Elle sanglotait sur le canapé, complètement perdue et, pour être honnête, je n’en menais pas large. Lorsque je reviens avec mon verre d’eau et que je m’assois à côté d’elle, elle engloutit la flotte avant de se lever pour faire les cent pas, se flagellant de ne pas avoir remarqué quelque chose plus tôt.

Non, tu as parfaitement bien fait de venir me voir tout de suite. On est deux responsables sur ce coup. Affirmais-je aussi calmement que possible, ce qui n’était pas simple.

Je la laisse m’expliquer comment elle a découvert sa situation et, il est évident qu’avec trois tests donnant le même verdict, la marge d’erreur est bien mince. Alors, comme pour enfoncer le clou, elle retire son pull pour soulever son haut, dévoilant son ventre légèrement plus gros que d’habitude.
Mon instinct primaire se dit “miam” mais, rationnellement, je me demande comment j’ai moi-même pu passer à côté.

J’imagine que tu ne l’as pas vu car on ne l’avait pas prévu. Nous avons fait attention, mais… Sans doute avons-nous raté un truc à un moment. Du coup, il ne nous est pas venu à l’esprit que c’était possible.

Je me lève pour aller la prendre dans mes bras, la serrant contre moi avec amour.

Tu n’es pas seule ma belle ! Je suis avec toi. Demain, on ira faire la prise de sang pour connaître nos options. Ensuite, on prendra le temps de réfléchir. Quelle que soit notre décision, on va la prendre ensemble et on va l’assumer ensemble. Ok ? Proposais-je aussi tranquillement que possible.

Tu devrais aller prendre une douche, cela te ferait du bien. Soufflais-je en lui embrassant la tempe.

C’était déjà ça de pris dans cette histoire… Cette histoire que Hannah n’arrivait pour l’heure pas à qualifier, elle allait avoir besoin d’un sacré recul avant cela. Toujours est-il que la rousse était un peu soulagée d’entendre Franck lui dire qu’elle avait bien fait de venir, bien que le mot “responsables” lui vrilla le cœur. Ça donnait presque l’impression qu’ils avaient commis un truc grave et qu’ils devraient en répondre, alors qu’ils avaient juste fait l’amour, ce qui n’avait rien de grave, bien au contraire. A quel moment s’étaient ils foirés ? Hannah avait beau se creuser la mémoire, impossible de se rappeler l’instant T qui les avait menés tous les deux à découvrir leur parentalité. Ce mot aussi, “parentalité, la rendit encore plus blanche qu’elle ne l’était déjà, la crise de panique n’était vraiment pas loin. Nana pose un regard désolé sur son compagnon, vraiment, si elle avait pu leur éviter ça, elle l’aurait fait c’était juste beaucoup trop tôt. Toujours en faisant les cent pas, la jeune femme explique comment elle en est venue à comprendre son état, avant d’envoyer péter son pull pour remonter son haut et dévoiler un petit bidon. Touchant son ventre du bout de l’index, elle découvre qu’il est devenu assez dur au niveau de la courbe qui s’est dessinée, la ou doit se trouver le… l’alien.

— Oui tomber enceinte ce n’était pas vraiment prévu au programme, fonder une famille pourquoi pas, mais dans plusieurs années surement pas maintenant… Pourtant je prends la pilule, alors même si on avait zappé le préservatif, je n'aurais pas dû, il y avait une chance sur combien ?!

Nana ne connaît pas le pourcentage exact, mais dans ses souvenirs c’était juste ridicule, mais il avait fallu qu’elle tombe justement dans ce putain de pourcentage ridicule.  C’est avec plaisir que la jeune femme laisse son compagnon la prendre dans ses bras, dieu sait qu’elle a besoin de réconfort en l’instant présent. Glissant ses mains dans son dos, elle le serre très fort contre elle et vient poser sa tête contre son épaule, fermant les yeux elle respire doucement son parfum si masculin.

— Tu as raison, il faut faire les choses étapes par étapes… Merci d’être là pour moi vraiment, tu es un type génial Franck tu le sais ça hein ?

