Soupir d'âmes (Amka "Valravn" Wraith ft Elizabeth van Sechtelen)
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Val
Mar 11 Oct - 15:01
Le contexte du RP
Mise en situation
La situation
1/ Elizabeth est actrice, à la suite d'un incident qui a affecté sa capacité motrice, elle a fait la connaissance d'Oskar Benedikt Jensen (Ob, pour les familiers) et noué une relation ... un peu plus qu'amicale. Tellement un peu plus qu'il a jugé bon de mettre de la distance et qu'elle en souffre terriblement.
2/ Amka Wraith Uyarak, dit "Valravn" ou "Crow" est lui chamane itinérant et un "change-peau" qui se transforme en loup et depuis peu en une créature hybride de corbeau. Il a rencontré Elizabeth à Helsinki, par hasard, alors qu'elle courait dans le parc et que lui, chassant sous sa forme animale était pris d'un étrange malaise et se couchait sur le flanc, à vue de tout passant... Il s'en est suivi un étrange voyage initiatique quand il a repris son aspect humain.
Depuis, Valravn a fait une autre rencontre, particulièrement perturbante, il aurait croisé... son âme soeur ! Lui et Mary, la jeune femme qui semble correspondre à la moitié d'âme qu'on lui aurait arrachée à la naissance, sont tous les deux hostiles à cette idée et prennent la légende pour ce qu'elle est : une niaiseraie inventée de toute pièce ! Toutefois... ils ne peuvent nier qu'ils sont sujets à une étrange alchimie qui fait que l'un sans l'autre se sent... mal, et seul.
Mary s'est enfuie, Valravn dit être parti en quête de réponses... mais il faut bien avouer que lui aussi s'est éloigné très vite de la cause de ces désagréments !
3/ Nous en sommes donc là, en février 2022. Elizabeth est partie se ressourcer dans le nord du pays, pour oublier si possible M. Jensen, et Amka lui, squatte chez une chamane Sami, pour trouver des réponses auprès de plus sage et plus expérimentée que lui...
J'ai 33 ans et je vis pour le moment à Helsinki, Finlande. Dans la vie, je suis .. . que dire ? J'ai fait à peu près tous les métiers qui ne demandent que de la bonne volonté et du muscle, pas que je sois idiot, mais je n'ai pas en tête de « faire carrière » dans aucun. En fait, je suis chamane en quête du Savoir qui fera de moi un sage porteur de sagesse auprès de tous. Je suis célibataire, mon rôle ici bas n'est pas de procréer, mais de transmettre autrement l'humanité et la paix. Je dois être libre, attaché à tous et non à l'un(e), pour aller au bout de ma quête,.
Sur mes papiers, il est écrit Amka Wraith... Avant ce que je continue à appeler la colonisation avec une rancoeur qui m'honore peu, nous nous appelions Uyarak, Je suis Amka Uyarak, et répond aux surnoms de Valravn que j'utilise souvent comme prénom, et de Crow...
A quatorze ans, j'ai accueilli lors d'un rituel initiatique, l'esprit du loup. A seize, le Corbeau m'a été donné, le « Valravn » que certains disent "Crow", celui qui accompagne les âmes aux mortes de l'Autre côté, au delà des brumes sur la glace...
Depuis, je suis fidèle à ma double mission, aider de mon mieux les vivants et les morts... Et à ma double nature, homme, et loup... J'ai longtemps souhaité appeler l'oiseau, voler dans les airs, mais aux dires des Anciens, un seul esprit de bête entre en toi, et le loup m'a choisi. Qui sait ? Les anciens voient et savent, mais pas tout parfois ?
Cela m'a été donné très récemment, à la suite d'une aventure dont mon âme est encore meurtrie... Si ma grand-mère a parlé de « Valravn » ce n'est pas parce qu'elle peinait de trouver un mot dans notre langue pour définir ce que j'étais... Ma première expérience de vol l'a été grâce à une créature mythique, loup hybridé de corbeau, le fameux mythe nordique ? Je suis la preuve que ma nature est bien liée à la magie et non comme certains l'ont avancé dans le monde occidental à des manipulations génétiques...
Mais si le Valravn s'est révélé, c'est surtout parce qu'il m'a fallu ramener d'entre les morts l'incarnation d'une autre légende : la femme qui serait mon âme sœur ! J'avoue que ni l'un ni l'autre n'étions prêts à cette révélation. J'ai joué mon rôle, puis, remis de nos blessures mutuelles, nous n'avons eu de cesse de nous fuir. Mais on ne quitte pas son double, les récits, qu'ils soient grecs ou d'autres origines disent bien qu'elle est la partie de moi qui à l'origine du monde a été arrachée à mon être, et que je suis -moi- celui qui la complète ! Refuser est notre droit, mais la douleur du rejet ne nous quitte pas, c'est une amputation, comme le serait la perte de ma partie animale...
Oh... En passant... J'ai un passeport américain, mais je suis inuit, quand je ne parle pas le Yupik sibérien, assez peu usité dans le reste du monde, j'ai une préférence pour le Russe, appris avec les marins sur les bateaux de pêche puis les cargos où j'ai commencé ma carrière professionnelle. Pourquoi ? Parce que disons que les USA et moi sommes un peu en froid, c'est une longue histoire, depuis la mort de mon père ! Mais bien sûr, je peux vous répondre en Anglais, et même en Français, une autre histoire... Un jour, je conterais peut-être tout cela.
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Soupir d'âmes
Elizabeth & Valravn (Amka)
Février 2022
Dans la neige, les pattes du loup s'enfoncent, trop... J'ai en vain essayé d'invoquer le corbeau mais je l'arrive pas à le domestiquer, il semble oiseau sauvage qui lui m'invoque plus que l'inverse... Le cœur bat comme un tambour rituel, il appelle la force, l'endurance, la vitesse : esprits de l 'eau, de la terre, de l'air... Fort, comme un fleuve en crue, endurant comme la terre asséchée par le vent ou bouleversée par la pluie, véloce comme le vent... Manque le feu, mais lui me ronge l'âme, contrant les efforts des autres, et l'éther... L'éther... Pour moi désormais, il est symbolisé par cet étrange voyage que j'ai fait, nanti d'un arrière trait lupin et d'une tête de corbeau surmontant un torse ailé...
Croyez-vous humains que je déraisonne ? Non, je suis ce loup qui court dans la neige, tentant malgré des blessures encore bien présentes de rattraper un cheval au galop, pour s'assurer que la cavalière n'en tombe pas, ou ne se mue pas en un félin incontrôlable... C'est que voyez-vous, humains, aujourd'hui si vous croisez la bête, vous êtes entrés sans le savoir... en magie !
Le loup sent ses pattes saigner, son souffle malgré son appel aux esprits s'épuiser... Comme il est écrit qu'il lui est lié, il est écrit qu'elle doit le quitter, parce qu'elle l'a désiré, parce qu'il leur faut du temps... Peut-être aussi parce que -femme- elle souhaitait à la fois sa liberté et l'esclavage, et qu'elle aurait voulu être indépendante tout en me voyant attentionné et attentif. Je l'étais, mais par un amour universel -du moins je le croyais-. Je me leurrais sur la possibilité de ne l'aimer -elle- que comme toute autre âme en attente de reconnaissance et de soins. Je me suis trompé, moi-même en premier lieu, et elle de ce fait. Et par un cheminement que je ne m'explique pas, sans le formuler elle l'a senti avant moi, et s'est sentie blessée...
Le loup hume, l'odeur est proche, mais il ne peut plus avancer... Prières ou non, il est là, immobile, tâche noire sur la neige blanche, et s'abîme... Elle est loin, le cheval lui a récupéré, il conserve son allure, il porte l'humaine qui est désormais mon « âme soeur » loin, loin de moi et de ma maladresse... Le loup se couche, le mufle fumant, épuisé..
Les tambours, là-haut, dans ma tête, changent... Le rythme se fait plus sourd, plus sombre... Anguta ! Seigneur du monde souterrain, m'appelles-tu ? Ici, je n'ai pas fini ? Tu m'as rendu un souffle vivant et vibrant, je me dois de l'accompagner dans sa nouvelle vie ?
Appel du royaume d'en bas ou pas, Amka le loup, l'amical, a sombré... Combien d'heures se sont passées avant que je ne revienne, humain et nu, à la nuit ? Heureusement, ici, à plus forte raison l'hiver, il ne passe que de rares voitures dont les conducteurs regardent avant tout la route pour être sûrs de ne pas la quitter au hasard d'une plaque de verglas ou d'un obstacle imprévu... Les promeneurs sont majoritairement des chasseurs, ils n'ont que peu de gibiers à cette saison et se cantonnent aux zones boisées. En recul du chemin dans la plaine neigeuse, j'avais peu de chances d'être découvert, comme -même nu- j'en ai bien peu d'être vu dans la pénombre en retournant vers la caravane... A genou dans la neige, j'essaie de savoir si -pour minimiser encore les chances d'attirer l'oeil- je peux tenter une nouvelle transformation, mais j'en doute, comme je doute de rentrer vite.
Là-bas, la ville a dû happer cheval et amazone... Je pourrais demain retourner suivre sa trace, mais elle a clairement signifié qu'elle voulait m'exclure ? Le pourrons-nous ? De cela non plus je ne suis pas sûr... De manière indéfinissable, le manque s'est déjà insinué en moi. Je l'ai eue sous la main plusieurs semaines, celles nécessaires à la reconquête de nos forces, après la bataille rangée que nous nous sommes livrée, l'un et l'autre sous notre forme animale. En sa présence, je pouvais presque nier qu'elle était différente. Je pouvais me persuader que seule mon empathie naturelle me poussait à la secourir, à la soigner, à préparer pour deux la nourriture, à rendre ses vêtements présentables pendant qu'elle, doucement, guérissait...
En sa présence... Je mesure soudainement la force de l'absence... Et prends conscience que même mon père ne m'a pas manqué autant, même les miens, là-bas, que je ne vois plus, et entends au hasard de conversations téléphoniques rares et courtes, parce que ni ma mère ni ma grand-mère ne trouvent grand-chose à confier à cet appareil qui ne leur est pas familier.
La force de l'absence.
La peur de la présence.
Pour moi, de toutes les manières, l'introspection ne peut se mener seul... et l'incertitude appelle d'autres savoirs.
