Univers fétiche : Réel - Disney - Fantasy - Surnaturel - Mythologie
Préférence de jeu : Femme
Cheval de Troie
Dim 8 Déc - 19:22
Milo Evans
J'ai 19 ans et je vis à Dallas. Dans la vie, je suis pas grand chose et aussi un peu de tout. Je suis célibataire et je m'en sors plutôt bien jusqu'à ce qu'un taré décide d'entrer dans ma vie.
Milo a grandi dans les foyers d'accueils. Elle a été retrouvée devant une église quand elle était un bébé, les sœurs de l'église voulaient la garder mais les services sociaux sont rapidement venus récupérer le nourrisson. Trimballée d'une ville à l'autre, d'un foyer tout aussi merdique que le précédent, c'est à quinze ans que Milo décida qu'il était temps pour elle de prendre sa vie en main. Quitte à vivre l'enfer, autant qu'elle choisisse celui dans lequel elle voudrait vivre. C'est donc naturellement qu'elle s'est tournée vers la rue et bien qu'elle y ait connu des galères, elle y trouva aussi ce qui se rapprocha le plus pour elle d'une famille. Seulement, le jour où Milo va disparaitre, personne ne va la chercher, ceux qu'elle considérait comme sa famille, se diront qu'elle a simplement dû partir pour de nouvelles aventures... Entre les mains de ce taré, Milo ne sait pas ce qui l'attend, si elle va s'en sortir, pourquoi est-ce qu'il lui veut du mal ? Toutes ces questions qui resteront sans réponse et qui lui feront remettre en doute son envie de s'en sortir. Après tout, peut-être a-t-elle mérité tout ce qui lui arrive ?
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Finalement l'inconnu finit par m'écouter. Je renifle pour essayer de refouler mes larmes quand je le vois se lever. Je le suis du regard, ne pouvant faire que cela. Il fouille dans ses affaires puis revient très vite vers moi avec un petit kit de couture qu'il laisse tomber sur mes genoux. J'écarquille les yeux, ne pensant vraiment pas que ça allait marcher ! Mon cœur tambourine contre ma poitrine, mais j'essaye de rester calme, il ne faut qu'il voie que je manigance quelque chose sinon il ne me détachera pas.
"Il faut que tu me détaches au moins les mains..."
Dis-je d'une voix tranquille qui se voulait confiante, mais je pense qu'elle était plus tremblante qu'autre chose. Finalement, après un instant d'hésitation, il finit par me détacher les mains pour pouvoir me les attacher par devant. Ce n'est pas complètement ce que je voulais, mais c'est toujours mieux que rien. Avec les mains devant, je peux faire déjà bien plus de chose donc l'espoir n'est pas encore perdu. Je respire calmement pour tenter de m'apaiser et de garder la tête froide.
Il s'assoit en face de moi, pas trop loin et ne cesse d'observer mes mains. Je pense qu'il me met au défi de réparer son t-shirt comme je lui ai promis. Merde. Je dois avouer que je ne suis pas du tout douée dans ça, c'est pas comme si j'avais eu une mère pour m'apprendre ou que j'avais déjà eu mon propre kit de couture un jour... Pourtant, je tente de faire de mon mieux. Je sélectionne un fil d'une couleur qui se rapproche le plus de son haut. Je l'insère dans l'aiguille et commence mon ouvrage.
Nous échangeons quelques mots et retiens bien tout ce qu'il me dit dans un coin de ma tête. Je profite du fait qu'il ait envie de parler pour lui demander où est-ce que nous sommes. Je suis surprise et écarquille les yeux quand il me dit avoir trente ans… Alors que j'ai l'impression d'avoir un enfant en face de moi...
