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Writober 2022

Léolyne
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Léolyne
Sam 1 Oct - 2:07
Heya !



Cette année, j'ai décidé de (re)tenter le Writober en espérant cette-fois m'y tenir. Le but est simplement de produire un écrit par jour selon un thème donné, personnellement je ne compte m'imposer aucune forme ni longueur spécifique.

Si cela vous tente de participer n'hésitez pas, notez juste dans le titre de votre message le jour + le thème !

Si vous souhaitez utiliser une autre liste que celle présentée ci-dessous n'hésitez pas à me la transmettre et je la rajouterais dans ce message.

J'ai par ailleurs trouvé ma liste sur le Twitter de @Lepinum, que vous trouverez ci-dessous ~



Léolyne
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Léolyne
Sam 1 Oct - 2:50
JOUR 1 • L'écho de ces voix...


Lorsqu'au matin il s'éveille, il réalise que ses joues sont humides de larmes. Il les essuie dans un soupir tout en s'extirpant tant bien que mal du lit douillet puis se dirige jusqu'à la salle de bain afin de se détendre sous la douche, laissant sa tristesse s'évaporer autour de lui. Il se sèche, s'habille, se brosse les dents sans ne jamais croiser son reflet dans le miroir, suite de gestes mécaniques qu'il répète depuis des mois. Ensuite il nourrit l'étrange amas de poils et de griffes qui gît sur son canapé, puis il lui vole la place sans scrupule et allume la télévision. Rien ne l'intéresse. Rien ne lui fait jamais envie. Il attrape le livre abandonné là depuis quelques jours ou quelques semaines, il ne fait plus la différence. Il n'arrive pas à se concentrer alors il abdique et ferme les yeux. La migraine d'hier n'est pas vraiment passée, il n'a pas envie d'aller travailler, il n'a pas envie de sortir de chez lui et d'affronter ce monde qui refuse de lui laisser sa place.

Je suis déçue, j'étais certaine que tu l'aimerais celui-là. Tu m'avais promis de laisser sa chance à cet auteur !

Il se redresse brutalement. Ce n'est évidemment qu'un souvenir, l'écho d'une voix lointaine et disparue... C'est vrai qu'il lui avait dit qu'il essaierait, cette fois. Qu'il passerait outre un style bancal et une écriture hasardeuse pour se concentrer sur le fond, mais il n'a pas respecté sa parole. Il faut dire qu'elle avait toujours été mauvaise pour lui faire des cadeaux : pour ses huit ans elle avait passé des heures à fabriquer des pièges à oiseau dans l'idée de lui en offrir un afin de le consoler de ne pas avoir eu de chien. L'attention avait beau être louable, ce n'était pas un chien et leur mère voulait encore moins d'un volatile que d'un canidé. Alors le jour de son anniversaire, au lieu de s'amuser avec ses amis, il s'était retrouvé à consoler sa petite-soeur des heures durant.

Va jouer dehors au lieu de faire du gras dans le canapé ! Comment je peux regarder mon film si tu prends toute la place ?

C'était son père, ça. Un sourire étire ses lèvres alors qu'il se remémore toutes ces fois où, sous couvert de penser à sa santé, le vieux ne cherchait qu'à s'étaler sur le sofa devant de vieilles comédies romantiques de Noël. Tout le monde le jugeait pour ça, mais il n'en avait jamais rien eu à faire. C'est la première fois qu'il repense à sa famille ainsi. D'habitude il ne se rappelle que de l'accident et du bruit des ambulances, du discours du prêtre et du prix des cercueils. D'habitude, il ne repense qu'au jour où il les a perdu.

Me marier ? Quoi, avec Alex ? Ce mec a peut-être un cul d'enfer mais il est con comme un placard à balais, c'est clairement pas à lui que je vais passer la bague au doigt !

Une vraie connerie, ça. Alex n'était peut-être plus avec son frère depuis des années, mais ils étaient toujours restés proches. Alex s'était occupé des funérailles à sa place, et il venait régulièrement lui rendre visite depuis lors. Il attend d'ailleurs toujours une réponse à sa proposition de sortir au cinéma ce soir.

Il se lève, jette un coup d’œil au chat qui le snobe depuis le haut de son perchoir. Il ne lui fait pas confiance mais ils ne se connaissent pas encore très bien, il ne l'a que depuis hier. Il l'a trouvé dans un sac près du local à poubelle, il n'a pas pu le laisser là. Il lui adresse un mot doux sans essayer de le caresser -c'est trop tôt-, puis il se chausse et prend sa veste avant de sortir. Il ira travailler à pieds aujourd'hui.

La journée est longue, mais moins que d'habitude. Il arrive à se focaliser sur ses tâches, à discuter avec ses collègues. Lorsque son esprit dérive ce n'est que sur des moments heureux, des petits mots d'encouragement ou des secrets partagés. Il envoie un message à Alex, D'accord pour le ciné. Il a presque hâte d'y être. Il sait d'avance qu'Alex aura choisi le pire film possible et prit beaucoup trop de pop-corn, qu'il s'excusera plusieurs fois avant qu'ils ne se mettent à rire de sa bêtise. Il sait que, s'il lui laisse sa chance, ce moment lui redonnera le sourire. Les jours passent et il ne pleure plus la nuit. Il se sent toujours un peu triste, mais moins qu'avant.

Quand il allume la télévision, il entend son père : Un film de cow-boys ? Pour qui tu me prends ? J'en ai vu assez quand j'étais gosse, change-moi d'chaîne !

Quand il passe devant une librairie, c'est sa sœur qui se manifeste : Oh on peut s'arrêter s'il te plaît ? S'il te plaît ! Promis je n'en prends qu'un. Ou deux. Oh mais regarde il y a le nouveau tome de ma série ! Et ça, ça ça pourrait te plaire non ?

Quand il voit Alex, il pense à son frère : C'est un crétin. Il m'a fait une déclaration d'amour devant tout le restau, tu te rends compte ? C'est hyper gênant !

