Son agression et les raisons de son silence depuis plusieurs jours n’étaient dorénavant plus un secret pour Bonnie. Alors pour repartir sur des bases saines, sans résidu de mensonges, Rafael lui avoua avoir été présent le jour de sa première visite. Tapi dans son bureau, il avait entendu son échange avec Jason qui l’avait couvert, ce qui ne fut pas au goût de la jolie blonde et sut le lui faire savoir « Jason n’est pas soumis, il est loyal et c’est une qualité que j’apprécie chez lui » corrigea-t-il alors que Bonnie condamnait le comportement de ce dernier. Il appréciait l’idée de pouvoir lui faire confiance en toute situation. Un regard pour la jeune femme et répliqua avec aplomb « Non ». Sa réponse était sans appel et son comportement des derniers jours témoignaient en sa faveur. Il avait même espéré cicatriser plus vite que la normale avant de la revoir à nouveau. Finalement, ça ne s’était pas passé ainsi, et peut-être que ce n’était pas plus mal. Ça avait permis au barman de comprendre que Bonnie souhaitait être mise au courant lorsqu’il arrivait de tels soucis au beau brun. Parler aurait également évité à cette dernière d’imaginer un scénario dans lequel il n’était pas prêt à accepter son passé de délinquance légère. Il stoppa donc Bonnie dans son élan « Tu sauras que je ne reviens jamais en arrière. Je ne réfléchis pas sur le long terme quand je suis sûr de moi. Je t’ai dit que ça ne changeait rien. Je le pensais. Ok ?! » et sourit avec douceur « Je voulais être sûr que tu n’essayerais pas de me tuer dans mon sommeil » en référence à leur conversation dernière.

Ils prirent ensuite place sur la terrasse pour profiter de la fin de journée autour d’un verre de vin et du dîner qu’ils avaient pris sur le chemin. Rafael espérait que son agression était derrière lui, mais c’était sans compter Bonnie et son envie de se venger sur son silence au sujet de son agression. Elle avait envie de se moquer de lui. Le barman accepta volontiers en lui rappelant toutefois qu’il n’était pas totalement sobre le soir de l’agression. Son regard fixant le verre de vin, il répliqua pour défendre son employé « On va dire que Jason n’aime pas l’altercation physique… Il craint les coups » et releva son regard sur la jeune femme « Il a été ballotté de familles en famille quand il était gamin et a souffert de maltraitance ou en a été témoin… Donc je ne lui en veux pas d’être intervenu physiquement ». Oui, il n’éprouvait aucune rancune à son encontre et prit une gorgée de vin et fronça les sourcils « Je ne te tiens pas responsable non plus. Tu ne m’as ni frappé, ni obligé à boire » rétorqua-t-il avec assurance. Il n’allait pas tenter de la rassurer outre-mesure sur ce point. Rafael considérait que les seuls responsables étaient les deux hommes qui l’avait roué de coups. Il changea ensuite de registre de conversation en lui confiant lui avoir manqué et eut un petit sourire quand elle ignora son commentaire pour lui répondre sur le contenu de sa semaine.
Quand Bonnie évoqua la disparition de Sarah, le beau brun fronça les sourcils. Elle était inquiète pour son enfant et c’était légitime. Elle restait sa chaire et son sang, même si elle avait choisi de l’abandonner à la naissance. « Tu penses qu’elle aurait pu fuguer ? Une dispute avec sa mère adoptive ? » et ajouta « Ou tu penses qu’elle a décidé de venir aux États-Unis comme sa mère biologique ? ». Il prit une bouchée, avala et demande « Est-ce que tu veux que je vois avec mes amis dans la police si elle est arrivée sur le territoire ? ». Si ses relations pouvaient être utiles. Il lâcha sa fourchette et la posa dans son dos « Je suis sûr qu’elle va bien ».

