La nuit tombe doucement et tout ce qu'Aline a trouvé, c'est une branche qu'elle garde au cas où il faudrait assommer quelqu'un. Cette arme médiocre est sûrement mieux que rien, du moins c'est ce que l'optimisme de la jeune fille essaie de lui dire. Les coups résonnent pour résumer les morts de la journée. Elle fixe le ciel, attentive.
Pitié Levi, sois en vie... Sois en vie...
Un grand soupire de soulagement s'échappe de ses lèvres quand l'annonce se termine et qu'elle ne voit pas son visage.
Une bonne nouvelle. On fini la journée sur une bonne nouvelle. songe-t-elle. Là où d'habitude elle garde la positivité pour les autres, elle comprend vite que l'appliquer à elle-même serait une idée pas trop mauvaise pour garder un esprit saint. Maintenant, il faut penser à son prochain but : retrouver Levi. Elle prend le temps de réfléchir et de visualiser le début de la journée. Elle essaie de retrouver dans quelle direction Levi allait la dernière fois qu'elle l'a vu. De là... Elle essaie de retrouver comment s'y rendre. En tout cas, il allait vers les immeubles en ruine. Ainsi, la jeune brune décide de se diriger dans cette direction, un peu au hasard, tout en essayant d'éviter de croiser d'autres partis. Armée de son bâton qu'elle tient contre elle, nerveuse, elle avance en essayant de faire attention au moindre détail. Elle ne saurait dire si le silence est rassurant, car il n'annonce pas de danger, ou effrayant car elle est seule avec elle-même et une forêt qu'elle ne connait pas aussi bien que son lac préféré où elle pêche d'habitude.
Au bout d'un moment, elle distingue des bruits de pas arriver en sa direction. Son coeur s'accélère alors qu'elle reste sur ses gardes pour débusquer la menace...

" Aline...? "

Cette voix qui appelle son nom... Sans réfléchir elle court vers lui pour le prendre dans ses bras en souriant.

" Levi je suis tellement soulagée que tu n'ai rien ! "

Sur ces mots elle s'écarte de l'étreinte alors que son ami lui explique ce qu'il a pu trouver, soit pas grand chose... Même s'il a fait bien mieux qu'elle. Alors qu'il lui demande si elle a trouvé quelque chose, au moins une arme, la jeune fille laisse planer un léger silence de honte avant de montrer sa seule trouvaille, essayant de masquer le côté pathétique de la chose par un léger sourire pour relativiser.

" J'ai un bâton ? "

Se sentant plutôt ridicule, elle soupire et décide d'expliquer à son ami ce qui s'est réellement passé.

" J'avais un sac mais je me le suis faite piquée par quelqu'un. Au moins il a préféré fuir avec que me tuer donc on peut dire que j'ai de la chance ! défend-t-elle, davantage pour elle-même que par peur d'un jugement de Levi. Puis toi t'a quelque chose, c'est pas grand chose mais ça devrait suffire pour survivre. "

Alors qu'elle fini ces mots, la jeune fille entend un bruit et se retourne, craignant le pire. Au final elle distingue un oiseau s'envoler d'une branche non loin. Soulagée, elle regarde à nouveau Levi.

" Allons trouver un lieu sûr où passer la nuit... " suggère-t-elle en regardant autour pour définir par où aller. La présence de Levi la rassure. Ces jeux sont assez angoissants, alors si au moins ils arrivent à rester ensemble, tout ira déjà mieux pour eux. Du moins, c'est ce qu'elle pense.

[ @Dinamite ]

Kim court et court encore, à en perdre le souffle pendant un assez long moment.
Quand elle n'entend plus les bruits du bain de sang et les hurlements des premières victimes, elle ralentit son allure et pose une main sur sa poitrine douloureuse, essayant de reprendre son souffle ... et ses esprits.

Lentement, sa respiration redevient plus calme, et reprend un rythme presque normal. Et quand son cerveau est de nouveau oxygéné normalement, les pensées sombres affluent de nouveau. 

Tim! Tim est-il encore vivant? A t'il réussi à se sauver? À récupérer de la nourriture, une arme, quoi que ce soit qui puisse les aider à survivre?

Les aider... Encore faut-il qu'ils puissent se retrouver.