"Trente ans ! Moi, j'en ai bientôt vingt. T'es sacrément vieux en fait ! C'est pas un t-shirt que je devrais te donner, mais une canne !" Tentais-je de plaisanter pour voir si ça pouvait le dérider un peu. Il m'avoua qu'il m'appréciait et je ne savais pas vraiment que faire de cette information. Était-elle sincère ? Ou est-ce qu'il m'avait dit ça comme ça, sur l'instant T, mais que ça ne l'empêcherait pas de me jeter en pâture aux cochons s'il le fallait ? Au moins, il me confirma qu'on était toujours près de Dallas et ça, ce fut un soulagement. "D'accord, merci." Je continue de coudre puis je relève la tête. "Tu n'es jamais allé plus loin que Dallas ? Sérieux ?" En trente ans d'existence, comment c'était possible ? Même moi en faisant du stop, j'avais pu au moins faire toute la côte ouest… "On est seulement qu'à quelques heures de voiture de la Louisiane, me dit pas que t'as jamais fêté Mardi Gras en Louisiane ?" En même temps, vu la vie qu'il a l'air de mener, est-ce qu'il est allé à l'école au moins… Je suppose que oui. Enfin, j'en sais rien, je suppose qu'il sait lire et écrire, mais en réalité je n'en sais rien du tout... "Tu sais quoi, un jour moi, je t'y emmènerais. On fêtera Mardi Gras à Baton-Rouge et tu m'en diras des nouvelles, d'accord ?"
Encore une fois, je tente de lui offrir mon plus beau sourire. Ce n'est pas facile de coudre avec les mains liées mais… Je me suis dit que si je lui demandais de me détacher, il pourrait croire que je tente quelque chose et je n'aurais plus aucune chance de gagner sa confiance. Non. Je ne dois pas me précipiter. Je dois prendre mon temps et y aller petit à petit si je veux avoir une réelle chance de me sortir d'ici. Si je fonce tête baissée et qu'il prise tous mes espoirs alors quoi ? Peut-être que cette fois, il ne me laissera plus l'occasion de m'enfuir et se débarrassera de moi une bonne fois pour toutes ! Je déglutis à cette idée et d'une main tremblante, je continue de m'activer sur le t-shirt. De nouveau, il me pose tout un tas de questions.
"Je....Je..." Ne voulant pas que mes réponses le replongent dans une crise d'hystérie, je préfère éluder certaines de ses questions. "Je ne suis pas ton ennemie en tout cas. Je peux te jurer que je ne te veux aucun mal." C'est dingue de devoir dire ça à celui qui m'a enlevé ! Je suis retenue dans une grange contre ma volonté dans l'attente de, je ne sais quoi et c'est moi qui me retrouve à devoir ménager les sentiments de mon ravisseur....... Si ça, c'est pas le multivers alors, je ne sais vraiment pas ce que c'est ! "He he, doucement, calme-toi !" Dis-je d'une voix douce, presque chantante. "Doucement.... Voilà. C'est très bien, tu sais, je suis très contente que tu aies réussi à les bloquer. Ce n'est pas grave si elles ne sont pas contentes, moi je le suis. Hé ! Regarde-moi, regarde-moi.... Je suis très contente." Je souris pour accompagner mes paroles. "Grace à ça, on n'a pu faire connaissance... D'ai...d'ailleurs, je m'appelle Milo...E...Est-ce que c'est toi...Celian ?" Ok là, je prenais un gros risque. C'était un nom que j'avais entendu quand celui aux yeux mauvais était là tout à l'heure. Mais je ne sais pas qui est qui et malheureusement, il ne m'a pas fourni son guide d'instruction en arrivant ici !
Mon œuvre était vraiment moche, y'a pas à dire. Mais j'ai vraiment fait de mon mieux, même quand je me plantais l'aiguille dans les doigts, je continuais de coudre sans me plaindre. Je pense qu'une partie de moi avait vraiment envie de le raccommoder pour qu'il ne souffre pas...
"Je suis désolée… C'est tout ce que j'ai pu faire et ce n'est vraiment pas beau… Est-ce que ta maman va se mettre en colère ?"