Il revoit son père dans le salon, caressant délicatement une photo de la mère qu'il n'a jamais connue. Il revoit sa sœur et son frère se chamailler à propos du jus d'orange. Il les voit et les entend et désormais, cela le pousse à aller de l'avant.
Nemo
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NEMO
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Nemo
Sam 1 Oct - 13:21
l'écho de ces voix
jour 1

Je ne savais plus où aller, j’avais besoin de solitude. Maman n’a pas voulu que je sorte, de peur que je me fasse kidnapper par un criminel. Mais elle n’a pas compris que c’est dans cette maison, que le véritable danger réside. Je suis sorti quand même, j’ai l’habitude de faire le mur sans leur autorisation. J’ai l’habitude de faire plein de trucs sans leur autorisation.
Je marche dans les rues de ma ville, celle que j’ai toujours connue. La nuit est fraîche et il n’y a personne autour. Mes pas me mènent à l’entrée du cimetière, le lieu le plus sombre et sinistre des alentours. Le parfait endroit pour se faire kidnapper par un taré. Et pourtant, je n’ai pas peur. Cet endroit m’apaise.
J’entre dans l’antre des défunts, peut-être pour apprendre à connaître la vie qui m’attend. Ma future demeure : une tombe en granit, froide et sordide.
Je vadrouille entre les tombeaux et mausolées, à la lueur des quelques lucioles qui se fraient un chemin dans la noirceur de la nuit. Il n’y a que le bruit de mes pas dans les feuilles humides et celui de ma respiration. Bientôt, sans doute, elle ne sera plus.

Mes yeux accrochent certaines des stèles, lisant l’écho de dizaines de vies.

Ci-gît un père aimant, un mari bienveillant, un fils adoré.
Celles-ci sont les plus courantes. Les gens deviennent parfaits une fois qu’ils sont morts, c’est invraisemblable. J’ai beau avoir parcouru une centaine de fois ce cimetière, pas une fois je n’ai lu « Ci-gît un sombre connard détesté de tous. » Et pourtant, je suis certain que la moitié des morts que je suis en train de piétiner étaient des êtres imbuvables.

Tu m’as quittée trop tôt, fais-moi une place au chaud, je te rejoindrai vite.
Je grimace. Les échos d’amours perdus me donnent la chair de poule.

J’aurai préféré avoir une pyramide.
Nous avons ici-bas un squelette muni d’une sphère rouge en guise de nez, pour sûr. Celle-ci me fait toujours esquisser un sourire. Continuer à faire rire les gens après sa mort est sans aucun doute une incroyable réussite.
Quelque chose que je n’ai jamais réussi à faire de mon vivant.

Ton violon a accompagné tant d’artistes et enchanté tant de soirées… Nul ne pourra jamais l’oublier.
Cet homme là n’est pas mort, il survit bien au-delà de tout être. Sa musique résonne encore dans nombres esprits et murs, il a inscrit son être et sa présence dans la vie elle-même. Sa mémoire sera réécrite de générations en générations. Effectivement, nul ne pourra jamais l’oublier.
Ma vie n’était rien. Je serai oublié dès que je toucherai terre.

Et toi, Maman ? Qu’écriras-tu sur ma tombe ?
Ci-gît le fils faible d’un monstre et d’une mère aveugle, partit trop tôt mais plus tard que ce que tout le monde pensait tout bas.

Non, ce serait sans doute une stèle vide de tout sentiment. Vide de toute vie. Juste la mort et la froideur que cette vie me procure.
Je ne suis plus rien.
Je ne suis qu’un écho, une résonnance.


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Basalte
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Valise
Basalte
Sam 1 Oct - 20:25
Jour 1 - L'écho de ces voix
« Avoir fait briller la vie d'autrui avec plus d'éclat que la nôtre ; ce sera ça, la couronne de nos cheveux blancs. »

Bien des années s'étaient écoulées, mais la chaleur de la main de la chevaleresse sur sa petite épaule demeurait prégnante, de ces souvenirs imputrescibles car ils marquent jusqu'à l'âme. La sensation de ses pulpes froissant de faveurs maternelles l'étoffe d'azur & de mordoré de sa tunique. La pression savante de quelque docte modèle alors que la blonde la surplombait de toute sa présence solaire. Elle revoyait son visage éternel au travers de ses jeunes yeux bleu, ces traits elfiques que le sang mêlé n'avaient pour la jeune mage en devenir qu'elle était alors que rendu plus beaux, et qu'elles partageait avec sa mère.

Se souvenait de son odeur ; de l'intonation même que sa tante avait prise et de l'adrénaline qu'elle avait ressentie - comme ouvrant ses poumons à nouveau pour la première fois, gonflée de fierté, pétrie de Justice et avec la sensation d'être le contrepoids qui gardait le Haut-Royaume de basculer.


Du bout de sa plume noircie à l'encre des années elle couchait sur papier ses mémoires, sa vie. Le témoignage d'un phénix à l'apogée de sa maturité, dont les traits aux divines ridules s'enorgueillissaient des jalousies & du mépris des courtisans comme des fortunés.


Il était tout à la fois récent et bien lointain, le temps où la petitesse de ses oreilles était sujet à raillerie & à désapprobation silencieuses - car sa mère comme la sienne avant elle avaient dilué sans vergogne un sang qui n'avait pas dessein à être partagé. Vif comme une image imprimée à la rétine, sulfuré comme quelque photo argentique. Étrangère à son propre pays, avec pour valeur l'or d'une puissante et ancienne famille. Un nom à valeur d'égide, un couteau & une assiette en argent.

« Indignité... » - elle l'avait lavé dans la sueur et dans son propre dépassement, plongeant avec détermination dans les écueils de l'excellence.

« Honte. ». Dans cet esprit qu'elle avait affûté au point de trancher jusqu'au frimas de la dépréciation lui-même : Agôn incarné aux émulations féminines qui n'avaient eu de cesse que de captiver, de charmer, et d'attiser les convoitises à escient de toucher ne serait-ce que du bout des doigts la vastesse de ses passions brûlantes & enfiévrées.

« Vacuité. » ; dans le sang versé pour cette patrie qui l'avait dédaignée mais qui était la sienne.


Les traits indolents et ronds de chaleur naturelle, ses fines lèvres d'une expression naturellement pincée, ses souvenirs dictaient à sa main de trouver l'encrier. Elle l'y trempait, retirait l'excédent sur le rebord. Le verre tintant faiblement dans le calme solitaire de son étude, entre les songes et les pensées ordonnées. Entre la couleur du passé et celle des carreaux dans son dos, qui baignaient la pièce presque de miel. Un fauteuil somptueux qui parfois grincerait.


