Debout sur son piédestal, Kim Tailor sent tous ses muscles tendus par la peur et l'appréhension. Elle ne se fait pas beaucoup d'idées, ses chances de survie sont minces.

Pourtant, elle ne compte pas faciliter la tâche aux autres tributs, surtout pas les fous furieux du 1 et du 2! Si elle se sait incapable de tuer, elle ne compte pas se laisser abattre trop facilement. Avec Tim, ils vont se cacher, essayer de survivre, laisser les autres s'entretuer. Il faut absolument que l'un d'entre eux survive!

27... 26... 25...

Elle essaye de chasser de son esprit les personnes qu'elle aime le plus, ses parents, sa sœur, et Kara sa meilleure amie.Il faut absolument qu'elle se concentre à présent.

Elle regarde frénétiquement autour d'elle, essayant d'assimiler un maximum de détails qui peuvent s'avérer cruciaux pour sa survie. Tout autour, des arbres qu'elle n'a jamais vu, des lianes, des passerelles. Un enchevêtrement de chemins se forment ainsi, des étages, des cachettes peut-être, des pièges sûrement.

Un peu plus loin des immeubles qui semblent abandonnés, mais est-il bien prudent d'y entrer? Les choix lui semblent bien limités, et elle se force à respirer afin de ne pas perdre pied. Pas déjà. 

18... 17... 16...

Elle a du mal à respirer à fond, l'air est humide, moite, et elle se sent oppressée.

Inspire, Kim, expire, s'exhorte t-elle à plusieurs reprises. 
Elle croise le regard de Tim, en face d'elle sur sa gauche, et est terrifiée par son expression farouche, ses yeux qui épient les sacs éparpillés autour de la corne d'abondance. 

Non, Tim, non, pas par là, l'implore-t-elle en silence. 
Lentement, elle remue la tête de droite à gauche. Non, pas la corne d'abondance! 

10 ... 9 ... 8 ...

Elle choisit son chemin, une passerelle qui l'éloigne de la corne, du bain de sang qui ne va plus tarder. Elle n'ira pas chercher d'armes, pas pour le moment. Si elle est vivante dans quelques heures, elle y reviendra peut-être.
Pour le moment, fuir. 

Elle avise un sac bleu qui  lui semble accessible sur le chemin, elle essayera de l'attraper au vol. Si la chance lui sourit, ça sera toujours ça, même s'il est petit et que tous les sacs bien plus fournis soient plus proches de la corne d'abondance. Elle ne prendra aucun risque.
Pour le moment.

3 ... 2... 1...

C'est parti! Elle fonce, concentrée, slalome entre les arbres et la végétation qui lui griffent le visage.

Pile : elle arrive à attraper le sac bleu qu'elle convoitait et va se mettre à l'abri sous le couvert des arbres.

Face : elle ne parvient pas à attraper le sac bleu qu'elle convoitait et va se mettre à l'abri sous le couvert des arbres, les mains vides.

Quand tu ouvres les yeux, car tu t’es dit qu’en les fermant la pilule passerait mieux (ce qui n’est pas le cas, malheureusement) tu remarques que la zone te fait penser à une jungle tropicale. Tu remarques immédiatement l’eau en contrebas et tu te dis, que si jamais tu tombes dedans, tu pourras très bien t’en sortir : sauf si l’eau est pollué de créatures en tous genres, avec le capitole on est jamais trop prudent. Tu inspires fortement, tu observes les alentours mais n’arrive pas à distinguer Aline. C’est bizarre, tu devrais la retrouver du regard mais effectivement, là où t’es situé, tu ne vois que quelques tributs qui t’encercle à droite mais aussi à gauche. Bon, tu la retrouveras peut-être par la suite, tu l’espères, t’as pas envie qu’elle soit l’une des premières à périr, vos entraînements ensembles t’ont permis de mieux la connaître et vous avez quelques points communs.