Bon, réfléchir. Juste réfléchir.
Ils ont souvent parlé de la possibilité d'être séparés lors du départ ou même plus tard et se sont donné quelques règles pour se retrouver: 

Chercher l'endroit de l'arène où ils seraient le plus à même de survivre. Si l'arène ne comporte qu'un type de terrain, se rapprocher de l'eau. Privilégier les pièges du capitole aux tribus. 
En y repensant, Kim est secouée d'un fou rire nerveux, et de nouveau, elle se plie en deux en manquant d'air.

L'air est tellement lourd, il faut vraiment qu'elle économise son souffle!

D'un coup, la nuit tombe et une obscurité inquiétante, parsemée de lumières qui semblent venir de la végétation même, descend sur l'arène. Aussitôt, trois coups de canons successifs éclatent dans le silence qui l'entoure.

Elle lève la tête avec angoisse pour regarder les visages des tribus morts aujourd'hui. 

Pourvu que Tim soit vivant, pourvu que Tim soit vivant...

Les visages s'affichent dans le ciel, et quand le dernier disparaît, Kim pousse un soupir de soulagement. 
Son frère est vivant, ils vont se retrouver, elle le sait.

A présent, analyser la situation. 
Tout le centre de l'arène est composé de végétation dense, de chemins étroits, de passerelles, ce n'est pas du tout leur élément. Dans le district 8 il n'y a quasiment pas un brin d'herbe. Au loin, elle voit des immeubles qui ont l'air en assez mauvais état, abandonnés. C'est là que Tim va surement se rendre. La ville, les immeubles, c'est ça qu'ils connaissent.

Le plus silencieusement possible, Kim se met en route pour rejoindre les immeubles.
Soudain, elle entend des bruits de voix sur sa droite, et elle se fige de peur, retenant une fois de plus son souffle. Les voix proviennent d'un chemin parallèle au sien, mais les voix qui chuchotent parviennent jusqu'à ses oreilles sollicitées au maximum.
Elle reconnaît les deux tributs du 4, elle ne sait plus comment ils s'appellent. Elle pourrait facilement les surprendre dans le dos et les attaquer, mais l'idée ne l'effleure même pas. Et pas seulement parce qu'elle n'a aucune arme. Mais parce que Kim n'a jamais fait de mal à une mouche, et que même dans cette arène, elle n'a pas encore passé le cap ou sa survie viendra au détriment de son humanité.

En faisant une large boucle pour éviter d'être aperçue, elle poursuit sa route, et arrive devant les immeubles désaffectés. Elle passe devant le premier, son instinct lui dit de ne pas entrer dans le deuxième, et elle opte pour le troisième qui se trouve plus en retrait. Si Tim a fait les mêmes calculs, si lui aussi a choisi cet endroit pour se cacher et passer la nuit, alors elle espère vraiment le retrouver au plus vite.

Et, bien sûr, elle n'oublie pas le secret que son père lui a dit au moment de la séparation, juste après la moisson. Le secret du district 8.
Qui n'est transmis qu'aux tribus juste après la moisson: Les vêtements des tributs pour l'arène sont conçus conjointement par des stylistes du capitole et du district 8, le district du textile, et fabriqués par ceux- ci. Autant qu'ils le peuvent, ceux du 8 prennent le risque de mettre quelques objets de petite taille utiles à la survie dans les doublures des vestes, blousons, pulls ou pantalons des tribus.
Elle a peut être une chance de tomber sur un habit qui aura ete "travaillé" par quelqu'un de chez elle. Une chance infime mais peut être décisive.

Aussitôt à l'abri des regards qui viennent de la route, cachée dans une petite pièce sans fenêtres, Kim observe tout autour d'elle afin de repérer les caméras du capitole. Car elle le sait, il n'y a pas de coin ou l'on puisse se cacher des yeux du capitole braqués sur les tribus. Et pas question de mettre en danger les siens en compromettant le secret si bien gardé! 

Très observatrice - à force de chercher les points où la maille qui fait tache dans ses tissus et lainages - elle repère deux caméras cachées dans la pièce. En se collant juste devant celle qui est placée assez bas, et dos à celle qui lui fait face, elle devrait pouvoir faire ce qu'elle a a faire sans qu'on remarque précisément ses gestes.

