Il buvait beaucoup. Probablement beaucoup trop même en de telles circonstances. Le soleil brûlait tandis que l'air marin, ce fourbe, nous rafraîchissait. J'avais terriblement soif mais je réalisais bien vite que le rhum ne m'apaiserait en rien… Chose que Sparrow ne semblait pas comprendre…

– Oui, nous n'avons fait que la frôler et nous la frôlons de nouveau. Rien de plus.

Même si les apparences étaient contre nous, je ne pouvais accepter sa réalité et encore moins sa vision de notre situation. Pas en sachant que la flotte du Commodore était à ma recherche. Je connaissais mon père. Jamais il ne m'aurait ainsi abandonné aux mains de pirates. Il suffisait d'attendre… de tenir encore un peu… Et d'éviter que ce filou ne se rapproche un peu trop.

– Cessez de me coller tous vos malheurs sur le dos, je vous prie, pestais-je à mon tour. Puisque vous semblez croire au destin, dites vous que c'est le destin qui vous a fait perdre… Tout ça, ajoutais-je en prenant sur moi pour ne pas désigner ma tête. Il pourrait croire que je parlais de la sienne.

Plus il s'approchait et plus je reculais. J'étais même prête à ramper pour l'éviter, si nécessaire. Il puait l'alcool et la sueur… Même si je me doutais que je ne devais pas sentir bon non plus.

– Et qu'est-ce qui vous fait croire que je ne suis pas reconnaissante ?

Je l'étais, bien évidemment… Mais cela ne justifiait aucunement le fait de jeter les convenances à la mer. Quand j'évoquais ma situation, il se moqua pratiquement de moi, m'accusant d'en être la seule fautive.

– Il est aisé de parler ainsi pour un homme de basse naissance, soufflais-je. Mais vous ne savez pas de quoi vous parlez.

En réalité, l'origine des femmes ne comptait pas. Seul le fait d'être née avec des attributs féminins causaient problème… Et plus particulièrement l'éducation qui allait de paire. Les femmes réellement libres étaient rares et devaient user de subterfuges… Généralement, elles se déguisaient en homme. Portaient leurs vêtements, parlaient comme eux. Pour être libre dans ce monde, il fallait être un homme ou en devenir un…

– Sur un navire, vous n'avez pas à vous résigner à être un trophée ! Pourquoi ne pas décider de briser ses barreaux qui vous retiennent prisonnière ?
– Sur un navire, capitaine, les femmes sont connues pour porter malheur, rétorquais-je en souriant amèrement.

Avait-il réellement oublié ce détail ? Sans doute… Après avoir bu tant de rhum, la réalité pouvait être grandement déformée, tout comme la mémoire d'ailleurs. Le laïus qui s'ensuivit fut empreint de cette vision déformée de la réalité.

– Non, capitaine. Si les pirates sont poursuivis et condamnés ensuite, c'est uniquement parce qu'ils se comportent comme des criminels. L'on punit tout aussi bien les voleurs et les meurtriers exerçant sur la terre ferme.

L'instant suivant, son visage était si prêt du mien qu'il pût aisément susurrer à mon oreille :

– Je n'aurai pour vous qu'une question ! Si vous avez gardé ce médaillon à l'époque. N'est-ce pas parce qu'au fond les pirates vous fascinent ? Que je vous fascine ?

– Ça fait deux questions, rétorquais-je avant de le repousser pour me relever ensuite.
J'ai pris ce médaillon parce que je pensais que ce jeune garçon était l'un des vôtres… Je ne voulais pas que l'on exécute un enfant. Rien de plus.

Je fis quelques pas afin de m'éloigner davantage avant de poursuivre.

– Je nourris une curiosité certaine envers vos semblables, mais il ne s'agit pas d'une fascination… Quand à vous, vous me répugnez.

C'était probablement faux, mais je ne tenais pas à voir un homme ivre tenter quoique ce soit avec moi. Pas en étant persuadé que nous étions sur le point de vivre nos derniers instants.

Je me contentais de rire en l'entendant dire que nous avions frôlé la mort, et que nous la frôlerions à nouveau... Elle, peut-être, si un navire de la flotte royale la cherchant parvenait a trouver cette île. Mais pour moi il y'avait guère d'espoir. En effet, soit l'on restait sur cette île et d'ici quelques jours on mourraient de faim, pas de soif, ça non, au moins l'on avait des réserves.