Je le regarde tristement. J'ai vraiment de la peine pour lui. Autant, je ne sais pas quoi penser de ses autres personnalités, autant celle-là… je dois dire que je l'aime bien. Je ne sais pas pourquoi, mais elle est particulièrement attachante. Peut-être parce qu'il est la personnalité d'origine ? Je ne sais pas... Tout ce que je sais, c'est que je dois pas laisser mon affection pour lui me détourner de mon but qui est de m'échapper d'ici et de rentrer chez moi. Même si..... Je vais devoir me faire violence pour ne pas regarder en arrière cet homme détruit que je laisserai derrière moi...
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Nemo
Mer 18 Déc - 14:31
Celian Lemke
30 ans Sans emploi, atteint d’un trouble dissociatif de l’identité Dallas, USA Vit chez sa mère et son beau-père violent
Elle semble surprise lorsque je lui annonce ne jamais être allé hors de la ville. Si elle savait le peu de fois que je suis sorti de la propriété de ma mère, peut-être serait-elle encore plus surprise. Mais pour moi, tout ça, c’est normal, j’ai toujours vécu ainsi. Je ne connais pas grand-chose d’autre à part la maison et cette grange. Je hausse les épaules en attrapant un gravier au sol que je fais rouler à répétition sous la pulpe de mes doigts.
- Bah non, jamais.
Mardi Gras ? Je fronce les sourcils en tournant la tête, comme pour réfléchir intensément. Mardi Gras, c’est peut-être un genre de fête qui se déroule un mardi pendant laquelle toutes les personnes en surpoids gagnent un prix ? Mh… Ça m’a l’air assez problématique comme fête, je ne suis pas certain d’avoir envie d’y aller…
Puis, la détresse m’envahit à nouveau alors que je lui demande d’où elle vient et qui elle est. Les larmes dans mes yeux menacent de s’évader à tout instant mais elle ne semble pas vouloir me voir pleurer. Je me calme et calque mes respirations sur les siennes, écoutant avec ardeur chaque mot qui sort de sa bouche. Je peine à la regarder quand elle me le demande, mais je le fais, et découvre ses yeux, infiniment tristes et plein de peur. Est-ce de ma faute ? Elle n’est peut-être pas contente d’être ici. Elle me parle comme si j’étais un enfant, comme tout à l’heure, mais cette fois je ne réplique pas. Ça m’apaise, ça me fait du bien. J’aimerais bien être un enfant.
- Comment tu connais mon prénom ? Je te l’ai dit ? demandé-je, soupçonneux.
Mais mon attention s’emporte sur autre chose alors qu’elle me tend son travail. J’en oublie totalement le fait qu’elle connaisse mon prénom sans que je lui ai dit. Car je sais bien que je ne lui ai pas dit. Je ne suis pas fou. Je prends le reste du t-shirt et l’enfile. Le morceau presque entièrement déchiré est cousu sur l’autre et, de loin, on y voit presque que du feu ! Je lui souris, fier de ce qu’elle a fait. Je hausse à nouveau les épaules sans quitter mon sourire.
- Oh oui, elle va pas être contente. Mais c’est pas grave, j’ai l’habitude. Et puis moi j’suis content, j’ai un t-shirt tout neuf maintenant.
Je me lève et m’approche du miroir fendu accroché au mur, au-dessus d’un lavabo miteux. Je me contemple les mains sur les hanches puis me retourne vers Milo en lui offrant un magnifique pouce en l’air. J’aime bien passer du temps avec Milo. Je crois qu’elle va devenir ma nouvelle amie. Mais c’est triste de rester attachée comme ça, j’aimerais bien la détacher… Pourtant, tout à l’heure lorsque j’ai essayé de la libérer de ses liens, une voix soutenue et grave a réussi à percer ma carapace. Il m’a forcé à l’attacher à nouveau en avant. Il m’a fait très peur, alors je n’ai rien fait et je n’ai rien dit. Mais si c’est mon amie maintenant, peut-être que je devrais lui en parler ?
Je m’assois à nouveau en tailleur devant elle, à une distance raisonnable, puis fronce les sourcils d’incompréhension.
