Tu n’as pas à t’excuser du comportement de tes parents ma belle ! Dis-je en souriant tant bien que mal à la rouquine qui portrait mon enfant. De leur point de vue, je ne suis qu’une merde et bien soit ! Continuais-je en la prenant dans mes bras.

Elle pleure de chagrin, des larmes sincères de voir celui qu’elle aime, moi en l’occurrence, ainsi trainé dans la boue par ses parents.
Ses parents… Ce ne sont que des gens toxiques et je me demande comment Hanna a pu ainsi rester elle-même en ayant vécu toutes ces années à leur côté. Je la câline tendrement, l'enveloppant de mes bras.
C’est triste, car tel que c’est parti, notre enfant ne connaîtra que la moitié de ses grands-parents. Je n’en parlerai pas ce soir, mais dans l’immédiat, il est pour moi impensable que ces “gens” approchent notre bébé.

Ne t’inquiète pas du fait que tu ne m’ai pas défendu. Cela fait peut-être macho de dire cela, mais c’était à moi de m’imposer. Puis… Tu en as pris pour ton grade toi aussi, et plus que de raison.

Nous passons un moment ainsi, dans les bras l’un de l’autre, à se consoler. Elle estime que j’ai été parfait et je lui retourne le compliment. Finalement, je lui lance un grand sourire.

Je vais organiser un dîner avec mes parents. Moi aussi j’aimerais leur présenter la mère de leur futur petit-enfant. Annonçais-je avec un sourire tendre. Tu verras, je suis certain que ma mère sera heureuse de prendre soin de toi lorsque je serai au travail.

Je lui souriais, cherchant à la rassurer, alors qu’il me fallait partir.

Je dois y aller, si tu veux venir chez-moi, tu es la bienvenue et… Si tu veux t’installer définitivement chez-moi sans attendre le nouvel appartement, cela ne me pose aucun soucis, bien au contraire. Concluais-je avant de l’embrasser.

C’est vrai qu’elle ne devrait pas s’excuser du comportement de ses parents, mais comme eux-même ne le feront jamais, il lui semble que c’est la moindre des choses qu’elle le fasse malgré tout. Franck ne méritait pas tant de mépris et de haine. La rouquine tressaille quand son compagnon se qualifie de merde aux yeux de Mr et Mrs Brown, la rendant encore plus triste et son visage devient toujours plus déconfit, vraiment, elle vient surement de vivre l’un des moments les plus terrible de sa vie. Preuve en est, Nana pleure de tout son saoul contre le torse de son chéri qui vient la réconforter alors qu’il a du encaisser bien pire qu’elle aux yeux de la jeune femme. Vraiment elle se sent nulle, juste putain de nulle.

— Mon grade m’importe peu, j’ai l’habitude qu’ils soient sévère avec moi, dit-elle en reniflant et en empoignant plus fort le tissu du trench coat entre ses mains. J’aurais du faire la macho moi aussi et aller contre mes parents, je suis pas douée, en plus tu me réconforte alors que ça devrait être l’inverse…

Le couple reste un petit moment à s’enlacer, Hannah faisant de son mieux pour réconforter Franck par des gestes doux et tendres et elle se promet de faire plus encore quand ils seront rien qu’à deux, il sera comme un coq en pâte son doudou. Lui aussi a trouvé la rouquine parfaite, même si elle trouve que non, elle sourit doucement à son compagnon.

— Je serais très heureuse de rencontrer tes parents, répond la jeune femme en essuyant ses yeux. J’espère que je ferai bonne impression, je ferai de mon mieux en tout cas. Oh c’est gentil, mais je ne voudrais pas abuser de ta maman, en plus je vais surement avoir pleins de trucs à faire.

Nana avait toujours su s’occuper et surtout, elle avait ne voulait pas profiter de la gentillesse de la mère de Franck, mais tant que sa très certainement futur belle-maman n’en faisait pas trop pour elle, ça irait. La rouquine perdit un peu son sourire quand son compagnon lui annonça qu’il devrait partir, ce qui était logique, il n’avait plus de raison de rester après ce fiasco total.

—Je vais commencer à rassembler toutes mes petites affaires et je viendrais envahir un peu plus ton univers très bientôt, j'espère que tu es prêt à voir ma tête tous les matins, dit Hannah en riant. Fais attention à toi sur la route.

