Dix mois après le couronnement du roi Edmund III, fils d’Ealhmund Ier, les tensions étaient toujours vives. Anglais et hommes du nord ne reconnaissaient pas cet héritier inconnu, dans cette période particulièrement trouble de l’Angleterre. Complots et tentatives d’assassinat s’enchaînent, si bien que le jeune roi n’eut pas d’autre choix que d’accepter un garde royal qui ne soit pas originaire de son royaume pour le garder en vie. Une collaboration difficile…
Contexte historique revisité, librement inspiré de cette recherche
Je suis né en l’an de grâce 1009 à York, ce qui fait que j’ai aujourd’hui 25 ans. Je vis toujours à la Cour Royale, non pas en tant que courtisant ou conseiller mais bien en tant que Roi. Bien trop occupé à gérer les affaires du royaume et les dernières tentatives d’assassinat, je suis toujours célibataire ce qui me convient parfaitement. ✠ Fils légitimé du Roi Ealhmund Ier et de sa maîtresse, lady Aetheling de Drumworth. Cette décision, prise sur le lit de mort du Roi, fait l’objet de beaucoup de controverses. Le véritable héritier venait de tomber au combat, et le Roi n’a eu qu’une autre fille avec son épouse. On dit que lady Aetheling aurait orchestré beaucoup de choses… mais ce ne sont que des bruits de couloirs.
✠ Il a reçu une éducation très stricte mais sur des sujets très variés. En plus de sa langue maternelle, il parle le latin, le grec, et quelques dialectes de la langue des gens du Nord.
✠ Edmund a l’intention de mener une politique économique et commerciale, au détriment de la guerre et des valeurs de conquêtes.
✠ On le dit pieux et humble, mais également (et surtout) faible et naïf. Personne ne s’attend à ce qu’il passe l’année et beaucoup cherchent déjà quel serait le prochain vrai héritier.
Un garde ouvrit la porte de la salle du trône, presque déserte. Ce n’était pas une heure où elle était ouverte au public : seuls quelques conseillers étaient là, quelques seigneurs, des servantes, des gardes… et sa mère, droite et fière, les mains jointes devant elle dans une posture sévère qu’Edmund lui connaissait bien. En sommes, un petit comité ! D’ailleurs, pour cette fois, sa mère était accompagnée.
« Vous m’avez fait appeler, Mère. » dit simplement le Roi, posant maintenant son regard sur son invité.
Lui, il dénotait beaucoup avec les autres de la salle. Plus grand et plus imposant bien sûr, mais sa tenue, ses armes, ses cheveux… Un homme du Nord, sans aucun doute. Qui semblait pourtant avoir appris les manières des anglais au vue de sa posture, presque semblable à un soldat ordinaire.
Au passage d’Edmund, toutes les têtes se baissaient en un signe de respect, les unes après les autres, finissant par sa mère.
« En effet, Votre Grâce. Voici l’homme dont je vous avais parlé, Einar. »
Elle le présenta d’un geste de la main. Edmund fronça légèrement les sourcils : il se souvenait de cette conversation, mais il avait pensé le sujet clos. Après tout, cela faisait deux bonnes semaines que rien n’avait été tenté avec lui, et les gardes du château n’avaient jamais eu trop de mal à déjouer le moindre attentat jusqu’ici. Certes elle lui avait parlé de cet homme du Nord, qui avait protégé plusieurs noms qu’il connaissait bien, et il avait appris qu’il était un grand guerrier… on le disait imbattable… mais cela ne signifiait pas qu’Edmund considérait sérieusement l’engager.
« Je vous remercie Mère, mais nous n’avons pas besoin de mercenaire du Nord. La garde suffit amplement à cette tâche. » Il avait déjà trop à faire, pourquoi devrait-il avoir sur les bras un étranger, quand il était déjà la cible de bien trop de mauvaises rumeurs ? « Avec tout mon respect, bien sûr. » s’empressa-t-il d’ajouter à l’égard du guerrier, pour ne pas le froisser.
Lady Aetheling prit une inspiration, visiblement contrariée mais elle ne voulait guère trop le montrer. Elle avait une image à tenir, après tout. Et puis, elle n’était pas surprise… Une mère connaissait son fils, et il y avait des domaines sur lesquels il avait besoin d’être avisé. Comme par exemple sa propre sécurité. Elle se tourna alors vers Einar. « C’est à vous. » Lady Aetheling lui avait déjà prédit que cette situation allait arriver, et que d’une façon ou d’une autre, ce serait à Einar de prouver qu’il était largement de taille pour cette tâche. Voire même, indispensable.
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Sam 21 Jan - 12:20
Einar Forkelsson
J'ai environ 28 ans, c'est difficile de savoir. Mon père ne se souciait pas vraiment de ce genre de détails. Je vis sur les routes d'Angleterre, gagnant ma vie en offrant ma lame au plus offrant. Je suis célibataire, ma façon de vivre ne me permettant pas d'avoir un foyer avec femme et enfants. - Il est le énième enfant d'une famille beaucoup trop nombreuse. Son père prenait une nouvelle femme chaque fois que la précédente venait à décéder en mettant au monde le fruit de ses attentions. Einar n'a jamais connu sa mère, décédée lors de la naissance du jeune frère qu'il aurait du avoir et qui n'a jamais survécu.
