Univers fétiche : Réel, urban fantasy, fantastique (Superhero, Harry Potter), jeu vidéo (Dragon Age, Greedfall, DBH), crossover, switch gender, histoire alternative
Préférence de jeu : Les deux
Senara
Mar 5 Nov - 6:01
Ymaël Leskov
J'ai 26 ans et je vis à Wellington, en Nouvelle-Zélande. Dans la vie, je suis professeur de philosophie et je m'en sors correctement. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple et je le vis plutôt bien. It is an easy mistake to think that non-talkers are non-feelers.
Mais qu’est-ce qu’il lui prenait ? Qu’est-ce qu’il était en train de faire ? Dès qu’il s’était aperçu que le maladroit était la brune de la dernière fois, sa colère s’était calmée, même s’il lui avait toutefois fait part de son mécontentement. A ceci près qu’il avait mesuré ses paroles, les rendant moins incisives qu’elles ne l’auraient été s’il s’était retrouvé face à quelqu’un d’autre. Il planait même une pointe de de sympathique ironie dans le ton de sa voix et le choix de ses mots. Pour autant que l’ironie puisse être sympathique, bien sûr. Mais disons qu’avec l’étudiante, il se modérait. Et pas uniquement parce que c’était une fille. Pour une raison inconnue, il se sentait attiré par la belle brune. Dès que leurs regards se croisaient, il ne pouvait faire autrement que de s’y accrocher. Et s’il n’était pas du genre à trouver le silence gênant, le russe savait parfaitement que c’était étrange et malaisant pour la majorité de la population. Et aussi faire croire certaines choses qu’il ne voulait pas qu’elle pense. Même s’il y avait du vrai. Sauf qu’il était déjà engagé ailleurs, et que s’il possédait beaucoup de défauts, l’infidélité et la trahison n’y figuraient pas encore. Encore que trahison, selon les critères de son pays d’origine, ça se discutait.
Lorsqu’elle l’eut rejoint pour l’aider à ramasser les livres, Ymaël ne put s’empêcher de lui demander s’il lui arrivait régulièrement d’entrer en collision avec les gens. Sa réponse l’intrigua, bien qu’il fût évident que c’était purement du hasard. Malgré tout, cette idée trouva un chemin dans son esprit. Parce qu’il y avait toujours cette volonté de se dire que ce genre de situation cocasse qui se répétait était sûrement le destin qui s’en mêlait dans un but qui échappait encore à ses protagonistes. Philosophe dans l’âme, le russe n’en demeurait pas moins une personne pragmatique qui rejetait cette forme de pensée idéologique. Mais en humain imparfait, le doute subsistait toujours, surtout lorsqu’on tombait – littéralement dans son cas – sur une jolie jeune étudiante aux yeux envoûtants et à la fragilité évidente. Sans doute les raisons pour lesquelles, en réalité, elle éveillait à ce point sa curiosité. « Mmm, un privilège étonnant. Peut-être devrais-je me munir d’un bouclier ou d’une armure à l’avenir... » fit-il, sur un ton taquin ce qui était vraiment inhabituel chez lui. C’était un trait de personnalité que seuls ses proches connaissaient. Et encore, ça dépendait des jours. Le russe était conscient d’avoir un tempérament difficile, mais l’injustice le révulsait tellement que son impulsivité prenait (trop) souvent le pas sur sa raison. Peut-être était-il effectivement lunatique, en fin de compte. Continuant de converser avec la jeune femme alors qu’en temps normal, il aurait simplement lever les yeux au ciel avant de se montrer indifférent et/ou cassant, il affirma au contraire que sa ténacité lui permettrait de sortir vivant de leur prochaine rencontre. Car après tout, le hasard ou le destin semblait s’amuser à les faire se rencontrer dans des situations rocambolesques. Elle admit néanmoins qu’elle espérait qu’il ne lui arriverait rien la prochaine. Entre charme et énigme, le russe s’entendit prononcer une phrase qu’il n’aurait jamais pensé/dû laisser s’échapper de ses lèvres. « Qui sait ? Au moins ça signifiera que vous êtes là aussi. » A peine le dernier mot fut prononcé qu’il se retrouva aux prises avec sa conscience, celle-ci lui rappelant qu’il y avait une mignonne et adorable blonde qui l’attendait, et qui était également la raison de sa présence à Wellington. Mais c’était sorti si naturellement que son cerveau n’avait même pas eu le temps de valider ou non ce que sa bouche allait énoncer. Et trop tard pour revenir en arrière. Quand bien même cela aurait pu être possible, l’aurait-il vraiment voulu ? Pas si sûr. D’autant qu’il sentait les coups d’œil qu’elle lui jetait...
