, en premier lieu, lui semblait donc tout approprié. Elle plaça divers copeaux de bois et de petites brindilles sur un espace terreux avant de frotter deux bouts de bois les uns contre les autres frénétiquement. Bordel. Elle devait s'y prendre comme un manche, car aucune étincelle ne semblait décider à pointer le bout de son nez. Les larmes aux yeux, frustrée, mais aussi terrifiée par les démonstrations de force des autres tributs, elle renifla en battant des cils pour tenter de chasser ses larmes. "'Fait chier..."
Nemo
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NEMO
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Nemo
Mar 20 Aoû - 18:30
la moisson
Marlin Whitewood
18 ans
Agriculteur du District 9, tribut masculin de la 70ème édition
Célibataire

Le District 9 n’est pas des plus aisé et les conditions de travail y sont délicates. Nous sommes réputés pour produire et exporter la meilleure qualité de céréales de tout Panem. Des champs à perte de vue, des hommes et des femmes le dos courbé dans les brins dorés, les rayons du soleil qui miroitent sur nos peaux humides, voici ce qu’est le District 9. C’est ma vie, mon chez-moi, je l’aime plus que tout, malgré l’image que les autres en ont.  
Je rejoins ma famille, mon père et ma sœur cadette, en essayant de faire bonne figure. Cet après-midi, les champs attendront : un tout autre type de moisson prendra place et ce, dans tous les Districts de Panem. Mon père ne prend plus la peine de se lever de la chaise à bascule, terrassé par les muscles endoloris par le travail de la terre et la tristesse de ce qui va suivre. Ma sœur se jette dans mes bras et, comme depuis une semaine, je sens ses mains trembler contre mon dos. Elle a peur, comme tout le monde.
C’est ma dernière moisson, mais également la plus risquée. L’année prochaine, je ne serai plus sur la liste, mais le prénom de ma sœur remplacera le mien. C’est une idée qui me répugne autant qu’elle me révolte. Mais que faire ? Terrasser le capitole ? Comme si j’avais les épaules pour cela.

L’heure est venue. L’ambiance est pesante à souhait et tous les tributs potentiels attendent en ligne devant l’estrade, sans bouger. Je me joins à eux, le pas lourd. Nous avons beau avoir des carrures d’hommes et femmes des cavernes, chacun d’entre nous est mort de peur à l’intérieur. Je le sais, ils ont tous la même lueur dans leurs yeux que celle que j’ai croisé dans le miroir, tout à l’heure. Je dois me concentrer pour ne pas trembler. À côté de moi, un enfant pleure. Ce doit être sa première moisson. Je pose ma main sur son épaule et le sert contre moi. En ces circonstances, tout le monde est soudé. C’est un enfer que chacun doit vivre.

Une femme semblable à un mouton pailleté de vert monte sur l’estrade. Son discours est chantant, sordide. Elle dénote de tout ce qui nous arrive. Ne comprend-elle pas ce que deux d’entre nous s’apprêtent à vivre ? Ne sommes-nous que des chiens pour elle ? Elle passe une vidéo révoltante puis s’approche de la première urne. Les dames d’abord, dit-elle.

- Lavender Nighthill ? Quel joli prénom ! Approche ma chérie, approche.

Une tête blonde sort peu à peu des rangs féminins. Elle n’a pas l’air terrifiée, elle semble complètement éteinte, comme si la Terre elle-même venait de s’abattre sur ses épaules. Je l’ai déjà aperçue, dans les champs.

Le mouton pailleté s’avance cette fois vers l’urne de droite. Mon cœur bat si fort que je l’entends pulser dans mes veines. Je prie tous les dieux que je connais, comme à chaque fois depuis mes douze ans. Le temps semble s’étirer, la femme ouvre le papier avec un temps de latence extraordinaire. Elle le lit plusieurs fois dans sa tête, comme pour bien l’imprimer. Puis vient l’heure sombre.

- Marlin Whitewood !