- Il a été élevé à la dure par son père. Celui ci ne prêtait de l'attention qu'à ses fils, cherchant à en faire de futurs grands guerriers vikings. Attention dont les enfants se seraient bien passé tellement leur éducation fut rude.
- A dix huit ans il a du fuir sa ville natale. Il a rejoint un raid sur l'Angleterre. Quand les hommes sont revenus, il a choisi de rester là bas. Sa tête étant mise à prix par son Yarl, il a préféré s'exiler sur cette terre.
- Il a gagné sa vie en vendant ses services comme mercenaire. Il a acquis assez rapidement une bonne réputation grâce à ses talents.
- Il s'est converti au christianisme, plus pour faire taire les mauvaises langues que par réelle conviction.
"Einar... est ce que tu veux bien arrêter deux minutes. J'ai besoin de te parler d'un sujet de la plus haute importance..."
Je grognais alors qu'Alfred insistait. J'étais occupé moi aussi et ce à quoi j'étais occupé était de la plus haute importance également. J'avais donné une certaine somme à cette putain pour qu'elle passe du temps avec moi. Après en avoir profité toute la nuit, je comptais bien jouir une dernière fois de sa compagnie avant de la laisser partir. Mais il fallait croire que mon cher ami ne partageait pas mon opinion.
Je me retirais, mettant une légère claque sur ses jolies fesses charnues avant de lui sourire.
- Il faut croire que le devoir m'appelle ma belle. J'espère pouvoir te revoir très bientôt.
Je pris sa main, déposant un léger baiser dessus, lui arrachant ainsi un gloussement de plaisir. Elle me sourit alors qu'elle partait, m'assurant qu'elle serait ravie de pouvoir me retrouver. Putain ou non, toutes les femmes étaient bien les même. Un peu de manière et de flatteries suffisait à les séduire.
Je me redressais finalement, me retournant vers mon "ami". J'attrapais un drap qui traînait là et m'en entourait les hanches pour avoir l'air un minimum présentable.
- Je t'écoute. Quelle affaire peut bien être importante au point de me priver de ma distraction matinale?
Il s'avérait que l'affaire en question était plutôt alléchante. L'offre d'emploi ne venait pas de n'importe quel petit seigneur sans importance cette fois. Non elle émanait de la mère du roi en personne. Elle désirait que je protège sa Majesté son fils, rien que ça. Je trouvais l'offre des plus curieuses. Oh, je n'étais pas sans savoir que les tentatives d'assassinat envers sa personne étaient nombreuses. Nombreux étaient ceux qui aimeraient voir la tête de leur chef monarque trôner au bout d'une pique plutôt que sur ses épaules. J'avais moi même reçu quelques offres pour remplir ce travail. Je les avais toutes refusées. Je n'étais pas un vulgaire assassin. Je tuais parce qu'il le fallait, pour protéger une vie et non pas pour asseoir les prétentions au trône de quelques nobles qui avaient décidé qu'une couronne leur irait bien. Non, ce qui m'étonnait, c'était que la mère du roi ne confie pas cette mission à un des membres de sa garde. N'y avait il donc pas quantité de soldats dans les murs du château qui avaient juré fidélité à leur roi?
"Bien entendu. Mais tu en conviendras, ils ne sont pas des plus efficaces à ce poste. Elle a entendu dire que tu étais le meilleur et elle veut le meilleur pour protéger son fils."
Si elle me prenait pas la flatterie... Il était vrai que j'avais acquis une certaine réputation. Je n'avais souffert d'aucun échec lorsqu'on me confiait la vie de quelqu'un. Ces anglais... ils passaient trop de temps à prier leur dieu d'amour et à compter leurs pièces d'or, pour vraiment apprendre à se battre correctement.
Je n'avais pas envie d'accepter. Jouer les chaperons pour un petit roi trop faible pour se défendre lui même, très peu pour moi. Mais le prix, la récompense était des plus alléchants. Sans parler des retombées que cela aurait. Je serais l'homme qui avait réussi à sauver la vie d'un roi que tout le monde voulait voir mort. Nul doute que les propositions d'emploi se feraient nombreuses.
Ce fut donc ainsi que je me retrouvais aux côtés de la mère du roi, attendant que celui ci daigne venir nous voir. Je m'étais rendu le plus présentable possible, prenant un bain, brossant ma barbe et tressant mes cheveux. J'avais enfilé mes plus beaux habits sans pouvoir autant me défaire de mon épée et des différents lames dissimulées un peu partout. J'avais déjà eu droit au regard désagréable de la mère du roi, à son interminable discours sur mon futur devoir, à ses craintes à l'idée d'engager un barbare tel que moi. Mais malgré tout, la réussite de mes précédentes missions l'avaient convaincu de m'engager. A moi désormais de faire mes preuves pour convaincre son fils.
C'était bien mal me connaitre que de croire que j'allais ramper pour qu'un petit roi m'engage.
Il arriva dans la salle du trône, ce fameux roi. Je le sentis me détailler du regard. Je ne me gênais pas pour faire de même. Il était habillé comme tous les rois de ce pays, beaucoup trop richement, presque comme une femme. Il n'avait rien d'un guerrier. Pas étonnant que dans un pays où tous ne rêvaient que de conquête, qu'il ne dénote au milieu d'eux.