D'un coup de dent rapide et expert, elle déchire un fil de la doublure de son vêtement, et ses doigts agiles cherchent déjà à accrocher quelque chose.

Pile: La chance est de son côté! Elle récupère un couteau long et fin à la lame très tranchante, ainsi que 3 pastilles dont elle n'a pas le temps de définir la fonction, du fil et une aiguille. 

Spoiler:

Alertée par un bruit à l'entrée de la pièce où elle se trouve, elle fait volte face et prend une grande respiration, prête à se défendre ou à se sauver.

Réussi: Elle voit Tim dépasser l'entrée de la pièce en rasant les murs, et, submergée par l'émotion, elle le tire vers elle en éclatant en sanglots.

Spoiler:

Lexi pousse un cri de rage qui se répète à l'infini. Le bain de sang est terminé et ils ont fait un terrible départ, que trois morts, un chacun sauf Eole, qu'ils n'ont pas entendu. Lexi inspire, prend son courage et regarde Septima. Elles avaient convenu d'une alliance, elles en avaient longtemps débattu, Eole était un allié potentiel, mais surtout un ennemi et elle préfère ne pas avoir Septima à dos, même si elles ne se connaissent pas depuis longtemps, même si Septima est cent fois plus terrifiante qu'elle-même, même si Septima finira sûrement par la tuer, pour l'instant, au début, Lexi doit prendre des forces. Le coup d'oeil ainsi que l'échange silencieux qui en découle est rapide, trop rapide pour que quiconque en prenne conscience et Lexi se remet en chasse.

PILE : Son épée est affutée, son corps sait ce qu'il a à faire et elle tranche la tête d'Eole en deux mouvements. Brusque, violente, efficace. Pour créer une alliance, il n'suffit pas d'le voir, Eole, fallait en parler plus concrètement. et la tête de son ancien partenaire de district touche le sol.

Spoiler:

Une fois le garçon mort, Lexi se tourne vers Septima. C'est bon ? J'ai rempli ma part du contrat ? L'alliance est scellée ? demande-t-elle sans le moindre sourire. Elles ne sont pas là pour être les meilleures amies du monde, elles sont là pour se battre et se serrer les coudes pendant quelques temps. Dès qu'il ne restera que cinq participants, chacun ira de son côté.

Soudain, l'air change. Les sacs ! Les armes ! hurle Lexi avant que les drones ne s'en chargent et les enlèves, les carrières sont à la cornes et déjà avantagés, mais le Capitole ne leur laisse pas tout non plus, ça semble évident. Lexi s'élance pour attraper le maximum de chose utile.

Spoiler:

4. Elle n'attrape qu'un seul petit sac qui contient des quelques pastilles pour purifier l'eau, des granolas périmés, une gourde vide et une carte de Panem (sérieux quel est l'intérêt ?)

Une fois leur récupération terminée, Lexi se rapproche des trois autres carrières, aka ses alliés pour l'instant, afin d'observer ce qu'ils ont tous récupérés.

Mais déjà la nuit tombe, Lexi est en forme, elle n'a pas eu de cauchemars et beaucoup moins de doutes que les autres tributs, elle est prête et en lançant un regard vers les autres elle propose.  Prêts pour un chasse ? C'est le début, les tribut sont sûrement séparés, seuls, terrifiés et vu le nombre de sacs restant, peu des tributs ont récupérer des armes. Ils ne sont pas encore prêts, ils ne sont pas encore assemblés, aucun pièges n'a pu être déjà créé, certains doivent se pisser dessus, terrifiés par le (léger) bain de sang. Oui, il faut attaquer tant que c'est encore bon.  On s'sépare ? On s'retrouve ici une fois qu'on a fait une victime ? Septima et Fitz sont peut être ses alliés, Lexi préfère encore être seule pour l'instant. Sans attendre de réponse, elle grimpe sur la passerelle et s'engage dans la jungle.

La chaleur est étouffante, mais c'est calme, pas de bruit terrifiant d'insectes, c'est déjà ça. Elle tend l'oreille tout en progressant rapidement, son épée au poing, elle est prête à toute. Soudain, elle entend un bruissement, quelqu'un est là.

Une gamine, rousse, qui semble perdue, elle n'a rien dans les mains, ni sac ni arme. Le combat devrait être facile. Elle attaque. (dé réussi / échoué) Ses épées devant elle, la gamine n'a aucun chance et un sourire s'étire largement sur les lèvres de Lexi, mais... il ne faut jamais dire jamais, Lexi ne sait pas qui elle a en face d'elle.