Mais au détour de sa mémoire se profilait aussi autant de voix que de raisons de continuer. Des décennies durant la blonde avait oeuvré pour la paix, la tranquillité - non point la sienne à bien des égards, car cela en valait la peine, mais pour ceux qui n'auraient pas à se battre. L'intégrité du royaume et l'abondance. L'insouciance de ceux qui aujourd'hui la regardaient d'yeux écarquillés et le souffle coupé, quand s'arrêtant sur le chemin menant à ses obligations elle posait sa main sur leur épaule, les surplombait de sa gloire empyréenne - ses cheveux d'or noués en soieries aqueuses & fines tresses glissant sur ses épaules, peinture furtive au goût d'éternité -, et confiait


« Chloé, tu es prête ? La Haute-Dame nous attend. »

Ses lippes s'étireraient subtilement, alors, le nez sur ses écrits, et elle déposerait avec soin la plume sur son socle avant de laisser ses travaux pour quelques heures. Se lèverait dans le son feutré d'un fauteuil laqué.


« Avoir fait briller la vie d'autrui avec plus d'éclat que la nôtre ; ce sera ça, la couronne de nos cheveux blancs. »



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Kitkat
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Sabrina
Kitkat
Dim 2 Oct - 5:11
Moi qui voulait me remettre à l'écriture depuis un petit moment, voilà une belle opportunité ! J'espère me rendre jusqu'au bout :mdr:


L'écho de ces voix
Jour 1
«Nous ne sommes jamais vraiment seuls, n’est-ce pas ?» Tu lèves la tête au son de la voix qui t’es inconnue. Voix féminine qui appartient à une dame qui est à la fois trop jeune pour être ta grand-mère et trop vieille pour être ta mère. En fait, tu es incapable de lui donner un âge approximatif comme si l’éclairage du café où tu te trouves changeait les traits de son visage. Son sourire et ses yeux, certes fatigués mais pétillants de vie, t’invitent à lui répondre. Au lieu d’ouvrir la bouche, tu te contentes de répondre à son sourire par un qui se veut poli accompagné d’un simple hochement de tête. C’est que tu ne cherches pas à faire la conversation, en fait, tu veux juste un peu de paix et de tranquillité dans ce monde bien trop agité. Alors que tu crois que cette conversation qui n’a jamais existé est terminée, tu replonges toute ton attention vers l’écran de ton téléphone portable. Non, il n’y a rien d’urgent à consulter en ce moment, tu n’as pas de courriels où tu dois absolument donner suite, de messages à envoyer à tes proches ou quoique ce soit de ce genre. Tu veux juste occuper ton esprit, essayer d’oublier pendant quelques minutes ce vaste monde qui continue de tourner en ta présence.

«Vous devriez boire votre café pendant qu’il est encore chaud. Vous les jeunes, vous êtes incapables de décrocher votre attention de ces bidules.» De toutes les places libres dans ce café, pourquoi cette dame avait-elle choisi la table juste à côté de la tienne ? À cette heure matinale pour le commun des mortels, peu de clients viennent s’installer ici et savourer leur breuvage vital dans une ambiance presque funèbre. Même les habitués et les retraités ne sont pas présents. Alors, pourquoi ? Ah oui, tu oublierais presque que tu les attires vers ta petite personne… À nouveau, tu lèves la tête et ton regard croise le sien. Toute la bienveillance semble se refléter dans ses yeux, pourtant, tu ressens ton malaise s’agrandir dans le creux de ton estomac. «J’ai l’habitude de le boire tiède.» Encore un sourire poli qui s’affiche sur tes lèvres sauf que le ton de ta voix vient trahir un certain agacement. Jamais on te laissera en paix. «Quelle étrange habitude. Eh voir quelqu’un ici à cette heure l’est encore plus.» Tu tiques cette fois-ci. Il n’y a plus ce masque de politesse sur ton visage, celui-ci a volé en éclat sans que tu puisses te contrôler. La femme conserve son expression sympathique comme si son intervention ne venait pas de gâcher complètement ta journée. D’un rapide coup d'œil, tu t’assures que les employés du café ne regardent pas dans ta direction avant de plonger tes yeux dans ceux de l’inconnue.

«Que me voulez-vous ? Si je viens ici à cette heure matinale, c’est pour ne pas être importunée. Maintenant, vous avez mon attention pleine et entière.» Tu as descendu ta voix de quelques décibels au point où elle sonne comme un murmure, mais le sourire maintenant triste de la dame te fait comprendre qu’elle a parfaitement compris tes propos. «Je suis désolée mademoiselle. Voyez-vous, j’ai un message à faire passer et vous…» L’agacement se transforme en colère. Elle gronde. Elle menace d’exploser sans que tu puisses y faire quoique ce soit. «Non. Je refuse. Je ne veux plus de ce rôle. Je ne suis pas un hibou ou un pigeon voyageur. Trouvez quelqu’un d’autre, je sais que je ne suis pas la seule sur cette foutue planète.» Qu’est-ce qu’ils ont tous à croire que tu es à leur service ? Tu n’as pas un écriteau indiquant que tu es leur messager personnel. «Pourtant l’univers vous a choisi, il vous a fait un précieux cadeau qui ne peut pas être refusé.» C’est qu’elle est à deux doigts de te dire dans le plus grand des calmes que tu as été choisi par Dieu lui-même. Non, tu as eu de la malchance et ça se résume simplement à ça. Il n’y a rien de plus à ajouter. «Je m’en fiche. Je n’ai rien contre vous, mais laissez-moi tranquille tous autant que vous êtes. Vous n’existez plus, vous n’êtes que des souvenirs, des voix avec une forme humaine qui résonnent dans ma tête. Guider les âmes n’est pas ma responsabilité.» «La Passeuse d’âmes». Quel titre stupide qu’ils te donnent. Vous n’êtes qu’une poignée à pouvoir les voir sous une forme humaine. De temps en temps, quelques mortels sont en mesure de les entendre ou de «sentir» leur présence, mais ceux-ci ne courent pas les rues. La majorité du temps, ils ne sont qu’une bande d'escrocs prêts à tout pour une petite pile de billets. À nouveau, ton regard se tourne vers les employés et pour ton plus grand malheur, certains d'entre eux t’observent de manière peu discrète derrière leur comptoir. Merde. De toute façon, comment peux-tu leur en vouloir ? De leur point de vue, tu ressembles à une clientèle folle qui s’adresse à une chaise vide qui se trouve à la table d’à côté. Rien de bien glorieux en somme. Voilà ce qui vient signer ton départ actif.