Je secouais la tête alors qu'il refusait mes services. Comme elle me l'avait annoncé, la mère du roi attendait de moi que j'aille le convaincre.
- Avec tout mon respect ma Dame, je doute de pouvoir forcer votre fils de m'engager s'il ne le désire pas. Il possède une garde, cela est vrai. Une garde qui s'est montré jusqu'à présent tellement efficace...
J'adressais mon plus beau sourire ironique au roi. Deux ou trois tentatives d'assassinat c'était déjà beaucoup, mais quand elles venaient à se compter en dizaine... cela n'avait plus rien de normal.
- Votre Grâce... ce fut un honneur de vous rencontrer. Je prie pour que votre mort prochaine soit douce et rapide.
Parce qu'il allait mourir sous peu, je n'en doutais pas. Cela ne faisait que quelques heures que j'étais dans son château et j'avais déjà relevé pas moins d'une dizaine de failles dans sa protection. Il était même surprenant qu'il ne soit pas déjà mort vu le zèle avec lequel ses hommes le défendaient.
Je suis né en l’an de grâce 1009 à York, ce qui fait que j’ai aujourd’hui 25 ans. Je vis toujours à la Cour Royale, non pas en tant que courtisant ou conseiller mais bien en tant que Roi. Bien trop occupé à gérer les affaires du royaume et les dernières tentatives d’assassinat, je suis toujours célibataire ce qui me convient parfaitement. ✠ Fils légitimé du Roi Ealhmund Ier et de sa maîtresse, lady Aetheling de Drumworth. Cette décision, prise sur le lit de mort du Roi, fait l’objet de beaucoup de controverses. Le véritable héritier venait de tomber au combat, et le Roi n’a eu qu’une autre fille avec son épouse. On dit que lady Aetheling aurait orchestré beaucoup de choses… mais ce ne sont que des bruits de couloirs.
✠ Il a reçu une éducation très stricte mais sur des sujets très variés. En plus de sa langue maternelle, il parle le latin, le grec, et quelques dialectes de la langue des gens du Nord.
✠ Edmund a l’intention de mener une politique économique et commerciale, au détriment de la guerre et des valeurs de conquêtes.
✠ On le dit pieux et humble, mais également (et surtout) faible et naïf. Personne ne s’attend à ce qu’il passe l’année et beaucoup cherchent déjà quel serait le prochain vrai héritier.
La mère et le fils posèrent tous les deux sur lui un regard sévère… mais pour différentes raisons. Lady Aetheling n’avait pas l’habitude qu’on contredise ses consignes, et encore moins par des manants. Elle pourrait lui admettre une politesse qui n’est pas des plus répandues chez les sauvages vikings, mais cela ne suffisait pas à oublier ce « non » qu’il essayait de lui communiquer. Elle avait pourtant été généreuse : la paie était bien plus importante qu’un simple garde, et quel plus grand honneur que de servir le Roi d’aussi près ? Ce Viking était-il donc stupide ? Une garde qui s’est montrée jusqu’à présent tellement efficace… se remémora-t-elle. Stupide et insolent.
Edmund ne s’était pas offensé de cela. S’il venait à prendre à cœur chaque remarque de ce sens, il n’en dormirait plus la nuit et ne pourrait plus se concentrer sur rien. Il avait fermé les yeux, l’écoutant à peine tant il avait compris la réponse. Un simple « non ». Mais… Je prie pour que votre mort prochaine soit douce et rapide. Cette remarque vint l’irriter assez pour qu’une petite ride sur sa joue se dessine, et qu’il se décide enfin à rouvrir les yeux, les posant froidement sur le mercenaire. Douce… Les morts douces ne valaient rien dans la culture du Nord. Malgré le peu de finesse que ce guerrier montrait, voilà qu’il venait en une phrase insulter sa garde, insulter sa personne, et lui souhaiter une mort indigne à ses yeux.
Bien joué, sauvage. Mais nous pouvons être deux à ce jeu.
Le Roi réhaussa le menton, ses mains jointes dans son dos, signe chez lui qu’il venait de prendre une décision.
« Vous m’enterrez bien vite. » articula-t-il doucement, prenant son temps pour chaque syllabe. Il n’était pas pressé, après tout, contrairement à ce guerrier qui semblait pressé de repartir d’où il venait. « C’est peut-être une erreur, qui sait. Je suis encore debout, et ma garde – bien qu’imparfaite – m’a gardé en vie pendant de longs mois. Je doute qu’un homme seul pourrait faire mieux que dix hommes entrainés et loyaux. » Il haussa les sourcils nonchalamment, ouvrant maintenant ses mains face à lui. « On raconte beaucoup de choses sur les hommes comme vous. Vous êtes grands, forts, vous avez une réputation, et parfois, cela suffit. Parfois, c’est tout ce que vous avez. Alors je comprends votre hâte, guerrier. Croyez-moi. Il est plus sage de se retirer d’un tel contrat, avant que votre image en souffre. »
Il fit quelques pas à travers la pièce, se rapprochant d’un des buffets où il se servit un verre de vin. Après tout, il était chez lui…
« Mais maintenant que vous êtes ici, je suppose qu’il serait mal avisé de ne pas vous inviter au banquet de ce soir. Si ma tête se trouve au bout d’une pique d’ici ce soir, je pourrais concéder que vous aviez raison. » Il sourit brièvement, son regard fixé sur lui tandis qu’il avala une gorgée.
