La situation Sarah Crewe a toujours pensé que sa mère était morte à sa naissance ou peu après. Elle est élevée depuis ses sept ans dans un pensionnat pour jeunes filles à Londres. Elle a appris il y a quelques mois que son père est mort, ruiné. Depuis, elle est reléguée au rang de domestique et dort au grenier. Aujourd'hui, elle doit faire le ménage de fond en comble dans la pension car celle-ci attend des invités importants. C'est ainsi qu'elle se retrouve dans une partie de l'édifice où elle n'a jamais mis les pieds et fait une rencontre pour le moins inattendue.
J'ai 11 ans et je vis à Londres, Angleterre, au pensionnat pour jeunes filles de Miss Mangin. Dans la vie, je suis domestique et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien. Je suis née aux Indes britanniques. Mon père m’a toujours dit que ma mère était morte peu après ma naissance et je ne l’ai donc pas connue. Elle parlait le français et souhaitait que je maîtrise cette langue. Alors, papa a fait en sorte que je l’apprenne. Lorsque j’avais sept ans, comme toutes les petites filles de bonnes familles indiennes, je suis partie à Londres pour y être placée dans un pensionnat pour jeunes filles qui avait été recommandé à papa. La séparation avec lui a été difficile pour nous deux, mais nous avions alors la conviction que nous nous reverrions. Mais, papa est mort en ayant perdu toute sa fortune et Miss Mangin m’a gardée par charité. En échange, elle me demande d’entretenir la pension.
Sarah avait donc intégré la pension d’Amélia Mangin lorsqu’elle avait sept ans. Son père étant fortuné, on lui avait donné la meilleure chambre, elle disposait de son attelage particulier… Et elle avait avec elle une poupée offerte par son père, Emily ainsi que la photo du capitaine Ralph Crewe. Si la séparation avait été déchirante, c’était l’espoir de revoir son père qui avait fait tenir l’enfant. Très vite et malgré l’hostilité et la jalousie d’une de ses camarades, Sarah avait su se faire des amis. Et la vie avait suivi son cours. Quelques temps avant son onzième anniversaire, elle avait appris que Ralph possédait désormais une mine de diamants avec un ami à lui. De sorte que le prestige de l’enfant à l’école s’en était retrouvé renforcé. Mais, elle, tout en continuant à se comporter telle une « princesse », du moins selon l’image qu’elle en avait -, elle avait néanmoins gardé toute sa modestie. Puis, le jour de son onzième anniversaire, elle avait été arrachée à sa fête pour apprendre que son père était mort, la laissant sans le sou. La directrice du pensionnat avait daigné la garder, lui attribuant un grenier pour chambre et moyennant l’accomplissement de tâches ménagères. De princesse aux diamants, Sarah se retrouvait reléguée au rang de simple domestique. Elle ne put garder avec elle que la photo de son père, Emily – en bataillant pour cela - et une robe noire trop petite pour elle
Cela faisait à présent quelques mois que Sarah trimait du matin au soir, n’en faisant jamais assez, privée de repas à la première imperfection. Malgré son profond chagrin, malgré les maltraitances dont elle faisait l’objet, l’enfant gardait la tête haute. Ce jour-là, on lui annonça que non seulement il faudrait nettoyer toutes les chambres, récurer les cheminées, allumer des feux, aider en cuisine… Enfin, tout ce qu’elle faisait habituellement, mais qu’en plus, il faudrait faire le ménage dans le pensionnat de fond en comble afin que tout parut à son avantage, brillant comme un sou neuf. C’est que le lendemain, miss Mangin devait recevoir des invités de prestige et elle voulait montrer l’établissement sous son meilleur jour. C’est ainsi que Sarah se retrouva finalement dans une aile du bâtiment qu’elle n’avait encore jamais vue, ni en tant qu’élève ni en tant que bonne à tout faire. Elle entra dans une pièce où se tenait une femme qu’elle ne connaissait pas encore. Elle savait qu’elle n’était pas censée à adresser la parole à qui que ce fût sauf si on la sollicitait, mais la directrice n’en saurait rien, n’est-ce pas si elle saluait juste poliment la dame ?
« Bonjour, madame » fit l’enfant, accompagnant la salutation d’une petite révérence.
Puis, elle s’agenouilla auprès de l’âtre pour s’occuper de cette cheminée, avant de nettoyer toute la pièce.