Si je ne peux retourner en Alaska, je sais où trouver la Connaissance que je cherche. Dès mon retour dans mon antre, après avoir pris le repos qui m'était nécessaire, j'ai fermé mon sac dans lequel j'avais rangé avec un soin maniaque mes maigres avoirs. Puis, je suis allé à la gare routière, et suis monté dans le premier bus qui remontait vers le nord. Il me faudra arrivé là-haut trouver à reconstituer mon pactole, puisque cette société ne vit que d'argent, mais moi, ce n'est pas de la richesse des biens que je manque. J'ai besoin de creuser mon âme et mon être... Besoin aussi d'en apprendre plus sur les change-peaux multiples, si la vieille que je compte retrouver en sait plus que moi.
Je regarde par la fenêtre du bus les paysages de l'hiver finlandais défiler. En pays sami, mes différences sont éludées, même s'ils restent à mes yeux des vikings et que pour moi leur aspect diffère bien peu de celui des habitants du sud finlandais, même si je ne suis pas des leurs, je ne suis pas anachronique ni bizarre... Nos cultures se rejoignent et nos attentes de survie, et si elle n'avoue pas être « chamane » la Vieille possède en elle le savoir et la sagesse qui font un maître.
Humblement, moi Amka Uyarak, yupik de l'île Saint-Laurent, de la lointaine Alaska, je viens quérir ta science... Ma vie, en quelques semaines a pris un tournant que je ne sais gérer... Dis moi, femme sage entre les sages, dis-moi si tu peux m'aider !
Aujourd'hui, comme chez moi, rien ne transparaît de cette culture qui paraît aux étrangers à nos peuples du folklore.. Si certains cèdent au besoin d'afficher leur costume traditionnel ou leurs objets « ancestraux », la plupart vivent comme n'importe lequel de leurs contemporains. Ici, le moteur a remplacé le traîneau comme chez moi le bateau à voile et rames. Il n'empêche, les gens d'ici restent comme mon peuple, conscients de l'immensité du Tout, et de la force du Vivant, et se battent pour le crier à la face du monde... C'est pourquoi je suis là, et pourquoi je vais voir la « noaidekalcko »...
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Dim 23 Oct - 2:18
Elizabeth Van Sechtelen
J'ai 28 ans et je vis à Helsinki, en Finlande. Dans la vie, je suis comédienne de théâtre et je m'en sors avec un sentiment d'exil. Et puis...Il y a LUI qui m'empêche de me suffire. Je le vis douloureusement.
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Somewhere only we know
Où es tu parti?:
...J'ai traversé une terre vide Je connaissais le chemin comme le dos de ma main. Je sentais la terre sous mes pieds Je me suis assise près de la rivière et elle m'a unifiée Oh, chose simple, où es-tu parti ?!... Je suis fatiguée... Je suis tombée sur un arbre J'ai senti ses branches me regarder Est-ce l'endroit que nous aimions ? Est-ce l'endroit dont j'ai rêvé ? Oh, chose simple, où es-tu parti ?! ...Pourquoi n'irions-nous pas Parler de ça dans un endroit que nous sommes les seuls à connaître ? Un endroit que nous seuls connaissons... Un endroit que nous seuls connaissons...
Se survivre, souffrir, se projeter dans la fange de l'abandon. Des souvenirs qu'elle croyait avoir oubliés...Les démons, vieux et sales, ressurgissaient. Encore une fois, une autre fois: Il, s'en était allé ! Évaporé sans mot ! La violence du silence cognait et frappait et tabassait. Le soi se tordait de chagrin puis revenait s'agripper à un présent en lambeaux. La réalité et ses amantes aux baisers empoisonnés. La nuit et ses douleurs déchirantes, le jour et son cafard poisseux. Allez-vous en Suppôts de malheur ! Ne plus penser, ne plus y penser, ne plus le penser...Oh Dieu des dieux ! S'arracher, saigner, hurler ! Se taire, s'enterrer. Fuir le monde et puis crever ? Perdre le sommeil et l'espoir. Perdre dix kilos et la joie de vivre. Faire semblant pour de vrai.
-OB ! L'écho mourait. Le vide gueulait. Fatiguée de cette vie-là sans Lui, elle restait clouée à son absence.
Devils...:
We're The Devils
Il est né... Résidant dans son cœur Se battre pour échapper à l'obscurité Nous cherchons des cornes et des sabots fourchus Mais le diable est si beau Elle chantera une chanson Comme une sirène sur un rivage fatal Il marche, il marche, il marche parmi... Il marche, il marche, il marche parmi... Ça marche, ça marche, ça marche parmi nous Il marche parmi nous Il marche à l'intérieur La bête est en nous Pas en face Pardonnez-nous Nous sommes les Diables L'enfer est-il un lieu créé par l'homme ? On raconte bien les histoires Des monstres sous les cages d'escalier Mais dans la nuit Nous nous craignons Nous racontons bien les histoires Diables nés en enfer Mais dans la nuit Nous nous craignons
Il était une fois ? Non, il était DEUX fois pour Elizabeth, maudites, sorcières, mortifères. L'amour Cadavre rejouait une partie, l'échine serrée dans une danse sordide. Ob le Fantôme, coincé dans l'emboîtement d'un rêveparfait. Une saloperie. Un sublime.
Elle s'était pourtant promis, juré, un « plus jamais aimer » Plus jamais ! Gravé sur la tombe de cet autre amour de poussières, disparu du jour au lendemain. Il était une fois...Et l'histoire se répétait...L'histoire se répétait...se répétait... Les hurlements s'entassaient dans sa gorge. Elle le murmurait, pourtant.
Il y eut un incident au théâtre. Un court circuit qui détruisit les trois quarts du réseau électrique : au moins une semaine de réparations et de remise à neuf. Les dates de « L'hôtel des deux mondes* » furent reportées. Un dur répit ou une porte de sortie? Que faire durant ces jours sans échappatoire ? La perspective lui sembla insurmontable. Helsinki respirait aux réminiscences de son sourire, son allure, de son regard si...abyssal d'âme, sa bouche, ses cheveux, ses mystères, sa beauté...Ses bras, sa chaleur...
S'échapper pour ne pas devenir cinglée !
Un billet n'importe où, quelques clics, compagnie Finnair, vols en promo à destination de Rovaniemi. Une heure et demi pour se projeter ailleurs, pour tenter d'effacer la noirceur qui englue, de clore le compte en banque du sentiment dans le froid et la neige, un vœu pieu, un souhait noir. Mais l'idée de se retrouver seule l'apaisait. Moins de bruit, pas de public, de lumières factices, de sourires grandioses qui camouflaient une misère. Ne plus incarner de rôle si ce n'était le sien, authentique, sans filtre. Se reposer des tourbillons des mondes et des battements fous du cœur.
L’hôtel Arctic TreeHouse se trouvait un peu à l'écart de la ville. Les premiers jours, elle passa l'essentiel de son temps à dormir, à se ramollir de saunas interminables, à flâner. Eli ne faisait...rien. RIEN.
Au bout d'un amas d'heures, elle finit par s'inscrire à une virée en chiens de traîneau. Une balade sans effort, se laisser conduire entre ciel et terre...Elle se rendit au point de rendez-vous et sans attendre, s'installa sur un siège au hasard. Partir et ne plus revenir...
Gloria Regali
Que la paix soit avec toi Âme divine Réveillez-vous Au paradis Couronné de gloire N'ayez plus peur La misère de l'hiver Ou la guerre à venir Gloire royale Paix et compréhension Pour toujours puisses-tu régner Gloire royale Paix et compréhension Pour toujours puisses-tu régner
*E-E Schmit
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Mer 26 Oct - 7:47
Amka Wraith, dit « Valravn ou Crow »
J'ai 33 ans et je vis pour le moment à Helsinki, Finlande. Dans la vie, je suis .. . que dire ? J'ai fait à peu près tous les métiers qui ne demandent que de la bonne volonté et du muscle, pas que je sois idiot, mais je n'ai pas en tête de « faire carrière » dans aucun. En fait, je suis chamane en quête du Savoir qui fera de moi un sage porteur de sagesse auprès de tous. Je suis célibataire, mon rôle ici bas n'est pas de procréer, mais de transmettre autrement l'humanité et la paix. Je dois être libre, attaché à tous et non à l'un(e), pour aller au bout de ma quête,.
Sur mes papiers, il est écrit Amka Wraith... Avant ce que je continue à appeler la colonisation avec une rancoeur qui m'honore peu, nous nous appelions Uyarak, Je suis Amka Uyarak, et répond aux surnoms de Valravn que j'utilise souvent comme prénom, et de Crow...
A quatorze ans, j'ai accueilli lors d'un rituel initiatique, l'esprit du loup. A seize, le Corbeau m'a été donné, le « Valravn » que certains disent "Crow", celui qui accompagne les âmes aux mortes de l'Autre côté, au delà des brumes sur la glace...
Depuis, je suis fidèle à ma double mission, aider de mon mieux les vivants et les morts... Et à ma double nature, homme, et loup... J'ai longtemps souhaité appeler l'oiseau, voler dans les airs, mais aux dires des Anciens, un seul esprit de bête entre en toi, et le loup m'a choisi. Qui sait ? Les anciens voient et savent, mais pas tout parfois ?
Cela m'a été donné très récemment, à la suite d'une aventure dont mon âme est encore meurtrie... Si ma grand-mère a parlé de « Valravn » ce n'est pas parce qu'elle peinait de trouver un mot dans notre langue pour définir ce que j'étais... Ma première expérience de vol l'a été grâce à une créature mythique, loup hybridé de corbeau, le fameux mythe nordique ? Je suis la preuve que ma nature est bien liée à la magie et non comme certains l'ont avancé dans le monde occidental à des manipulations génétiques...
Mais si le Valravn s'est révélé, c'est surtout parce qu'il m'a fallu ramener d'entre les morts l'incarnation d'une autre légende : la femme qui serait mon âme sœur ! J'avoue que ni l'un ni l'autre n'étions prêts à cette révélation. J'ai joué mon rôle, puis, remis de nos blessures mutuelles, nous n'avons eu de cesse de nous fuir. Mais on ne quitte pas son double, les récits, qu'ils soient grecs ou d'autres origines disent bien qu'elle est la partie de moi qui à l'origine du monde a été arrachée à mon être, et que je suis -moi- celui qui la complète ! Refuser est notre droit, mais la douleur du rejet ne nous quitte pas, c'est une amputation, comme le serait la perte de ma partie animale...