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Dim 22 Jan - 12:07
Einar Forkelsson
J'ai environ 28 ans, c'est difficile de savoir. Mon père ne se souciait pas vraiment de ce genre de détails. Je vis sur les routes d'Angleterre, gagnant ma vie en offrant ma lame au plus offrant. Je suis célibataire, ma façon de vivre ne me permettant pas d'avoir un foyer avec femme et enfants. - Il est le énième enfant d'une famille beaucoup trop nombreuse. Son père prenait une nouvelle femme chaque fois que la précédente venait à décéder en mettant au monde le fruit de ses attentions. Einar n'a jamais connu sa mère, décédée lors de la naissance du jeune frère qu'il aurait du avoir et qui n'a jamais survécu.
- Il a été élevé à la dure par son père. Celui ci ne prêtait de l'attention qu'à ses fils, cherchant à en faire de futurs grands guerriers vikings. Attention dont les enfants se seraient bien passé tellement leur éducation fut rude.
- A dix huit ans il a du fuir sa ville natale. Il a rejoint un raid sur l'Angleterre. Quand les hommes sont revenus, il a choisi de rester là bas. Sa tête étant mise à prix par son Yarl, il a préféré s'exiler sur cette terre.
- Il a gagné sa vie en vendant ses services comme mercenaire. Il a acquis assez rapidement une bonne réputation grâce à ses talents.
- Il s'est converti au christianisme, plus pour faire taire les mauvaises langues que par réelle conviction.
Il était bien comme tous les autres rois. Il était peut être né du mauvais côté des draps, il puait quand même l'arrogance. Une arrogance qui en avait conduit plus d'un à la tombe. J'étais bien placé pour le savoir. J'avais protégé un certain nombre de petits nobles à l'égo aussi surdimensionné que le roi face à moi. Pour lui il semblait impensable que sa si précieuse garde puisse être incompétente, ou du moins l'être moins qu'un barbare comme ils se plaisaient tous à m'appeler. Ca c'était un travers que je retrouvais chez bon nombre d'anglais. Ils me méprisaient. Mon peuple, nous n'étions pas comme eux. Nous étions un peuple dur, habitué à survivre dans des conditions difficiles, à nous battre pour notre vie. Nous étions forts, mais aux yeux de ces précieux et riches anglais, nous étions des brutes, des barbares.
J'avais envie de partir, de fuir ce château, cet arrogant, de le laisser se débrouiller avec ses nombreuses tentatives de meurtre. Je n'avais pas peur pour ma réputation en acceptant le contrat. Je savais qu'elle n'en serait que grandi si je prenais soin de la sécurité de ce roi. Mais je savais également, qu'avec ou sans son contrat, je pouvais facilement trouver de quoi gagner ma vie. Je n'avais au final pas grand chose à gagner à travailler pour lui, à part souffrir de travailler pour un homme qui me prenait de haut et ne me respectait pas.
- Je ne doute pas qu'ils aient été entrainés pendant des années, ni même qu'ils soient entièrement dévoué à votre Grâce.
Je m'inclinais légèrement vers lui, un léger sourire aux lèvres. Il pouvait m'insulter mais je ne lui ferais pas le plaisir de perdre mon sang froid et d'en faire de même.
- C'est de leur compétence dont je doute. J'ai repéré une bonne dizaine de failles dans votre sécurité depuis que je suis entré dans votre château. J'aurais pu aisément vous tuer. Et cela m'aurait rapporté bien davantage que d'accepter d'assurer votre sécurité...
Quand je voyais les sommes folles que l'on m'avait proposé pour lui ôter la vie, je devais vraiment être fou pour ne pas avoir accepté. Mais j'avais une morale, quoi qu'en pense ce petit roi prétentieux. Je ne tuais pas les gens pour de l'argent, simplement parce qu'ils dérangeaient l'ambition d'un autre. Je n'étais pas un assassin.
- Je peux vous faire une proposition? Une sorte de défi... Si je parviens à vous "tuer" d'ici demain matin, vous conviendrez que vos gardes sont incompétents pour assurer votre sécurité. Si ils parviennent à m'en empêcher, j'admettrais que vous êtes en sécurité et vous n'entendrez plus parler de moi.
Cela me semblait être un marché plutôt honnête. Dans les deux cas il était gagnant, quel que soit le résultat, il pouvait être certain d'avoir d'ici demain des personnes compétentes à ses côtés pour le défendre. Et si il acceptait, je savais déjà qui gagnerait...
Je suis né en l’an de grâce 1009 à York, ce qui fait que j’ai aujourd’hui 25 ans. Je vis toujours à la Cour Royale, non pas en tant que courtisant ou conseiller mais bien en tant que Roi. Bien trop occupé à gérer les affaires du royaume et les dernières tentatives d’assassinat, je suis toujours célibataire ce qui me convient parfaitement. ✠ Fils légitimé du Roi Ealhmund Ier et de sa maîtresse, lady Aetheling de Drumworth. Cette décision, prise sur le lit de mort du Roi, fait l’objet de beaucoup de controverses. Le véritable héritier venait de tomber au combat, et le Roi n’a eu qu’une autre fille avec son épouse. On dit que lady Aetheling aurait orchestré beaucoup de choses… mais ce ne sont que des bruits de couloirs.