Soit un navire à sa recherche nous retrouveraient donc. Mais pour moi cela ne signifiait surtout que la promesse de la potence, et donc retour a la case départ... Rien de plus... Ce qui ne m'enchantai guère évidemment.

Quant a un navire civil pu de commerce, il ne fallait pas y compter, cette route maritime n'était plus empreintée depuis des lustres... A cause des pirates... Quel comble tout de même.

"C'est pour ainsi dire le destin ! Mais vous n'y êtes pas pour rien non plus ! Ce sont nos actions qui forgent notre destinée. Et les vôtres m'ont faites pas mal de tort il faut bien le dire."

Les échanges avec la fille du gouverneur étaient pour ainsi dire des plus tendus, et elle ne cessait de fuir ma proximité... Sans parler du fait qu'elle prenait un malin plaisir a me contredire sur tout. Pourquoi donc ?

"Et bien, a aucun moment vous n'avez seulement prononcé un merci ma jolie ! Ce serait bien le minimum."

En fait je me fichais pas mal de cela, de remerciement ou autres politesse. En réalité je me fichais pas mal de tout, mais discuter ainsi avec une bourgeoise de Port Royal avait le mérite de m'amuser.

"Non, il n'est pas question de basse naissance ! Il est simplement aisé de parler ainsi pour un homme véritablement libre ! Voilà tout ! La naissance pas plus que le fait d'être une donzelle a un quelconque rapport avec tout ça !"

Je fis une pause.

"Quant a ces superstition ce ne sont rien de plus que des blagues prises au sérieux par les marins comme Mr.Gibbs ! Rien de plus ! Croyez moi que si j'aurai un navire, je vous proposerais volontiers d'embarquer !"

Je lui adresse un sourire, dévoilant ma dentition, pas des plus glorieuses cependant.

"Je pourrais ainsi vous montrer... La vraie liberté... Le vrai bonheur de l'océan..."

Elle rétorqua que les pirates n'était pourchassés que pour leurs crimes... Quelle adorable naïveté. Avait-elle seulement remarqué que beaucoup moins de moyens étaient donnés pour la lutte contre les voleurs de la terre ferme sue contre nous autres ?

"C'est uniquement votre version... La version officielle de votre histoire. La vérité est toute autre my lady ! Le véritable crime, c'est de pendre des gens, qui ne prennent la mer que pour échapper a une vie morne et difficile ! Ou a une mégère ! Ou a des dettes ! A leurs problèmes en quelque sorte !"

J'haussais un sourcil en la voyant ainsi me repousser et se lever pour s'éloigner de moi. Il fallait se faire une raison, flirter avec la belle était peine perdue...

Je ricana bruyamment en entendant sa défense quant a la fascination que les forbans exerçaient sur elle. C'était faux...

"Lui sauver la vie, d'accord ! Mais alors pourquoi le garder si longtemps ? Vous auriez très bien pu vous débarrasser de ce médaillon, non ?"

Je me levais également, titubant sous l'effet de l'alcool et je fis quelques pas.

"Une curiosité ? Pas une fascination ? Ma jolie, vous semblez avoir une si mauvaise opinion sur nous autres que vous semblez bien parti pour en devenir une !"

Je souhaitais encore dire quelque mot, et répondre quant au fait que je la répugnait quant tout devint noir et que je m'écroulais. Foutu rhum...

"C'est pour ainsi dire le destin ! Mais vous n'y êtes pas pour rien non plus ! Ce sont nos actions qui forgent notre destinée. Et les vôtres m'ont faites pas mal de tort il faut bien le dire."
– Oh et bien ! grognais-je, profondément agacée par ses propos. Vous m'en voyez navrée.

Il ne s'agissait que de sarcasmes, évidemment. Mais je commençais à en avoir assez de l'entendre me coller tous ses malheurs sur le dos alors que nous en étions au même point.

– La prochaine fois que vous voyez une femme sur le point de mourir noyée, laissez-la mourir. C'est ce que vous auriez dû faire.

"Et bien, a aucun moment vous n'avez seulement prononcé un merci ma jolie ! Ce serait bien le minimum."

– Bien-sûr, monseigneur, soyez certain que je vous en suis profondément reconnaissante, pouffais-je avant de lui offrir une révérence plus que grotesque. Je vous remercie bien bas, votre seigneurie.