Ayant été privée de plusieurs repas – car on lui en demandait beaucoup plus qu’elle ne pouvait en faire et qu’on n’était jamais satisfait de son travail -, son amaigrissement se voyait jusque son visage.
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Kathleen
Mer 29 Mar - 23:29
Catherine Crewe
J'ai 35 ans et je vis à Londres, Angleterre, au pensionnat pour jeunes filles de Miss Mangin. Dans la vie, je suis malade et je m'en sors sans progrès. Sinon, grâce à ma malchance, je suis veuve et je le vis plutôt mal d'autant que je l'ignore. Catherine est née benjamine d'une famille de trois enfants. Bébé, elle a attiré l'attention d'une tante à la mort de ses parents qui n'a pas voulu de ses soeurs. Cette tante s'était fait des ennemis. Catherine avait réussi à s'en sortir, se marier et avoir des enfants quand ces hommes l'ont retrouvée.
Blessée, souffrant de langueur, elle a été recueillie à la pension par ses soeurs et vit protégée par elles, loin de cette famille dont elle n'a même pas osé leur parler.
Catherine avait parfois l’impression que sa vie était finie, qu’elle n’était ni morte ni vive, toujours coincée dans un entredeux, à l’écart de tout. Elle avait vécu autrefois, le monde lui était apparu sous un jour nouveau, et puis le sort lui avait tragiquement pris tout ce qu’elle avait. Elle avait de la chance de s’en être sortie indemne. Ceux qui avaient essayé de la faire plier n’avait réussi qu’à torpiller chez elle toute envie de vivre, qu’à lui donner cette langueur qui la faisaient mourir à petit feu. Mais ses sœurs tenaient à ce qu’elle reste en vie, alors elle le faisait. Pour elles.
Elles avaient été séparées. Quand leurs parents étaient morts, Gertrude et Amelia avaient été emmenées de leur côté et elle, si petite et si innocente, avait été confiée à une tante. Elle était un bébé mignon, elle attirait les regards. Gertrude avait dû trimer pour survivre, pour se construire une vie, et elle avait triomphé. Elle possédait cette pension pour jeunes filles où Catherine l’avait retrouvée à l’âge adulte. Mais elles n’avaient pas grand-chose à se dire. Seule l’amour qu’elles éprouvaient les unes pour les autres leur avaient donné envie de garder un certain contact. Des lettres. Elle n’était jamais entrée dans les détails avec son époux.
Malheureusement, Catherine avait un passé. La tante qui l’avait adoptée, qui était suffisamment égoïste pour garder un bébé de deux ans et non les trois sœurs ensemble, avait fait d’autres erreurs dans sa vie. Quand Catherine avait réussi à trouver Ralph, elle était partie aux Indes avec lui, elle avait eu sa petite fille. Elle pensait que tout cela était derrière elle. Et puis sa tante était morte, il avait fallu rentrer en France, régler des papiers. Ils étaient là. Ceux auprès de qui sa tante avait contracté tellement de dettes. Elle avait réussi à leur échapper, du moins le croyait-elle, mais ils l’avaient pourchassée, jusqu’à Londres. Blessée, épuisée par les nuits qu’elle avait dû passer à se cacher dans la rue, elle était arrivée à la pension.
Elle ne pouvait pas retourner auprès de Ralph. Elle ne pouvait mettre son époux et sa petite princesse en péril. Mais Gertrude comprit. L’idée qu’on ait touché à sa sœur la révoltait. Elle n’avait pas beaucoup d’empathie, de manière générale, mais elle en avait pour sa famille. La jeune femme, touchée par la langueur, et ne parvenant pas complètement à se remettre des conséquences de ce qu’elle venait de vivre, avait été installée à l’écart, quelque part dans la pension. Et elle ne voyait personne, à part Gertrude et Amelia. Elle savait que rien ne pouvait la soigner, qu’elle était condamnée dans cette demi-vie. Elle espérait seulement que sa famille était en sécurité. Aux Indes.
Une jeune fille entra dans la pièce, qu’elle ne connaissait pas. C’était la première fois qu’une employée de la pension osait entrer dans cette pièce. Elle ne savait pas si ses sœurs l’avaient interdit ou si elle avait seulement été placée fortement à l’écart, mais c’était ainsi. Elle se demanda ce que cette personne venait faire et cela l’intrigua assez pour que ses yeux dépassent du drap et qu’elle la regarde. C’était une enfant, maigre et fatiguée. Ce n’était donc pas une employée. Elle ne put retenir une question de surprise.