- Dis, c’est quoi Mardi Gras ? Et c’est quoi Baton-Rouge ? Je suis pas sûr d’être assez gros pour y aller. Et toi non plus, d’ailleurs, dis-je la mine boudeuse. Et maman ne me laissera pas sortir comme ça. C’est pas facile de partir tu sais, des fois j’y arrive, mais quand je reviens c’est…
Je ne parviens même pas à finir ma phrase, ne trouvant pas de mot adéquat. Le pire dans tout ça c’est que je ne me souviens jamais d’être parti, comme si je me prenais des remontrances pour rien. Mais quand elle me dit que je suis parti avec la voiture comme un voleur, c’est qu’elle doit dire la vérité.
- Milo, tu veux bien rester un peu avec moi ? Je voudrais bien te détacher mais j’y arrive pas. Je… Euh… Pour la première fois depuis que je l’ai trouvé éveillée dans ma grange, j’ai peur qu’elle me prenne pour un fou. Les Voix. Elles me font peur. Et elles me disent qu’il faut pas que je te libère. Tu sais pourquoi ?
Ne comprenant strictement rien à la situation, ma question est on-ne-peut-plus sincère. Dans mon esprit, tout au fond, les soupirs et les râles fusent. Apparemment, quoi que je fasse, personne n’est jamais content.
@ Nemo
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Cheval de Troie
Jeu 2 Jan - 14:51
Milo Evans
J'ai 19 ans et je vis à Dallas. Dans la vie, je suis pas grand chose et aussi un peu de tout. Je suis célibataire et je m'en sors plutôt bien jusqu'à ce qu'un taré décide d'entrer dans ma vie.
Milo a grandi dans les foyers d'accueils. Elle a été retrouvée devant une église quand elle était un bébé, les sœurs de l'église voulaient la garder mais les services sociaux sont rapidement venus récupérer le nourrisson. Trimballée d'une ville à l'autre, d'un foyer tout aussi merdique que le précédent, c'est à quinze ans que Milo décida qu'il était temps pour elle de prendre sa vie en main. Quitte à vivre l'enfer, autant qu'elle choisisse celui dans lequel elle voudrait vivre. C'est donc naturellement qu'elle s'est tournée vers la rue et bien qu'elle y ait connu des galères, elle y trouva aussi ce qui se rapprocha le plus pour elle d'une famille. Seulement, le jour où Milo va disparaitre, personne ne va la chercher, ceux qu'elle considérait comme sa famille, se diront qu'elle a simplement dû partir pour de nouvelles aventures... Entre les mains de ce taré, Milo ne sait pas ce qui l'attend, si elle va s'en sortir, pourquoi est-ce qu'il lui veut du mal ? Toutes ces questions qui resteront sans réponse et qui lui feront remettre en doute son envie de s'en sortir. Après tout, peut-être a-t-elle mérité tout ce qui lui arrive ?
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Il me confirme une nouvelle fois qu'il n'est jamais allé plus loin que la ville… Wouah. Et dire que je pensais que ma vie était pourrie. Ouais ok, je sais bien qu'il y a toujours pire, je sais bien que le plus important, c'est la santé, bla bla bla. Sauf que faut pas oublier que les êtres humains sont surtout des putains d'égoïstes ! Donc ouais, je sais que les ouïgours doivent en baver plus que nous, mais perso, là tout de suite, j'ai l'impression qu'il y a personne qui a une vie plus merdique que la nôtre ! Et j'emmerde ceux qui me diront "oui, mais les enfants qui meurent de faim bla bla bla" rien à foutre !
Finalement, je pensais qu'il serait au pire surpris que je connaisse son nom, mais il en réalité, il en fut presque terrifié. Je me suis alors demandé si je n'avais pas fait une gaffe en lui demandant son nom... J'aurais peut-être dû attendre qu'il me le dise ?!.... De toute façon ce qui est fait est fait… Donc autant essayer de sauver les meubles.
"Oui.... d'une certaine façon, tu me l'as dit."