«Au revoir.» Tu te lèves presque d’un bond, une expression glaciale collée au visage sans accorder plus d’intérêt à l’âme errante. Partir sans te retourner est devenue une de tes spécialités avec les années. «À bientôt mademoiselle…» Inspire, expire. Ne te met pas en colère, ne fait pas une scène au beau milieu d’un café «vide» à moins que tu aies envie que les employés contactent la police et que tu finisses internée dans un hôpital psychiatrique. Encore. Tout ce que tu peux faire, c’est de quitter les lieux sans te retourner et tenter d’oublier cette conversation. Une vie normale, c’est tout ce que tu souhaites, mais tu as conscience que c’est trop demandé. Pour le moment, tu peux seulement prendre la fuite au milieu de cette température automnale.
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Nemo
Dim 2 Oct - 11:42
@Kitkat J'ai beaucoup aimé ton texte ! Tu écris très bien  :l:

des braises sous la cendre
jour 2

« Jayde, tu sors avec moi aujourd’hui. »

La lumière du jour m’arrache les paupières, la couette enlevée d’un coup sec de mon corps moite me procure l’effet d’une douche froide. Je n’ai pas la force de grommeler le moindre son de mécontentement. Je me redresse et m’assois au bord du matelas. Il est totalement inutile de parlementer avec elle. Si elle a décidé que je devais sortir avec elle, alors c’est ma destinée, point.

« Contente de voir que tu acceptes ! Enfile ça, tu seras magnifique. »

Elle me jette une robe fleurie à bretelles et je la regarde, les yeux pleins de questionnements. Ça fait six mois que je ne porte plus que des joggings et des immenses pulls à capuche. Pourquoi ça changerait aujourd’hui ? Ignorant tout-à-fait le bout de tissu beaucoup trop joyeux à mon goût, je choisis des vêtements larges et sombres dans mon armoire débordant d’habits entassés en boule. Elle soupire en me voyant faire, même si elle devait s’en douter. Je commence à enfiler le pull, mais elle me retient le bras pour me stopper.

« Hop hop hop ! Et la douche ? Ça fait combien de temps que t’es dans ton lit à mourir ? Au moins quatre mois. Tu pues le rat crevé, va te laver. »

J’abdique en me dirigeant vers la salle de bain, les pieds trainants. Elle m’observe et je n’ose pas croiser son regard quand je me dénude devant elle. Elle voit tout. Tous ces mois gravés sur ma peau. Je sais que ça la dégoute, elle doit me trouver répugnante. J’ai arrêté les douches il y a bien longtemps : ça ne suffisait pas à laver ma souffrance et ça me pompait beaucoup trop d’énergie. Je n’y voyais plus aucun intérêt.
Je ne ressens d’ailleurs aucun bien à attendre sous l’eau. Elle le remarque sans le comprendre et me fait asseoir dans la baignoire. Ses gestes sont doux, elle passe le savon sur mes bras, mon dos et mes cheveux. Je suis ses mouvements en ne manquant aucune articulation de ses doigts fins.

« Tu le sais pas encore, mais cette journée sera un renouveau. »

J’entends sa voix trembler légèrement. Je pense qu’elle n’imaginait pas l’ampleur de la situation avant de me voir nue. Squelettique et rayée, je suis immonde. Elle a sans doute envie de vomir, voilà pourquoi sa voix tremble.
Alors qu’elle penche mon crâne en arrière et qu’elle me masse les cheveux avec le shampoing, je repense à la journée d’hier.
La sonnerie avait retenti pour la première fois depuis plusieurs mois. J’étais allé ouvrir, l’avait trouvée sur le pallier, des fleurs et un gâteau à la main. Elle arborait un sourire triste qui s’est décomposé en me voyant.

« Bonjour Jayde. J’ai… Je sais que je n’ai pas donné signe de vie durant tout ce temps. Mais quand j’ai appris ce qu’il s’est passé, il fallait que je vienne te voir. Je… t’ai apporté un… Jayde, tu vas bien ? »

Elle avait plusieurs mois de retard. Elle avait l’air de s’en vouloir et ça ne me faisait ni chaud ni froid. Comme tout. Je l’ai laissé entrer sans un mot et ai retrouvé mon matelas et ma couette. Je la sentais m’observer, elle n’osait pas me parler. Me parler de quoi ? Je l’ai entendu appeler quelqu’un au téléphone, elle n’avait pas l’air contente. Je crois que je l’ai même entendu pleurer.

« […] Non tu n’avais pas le droit. Elle ne peut pas rester seule dans ces conditions. Tu… Oh ! Tu le savais ? Alors pourquoi tu t’es pas un peu bougé le cul ? Oui je sais que je suis fautive aussi, je ne me cherche pas d’excuse. Mais il est jamais trop tard pour agir. Et j’agis. Qu’est-ce que tu fais, toi ? Rien. Tu la verrais… Elle est… Elle n’est plus là. Elle se laisse mourir. […] »

Elle me laisse enfiler les vêtements que j’ai choisis, m’aide à me brosser les cheveux, mais ne me force pas d’ingurgiter quoique ce soit.
Mon corps se fige avant de passer le pallier de mon appartement. Cela fait bientôt cinq mois que je ne suis pas sortie. Sans dire mot, elle me sourit et m’accompagne en me tenant le bras. Elle m’amène à sa voiture, garée en bas de la rue. L’air frais de l’extérieur hérisse mes poils.

« Tu choisis la musique ? »

Je hausse les épaules signifiant que je me fiche éperdument de la musique. Elle accepte et enclenche la radio. Je la vois sonder chacun de mes mouvements, tentant de déceler si j’apprécie ou non telle ou telle musique. Elle comprendra bien assez tôt que je n’ai plus goût à rien. Que plus rien ne m’atteint.
Je regarde les paysages défiler au bord de la route, j’observe les gens affluer, je constate que la vie ne s’est pas arrêtée de vivre, contrairement à moi. Une partie de moi a envie de lui demander où elle m’emmène, mais je ne trouve pas la force d’utiliser ma voix.

« On arrive bientôt. »

Quelques minutes passent encore alors que l’on arrive dans un chemin de terre avant de nous arrêter devant une barrière en bois. Elle descend et ouvre ma portière pour m’aider à marcher. Je ne comprends pas encore où je suis.
Ce sont l’odeur du fumier et des chevaux, le bruit des hennissements et des sabots sur les pavés, qui me font me stopper. Je lis la pancarte de bienvenue.