Un dernier baiser, un dernier sourire et un dernier regard, puis son chéri disparaît dans le froid et la nuit New-Yorkaise, Nana ne le sait pas encore, mais elle ne va pas le revoir avant un moment. Tout ça à cause d’un ultimatum posé par ses parents, un ultimatum dés plus odieux, car au cours de cette importante discussion qu’elle finit par avoir avec ses parents en retournant dans le penthouse sa mère déclare :

— C’est lui ou nous !

Certains diraient que le choix est facile, mais pas pour la rousse qui, même si cela peut sembler étrange au vu de leur attitude, aime ses parents et ne pensait absolument pas qu’on aller lui demander de faire un tel choix. Autant dire que cette demande a rapidement plongé la jeune femme dans un abime d’incertitude, car elle aime aussi de tout son coeur Franck et elle ne voit pas sa vie dans lui, mais elle ne voit également pas sa vie sans sa famille. Parce qu’il n’y a pas que ses parents, il y aussi ses frères et sa sœur. Que faire. Elle envoie donc un message à son compagnon le lendemain matin, lui disant qu’elle a besoin de réfléchir.

Puis, c’est le silence radio du côté de Hannah, qui se perd dans ce qu’elle veut et ce qu’elle ne veut plus.

Plus d’un mois et demi que je n’ai pas de nouvelles d’Hannah.
Depuis le dîner foireux chez ses parents, elle ne répond plus à mes appels, à mes messages ou à mes texto. Deux fois, j’ai essayé de me présenter chez elle, mais je me suis fait jeter à chaque fois.
Plus rien depuis ce message dans lequel elle m’annonce avoir besoin de réfléchir.

Réfléchir à quoi, à qui, pourquoi ? Elle ne me l’a pas dit. Alors, faute de réponse, je ne peux qu’imaginer.
J’imagine que ses parents l’ont convaincue d’avorter et de me laisser tomber. Si au début, je refuse cette idée, force est de constater que les signes sont là. Je n’ai même pas de nouvelles du bébé !
Alors, je déprime.

Mais amis tentent de me remonter le moral, mais tout a été tellement rapide que j’ai l’impression d’être monté sur un nuage que l’on a soudainement retiré.
Même mes parents sont attristés par la situation. Car, devant le silence soudain de la rouquine, je leur ai tout raconté, même si j’ai trente ans, parler avec ses parents, cela fait du bien.

Finalement, la fin d’année approche et, après être allé passer quelques jours chez mes parents pour Noël, j’accueille quelques amis pour le nouvel an. Nous ne sommes pas très nombreux, à peine sept et, nous avons prévu une soirée un peu arrosée, mais tranquille, avec des petits fours, de la pizza, rien de bien diététique, mais rien de compliqué à préparer non plus.
C’est sympa, ça cause, ça joue aux cartes et l’idée est même lancée de faire un strip poker pour les premières heures de la nouvelle année.
C’est un bon groupe de potes, on se connait depuis un paquet d’années et on a pas mal bourlingué ensemble.
Les Sept Mercenaires qu’on aime à s’appeler. Quatre mecs et trois nanas. Trois couples et moi.

L’idée du strip poker vient d’une des filles, Sam et cela emballe tout le monde et ne choc personne. Après tout, ce ne serait pas notre premier et nous avons déjà plus d’une fois fait des bains de minuit. Autrement dit, tout le monde connait le cul de tout le monde ici, de vue, en tous cas.

Il devait être 23h30 lorsque l’on sonnait à ma porte. Etant en plein combat entre mon four et une pizza, je demandais à Tom d’aller ouvrir.
Quelques instants plus tard, il m’appelait.

Franck ! C’est pour toi et…J’pense que tu devrais venir fissa ! Dit-il, un sourcil dressé et l’air inquiet.

