Debout dans le cylindre de verre qui est en train de monter vers l'arène, je sers les poings et les dents de frustration. 
Est-ce que tous les tributs, chaque année, ressentent la même chose que moi à cet instant? 
Cette terrible constatation que l'on n'est rien de plus qu'un jouet entre les mains de forces prodigieuses qui s'acharnent contre nous, faisant preuve de sadisme indescriptible? 
C'est insupportable.

Lorsque ma sœur Kimberley et moi sommes sortis au tirage au sort l'un après l'autre, j'ai cru que j'allais perdre la tête!
Le regard perdu et fou de douleur de mon père m'a déchiré le ventre, tout comme les sanglots hystériques de Kateline, résonnant fortement sur la place silencieuse, ou tous les membres de mon district baissaient la tête, tendus, soumis. 

Ca me révolte

Et surtout, l'expression d'horreur sur le visage de la fille que j'aime, Kara, la plus jolie fille du district ... et la meilleure amie de Kim.

Pour tous ceux que j'aime, je sais que je dois me sortir de cette panique qui me paralyse, parce que je dois survivre. Ou aider Kim à survivre. 

Pour tous ceux que j'aime je le sais: l'un de nous doit revenir!

Arrivé dans l'arène, je secoue la tête comme pour remuer les pensées qui se bousculent sous mon crâne et je regarde tout autour de moi, cherchant à comprendre le fonctionnement de l'arène. 

Parce que cette arène, comme toutes les autres, a été conçue pour s'amuser, et comme pour tous les jeux, il y a un fonctionnement. 
Et puisque les sadiques du capitole ne nous ont pas donné de mode d'emploi, il va falloir le découvrir seul.

Jouer le jeu, en apprendre les règles, c'est le seul moyen de s'en sortir.

Jouer le jeu. 
Jusqu'à ce que la réalité nous rappelle qu'on est là pour mourir.

Mes yeux captent les arbres et la végétation dense qui m'entourent et je ne reconnais quasiment aucun d'eux.
Les passerelles qui courent tout le long de l'arène, montent, descendent, se croisent et se recroisent, me donnent le tourni. 

Mon Dieu, comment s'y retrouver dans cet enchevêtrement de chemins! Je n'ai absolument pas le sens de l'orientation, contrairement à Kim! Il faut absolument que je la rejoigne et qu'on trouve ensemble le moyen de s'en sortir. 

Mais avant tout, trouver une arme. 
La nourriture et l'eau peuvent normalement se trouver à différents endroits de l'arène. Mais les armes, faut les récupérer maintenant, dans la corne d'abondance. 
Maintenant, à l'heure du bain de sang.

Dans ma tête, j'ai l'impression d'entendre les gars du 8 quand on se retrouvait le soir autour d'un verre. Il y' en avait plusieurs dont le passe-temps consistait à "analyser le bain de sang des jeux". Ca me remplissait d'horreur, et pourtant, maintenant que je suis là, je ne peux m'empêcher de me remémorer ce qu'ils disaient.

"Les plus jeunes courent toujours. Vers la corne d'abondance. Pour mieux mourir les imbéciles. Si tu cours, c'est de l'autre côté! Et si tu vas vers la corne, pourquoi courir? Analyser, c'est ça le truc. Les imbéciles."

Je ne vais pas courir de l'autre côté. Je veux récupérer un sac. Une arme. Au moins une.
Après je m'enfuirai.

"Analyser sa position par rapport aux carrières. Analyser leur regard pour voir s'ils ont deja choisi leurs cibles. Marcher d'un pas rapide, trouver une brèche. Entre les carrières et les victimes deja choisies."

Je regarde autour de moi. Plusieurs carrières sur ma droite. Trois gamins qui regardent droit devant eux vers la corne et ratent le regard amusé que leur lancent leurs futurs assassins.

Je frissonne et regarde de l'autre côté.

Un carrière baraqué qui se frappe le poing dans la paume en regardant le gars du 6 qui tremble comme une feuille, et la fille du 2 qui a l'air de s'ennuyer!

Je croise le regard de Kim, elle a l'air assez tranquille heureusement.
Je comprends à son regard qu'elle voudrait me dissuader d'aller vers la corne, mais je n'ai pas le choix, il me faut une arme si je veux nous protéger. 

Ça y est, le départ est donné!