Peut-être que Bonnie n’aurait pas dû se mettre la tête en vrac en pensant ainsi. Mais oui, ces idées lui avaient traversé l’esprit. Elle s’était également dit que si Rafael prenait de la distance avec un aveu comme celui-ci, si jamais elle lui révélait son plus gros secret, ce qu’ils tenaient de construire ne survivrait pas. Finalement, ça n’était rien de tout ça. Il avait seulement voulu éviter qu’elle sache qu’il s’était fait casser la figure. « -ok. » conclue la jeune femme. Elle leva ensuite les yeux au plafond, avec un sourire en coin.

Bonnie évoqua le fait que Jason aurait pu s’interposer et elle écouta l’explication de Rafael avec un léger froncement de sourcils. « -ok… voilà, maintenant je me sens super mal. » commenta la belle blonde qui n’avait pas envisagé trois secondes que Jason ait eu ce genre d’enfance. « -oui, j’aurai aussi pu te retenir. » puis elle ajouta : « -enfin ça n’aurait pas réglé le problème et c’est tes employés qui auraient eu des problèmes. » elle prit son verre et conclue : « -bref… affaire classée. » voilà, maintenant elle était au courant et ils pouvaient avancer à nouveau.

Elle évoqua sa semaine et surtout l’appel de la mère adoptive de Sarah. « -je sais pas… je ne la connais pas. » souffla Bonnie avec un pâle sourire. C’était la stricte vérité. Elle ne connaissait pas la fille qu’elle avait mise au monde. Simplement parce qu’elle n’était pas sa fille. Qu’elles n’avaient rien en commun. Et que Bonnie n’avait rien suivit de sa vie. « -et non, d’après Mary, tout allait bien. Si ce n’est que Sarah posait de plus en plus de questions à mon sujet. » ce qui avait été l’objet de l’appel. La mettre en garde, lui dire qu’il était possible que Sarah ait prit un avion pour venir la rencontrer. « -si elle est têtue comme moi, oui, c’est une possibilité. » un léger haussement d’épaules. « -je sais pas… » elle n’aimait pas avoir recours à la police. « -si elle a prit un avion pour venir me voir, elle s’est sans doute renseigner. Mary m’a dit qu’elle savait où je vivais. Enfin la ville tout du moins. » cela restait large. « -dis pas ça, parce que t’en sais rien. » coupa la belle blonde. Pas la peine de vouloir la rassurer. « -d’après Mary, elle a la tête sur les épaules, alors si elle a décidé de venir ici, j’imagine que c’est quelque chose de planifier. Si elle veut me trouver, elle y parviendra. » ce n’était plus une gamine de 10 ans.

Pourquoi Jason n’était pas intervenu ce soir-là ?! Tout simplement parce qu’il en avait été incapable. La violence avait toujours fait partie de lui, mais il n’avait fait que la subir. Il ne supportait pas les altercations et encore moins la violence physique. Face à ces révélations, Bonnie se sentit soudainement mal alors Rafael rétorqua d’une voix neutre « Tu ne savais pas » et précisa « Toutefois, si tu pouvais éviter de lui dire que je t’ai parlé de son passé, ça m’arrangerait. Il n’aime pas évoquer cette partie-là de sa vie, et j’aurais du mal à retrouver un employé aussi fiable que lui ». Parce que s’il pouvait s’autoriser des soirées en tête-à-tête avec Bonnie, c’était avant tout grâce à la confiance qu’il avait en Jason. Un sourire vint se glisser sur les lèvres du beau brun quand la jolie blonde se mit à évoquer une hypothèse qui aurait pu le mettre à l’abri des coups, puis se rappela que ses employés se trouvaient également dans le bar ce fameux soir, et rétorqua « Avec des « si » on pourrait mettre Paris en bouteille. J’y suis allé, je me suis fait casser la gueule, mais maintenant je vais bien. C’est tout ce qui importe » et acquiesça. Oui, l’affaire était classée. De toute manière, il n’était pas possible de refaire le monde.