Oh... En passant... J'ai un passeport américain, mais je suis inuit, quand je ne parle pas le Yupik sibérien, assez peu usité dans le reste du monde, j'ai une préférence pour le Russe, appris avec les marins sur les bateaux de pêche puis les cargos où j'ai commencé ma carrière professionnelle. Pourquoi ? Parce que disons que les USA et moi sommes un peu en froid, c'est une longue histoire, depuis la mort de mon père ! Mais bien sûr, je peux vous répondre en Anglais, et même en Français, une autre histoire... Un jour, je conterais peut-être tout cela.
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Soupir d'âmes
Elizabeth & Valravn (Amka)
Février 2022
Je ne peux dormir, le sommeil me fuit, en ma tête un appel constant fait écho à la certitude d'avoir failli, à la servitude refusée à tort ! Un rêve, serait-ce un rêve ? Serais-je un rêve... ou elle ! Cette « elle » que j'ai blessée en me blessant moi-même ? Je me dois d'être à nouveau entier, entier dans ma solitude et mon unicité ! Pourtant c'est impossible, j'ai croisé... un puissant tuurngaq ! Ou du moins je voudrais le résumer à cela.
J'avoue, je suis arrivé ici en fuite, en fuite devant une situation qui -pour la première fois de ma vie- m'échappait. Je n'en comprenais pas le sens, ni l'utilité, comme quoi... même les « magiciens » sont pragmatiques, je devrais dire, surtout eux. La vie, pour moi, est un tout, le Tout. Chaque particule qui existe sur cette planète a une destinée, parfois inconnue de tous, mais certaine. Je me trouvais, et me trouve encore, devant une inconnue, ce n'est pas rare, mais en général je résous les équations et l'inconnue devient connue.
J'ai retrouvé un peu de lucidité auprès de ma « chamane » bien qu'elle n'ait pu m'aiguiller sur le sujet qui me pose tant problème. Nous sommes tombés d'accord que le sens, si sens il y a que je n'ai pas trouvé, nous apparaîtra. Parler, échanger, en discuter, à deux, m'a au moins apaisé l'âme ; le corps lui continue à se sentir coupé en deux, déchiré, d'une façon pire que lorsque mon bras est resté coincé dans ce treuil sur le chalutier, et a failli se détacher de mon torse ! Si je n'étais rationnel, j'accepterais l'idée que les esprits malins existent et qu'ils se vengent de mes actions passées... N'ai-je pas passé mes trente ans d'existence à les combattre pour trouver l'équilibre, l'instaurer en règle partout et en chacun ? Oui, si je cédais à la superstition, je me dirais qu'ils ont vraiment créé « l'âme soeur » pour nuire à chaque humain ! Humain ? Qui sait si l'univers entier n'y est pas confronté, mon loup est en manque autant que mon homme ? Est-ce parce qu'il est les deux ? Ou chaque animal sur cette planète est-il maudit comme je le suis ?
Comment un être peut-il dès la naissance être privé d'une moitié de lui-même ? Et comment survivent ceux qui ne la retrouvent jamais ? Plutôt bien si j'en crois mon passé... Mieux que ceux qui l'ont trouvée et la refuse en tout cas.
J'ai décidé de passer outre, de faire taire ce besoin de complétude qui me harcèle. Il me faut trouver du travail, cette contrée comme les autres ne nourrit pas de rêves et de suppositions les hommes qui en foulent le sol ! Malgré les blessures encore douloureuses, et la fièvre qui me tient en permanence, comme si SON absence me rendait malade, je me suis mis en chasse, en vain pour l'instant, Rovaniemi est la ville du Père Noël, le tourisme y bat son plein à la période des fêtes de fin d'année... Ensuite, l'activité se ralentit et comme partout trouver un emploi demande du temps. Le temps, grâce à la « noaidekalcko » j'en ai -un peu- elle m'a offert l'hospitalité... Cela ne veut pas dire que je peux profiter d'elle et vider ses réserves sans contrepartie, je me sentirais indigne de la main qu'elle m'a tendue.
Alors je marche à travers la ville, je m'écarte du centre, décide de faire la tournée des hôtels de la périphérie peut-être plus fréquentés. Le spectacle des mushers et de leur attelage me retient, je n'ai jamais eu de chiens, et certains me craignent sentant ma nature de loup, mais ils me fascinent. Je reste figé, observant combien leur hiérarchie compte, comme dans une meute de mes semblables... Je pourrais être ces chiens-là, ils n'obéissent à leur homme que parce qu'ils l'ont accepté comme un des leurs, ils n'ont rien de ces bêtes de salon qui vous léchouille, gaspillant parfois leur affection en la distribuant à des êtres qui les méprisent ou qu'ils indifférent. Non, ceux-là ne gaspillent pas, les commander demande du doigté, de l'expérience, et de la puissance morale. Être leur chef se gagne, comme apprivoiser un loup se peut, mais à force de patience et dévouement.
C'est là que mon loup justement tressaute au fond de moi... Lui a senti une odeur que mon homme traduit par une aura ? Assise sur un siège, sage, plutôt... ailleurs, une femme rousse a les yeux dans le vague ? Si les miens mettent un nom aussitôt sur la silhouette immobile, mes autres sens doutent ? Elle est autre, différente ? Qu'a-t-elle qui la détruit ainsi ? Ce ne sont plus ces souvenirs que j'ai maladroitement ramenés la livrant à ses esprits malins, c'est... du chagrin ? Un chagrin tout humain et intense ? Une sorte de désillusion générale, une solitude refusée et pourtant accueillie comme un rempart contre peut-être les questions, la sollicitude maladroite et mal avisée.
Elizabeth... Ma sauveuse du Parc Central d'Helsinki ? L'humaine qui m'a secouru et est allé jusqu'à se dénuder pour que l'homme issu de loup que j'étais, malade, ne souffre pas du froid ! Je la regarde, et je tends mon mental, j'essaie de trouver en elle ce qui la peine... Si je l'ai bien cernée la première fois, cette intrusion sera sentie, elle percevra une « chose » qui tente d'entrer... Un sourire se pose sur mes lèvres, si je n'ai pas trouvé la moitié qui me déchire aussi bien en étant présente qu'en étant absente, au moins, je sais que j'ai une utilité ici.
La vieille Sami a raison, nul mouvement sur cette terre n'est fortuit ! Chaque pas te mène là où tu dois être, et chaque pensée est utile à quelqu'un. J'approche, de façon à être dans son champ visuel, si cela ne suffit pas, alors je prendrai la parole, mais j'ignore pourquoi, moi non plus je n'ai guère envie de grandes conversations... Pourquoi dis-je « moi non plus » ? Parce que la jolie rousse assise là semble clairement être en quête d'oubli et d'introspection.
« Bonjour Elizabeth. Je ne pensais pas vous trouver si loin de la capitale ? »
Et si elle ne savait plus qui je suis ? Si, comme tant autres humains qui m'ont approché et ont semblé m'apprécier, ma disparition de son entourage immédiat m'avait fait m'évaporer de sa mémoire ? Et bien... ça serait un enseignement de plus, et la certitude que je suis décidément faillible... Je souris toujours, attendant de voir si je tends la main, ou si elle me rétorque « qui êtes vous ? ».
Qui sont "Les "dieux" inuits ? Mythologie. :
Agloolik :Bon esprit qui vivait sous la glace et aidait à la chasse et à la pêche. Aipalovik :Dieu maléfique de la mer qui blesserait les plaisanciers en les mordant. Akna :Déesse mère de l'accouchement. Anguta :Rassembleur des morts. Anguta emmène les morts dans le monde souterrain, où ils doivent dormir avec lui pendant un an. Aningan : La lune, frère du soleil que Moon poursuit dans le ciel. Aningan a un grand igloo dans le ciel où il se repose. Irdlirvirissong, son cousin démon, y vit également. La lune est un grand chasseur et son traîneau est toujours rempli de peaux et de viande de phoque. Aukaneck : Dieu qui vivait dans la mer, dont les mouvements ont créé les vagues. Aumanil : Dieu qui vivait sur terre et contrôlait les mouvements des baleines. Ek Chua : Dieu des marchands et des producteurs de cacao. Visage noir avec un nez énorme. Irdlirvirisissong :Le cousin démon de la lune. Parfois, Irdlirvirissong sort dans le ciel pour danser et faire le clown et faire rire les gens. Mais si quelqu'un se trouve à proximité, les gens doivent se retenir ou le clown démon va les sécher et manger leurs intestins. Keelut : Esprit de la Terre maléfique avec l'apparence d'un chien. Sedna : Déesse de la mer et des créatures de la mer. Un géant borgne. Une affreuse vieille sorcière, mais elle était jeune et belle quand son père la jeta à la mer en sacrifice. Un sorcier souhaitant visiter Sedna doit traverser les royaumes de la mort puis traverser un abîme où une roue de glace tourne éternellement et un chaudron de viande de phoque mijote sans fin. Pour revenir, il doit traverser un autre abîme sur un pont aussi étroit qu'un fil de couteau. Soleil :Une belle jeune fille portant une torche qui est poursuivie dans le ciel par son frère Aningan, la lune. La planète Jupiter est la mère du soleil et très dangereuse pour les magiciens. S'ils sont négligents, elle dévorera leur foie. TEKKEITSERTOK ou TEKKEITSERKTOCK :Dieu de la Terre qui était le plus puissant et possédait tous les cerfs, maître de la chasse. Tootega : Divinité de la vieille femme capable de marcher sur l'eau. Torngasak : Le bon esprit, représentant tout ce qui est bon et utile à l'homme dans la nature.
Sachant que le terme « Dieu » est impropre, on pourrait lui substituer "entité" ou "seigneur", ils n'étaient que des êtres supérieurs aux hommes, le sont encore d'ailleurs, certes mais ne bénéficiaient d'aucun culte. Ils étaient juste, comme le reste de la création, partie du Tout qu'est l'univers.
D'autres entités ? Les tuurngait (au singulier : tuurngaq) esprits maléfiques dénués de corps qui se vengent de leur incomplétude sur les humains et doivent être exorcisés. Le chaman (en inuktitut : angakuq, parfois orthographié angakok ; au pluriel angakuit)
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Dim 30 Oct - 0:26
Elizabeth Van Sechtelen
J'ai 28 ans et je vis à Helsinki, en Finlande. Dans la vie, je suis comédienne de théâtre et je m'en sors avec un sentiment d'exil. Et puis...Il y a LUI qui m'empêche de me suffire. Je le vis douloureusement.