Les jours avaient filés, vite, bien trop vite au goût de la rouquine qui pensait sincèrement réussir à trancher rapidement le dilemme imposé par sa mère. Oui mais voilà, à force de prendre le temps de peser le pour et le contre, les semaines avaient filées, puis un mois et demi s’était écoulé depuis son dernier message à Franck. Franck, elle avait bien reçu ses messages et Hannah avait eu vent de ses deux visites chez ses parents, d'où il s’était bien sûr fait recalé, Mr et Mrs Brown ayant donné des instructions bien précises au sujet de cet homme. Tiens, ses parents, parlons-en, même s’ils pensaient que garder le bébé était une très mauvaise idée, voir leur fille restée à la maison était pour eux une victoire, parce que cela voulait dire qu’elle avait renoncé à son technicien en informatique. Ils s’étaient donc adoucis à propos de Nana, sans se douter une seconde qu’en vérité leur fille n’avait tout simplement pas pris de décision. Quoi qu’elle fasse, la jeune femme serait perdante, dans le premier cas elle ses parents ne voudraient plus la voir et dans le second, elle devrait renoncer à un homme qu’elle aime éperdument et dont elle avait déjà dû brisé le coeur du fait de son silence. Le seul point positif dans tout cette histoire, c’est que sa grossesse se passait bien et qu’elle avait le soutien de son frère aîné et de ses amis les plus proches.

Le nouvel an était donc arrivé et une fois n’est pas coutume Nate, le fameux grand-frère et Nana n’avaient pas suivi le reste de la famille pour fêter le dernier jour de l’année à Aspen. Non, ils étaient restés à New-York dans l’appartement familial et avaient organisé une petite fête costumée d’une quinzaine de proches, le thème, Rois et Reines, rien que ça, autant dire qu’ils avaient fait péter les beaux costumes et les belles robes. Pourtant, Hannah n’était pas trop à la fête, ses pensées comme chaque jour se tournant vers Franck. Est-ce qu’il allait bien malgré tout ? Est-ce qu’elle lui manquait ? Que faisait-il ? Très certainement qu’il devrait la détester à l’heure actuelle et ce serait totalement mérité, son comportement avait juste était détestable avec lui… Finalement, la voyant perdu dans ses pensées face à l’immense baie vitrée donnant sur la ville enneigée, Nate était venu la rejoindre, la prenant dans ses bras, avant de déposer un baiser sur son crâne roux.

— Tu devrais aller le rejoindre Nana, papa et maman seront toujours là quoi qu’ils disent et tu ne devrais pas les laisser dicter qui tu devrais aimer, si tu attends encore Franck ne sera peut-être plus là demain lui. Je sais à quel point tu l’aimes et un amour comme celui-là ça n’arrive pas tous les jours, ne le laisse pas filer et n’est pas peur tout ira bien.

Un dernier câlin un peu humide à cause des larmes de crocodiles versés par la future maman, puis elle avait filé avec quelques affaires, engoncé dans sa robe de reine elle ne passait pas inaperçue. Un taxi plus tard, elle sonne à l’appartement de Franck le cœur battant à tout rompre, elle ne sait pas ce qu’elle va lui dire, les mots se bousculent dans sa tête et se mélangent. Quand la porte s’ouvre, elle retient son souffle, mais ce n’est pas le visage de son doudou qui apparaît, c’est un homme qu’elle n’a jamais vu, mais qui semble savoir qui elle est, puisqu’il lui dit qu’il va chercher Franck. Puis la rousse percute, c’est le nouvel an, il doit être avec ses amis à vouloir s’amuser et peut-être tenté de l’oublier, peut-être qu’elle n’aurait pas dû venir, peut-être… Pas le temps de fuir ou même de paniquer, il est là devant elle et si Hannah son regard accroche brièvement son visage avant de filer vers le sol qui est hyper intéressant dis donc. Clairement elle a honte et se sent terriblement merdeuse…

— Je suis… Désolé, parvient-elle à articuler. Je voulais pas te faire de mal, te rendre triste, je… j’étais complètement perdu à cause de ma mère et son ultimatum et… et je ne savais plus ce que je voulais, ou ne voulais plus…

Hannah tente un regard vers lui, c’est le fail et ses doigts se crispent sur le jupon de sa robe, au moins il n’a pas encore bougé, ou lui à claquer la porte au nez, c’est peut-être bon signe non ?

— Tu as le droit de me crier dessus, tu as le droit de me briser le cœur si tu veux, mais, je suis sincèrement désolé Franck. Je pensais à toi tous les jours et…

Elle tremble un peu plus, le je t’aime juste au bord des lèvres, mais qu’elle n’ose pas souffler, parce que c’est peut-être trop tard maintenant.

Hannah ? M’exclamais-je, surpris de la voir devant moi.