En demandant comment s’était déroulée la semaine de Bonnie, le barman ne s’était pas attendu à entendre parler de Sarah, la fille biologique de la jeune femme. Elle avait disparu. En tant qu’ancien flic, il envisagea inévitablement une dispute, une fugue. Un hochement de tête quand Bonnie répondit par la négative à ses questions « Elle a envie d’obtenir des réponses pour pouvoir avancer » et évoqua la possibilité qu’elle ait pu imiter sa mère de sang en venant aux États-Unis « Pas besoin de grandir avec les gens pour leur ressembler ». Il lui proposa donc son aide, ou plutôt celle de la police « Tu peux refuser. Je comprendrais ». Bonnie n’avait jamais porté les autorités dans son cœur, alors faire appel à eux… « Puis que la montagne ne vient pas à nous, nous allons à la montagne » répliqua Rafael en citant le prophète Mahomet. Il posa sa main dans son dos en tentant de la rassurer, mais en vain. Il arrêta son geste, levant les deux mains « Je voulais juste te rassurer Bonnie, mais d’accord » et reprit son repas comme si de rien n’était « Miami est une grande ville. Elle va devoir chercher un moment ». Oui, le beau brun était moins confiant que Bonnie en la matière. C’était une ville touristique, mais aussi une ville dangereuse. Les États-Unis n’étaient pas l’Europe. Les villes étaient plus grandes, mais aussi plus dangereuses. « Tu ne veux pas que je demande à mes amis de la rechercher ? Qu’ils puissent la retrouver avant de tomber sur de mauvaises fréquentations ou que sais-je ? ». C’était le père qui parlait. Si ça avait été Elena dans cette situation, il aurait aimé la trouver avant qu’elle ne tourne dans la mauvaise rue et n’en ressorte pas indemne. « Tu as peur de la rencontre ? ».

« -comme si j’allais me pointer au bar, me poser devant lui et lui dire : alors comme ça, enfance difficile ? » elle plissa les yeux comme pour signifier à Rafael qu’elle n’était pas tout à fait débile. Enfin, le sujet du cassage de gueule semblait être clos. Maintenant elle était au courant, même si ça ne plaisait pas forcement à Rafael. Cela avait permis de soulevé le fait qu’elle voulait qu’ils puissent se parler de tout. Pas seulement des trucs bien qui s’étaient passés dans leur semaine. Les emmerdes aussi c’était important de les partager.

Bonnie évoqua justement son emmerde principale. Sarah avait disparu. « -oui et donc ça fait de moi la responsable de cette fugue ou voyage improvisé ! Moi ! Parce que je n’ai jamais osé prendre mes responsabilités. » oui, elle se sentait responsable. « -j’espère vraiment qu’elle ne me ressemble pas. » souffla Bonnie en regardant son verre de vin qui lui faisait de l’œil. « -si je l’ai abandonné c’est justement pour qu’elle est de meilleures chances dans la vie. Pour qu’elle soit élevé par une bonne famille, qui avait les moyens de lui offrir un avenir. Pas pour qu’elle suive mes traces. » un regard : « -je sais pas… » souffla Bonnie avant de froncer les sourcils : « -tu te la joues philosophe ? » elle n’était pas vraiment d’humeur à méditer sur de belles phrases qu’un autre type avait dit. Elle le remballa ensuite avec sa compassion. Non, il ne pouvait pas savoir si Sarah allait bien ! « -excuses moi… »

Elle prit son verre et collant son dos dans le canapé. Elle n’avait pas vraiment faim. Rafael avait raison. D’autant plus que Bonnie faisait son maximum pour passer sous les radars. Un nouveau regard pour l’ex flic qui lui servait de petit ami. « -très rassurant… » trois secondes plus tôt c’était : tout allait bien. Maintenant il lui projetait des scénarios catastrophe. Elle colle sa main contre sa bouche, tenant toujours son verre entre ses doigts. « -je suis terrifiée. » souffla Bonnie en regardant de nouveau Rafael. « -d’accord… je veux bien qu’ils fouinent un peu. Ça m’évitera d’avoir encore plus mauvaise conscience. » encore une fois elle faisait passer ses actes envers sa fille, de façon égoïste, comme si c’était pour sa conscience qu’elle se faisait le plus de soucis. « -je voulais pas ça se passe comme ça. Mais je peux m’en prendre qu’à moi. J’ai trop repoussé. J’ai pas pris mes responsabilité. Et le pire c’est que… c’est que j’aurai fait la même chose ! »

