Des mots, des gestes. Prise entre son torse et son amour. Comment ça il avait envie de ça bien avant tout cela ? Je regardai le chalet sans le voir. Tout comme je n'avais pas vu l'amour de Miskas, aveuglé par l'illusion de l'amour que je souhaitais avec Alaric. Je ne répondis pas, qu'aurais-je pu répondre de toute façon ? Mon cœur saignait encore en hurlant "Alaric !". Je n'étais pas digne de lui, j'avais gâché notre bracelet.  Si une autre que moi avait reçue son amour, c'est un bracelet de diamant ou d'or qu'il aurait reçu !
Sans un mot, je le laissai me poser, m'installant en silence.


Je regardais curieusement le prospectus dans ma main accompagnée du petit mot: "fonce :) !" de la part de Zelda. Ce prospectus décrivait en détail l'offre qui était faite par la vétérinaire de la meute: une position d'apprenti(e) vétérinaire. Je soupirai longuement et laisse le bout de papier sur la table. J'étais trop vieille pour ça, la plupart des apprentis sont les jeunes de la meute et étaient donc âgés de seize à dix-huit ans. Un nouveau soupir m'échappa. Une semaine que j'étais cloitrée ici, dans cette maison, avec pour seule réelle compagnie les visites de Zelda. Parfois, elle venait avec Melvin pour une soirée à quatre avec Miskas mais, dans ces cas-là, je m'effaçais. La situation avec Miskas était tendue, on avait toujours pas confirmé le mariage. J'espérais ne pas avoir à le faire. Je voulais le bloquer avec moi alors que je me sentais incapable d'aimer à nouveau. Même l'amour pour Alaric s'était transformé en haine. Je voulais laisser Miskas et aller au refuge de la louve, car, j'avais l'impression que je pourrais prendre un meilleur départ là-bas. Dans un soudain élan de pseudo-motivation, je me levai du canapé et remis de l'eau au bouquet de rose qui trônait sur la table basse. Énième petite attention de Miskas à mon égard. Pourtant, on ne s'embrassait pas, on se touchait pas et l'on ne dormait même pas ensemble. Je ne comprenais pas comment on pouvait être si présent et si distant en même temps. Je crois bien qu'il me fait la cour. Cependant, je n'arrive pas à y être sensible, comme si Alaric et mon père avaient détruit toute ma sensibilité.
Je l'avais dit: incapable d'aimer. Jolies lèvres, cœur de pierre. Et, voilà que c'était mon tour de faire languir quelqu'un. J'allais faire subir à Miskas ce que j'avais subit. Je ne supportais pas cette idée. Je regardai le bracelet non scellé à mon poignet. Quelle vie remplie d'illusion. Comment en sortir au juste ?
Je fus stoppé de ma réflexion par le bruit d'une porte qui... tombait au sol ? Me transformant aussitôt en chien, je me glissai discrètement possible dans le salon, sans être vu. Deux hommes se tenaient là, armes à la main. Mon poil se hérissa. Une attaque. Et, une fleur de lys avec des épines brodée sur leur veste. Des hommes du Tsar ! Il n'avait donc pas lâché l'affaire ? Quel mauvais perdant ! J'essayai de faire demi-tour pour m'enfuir par la porte arrière, mais un bruit de verre brisé me fit sursauter. Je me retournai pour constater avec horreur qu'ils rigolaient en approchant sadiquement de Nocte, dont le vivarium venait d'être brisé.
Je ne réfléchis pas.
Je sautai à la gorge du plus proche, tous crocs dehors. Et, contrairement à ce que l'on pouvait penser, j'étais coriace. Merci Alaric, pour nos entrainements de jeunesse. Mais, cela ne suffit pas. Et, je fus rapidement mise en joug par les deux hommes, avant de perdre connaissance assommée. J'avais échoué, incapable de protéger Nocte dans cette bataille qui avait mis la maison dans un sale état. Verre éparpillé, sang, meubles renversés et cadavre de Nocte serait ce qui accueillerait Miskas, quand il rentrera du boulot ce soir-là.

- Non, sérieusement, fit Melvin alors qu’il rentra le bâton d’entrainement, je peux savoir ce que tu lui trouves ?

Bien sûr, la voix criarde et suraigu de Melvin n’énonçait pas réellement une opinion sur Rosalia. Il se moquait plus exactement de Miskas qui n’arrêtaient pas de poser la question sur Zelda et lui. Il finit par faire une grimace en continuant à baragouiner des choses peu flatteuses pour la virilité de Miskas et sa connerie.