Ce qui n'est pas totalement faux. C'est Personnalité n°2 ? 3 ? 4 ? peu importe, qui l'a dit. Je n'ai eu qu'à fait des suppositions, c'est tout. Mais va expliquer ça à un adulte de trente ans qui pleure comme un bébé pour un t-shirt déchiré… Surtout quand l'adulte en question a trop de lumière à tous les étages...
Dieu merci, son histoire de prénom était devenue le cadet de ses soucis. Comme tout bon gamin dopé au sucre, son attention ne reste pas focalisée sur quelque chose bien longtemps. Il s'est donc levé pour essayer son t-shirt et s'admirer dans… Ce qui doit sans doute lui servir de miroir. Je ne sais pas pourquoi je le juge alors que c'est à peine si je vis dans un endroit mieux que celui-là. Après ça, il finit par prendre la pose devant le miroir et j'arrête d'être cette créature aigrie et médisante que je me suis évertuée à être pendant toutes ces années. Pour une fois, j'affichais un sourire enfantin vraiment sincère. J'étais contente de le voir si heureux de ce petit bout de tissus à peine bon à jeter à la poubelle… Durant quelques secondes, j'ai oublié que ma vie pouvait s'arrêter à n'importe quel moment. J'ai oublié où je me trouvais. J'avais simplement un peu de baume au cœur en voyant un être aussi détruit que moi, sourire d'une joie sincère…
D'ordinaire, je lui aurais sans doute lancé un pic parce que c'est comme ça que je fonctionne. Comme je ne suis pas heureuse, je fais tout ce que je peux pour détruire le bonheur des autres. C'est stupide et immature comme réaction. Je sais. Mais je ne suis pas le nouveau Messi. Je ne pense pas que l'univers attende de moi que je devienne une meilleure personne dans le but d'apporter de nouveaux enseignements au monde dans le but de le rendre meilleur. Non. Je ne suis qu'une pauvre orpheline (et encore, je ne sais même pas si mes parents sont réellement morts ou non) qui se contente de propager de la souffrance et de la colère parce que ce sont les sentiments qui m'ont bercé durant toute mon enfance. Alors désolée l'univers si tu avais d'autre projet pour moi ! BREF ! Tout ça pour dire que POUR UNE FOIS, je ne lui ai pas lancé de pic, bien au contraire, je me suis surprise à dire :
"Mais c'est que tu es tout beau comme ça !"
Dis-je avec entrain. ... .... ... Avec ENTRAIN… Eurk. Bref. Visiblement ce qu'on dit est vrai, quand il est question de survie, on peut se découvrir des compétences cachées. ... ... ... Personnellement, je ne savais pas que ma voix était capable d'entrer dans les aigus. La joie, l'entrain et l'excitation ne sont pas des sentiments qui se reflètent dans ma voix généralement.
Mais bon, comme visiblement, il se trouve être dans le même bateau que moi. Celian finit par reprendre une mine grave et sérieuse avant de s'asseoir en tailleur face à moi. Comme quoi, ces sentiments heureux ne sont pas faits pour nous. Ils ne font que passer, nous donner un aperçu de ce qu'ils sont puis ils s'en vont sans se retourner, nous laissant là... Est-ce parce qu'on ne mérite pas d'être heureux ? Encore, moi, je sais pourquoi je ne le mérite pas, mais lui... C'est quoi la raison ? Pourquoi le bonheur ne veut pas de lui ?...
J'arque un sourcil quand il dit ne pas être assez gros pour Mardi Gras.... Sur le coup, je ne comprends pas tout de suite...