« Tu vois très bien ce que je veux dire Bonnie » rétorqua le beau brun en plissant légèrement les yeux comme il le faisait habituellement lorsque la jeune femme se moquait ouvertement de lui. Un peu comme en cet instant. Le sujet de son agression était clos. Plus rien ne pouvait être changé dorénavant alors il n’y avait pas vraiment d’utilité à poursuivre la conversation. Rafael avait appris de son erreur et y réfléchirait à deux fois la prochaine fois quand lui viendrait l’idée de lui mentir pour la protéger. Ils devaient communiquer. Un exercice avec lequel le beau brun rencontrait quelques difficultés. Cela venait en partie du fait qu’il n’avait pas encore réellement compris sa relation avec Bonnie. Sans prise de tête, mais ils devaient parler de leurs soucis mutuels ?! Il avait encore besoin d’appréhender tout cela, alors que la jeune femme semblait en accord avec tout cela. La preuve en était, elle n’hésita pas à lui confier le fait que Sarah avait quitté brutalement le domicile familial et qu’elle comptait sûrement venir à sa rencontre. Il l’entendit se flageller pour la décision que venait de prendre son enfant biologique, se sentant responsable de son choix « Oh wow ! Attends une seconde Bonnie, je ne suis pas d’accord avec toi là ! » et s’essuya la bouche avec sa serviette avant de se tourner légèrement vers Bonnie « Elle est assez grande pour faire ses propres choix, et apparemment ses parents adoptifs ne lui ont pas appris que parfois, dans la vie, on n'obtient pas toujours ce que l’on souhaite » rétorqua Rafael avec aplomb alors que c’était le père qui parlait en désapprouvant le comportement de la fille de Bonnie. Un froncement de sourcils lorsque la jeune femme se retrouva à espérer que l’adolescente ne lui ressemblait pas « Pourtant elle pourrait être fière de te ressembler » répliqua-t-il avec un sourire tendre. Il n’était pas réellement objectif au vu de leur relation, mais il en restait convaincu pour autant.

« Tu devrais le lui dire lors de votre rencontre. Elle a sûrement besoin d’entendre ces mots-là » souffla-t-il avec douceur à la jolie blonde qui semblait angoisser à l’idée de rencontrer prochainement son enfant. Il émit un petit rire quand elle le compara à un philosophe « Je voyais plus ça comme une expression qu’une pensée philosophique » avoua-t-il avant de tenter de la rassurer en posant sa main dans son dos. Elle n’apprécia pas vraiment son initiative et se recula légèrement, se saisissant de son verre de vin. Il releva ses yeux noirs sur Bonnie qui s’excusa « Tu es stressée, je comprends… ». Et il ne l’aida pas en soulevant le fait que Miami était une ville immense pour une européenne qui n’en avait peut-être pas l’habitude. Il le comprit rapidement en entendant le commentaire de Bonnie « Désolé… Ce n’était pas mon objectif ». Rafael ne cherchait pas à l’inquiéter davantage. Il la fixa longuement alors qu’elle lui confia être terrifiée. Il lui proposa donc l’aide de ses amis de la police « Je les appelle demain matin à la première heure. Tu n’as pas de photo ou son nom de famille ? ». Au moins pour leur faciliter la tâche dans leurs recherches. Il esquissa un sourire en coin « Pas besoin d’être présent pour que nos enfants nous ressemblent ». Il lui saisit le verre de vin pour le poser sur la table basse et la serra tout contre lui « Viens-là » en déposant un baiser sur sa chevelure blonde « Je suis là » murmura-t-il.

