Peut-être est-ce ce mouvement qui lui sauve la vie in extremis, alors qu’elle se décale infimement, mais suffisamment pour que la hache ne lui fende pas le crâne en deux, ou ne lui éclate pas la cage thoracique.

À la place, le fer en s’abattant écarte profondément les chairs de sa cuisse. La douleur est insupportable, un hurlement lui déchire la gorge, son visage maculé de sang est désormais baigné de larmes, elle sent le liquide chaud qui se diffuse déjà dans la toile de son pantalon. Les dents serrées, elle essaye encore d’avancer, de s’enfuir, mais elle ne peut pas, elle n’y arrivera pas. La peur entre par là où le sang s’évacue, une peur dévorante, pour la première fois peut-être. La perspective de la mort n’a jamais été plus concrète.

Réussi : Alors, dans le mouvement qu’elle fait pour continuer de se traîner sur le sol, Thea se rappelle soudain le couteau qui est demeuré planté dans son bras. Sans réfléchir, elle l’en extrait et, dans un dernier effort pour rouler sur le dos, elle le lance vers la première cible qu’elle aperçoit.
Échoué : Il suffirait pourtant d’un rien pour achever la carrière. Juste se ressaisir de l’épée et la passer à travers son corps, ça paraît pourtant si facile… Mais elle est beaucoup trop puissante, et la douleur est insoutenable. Ses forces la quittent, Thea perd connaissance.

Si réussi :
Réussi : Miraculeusement, le couteau touche la carrière (si pile) ou la fille du 9 (si face). Mais Thea est incapable de se relever.
Échoué : Vain espoir, elle n’avait aucune chance de faire mouche. Elle n’a réussi qu’à se débarrasser de la seule arme qu’elle était peut-être encore capable de manier.

@Asma (si pile) ou @Padmachou (si face)

Le craquement sinistre, l'odeur métallique du sang qui se répand autour de la blonde. Septima est satisfaite. Comment ne pas l'être en pareilles circonstances. Petite déception, elle a raté l'artère fémorale.

Mais ce n'est pas si grave. La blonde ne tardera pas à mourir, quoi qu'il en soit. Septima compte bien s'en assurer.

Pile (@June) : Elle est là, en train de ramper au sol et ne cherche même plus à ce défendre. Il ne reste qu'à en finir avec cette blonde. Une de moins dès à présent et plus que l'autre ensuite. L'autre a l'air plus coriace.

Spoiler:

Échoué : L'effort lui en a coûté plus que ce qu'elle n'aurait cru. Saloperie de bras blessé. Si seulement elle pouvait s'en débarrasser tout entier et la douleur qui va avec. Elle peut se débrouiller avec un seul bras. Mais c'est la douleur cuisante - et accessoirement la perte de sang significative qui l'accompagne - qui l'handicape. Septima s'appuie momentanément contre un arbre pour reprendre son souffle, gardant sa hache à la main.

Spoiler:

À tout moment, Thea – ou plutôt ce qu’il reste d’elle – s’attend au coup mortel, celui qui fendra son corps en deux pour n’en laisser qu’une carcasse misérable. Mais elle constate qu’elle respire encore ; dans la nuit de l’arène, un instant de répit lui est accordé. Sans doute la carrière s’est-elle dit qu’il suffirait d’attendre qu’elle se vide de son sang.

Chaque seconde épuise ses dernières forces, qu’elle rassemble pour ramper, traînant sa jambe inutile dans un sillage sombre, le plus loin possible des deux autres. La conscience du réel s’échappe d’elle, elle en est réduite à ce pour quoi l’arène est faite : une bête traquée, mais suffisamment coriace pour offrir un peu de suspens aux spectateurs. Il y a bien longtemps que toute pensée rationnelle a quitté son esprit, submergé par la douleur et par les émotions les plus primaires. Sa famille, Ari, sa mère pour qui elle voulait encore vivre : tous les êtres chers à son cœur ont disparu dans le noir.