- Ce n’est pas ma faute, se défendit Miskas en écartant les bras, je te rappelle que Zelda était une grosse connasse, saleté de connasse d’ailleurs !
- Je ne veux rien entendre, dit Melvin. Vue qui tu te tapes….
- Je ne me la tape pas.
- Ce qui pose une autre question, fit Alaric en arrivant dans la salle d’entrainement, pourquoi vous n’avez pas encore conclus l’union ?
- Parce qu’elle ne le veut pas, simplement. Je ne vais pas simplement la … prendre sans son consentement, ça ne se fait pas.
- En réalité …
- Ta gueule Alaric.
- Ok. Ok. Je me tais. Tu sais toi-même pourquoi j’ai dû réagir comme ça avec elle, mais je m’en excuse et ne t’en fais pas. Je n’ai qu’un sentiment de fraternité avec elle.
- Pitié, Alaric, fit Melvin en mettant sa main sur son épaule, arrête de me dire que je suis comme ton frère si c’est pour me baiser ensuite.

Alaric fit un mouvement pour essayer de frapper Melvin, mais ce dernier se déporta avant. Miskas était en train de sourire. Même si Rosalia ne veut pas de lui, et ne veut pas finir l’union, il était heureux. Parce qu’il pouvait faire en sorte de la rendre heureuse. Il pouvait le faire. Alors qu’il était en train de sourire, il sentit quelque chose contre son bras. Son bracelet de l’union était en train de devenir chaud. Incandescent. Il était en train de lui brûler et il hurla avant d’avoir eu le temps de stopper le son.

*

Quand il était rentré chez lui, avec Alaric et Melvin comme renfort, il n’avait pas fallu longtemps pour comprendre ce qu’il s’était passé. Alaric, comme à son ordinaire, était prêt à aller tuer tous les hommes du Tsar, toute la meute en entier, pour récupérer Rosalia. Elle était de sa meute, désormais. Elle était un membre de sa meute et une personne honorable par-dessus tout. Melvin réussi a le calmer in extremis. Rappelant une information que personne ne voulait se souvenir… Miskas était le fils du Tsar. En ça, il avait le droit de se rendre légalement sur les Terres du Tsar pour aller chercher Rosalia. Si eux venaient à mettre un pied sur le territoire, ça ferait une guerre. Melvin rappela que pour le moment, ils n’étaient pas prêts pour une guerre. Alaric promit de mettre à mort le Tsar et ses fils stupides, sauf Miskas, pour justement mettre Miskas à la place.

Personne n’était contre.

Miskas était alors revenu dans la terre de ses ancêtres. Il n’avait aucune envie d’y venir. Il n’avait aucune envie de voir ses sœurs, obligé de se déplacer pratiquement nu pour être vu par des soldats et leurs rappeler ce qu’ils n’auront pas. Les filles du Tsar, les sœurs de Miskas, étaient des objets de collection que le Tsar vendait à d’autres personnes. Les femmes du Tsar, dont une qui était sa mère, étaient toujours pratiquement nus, apte à être réellement prise au milieu d’une pièce. Les femmes du Tsar étaient ainsi traité. Il rentra dans le palais de diamant, d’or et d’argent. Tout ça le faisait vomir. Il avisa le bracelet à son bras. Ce n’était pas de l’or ou de l’argent, mais Miskas préférait cela. Il préférait cette simple pierre dont il ne connaissait pas le mot. Il rentra dans la pièce principale du harem. Là, ses sœurs drapaient dans une robe bien trop sexy bleu étaient mélangés aux femmes du Tsar. Des femmes ou des concubines, ou des pauvres filles qui étaient marqués de bleu et d’ecchymose. Chaque fils avait le tatouage du Tsar tatoué quelque part. Miskas l’avait sous la plante de ses pieds. Il voulait pouvoir marcher sur cet héritage aussi souvent que possible. Ses sœurs étaient marqués au fer d’argent, laissant une cicatrice rempli d’argent dans le bas de leur dos. Les femmes avaient une marque au fer rouge sur le buste, à côté de la clavicule. Il observa la pièce et les femmes qui s’y trouvent.