Finalement, au bout de quelques instants, les ouvrages furent ramassés et Ymaël prit la décision d’aller une échelle pour monter jusqu’à l’étagère désormais orpheline d’une partie de ses habitants. En revenant, il s’assura de la poser solidement contre l’étagère et vérifia qu’elle était stable. Il décida également d’être celui qui monterait les échelons. Bien qu’il ait la tête dure, il n’était pas spécialement pressé de se faire lapider par une seconde fournée de livres. Puis surtout, il lui paraissait plus normal d’être celui qui pourrait possiblement tomber que de laisser cette tâche à une fille. Pas de misogynie ici, Ymalël venait simplement de la vieille école et il lui était donc naturel pour lui d’être celui qui se mettait légèrement « en danger » de chute en montant l’échelle plutôt que de transférer ce risque à la brune. Cette dernière lui donna les livres les uns après les autres. Ses lèvres s’étirèrent néanmoins en sourire aux paroles de l’étudiante. Elle faisait preuve d’autodérision, et il aimait ça. Puis une fois le rangement terminé, le russe redescendit et replaça l’échelle à l’endroit où il l’avait prise. Revenu vers elle, un silence s’installa, tandis que les deux inconnus cherchaient comment clore cet échange. Où au contraire le rallonger ? Ymaël prit l’initiative d’au moins se présenter, ce qui sembla la ravir. « Enchanté de faire ta connaissance Clémentine, c’est toujours utile de connaître l’identité de la personne qui cherche à vous envoyer à l’infirmerie. » la taquina-t-il. « Je m’appelle Ymaël, et cessez de vous excuser sinon c’est moi qui vais finir par culpabiliser. » sourit-il une nouvelle, ce qui dépassait largement son quota d’amabilité de la semaine.
Leurs regards s’ancrèrent à nouveau l’un à l’autre, installant un énième moment de silence. Le russe songea à l’inviter prendre un café, mais l’ombre d’Enora planait au-dessus de lui. Alors il se ravisa, et prit la décision de prendre congé dans une formule de politesse banale mais correspondant à la bienséance des coutumes de ce pays. Il cherchait comment la formuler lorsque, contre toute attente, la timide étudiante releva la tête et prononcer des paroles qu’il sentit difficiles et inhabituelles pour elle. L’observant avec perplexité, le russe ne répondit pas de toute de suite. Cette invitation n’était-elle qu’une innocente tentative de s’excuser, ou l’attirance qui régnait entre eux, motivait-elle également cette proposition. L’idée de lui dire sans détour qu’il sortait déjà avec quelqu’un lui vint en tête. Mais d’un autre côté, ce serait prétentieux de lui prêter ce genre de mobile. Alors que faire, alors qu’Enora l’attendait à l’appartement ? Cherchant à éviter de se mettre dans une situation délicate, il mobilisa tout son courage pour décliner l’offre. Il était profondément désolé de briser son espoir, surtout que ça lui avait demandé beaucoup de force pour sortir de sa zone de confort. « L’idée est plaisante mais, une fois encore, vous ne me devez rien. Et... on m’attend alors... je pense que je devrais y aller maintenant. Mais pourquoi pas une autre fois ? Je suppose qu’on se recroisera ici. » Il vit la déception sur ton visage, et la honte aussi. Et il s’en voulut pour ça. Mais Ymaël devait arrêter de lui faire entrevoir quelque chose qu’il ne pouvait lui donner. Pour autant, c’est avec regret et amertume qu’il quitta les lieux. Un dernier regard vers la brune, une dernière hésitation d’aller la retrouver pour accepter son invitation, et il se résolut à quitter la bibliothèque.
Sur le chemin du retour, la scène se rejoua encore et encore dans sa tête. Plusieurs fois il songea à rebrousser à chemin. A la rattraper à lui proposer d’y aller à ce café. Il s’arrêta même dans l’allée qui longeait le jardin extérieur. Et si elle faisait une mauvaise ? Par excuse ou parce qu’il avait un côté protecteur un peu trop inné, le russe fit demi-tour et fonça à la bibliothèque où il espéra la revoir. Apercevant une silhouette quittant le bâtiment, il accéléra le pas et lui attrapa le bras de manière à ce qu’elle se retourne. Légèrement essoufflé, il fut rassuré de la voir, bien qu’il pût lire sur son beau visage qu’elle avait été secouée par la fin brutale de ce moment complice qu’ils avaient partagé. « Si la proposition tient toujours, finalement il me tente bien ce café. Où peut-être un petit restaurant sans prétention ? C’est moi qui invite. Avec tout ce que vous m’avez infligé, vous êtes bien obligée d’accepter. » Malgré Enora, malgré les raisons qui l’avaient amené ici, malgré la différence culturelle et le barrage de la langue puisqu’il était en Nouvelle-Zélande depuis seulement quelques semaines, et surtout malgré les remords qui finiraient par l’envahir, Ymaël ressentait l’envie irrépressible de passer encore plus de temps avec la belle brune.
« Be Here»
I'm saddened once again, can't you see ? I don't wanna live this way, I don't wanna be here anymore. I can't live with this pain, I just wanna feel something more.
Une rencontre peut-elle encore être dû au hasard lorsque le destin s'en mêle ? Feat Senara