Seulement, le dernier coup retentit et tu remarques plusieurs personnes qui court, cherchant à soit s’échapper ou encore à obtenir gain de cause et déjà tu vois un frisé brun (Ari) qui s’enfuit, avec un sac alors que tu ne comprends pas trop ce qu’il t’arrive une fois que tu rejoins la corne d’abondance. Tu entends un bruit de couteau lancé, tu remarques une femme qui se dégage d’un garçon pour ensuite te foncer dessus (Volta). Bam. Te voilà à terre. Tu jures dans tes dents, te relevant rapidement en remarquant un trident qui traine et plutôt que de poursuivre la fille qui t’as fait tomber, tu tentes de le récupérer, notant un sac, léger, près de ce dernier.

Tu ne veux pas provoquer de combat, pas ici, tu préfères encore faire du un contre un plutôt que du un contre tu ne sais pas combien et t’élançant une fois sur tes pieds, tu tentes le tout pour le tout, poussant une personne dont tu ne prêtes aucunes attetion avant de t’élancer vers les immeubles au loin.

Pile : Tu réussis à récupérer le trident mais le sac est pris par une autre personne, alors tu n’attends pas une seconde de plus et tu cours vers les immeubles, prêt à tout pour sauver ta vie.

Face : Tu ne récupères pas le trident mais le sac, oui. Tu l’attrapes et le serres de toute tes forces avant de courir vers les immeubles, désireux de ne pas mourir ici, bêtement.

Du haut de ses 16 ans, Septima est ce que l'on appelle communément une psychopathe. Enfin, ça, c'est ce qu'a dit cet imbécile de médecin incompétent du Capitole à ses parents.

"Trouble de la personnalité", gna gna gna. "Tendance dyssociale". Pour ce que ça veut dire. Et comment cela se caractériserait-il, selon lui, a le culot de demander sa mère.

"L'indifférence froide". Autour d'elle, ça court, ça court. Le gong a retenti. Regarde-les, s'agiter dans tous les sens. Ça se presse, ça s'empresse. De fuir, de tuer. Mouais.

"L'irresponsabilité. Le mépris des règles et des contraintes sociales". Certes, son mentor lui a dit qu'il fallait courir au début. Pourquoi faire ? S'approchant tranquillement de la corne d'abondance, Septima dénoue le cordon qui fait le tour de sa capuche. Elle le libère de sa gangue et le passe sereinement autour de la paume de sa main gauche, puis de sa main droite. Elle écarte ses deux mains et sent entre ses doigts la solidité du lacet tendu.

"Une tendance à blâmer autrui". Ses pas la mènent à proximité d'un garçon, trop occupé à fouiller un sac pour l'avoir entendue arriver derrière lui. Excès de confiance. Tant pis pour lui. Il n'avait qu'à pas être aussi idiot, après tout. C'était bien fait.

"Facilités à nouer des relations." D'un geste rapide et précis, la corde fait le tour du cou du garçon. Il tente de lutter, en vain. La jeune fille maîtrise le geste à la perfection. Elle n'en est pas à son premier coup d'essai. Demandez au docteur. Ah. Non, en fait. Ce n'est plus possible.

"Simplement, elles ne durent pas." Ses jambes décollées du sol se secouent inutilement de spasmes. Puis tout s'arrête.

"L'absence de culpabilité". Faut dire qu'il est tout petit et qu'elle n'a pas eu beaucoup de mal à le soulever, malgré son propre gabarit. Il a quoi ? 11 ans ? 12 ? Probablement d'un de ces districts de pouilleux sous-nourris. Une bouche affamée de moins dont il faut prendre soin pour ses parents.

Le canon tonnera plus tard pour annoncer que c'était :
1 - Le garçon du district 9
2 - Le garçon du district 10
3 - Le garçon du district 5
4 - Le garçon du district 3

Flegmatique, la jeune fille s'approche de Lexi.

- Ah, t'es là.

Sa voix ne véhicule aucune émotion particulière. À son image. Elle a fait du charme quand il fallait faire du charme. On est dans l'arène. Il n'est plus l'heure de faire du charme.