L'adrénaline l'emmène au coeur de la forêt. Elle court si vite qu'elle ne prend même pas la peine de respirer ou d'éviter les branches qui s'écrasent sur son visage. Elle ne sait pas combien de temps elle court, jusqu'où elle va, ce qu'elle fera si elle croise un autre tribut. Pour l'instant, elle court.

Lorsque son corps lui supplie de s'arrêter, elle crache du sang. Ses poumons ne sont pas habitués à tant de sport, surtout dans ce milieu biscornu. Elle pose ses mains sur ses genoux, la tête en bas, toussotant jusqu'à ce que sa vision reprennent forme. Elle se laisse alors glisser contre un arbre, au moins quatre fois plus gros qu'elle, et ferme les yeux.

L'horreur du bain de sang lui revient alors à l'esprit... Les hurlements, les giclées de sang... Toute cette souffrance en si peu de temps... Et Eros... Pauvre Eros, il était encore si jeune... Il ne méritait pas ce sort. Beaucoup trop faible pour reprendre la route maintenant, elle décide de se laisser dormir. Elle n'entend personne autour d'elle, pas même un sifflement d'oiseau : c'est le bon moment. Ainsi, lorsqu'il fera nuit, elle pourra retourner vers la corne pour voir s'il reste quelque vivre qui pourraient l'aider à rester en vie vingt-quatre heures de plus.

Sa sieste ne fut malheureusement pas de tout repos. L'arbre est trop inconfortable et la peur la tient éveillée plus que la douleur ne l'endort. Elle se lève, s'étire un peu. Ses jambes lui font mal. Son visage aussi. Elle passe une main sur sa joue gauche : elle est ensanglantée, bien ouverte. Tant pis, elle n'a pas le temps de se soigner.

La jeune fille rebrousse chemin - heureusement qu'elle a un bon sens de l'orientation - pour retrouver la corne. Elle essaye d'être la plus discrète possible mais avec toutes ces branches, c'est difficile de ne pas faire de bruit. Alors qu'elle se pense enfin arrivée, elle croise le chemin d'une jeune femme, plus vieille qu'elle, au visage grimée dans un masque terrifiant. Cette jeune femme l'attaque sans un mot de présentation.

L'adrénaline est désormais sa meilleure amie ! Elle a viré à gauche en s'engouffrant sous un gros buisson dans lequel son petit corps chétif passe, mais certainement pas celui de l'attaquante. Elle se tapit dans l'ombre de la végétation, elle tremble mais ne fait plus de bruit. Avec un peu de chance, la fille s'en ira...

Spoiler:

434

Quel échec ! Pas le temps de s'apitoyer sur son sort, Volta devait courir le plus vite possible pour trouver une cachette. Pas envie de se lancer déjà dans les tueries de masse, elle devait d'abord se poser, réfléchir, voir ce qu'elle avait dans le sac qu'elle avait réussit à attraper au péril de sa vie. L'air était étouffant, Volta avait du mal à respirer à cause de l'humidité. Dès qu'elle entendait des pas près d'elle, aussi précipités que les siens, elle s'en éloignait. A bout de souffle, elle se laissa tomber dans un fourré afin de se poser et d'ouvrir le sac. Pitié que ça soit utile et qu'elle ne soit pas déçue. Ouvrant la fermeture éclair le plus silencieusement possible, Volta glissa sa main dans le sac pour en sortir son contenu. Dans le sac, elle trouva:

1. 1 gros couteau, 2 rations de nourriture, des pastilles de purification d'eau, 1 gourde vide, 1 corde.
2. 1 gros couteau, 3 rations de nourriture, des pastilles de purification d'eau, 1 gourde vide, 1 corde, un kit de soins (pansements, désinfectant, antimoustique...), des allumettes, un sac de couchage.
3. 1 gros couteau, 4 rations de nourriture, des pastilles de purification d'eau, 1 gourde vide, 1 corde, un kit de soins (pansements, désinfectant, antimoustique...), 1 lampe de poche, des allumettes, une boussole, une couverture de survie, un sac de couchage, des bottes pour marcher dans l'eau croupie.
4. 1 gros couteau, 1 ration de nourriture, 1 lampe de poche, 1 sac de couchage, un kit de soins (pansements, désinfectant, antimoustique...).