Clairement, ce n’est pas tous les hommes qui peuvent assumer de cette façon que leur copine soit enceinte au bout d’à peine cinq mois de relation. Hannah n’aurait pas pu tomber sur quelqu’un de plus merveilleux que lui.

— Après peut-être, je veux rester contre toi pour l’instant, répond t-elle en resserrant sa prise comme s’il allait partir.

C’est vrai qu’on en avait pas parlé, ce qui n’est pas surprenant après tout, nous sommes encore un jeune couple… Dis-je avec douceur.

Elle cherchait à trouver une explication, avançant le fait qu’elle prenait un moyen de contraception et qu’ainsi, même un oubli n’aurait pas dû mener à ces conséquences. Enfin, la probabilité était terriblement réduite mais pas inexistante pour autant. Elle me demandait le chiffre, mais j’étais bien incapable de lui répondre.

Comment, ce n’est plus vraiment la question. Il faut se concentrer sur la suite. Dis-je aussi tranquillement que possible. Moi-même, je ne savais pas dire si je voulais d’un enfant ou non, alors chaque en son temps.

Elle se love contre moi, me sert fort dans ses bras, vient chercher mon réconfort et j’essaie de lui donner tout ce que je peux. Elle me couvre de compliments et, si cela me mets un peu mal à l’aise vue la situation, je ne peux qu’apprécier. À ce moment-là, je sais qu’elle est sincère et que cela signifie que j’arrive à être cet homme rassurant.

C’est normal ma puce ! Je t’aime, alors je ne vais pas t’abandonner ! Ok ?

Finalement, après un petit câlin, je lui suggère d’aller prendre une douche pour se décontracter mais elle préfère rester là, dans mes bras, affermissant sa prise comme si je risquais de m’envoler. Je lui parcours le dos, passant sous son t-shirt pour plus de contact, mon autre main lui caressant la nuque d’un geste tendre et tranquille. Je ne cherche rien d’autre que le contact apaisant que je peux lui donner.
Cela dur un long moment et c’est agréable. Sans faire oublier le nouvel élément qui vient perturber nos vies, cela semble l’adoucir.

Finalement, sans la lâcher, je la conduis à la salle de bain, la lâchant pour mettre l’eau à couler. Puis, avec douceur, je lui retire son t-shirt avant de l’embrasser tendrement. Je la déshabille amoureusement, avant de me tourner vers la porte en souriant.

Essaie de profiter un peu de la douche, je vais préparer à manger.

La question d’un enfant ce serait sans doute posée dans deux ou trois ans, un an s’ils étaient pressés de fonder une famille, mais comme l’avait si bien spécifié Franck ils étaient un couple trop neuf pour penser à cela. Le gros projet que la rouquine avait eu dans l’immédiat pour eux, c’était de partir en amoureux pour le nouvel an, dans un chalet confortable et loin du monde. Cependant, pour l’heure ce joli plan allait sûrement tomber à l’eau. Quant à cette histoire de pilule…

— Il faudra tout de même que je m’en inquiète à un moment ou un autre Franck, quoi que nous décidions, je me vois très mal faire voeux d'abstinence jusqu’à ce qu’on décide de faire un bébé ou d’en refaire un…  

Hannah pince les lèvres, mieux vaut éviter ce genre de projection pour l’heure, d’autant plus que dans sa petite tête et même si c’est cliché comme par permis, la rouquine aurait voulu se marier avant de fonder une famille. On ne fait pas toujours ce qu’on veut dans la vie, visiblement, même cela est valable pour la princesse Brown.

— Certains ne se serait pas gêner, marmonne la jeune femme pendant qu’elle est dans ses bras. Mais tu n'es pas comme les autres de toute façon…

Chaque jour, elle a l’impression d’être plus amoureuse que le jour précédent, c’est sûr qu’elle va certainement finir accro à ce rythme là et juste ne plus vouloir le laisser partir. Sans doute qu’elle aurait dû le prévenir qu’elle était collante et attachiante, mais peut-être qu’il le sait déjà au bout de cinq mois, Franck avait vu son petit caractère après tout. Le câlin s'éternise à la demande de la rouquine, qui veut rester lover dans les bras de son amant, qui réussit à l'apaiser un peu grâce à ses douces caresses. Mais il finit par l'entraîner vers la salle de bain, l’aidant à la déshabiller pour qu’elle prenne cette fameuse douche, pendant qu’il fait à manger.