Et bien présent, il le fut quelques jours plus tard lorsque son ami de la 12ème franchisât les portes de son bar pendant qu’il essuyait les derniers verres avant le début du service, et ce, en compagnie d’une adolescente qui ressemblait pour tout portrait à Bonnie. Rafael en resta sans voix durant quelques secondes devant une telle ressemblance. C’était bien elle. Aucun doute. Il posa le torchon sur l’épaule alors qu’il tendit la main à la jeune fille « Tu dois être Sarah ? » et ajouta « Je suis Rafael, un ami à Bonnie… » puis se tourna vers son ami « Encore merci Oliver » « Tu sais quoi faire pour me remercier » « Ton ardoise est comme neuve ». Oliver tendit le doigt vers lui « Tu es un chef ! » tout en quittant le bar, les laissant seuls tous les deux « Tu veux boire quelque chose en attendant que ta… que Bonnie arrive ? » « Je veux bien oui ». Il lui servit sa commande, puis quitta le bar pour appeler la jeune femme « Bonnie, c’est Raff. Mon ami a retrouvé Sarah et… et elle est dans mon bar ».

« -ne les critiques pas, parce que crois moi je suis certaine que c’est la merde d’être parent d’une moi en plus jeune ! » répliqua Bonnie. « -et sincèrement, si je me mets à sa place, rien à foutre des leçons de moral, je voudrais des réponses. Je n’ai pas voulu lui apporter, elle vient les chercher. » c’était logique. Et c’était la faute de Bonnie. « -j’ai beaucoup lu sur le sujet de l’adoption et ce que ça fait psychologiquement d’apprendre qu’on a été adopté. Qu’on a été abandonné surtout. Peut-être pas désirée, pas aimée. » elle regarda ailleurs : « -je suis trop conne… » oui, vraiment, elle se blâmait parce que s’il arrivait quelque chose à Sarah, ça serait uniquement sa faute. Puis elle fixa Rafael avec intensité sans rien dire alors qu’il appuyait à nouveau sur le fait que Sarah pouvait être fière d’être comme sa mère. Elle n’était pas d’accord avec ça. Mais ne tenait pas à rentrer dans le débat, alors elle préféra boire une gorgée de vin.

« -je sais même pas si je vais être capable d’aligner trois mots. » elle avait tellement peur de ce qu’elle pourrait lire dans les yeux de Sarah. Du dégout ? De la colère ? De la haine peut-être. Tout cela la rendait d’assez mauvaise compagnie. Elle finit par accepté l’aide du flic qu’avait été Rafael. « -Murphy. Et je vais demandé une photo récente à sa mère. » elle lui enverrait pas sms. « -tu l’as déjà dit ça… » souffla Bonnie avec un petit sourire plus doux que les précédents. Puis elle s’affligea encore encore et finit par accepté que Rafael la prenne dans ses bras. Elle était inquiète…

Quelques jours plus tard, une enclume lui tomba sur l’estomac lorsqu’elle entendit les paroles de Rafael. Elle resta silencieuse un long moment. « -oui… oui, je suis là…. » Sa fille était dans le bar de son petit ami… Bonnie aurait du ressentir du soulagement, de savoir Sarah saine et sauve. Enfin : « -elle va bien ? » avait elle alors demandé avec précipitation. Mais en réalité, elle était en panique. Cela se voyait de l’extérieur puisqu’elle faisait les cent pas devant la boutique de lingerie, une main sur le crâne, retenant ses cheveux. « -je… je vais pas pouvoir être là avant au moins une heure. Je suis toute seule au magasin… je… » non mais c’était un cas d’urgence là non ? « -j’te rappelle. » et elle raccrocha pour aller passer un coup de fil à sa patronne. Finalement, elle eut l’accord et ferma la boutique rapidement avant de prendre un taxi pour se rendre au bar. Elle resta pétrifiée devant la porte d’entrer. Un client se pointa dix minutes plus tard et lui dit en riant : « -c’est une porte, il suffit de la pousser. » elle lui adressa un léger sourire mais resta dehors. Elle avait tellement peur… Elle ne savait même pas comment aborder Sarah. Déjà elle ne la prendrait pas dans ses bras. Lui faire la morale ? Qui était-elle pour faire ça ? Lui demander d’appeler sa mère ? Ah oui, ça c’était une bonne idée. Elle inspira un grand coup, et finit par entrer dans le bar. Elle la repéra tout de suite. Sarah lui ressemblait traits pour traits. Un petit signe de la main à Rafael de lui. Lorsqu’il approcha, elle dit : « -j’ai fais aussi vite que possible… ça va ? Elle heu… » elle quoi ?