Tout autour de moi, ça court, ça part dans tous les sens.
Je compte jusqu'à 5 avant de m'élancer aussi.

Cinq secondes fatidiques pendant lesquelles j'observe la trajectoire des carrières et m'assure de m'approcher uniquement de ceux qui ont assez à faire.
C'est horrible comme pensée, je m'excuse mentalement auprès de ces pauvres gamins qui m'ont donné par leur mort le sursis nécessaire à ma survie. 
C'est la faute de Snow et du capitole. Je n'y suis pour rien.

Une fois que mon but est fixé, je cours en me penchant légèrement pour ne pas être aperçu de l'autre côté de la corne, je choisis un gros sac qui me parait bien rempli, et je decide de l'atraper, puis d'aller prendre une arme au hasard, je n'ai pas d'affinité particulière pour une arme quelconque. 
Trouver un truc et me tirer. 

Spoiler:

2. J'attrape le sac que je convoitais. La vache! Il est lourd! Mais c'est génial, il doit contenir plein de trucs qui vont nous aider à survivre! Heureux de ma chance, je sprint vers la corne, j'attrape deux armes dont je ne connais même pas le nom, puis je cours comme un dératé pour m'enfoncer dans la jungle avant de me faire repérer. 

Spoiler:

Maintenant, faut absolument que je trouve Kim! 
On va avoir besoin l'un de l'autre pour avoir une chance de s'en sortir.

Pile: Je fonce vers l'endroit approximatif où je pense l'avoir vue s'enfoncer. J'essaye de faire le moins de bruit possible pour ne pas me faire repérer, et je scrute de tous côtés dans l'espoir de retrouver Kim. 
Peine perdu, je m'enfonce dans une végétation dense, je me perds, et aucune trace de ma sœur. Je continue mon chemin en priant pour la retrouver par la suite.

Spoiler:

Il avait couru si vite vers la forêt qu’il lui fallait un moment avant de ralentir. Plus personne ne le coursait, peut-être que les autres étaient encore occupés dans leur bain de sang à la Corne... en tout cas, il l’espérait. Et à la seconde où il se sentit soulagé d’être seul, il réalisa que si c’était le cas, c’était parce que d’autres étaient morts. En mourant, il avait pu s’échapper. Et Ari sentit la culpabilité le frapper comme s’il venait de se prendre un coup d’épée dans le ventre.

Tant que ce n’était pas Thea, ça irait...

Il l’avait vue courir et il avait tenté de la suivre, mais il devait se rendre compte d’une chose : il était perdu. Le concept d’une jungle lui avait toujours échappé, jusqu’ici. Ils n’en avaient parlé qu’une ou deux fois à l’école, tout au plus. C’était si étouffant...

Ses doigts se décrispaient lentement du sac qu’il venait d’attraper. L’idée lui vint de regarder ce qu’il y avait à l’intérieur, établir un plan en fonction, mais il n’était pas assez en sécurité ici. Il lui faudrait grimper plus haut. Heureusement qu’il avait l’habitude des arbres. Ceux-ci ou ceux des forêts du district 7, c’était la même logique. Des troncs plus lisses, mais toujours avec autant de prises. Pour un garçon comme lui, ce n’était donc pas bien compliqué de prendre de la hauteur, de repositionner de larges feuilles pour s’accorder un minimum de discrétion. D’ici, en plus, il pourrait avoir une vue plus dégagée sur ce qui se passait plus bas. Ari en profitait pour prendre sa première pause depuis le début des jeux, ramenant le sac sur ses genoux. Il avait du poids, c’était déjà bon signe, non ?

« De quoi faire des pièges serait parfait... » murmura-t-il avec espoir, même si une gourde ou des vivres seraient bien plus importants.

1 : En ouvrant le sac à l’abri des regards, Ari découvre un petit couteau de cuisine – au moins la lame n’était pas émoussée – trois rations de nourriture, quelques pastilles de purification d’eau qui ne lui tiendraient qu’un jour ou deux, une gourde vide et une petite corde. Ce n’était pas parfait mais au vu d’où il avait pris le sac, ça n’était pas mal.

2 : En ouvrant le sac à l’abri des regards, Ari découvre deux rations de nourriture, quelques pastilles de purification d’eau qui ne lui tiendraient qu’un jour ou deux, une gourde vide et une petite corde. Rien de bien fameux, mais les pastilles et la corde étaient déjà beaucoup.