Je n’eus pas le temps d’en dire plus qu’elle baissa les yeux vers le sol pour s’excuser. De son silence, d’abord, puis du temps qui a passé, de ses parents, elle débitait à toute vitesse et j’avais l’impression qu’elle allait s’effondrer sur place. Elle tremble comme une feuille d’automne et sa tenue me paraît tout sauf chaude.
Aussi, lorsqu’elle se tait, que les mots se coincent dans sa gorge, je m’écarte de la porte.

Entre ! Vient te mettre au chaud ! Dis-je avant de refermer derrière elle. Mes amis, sympas, font à peu près comme si tout était normal. Tous sont au courant pour la Rouquine, le bébé, le dîner foireux et le long silence.
J’accompagne la rouquine jusqu’à la chambre dans laquelle je la fais entrer tranquillement avant de refermer. Je reste quelques secondes à la fenêtre avant de me tourner vers elle, le regard un peu plus froid que je ne le voudrais.

Je t’aime Hannah ! Mais je t’en veux. Tu as sans doute un tas de bonnes raisons pour avoir agi comme tu l’as fait. Mais, chacune de tes raisons est pour moi une blessure…Tu n’avais pas le droit de me laisser sans nouvelle de toi et du bébé ! Alors oui, je t’en veux ! Annonçais-je d’une voix calme qui trahissait malgré tout mon émotion.

Je posais les mains sur ses épaules, la forçant à me regarder.

Mais je suis prêt à te pardonner ! Il y a une condition cependant. Quoique disent tes parents, tu viens t’installer avec moi. D’une façon plus globale, prends ta vie en mains selon tes choix et tes désirs, sans plus accepter que tes parents décident pour toi. C’est valable pour nous trois mais également pour tes études, etc. Attention, je ne te parle ni de couper les ponts ni de leur claquer la porte au nez. Je ferais mon possible pour t’aider à leur faire comprendre qu’ils n’ont qu’à accepter tes choix.

Je pris une grande inspiration, ce que j’allais dire me faisait mal, mais était nécessaire.

Si tu es d’accord avec ma condition, alors je te pardonne et tu peux d’ores et déjà rester ici avec nous. En revanche, si cela ne te semble pas réalisable, je te demanderai de quitter mon appartement avant minuit. Je te raccompagne au besoin.

Je déposais un baiser sur son front avant de me diriger vers la porte de la chambre.

Si tu décides de rester, rejoins-moi dans le salon, que je te présente. Il y a un paquet de monde curieux de te connaître… Dis-je avec un petit sourire avant de quitter la pièce.
J’allais m’asseoir devant mon canapé, déjà plein de monde, reprenant la discussion là où les autres en étaient.

S’il est surpris de la voir sur le pas de sa porte, au moins il ne lui crie pas dessus ou ne lui referme pas le battant au nez. Si ça avait été le cas, Hannah aurait sûrement campé devant chez lui jusqu’à qu’il ouvre pour sortir. Non à la place, après qu’elle eut débité tout ce qui lui passait par la tête, Franck l’a fait entrer chez lui, de sorte que si elle est toujours fébrile, au moins a-t-elle un peu plus chaud. La jeune femme éspere juste que c’est de bon augure que le technicien en informatique la fasse entrer dans son appartement. Nana offre un sourire timide aux amis de son compagnon, ou ex-compagnon, tout va dépendre de la sauce à laquelle elle va être mangée, puis elle le suit jusque dans sa chambre. La rouquine se cale dans un coin de la chambre, pendant que Franck se place face à la fenêtre, même si ça ne dure pas bien longtemps, se retournant vers elle il pose un regard froid sur la jeune femme qui lui fait baisser instantément les yeux. Décidément le sol est vachement intéressant ce soir.

Hannah entend bien le je t’aime de Franck, ça la soulage un peu, même si elle se sent toujours aussi mal, encore plus quand elle entend à quelle point les raisons qui l’ont poussée à ce silence radio a pu blesser l’homme qu’elle aime. Comment est-ce qu’elle peut faire pour se rattraper, pour l’aider à guérir ses plaies qu’elle lui a infligées ? Pas le temps d’y réfléchir plus avant qu’elle sent les mains de Franck se poser sur ses épaules, la faisant légèrement sursauter et l’obligeant à le regarder. Nana l’écoute avec attention et si elle ne répond pas, c’est parce qu’elle sait que seuls des sanglots risquent de sortir d’entre ses lèvres plutôt que des mots. Toujours aussi fébrile de cette situation dont elle se serait bien passé, mais qu’elle a créé bien malgré elle. Quand son compagnon quitte la pièce après avoir fini de lui parler, Hannah sait que sa décision est déjà prise, elle est venue en ce sens là après tout.