Rafael considérait que les torts ne reposaient pas sur la jolie blonde, mais davantage sur les parents adoptifs de Sarah. Oui, elle souhaitait obtenir des réponses, toutefois elle était en âge de comprendre que Bonnie n’était pas encore prête à se retrouver seule face à l’enfant qu’elle avait abandonné. Contre toute attente, la jeune femme défendit les parents adoptifs de sa fille et le beau brun acquiesça en soufflant un « Si tu le dit » peu convaincu par l’argument de cette dernière. Un hochement de tête « Excepté que vous n’avez pas la même histoire » lui rappela-t-il. Elles se ressemblaient tout en étant différentes. L’environnement dans lequel elles avaient grandi était différent. Diamétralement opposé. Alors ça devait bien influer sur le caractère, non ?! Un froncement de sourcil en posant son regard sur Bonnie « Pourquoi dis-tu ça ? » alors qu’elle se flagellait pour toute cette histoire. En l’abandonnant à la naissance, elle avait également abandonné les responsabilités inhérentes à cette enfant. Elle n’était en rien responsable de sa fugue et de sa probable venue aux États-Unis. Il prit une gorgée de vin alors qu’au fil de la conversation Rafael avait délaissé son repas « Tu verras bien au moment venu » rétorqua-t-il d’une voix qu’il voulu rassurante avant de lui proposer son aide, ou plutôt de celle d’un ami exerçant encore dans la police de Miami « Bien. Je lui transmettrais tout ça » et lui rendit ensuite son sourire avec tout autant de douceur « C’est la vieillesse, je radote » et la serra tout contre lui pour tenter de la réconforter du mieux qu’il le pouvait.

Quelques jours plus tard, néanmoins, Rafael ne s’était pas attendu à se retrouver nez-à-nez avec l’enfant de Bonnie. Il lui servit donc un verre pour la faire patienter et s’éloigna pour appeler l’intéressée « Tu es avec moi ? » en sentant un long silence s’installer entre eux deux. Un regard pour Sarah « Ça m’en a tout l’air » et tourna dos à la jeune fille pour poursuivre sa conversation avec la jeune femme « Ok… » et n’eut le temps d’ajouter quoi que ce soit que la tonalité retentit. Elle avait raccroché. Il rangea son portable dans sa poche et fit le tour du comptoir pour servir les clients, puis revint vers Sarah « Que penses-tu de Miami ? ». L’adolescente haussa les épaules « Je n’ai pas beaucoup visité » « Je suis désolé d’avoir envoyé mon ami te récupérer, mais c’était pour ta sécurité. On peut vite se perdre à Miami et mal tomber ». Sarah acquiesça tout en inspirant au travers de sa paille, puis ajouta « Vous êtes un ami de … ». Rafael sourit et acquiesça « Oui ». La porte s’ouvrit sur un client avant qu’il puisse en dire davantage et remarqua Bonnie derrière la porte. Il lui laissa le temps qu’elle désirait et s’excusa auprès de la jeune fille pour servir son nouveau client. Lorsque la jolie blonde entra et qu’elle lui fit signe de la main, Rafael se saisit d’un plateau et s’approcha de cette dernière. Un regard pour l’enfant de cette dernière qui avait le nez plongé dans son verre et son portable, puis posa le plateau sur la table vide à ses côtés pour se saisir de la main de la jeune femme « Je suis là… Je ne te laisse pas tant que tu ne me l’as pas demandé » et jeta un regard vers Sarah « Elle va bien. Elle m’a l’air bien élevée et aimable ». Il resserra son emprise sur ses doigts, puis ajouta « Est-ce que tu veux qu’on aille ailleurs tous les trois ? Je peux appeler Janice pour qu’elle vienne aider Jason ».