✠ Il a reçu une éducation très stricte mais sur des sujets très variés. En plus de sa langue maternelle, il parle le latin, le grec, et quelques dialectes de la langue des gens du Nord.
✠ Edmund a l’intention de mener une politique économique et commerciale, au détriment de la guerre et des valeurs de conquêtes.
✠ On le dit pieux et humble, mais également (et surtout) faible et naïf. Personne ne s’attend à ce qu’il passe l’année et beaucoup cherchent déjà quel serait le prochain vrai héritier.
Cela m’aurait rapporté bien davantage que d’accepter d’assurer votre sécurité. Bien sûr. Cet homme était un mercenaire, après tout. Il n’y avait que l’argent qu’il écoutait, et les opportunités. Edmund n’en attendait pas moins de lui : les vikings étaient réputés pour leur appétit de l’or et du sang. Qu’il ait décidé de ne pas le tuer ne l’étonnait pas tellement : sa vie deviendrait nettement plus difficile qu’il venait à commettre un régicide. Les employeurs se feraient plus rares, et nombre d’entre eux lui tourneraient le dos. Il gagnerait en réputation, certes, mais seulement pendant un court moment, avant de se faire retrouver et exécuter. Même un mauvais roi, ce n’était pas judicieux de le tuer. Le roi le toisa alors, cet homme robuste qui semblait avoir beaucoup trop confiance en lui.
C’était à sa proposition qu’Edmund retrouva un quelconque intérêt dans cette discussion. Surpris, il se laissa à hausser un sourcil en l’entendant énumérer ses conditions. Depuis quand un mercenaire se prenait-il à lancer un défi à leur éventuel employeur ?
« Est-ce donc un jeu, pour vous ? » articula-t-il lentement.
Bien que son ton était glacial, comme si ce n’était finalement qu’une mauvaise plaisanterie ayant pour thème sa mort réelle, Edmund se rendit compte lui-même qu’il se trouvait assez... curieux.
« Et que se passe-il si vous me tuez, et que vous prouvez le manque de compétences de ma garde ? Je n’y gagne rien. Je vous propose autre chose. » Un fin sourire joueur se dessina sur ses lèvres. « Tuez-moi, et je vous prends à mon service en doublant la paie que vous proposait ma mère. Vous prendrez également en main la formation de mes hommes pour combler ces lacunes de sécurité. Mais si je suis toujours en vie demain aux premières lueurs du jour, alors j’accepte votre départ en paix avec une bourse d’or en récompense. » Il ouvrit ses mains, attendant une réponse. C’était là aussi un marché honnête, mais avec de l’or en récompense, et une garantie pour lui.
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Mer 25 Jan - 12:57
Einar Forkelsson
J'ai environ 28 ans, c'est difficile de savoir. Mon père ne se souciait pas vraiment de ce genre de détails. Je vis sur les routes d'Angleterre, gagnant ma vie en offrant ma lame au plus offrant. Je suis célibataire, ma façon de vivre ne me permettant pas d'avoir un foyer avec femme et enfants. - Il est le énième enfant d'une famille beaucoup trop nombreuse. Son père prenait une nouvelle femme chaque fois que la précédente venait à décéder en mettant au monde le fruit de ses attentions. Einar n'a jamais connu sa mère, décédée lors de la naissance du jeune frère qu'il aurait du avoir et qui n'a jamais survécu.
- Il a été élevé à la dure par son père. Celui ci ne prêtait de l'attention qu'à ses fils, cherchant à en faire de futurs grands guerriers vikings. Attention dont les enfants se seraient bien passé tellement leur éducation fut rude.
- A dix huit ans il a du fuir sa ville natale. Il a rejoint un raid sur l'Angleterre. Quand les hommes sont revenus, il a choisi de rester là bas. Sa tête étant mise à prix par son Yarl, il a préféré s'exiler sur cette terre.
- Il a gagné sa vie en vendant ses services comme mercenaire. Il a acquis assez rapidement une bonne réputation grâce à ses talents.
- Il s'est converti au christianisme, plus pour faire taire les mauvaises langues que par réelle conviction.
Il n'y gagnait rien? N'avait il donc rien compris de ce que je venais de lui énoncer? Sa garde était incompétente, ça c'était un fait qu'il semblait ne pas vouloir admettre. Si je gagnais mon petit pari, et j'allais le gagner, il ne serait pas perdant. Il aurait à son service un homme compétent, prêt à assurer sa sécurité. J'aurais beaucoup de travail, ça je le savais. Je ne pourrais veiller sur lui jour et nuit. Il faudrait que je forme correctement sa garde d'incompétent. Mais que je gagne ou non, lui serait gagnant. Dans tous les cas il aurait des hommes compétents pour le défendre. Alors qu'y gagnait il dans tout ça? Beaucoup c'était certain et beaucoup plus si il perdait que si il gagnait.