Septima s'empare d'un naginata, une sorte de grande hallebarde asiatique à la lame longue. Elle se saisit également d'un ensemble de kunai, des couteaux de lancer accrochés à une sangle qu'elle passe en bandoulière.

- Oh, marrant, ça.

D'une autre cache d'armes, elle extrait une sarbacane et des fléchettes. Une curiosité toute scientifique la pousse à en porter une à son nez.

- Hmm, petite odeur âcre. Curare.  Simple. Efficace. Manque quand même un poil d'originalité.

"Intolérance à la frustration et agressivité".

Pile : Septima porte la sarbacane à ses lèvres et souffle d'un coup sec. Évidemment, en direction d'un tribut en train d'essayer de détaler comme un lapin. La flèche file droit dans sa direction et se fiche dans un arbre, à deux centimètres de sa tête.
- Raté. Quelle saloperie !
Elle attrape aussitôt un des couteaux et le lance aussi sec dans la même direction. Lui, normalement devrait atteindre sa cible et, à défaut d'être fatale, se ficher dans le mollet de la fille du district 12.

Face : Septima jette le morceau de bois par dessus son épaule.
- Trop basique. Les lames sont quand même bien plus raffinées. Pourquoi faut-il qu'on nous propose des équipements de ploucs !
De rage, elle lance elle-même la fléchette au loin qui, par un curieux miracle, file dans les airs comme si elle avait été soufflée. Pour frôler le tribut restant du district 6. L'atteindre ? Elle n'en sait rien. Elle s'en moque. Au pire, ça ne sera rien de plus qu'une éraflure. Il n'en mourra pas. Il aura simplement le bras un peu paralysé. Sauf à ce qu'il s'injecte rapidement un antidote.

"Nous pouvons tous exprimer a minima l'un de ces symptômes. Ce qui caractérise la personnalité psychopathe, c'est le nombre et l'intensité". Ce fut la dernière phrase qu'il prononça. Imbécile de médecin.

- Quelqu'un a vu Fitz ?

Le gong a retenti, et Fitz a rejoint la corne d’abondance avec les autres carrières, concentré.

Il empoigne un arc, serrant fort le bois qui se recourbe sous ses doigts, tentant de stabiliser le léger tremblement de ses mains. C’est normal, songe-t-il comme pour se rassurer, c’est juste l’excitation du début, la peur des autres tributs qui suinte dans l’air. Il jette un carquois sur son dos, saisit une flèche d’un geste rapide et cale l’arme contre son épaule.

L’air est lourd. La chaleur est étouffante, elle lui pèse sur le cœur. À moins que ça ne soit…

La flèche enclenchée, la corde déjà sous tension, Fitz regarde autour de lui et ne voit que ce qu’il a toujours connu : la lutte, la violence, la cruauté. Les corps qui commencent à s’abattre. La lame de Lexi qui se plante dans le cœur d’un garçon. Septima, d’une froideur implacable, qui étrangle le tribut du 9.

Et tout d’un coup, l’évidence est sur lui comme un présage funeste : il a beau s’être entraîné toute sa vie pour ce moment, maintenant qu’il est là, maintenant qu’il est dans l’arène, rien n’est plus pareil. C’est pour de vrai, cette fois. La mort est là. C’est elle qui suinte dans la moiteur de la végétation. La mort qui doit passer par sa propre main. Il ne faut pas faiblir, se répète Fitz, serrant plus fort le manche de son arc comme pour mimer la détermination. Mais ses jambes lui semblent lointaines, ses sens étrangement brumeux.

Il se reconcentre, mais le mal est fait. Un fragment de seconde qui a tout changé. Le doute, la lucidité qui, par le chas d’on ne sait quelle plaie, s’est infiltrée dans l’esprit d’un carrière entraîné depuis toujours.