Thea parvient à ramper sur quelques mètres. Sa main rencontre l’écorce d’un arbre et, planté dans celle-ci, un couteau. Ses doigts en font le tour puis l’en décrochent. Elle ne pense pas que c’est celui qu’elle a déjà tenté de lancer, pas plus qu’elle ne s’étonne de le trouver là. Seul l’instant présent existe, pour être constaté. Thea hisse son corps contre le tronc et s’y dépose, assise. Son cœur cogne contre ses tempes, elle expire lentement et rassemble toute sa concentration pour viser à nouveau.

Réussi : Elle pointe la lame en direction de la fille du 9, et lance le couteau.
Échoué : Elle pointe la lame en direction de la fille du 9, mais, au dernier moment, Thea est prise d’un haut-le-cœur qui la fait se replier violemment sur elle-même, bien qu’elle n’ait plus rien à rendre.

J'étouffe un cri lorsque l'épée de la fille frôle mon cou - ma carotide est intacte, mon cou à peine éraflé. Mais je sens mon oreille se décoller et un liquide chaud qui coule et poisse mes vêtements. Je n'ose pas toucher la blessure de ma main crasseuse de peur de l'infecter, mais je sens quelque chose de mou battre ma joue, je crois que mon oreille tient à peine à un bout de chair. La brûlure est sourde et me chauffe la joue et la nuque.

Déconcentrée et déséquilibrée par ce coup, j'aurais pu mourir. Mais mes adversaires semblent distraites. Je m'aperçois alors qu'au-delà du bruit sourd de cloche qui bat à mon oreille, sonne l'hymne de Panem.
Le ciel s'illumine et je vois soudain apparaître des visages en gros plan, illustrés de noms, certains connus, d'autres non, certains morts de ma main, d'autres que j'espérais vivants. Je comprends que nous sommes les dernières. Pour quelle autre raison le Capitole aurait-il déclenché ce compte à rebours maintenant ? Ils nous mettent la pression.

Les deux filles semblent se chamailler sans conviction à contrejour des visages lumineux, se mettant des coups maladroits qui ne trouvent pas leur cible.

Alors que je laisse échapper un ricanement nerveux, la fille du 7, en train de se faire massacrer par la carrière, semble soudainement se rappeler ma présence. Elle rampe et semble vouloir attraper un couteau pour me le lancer. Elle s'effondre et dégobille. Incroyable, je pensais qu'à ce stade nous avions toutes l'estomac creux.

J'en profite pour

Pile : lever haut le pied et l'abattre sur la nuque de la fille qui s'essuie la bouche, penchée en avant.

Face : arracher le couteau de ses mains, pour le lancer vers la carrière, en espérant qu'elle soit en train de regarder le visage de feu sa copine Lexi qui s'affiche dans le ciel.

Réussi : Le coup atteint sa cible. Je retiens mon souffle. L'instant est décisif.

Echoué : Malheureusement, je ne suis moi-même plus dans un état glorieux. Est-ce ma blessure à l'oreille qui me fait perdre mes repères ? Je glisse et atterris à plat ventre contre le sol.

« En fin de compte, nous mourrons tous, nous ne pouvons malheureusement pas choisir notre mort. Mais nous pouvons décider comment aller à sa rencontre, afin que l’on se souvienne de nous comme des hommes ».

Ce choix, Septima l’a fait il y a fort longtemps. Ou plus exactement, on l’a fait pour elle. Parce que depuis son plus jeune âge on l’a entraînée pour cela. Parce que cet instant est le plus important des instants. Celui qui décidera si elle continue à vivre ou si c’est maintenant qu’elle meurt. Alors qu’elle cherche à juguler la douleur dans son bras gauche en lambeaux, alors qu’elle reprend son souffle pour chasser les points noirs devant ses yeux.

La lame qui file droit vers elle ne lui échappe pas. C’est sûrement ainsi que se déterminera sa vie. « La mort nous sourit à tous, tout ce qu’on peut faire, c’est lui sourire à notre tour ». Alors elle sourit. Elle sourit parce que cette fille avec ses ridicules cheveux verts et sa tenue d’arbre lors de la parade n’avait alors eu l’air de rien, mais s’avérait finalement une adversaire redoutable. Elle sourit parce qu’elle ne craint pas la mort. Elle sourit parce que, quoi qu’il advienne désormais, elle aura sa revanche, dans cette vie ou dans l’autre.

Morituri te salutant, saloperie d’arène.