Alors comme pour dire adieu symboliquement à son ancienne vie, la rouquine quitte sa robe de princesse qu’elle dépose dans un coin de sa chambre et enfile une des robes qu’elle avait laissé chez son chéri. Bien sûr, si elle accepte la condition de Franck les yeux fermés, il n’en reste pas moins que ça reste pour elle une plongée totale dans l’inconnue et que ça lui fait carrément peur. Même si elle fait confiance au père de son bébé, en cette fin d’année elle embrasse une toute nouvelle vie et elle va surement avoir besoin d’un temps d’adaptation. Mais elle veut être avec lui si fort qu’elle saute à pieds joints dans cet inconnu un peu étrange et effrayant pour l’heure. Quittant la chambre de Franck, la rouquine observe quelques secondes le salon ou se trouve tous ses amis, c’est un peu étrange d’être présenté dans des conditions pour le moins branlantes…

Cependant, avant d’être introduite très officiellement à la bande de potes de Franck, Nana le rejoint, se plante devant lui, avant de s'asseoir sur ses genoux et de venir glisser ses bras dans son dos et fourre sa tête dans le creux de son cou.

— Tu m’as manqué, dit-elle d’une petite voix. Terriblement manqué Franck…

Nana se remet à sangloter contre lui dans un mélange de joie de l’avoir retrouvé et de fébrilité d’avoir failli le perdre sans doute définitivement.

— Je t’aime Franck, qu’elle chuchote à l’oreille comme un doux secret.

Je ne suis pas installé avec les copains depuis très longtemps lorsqu’une Hannah intimidée sort de la chambre. Elle a troqué sa robe victorienne pour une robe plus simple qu’elle avait ici et traverse la pièce en saluant quelques-uns de mes amis. Arrivée devant moi, elle s’installe sur mes genoux avant de m’enlacer et de se cacher dans mon cou.

Dans son dos, deux des gars se font un câlin gentiment moqueur et les nanas retiennent des gloussements. A aucun moment, ils ne se permettront de juger ni notre relation, ni celle que j’ai choisie. C’est pour ce genre de caractère et de façon de penser que ces gens sont mes amis après tout.

Tu m’as beaucoup manqué aussi ! Confirmais-je, heureux qu’elle ait fait ce choix. Je passe mes bras dans son dos pour la tenir contre moi alors qu’elle se met à sangloter. Alors, je la console, la sers contre mon torse en remontant une main sur sa nuque.

Moi aussi je t’aime Hannah ! Murmurais-je alors que les autres poursuivaient tranquillement la soirée. L’une des filles retourna en cuisine pour préparer un plateau de choses qu’Hannah pouvait manger pendant la grossesse avant de revenir poser ce plateau sur la table.

Tiens Hannah ! Dit-elle avec un sourire. Il va falloir nous présenter quand-même !

Je présentais alors ma compagne à mes amis qui, à leur tour, se présentèrent. Il fut bientôt l’heure de se souhaiter la bonne année et la soirée se poursuivait. J'avais alors embrassé Hannah, je l'avais embrassé comme jamais, comme pour marquer ce début d'année sous un nouvel angle.

D’accord, elle doit se douter qu’elle a l’air complètement ridicule et si guimauve qu’elle risque de leur filer à tous du diabète, mais elle a terriblement besoin du contact de Franck et se câlin est totalement ce dont elle a besoin. Puis comme le ridicule ne tue pas encore, autant en profiter non ? D’ailleurs, elle compte bien coller son compagnon toute la soirée quitte à passer pour le koala de service, après un mois et demi loin de lui, elle a bien le droit. Un petit peu plus rassurée par cette étreinte et les gestes tendres de son chéri, Nana se détache un peu de lui, acceptant avec plaisir le plateau spécialement préparé à son attention par l’une des jeunes femmes du groupe. Hormones quand tu nous tiens, la rousse l’a remerciée les larmes aux yeux avant de manger avec appétit. Puis vint le temps des présentations et si elle était plutôt intimidée par tout ce monde, les amis de Franck étaient tous très gentils de sorte qu’elle puisse se détendre un peu plus.