Le cœur battant, il ferme un œil, il vise, sent l’énergie du ressort qui s’accumule entre ses mains, à travers tout son corps. La tension mortelle. Les cris de la fille du 12, quand le couteau de Septima lui transperce la chair. Il ajuste son tir. Il pourrait abattre n’importe quoi, n’importe qui ; sa flèche atteint toujours son objectif, proprement. Il entend son nom au moment où il lâche la corde.

1 : La flèche de Fitz transperce la gorge de la fille du 12, qui tentait de fuir. Elle s’effondre et s’étrangle dans son sang en quelques secondes.
2 : La flèche se plante dans le ventre du garçon du 5. Le sang coule abondamment, le tribut pousse des hurlements insoutenables et Fitz doit lui décocher une seconde flèche en plein cœur pour l’achever.
3 : La flèche transperce le garçon du district 3 mais rate le cœur de quelques centimètres, déchirant l’aorte. Il agonise pendant quelques minutes, avant que le canon n’annonce finalement sa mort.
4 : La flèche traverse le biceps du garçon du 10, qui était en train de courir vers la passerelle. Fitz, qui a tiré une fraction de seconde trop tard, décoche une seconde flèche qui lui traverse le crâne.

« Je suis là », répond-il enfin à Septima, d’une voix qu’il veut ferme et froide, sans affect. Il abaisse son arc, sans cesser de le serrer, pour masquer que… ses mains tremblent toujours.

J'ouvre les yeux et j'inspire comme si je n'avais pas respiré depuis plusieurs minutes. C'est peut-être le cas. J'ai beau m'être préparée autant que possible, je n'avais jamais prévu de me trouver là.

Sur ma droite, le garçon du 9 qui a été moissonné avec moi, tremble comme une feuille. Sur ma gauche, je vois d'autres visages désespérés, mais aussi les tributs de carrière. Le sourire de Septima me glace les entrailles. Fitz a l'air concentré mais anxieux. Cela me redonne un peu d'espoir : je suis parmi les plus âgés, et même les carrières peuvent avoir peur ! Allez, Zaymo !

Le décompte commence, j'ai une pensée pour mon frère Damion, moissonné à 12 ans, qui s'est fait égorger sous nos yeux dès les premières secondes. Il est hors de question que ma soeur et mon frère revivent ça. Mon père, lui, en mourrait.


10...

9...


La retraite, ça semble le plus raisonnable. Dommage, j'aperçois une faux posée bien en évidence - un piège du Capitole, je le sais, ils m'ont vue la manier lors des démonstrations, mais si je vais la chercher maintenant, je mourrai sans aucun doute. Je n'ai plus qu'à espérer mettre la main dessus plus tard. Survivre 24 heures, c'est mon premier objectif.


7...

6...

Et pour ça, il me faut de l'eau. Enfin... propre à la consommation. Celle sous nos pieds, je préfère autant ne pas m'en approcher. Je repère un chemin pour m'éloigner, et note qu'un sac à dos est à proximité.

2...

1...

TOP ! Je m'élance, mes bras robustes me permettent de grimper, mais je ne suis pas rapide... et le garçon du 10 semble avoir pris pour cible le mec sac à dos que moi.
Dans la mêlée, j'entends des cris, des rires sadiques, et des coups de canon. J'approche des sacs, je regarde nerveusement autour de moi, craignant une attaque. Je vois le garçon de mon discrict s'affaler mollement, étranglé par Septima...

1 - J'attrape le sac à dos avant le garçon du 10, que je bouscule et il crie. Je ne m'arrête pas pour savoir comment il va.
2 - Je n'attrape pas le sac à dos avant le garçon du 10, mais je mets la main sur le sac plus petit, un peu plus loin, avant de m'enfuir.
3 - J'attrape le sac à dos avant le garçon du 10, il prend le plus petit sac, nos regards se croisent, je prends la fuite et lui aussi.
4 - Je n'attrape pas le sac à dos avant le garçon du 10, et il me pousse - je me rattrape aux branches et parviens à m'enfuir, les mains vides.

Je m'enfonce dans la forêt, circulant parmi les arbres, afin de trouver un endroit calme et discret pour faire le point sur ma situation.