Je lâchais un petit rire en l'entendant m'énoncer son marché. Il était stupide, ou fou, dans tous les cas complètement inconscient et nul en marchandage. Pourquoi me proposer le même marché que je venais de lui faire mais en ajoutant plus d'argent? Quel était l'intérêt de faire ça? Je lui proposais déjà le même marché et à un moindre coup. Il aurait accepter mon offre sans hésiter et pas proposer plus d'argent pour quelque chose qu'il aurait pu avoir moins cher. Si il y avait une logique dans son raisonnement elle m'était complètement étrangère.
- Nous proposons la même chose vous et moi. Si je gagne...
Je lui fis un petit sourire entendu. Il était certain que j'allais gagner.
- Je compte bien entendu former correctement votre garde. Il est impensable que je vous surveille jour et nuit sans jamais me reposer.
Je n'étais pas fou, pas comme lui.
- Alors, pardonnez moi votre Grâce, mais je ne vais pas accepter votre proposition. Je ne vais pas accepter de l'argent que je n'aurais pas mérité. Si je perds notre pari, je m'en irais, sans rétribution.
On ne récompensait pas les perdants, ce n'était pas ainsi que je fonctionnais en tout cas.
- Et si je gagne, le salaire que nous avons convenu me convient parfaitement. Je n'ai nul besoin de davantage d'argent.
C'était déjà un salaire plus que confortable. Son argent serait beaucoup mieux utilisé pour son peuple ou pour payer sa garde que pour surpayer un mercenaire qui l'était déjà bien assez.
- Mon marché, aux conditions que je viens de vous exposer. Sans quoi je me verrais obligé de décliner votre offre de rester dîner et je rentrerais chez moi.
Je suis né en l’an de grâce 1009 à York, ce qui fait que j’ai aujourd’hui 25 ans. Je vis toujours à la Cour Royale, non pas en tant que courtisant ou conseiller mais bien en tant que Roi. Bien trop occupé à gérer les affaires du royaume et les dernières tentatives d’assassinat, je suis toujours célibataire ce qui me convient parfaitement. ✠ Fils légitimé du Roi Ealhmund Ier et de sa maîtresse, lady Aetheling de Drumworth. Cette décision, prise sur le lit de mort du Roi, fait l’objet de beaucoup de controverses. Le véritable héritier venait de tomber au combat, et le Roi n’a eu qu’une autre fille avec son épouse. On dit que lady Aetheling aurait orchestré beaucoup de choses… mais ce ne sont que des bruits de couloirs.
✠ Il a reçu une éducation très stricte mais sur des sujets très variés. En plus de sa langue maternelle, il parle le latin, le grec, et quelques dialectes de la langue des gens du Nord.
✠ Edmund a l’intention de mener une politique économique et commerciale, au détriment de la guerre et des valeurs de conquêtes.
✠ On le dit pieux et humble, mais également (et surtout) faible et naïf. Personne ne s’attend à ce qu’il passe l’année et beaucoup cherchent déjà quel serait le prochain vrai héritier.
Edmund soupira, releva ses doigts pour pincer l’arête de son nez. Son premier vrai geste jusqu’ici, son seul signe de lassitude et d’agacement. Il n’aimait pas quand des mercenaires refusaient de l’argent : les poètes aiment l’idée et il imaginait combien ils pouvaient alors briller de leur humilité et de leur bonté de cœur. Mais lui, ce qu’il voyait surtout, c’était un guerrier qu’il ne pouvait pas anticiper. Le langage de l’argent était simple, concret, il se basait sur des nombres. Les bons sentiments, eux, étaient abstraits, impossible à quantifier.
« Soit. » céda-t-il, ne voulant pas perdre son temps à davantage de discussion sur quelque chose d’aussi stérile. « Finissons-en, j’accepte vos conditions. Essayez donc de me tuer, cela pourrait être distrayant. »
Ce mot ne plut pas du tout à sa mère, qui lui lança un regard sévère. Il le prit en compte, calmement, et su que cela suffisait comme réponse.
Le roi se tourna alors une nouvelle fois vers le mercenaire.
« Voyons de quoi vous êtes capable, vous pouvez disposer maintenant. J’imagine qu’il serait de mauvais ton de m’annoncer mon assassinat. »
« Les audiences vont commencer, d’ailleurs. » rappela lady Aetheling, retrouvant sa posture droite et pincée.
Il hocha la tête, n’ayant pas oublié. Déjà, il ne fit plus attention à Einar... Il lui passa devant, venant franchir les quelques marches de son trône pour s’y asseoir, sa mère sur ses talons. En tant que mère du roi, elle était également sa plus proche conseillère. Les gardes de la porte ouvrirent la grande salle sur l’extérieur, où déjà les citoyens faisaient la queue. Tout le monde avait toujours des requêtes, des demandes, des licences à se faire accorder... Et ils passaient devant Einar, le premier étant un prêtre angoissé, s’inclinant avec respect. Une histoire de licence de marché pour son prieuré, des affaires bien loin des affaires internationales d’un roi et de l’esprit d’un guerrier du nord probablement. Mais ici, elles avaient leur importance.