Elle me tire doucement le bras pour que je continue d’avancer. Elle m’emmène vers le premier pré, celui où les chevaux se défoulent, libres comme l’air. Je ne parviens pas à les quitter des yeux. Je repense à tous ces moments que j’ai passé en leur compagnie, à tout l’amour que je leur ai donné et qu’ils m’ont rendu.
Un cheval brun vient à notre rencontre, je le reconnais tout de suite. C’était le mien. Hope. Je pose ma main frêle contre sa tête et ferme les yeux. Il finit par me repousser gentiment et s’en aller à toute allure rejoindre ses congénères à l’autre bout du pré.
C’est à ce moment que je ressens enfin quelque chose. Je ne sais pas quoi, de la tristesse, de la joie, de la peur, de la nostalgie, j’ai l’impression que tout s’empare de moi d’un coup.
Elle me prend dans ses bras et me berce comme un enfant. Je comprends quelques minutes plus tard que c’est parce que je sanglote.
Je pleure, pour la première fois depuis des centaines de jours.
Je ressens, pour la première fois depuis une éternité.

C’est le premier pas d’un long voyage de guérison.


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Kitkat
Lun 3 Oct - 5:17
@Nemo Merci ! Je suis un peu rouillée, mais ça revient doucement ** Ton texte était tout doux malgré le sujet difficile :heart1:



Des braises sous la cendre
Jour 2
«Tu es sûr que c’est une bonne idée ?» Ton prénom ne se retrouve pas à côté de la définition du mot «courage», mais tu ne peux pas t’empêcher de penser que c’est une mauvaise idée. Une très mauvaise idée si quelqu’un voulait connaître ton avis. Malheureusement, ils s’en fichaient tous de ce que tu pouvais bien penser de leur plan douteux. «Bah ouais ! T’inquiètes pas, mon frère m’a dit que c’était cool comme endroit et qu’il se passe plein de trucs bizarres !» Passer une nuit en forêt, d’accord, pourquoi pas. Un peu de camping sauvage ne te fera pas de mal, mais du camping au milieu d’une forêt à deux pas de vieilles ruines reconnues comme hantée t’enchante beaucoup moins. Pourtant, cela est loin de déranger Max, ton meilleur ami depuis l’enfance. En réalité, c’est ce qu’il cherche et il ne s’en cache pas. Il veut une dose de frayeur, un boost de dopamine.  

«Eh si on tombait sur un psychopathe ou une bête sauvage ?» Tu sais que cet argument ne pèsera pas bien lourd dans la balance du bon sens. Alors que tu t’appuies sur le casier à côté de celui de Max, tu laisses tomber ton sac contenant tes cartables avec un flagrant manque d’entrain. Pourquoi t’emmerdes-tu à le suivre dans ses plans foireux ? Parce qu’il est ton meilleur pote ? Du haut de tes seize ans, tu remarques très bien que son jugement est loin d’être son point fort. «Casse pas l’ambiance Liam ! Ça va être marrant et j’vois pas pourquoi ça serait dangereux ! Le pire qui peut arriver c’est qu’on va avoir des frissons et les filles vont se coller sur nous pour les protéger.» À ces paroles, tu roules des yeux d’une manière presque dramatique. Voilà pourquoi il souhaite mettre en place cette séance de camping, du moins, pour une des raisons principales. De la compagnie féminine qu’il pourra peloter dans le but de les «rassurer». Est-ce que cet idiot à mis en place un stratagème arrangé avec d’autre de ses amis pour effrayer les filles ? Tu le sais capable de faire ce genre de choses pour simplement arriver à ses fins. «Si tu le dis.» Résigné, tu acceptes ton sort sans chercher à argumenter à nouveau.

                                                          ***

Toi, Max, deux filles que tu connais d’une autre classe et qui sont inséparables - tu invites une, tu dois inviter l’autre - ainsi qu’un autre pote de ton meilleur ami. La voiture laissée sur le bord d’une route boisée au milieu de nulle part, chacun ayant un sac sur les épaules, vous êtes tous prêts à vous enfoncer dans la forêt. À l’horizon, le soleil commence doucement à décliner, signe que le crépuscule va pointer le bout de son nez. La boule au ventre, mais la bouche fermée, tu avances un peu plus entre les arbres jusqu’à ce que Max ralentisse pour être à ta hauteur. Tout sourire, il sort une feuille froissée de sa poche afin de te la tendre. Voyant ton incompréhension face au charabia gribouillé sur le papier, celui-ci t’explique qu’il a obtenu une «formule magique» d’un type sur le net permettant d’invoquer un esprit pendant quelques minutes et tout ce que vous avez à faire, c’est d’allumer un feu, de vous tenir tous en cercle et de réciter la formule à voix haute. Tu en rigolerais presque devant l’excitation de ton ami. En plus d’être un mauvais scénario de film d’horreur, comment peut-il croire un seul instant que cela est vrai ? Tu n’as pas le temps de lui dire à quel point il est ridicule que ce dernier accélère le pas.

C’est au bout d’une vingtaine de minutes que vous arrivez enfin à destination. Preuve que vous êtes au bon endroit, vous pouvez voir des pierres disposées en cercle et un tas de cendres ainsi que des morceaux de bois carbonisés. Quelques mètres plus loin, se trouvent les fameuses ruines d’un vieux bâtiment inconnu. Autrefois, cela devait être une maison avec des murs de pierres, maintenant, ce ne sont que des pierres mousseuses rappelant vaguement des murs… Sans prendre le temps d’admirer le décor, chacun d’entre vous s’activent à la tâche, un installant la tente, un autre va chercher du bois, ect. C’est après deux ou trois heures, quand tout fût mis en place, le feu allumé, les bouteilles d’alcool volées aux parents et que la lumière a laissé sa place aux ténèbres, que ton ami Max fit comprendre qu’il était temps de passer à l’action. Sans vraiment y croire, tu prends place au milieu des autres, ton regard perdu dans les flammes. Trop absorbé par tes propres pensées, tu n’entends pas ton meilleur ami réciter sa «formule magique» encore et encore jusqu’à ce qu’un flash de lumière rougeâtre jaillisse des flammes et vous fasse tous tomber violemment sur le sol humide.