J’ai du mal à réaliser. Mon nom dans sa bouche sonne comme le glas. Je ne réagis pas tout de suite, c’est un cri strident empli de colère et de tristesse qui me fait sursauter. Quand je me tourne vers les spectateurs, j’aperçois ma sœur, méconnaissable, tenue par mon père en pleurs. C’est là que je comprends. C’est moi, je suis le tribut du District 9. Et cette vision de ma famille est sans aucun doute la dernière que j’aurais d’eux.

*

Je me souviens à peine des heures suivant la moisson. Les adieux furent la chose la plus dure que j’ai pu endurer. Rester fort psychologiquement dans ces conditions n’est pas facile. Le trajet en compagnie de Lavender fut tout aussi morbide, je n’ai pas réussi à lui faire décrocher ne serait-ce qu’un mot. Son regard restait perdu dans le vide, comme si elle était morte à l’intérieur. J’espère qu’elle se reprendra, je ne souhaite pas vivre tout ce qui approche seul.
Ensuite, ce fut le défilé, nous avons été habillé de la couleur du soleil. C’est un moment qui restera gravé à jamais dans mon esprit. Tout le capitole était surexcité : nous étions leurs héros et héroïnes, nous étions le début d’une aventure incroyable qu’ils attendaient chaque année. Sauf que pour nous, il s’agit de la réalité et qu’un seul d’entre nous va survivre. Je ne suis pas certain d’avoir aimé ce moment. Ce dont je suis sûr, c’est que je hais encore plus le capitole et ses gens fortunés.

*

C’est au centre d’entraînement que Lavender s’ouvre enfin à moi. Ses grands yeux verts se posent dans les miens. Un étrange mélange de résignation et de terreur s’y trouve.

- On doit se trouver des alliés, on peut pas se permettre de partir seuls.

Je hoche la tête en lui lançant un sourire. Je suis heureux de retrouver un semblant d’être humain à mes côtés. Je l’observe parcourir des yeux les autres tributs et s’arrêter sur l’archer. J’imagine que Lavender vise plutôt bien, les rares fois où je l’ai vue, elle ramenait du bétail. Je lui fais signe d’y aller. D’un pas vif, elle rejoint le jeune homme, empoigne un arc et une flèche et tire devant lui. Elle rate le centre de peu. S’en suit une discussion que je n’entends pas.

De mon côté, mon regard dévie sur une jeune femme qui semble se démener pour démarrer un feu. Je grimace en la voyant maltraiter ainsi les bouts de bois.

- C’est pas comme ça que t’y arrivera princesse… Regarde.

Je m’agenouille à ses côtés, prends deux bâtons plus larges et un couteau. Je les taille pour enlever l’écorce et creuse un trou dans le bois qui me servira de planche. Je lui demande de me préparer un talus de petit bois sous forme d’un nid. Une fois tous les éléments en place, je me positionne de sorte à mettre toute ma force dans les mouvements. Pour allumer un feu avec du bois uniquement, il faut être endurant. Je tourne la branche entre mes paumes, dans le trou creusé. De la fumée commence bien vite à s’en échapper. Il me faut bien deux minutes d’endurance pour que les quelques étincelles se transforment enfin en flamme. Je lâche le tout et transfert avec parcimonie la planche enflammée dans le nid de petit bois.

- J’ai perdu la main, il va falloir que je m’entraîne à nouveau, dis-je en reprenant mon souffle.

Dans l’arène, nous n’aurons pas toujours deux minutes à perdre pour allumer un feu. Je passe ensuite en revue les quelques techniques utilisées et laisse la main à Ophélia. Elle n’y arrivera sans doute pas du premier coup, mais au moins, elle aura la méthode.

- Tu es Ophélia Thorne, du District 1, n’est-ce pas ? T’as pas l’air aussi intrépide et vorace que les clichés que j’ai de ton District.

Je ne vais pas lui demander tout de suite d’être mon alliée, il va me falloir plus de preuves que cela. Je ne souhaite pas m’embarquer dans une mission suicide avec en plus une personne qui ne sait même pas allumer un feu…
@ Nemo


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Celui qui va mourir vous salue · [PV Nemo]
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