Bon. C'était déjà ça. C'était déjà une chance d'avoir un couteau et de quoi se défendre. Rangeant tout dans son sac, Volta décida tout de même de garder son couteau à la main, au cas où. Il y avait encore du monde dans l'arène, peu de coups de canons avaient été donnés et tout le monde devait être sur les dents. Pas la peine de prendre des risques inutiles. En attendant, elle devait trouver une cachette sûre et de l'eau potable. Ecoutant les bruits autour d'elle, elle estima qu'il n'y avait pas de danger et sortit de sa cachette, avançant à pas de loups pour aller vers des endroits plus reculés. C'est alors qu'elle tomba nez à nez avec une jeune fille, celle du 12 lui semblait-il, qui se montra menaçante directement. L'une et l'autre étaient effrayées, stressées mais Volta avait l'avantage d'être armée et au terme de quelques minutes de bataille, elle lui planta le couteau dans la carotide. Figée devant son oeuvre morbide, Volta sembla insensible à la courte agonie de la pauvre fille. A peine plus jeune... Le coup de canon sonné, elle s'enfuit vers d'autres horizons, cherchant une cachette là où elle le pu.

Après avoir erré un long moment, Volta se retrouva dans les vieux immeubles, essayant de trouver une pièce avec des échappatoires mais assez fermé pour s'en faire un abris. Elle devait rester au rez-de-chaussée pour s'enfuir par les fenêtres. La première porte qu'elle trouva, elle essaya de la forcer pour entrer dedans, donnant un coup d'épaule.

Réussite: La porte s'ouvrit d'un coup, faisant tomber Volta dans le vieux logement. Elle se redressa et fit un rapide repérage pour se cacher pas très loin de fenêtres.
Echec: Elle a beau taper dans la porte, ça ne fonctionne pas. Elle doit aller tester d'autres portes et perd du temps...


Une fois dans l'appartement, elle se retrouva nez à nez avec la fille du 6, qu'elle menaça de son couteau, se défendant comme elle le pouvait.

- L’alliance est scellée, répond Septima, atone.

Pour l’instant. De toute façon, rien n’est voué à durer dans l’arène. Mais elle doit reconnaître que Lexi lui plaît. Elle ne sait pas vraiment ce qu’elle préfèrerait au fond. Que la fille du premier district se fasse tuer par quelqu’un d’autre, pour s’épargner d’avoir à le faire elle-même, ou bien finir dans un épique combat final qui resterait peut-être dans les annales des Jeux ? Ce n’était pas tout de gagner les Jeux. Elle comptait le faire sans pitié, et encore moins par chance, mais avec gloire. Grandiose.

Evidemment, le Capitole ne semblait pas disposer à ouvrir une voie royale y compris à leurs chouchous. Les drones approchent pour récupérer le surplus de matériel de la corne d’abondance. De rage, Septima attrape une longue lance et l’envoie de toutes ses forces, embrochant vicieusement un drone qui vacille et grésille, avant de s’écraser lamentablement à quelques mètres d’elle, avec la précieuse cargaison qu’il essayait d’emmener avec lui.

1. Il s’agit de deux gros sacs, contenant pour l’un un gros couteau, quatre rations de nourriture, une paille filtrante, une gourde pleine, une corde et un kit de soins, et pour l’autre, trois rations supplémentaires, une deuxième gourde, vide, celle-ci, une lampe de poche, un allume-feu, une boussole, une couverture de survie et un sac de couchage. Elle regroupe le tout dans un sac unique qu’elle optimise au maximum.

Spoiler:

Elle passe le sac sur ses épaules. Il est étonnamment confortable et bien adapté à sa morphologie. C’est toujours ça de pris. Il n’y a rien de pire que de se retrouver avec un sac qui cisaille les épaules et si lourd qu’elle pourrait finir comme une tortue sur le dos. Elle le positionne de manière à ne pas gêner l’utilisation de ses kunai, stratégiquement positionnés en travers de sa poitrine et sur ses hanches. Le naginata lui servira aussi de bâton de marche, au besoin. Elle est parée.