Je l'écoutais ensuite me contredire de nouveau, m'assurant qu'il ne s'agissait-là que des propos d'un homme véritablement libre… Libre de quoi au juste ? N'était-il pas prisonnier de cet îlot, tout comme moi ? Prisonnier de son obsession de récupérer son navire miteux ? Prisonnier de son alcoolisme ? Prisonnier de son égo surdimensionné aussi ?

Je le laissais donc parler puisqu'il semblait aimer s'écouter.

"Quant a ces superstition ce ne sont rien de plus que des blagues prises au sérieux par les marins comme Mr.Gibbs ! Rien de plus ! Croyez moi que si j'aurai un navire, je vous proposerais volontiers d'embarquer !"
– Et pourquoi donc ? Vous ne me supportez pas, soufflais-je en l'imaginant me jeter par-dessus bord à la première occasion.

Et il continua avec sa notion de véritable liberté qu'il allouait nécessairement à l'océan… Une soi-disant liberté qui le conduirait à la potence, même s'il refusait de reconnaître les crimes attribués aux pirates.

"C'est uniquement votre version... La version officielle de votre histoire. La vérité est toute autre my lady ! Le véritable crime, c'est de pendre des gens, qui ne prennent la mer que pour échapper à une vie morne et difficile ! Ou a une mégère ! Ou a des dettes ! A leurs problèmes en quelque sorte !"
– Le crime est d'aborder des navires de commerce pour voler leur cargaison avant de tuer tout l'équipage ! Vol, assassinat, destruction de bien royaux ! Vous prenez ce qui ne vous appartient pas sans vous soucier des conséquences. Ils sont là vos crimes ! Il ne s'agit pas simplement de prendre la mer ! grondais-je cette fois avant de m'éloigner pour de mon.

Lorsqu'il évoqua le médaillon, je répondis avec sincérité.

"Lui sauver la vie, d'accord ! Mais alors pourquoi le garder si longtemps ? Vous auriez très bien pu vous débarrasser de ce médaillon, non ?"
– Et bien… Je ne sais pas, avouais-je en baissant les bras. Je l'ai gardé, c'est tout.

En réalité, je ne m'étais jamais posé cette question. Il avait raison, j'aurais très bien pu le jeter à la mer ou simplement l'abandonner sur le navire à ce moment-là. Mais je l'avais gardé, je l'avais même porté pendant des années tout en l'admirant… Peut-être était-ce ma propre malédiction… Celle qui devait me conduire jusqu'ici pour subir les accusations d'un capitaine sans navire… Un homme ivre, qui plus est.

"Une curiosité ? Pas une fascination ? Ma jolie, vous semblez avoir une si mauvaise opinion sur nous autres que vous semblez bien parti pour en devenir une !" me dit-il avant de s'écrouler misérablement…

– C'est pas trop tôt, soupirais-je en me retroussant les manches pour retourner à la cache des contrebandiers.

Je récupérer les caisses en bois sec et pourris que j'entassais sur la plage avant de vider les bouteilles d'alcool sur le dessus avant de sortir le briquet à silex que j'avais trouvé un peu plus tôt. Je pus ensuite allumer un grand feu dont la fumée devait se voir de loin…

Lorsque le capitaine se réveillerait, il m'entendrait appeler le navire de la marine royale qui se dirigeait vers nous.

– Élizabeth ! me lança Norrington sitôt débarqué. Grâce à Dieu, vous êtes en vie !
– Laissez Dieu en dehors de cette histoire, c'est à Sparrow que je dois la vie, rétorquais-je tandis que les soldats se saisirent du pirate. Je vous épouserai, Commodore mais si et seulement si vous me promettez de lui laisser la vie sauve. Ce n'est pas la première fois qu'il m'arrache à la mort… Aussi, si vous m'aimez, j'ose espérer que vous saurez lui prouver votre reconnaissance.

Combien de temps ai-je dormis ainsi sur la plage ? Une nuit entière ? Moins ? Plus ? Qu'importe...

Une odeur étrange flottait dans l'air et vint titiller mes narines... Un mélange d'alcool et de feu...

De feu ?! Ouvrant les yeux je me redressa en trombe, tandis que le rhum de la veille cognait dans ma pauvre tête. Et j'entendis quoi ?

Miss Elizabeth crier a l'aide. Appeller un navire... Oh non... Elle n'aurai quand même pas osée ? Me faire ça ? A moi ?

Une envie terrible d'en finir avec elle fis soudain irruption devant un si grand gâchis quand mon regard tomba sur un navire au large... Aux voiles blanches...