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Les yeux grands ouverts, écartelés par l'Amour, embrouillés, ne voyaient plus que le mal noir, ce mal-là, déborder sur les paupières closes d'un cœur englué d'un pus brûlant. Elizabeth, abandonnée comme une merde sur le bord d'un monde qui n'était pas le sien. Le fantôme s'immisçait entre ses os, crachant ses rêves sanguinolents. Une rose?... Blindée d'épines mortelles! Une plume?...Gravant sa perdition! Et la cigüe d'un sentiment de trahison larmoyait dans la moelle de son âme. Un salopard ? Un lâche ? Le premier l'aurait baisée jusqu'à la garde, le second se serait enfui bien avant ! Alors quoi ? Pourquoi disparaître aussi violemment ?! Quelles raisons irraisonnées l'empêchaient d'être lui-même ?! Ob n'était pas comme les autres, elle le savait. Et l'arabesque fiévreuse s'enroulait, mauvaise, lancinante, répétitive. Machiavélique.
Indifférente, elle suivait machinalement les derniers préparatifs des attelages. Quatre meutes à galoper dans la neige. Une perpétuité à distancer. Et puis, de but en blanc, elle repensa au natif. L'esprit en alerte tout à coup, elle se transposa au creux de ce merveilleux souvenir. Val le Loup, sa générosité, ce paisible qu'il rayonnait, cette aura si particulière qu'il transpirait, à la fois forte et humble. Valravn et sa Sagesse.
La projection fut si puissante, qu'elle crut entendre sa voix de l'intérieur. Comme s'il lui parlait dans sa tête, comme si le souhait secret qu'elle nourrissait de le revoir un jour, se mettait miraculeusement à vivre. Elle se sourit, avant de sentir qu'une présence se tenait près d'elle et se retourna.
-Valravn ?! D'un bond elle se leva et sans réfléchir le serra contre elle.
-Mais quel bonheur ! Mais je...Mais qu'est-ce que tu fais là ? Je suis trop heureuse de te revoir ! Tu fais une virée en traîneau toi aussi ?
La joie supplantait tout le reste.
-Ça alors ! Incroyable ! Toi! Ici ! Raconte toi ! Raconte moi !
Elle n'avait pas remarqué qu'il l'avait vouvoyée, se laissait aller volontairement à l'affection clandestine qu'elle lui vouait depuis leur rencontre. La stratégie permettait d'un seul coup d'inverser les pôles, de s'inspirer du Bon pour camoufler le Malfaisant, de montrer la face excessive pour dissoudre l'autre, cancéreuse.
-Tu as un peu de temps ? Je peux annuler la balade ou bien on la fait ensemble ? Ou...Tout ce que tu veux ! Ça me ferait tellement plaisir qu'on passe un moment !
Volubile, extravertie. La scène deux de l'acte un. Un vieux reflex, une seconde nature pour tromper. Sa sincérité n'avait d'égal que le gouffre qui la remplissait.
La comédienne oubliait que Valravn était chamane.
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Val
Jeu 3 Nov - 14:42
Amka Wraith, dit « Valravn ou Crow »
J'ai 33 ans et je vis pour le moment à Helsinki, Finlande. Dans la vie, je suis .. . que dire ? J'ai fait à peu près tous les métiers qui ne demandent que de la bonne volonté et du muscle, pas que je sois idiot, mais je n'ai pas en tête de « faire carrière » dans aucun. En fait, je suis chamane en quête du Savoir qui fera de moi un sage porteur de sagesse auprès de tous. Je suis célibataire, mon rôle ici bas n'est pas de procréer, mais de transmettre autrement l'humanité et la paix. Je dois être libre, attaché à tous et non à l'un(e), pour aller au bout de ma quête,.
Sur mes papiers, il est écrit Amka Wraith... Avant ce que je continue à appeler la colonisation avec une rancoeur qui m'honore peu, nous nous appelions Uyarak, Je suis Amka Uyarak, et répond aux surnoms de Valravn que j'utilise souvent comme prénom, et de Crow...
A quatorze ans, j'ai accueilli lors d'un rituel initiatique, l'esprit du loup. A seize, le Corbeau m'a été donné, le « Valravn » que certains disent "Crow", celui qui accompagne les âmes aux mortes de l'Autre côté, au delà des brumes sur la glace...
Depuis, je suis fidèle à ma double mission, aider de mon mieux les vivants et les morts... Et à ma double nature, homme, et loup... J'ai longtemps souhaité appeler l'oiseau, voler dans les airs, mais aux dires des Anciens, un seul esprit de bête entre en toi, et le loup m'a choisi. Qui sait ? Les anciens voient et savent, mais pas tout parfois ?
Cela m'a été donné très récemment, à la suite d'une aventure dont mon âme est encore meurtrie... Si ma grand-mère a parlé de « Valravn » ce n'est pas parce qu'elle peinait de trouver un mot dans notre langue pour définir ce que j'étais... Ma première expérience de vol l'a été grâce à une créature mythique, loup hybridé de corbeau, le fameux mythe nordique ? Je suis la preuve que ma nature est bien liée à la magie et non comme certains l'ont avancé dans le monde occidental à des manipulations génétiques...
Mais si le Valravn s'est révélé, c'est surtout parce qu'il m'a fallu ramener d'entre les morts l'incarnation d'une autre légende : la femme qui serait mon âme sœur ! J'avoue que ni l'un ni l'autre n'étions prêts à cette révélation. J'ai joué mon rôle, puis, remis de nos blessures mutuelles, nous n'avons eu de cesse de nous fuir. Mais on ne quitte pas son double, les récits, qu'ils soient grecs ou d'autres origines disent bien qu'elle est la partie de moi qui à l'origine du monde a été arrachée à mon être, et que je suis -moi- celui qui la complète ! Refuser est notre droit, mais la douleur du rejet ne nous quitte pas, c'est une amputation, comme le serait la perte de ma partie animale...
Oh... En passant... J'ai un passeport américain, mais je suis inuit, quand je ne parle pas le Yupik sibérien, assez peu usité dans le reste du monde, j'ai une préférence pour le Russe, appris avec les marins sur les bateaux de pêche puis les cargos où j'ai commencé ma carrière professionnelle. Pourquoi ? Parce que disons que les USA et moi sommes un peu en froid, c'est une longue histoire, depuis la mort de mon père ! Mais bien sûr, je peux vous répondre en Anglais, et même en Français, une autre histoire... Un jour, je conterais peut-être tout cela.
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Soupir d'âmes
Elizabeth & Valravn (Amka)
Février 2022
« Tu as un peu de temps ? Je peux annuler la balade ou bien on la fait ensemble ? Ou...Tout ce que tu veux ! Ça me ferait tellement plaisir qu'on passe un moment ! »
Elle se souvient, et apparemment se souvient de façon positive puisqu'elle me tutoie et paraît heureuse de me trouver là ! Du temps, oui, j'en ai, presque trop puisque le celui dont je dispose me permet de rêver, songer, matérialiser le manque que ressentent mon corps et mon cœur. Pourtant cette femme croisée au restaurant où -du coup- je n'ai guère travaillé, qu'avait-elle de si spécial ! Jamais ça n'aurait du arriver !
Je l'aurais volontiers accompagnée dans sa balade, mais les mushers promènent des touristes, donc des gens pour qui l'argent -même s'ils ne sont pas tous riches- n'a pas tant d'importance au moment de la balade. En vacances, j'ai remarqué que les moins aisés font une pause dans leur parcimonie, quitte parfois à déséquilibrer leur budget. Moi, je suis au chômage, temporairement j'en suis certain car j'accepte tous les boulots proposés ou presque, mais sans emploi quand même. Je dois à la générosité de la « noaidekalcko », ma sage chamane sami, d'avoir un toit et de quoi manger, je ne vais pas dépenser le peu d'argent qui me reste en balade en traîneau.
Curieusement à cet instant cela me pèse ? J'aurais voulu m'installer avec elle, oublier, oublier ce poids qui me poursuit d'une Mary dont je ne devrais pas me soucier !
« N'annule rien, fais la balade, je peux attendre ton retour. »
Je préfère le tutoiement, mais je n'étais pas sûr de moi. Tutoyer, c'est comme fraterniser, ça fait chuter les barrières. Je pense tout à coup que j'ignore de quoi elle vit ? Je n'ai pas cherché à savoir et elle n'a pas dit ? Moi, je serais bien en peine de le préciser, que suis-je ? Ce qui me définit le mieux serait « homme à tout faire » ? Et elle ? Elle semble aisée, et elle « s'entretient » puisque je l'ai rencontrée alors qu'elle courait. Je n'ai rien demandé, parce que pour moi ça n'a pas d'importance, elle pourrait être reine, seule cette empathie mutuelle, sympathie ? Compterait. C'est un de mes pires défauts, un de ceux qui me fait considérer par d'aucuns comme irrespectueux ou même rebelle voire anarchiste !
Les promenades durent en général environ trente minutes, il en existe de bien plus longues, mais elles ne partent pas d'ici, il faut aller directement au domicile du maître-chien.
Attendre, trente minutes, ça signifie trente minutes pour avoir mal, pour me ronger, avoir ce sentiment d'être déchiré, exsangue, amputé d'une moitié de moi-même ! Comment une chose pareille peut-elle exister ! Je prends sur moi, Elizabeth a l'air tellement heureuse de me voir, je ne peux l'ennuyer avec cette... chose ?... à laquelle je ne comprends rien.
« Ça alors ! Incroyable ! Toi! Ici ! Raconte toi ! Raconte moi ! »
Je suis surpris et honoré qu'elle ait gardé de moi un tel souvenir, je l'ai plutôt malmenée la pauvre dans ma volonté de lui apporter de l'aide !
«Vas-y j'attends là, je raconte à ton retour, et tu raconteras aussi. »
Je m'installe sur le banc posé là pour ceux qui prennent leur tour. Je vais essayer de penser positivement, non pas à mon « âme soeur » supposée, mais à toutes les possibilités de trouver un emploi que je n'aurais pas explorées...
Là-haut dans le ciel, il me semble voir un corbeau ? Une voix chante en moi, une âme meurtrie et perdue, qui oscille entre ce monde et celui d'en dessous...