— A… attends, reste s’il te plait, je ne veux pas que tu partes, même pour aller faire à manger, dit-elle en le regardant un peu tristement. Je t’aiderais après si tu veux, mais reste.

De toute façon, la jeune femme ne lui laisse pas vraiment le choix et comme il vient de le faire avec elle, Hannah l’aide à se déshabiller avant de prendre sa main et de l’emmener avec elle sous la douche. Puis tendrement, elle vient à nouveau le prendre dans ses bras, glissant une main dans ses cheveux qu’elle caresse doucement, pendant que l’autre glisse sur son dos parcourant sa peau du bout des doigts. Après tout, elle n’est pas seule dans cette galère et Franck aussi doit avoir besoin de réconfort, apprendre qu’il va peut-être devenir père ne doit pas être une nouvelle facile à apprendre. Alors si sa belle peut l’apaiser un peu, elle fera de son mieux.  

Oui, mais chaque chose à la fois. On enquêtera et on comprendra, ne t’inquiète pas. Dis-je en souriant, même si la question est réellement inquiétante.
Après, les choses étant ce qu’elles sont, il nous faudra de toute façon des examens médicaux pour comprendre où il y a eu une défaillance, en plus d’un éventuel oubli de notre part.

Finalement, elle m’assure que bon nombre d’hommes dans ma situation se seraient sauvés, signalant que je n’étais pas comme eux. Je lui souris. Non, je ne suis pas comme tous les autres, j’ai mes propres travers aussi, mais pas celui-ci.

Après un long moment de tendresse, je la guide à la salle de bain ou je la déshabille pour l’envoyer sous la douche, prévoyant de préparer le repas en attendant. C’était en tout cas ce que j’avais prévu. Dans les volutes de vapeurs d’eau chaude, elle me retient d’une petite voix.
Alors je reste et ferme la porte.
Elle s’approche et, comme moi juste avant, elle me libère de mes vêtements pour ensuite m’entrainer sous l’eau.

Rapidement trempés tous les deux, elle me prend de nouveau dans ses bras, s’égarant dans mes cheveux, se perdant dans mon dos. Immédiatement, je sens un poids qui s’envole.
Car, même si je me suis montré fort depuis son arrivée, je suis moi aussi chamboulé. Aussi, la sentir, nue contre moi, me caresser avec tendresse, me libère d’une partie de mon propre égarement.

Quoi qu’il advienne, nous sommes ensemble, Hannah ! Soufflais-je à son oreille malgré le bruit de l’eau.

Je câline son dos, parcourant ses épaules tandis que je sens ses formes contre mon torse. Et je l’aime, tout simplement. Alors, je viens chercher ses lèvres des miennes dans un baiser tendre et amoureux. Même mon corps lui fait savoir qu’il l’aime, bien que cela puisse paraitre ne pas être le moment. Elle est toujours aussi attirante.

Hannah hoche la tête, elle suppose qu’il n’y a donc plus qu’à tenter de se détendre maintenant, ils vont avoir besoin de s’être bien reposés avec l’épreuve qui les attend demain. Bien qu’il n’y ait vraiment peu de doute quant au verdict final qui tombera après cette prise de sang, il y a bien trop d’éléments tendant vers un fait avéré, elle est enceinte. La rouquine se demande même si une première échographie ne serait pas plus utile, là au moins ils seront vraiment fixés. Une nouvelle fois, elle enfonce doucement son index dans le bas de son ventre, comme si elle avait besoin de vérifier que c’était toujours aussi dur. Sait-on jamais que le fœtus se soit fait la malle entre deux, ah, ah ! Pas besoin donc d’épiloguer là-dessus pour le moment, la demoiselle prend quand même le temps d’assurer à son compagnon qu’il n’est définitivement pas un homme comme les autres. Sa réaction la fait sourire tendrement, bien sûr qu’il a ses travers, elle est amoureuse mais pas idiote, mais quand même…

— Au risque de passer pour la pire des midinettes, même avec tes travers, tu est juste parfait, mais uniquement pour moi, dit-elle en marquant sa possessivité au passage.