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Sam 4 Fév - 17:36
Einar Forkelsson
J'ai environ 28 ans, c'est difficile de savoir. Mon père ne se souciait pas vraiment de ce genre de détails. Je vis sur les routes d'Angleterre, gagnant ma vie en offrant ma lame au plus offrant. Je suis célibataire, ma façon de vivre ne me permettant pas d'avoir un foyer avec femme et enfants. - Il est le énième enfant d'une famille beaucoup trop nombreuse. Son père prenait une nouvelle femme chaque fois que la précédente venait à décéder en mettant au monde le fruit de ses attentions. Einar n'a jamais connu sa mère, décédée lors de la naissance du jeune frère qu'il aurait du avoir et qui n'a jamais survécu.
- Il a été élevé à la dure par son père. Celui ci ne prêtait de l'attention qu'à ses fils, cherchant à en faire de futurs grands guerriers vikings. Attention dont les enfants se seraient bien passé tellement leur éducation fut rude.
- A dix huit ans il a du fuir sa ville natale. Il a rejoint un raid sur l'Angleterre. Quand les hommes sont revenus, il a choisi de rester là bas. Sa tête étant mise à prix par son Yarl, il a préféré s'exiler sur cette terre.
- Il a gagné sa vie en vendant ses services comme mercenaire. Il a acquis assez rapidement une bonne réputation grâce à ses talents.
- Il s'est converti au christianisme, plus pour faire taire les mauvaises langues que par réelle conviction.
Cela pourrait être distrayant... il pensait réellement que j'allais me faire arrêter par ses hommes et qu'il pourrait rire de ma déconvenue. Il se trompait tellement. Je me ferais un plaisir de lui démontrer qu'il avait tord. Et nous verrions si il trouvait toujours la situation distrayante.
Je m'inclinais devant lui, le remerciant rapidement avant de me reculer pour le laisser recevoir ses audiences. Je restais quelques temps dans la salle. Les audiences en elles même ne m'intéressaient pas. Mon intérêt était tout autre. Je voulais pouvoir me faire un avis plus précis de la situation. J'évaluais les gardes présents dans la salle, leur nombre, leur attitude, leur attention. Etait elle portée là où il le fallait? Etaient ils suffisamment vigilants? Suffisamment nombreux? Correctement répartis dans la salle? J'en profitais également pour juger ce roi. Comment est ce qu'il gouvernait, avait il l'étoffe d'un bon chef?
Et pour l'instant je ne pouvais pas dire que j'étais satisfait des réponses que j'avais trouvé. Il y aurait du travail, beaucoup de travail si je voulais maintenir cet homme envie.
Je finis par me retirer discrètement de la salle. Je voulais repérer encore un peu les lieux avant de passer à l'action. Je ne tardais pas à trouver des failles, beaucoup trop nombreuses dans sa défense. Il serait aisé de venir le tuer au moment venu. Mais pour l'instant j'étais décidé à profiter de la soirée. Je me rendis au fameux diner auquel il m'avait convié, savourant le vin et la nourriture. Il aurait été tellement aisé de le tuer pendant ce diner. Passer en cuisine sans être remarqué, empoissonner le plat destiné à la table du roi, c'était un véritable jeu d'enfant. Cet homme était décidément bien inconscient de penser qu'il était en sécurité. Il avait eu de la chance, n'avait eu que des amateurs face à lui. Le jour où il se retrouverait face à un assassin de qualité, ce jour là il n'en réchapperait pas.
J'avalais une dernière gorgée de vin avant de quitter le diner. Je souris à une jeune noble qui ne cessait de me regarder avec un mélange de curiosité et d'envie. Il aurait été agréable de me glisser sous ses jupes pour satisfaire la curiosité qu'elle semblait éprouver envers les barbares mais j'avais plus important à faire pour le moment. Si j'accomplissais correctement ma mission j'aurais tout le loisir de pouvoir m'occuper de cette jeune femme.
Passer la surveillance de gardes fut beaucoup trop facile. J'allais me placer dans sa chambre, attendant tapi dans la pénombre qu'il vienne, mon arme prête dans ma main. J'attendis patiemment avant de me voir finalement récompensé en le voyant franchir la porte. Ses gardes étaient beaucoup trop loin pour intervenir. Aucun de ces imbéciles n'avait pris la peine de s'assurer que sa chambre ne présentait pas de danger. Ils laissaient leur roi entrer dans une pièce où l'attendait la mort et ils sne pourraient que constater leur incompétence une fois le mal accompli.
Je fis un peu en avant, d'un geste rapide j'enserrais sa taille et venais le plaquer contre moi tandis que mon poignard venait se poser sur sa gorge. Je venais approcher mes lèvres de son oreille pour murmurer avec un sourire victorieux.
- Vous êtes mort... Je vous ai tranché la gorge avant même que vous ayez pu crier pour alerter vos gardes restés devant la porte. Je n'aurais qu'à sortir par la fenêtre pour m'échapper en tout sécurité et aller toucher la récompenser que l'on m'a promise.
Je retirais mon couteau et relâchais mon étreinte. Je le laissais s'éloigner, rangeant mon arme à sa place. Je ne pouvais empêcher un sourire victorieux d'étirer mes lèvres.
- Je pense que vous en conviendrez Votre Altesse. J'ai gagné.