Qui sont "Les "dieux" inuits ? Mythologie. :
Agloolik :Bon esprit qui vivait sous la glace et aidait à la chasse et à la pêche. Aipalovik :Dieu maléfique de la mer qui blesserait les plaisanciers en les mordant. Akna :Déesse mère de l'accouchement. Anguta :Rassembleur des morts. Anguta emmène les morts dans le monde souterrain, où ils doivent dormir avec lui pendant un an. Aningan : La lune, frère du soleil que Moon poursuit dans le ciel. Aningan a un grand igloo dans le ciel où il se repose. Irdlirvirissong, son cousin démon, y vit également. La lune est un grand chasseur et son traîneau est toujours rempli de peaux et de viande de phoque. Aukaneck : Dieu qui vivait dans la mer, dont les mouvements ont créé les vagues. Aumanil : Dieu qui vivait sur terre et contrôlait les mouvements des baleines. Ek Chua : Dieu des marchands et des producteurs de cacao. Visage noir avec un nez énorme. Irdlirvirisissong :Le cousin démon de la lune. Parfois, Irdlirvirissong sort dans le ciel pour danser et faire le clown et faire rire les gens. Mais si quelqu'un se trouve à proximité, les gens doivent se retenir ou le clown démon va les sécher et manger leurs intestins. Keelut : Esprit de la Terre maléfique avec l'apparence d'un chien. Sedna : Déesse de la mer et des créatures de la mer. Un géant borgne. Une affreuse vieille sorcière, mais elle était jeune et belle quand son père la jeta à la mer en sacrifice. Un sorcier souhaitant visiter Sedna doit traverser les royaumes de la mort puis traverser un abîme où une roue de glace tourne éternellement et un chaudron de viande de phoque mijote sans fin. Pour revenir, il doit traverser un autre abîme sur un pont aussi étroit qu'un fil de couteau. Soleil :Une belle jeune fille portant une torche qui est poursuivie dans le ciel par son frère Aningan, la lune. La planète Jupiter est la mère du soleil et très dangereuse pour les magiciens. S'ils sont négligents, elle dévorera leur foie. TEKKEITSERTOK ou TEKKEITSERKTOCK :Dieu de la Terre qui était le plus puissant et possédait tous les cerfs, maître de la chasse. Tootega : Divinité de la vieille femme capable de marcher sur l'eau. Torngasak : Le bon esprit, représentant tout ce qui est bon et utile à l'homme dans la nature.
Sachant que le terme « Dieu » est impropre, on pourrait lui substituer "entité" ou "seigneur", ils n'étaient que des êtres supérieurs aux hommes, le sont encore d'ailleurs, certes mais ne bénéficiaient d'aucun culte. Ils étaient juste, comme le reste de la création, partie du Tout qu'est l'univers.
D'autres entités ? Les tuurngait (au singulier : tuurngaq) esprits maléfiques dénués de corps qui se vengent de leur incomplétude sur les humains et doivent être exorcisés. Le chaman (en inuktitut : angakuq, parfois orthographié angakok ; au pluriel angakuit)
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Mar 15 Nov - 23:40
Elizabeth Van Sechtelen
J'ai 28 ans et je vis à Helsinki, en Finlande. Dans la vie, je suis comédienne de théâtre et je m'en sors avec un sentiment d'exil. Et puis...Il y a LUI qui m'empêche de me suffire. Je le vis douloureusement.
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Les souvenirs affluaient. Val avait été le premier thérian avec lequel elle s'était confrontée concrètement. Une bien étrange et fascinante capacité qu'elle cachait au fond de ses jardins secrets. Elle n'en avait parlé à quiconque, conservant précieusement leur rencontre à l'abri des curiosités et des regards étrangers. Cette part surnaturelle, dévoilée par inadvertance, méritait en effet de n'être ni galvaudée ni exposée aux jugements. Car beaucoup de gens lorgnaient cette différence avec dégoût et incompréhension. Pourtant, qui pouvait connaître véritablement comment ces « humainimaux » vivaient leurs métamorphoses ? Quid de leur libre arbitre ? Etait-ce plutôt une bénédiction ou une malédiction ? Un peu des deux ? Tout à la fois ? Ni l'une ni l'autre ?
Eli choisit de se taire à ce sujet, n'ayant qu'effleuré un moment de vie qui ne lui appartenait pas. Cela avait été une rencontre improbable, merveilleuse, profonde, et de fait, elle éprouvait le besoin viscéral d'en prendre soin à sa manière donc, entre autres, de laisser faire les choses.
Jamais elle ne le reverrait n'est-il pas, mais au fond, quelle importance? Palpitait à l'intérieur, là...ce qu'elle en avait fait de cette confluence : une blessure d'amour sucré, fraternel, éternel. « Eli et ses émotions ! » s'exclamait-on les yeux au ciel, agacé, fataliste. Oui ! Elizabeth aima Valravn comme un frère d'un seul coup, presque violemment ! Oui ! Elle souffrit grandement que cela ne fut point ! Oui, elle rêva des moments qui n'existaient pas ! Oui ! Mille fois oui ! Et alors ? Aimer ne se commandait pas et le peu qu'elle avait capté du chamane avait suffit à lui mordre l'âme. Quelque part en ce monde, le cœur d'un frère choisi battait fort et loin. C'était bon, c'était beau. C'était ses alcôves intimes.
Elle n'avait pas cherché à retrouver le natif et ne s'était pas autorisée à glaner des informations sur lui. Ce qui, dans l'absolu, aurait pu s'avérer relativement facile compte tenu de sa notoriété. Elle l'avait gardé au chaud, c'est tout.
«Vas-y j'attends là, je raconte à ton retour, et tu raconteras aussi. »
Elizabeth entendit une...tristesse ? Mais était-ce bien cela ? En tous cas, elle perçut quelque chose auquel elle ne s'attendait pas et son instinct lui souffla de ne rien brusquer, d'aborder l'impromptu de ces retrouvailles avec douceur.
Sa réponse la fit sourire cependant. Elle aimait cette « patte » de langage bien à lui où chaque mot comptait. Mais sans attendre, le chamane s'éloigna. Légèrement surprise par cette transition assez directe, la rouquine resta debout, les bras ballants avant de se reprendre. Visiblement, il n'avait aucune envie de l'accompagner alors tant pis ! Elle quitta rapidement le traîneau, alla informer le musher de son absence, offrit sa place avec joie. Qu'en avait-elle à faire de cette balade en vrai? Rien, si ce n'était combler du temps, essayer de penser à autre chose, oublier... Là, maintenant, l'essentiel se résumait à ne pas se séparer de Valravn.
-Et voilà ! Je ne veux pas que tu attendes, j'ai envie de partager un moment avec toi. C'est tellement...énorme de te voir !
Il était assis sur ce banc froid, elle se pencha et encore une fois, le serra contre elle. Mais avant de se relever et de le laisser tranquille, elle lui murmura dans l'oreille :
-Pardon, je suis comme ça, ne cherche pas à comprendre et surtout laisse tomber.
Un sourire. Un grand sourire qui taisait à quel point elle débordait d'affection pour lui.
-Tu as un peu de temps ? Tu veux qu'on reste là ou bien on peut marcher ? Il fait tellement beau aujourd'hui !
Elle n'osa pas proposer autre chose. Il semblait....Comment dire ? Au ralenti ? Parfois, entendre simplement parler fatiguait la tête et l'esprit. Alors, enfin silencieuse, elle s'assit à côté de lui, infoutue de s'empêcher d'enrouler son bras autour du sien, comme cette autre fois près de la cabane. Si ça le gênait, il saura très bien lui dire ou lui faire comprendre.
Silence. Paix.
Elle se sentit moins seule tout à coup et finit par poser sa tête sur son épaule, pressant sa main. Un baume, un répit. Elizabeth se vivait sans filtre, dégustant à plein cœur un moment de fraternité.
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Val
Mar 22 Nov - 16:04
Amka Wraith, dit « Valravn ou Crow »
J'ai 33 ans et je vis pour le moment à Helsinki, Finlande. Dans la vie, je suis .. . que dire ? J'ai fait à peu près tous les métiers qui ne demandent que de la bonne volonté et du muscle, pas que je sois idiot, mais je n'ai pas en tête de « faire carrière » dans aucun. En fait, je suis chamane en quête du Savoir qui fera de moi un sage porteur de sagesse auprès de tous. Je suis célibataire, mon rôle ici bas n'est pas de procréer, mais de transmettre autrement l'humanité et la paix. Je dois être libre, attaché à tous et non à l'un(e), pour aller au bout de ma quête,.
Sur mes papiers, il est écrit Amka Wraith... Avant ce que je continue à appeler la colonisation avec une rancoeur qui m'honore peu, nous nous appelions Uyarak, Je suis Amka Uyarak, et répond aux surnoms de Valravn que j'utilise souvent comme prénom, et de Crow...
A quatorze ans, j'ai accueilli lors d'un rituel initiatique, l'esprit du loup. A seize, le Corbeau m'a été donné, le « Valravn » que certains disent "Crow", celui qui accompagne les âmes aux mortes de l'Autre côté, au delà des brumes sur la glace...
Depuis, je suis fidèle à ma double mission, aider de mon mieux les vivants et les morts... Et à ma double nature, homme, et loup... J'ai longtemps souhaité appeler l'oiseau, voler dans les airs, mais aux dires des Anciens, un seul esprit de bête entre en toi, et le loup m'a choisi. Qui sait ? Les anciens voient et savent, mais pas tout parfois ?
Cela m'a été donné très récemment, à la suite d'une aventure dont mon âme est encore meurtrie... Si ma grand-mère a parlé de « Valravn » ce n'est pas parce qu'elle peinait de trouver un mot dans notre langue pour définir ce que j'étais... Ma première expérience de vol l'a été grâce à une créature mythique, loup hybridé de corbeau, le fameux mythe nordique ? Je suis la preuve que ma nature est bien liée à la magie et non comme certains l'ont avancé dans le monde occidental à des manipulations génétiques...