Il trouva Rosalia, habillé d’un blanc virginal comme le voulait la coutume quand une femme n’était pas encore prise par le Tsar. C’était déjà ça. C’était mieux. Cela signifiait que même si le Tsar l’avait observé nue et avait touché son corps pour en apprécier le cadeau, il ne l’avait pas souillé. C’était toujours grave, mais moins. Il essayait de se dire ça ainsi. A côté de Rosalia se trouve sa mère, qu’il remarqua. Il baissa sa tête de manière imperceptible vers elle. S’il y avait une personne pour qui il avait du respect dans ce bas monde, ou dans cette famille, c’était sa mère.

- Sale traître, cracha un garçon lui ressemble fortement, comment oses-tu venir dans le harem de la famille alors que tu n’en es pas digne ?

Miskas n’attendit pas et abbatit son poing sur le nez de son frère, apprécia le craquement qui se fit entendre avant qu’il ne se retrouve attraper par deux autres de ses frères. Il sourit et les envoya au tapis les trois dans un geste de pur violence.

- Je viens chercher ma femme…

Mais il avait plus d’un frère détestant sa venue. Plus d’un frère qui profitait du harem de leur père pour se faire du bien au dépends de ses inconnues qui regardaient le combat entre l’effroi et la peur. Tout le monde savait que les fils du Tsar étaient des sauvages, des monstres, des connards obsédés.

*

Vilkas attrapa la main d’une femme habillé en bleu alors qu’elle restait entre la femme de blanc vêtue et les autres femmes du harem. Elle était là depuis si longtemps qu’elle savait maintenant qui était les bonnes à être lié et les mauvaises. Elle se pencha vers la nouvelle venue, à qui elle n’avait pas adressé la parole depuis son arrivé.

- Vous êtes la femme de Miskas ? demanda-t-elle si bas que seule Rosalia et la femme dont elle avait pris la main puisse l’entendre. Vous allez être sauvé. Mon fils est un homme d'honneur.
- Maman, fit la seconde, tu crois qu’il pourrait me sauver aussi ?

Vilkas regarda sa fille, Cadno. Comme son frère elle avait les cheveux d’un blond fade et le regard si doux. Elle n’avait pas encore été offert, ni acheté, ni utilisé, par son père… mais cela ne serait tarder. Toutes les filles y passaient. Elle avait bientôt quinze ans. Elle fit une pression sur sa main.

- Il faudra que tu ailles avec lui. Il ne peut rien faire si tu n’en fais pas le choix.
- Mais père …
- Ton père ne pourra rien si tu vas avec lui. Tu seras sur les Terres du chien fou. Il ne peut rien là-bas.

*

Il prit la tête d’un de ses frères et l’éclata contre le second avant que le corps des cinq se retrouve sur le sol, inconscient. Il passe par-dessus et se rapproche de Rosalia avant de mettre sa main contre sa joue pour lui donner de la chaleur.

- Rosalia, comment te sens-tu ? Parle-moi.

Il vérifia sa clavicule, heureux de n’y voir aucune marque. Il respira un peu. Ouf. Elle n’était pas marquée. Cependant, maintenant, elle savait ce qu’il avait toujours caché. Ou plutôt ce qu’il avait toujours évité de dire … Son père est le Tsar. Et tous les fils du Tsar sont connus pour être des brutaux barbares et obsédés. De mauvaises personnes. Il releva la tête vers sa mère qui tenait toujours la main de Cadno avant qu’elle ne lui tend. Il comprit. Il prit la main de sa sœur.

- On doit dégager, tu peux marcher ma chérie ?