Tu clignes des yeux doucement, ton cerveau incapable d’analyser ce qu’il vient de se passer. Alors que tes pupilles recommencent à s’adapter à la lumière ambiante, ton regard tombe sur une forme féminine se trouvant près du feu. Non. Dans le feu. C’est comme si l’inconnue ne ressentait pas les flammes lui lècher les mollets ainsi qu’une partie de ses jambes. «Bonsoir… Qui êtes-vous ?» C’est Max qui vient de briser le silence. Les trois autres, eux, préfèrent opter pour le mutisme. Option que tu choisis aussi. En plus, c’est plus fort que toi, tu ressens ce besoin de l’observer attentivement à la façon d’une bête curieuse. Grande et filiforme, ton observation s’arrête surtout au niveau de son visage. Celui-ci, rond et mince, tu ne peux pas dire qu’elle est d’une grande beauté, mais tu ne peux pas affirmer qu’elle est laide. En fait, ses traits sont atypiques, mais il y a un charme presque surnaturel qui s’en dégage. Des lèvres plutôt généreuses, des grands yeux bleus expressifs, une longue chevelure blonde tombant en cascade jusqu’en haut de sa poitrine et une peau tellement blanche qu’elle semble briller dans les ténèbres, tout ça te donne l’impression qu’elle est réellement un fantôme.

D’abord interloquée, elle vous dévisage l’un après l’autre, comme si elle cherchait à analyser la situation, puis un rictus agacé vient prendre place. «Ah, des gamins, toujours à jouer avec des choses qu’ils ne devraient pas et qu’ils ne comprennent pas. Nous allons devoir jouer tous ensemble avec mes règles puisque vous ne respectez rien.» Sa voix, légèrement aiguë au ton presque naïf, résonne dans ton crâne à la manière de rouages grinçants et rouillés. Comment est-ce possible ? Rien chez cette femme ne semble menaçant, pourtant les mots «jouer» et «règles» ne sont pas là pour te rassurer. «Quel est votre nom, esprit ?» Max brise à nouveau le silence, alors qu’il se relève avec une certaine lenteur, probablement pour se donner une dose de courage face à l’inconnue. Tu aurais envie de lui crier de fermer sa grande gueule. Son expression agacée laisse place à de l’étonnement, les sourcils relevés et sa tête légèrement penchée sur le côté. «Esprit ?» La femme se met à rire avec une telle force que tu as l’impression qu’elle vient d’entendre la meilleure blague du monde. Un rire tellement intense qui te donne l’impression qu’elle n’a pas toute sa tête. Sans le vouloir ça te glace le sang et ça empire au moment où elle reprend son sérieux dans un claquement de doigts. «Démon.» Le ton naïf a disparu, mais les notes aiguës sont toujours là, plus douloureuses que jamais pour ton pauvre crâne. L’espace d’un instant, les grands yeux bleus ont été masqués par un éclat mauvais, une lueur rouge passant furtivement dans son regard. À ta droite, tu peux entendre les deux filles geindre et l’ami de Max murmurer à répétition un «c’est pas vrai, c’est pas vrai, c’est pas vrai…». Bientôt, tu vas te mettre à prier pour que tout ça ne soit qu’un mauvais rêve, mais tu n’as pas le temps de t’y mettre que la démone reprend la parole sur un ton beaucoup trop joyeux.

«Cette nuit, nous allons jouer à un jeu et faire une exception puisque vous avez dérangé un Démon sans raison. Au lieu de corrompre les âmes, le dernier qui reste en vie gagne… » La créature fait mine de réfléchir, une main sur le menton, son index tapotant doucement ses lèvres. Puis, comme si elle venait d’avoir une illumination démoniaque, celle-ci fit quelques pas en dehors des flammes. «La vie sauve. Pour ça, vous devez rester en vie jusqu’à ce que le feu soit complètement éteint. Bonne chance !» Alors qu’un grognement qui te rappelle une bête sauvage s’échappe de ta gorge, il ne t’en faut pas plus pour te lever d’un bond et prendre tes jambes à ton cou. À ce moment précis, tu te fiches des autres, tu n’en as rien à faire de leur sort, ton instinct de survie a pris le dessus et c’est tout ce qui compte. Pendant que tu cours le plus vite possible, des hurlements parviennent à tes oreilles. Des hurlements de peur, d’agonie, des hurlements similaires à des animaux qui se font massacrer. Au lieu de te figer sur place, tu accélères ta course jusqu’à atteindre une vieille souche d’arbre où tu peux te glisser aisément sous les racines. Combien de temps s’est-il écoulé depuis que tu es caché là ? Depuis que tu n’entends plus de cris au loin ? Ton téléphone portable, normalement toujours dans tes poches, a dû tomber pendant ta fuite et ce n’est pas toi qui possède les clés de la voiture. De toute façon, tu ne sais pas où tu te trouves présentement. Tu es coupé du monde, il ne reste plus que toi et la créature démoniaque.

Alors que tu es à deux doigts de fondre en larmes, un bruit violent surgit dans ton dos, puis tu sens une main t’attraper par l’épaule et te projeter brutalement au sol. Tu n’as pas le temps de faire le moindre mouvement que tu sens ses ongles - ou des griffes ? - s’enfoncer dans ta chair pendant qu’elle te traîne comme une vulgaire poupée de chiffon sur une distance interminable. Certes, tu essaies bien de te débattre, de trouver un moyen qu’elle relâche sa prise, mais plus tu bouges, plus tu sens un liquide chaud et poisseux couler sous ses ongles aiguisés. Lorsqu’elle te relâche enfin, tes yeux tombent sur votre feu de camp… Éteint. Une lueur d’espoir illumine ton visage pendant que tu contemples les cendres. Un espoir de courte durée, car la femme blonde pose un genou au sol et souffle sous les branches, redonnant aux braises un regain de vie… Ta vision vient s’embuer de larmes et de désespoir. Tout ce que tu peux voir, c’est la silhouette de la démone qui s’approche de toi. Malgré la noirceur, tu peux distinguer son sourire de cinglée.

«Oups ! Tu perds !» La voix est triomphante. Vient une douleur vive, puis plus rien.
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Nemo
Lun 3 Oct - 16:46
Ci-dessous un texte tout doux qui ne me ressemble pas mais que j'ai beaucoup aimé écrire :navet:

nos rêves sauvages
jour 3

Il est deux heures de l'après-midi quand je me décide à composer le numéro. Mon cœur bat trop rapidement pour mon âge, alors je fais traîner le fil du combiné jusqu'au fauteuil sur lequel je m'installe. Ce n'est pas tant l'appeler qui me tracasse, mais plutôt le sujet de la conversation que je vais aborder. Une promesse stupide que nous nous étions faite il y a plus de soixante ans.
Légèrement angoissé, je tape le numéro de téléphone que je connais par cœur et écoute les tonalités. Il faut généralement que j'attende la cinquième, le temps qu'il entende la sonnerie, qu'il se lève et marche jusqu'au téléphone. Justement, j'entends un grognement puis un raclement de gorge.