Je suis né en l’an de grâce 1009 à York, ce qui fait que j’ai aujourd’hui 25 ans. Je vis toujours à la Cour Royale, non pas en tant que courtisant ou conseiller mais bien en tant que Roi. Bien trop occupé à gérer les affaires du royaume et les dernières tentatives d’assassinat, je suis toujours célibataire ce qui me convient parfaitement. ✠ Fils légitimé du Roi Ealhmund Ier et de sa maîtresse, lady Aetheling de Drumworth. Cette décision, prise sur le lit de mort du Roi, fait l’objet de beaucoup de controverses. Le véritable héritier venait de tomber au combat, et le Roi n’a eu qu’une autre fille avec son épouse. On dit que lady Aetheling aurait orchestré beaucoup de choses… mais ce ne sont que des bruits de couloirs.
✠ Il a reçu une éducation très stricte mais sur des sujets très variés. En plus de sa langue maternelle, il parle le latin, le grec, et quelques dialectes de la langue des gens du Nord.
✠ Edmund a l’intention de mener une politique économique et commerciale, au détriment de la guerre et des valeurs de conquêtes.
✠ On le dit pieux et humble, mais également (et surtout) faible et naïf. Personne ne s’attend à ce qu’il passe l’année et beaucoup cherchent déjà quel serait le prochain vrai héritier.
Il y avait du monde, à ce dîner. Un petit peu plus que de coutume, il y avait aujourd’hui des invités venant de loin, accompagnés de toute une suite. Avec tout le bruit des convives, on n’entendait presque pas les ménestrels. Tous vinrent honorer le roi, échangeant une parole, cherchant à attirer son attention pour parler affaires d’État... cela ne le gênait pas. C’était bien pour cela que ces dîners existaient et qu’ils ne se faisaient pas tous en privé, après tout !
Cela n’avait cependant pas empêché une jeune femme, une dame, de venir s’asseoir à côté de lui et de lui sourire pour attirer son attention.
« Le viking est encore là. » sourit-elle, en le désignant du menton. Edmund suivit son regard, et souffla du nez en le voyant profiter gaiement de son repas, avec ce sourire séducteur et détaché sur le visage à l’attention d’une autre dame.
« Il semblerait, oui. »
« Il va vraiment le faire ? Essayer de te tuer ? »
« Oh, il va sûrement essayer, oui. » Il décrocha son regard d’Einar pour le reposer sur la jeune femme, avec un sourire rassurant. « Ne t’en fais pas, Ælfwynn. C’est un jeu, pour lui. » Elle soupira, et finit son verre de vin. Edmund semblait toujours plus confiant qu’il ne l’était en réalité, surtout quand il ne pouvait pas maîtriser chaque étape. Einar n’avait pas accepté l’argent, alors il pourrait tout aussi bien faire passer pour un défi une tentative réelle d’assassinat, et offrir sa tête à quelqu’un qui le paierait davantage. En toute objectivité, c’était le scénario le plus logique.
« Jusqu’à ce que ta tête se retrouve dans son sac. » rétorqua-t-elle comme si elle avait lu ses pensées, les lèvres trempées dans le vin, ce qui valut un petit rire de la part de son frère.
* * *
La nuit était déjà bien haute quand il retourna à sa chambre, à la lueur de la chandelle qu’il tenait dans sa main. Il ne portait déjà plus les bibelots qu’il avait tenu autour du cou, ou bien l’épais surcot. Juste la tunique qu’il portait en-dessous dans laquelle il songeait travailler encore un peu... ou se reposer. Peut-être qu’il se reposerait, il se sentait épuisé.
Cependant un bras l’attrapant d’un coup vint le réveiller encore plus vite qu’un sceau d’eau glacée. Sans pouvoir réagir, il se retrouva plaqué contre un intrus, une lame contre son cou.
Einar !
Son sang ne fit qu’un tour, mais il savait reconnaître quand il était vaincu. Jamais il n’aurait le temps d’attraper quoi que ce soit pour se défendre, pas même la lame se trouvant sur la table juste à côté. Au moindre geste, il serait mort, et Einar le savait.
« Vous êtes mort... » murmura-t-il au creux de son oreille avec un petit ton victorieux qui fit soupirer Edmund. Il ferma les yeux un instant, retrouvant son calme, et forçant son cœur à ralentir sa cadence affolée.
« C’est ce que je remarque, oui... » répondit le roi lentement, ignorant le fait qu’Einar n’avait aucunement eu besoin de lui susurrer ces mots vu l’évidence de leur situation, mais il l’avait quand même fait. Savourant sa victoire, et sa retenue de ne pas aller au bout d’un plan qui semblait si bien ficelé.
Il finit par le libérer de son étreinte. Edmund ne s’en fit pas prier et s’éloigna de lui, se retournant, plaquant sa main machinalement contre son cou. Comme il s’en doutait, le viking souriait.
« Je pense que vous en conviendrez Votre Altesse, j’ai gagné. »
« Toutes mes félicitations. » répondit-il, aussi neutre qu’il le pouvait, même s’il ne pouvait pas s’empêcher d’être un petit peu amer. Il n’aimait pas perdre... « Vous venez de vous engager dans un contrat à durée indéterminée, sans garantie de retrouver votre liberté un jour, tant que je vivrai. C’est bien joué. Puis-je aller me coucher, maintenant ? »
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I imagined it. I wrote it. But I guess I never thought I'd see it. || Einar & Edmund