Le couple se retrouve dans la salle de bain après un long câlin d’une grande tendresse et si au départ Franck devait cuisiner pendant qu’elle se détendrait sous la douche, la jeune femme n’a pas envie de le laisser partir. Déjà parce qu’elle veut encore le sentir contre elle, mais surtout parce que lui aussi doit avoir besoin d’être rassuré après cette nouvelle faisant l’effet d’un raz de marée. Nana s’emploie donc à le couvrir d’amour en espérant que ça le détendra un peu.

— Je t’ai, je te garde et j’irais nulle part autrement que dans tes bras, chuchote-t-elle doucement. Je te jure que tu vas en avoir marre à force que je te colle.

La jolie rousse rit doucement, avant de reprendre ses cajoleries, se concentrant sur la chevelure de Franck où elle passe doucement ses doigts en un lent massage. Lui-même n’est pas en reste caressant son dos, avant de venir l’embrasser avec amour, un moment si agréable même si…

— Vraiment ? Qu’elle demande en se retenant de rire de le voir si réactif.

Elle recule un peu, baisse les yeux, avant de reporter ses pupilles sur le visage de son compagnon.

— C’est moi qui te fait cet effet ou tu es du genre facilement… Corruptible ?

Moi aussi je te garde ! Dis-je avec assurance. Et puis j’aime que tu me colles ! Gloussais-je alors que l’eau chaude nous ruisselait sur la peau.
On se câline, on se caresse comme si l’on se découvrait une nouvelle fois. Je ferme les yeux alors qu’elle me masse la tête avant de venir chercher ses lèvres.
Tout dans ce moment n’est que douceur et passion, tendresse et amour.
Bien que nous soyons tous les deux dans une situation rocambolesque, mon attirance demeure intacte et, bien vite, elle devient visible… Ou, pour être exacte, elle peut la sentir.

Sur le coup, sa réaction m’inquiétait, car, si je n’avais aucun contrôle là-dessus, il était probable que le moment soit à tout sauf à ça.
Pourtant, le ton de sa voix masquait difficilement son amusement, plus encore après qu’elle se soit reculé pour pleinement constater le…problème.
Je haussais les épaules, de l’eau plein le visage mais un sourire plutôt aguicheur au visage.

C’est toi qui me fais cet effet… Devant toi, je suis facilement corruptible… Avouais-je.

La rouquine lui jette un regard l’air de dire, “j'espère bien que tu vas me garder”, avant de rire avec lui quand il lui avoue aimer qu’elle le colle. Une très bonne chose pour tous les deux, parce qu’elle risque de devenir encore plus collante dans les jours à venir. La tendresse qui suit à presque tôt fait d’enlever un poids de ses épaules, le “problème” sera encore là à la sortie de la douche ou même encore après quand elle cuisinera avec Franck. Mais pour l’heure pendant qu’ils se papouillent, il est mis un peu en sourdine et puis, elle sait qu’elle est avec un homme merveilleux qui affrontera tout ça avec elle. Quoi qu’il arrive, quoi qu’ils décident, ça va aller, ça doit aller.

D'ailleurs en parlant de détente, il semble qu’un certain technicien en informatique ait trouvé un apaisement certain sous les caresses tendres de sa belle, à moins qu’il ne s’agisse de son corps nu contre le sien, ou un savant mélange des deux. Ce qui fait rire la demoiselle en interne de le voir si toujours pleins d’entrain à la chose, d’autres trouverais que ce n’est pas le moment pour ça, pourtant le sexe est bon pour la santé. Hannah ne connaît pas la liste exacte, cependant elle sait que ça fonctionne bien contre le stress et justement une situation stressante elle est en train d’en vivre une. Et puis, comment résister à ce petit sourire de canaille que son compagnon affiche.