« Alphy ?
Salut mon vieux, comment tu vas ?
Comme tous les jours. Tu t'es enfin décidé ? »

Un petit sourire se forme sur mon visage ridé. Il est toujours aussi pressé. Et il n'a pas oublié.
Tommy et moi sommes amis depuis notre petite enfance. Il a trois ans de plus que moi.

« Tu n'as pas oublié ?
J'ai simplement quatre-vingt ans, je suis pas handicapé ! »

Il a toujours été comme ça : direct, franc, parfois même un peu froid. Ça m'a toujours fait sourire.

« Parfait alors. J'espère que ton sac est prêt et que tu as dit adieu à tes plantes. Tu reviendras pas chez toi Tommy.
Quand j'ai dit ça à Molly tout à l'heure, elle m'a regardé l'air sournois. Je crois qu'elle va fouiner dans tous mes tiroirs pour trouver des billets.
Bah, laisse-la, t'en feras plus rien de toute façon. Tiens toi prêt, j'arrive d'ici trente minutes. C'est à peu près le temps qu'il te faut pour aller de ton canapé à la porte, non ?
Enfoiré va. »

Je ris en raccrochant avant de m'étouffer légèrement dans ma salive.
En moins de dix minutes, je monte dans la voiture après avoir posé mon sac à l'arrière. C’est tout ce que j'emporte avec moi. J'ai posté une lettre ce matin à ma famille, leur expliquant que je leur cède tous mes biens et que je ne souhaite en aucun cas qu'ils tentent de me retrouver. Ils ne me rendaient plus vraiment visite, de toute façon.
Je quitte pour la dernière fois la cour de la maison que j'ai occupée pendant plusieurs dizaines d'années sans aucun regret.

Arrivé sous le porche de Tommy, je sonne et celui-ci me surprend en l'ouvrant aussi sec.

« AH ! Ça t'apprendra à dire que je suis lent ! »

Nous rions joyeusement et nous prenons dans les bras.

Quelques dizaines de minutes plus tard, nous sommes en route vers le port. Sur le trajet, nous parlons peu. Nous savons tous deux que nous ne remettrons plus jamais les pieds dans cette ville, que nous ne reverrons plus jamais ces paysages qui défilent. Nous profitons de ces derniers instants en respectant le silence de chacun.

Tout est parti d'un pari débile, il y a soixante ans de cela. Tommy affirmait haut et fort qu'il allait survivre à tout, même à la vieillesse. Je me moquais de lui à chaque fois qu’il parlait de cela. Je lui ai alors lancé le pari de partir faire le tour du monde quand il aurait atteint les quatre-vingts ans. Il a accepté sans réfléchir davantage mais en me faisant jurer de l'accompagner. Le pari est devenu une promesse. Puis nous nous sommes éloignés. J'ai rencontré ma femme, il a rencontré la sienne. Nous avons fondé notre famille chacun de notre côté. C’est lors de son second mariage que nous nous sommes revus. Et tout s’est déroulé comme si nous nous étions vus la veille. Depuis nous ne nous sommes plus jamais quittés. Les années nous ont accompagnés, tout comme les joies et les peines. Aujourd’hui, sa femme est décédée, la mienne est partie il y a longtemps. Nous sommes restés deux jeunes hommes seuls coincés à l’intérieur de corps frêles.

Mais nous voilà enfin parti vers notre nouvelle destination : notre tour du monde, ou presque. Enfin, notre rêve est en marche. Et nous arpenterons les villes et pays tant que nos jambes nous soutiendrons encore.
C’est avec la larme à l'œil que je me tourne vers mon ami, en souriant.

« Bon anniversaire Tommy. »

Il n’était pas si stupide, ce pari.


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Sabrina
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Mar 4 Oct - 5:59
Nos rêves sauvages
Jour 3
«Lya !» Tu n’as pas besoin de lever la tête de ta tâche, c’est-à-dire de terminer de ranger les verres et les bouteilles derrière le bar, que tu reconnais la voix qui t’interpelle dès son entrée dans ton lieu de travail. Surnom utilisé par un nombre restreint de personnes au lieu de t’appeler par ton prénom, Asalya. Jeune femme blonde et tatoué pratiquement de la tête aux pieds, cette dernière fait toujours une forte impression peut importe l’endroit où elle entre. Toutes deux d’environ de la même taille et au style vestimentaire atypique, la seule chose qui vous distingue - en dehors des tatouages - est vos cheveux. Si tu admires sans te cacher la magnifique crinière blonde de ta meilleure pote, ta chevelure rose qui arrive en haut de tes épaules ne te fais pas passé inaperçue. «Eden !» Un large sourire sincère s’affiche sur ton visage. Tu es à la fois étonnée et surprise de la voir ici, du moins, à cette heure matinale suivant la fermeture ainsi que le nettoyage du bar où tu bosses depuis pratiquement deux ans. Un record personnel dans ton cas. Sois tu réussissais l’exploit de démissionner par toi-même ou bien tu laissais tes patrons le faire à ta place.

«Tu comptes aller dormir dans les prochaines heures ou as-tu envie de sortir ?» Tu rigoles face à la question dont elle connaît déjà la réponse. Votre amitié n’est pas bien vieille en terme d’années, un peu plus d’un an à tout casser, mais votre entente et votre facilité à vous comprendre surpassent tes amitiés classiques. Votre manie d’être chacune une tête brûlée influençant l’autre vous a entraîné dans des histoires abracadabrantes et à peine croyables pour le commun des mortels. Quoique, c’est bien ça votre problème, vous n’êtes pas vraiment des «mortelles» à proprement parler. Vous avez ce petit «plus» qui vous rend différente du reste de la population. Un rôle à jouer en essayant d’équilibrer les forces marchant sur cette planète, bannir la fausse bienveillance provenant des cornus ainsi que des auréoles. Si tu devais comparer ça à quelque chose de plus imagé, tu pourrais littéralement dire que tu es une sorte de X-Men protégeant la Terre en faisant équipe avec tes semblables. «Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités», ouais, non, ce n’est pas le bon comics ni même le bon héros, mais l’image est là. Quoique, toi et le mot «responsabilité» se mélangent aussi bien que l’eau et l’huile. «J’ai l’air d’une mamie proche d’la retraite ? On va aller s’éclater !» Après avoir travaillé toute la nuit, tu es encore débordante d’énergie. Tu peux dire merci à ta vingtaine et à tes avantages de «X-Men». À peine est-il 6h00 du matin que vous êtes prêtes à vous amuser et une petite voix dans ta tête te chuchote que ton amie n’a pas dû fermer l'œil de la nuit. Comme souligné, vous êtes deux têtes brûlées. «J’finis ça et on s’casse !» Il ne te faut pas mille ans pour tout remettre en ordre, terminer de nettoyer et de verrouiller derrière toi. Malgré la température automnale, la chaleur n’est pas trop timide aujourd’hui.