 Atterrée, je les laisse me pousser dans ce qui semble être le fameux harem du tsar, les bras tremblants croisés sur ma poitrine. Je m'assis sur des marches. Il m'avait examiner comme une bête, et, retenue, je n'avais pu me défendre. Il ne m'avait pas écoutée à propos du bracelet car, nous n'avions pas scellé l'union. C'est là qu'il m'avait apprit. J'avais déjà eu un doute avec la ressemblance mais, il me le confirma: c'était son père. Miskas était l'un des fils du tsar.
Atterrée donc, je cherchais à assimiler cette information, alors que je me sentais humiliée par ce que je venais de subir. Je me sentais malade, le cœur au bord des lèvres. Miskas n'était pas comme ça... Il était doux. Le souvenir de la façon dont il m'avait consolé après qu'Alaric a choisi Arabella n'était pas un comportement de barbare, loin de là. De même, depuis que nous étions fiancés, il n'avait cessé de me faire la cour tel un gentleman.
"Hé... ça va ?"
Je relevai la tête, devant moi, une adolescente vêtue de bleu. J'essayai de chasser les émotions de mon visage, mais, je n'étais pas sûre d'avoir réussi au vu de l'inquiétude qui demeura sur son visage.
"Oui..." répondis-je finalement en me levant.
Elle lui ressemblait tellement, à Miskas. Serait-ce sa sœur ? J'étais totalement perdue dans cette révélation. Je la vis regarder mon bracelet avec curiosité. En regardant autour de moi, je pus constater que j'étais la seule à en avoir un. S'était-il permis cela, car j'étais la fiancée de son fils? Cela ne m'étonnerait pas vu sa réputation.  
"Je suis Cadno," se présenta-t-elle. "Et toi ?"
"Rosalia, enchantée." fis-je tandis que je la suivie vers une femme plus âgée, elle aussi drapée de bleu.
Mais, je n'eus pas le temps de discuter. Il arriva. Il était là, il était venu pour moi. Mais, mon sourire disparu aussitôt. Il fut attaqué d'abord par un homme, puis trois autres. Un cri m'échappa malgré moi:
"Miskas !"
Le combat commença, hargneusement, mais il dominait. Je comprenais mieux pourquoi il était surnommé "angry dog". Je ne l'avais jamais vu dans un tel état. Était-ce parce qu'il était inquiet pour moi ou puisqu'il avait des antécédents avec sa famille ? Je n'eus pas le temps d'y réfléchir davantage, car je fus happé par la conversation à mes côtés.
C'était donc bien sa sœur. Je lui pris doucement la main. Je ne voulais pas la laisser ici non plus.
Il sortit vainqueur du combat et, alors qu'il s'approchait de moi pour s'assurer que j'allais bien, je lui sautai dans les bras, tremblant d'anxiété:
" Miskas ! J'ai eu si peur !" fis-je en me calant contre lui pour la première fois depuis nos fiançailles.
J'avais vraiment eu peur pour lui, et, je pouvais sentir mon cœur battre contre ma poitrine. Je l'enlaçai en m'agrippant comme je pouvais. Mais, il fallait y aller, on ne pouvait pas trainer. Tenant aussi la main de Cadno, je répondis à sa question:
" Je peux marcher, je n'ai rien ne t'en fais pas."
Je réalisai désormais à quel point je tenais à lui, comme si le voile que la présence d'Alaric jetait venait de disparaitre.

Il la prise dans ses bras, enroula ses bras derrière elle pour la plaquer contre son corps. Elle était si frêle et si forte à la fois. Il avait toujours vu Rosalia … hé bien, comme une rose. Il n’était pas assez poète pour faire une comparaison moins, ou plus, flatteuse. Elle était une rose. Une rose parce qu’elle était fine et sans muscles, mais aussi pleine d’épine pour se défendre. Elle était belle et on pourrait la croire délicate, ce qu’elle était dans une certaine mesure, mais elle était aussi dangereuse. Là, cependant, il était dans ce moment où elle avait besoin de délicatesse. Elle avait besoin qu’on caresse ses pétales, pas qu’on les arrache. Qu’on approche son visage du sien et qu’on la caresse du bout du nez, pas qu’on la blesse. Il lui fallait la protéger. Il ne pouvait plus respirer quand elle n’était pas à proximité de lui, protéger dans son champ de vision, dans sa vie.

- Je suis désolé de ne pas être arrivé plus vite.

Bien qu’il n’aurait pas pu faire plus. Une fois le feu sur son poignet calmé, il était arrivé directement dans leur chalet pour comprendre ce qu’il s’était passé. Et il avait fallu un peu plus de temps pour accepter, et trouver un plan qui n’amène pas Alaric à tout faire brûler, et Melvin à éviter les morts. Cette solution, c’était lui au milieu de son pire cauchemar. Au milieu de certaines femmes qu’il avait blessé, parce qu’il n’en avait pas eu le choix. Pour être un homme, pour son père, il fallait en passer par la souffrance et la violence contre les femmes. Miskas l’avait fait. Il avait violenté des femmes en « prenant du plaisir ». Ce n’était pas tout à fait vrai. S’il avait véritablement dû le faire, il n’en avait trouvé aucun réconfort, aucune douceur, il n’avait pas aimé ce qu’il avait fait. Pas une fois.

- Alors, on se casse. Cadno, tu viens avec nous. On a un plan pour éviter de se faire attraper trop vite, mais il faudra me faire confiance. Maman … tu veux venir ?