Un navire de la marine royale... Au moins elle avait réussi son coup... Quant a moi... Cette arrivée n'apportait absolument rien de bon.

Les soldats s'emparèrent de moi avant de monter a bord du navire. Un sacré beau bateau soit-dit en passant.

Jetant un rapide coup d'œil je vis le commodore de la dernière fois... Norrington si je me souvenais bien... Le même qui m'avait jeté en prison a Port-Royal...

Et je m'attendais a suivre le même chemin quand, ma compagne d'infortune se mit a demander ma grâce ? En quelque sorte ? Le faisant chanter avec la promesse d'un mariage. Du chantage affectif donc ? Quand je lui disais qu'elle avait tout d'un forban...

Je prit la parole a mon tour.

"Si je puis me permettre commodore, elle a tout a fait raison. Je l'ai sauvée de la noyade, des griffes de ces satanés pirates et de la déshydratation !"

Dis-je, me libérant de l'étreinte des gardes qui ont quelques peu relâché leurs emprise. Je me rapprochais lentement de mon interlocuteur.

"Et comme vous pouvez le voir, je vous la rend... En un seul morceau !"

Je m'avais mis a fixer un point vers l'horizon... La roue de la chance semblait tourner... Et si ?

"Voyez vous, les responsables de l'enlèvement de votre fiancée..."

Jetant rapidement un regard très amusé en direction de la jeune femme, je reprit.

"Et de l'attaque de Port-Royal, mouillent non loin d'ici... A mon avis, si vous souhaitez mettre fin a leur règne de terreur vous devriez en profiter !"

Il me restait donc une chance de récupérer mon navire... Mais il  fallait la jouer avec astuce !

"Je peux vous servir de guide ! Qu'en dîtes vous ? En bref, je vous offre la tête de Barbossa en pour de la mienne... N'est-ce pas équitable ?"

Et bien qu'il n'y avait que très peu de chance pour que cela marche, ce bon commodore accepta ma proposition. A ma grande surprise... C'est qu'il devait vraiment y tenir a son mariage...

Prenant donc le soin de prétexter la mise en sécurité de la jeune femme, afin de la séparer du groupe et ainsi l'empêcher d'expliquer en quoi retournais la malédiction, j'établis un plan avec sieur Norrington.

Il était simple, je le chargeais d'organiser une attaque contre l'île de la Muerte avec un détachement de soldats auxquels je servirai de guide.

Ce que je me garda bien de lui dire, ce dut la suite. En effet, tandis que je me faufilerai sur le Black Pearl, libérerai mon équipage et pourrais enfin prendre le large ! Ni vu ni connu ! Après tout, c'était bien mérité !

Et c'est donc ainsi que je me retrouvis sur la plage de l'île, accompagné de divers soldats royaux, qui s'avançaient en silence en direction du repaire des mutins...

Il courraient a une mort certaine, a batailler contre ces êtres immortels et je ne comptait certainement pas partager leur sort...

Montant a bord de mon navire, je vainquis aisément les deux sentinelles, les jetant a la mer, avant de libérer Gibbs et le reste de mon équipage des geôles.

"Capitaine ! Ça fait plaisir de vous voir ! Mais comment avez vous..."

"Le rhum ! Le rhum m'a sauvé Gibbs ! Et une belle donzelle aussi ! Mais trêve de bavardage, on met les voiles !"

Soudain des cris se firent entendre... Le détachement avait engagé le combat... Et visiblement ils n'avaient pas le dessus...

Et tandis que nous nous éloignions de ces rivages maudits, attelé au gouvernail de mon vaisseau fraîchement retrouvé je vis une scène si étrange, que je dû me frotter les yeux pour m'en assurer...

Il semblait qu'après avoir massacré le détachement, l'équipage de morts-vivants prennent a l'abordage de la navire de la marine royale... Par le dessous... Non pas avec un navire mais en montant a bord depuis le dessous du bâtiment !

Et bien que je me fichais pas mal de ces gens qui ne souhaitaient que me voir au bout d'une corde, j'eu une pensée pour Elizabeth...

Pourvu qu'elle s'en sorte !

Jamais je n'aurais dû faire confiance à un pirate… Pourquoi avais-je pris sa défense ?