La vie n’a jamais été tendre avec toi. Te vendre du rêve n’a jamais été son but premier. Entre le décès de ton père d’un cancer du cerveau alors que tu étais âgée de six ans et ta mère qui a trouvé du réconfort en se noyant dans l’alcool ainsi que les hommes plus pathétiques les uns que les autres, tu t’es pratiquement élevée toi-même. Vient ensuite ton adolescence, ta délinquance, tes mensonges au point que cela en limite pathologique et tes problèmes de consommation de drogues. Heureusement pour toi, voir ta mère sombrer un peu plus profondément dans les ténèbres grâce à son liquide empoisonné a eu pour effet de te rendre nauséeuse chaque fois que tu t’es risquée à consommer de l’alcool. Certes, tu as frôlé un nombre incalculable d’overdoses, mais aujourd’hui, tu es encore en vie, tu t’es reprise en main et tu mènes une vie presque stable. Bien entendu, elle est loin d’être parfaite et ton caractère de jeune femme immature t’apporte un lot d’ennuis, mais se ne sont que «des détails». Un terme que tu adores utiliser entre deux mensonges pour minimiser les choses. Tu n’es pas un modèle totalement sain à suivre, mais tu continues de faire des efforts.

La matinée passe, puis les heures et déjà, tu peux voir le soleil commencer à décliner à l’horizon. Tu n’as pas vu le temps passer en compagnie d’Eden et c’est comme ça à chaque fois. Entre les blagues, les paris stupides du genre «je paris que tu ne peux pas sauter de ce toit jusqu’à l’autre sans te casser la gueule en bas», vos histoires respectives et toutes autres conneries dont vous avez le secret, vous voilà assise sur le rebord d’un toit d’un bâtiment de plusieurs étages, votre regard tourné vers le coucher du soleil. Ta tête appuyée sur son épaule, l’esquisse d’un sourire en coin s’affiche sur tes lèvres.

«J’veux que tu m’promets quelque chose. Que rien n’change entre nous deux.» Un souhait, ou plutôt un rêve, qui peut sembler fou, mais qui ne te semble pas irréalisable. Eden, la seule personne à qui tu refuses de mentir, même quand la vérité fait mal et qu’elle peut te mettre dans l’embarras. Cette amie que tu ne veux pas perdre et que tu imagines vieillir à tes côtés. Parfois, tu t’amuses à dire que vous allez finir votre vie dans une «hospice de superhéros» et que vous allez rendre les infirmières folles avec vos mauvais tours qui feront rire que vous. «On va essayer.» Alors qu’elle prononce cette phrase, la jeune femme blonde glisse un bras autour de tes épaules. Oui, ta vie a débuté de la pire manière qui soit, mais celle que tu mènes présentement a dépassé toutes tes espérances ainsi que tes rêves. Sauf peut-être celui d’être une rockstar, mais qui sait…
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Mar 4 Oct - 16:57
des ruines en souvenir
jour 4

« Il y a quelqu'un ? »

Seul l'écho de ma voix me répond. Autour de moi, la pièce est vide. Je ne sais ni combien de temps s'est écoulé, ni ce qu'il s'est passé. Il me semble simplement que je suis allongée dans un lit d'hôpital branchée à des machines qui ne fonctionnent plus. J'enlève les seringues en grimaçant et me lève doucement. L'intégralité de mes muscles peinent à se mouvoir normalement. Combien de temps suis-je restée dans ce lit ?
Quand je passe la porte de la chambre, le silence m'accueille. Le bâtiment a l'air complètement désert. Pas un seul signe de vie, pas même le bourdonnement d'une mouche. J'entame la descente de plusieurs escaliers, l'ascenseur étant évidemment en panne.

Une fois au rez-de-chaussée, le décor est cauchemardesque. Des corps sans vie parcourent le sol de l'hôpital formant une étrange contradiction avec le lieu. Ils ne seront bientôt plus qu'ossements : leur peau a déjà commencé à se dissoudre avec le temps. Ils ont l'air effrayés, patientant la fin qui les a trouvés. Je ne sais que penser de ce spectacle morbide. J'ai besoin de réponses à toutes mes questions qui traversent mon esprit. Que s'est-il passé ? Une attaque terroriste ? Un nuage radioactif ? Des aliens ?

Alors que je traverse l'entrée de l'hôpital, mes yeux tombent sur un monde nouveau. La nature a repris sa place : elle est partout. Les immeubles sont recouverts de branchages et de feuilles, le bitume est assailli par le lichens, les cadavres de voitures traversés de lierres. C'est magnifique. Je suis toujours seule, une terreur me prend soudainement : suis-je la seule survivante de ce chaos ?

« Il y a quelqu'un ? S'il vous plaît ! »

L'écho est encore plus puissant. Ma voix fait fuir une nuée d'oiseaux dans un bruissement d'ailes. Les souvenirs de la ville avant le cataclysme me reviennent comme des flashs. Il y avait une grande affiche de publicité pour du parfum sur ce bâtiment. Elle m'avait attiré l'œil. Maintenant il n'y a plus que des ruines sur lesquelles courent ce qui me semble être des lapins. Je continue ma route et le paysage ne change pas vraiment. Mon stress se dédouble alors que les minutes passent. Toujours personne à l'horizon.

Après une heure de marche, je me retrouve sur le parvis d'une petite maison. Ma maison. Mon chien aimait beaucoup galoper dans le jardin. Jardin qui accueille désormais un corps en décomposition. Je n'ose pas le regarder, apeurée d'y découvrir les traits d'un proche. La bâtisse n'a plus de toit, et l'un des quatre murs s'est fait pulvériser.
Je dois rêver.
C'est évident.
Et si je ne rêve pas, il faut que j'en finisse au plus vite. Je crois que maman gardait toujours un fusil sous son lit, avec ça je pourrais me tirer de ce cauchemar atroce.

Alors que je me dirige vers ce qu'il reste de la chambre de mes parents, un cri retentit dans les buissons alentour. Je me retourne vivement, accueillant avec plaisir la soudaine vague d’espoir renaissant.

À suivre -


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