Quand vient minuit, la rouquine partage avec son homme un baiser passionné, qui elle l'espère va être le signe d’un nouveau départ et surtout de pleins de beaux moment à deux, et bientôt à trois. La fête se poursuit avec l’incontournable moment où tout le monde danse sur une musique beaucoup trop forte, pendant qu’à l'extérieur les feux d'artifices continuent d’éclater éclairant le ciel de New-York de diverses couleurs. C’est d'ailleurs toujours amusant et adorable de voir son compagnon danser, ce n’est pas son fort et Nana ne peut s’empêcher de le taquiner. Un strip-poker ou l’un des hommes du groupe finit les parties au vent sous le regard gêné de la rousse et tout un tas de discussions plus tard. Il est plus que temps d’aller dormir, l'aube pointe doucement le bout de son nez, sur les trois couples présents à la fête un seul est resté dormir trop crevé pour repartir. Mais avant de fermer les yeux…

— J’ai un truc pour toi Franck, dit-elle avec un ton se voulant mystérieux.

Farfouillant dans son sac, elle en extirpe une élégante enveloppe et vient s'asseoir sur le lit, tendant l’enveloppe quand son compagnon vient la rejoindre sur le matelas.

— Joyeux Noël, avec du retard, mais joyeux Noël quand même. J'espère que ça va te plaire !

Tout le monde est maintenant parti, à part un couple qui est resté squatter le canapé du bureau. L’aube du premier jour de cette nouvelle année approche et je ferme le rideau occultant de la chambre afin de nous permettre de dormir un peu malgré la lumière du jour.
Comme toujours, ma chambre est impeccablement rangée, si ce n’est les affaires avec lesquelles Hannah est arrivée.

Ma compagne m’annonce alors avoir quelque chose pour moi et son ton est un brin…énigmatique. Tandis qu’elle fouille dans son sac, je retire ma chemise, mon pantalon, ainsi que mes sous-vêtements.
C’est donc entièrement nu que je m’allonge à côté d’elle, ce qui était habituel avant ce mois et demi de silence.
Elle me tend alors une belle enveloppe en me souhaitant un joyeux noël, enveloppe que je prends en lui déposant un baiser sur la joue.

Qu’est-ce que c’est ? Demandais-je tout en commençant à ouvrir le pli aussi proprement que possible.

Pendant que Franck revient vers elle, Nana lui jette un coup d'œil appréciateur, elle a bien le droit après tout, avant de se concentrer sur l’enveloppe qu’elle lui tend.  Nana aura tout le temps du monde à partir de maintenant pour admirer son compagnon dans le plus simple appareil. La rouquine le laisse prendre l’enveloppe après qu’il eut déposé un baiser sur sa joue, avant de lui demander de quoi il s’agit. La jeune femme se contente de sourire sans rien dire, d’ailleurs, elle trouve ça amusant la façon dont il ouvre le pli pour ne pas abimer l’enveloppe, tout le contraire de la rouquine qui en aurait fait des confetis. Une fois l’enveloppe ouverte, Hannah le laisse découvrir le bon pour un voyage qu’elle a fabriqué elle-même de ses blanches mimines.

— Depuis qu’on a commencé à se fréquenter, j’ai fait une petite cagnotte pour pouvoir t’offrir un petit voyage, je sais que tu n’as pas souvent eu l’occasion de voir du paysage, alors j'espère que tu sauras en profiter à fond. Tu auras juste à me dire où tu veux aller et je te ferai la réservation, encore mieux qu’une agence de voyage dit-elle en riant.

Hannah dépose un baiser sur son front, avant de se redresser pour aller enfiler un pyjama, histoire d’être plus à l’aise pour dormir.

— Tu pourras y aller avec qui tu veux, tant que ce n’est pas une autre femme, je risquerait de devenir très jalouse sinon, qu’elle rétorque en agitant son index. En tout cas, j'espère que ça te fait plaisir.

La jeune femme revient enfin sur lit pour venir se lover contre son chéri, avant de l’embrasser longuement, c’est qu’il lui a beaucoup manqué durant ce mois et demi.