Mais si le Valravn s'est révélé, c'est surtout parce qu'il m'a fallu ramener d'entre les morts l'incarnation d'une autre légende : la femme qui serait mon âme sœur ! J'avoue que ni l'un ni l'autre n'étions prêts à cette révélation. J'ai joué mon rôle, puis, remis de nos blessures mutuelles, nous n'avons eu de cesse de nous fuir. Mais on ne quitte pas son double, les récits, qu'ils soient grecs ou d'autres origines disent bien qu'elle est la partie de moi qui à l'origine du monde a été arrachée à mon être, et que je suis -moi- celui qui la complète ! Refuser est notre droit, mais la douleur du rejet ne nous quitte pas, c'est une amputation, comme le serait la perte de ma partie animale...
Oh... En passant... J'ai un passeport américain, mais je suis inuit, quand je ne parle pas le Yupik sibérien, assez peu usité dans le reste du monde, j'ai une préférence pour le Russe, appris avec les marins sur les bateaux de pêche puis les cargos où j'ai commencé ma carrière professionnelle. Pourquoi ? Parce que disons que les USA et moi sommes un peu en froid, c'est une longue histoire, depuis la mort de mon père ! Mais bien sûr, je peux vous répondre en Anglais, et même en Français, une autre histoire... Un jour, je conterais peut-être tout cela.
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Elizabeth & Valravn (Amka)
Février 2022
« Et voilà ! Je ne veux pas que tu attendes, j'ai envie de partager un moment avec toi. C'est tellement...énorme de te voir !»
Elle amène un sourire sur mon visage pensif et fatigué. Je penche la tête comme je le fais si souvent, comme l'oiseau qui lisse ses plumes ? Du coup mes cheveux chassent le bonnet de ma tête et reprennent possession de l'espace. Je le mets dans ma poche, jamais je n'ai su avoir la tête couverte, même dans les pires conditions météorologiques... Sans doute le loup en moi se rebelle-t-il contre cette étrange habitude qu'ont les humains de se couvrir la peau ?
Dans ses paroles, son ton, je retrouve d'elle le souvenir que j'avais, quelqu'un de bien plus fortuné que je ne le serais jamais mais qui a en elle une sollicitude, un don à la « multitude », exportant son aura précieuse sans se préoccuper de qui ou quoi, elle a en elle une bonté innée. Son âme est ouverte, disponible, à toute personne dans le besoin, qu'il soit matériel ou mental. Elle est en harmonie avec les autres particules qui constituent ce Tout que je fais passer bien avant ma personne et toute autre créature.
Je me sens coupable de l'avoir privée de sa balade... Si j'avais été en fonds, je l'aurais accompagnée, je n'ai jamais suivi un traîneau ni ne suis monté dessus ! Mais la question ne se pose pas, depuis mon arrivée, je dois à la charité d'une vieille femme d'avoir un toit et des repas, j'accepte ce don, parce qu'il est sincère et que je sais que jamais elle ne me demandera de la rembourser autrement que par un geste équivalent. La notion d'échange argent contre compassion ou solidarité n'existe pas dans notre culture, je pense que parmi nous personne ne la conçoit même... Mais il n'en demeure que pour une fois, je suis incapable de me débrouiller seul. Il faut dire que mon loup... n'est pas au mieux de sa forme, moi non plus. Je me ressens encore des blessures reçues, comme ELLE doit encore avoir dans la peau la trace des serres et du bec du Valravn comme celles de ses morsures... Je présente moi aussi des morsures et de longues estafilades dues aux griffes de son félin ! Mes muscles ont été mis à mal par le poids de son animal, sa vélocité et sa souplesse... Je pourrais chasser, et conserver ma forme animale pour dormir dans une tanière improvisée, je l'ai déjà fait par le passé, mais ma bête serait vulnérable, à la portée d'un adversaire plus jeune et moins brisé, alors je suis reconnaissant à la chamane de m'héberger et de me dispenser son savoir.
« Tu aurais pu faire ta balade, j'aurais attendu, je ne pensais pas te revoir non, pas ici en tout cas... Que deviens-tu ? »
J'ai pour l'instant occultée la question, ou plutôt son « Raconte ! » Et puis, alors qu'elle me rejoint sur le banc, ses paroles m'interpellent ?
« Pardon, je suis comme ça, ne cherche pas à comprendre et surtout laisse tomber. »
Elle est comme ça ? Pardon ? Pardon de quoi ? Pardon d'être spontanée ? D'être heureuse de revoir un presque inconnu qui lui a offert un moment particulier, avec lequel une confiance mutuelle s'est instaurée ?
« Ici, je peux me ressourcer, le pays Sami est très proche en culture de ce que je connais, je n'ai rien à te pardonner ? Tu ouvres ton cœur, en quoi serait-ce mal ? »
J'hésite un peu, à lui parler de Mary, de ce qui me mine sans que je veuille l'admettre... Elle non plus n'a pas l'air spécialement en forme.
« Qu'es-tu venue faire ici ? Les touristes viennent surtout pour les fêtes de fin d'année ? »
Qu'est-ce que je sous-entend ? Qu'elle est une touriste égarée, ou qu'elle est venue pour une autre raison ? Tout à coup, une sorte d'onde de souffrance me parcourt, quelque part, là-bas, Mary a mal ! Je grimace, me tend pour apaiser ma douleur et donc la sienne ! Mais quelle sorcellerie peut permettre cela ! Vivre le corps d'un autre à des kilomètres de distance ! Juste parce qu'il est supposé être la moité de toi-même !
Mon esprit à nouveau envoie des nuées d'oiseaux ! Êtres du ciel, dites moi, dites lui ! Pour la première fois de ma vie, je sens mes membres se disloquer, mes mains, la droite est devenue... la serre du Valravn ! Une métamorphose partielle ! Incontrôlée, incontrôlable... Je passe instinctivement ma main humaine sur mon front, la douleur me déforme le visage tandis que je lutte ! Il est hors de question que je mute en public !
J'en avais presque oublié Elizabeth. Je me lève et prononce avec peine.
« Veux-tu marcher un peu ? »
Je voudrais tendre ma main vers elle, mais elle est à ma droite... Je n'ose sortir de ma poche ce que j'y sens. Je respire avec peine, dans un sursaut de volonté je me tends et murmure...
« Quoi que tu vois, n'ais pas peur, je suis en train de perdre le contrôle, je te raconterai, quand je serai revenu...»
Revenu, de mon voyage chez Anguta ! Mary ! Que fais-tu !
Qui sont "Les "dieux" inuits ? Mythologie. :
Agloolik :Bon esprit qui vivait sous la glace et aidait à la chasse et à la pêche. Aipalovik :Dieu maléfique de la mer qui blesserait les plaisanciers en les mordant. Akna :Déesse mère de l'accouchement. Anguta :Rassembleur des morts. Anguta emmène les morts dans le monde souterrain, où ils doivent dormir avec lui pendant un an. Aningan : La lune, frère du soleil que Moon poursuit dans le ciel. Aningan a un grand igloo dans le ciel où il se repose. Irdlirvirissong, son cousin démon, y vit également. La lune est un grand chasseur et son traîneau est toujours rempli de peaux et de viande de phoque. Aukaneck : Dieu qui vivait dans la mer, dont les mouvements ont créé les vagues. Aumanil : Dieu qui vivait sur terre et contrôlait les mouvements des baleines. Ek Chua : Dieu des marchands et des producteurs de cacao. Visage noir avec un nez énorme. Irdlirvirisissong :Le cousin démon de la lune. Parfois, Irdlirvirissong sort dans le ciel pour danser et faire le clown et faire rire les gens. Mais si quelqu'un se trouve à proximité, les gens doivent se retenir ou le clown démon va les sécher et manger leurs intestins. Keelut : Esprit de la Terre maléfique avec l'apparence d'un chien. Sedna : Déesse de la mer et des créatures de la mer. Un géant borgne. Une affreuse vieille sorcière, mais elle était jeune et belle quand son père la jeta à la mer en sacrifice. Un sorcier souhaitant visiter Sedna doit traverser les royaumes de la mort puis traverser un abîme où une roue de glace tourne éternellement et un chaudron de viande de phoque mijote sans fin. Pour revenir, il doit traverser un autre abîme sur un pont aussi étroit qu'un fil de couteau. Soleil :Une belle jeune fille portant une torche qui est poursuivie dans le ciel par son frère Aningan, la lune. La planète Jupiter est la mère du soleil et très dangereuse pour les magiciens. S'ils sont négligents, elle dévorera leur foie. TEKKEITSERTOK ou TEKKEITSERKTOCK :Dieu de la Terre qui était le plus puissant et possédait tous les cerfs, maître de la chasse. Tootega : Divinité de la vieille femme capable de marcher sur l'eau. Torngasak : Le bon esprit, représentant tout ce qui est bon et utile à l'homme dans la nature.
Sachant que le terme « Dieu » est impropre, on pourrait lui substituer "entité" ou "seigneur", ils n'étaient que des êtres supérieurs aux hommes, le sont encore d'ailleurs, certes mais ne bénéficiaient d'aucun culte. Ils étaient juste, comme le reste de la création, partie du Tout qu'est l'univers.
D'autres entités ? Les tuurngait (au singulier : tuurngaq) esprits maléfiques dénués de corps qui se vengent de leur incomplétude sur les humains et doivent être exorcisés. Le chaman (en inuktitut : angakuq, parfois orthographié angakok ; au pluriel angakuit)
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Sam 26 Nov - 19:02
Elizabeth Van Sechtelen
J'ai 28 ans et je vis à Helsinki, en Finlande. Dans la vie, je suis comédienne de théâtre et je m'en sors avec un sentiment d'exil. Et puis...Il y a LUI qui m'empêche de me suffire. Je le vis douloureusement.
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Bird's Teardrops
Un léger geste de la tête et voilà le bonnet tombé. Ce n'était rien, un détail, mais la vue de sa chevelure longue qui se dépliait soudain, la fit sourire d'un délice bien à elle. Elle le trouvait beau cet homme jeune aux traits racés évoquant toute une culture dont elle ignorait tout. Elle le regarda comme...on contemplait une œuvre d'art. C'était un humain parmi d'autres certes, mais il était unique au monde, -aux mondes- aurait-il précisé avec cet air humble de celui qui sait mais qui affirmait le contraire. Valravn faisait partie en effet de cette race silencieuse des « sachants » : « il y a les sachants et les savants : c’est la mémoire qui fait les uns, c’est la philosophie qui fait les autres. »* Une philosophie « appliquée » par le natif, vivante, incarnée, greffée sur la réalité, le concret et tout ce dont le quotidien se nourrissait. Et c'était là, à la croisée des connaissances ancestrales, que se situait la hauteur et la splendeur de sa manière d'Être.