"Quoi ?! Je... Pourquoi tu dis..." Puis ça y est, l'ampoule s'est allumée et j'ai explosé de rire. Ok ! Il n'est pas assez gros pour Mardi Gras ! "Hahaha ! Mais non ! C'est le nom d'un évènement ! T'as pas besoin d'être gros pour y aller, je te rassure ! Par contre, tu risques effectivement de l'être en repartant ! Et Bâton-Rouge, c'est une ville, tu verras, elle est fantastique ! Il y a de la musique et de la nourriture partout !" Je rigole encore puis je parviens à me calmer quand il commence à me parler de sa mère. Comme je le disais, le bonheur ne fait que passer, alors je reprends vite mon sérieux. "J'imagine…" Je connais ce genre de parents, j'en ai eu dans mes foyers d'accueils… C'est pour ça que je me suis barrée. Mais je suppose que c'est plus facile de le faire en ville qu'au fin fond de la campagne... "Et si.... On ne revenait pas ?"
Milo...T'es pas sérieuse..... Tu…T'es en train de lui faire un faux espoir… Tu ne peux quand même pas partir avec lui ?! Dès que tu le pourras, il faudra que tu te tires le plus loin possible de lui ! Parce que Celian est peut-être sympa, mais ce n'est pas le cas de tous ses colocs ! Alors pas la peine de s'encombrer d'un boulet...... Faudra le laisser ici..... Je sais que c'est horrible, mais faut penser à soi d'abord. C'est ça la loi de la rue.
Je me mordille la lèvre, une partie de moi savait très bien ce que je devais faire. Mais une autre partie de moi. Peut-être celle qui commençait à avoir de la peine pour cet homme, se demandait si j'étais vraiment en train de lui faire un faux espoir ?! Peut-être que c'est possible… Peut-être qu'on pourra réellement partir tous les deux… Et pour faire quoi ?! Pour aller où ?! Pour vivre comment ?! Et s'il te tue en chemin ?! Pour X ou Y raison ?! Je sais que ce sont des possibilités à ne pas négliger. Mais je crois qu'en fait, je suis juste en train de perdre la raison. Je n'ai pas mangé ni bu quoi que ce soit depuis plus de vingt-quatre heures. Mais ça... Ce n'est pas le pire. Je suis gentille et lucide parce que je ne suis pas encore en manque… Je pense que demain, déjà, il aura en face de lui une Milo bien différente…
Et tandis que je suis en train de me torturer l'esprit en luttant contre les différentes parties de moi-même pour savoir qu'elle serait la meilleure façon de faire... Celian finit par me sortir de mes pensées avec une voix pleine de détresse... Je plante mon regard intensément dans le sien. Pas de toutes, c'était encore Celian. Je ne l'avais encore jamais entendu parler de manière si.... Normal. Pour une fois, il ne paraissait pas être un enfant apeuré dans le corps d'un adulte. Il avait juste l'air d'un adulte apeuré. Ce qui est déjà un peu mieux. Finalement, je m'approche un peu de lui sur les genoux et lui prends une main dans les miennes. Je lui caresse doucement la peau avec mes pouces et je lui souris tendrement et sincèrement. Ou du moins, j'essaye.
"Je resterai avec toi…" Je m'approche encore un peu, lentement, pour finalement prendre son visage entre mes mains liées. ".... Mais on ne restera pas ici. D'accord. On s'en ira, tous les deux. Je te le promets." Milo.... Non.... Oh la ferme. On sortira d'ici ! Ni lui, ni moi n'avons mérité ce qui nous arrive alors, oui, je nous ferais sortir d'ici ! Je caresse ses joues avec mes pouces sans le lâcher du regard. "C'est parce qu'elles ne me font pas confiance. Mais ne t'inquiète pas, tu n'as pas de raison d'avoir peur maintenant. Je suis là et je te protègerai." Si je le pouvais, je t'en collerais une… J'ignore la voix dans ma tête et j'offre un petit sourire à Celian. Après tout, une partie de moi le pense vraiment.... Peut être que je lui dis simplement ce que j'aurais voulu entendre quand j'avais peur qu'on me fasse du mal ?!... "Mais le plus important, c'est toi, est-ce que tu me fais confiance ?"
S'il me fait confiance, peut-être qu'il arrivera à prendre le dessus sur ses voix et à me détacher. Ça serait déjà une bonne chose de faite… Ensuite, on aura plus qu'à se tirer d'ici ! Facile, non ?