La femme qui était sa mère sursauta quand il l’appela simplement « maman ». Les filles avaient le droit d’appeler leur mère ainsi, mais pas les garçons. Les garçons étaient arrachés pour être modelé à l’image de leur père. Ils étaient obligés. Les garçons n’appelaient pas leur mère « maman » car c’était leur montrer un respect dont elles n’avaient pas le droit. Elle sourit doucement, passe la main sur le visage de son fils et sourit.

- Partez, si je peux je vais le retenir.
- Merci.

Il aida Rosalia à se lever et se mit à courir vers l’extérieur du palais. Une fois arrivé dehors, au lieu de passer par l’entrée comme la logique, il bifurqua en tenant Rosalia par une main et sa sœur de l’autre pour arriver devant un bosquet. Il poussa l’arbre et les plantes pour se retrouver devant une falaise. Il se mit à faire un cri animal avant qu’une flèche n’arrive avec une vitesse fulgurante. Puis, il sort deux harnais de son sac. Il aurait dû en prendre plus. Il dit aux filles de le passer et harnache la corde qui était contre la flèche à un arbre. Avant de mettre une partie du harnais contre la corde et d’attraper sa sœur.

- Tu vas descendre. Tout en bas, il y a deux hommes, ils te réceptionneront. Ils sont des alliés, n’aie pas peur d’eux, on arrive juste après.
- Et toi ?
- Je serais derrière toi.

Il jette sa sœur dans le vide. La meilleure façon de partir du territoire du Tsar, c’est de le survoler. Et là, elle était en train de le descendre en tyrolienne improvisé, il se rapproche doucement de Rosalia.

- Melvin et Alaric sont en bas. Tout va bien se passer, je te le promets, fit-il en préparant comme pour sa sœur les protections sur la tyrolienne.

musique d'ambiance:

Il me cala davantage contre lui et je pouvais sentir la chaleur de son corps fusionner avec la mienne. Ainsi plaquée, j'étais pourtant loin de me sentir étouffée, c'était une sensation d'être... aimée ? L'instant se figea hors du temps: j'étais aimée. Pas repoussée comme une malpropre comme avait pu le faire avec moi. Il était là, non pas par devoir, mais par amour. Je me mordis la lèvre. Je pouvais le sentir depuis le jour où il m'avait consoler lorsque qu'Alaric avait choisit Arabella:  Il avait cette alchimie entre nous. Je regardai mon bracelet. Cette pierre verte inconnue au bataillon que je n'arrivais pas à aimer. Je n'étais pas la bonne pour lui, la Déesse avait rendu ça plutôt clair. Je retins un soupir. Je pouvais au moins prendre soin de lui jusqu'à ce qu'il trouve celle qui lui serait vraiment précieuse.
Ce fût sa voix qui me sortit de mes tristes pensées, et, il avait raison: on ne pouvait pas se permettre de rester là à se faire un câlin. Me ressaisissant, je me défis de l'étreinte de mon fiancé, juste à temps pour voir l'étrange expression de sa mère lorsqu'il l'appela "maman"... de la surprise ? De la tendresse ? Je ne sais pas... en tout cas, elle avait sursauté. Étrange.
Elle déclina la proposition de son fils et mon cœur se serrait: que subissait-elle ici ? À quel enfer l'abandonnait-on ? Un frisson me parcourut l'échine: rien que l'examen d'entrée pour cet endroit avait fait assez pour me marquer, même si j'allais bien, alors ces pauvres femmes… Je détournai le visage, pleine de culpabilité et courus derrière Miskas, ma main dans la sienne.
Arrivé devant un bosquet, il siffla. Une flèche fit se tendre un fil entre l'arbre à côté de nous et un lieu inconnu, probablement — et je l'espérais – hors territoire. La pauvre Cadno était hors d'haleine et fût la première à enfiler un harnais pour un tour de tyrolienne improvisé. J'attendis patiemment en jetant des coups d'œil anxieux derrière moi: j'avais l'impression que nos ennemis allaient nous tomber dessus d'une minute à l'autre.
Il m'enfila ensuite le harnais en m'expliquant que nos amis — enfin, les siens - étaient en bas, je me lassai faire tout en regardant toujours en arrière comme je pouvais. Et réalisa que le sac dans son dos était vide. Il n'y avait pas d'autres harnais !
"Miskas, où est ton putain de harnais ?"
La panique me saisit, faisant se nouer mon estomac. Des aboiements féroces de chiens pouvaient commencer à se faire entendre derrière nous.
"Miskas, j'irai pas, pas sans toi !"
Mais ce petit bâtard me poussa le vide. Un cri de surprise sorti de ma bouche tout le long du trajet. Ce fût Alaric qui me réceptionna.
"Non, Miskas ! Lâche-moi Alaric ! Je dois le rejoindre ! "
Ce connard me tenait fermement, m'empêchant de partir, je me débâtis comme un beau diable, mordant, griffant, tapant, injuriant.
Si je n'étais pas là, qui prendrait soin de lui ?