-J'aurais pu et tu aurais attendu. C'est vraiment gentil de ta part d'ailleurs mais c'est très bien ainsi.
Il évita de parler de lui avec une jolie pirouette usant du miroir qui renvoyait à soi. Délicate, elle n'insista pas, répondant avec franchise :
-Je deviens...
Que dire ? Une banalité qui serait vraie malgré tout ? Une anecdote ? Un rien commun ? La mine joyeuse, elle lança un « mmh » s'amusant à exagérer un semblant de réflexion puis lança d'un ton bas presque pour elle-même:
-... Il n'y a rien d'autre à apprendre que soi dans la vie. Il n'y a rien d'autre à connaître. On n'apprend pas tout seul, bien sûr. Il faut passer par quelqu'un pour atteindre au plus secret de soi. Par un amour...** Ce n'est pas de moi bien sûr, mais voilà ce que je deviens je crois. Je deviens... dans le passage d'un autre...
Et Dieu seul savait à quel point elle en bavait ! Mais le sujet de l'instant c'était uniquement Val, « son » Val qu'elle aimait infiniment dans le secret d'un amour fraternel. Il semblait différent de ce qu'elle avait perçu de lui mais comment poser des mots justes sur l'indiscernable ?
Alors qu'elle s'asseyait, elle sourit encore. Non, ouvrir son cœur n'était pas un mal mais la béance pouvait être dangereuse...
-Je suis venue pour...
Des ombres sourdes passent, hurlant à l'injustice, à la douleur, à la blessure de l'abandon, de la violence de la disparition d'Oskar et de son silence.
Et puis tout doux, un soupir s'installa tout contre eux. Elle aurait pu ajouter « me reposer ». C'eut été facile, banal.
-...pour oublier...Essayer d'oublier...
Ça lui fit du bien de dire sans faux-semblants, sans pudeur, avec cette vérité reposante, bienfaisante, qui évitait l'effort de faire bonne figure. Eli se redressa, regardant presque machinalement le départ des attelages un peu plus loin, heureuse d'y avoir renoncé. Le bras encore enroulé autour de celui de Valravn, elle le sentit tout à coup se contracter fortement. Par réflexe, elle retira le sien, persuadée de le gêner au final. Val ne s'encombrait pas à tourner autour du pot, elle l'avait compris d'emblée là-bas, dans le parc d'Helsinki.
Allait-elle se confier plus avant ? Peut-être mais elle n'eut guère le loisir d'y réfléchir. Le chamane s'agita soudain, elle se tourna vers lui, fronçant les sourcils à l'expression très douloureuse de son visage alors même qu'il se passait une main sur le front.
-Qu'est-ce que... ?
Mais elle n'eut pas le temps de lui demander ce qui se passait que déjà il s'était levé quoique avec une certaine lenteur.
-Ok...
Elle se leva à son tour vivement, puis, lorsqu'il expliqua un peu plus, elle ne s'inquiéta plus, crut qu'il allait se transformer en loup. L'urgence n'était-elle pas qu'il disparaisse aux yeux des passants ? Il lui fallait s'isoler au plus vite !
-Je n'ai pas peur. Viens, je vais t'aider. Appuie toi sur moi. Tu peux aller jusque là, derrière le cabanon des mushers ? Il y a quelques sapins et on ne voit rien de la route.
D'autorité, elle le soutint par la taille. Ils devaient faire vite !
*A.Dumas
***
**Christian Bobin:
...On commence à écrire. Ce n'est pas pour devenir écrivain qu'on écrit. C'est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour. C'est pour rejoindre le sauvage, l'écorché, le limpide. Les mots traversent l’éther de la page. À peine veut-on les saisir, entre deux doigts de fée, qu’ils meurent et renaissent plus loin : comme à ce jeu, vous en souvenez-vous, où il est question d’un bois, et où demande est faite au loup de signaler sa présence. Semblablement, le lecteur y est lorsque l’auteur n’y est plus, tous deux se cherchant en vain dans la forêt de Langue d’Or... L'amour est le miracle d'être un jour entendu jusque dans nos silences, et d'entendre en retour avec la même délicatesse: la vie à l'état pur, aussi fine que l'air qui soutient les ailes des libellules et se réjouit de leur danse. C'est même chose que d'aimer ou d'écrire. C'est toujours se soumettre à la claire nudité d'un silence. C'est toujours s'effacer.
1951- 2022
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Val
Mar 29 Nov - 14:19
Amka Wraith, dit « Valravn ou Crow »
J'ai 33 ans et je vis pour le moment à Helsinki, Finlande. Dans la vie, je suis .. . que dire ? J'ai fait à peu près tous les métiers qui ne demandent que de la bonne volonté et du muscle, pas que je sois idiot, mais je n'ai pas en tête de « faire carrière » dans aucun. En fait, je suis chamane en quête du Savoir qui fera de moi un sage porteur de sagesse auprès de tous. Je suis célibataire, mon rôle ici bas n'est pas de procréer, mais de transmettre autrement l'humanité et la paix. Je dois être libre, attaché à tous et non à l'un(e), pour aller au bout de ma quête,.
Sur mes papiers, il est écrit Amka Wraith... Avant ce que je continue à appeler la colonisation avec une rancoeur qui m'honore peu, nous nous appelions Uyarak, Je suis Amka Uyarak, et répond aux surnoms de Valravn que j'utilise souvent comme prénom, et de Crow...
A quatorze ans, j'ai accueilli lors d'un rituel initiatique, l'esprit du loup. A seize, le Corbeau m'a été donné, le « Valravn » que certains disent "Crow", celui qui accompagne les âmes aux mortes de l'Autre côté, au delà des brumes sur la glace...
Depuis, je suis fidèle à ma double mission, aider de mon mieux les vivants et les morts... Et à ma double nature, homme, et loup... J'ai longtemps souhaité appeler l'oiseau, voler dans les airs, mais aux dires des Anciens, un seul esprit de bête entre en toi, et le loup m'a choisi. Qui sait ? Les anciens voient et savent, mais pas tout parfois ?
Cela m'a été donné très récemment, à la suite d'une aventure dont mon âme est encore meurtrie... Si ma grand-mère a parlé de « Valravn » ce n'est pas parce qu'elle peinait de trouver un mot dans notre langue pour définir ce que j'étais... Ma première expérience de vol l'a été grâce à une créature mythique, loup hybridé de corbeau, le fameux mythe nordique ? Je suis la preuve que ma nature est bien liée à la magie et non comme certains l'ont avancé dans le monde occidental à des manipulations génétiques...
Mais si le Valravn s'est révélé, c'est surtout parce qu'il m'a fallu ramener d'entre les morts l'incarnation d'une autre légende : la femme qui serait mon âme sœur ! J'avoue que ni l'un ni l'autre n'étions prêts à cette révélation. J'ai joué mon rôle, puis, remis de nos blessures mutuelles, nous n'avons eu de cesse de nous fuir. Mais on ne quitte pas son double, les récits, qu'ils soient grecs ou d'autres origines disent bien qu'elle est la partie de moi qui à l'origine du monde a été arrachée à mon être, et que je suis -moi- celui qui la complète ! Refuser est notre droit, mais la douleur du rejet ne nous quitte pas, c'est une amputation, comme le serait la perte de ma partie animale...
Oh... En passant... J'ai un passeport américain, mais je suis inuit, quand je ne parle pas le Yupik sibérien, assez peu usité dans le reste du monde, j'ai une préférence pour le Russe, appris avec les marins sur les bateaux de pêche puis les cargos où j'ai commencé ma carrière professionnelle. Pourquoi ? Parce que disons que les USA et moi sommes un peu en froid, c'est une longue histoire, depuis la mort de mon père ! Mais bien sûr, je peux vous répondre en Anglais, et même en Français, une autre histoire... Un jour, je conterais peut-être tout cela.
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Soupir d'âmes
Elizabeth & Valravn (Amka)
Février 2022
Jamais, au grand jamais je n'ai subi de transformation ! Né dans une communauté avertie, à l'âge où le plus souvent elles se produisent, mes maîtres m'ont initié et appris à appeler mon loup, plutôt qu'à être appelé par lui. Ce que j'ai senti, je le sors de ma poche et le contemple un court instant, interloqué. Je dois de toute façon retirer à la hâte toute vêture faute de quoi non seulement la métamorphose sera plus ardue mais le tissu sera broyé par la force qui l'entraîne. Je revois en un sourire un film -dont je me demande comment et avec qui j'ai pu le regarder- où un héros de comics doit changer de chemise à chaque peau changée ? Il devait avoir des frères tailleurs, moi je ne pourrais me permettre ça ! C'est donc nu que je m'agenouille, cachant au mieux ma virilité. Pas mes bras qui s'étendent en larges ailes aux plumes d'un noir bleuté, sombre comme une nuit sans nuages... Je ne regarde pas Elizabeth, j'essaie au mieux de canaliser mon énergie, le corbeau m'est nouveau et inconnu, il exige de moi bien plus que le loup. J'essaie de prévoir si mon arrière train va rester loup comme la dernière fois, incarnant réellement le Valravn des légendes sorte de griffon mais alliance du corbeau des morts et du loup du grand nord, tous deux issus d'une mythologie si loin de ma culture ? Mais pour l'instant je ne sais, mon visage se tend et un bec remplace mes lèvres, mes cheveux coulent en un plumage tout aussi sombre que mes ailes, un long cri que je ressens comme une agonie perce le ciel brumeux et se répercute sur toute la zone enneigée, en retour, un autre croassement long me répond, la Noaidekalcko qui m'héberge, elle-même change-peau oiseau « sait » et « sent », elle accompagne ma peur, me guide à distance...