3 : En ouvrant le sac à l’abri des regards, Ari découvre deux rations de nourriture ainsi que quelques pastilles de purification d’eau qui ne lui tiendraient qu’un jour ou deux. Hm... pas de corde, rien du tout. Il n’aimait pas trop ça.

4 : En ouvrant le sac à l’abri des regards, Ari découvre des barres de granola périmées – chouette – quelques pastilles de purification d’eau qui ne lui tiendraient qu’un jour ou deux, ainsi qu’une gourde vide. Bah, mieux vaut ça que rien...

Son inventaire fait, il redressa la tête. Trois coups de canon se firent entendre. Trois tributs... Plus que dix-neuf encore. Ça faisait beaucoup ! Il n’imaginait pas qu’il y aurait encore tant de survivants au bain de sang, mieux valait ne pas trop compter sur cette nuit pour dormir. Non, il faut que je retrouve Thea, maintenant. Mieux vaut ne pas trop attendre !

Il ne garda que sa gourde à la main, au cas où il tomberait sur un coin d’eau un petit peu plus clair que cette espèce de bouillie au sol, puis il se décida à bouger. Lentement. Prudemment. Attrapant une autre branche assez épaisse et assez proche pour avancer dans la jungle.

Thea cale le sac bien haut sur ses hanches pour qu’il ne gêne pas sa course. Ses pas martèlent l’une des passerelles qui s’éloignent de la corne d’abondance, en direction d’un des immeubles désaffectés qui encadrent l’arène. Le métal est bruyant : Thea note à quel point il est impossible de s’y déplacer rapidement sans alerter toute la jungle.

Quand elle estime s’être éloignée suffisamment, elle se retourne, elle espère voir Ari, qu’elle a perdu de vue dans la précipitation. Mais il n’y a rien ni personne, seulement les rumeurs des massacres et la course d’autres tributs ailleurs autour d’elle, que lui masquent les larges feuilles de la végétation tropicale. Son cœur bat trop fort, elle a le souffle court et le front en sueur, les petits cheveux collés sur la nuque. Elle écrase par réflexe quelque chose qui lui effleure la peau du cou – un moustique.

Ne pas paniquer. Ne pas paniquer.

Il faut qu’elle retrouve Ari, mais par où a-t-il pu aller ? Elle s’en veut, elle aurait dû mieux regarder, elle n’aurait jamais dû le quitter – tout ça pour ne même pas réussir à attraper la hache qu’elle convoitait. Elle reprend son chemin, cette silencieusement ; elle passe d’une passerelle à l’autre, essayant de décrire un arc de cercle autour de la corne d’abondance, à bonne distance, au cas où Ari ne se serait pas trop éloigné, et la chercherait lui aussi.

Lorsque la nuit tombe brutalement, elle est seule. Seulement trois coups de canon. Les carrières se sont montrés médiocres cette année, songe-t-elle avec amertume, s’interdisant la culpabilité qu’elle éprouve à cette idée ; s’interdisant la pitié pour les autres, qui l’empêcherait de survivre. Dans la végétation luxuriante, une aura bioluminescente projette des ombres inquiétantes. Thea refuse de renoncer, mais après avoir jeté un regard autour d’elle, elle prend quand même un moment pour s’agenouiller et déposer le sac devant elle pour en faire l’inventaire.

Pile : Le sac contient une gourde pleine, trois rations de nourriture, de la corde et du fil de fer.
Face : Le sac contient une gourde vide, des pastilles purifiantes, un paquet de biscuits, une sarbacane et un jeu de dards.

C’est à ce moment que le garçon du 10 surgit devant elle, un couteau à la main. Thea est désarmée, mais son courage ne lui fait pas défaut et elle se met en garde, prête à se défendre. Le garçon lui fonce dessus, elle esquive ses attaques comme elle peut, tentant par tous les moyens de le balayer pour lui faire perdre l’équilibre. La lame lui entaille la joue et un cri lui échappe, qui résonne dans le silence sinistre de la nuit où se terrent dix-neuf autres tributs.

Par miracle, elle parvient à l’atteindre au poignet ; le couteau lui échappe ; elle reprend l’avantage au corps-à-corps et lui envoie son poing dans le nez de toutes ses forces. Le garçon du 10 est projeté contre le tronc d’un grand arbre, sur lequel une plante aux longues tiges effilées et aux superbes fleurs violettes semble avoir pris racine.