Bien sûr, que Rosalia allait argumenter. S’il avait pu jeter sa sœur dans le vide sans trop de soucis… Rosalia argumentait. Oui… Bon. Il n’avait pas prévu de devoir kidnapper sa sœur … (puisqu’aux yeux de tout le monde, il venait de prendre une possession à son père … Une fille en plus … Donc… C’était un kidnapping). Il n’avait donc pas prévu plus de harnais. Logique. Pas le temps. Bref. Il la pousse dans le vide. Parce qu’ils n’avaient pas le temps de débattre et ça même si elle devait lui faire la gueule pendant des années. Bon. Il attend d’être sûr qu’elle avait finit sa descente avant de réfléchir à la suite. Il avait bien une idée … mais ça allait douiller sévère en arrivant.

Alaric attrapa d’abord l’inconnu. Melvin comme lui s’attendait à Rosalia pas à … elle. Mais ok. Passons. Il donnerait cette femme à un de ses soldats (//On doit faire leur histoire si tu te souviens niark niark) pour qu’il puisse l’aider à se faire à sa nouvelle vie dans sa meute. Ouais. Il était comme ça Alaric. Il ne se posait pas plus de question. Quand Rosalia arriva, il dû mettre toute sa force pour la tenir. Elle était forte. Melvin releva un sourcil avant de dire à tout le monde de se taire. Il y avait une sirène de bataille… Gordon était le genre de personne qui aimait les choses traditionnelles. Et la sirène était un corps.

- On doit partir. Melvin.

Il donne la démone à Melvin qui la fou dans la voiture en la tenant fermement. Cadno aussi se mit à se débattre quand elle comprit qu’ils allaient laisser son frère. Alaric roulait vite pour rejoindre l’intérieur de ses terres.

- Il nous rejoindra. Il est le second lieutenant. Il est plus fort que ce que vous pensez.

Il entendait les grognements de colère et les mots de Cadno (aussi de Rosalia ?) avant qu’il ne grogne à son tour.

- Si on retourne le chercher, il sera obligé de nous sauver le cul à nouveau. On le mettra en danger, alors la ferme et fait lui confiance, rugit-il avec toute l’autorité dont il pouvait faire preuve à Cadno avant de lâcher un regard vers Rosalia, faites lui confiance bordel.

Melvin n’avait pas parlé. Il appréhendait aussi cette histoire … mais il faisait confiance… Juste … Il n’était pas certain parce que c’était un ami qu’il avait laissé sur le carreau. Alaric prit le temps de passer pour faire un détour, évitant ainsi de rendre plus évident s’il en ai le chemin vers sa maison. Arrivé devant la maison mère, Alaric ouvre la porte alors qu’une odeur de sang se fait sentir dans le jardin. Une odeur très prononcé de sang. Miskas attendait sur les marches alors qu’Alma était en train de le gronder sur le fait qu’il refuse de se faire soigner. Il était sous forme de chien. Il était un labrador blond. Imposant. La gueule en sang.

- Cet imbécile a fait une tyrolienne avec ses dents, puis s’est cassé une patte en tombant et à courir à travers le chemin pour revenir le plus vite possible, expliqua Alma alors que Miskas bomba son torse poilu.

Et ouais. Il est trop fort. On ne peut pas test. Il a apprit toutes les manières possibles et inimaginable de s’enfuir de la meute de son père. Celle-ci en faisait parti. Il avait donc frotter ses dents et ses mâchoires contre le fils de la tyrolienne, ce qui avait brûlé et fait mal… mais il survivrait. Il s’approche de Rosalia, plein de sang alors qu’Alma critique encore le fait qu’il refuse de se faire soigner, avant de poser sa tête sur ses pieds. Elle est là. Il peut se faire soigner maintenant qu’il est sûr qu’elle est bien là. Il fit un soupire. Et il s’endort comme ça.