J'ai une pensée très vague pour l'humaine qui m'assiste. Elizabeth, je l'ai vu, a ramassé mes vêtements, et les tient bien pliés. Dans un bond, l'oiseau de légende tend les ailes, ma queue de loup bat furieusement, je ne serai semble-t-il jamais un simple corbeau, la stature de la bête reste celle du loup, son poids ne doit pas être loin de celui de mon animal totem, il est là, le passeur de mort, parce que Mary va mal ! Cette Mary qui est moi ! L'envol est puissant, j'espère qu'aucun curieux ne va tendre son appareil photo pour immortaliser l'étrange créature que je suis, me voit-on seulement ? Je suis après tout quelque chose que seuls les défunts peuvent percevoir ? Je file au sud, je file vers... un nuage qui me happe, du sol on ne verra plus rien, j'ai pénétré « dans les brumes » disent les gens d'ici comme de beaucoup d'endroits, chez moi on dit « dans le royaume des glaces »... Que vit-on, que sent-on dans le monde des vivants quand une âme non-décédée pénètre dans celui des morts ? Je n'ai jamais eu de témoin autre que des initiés et à vrai dire, je ne l'ai pas fait souvent... Avant d'y aller quérir Mary, je l'avais fait, pour elle, cette Elizabeth qui s'était engluée entre deux univers ! Ma mie, ma moitié, mon autre moi ! Ces contrées te sont fermées, anguta lui-même l'a dit ! Ecarte-toi ! Ecarte-toi de leur porte, va de l'avant, vis ! Je n'aurais pas la force d'y revenir souvent !
Je reviens à moi, grelottant non du froid mais de fièvre et d'épuisement... en voyant un halo de rousseur flamboyante dans mon champ visuel encore étrangement gourd, comme s'il avait séjourné trop longtemps dans une tempête de neige, je souris, elle m'a guetté, suivi, au point de pouvoir être là où je redeviendrai homme ? Ma chevelure cache de moi ce qui ne doit pas être vu, et je repense à notre rencontre. Péniblement, d'une voix peut-être pas encore tout à fait humaine j'articule :
« Il est vraiment écrit que tu me verras nu...»
Je souffle, j'halète, je reprends péniblement une respiration d'homme. A genou encore, parce que c'est la position la plus simple pour l'humain qui veut communier...
« Tu as dit « raconte », vois ce que j'ai à raconter... il y a des légendes qui disent qu'il existe de par le monde une créature qui te complète, parfaitement, qui est l'exacte moitié de l'être que le Tout a forgé en agrégeant les particules qui te composent... Etre qui par une volonté maléfique a été coupé en deux par le milieu. Je n'y croyais pas, elle n'y croyait pas non plus .»
Je souris, je n'ai pas dit « désormais, je dois bien l'admettre, puisque mon être ne cesse d'osciller d'un monde à l'autre pour l'empêcher d'être happée par la mort » mais ma lassitude doit finir la phrase... C'est ridicule, c'est... risible de mièvrerie ! De tout mon être ma raison le refuse encore ! A nouveau j'ai envie de crier que ça ne peut être ! Que je suis victime d'une illusion, d'un mensonge éhonté de mes sens ! Qui sait d'un tuurngaq jailli du néant pour me tourmenter ! Mais... je sais.
Je souris à nouveau, remettant doucement les pièces d'habillement qu'elle me tend, et me dresse, torse nu et encore sans chaussures devant elle...
« Et toi ? Qui veux-tu oublier ? »
Je n'ai pas dit « que » mais bien « qui », on ne met pas à oublier une chose ou un événement -quels qu'ils soient- autant d'intensité qu'à chasser un être de ses pensées... Mais doit-on oublier ?
Qui sont "Les "dieux" inuits ? Mythologie. :
Agloolik :Bon esprit qui vivait sous la glace et aidait à la chasse et à la pêche. Aipalovik :Dieu maléfique de la mer qui blesserait les plaisanciers en les mordant. Akna :Déesse mère de l'accouchement. Anguta :Rassembleur des morts. Anguta emmène les morts dans le monde souterrain, où ils doivent dormir avec lui pendant un an. Aningan : La lune, frère du soleil que Moon poursuit dans le ciel. Aningan a un grand igloo dans le ciel où il se repose. Irdlirvirissong, son cousin démon, y vit également. La lune est un grand chasseur et son traîneau est toujours rempli de peaux et de viande de phoque. Aukaneck : Dieu qui vivait dans la mer, dont les mouvements ont créé les vagues. Aumanil : Dieu qui vivait sur terre et contrôlait les mouvements des baleines. Ek Chua : Dieu des marchands et des producteurs de cacao. Visage noir avec un nez énorme. Irdlirvirisissong :Le cousin démon de la lune. Parfois, Irdlirvirissong sort dans le ciel pour danser et faire le clown et faire rire les gens. Mais si quelqu'un se trouve à proximité, les gens doivent se retenir ou le clown démon va les sécher et manger leurs intestins. Keelut : Esprit de la Terre maléfique avec l'apparence d'un chien. Sedna : Déesse de la mer et des créatures de la mer. Un géant borgne. Une affreuse vieille sorcière, mais elle était jeune et belle quand son père la jeta à la mer en sacrifice. Un sorcier souhaitant visiter Sedna doit traverser les royaumes de la mort puis traverser un abîme où une roue de glace tourne éternellement et un chaudron de viande de phoque mijote sans fin. Pour revenir, il doit traverser un autre abîme sur un pont aussi étroit qu'un fil de couteau. Soleil :Une belle jeune fille portant une torche qui est poursuivie dans le ciel par son frère Aningan, la lune. La planète Jupiter est la mère du soleil et très dangereuse pour les magiciens. S'ils sont négligents, elle dévorera leur foie. TEKKEITSERTOK ou TEKKEITSERKTOCK :Dieu de la Terre qui était le plus puissant et possédait tous les cerfs, maître de la chasse. Tootega : Divinité de la vieille femme capable de marcher sur l'eau. Torngasak : Le bon esprit, représentant tout ce qui est bon et utile à l'homme dans la nature.
Sachant que le terme « Dieu » est impropre, on pourrait lui substituer "entité" ou "seigneur", ils n'étaient que des êtres supérieurs aux hommes, le sont encore d'ailleurs, certes mais ne bénéficiaient d'aucun culte. Ils étaient juste, comme le reste de la création, partie du Tout qu'est l'univers.
D'autres entités ? Les tuurngait (au singulier : tuurngaq) esprits maléfiques dénués de corps qui se vengent de leur incomplétude sur les humains et doivent être exorcisés. Le chaman (en inuktitut : angakuq, parfois orthographié angakok ; au pluriel angakuit)
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the dream spirits
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Dreamcatcher
Mar 20 Déc - 23:47
Elizabeth Van Sechtelen
J'ai 28 ans et je vis à Helsinki, en Finlande. Dans la vie, je suis comédienne de théâtre et je m'en sors avec un sentiment d'exil. Et puis...Il y a LUI qui m'empêche de me suffire. Je le vis douloureusement.
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Elizabeth fit silence. Elle se tut, en vérité et il ne s'agissait pas de cette manière polie ou conventionnelle de ne rien dire parce qu'il le fallait. Elle lui offrait la seule chose dont elle était capable en ces instants uniques : un grand silence. Celui de l'Homme face aux montagnes, celui de l'orage et des vols de papillon qu'on ne reverra jamais. Le grand silence d'un sourire, d'un adieu, d'un aimé qui s'éteint. Le silence des clartés et des beautés. De l'humilité. Tandis qu'il se dépouillait de ses vêtements, elle jeta un regard rapide aux alentours. Pourvu que personne ne vienne polluer l'intimité de sa métamorphose ! L'extraordinaire de ce qui se déroulait devait rester pur et clandestin.
Elle ne put s'empêcher de le contempler, fascinée. Ses longs cheveux tombaient en rideau sur son corps penché tandis que de grandes plumes noires se dépliaient à toute vitesse sur ses bras. Mais...N'était-il pas loup ?! Sans comprendre ce qui se déroulait, elle se demanda s'il souffrait et la perspective lui fit mal. Saisie, elle compensa son état d'ahurissement en ramassant ses vêtements, s'attachant à les mettre parfaitement en ordre comme pour conjurer ce...chaos qui la dépassait.
Val l'humain n'était plus. À la place, se tenait une étrange créature à queue de loup et à tête de corbeau qui bientôt, corailla fortement avant de prendre son envol. Le son guttural, presque...sépulcral la mit mal à l'aise. La « bête » s'éleva dans l'air, lourde de muscles et d'intensité puis disparut au bord d'un nuage assombri.
-Val...murmura t-elle.
Une panique la saisit. Allait-il, lui aussi, disparaître brusquement ? L'idée lui fut insupportable, elle se mit à courir tenant précieusement ses vêtements contre elle. Non ! Il ne pouvait pas la trahir ainsi ! Pas lui ! Pas Valravn ! Serait-elle maudite ? Les minutes qui s'ensuivirent furent atroces pour Elizabeth mais soudain, elle le vit là-haut qui revenait. Elle s'immobilisa, soulagée, admirant son aisance à retrouver la terre ferme. Elle ne comprenait pas ce qui venait de se passer mais quelle importance ? Ça ne lui appartenait pas, cela était et se suffisait à lui même. Creuser, chercher des réponses pour le comprendre dans sa différence lui paraissait prématuré et invasif. L'essentiel se résumait à accueillir comme elle pouvait ce qu'il acceptait de lui dévoiler, le reste... Elle se rapprocha, posant une main apaisante sur son épaule tremblante.
-Non, rassure toi, je n'ai pas regardé cela Monsieur du Corbeau.
Rieuse, elle allait s'éloigner de quelques pas afin de le laisser se rhabiller tranquillement. Mais Val le Loup-Oiseau n'oubliait pas. Surprise par une confidence qu'elle n'attendait plus, elle l'écouta avec attention puis sourit en disant simplement « Merci ». L'épreuve de la mutation se révélant éprouvante, elle n'osa pas l'interroger davantage. Pas maintenant. Elle aurait pourtant aimé lui demander s'ils allaient se retrouver ? S'ils y croyaient désormais ? Si...Ils allaient bientôt rentrer, peut-être prendraient-ils le temps de boire quelque chose de chaud qui revigorait.
Mais...Il demanda à son tour et ce, bien trop précisément. Eli se retourna d'un bloc vers lui et « se cogna » à toute cette puissance indéfinissable mais bien réelle, presque inquiétante, qu'il dégageait. Il lui sembla que le fait qu'il soit torse nu amplifiait sa perception. Bien plus grand qu'elle ne l'était, pour la première fois en sa présence elle se sentit...inférieure, limitée par sa condition de simple humaine. Elle avait l'impression qu'il s'était « agrandi », comme si ses ailes n'avaient pas totalement disparu. Une aura au-delà du monde lui faisait face. Elle la reçut en plein : un coup de fouet sur son âme. Une souris acculée contre un mur.