À peine s’est-il affaissé contre celle-ci, prêt à revenir à la charge, que l’épiphyte étrangleuse s’enroule autour de son cou, sous le regard horrifié de Thea. De ses deux mains, il tente de se dégager, lutte de toutes ses forces, mais c’est peine perdue. Il s’étrangle dans des bruits atroces, ses membres s’agitant vainement, ses yeux se révulsent puis, petit à petit, ses muscles se détendent, parcourus d’un ultime spasme. Le canon retentit.

Thea trébuche en reculant, prise d’un haut-le-cœur, et se rattrape de justesse au garde-corps de la passerelle. Elle porte des mains tremblantes à sa bouche, étouffant ses sanglots de terreur et de dégoût. Le sang qui coule de son entaille à la joue se mêle à la sueur et aux larmes. Elle ne s’autorise que quelques secondes de répit, passé le choc, puis reprend ses esprits et son sac, avant de filer. Elle n’essaye pas de récupérer le sac de l’autre tribut, préférant se tenir le plus éloignée possible de la plante tueuse.

Pile : Thea ramasse le couteau du garçon du 10 sur la passerelle, progresse pendant une quinzaine de minutes avant de grimper dans un arbre pour se cacher et faire le point sur sa situation.
Face : Le couteau du garçon du 10 est tombé de la passerelle et demeure introuvable. Thea reprend sa progression, mais grâce au bruit de la lutte et au cri qu’elle a laissé échapper, Ari est parvenu à la localiser.

La nuit ne va probablement par tarder à tomber quand tu réussis à récupérer un sac en t’élançant vers ce qui ressemble à des immeubles désaffectés. Tu aurais tellement souhaité retrouver Aline. Quand vous avez été choisi tu as juré de la protéger jusqu’à la fin, tu penses même que tu pourrais te sacrifier pour elle, elle mérite de vivre encore quelques années supplémentaires et si tu dois être son bouclier, tu veux que ça soit la dernière chose qu’elle se souvienne de toi : Levi, le héros. Déjà t’es content d’être encore en vie, après ta chute t’as cru que tu serais foutu mais au final ça a été et même si tu n’as pas d’armes, tu te retrouves avec un sac, sac que tu serres contre toi, comme si ta vie en dépendait (et c’est peut-être le cas ?) alors que tu ne t’arrêtes qu’une fois bien loin, ton regard se perdant sur la structure du bâtiment qui ne t’inspire aucune confiance.

Tu te dis que c’est le moment de souffler et vérifier ce que contient le sac que tu as réussi à chopper en t’enfuyant vers ces immeubles à la fois rassurants mais effrayants.

Spoiler:

Une fois que tu as pu voir ce que contenait ton sac, tu entends alors trois coups de canon retentir dans la nuit qui vient subitement de tomber. Trois garçons, morts, provenant des districts 5, 6 et 9. Tu pousses un soupir de soulagement, Aline est encore en vie, c’est le principal à tes yeux. Même si le contenu du sac est pas terribles, hormis la barre de granola, que tu manges rapidement, et les pastilles d'eau/gourde, la carte est juste une blague, pas vrai ? « Non mais vous déconnez là ?! » Que tu te mets à dire avant de trouver que c’est trop calme là où t’es, y a pas de tributs qui semble t’avoir suivi alors tu te demandes si rester ici est bien ou pas. Du coup, une fois revigoré d'un granola tu te mets en quête de retrouver ta partenaire de district, on ne sait jamais ce qui pourrait se passer et t’as jamais été le genre de type à aimer reste seul. Sortant des immeubles, tu profites de la nuit artificielle pour te faufiler par où t’es arrivé, essayant de viser la forêt, tu te dis que ça doit être là-bas qu’Aline se trouve, non ?

Spoiler:

« Aline...? » laisses-tu sortir de tes lèvres alors que tu ne réfléchis pas et vient rapidement réduire l'espace qui vous sépare pour l'attirer à toi, le temps d'un câlin rapide alors que tu viens ébouriffer ses cheveux. « Je suis tellement content de t'avoir retrouvé tu vas bien ? Tu as pu récupérer quelque chose ? » Tu lui montres alors le contenu de ton sac en pinçant les lèvres. « Dis-moi que tu as une arme ou un truc pour te défendre... » Sans ça tu ne paies pas cher de votre peau.