- Une seule victime, c’est tout ? Soupire la brune. Ouais, ouais, va. On se sépare. Parce que rien de tel que de faire équipe pour partir en un contre un dans une jungle inconnue.

Septima débite tout ça d’un ton monocorde. Blasée, factuelle ou simplement heureuse de ne pas avoir à partager son palmarès de mort ? Difficile à dire. L’adolescente est le contraire d’un livre ouvert. Un livre fermé, donc. De toute façon, Lexi est déjà loin.

- Plus que toi et moi, Fitz.

Un indéfinissable et terrifiant sourire traverse les lèvres de la jeune fille qui penche légèrement la tête sur le côté en contemplant son acolyte. Si elle s’en débarrasse maintenant, techniquement, elle aura fait son quota de victimes sans même à avoir à quitter la corne d’abondance. Elle serre la hallebarde dans sa main, puis se ravise. Ne sait-on jamais, il peut peut-être encore servir. Et comme pour Lexi, au pire quelqu’un d’autre lui épargnera ce travail. Pfff. Quelle tristesse.

A son tour, Septima s’enfonce dans la jungle. Elle reste sur les chemins. Hors de question de risquer de se fouler une cheville en marchant à travers les racines dans l’obscurité. De toute façon, elle a l’arrogante certitude d’être le sommet de la chaîne alimentaire de l’arène. Que le Capitole essaie de se débarrasser d’elle. Alors elle avance, déterminée, féline, quêtant sa proie, jusqu’à ce qu’un craquement sonore suivi d’un murmure urgent n’attire son attention. La chasse va durer bien moins longtemps que ce qu’elle ne le craignait.

Dans la végétation qui se densifie, elle aperçoit la jambe qui disparaît derrière une palme à quelques mètres au-dessus de sa tête. Son propriétaire croit-il vraiment s’échapper si facilement ?

- L’araignée Gipsy monte à la gouttière…

Avec la dextérité qui la caractérise, Septima s’empare d’un de ses kunai et le lance, d’un geste sec et vif. La lame fend l’air et se fiche dans l’épaule d’un garçon qui, avec un hurlement, lâche sa prise sur l’arbre et s’effondre lamentablement au sol dans un bruit sourd.

- Tiens, voilà la pluie ! Gipsy tombe par terre.

La brune s’approche, un sourire carnassier rivé au visage.

- Mais plus de soleil pour toi, camarade.

La brune plante sa hallebarde dans le torse du garçon du district 3, où elle s’enfonce dans un craquement sinistre de côtes. Elle la retire aussitôt et essuie le reliquat de sang et de viscères couvrant sa lame sur le tissu de la combinaison du garçon. Elle se penche sur le corps sans vie du garçon, récupère son couteau. Elle plonge à son tour deux doigts dans le sang encore tiède de sa victime, et du bout de son index et de son majeur, barre chacune de ses deux joues de deux lignes écarlates.

Ce serait dommage de s’arrêter après une seule victime. Elle est dans une forme épique. Plus vite elle en aura fini d’éliminer la concurrence, plus vite elle sortira de cette arène. Septima se fige et hume l’air. Pas la peine de sortir la boussole à ce stade, elle ne lui servira à rien. Elle longe le chemin via le couvert végétal. La progression se fait plus lente, mais elle est convaincue qu’elle aura plus de facilité à trouver une nouvelle victime de cette façon. Bingo ! Un nouveau craquement attire son attention. La jeune fille passe la hallebarde dans sa main gauche et place sa main droite devant sa poitrine, à hauteur pour dégainer. Mieux vaut se préparer à toutes les éventualités, surtout si ce n’est pas un tribut. Mais ce soir, la chance est avec elle, s’en est un !

Telle un félin, elle s’avance silencieusement, jusqu’à se retrouver à porter de lancer.

- Promenons, dans les bois…  Bouh !

Pour la deuxième fois de la soirée, la lame d’un kunai fend les airs et file droit vers :

Pile : La fille du district 9 (@Padmachou)
Face : Le garçon du district 11 (@Selenaë)

Réussi : Septima est si sûre d'elle qu'elle en lance un deuxième, toujours droit sur sa cible.
Échec : Quel dommage ! Une branche se penche alors sur sa route et intercepte son tir, déviant sa lame dans une toute autre direction. Comment ça, une branche ?!