Allongée dans ce canot de sauvetage, j'observais le ciel… Jamais auparavant je n'avais ressenti une soif pareille… J'allais mourir, là, seule au milieu de l'océan. Personne ne viendrait cette fois… Les cris de l'équipage résonnaient à mes oreilles, ils m'accompagneraient jusqu'à la fin… La mienne qui ne saurait plus tarder à présent. Ils étaient morts à cause de moi… Parce que j'ai voulu l'aider… J'ai voulu me montrer juste, honnête et reconnaissante et, tout ça pour quoi ?

Je ne reverrai jamais mon père… Plus jamais je ne pourrai fouler la terre de mes pieds nus… Plus jamais je ne verrai Port-Royal… C'était la fin…

Je fermais les yeux, songeant à ma libération. La soif finirait bien par disparaître. La peau de mon visage, mes lèvres… Tout était si sec. Même mes larmes… J'aurais pourtant ou les boire, mais elles s'étaient taries il y a de cela quelques jours. Combien au juste ? Qui pourrait le dire ?

– Hey ho ! Vous êtes vivantes ?

Ce n'était pas la première fois que j'entendais ce genre de question. Sans doute encore une de ces hallucinations.

– Capitaine ! Y'a une femme là-dedans !

Cette hallucination là se trouvait bien plus bruyante que les précédentes. J'ouvris doucement les yeux, le soleil brûlait si fort qu'il me fallut lever une main pour les protéger.

– Elle est vivante, capitaine !

Je vis une coque noire … des voiles noires… ce navire, je le connaissais… Le Black Pearl…

– Non… Pas encore… me dis-je avant de refermer les yeux.

Mon navire dint je retrouvais enfin la propriété tant convoitée s'était lentement éloigné, loin de ces lieux tragiques et sinistres. Jusqu'au dernier moment j'avais posé mon regard sur ce fier bâtiment de la marine royale pris d'assaut, où montait un équipage de pirates-maudits déchaînés.

De loin l'on pouvait voir les explosions des tirs de pistolets illuminant le soir.

Et au fond de moi, tout au fond de moi, je regrettait d'avoir joué un tour pareil a la jeune mademoiselle Swann. Mais la fin ne justifiait elle pas les moyens ? Et elle ne m'avait t'elle pas joué un tour des plus mesquins lorsqu'elle avait brûlé nos réserves de rhum sur l'île ?

On eut pu me rétorquer que ça n'avait absolument rien a voir, mais si, c'était très semblable. Elle avait fait ça pour sauver sa vie, me condamnant ainsi a la potence.

Et moi pour sauver la mienne, même si cela la condamna au passage. Mais la différence c'est qu'elle avait pris ma défense une fois sur le navire de Norrington...

Mais que pouvais-je faire de mon côté ? Si ce n'eut été de tous nous faire tuer ? Comment vaincre un équipage de rufians maudits ?

Et si j'aurai collaboré jusqu'au bout, le bien nommé Lord ne comptait il pas me faire pendre ? Non, j'avais décidément agis de la meilleure des façons possibles.

Dans les jours qui suivirent je finis par vite oublier tout cela. Après tout, mon plan avait fonctionné a merveille et j'étais de nouveau capitaine de mon navire. Et avec un équipage quasiment au complet.

Je pouvais enfin m'adonner a un vrai brin d'honnête piraterie.

C'est plongé dans ses pensées que je recherchais un cap, quand une voix m'interpella a l'extérieur de la cabine. Aussitôt je sortit pour voir de ce qu'il en retournai.

"Mr. Gibbs, j'espère que ce n'est pas encore un de vos délires d'ivrogne..."

Quand je la vis, je ne put m'empêcher de tressaillir... Elle était vivante ? Tant mieux pour elle... Mais qu'elle soit sur mon navire, ça, c'était un mauvais présages pour moi...

Je m'approchai, de ma démarche habituelle avant de vérifier par moi même son état de santé. En effet, elle respirait bien. Mais il semblait qu'elle ai endurée bien des malheurs.

"Elizabeth... Que s'est t'il passé ?"

Lui demandais-je innocemment. Après tout, elle n'avait aucune preuve de mon implication dans l'assaut qu'elle et ses pairs avaient dû endurer.

"Apportez du rhum ! Enfin, non, de l'eau ! Elle doit être assoiffée !"

Criais je aussitôt avant qu'un brave ne m'apporte une gourde d'eau que je tendis a la jeune rescapée.

"Décidément, je vous sauve une nouvelle fois la vie..."