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LE TEMPS D'UN RP

Une valse à trois temps | ft. Kathleen

Kathleen
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Kathleen
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J'ai 22 ans et je vis à Versailles , France . Dans la vie, je suis princesse héritière et ambassadrice et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis veuve et je le vis avec douleur.

Kathleen est née du roi de Sank et de son épouse, issu d'une lignée de guérisseuse. Depuis sa plus tendre enfance, elle apprend l'art de ces deux héritages. Kathleen est venue pour la première fois en France quand elle avait 14 ans pour le mariage de Marie-Antoinette et Louis XVI. Elle a sympathisé avec Marie-Antoinette et est devenu son amie. Elle est revenue en tant qu’ambassadrice au moment où le couple est devenu roi et reine. Elle avait 17 ans. Elle passa beaucoup de temps à protéger les innocentes car elle sait très bien se battre.

Kathleen a déjà fait des rêves prémonitoires, maîtrise le savoir des vertus de nombreuses plantes et maîtrise l'épée et le tir à l'arc. Mais elle est vraiment meilleure en diplomatie.  Généreuse et bienveillante, elle se bat pour protéger ceux qu'elle aime, avec souvent un soupçon de naïveté. Veuve, elle vit à la Cour avec sa fille de deux ans.  


avatar :copyright: Kathleen

C'était probablement la seule raison pour laquelle un membre du Royaume de Sank pouvait ne jamais fréquenter son enfant. Si la mère de cet enfant ne révélait pas au père biologique son existence, l'homme ne pouvait évidemment pas assumer la charge qui était la sienne. Kathleen se sentait désolée pour cet homme en apprenant que sa famille n'avait jamais été au complet. Mais elle était quand même heureuse qu'il ait pu retrouver ce qui était aussi sa patrie. Il importait pour la jeune princesse que tous ceux qui vivaient dans son Royaume s’y sentent le mieux possible. Malheureusement, on ne pouvait pas toujours tout voir.

« Je vois. »

Il était temps de passer aux choses sérieuses et elle n'eut pas d'autre choix à que de lui indiquer avec précision les menaces qui avaient été faites sur sa vie et sur ses proches. Kathleen était une cible et c'était pour cette raison qu'on lui avait envoyé un garde. Malgré tout, elle ne pouvait s'empêcher de se dire que cet homme ne devait pas mourir parce qu'il était devenu son protecteur. Il faisait partie de son peuple et il était dans sa nature de vouloir le préserver. Eût-il été un parfait inconnu au Royaume de Sank, elle aurait eu la même réaction, elle devait bien l'admettre. Kathleen avait tendance à protéger tout et tout le monde, parfois au mépris de sa propre sécurité, ce qui était dénué de sens dans le cas présent.

« Je le sais bien, et je dois reconnaître ce que je n'ai pas le droit de vous empêcher de jouer le rôle qu'on vous a demandé de faire en venant ici. Mais je supporte mal l'idée que quelqu'un risque sa vie pour moi, même si tel est précisément le rôle d'un garde du corps. Je ne vous demanderai pas d'aller contre votre tâche, mais je vous conjure de faire attention à vous. »

À Versailles, les employés des invités logeaient généralement dans des endroits similaires aux employés du château. Si cela ne manquait pas d'un certain confort, que là noblesse française jugeait suffisante et peut-être même excessive pour des employés de maison, il fallait reconnaître que l'intérêt de loger un garde du corps à une telle distance de celle qu'il était censé protéger avait quelque chose de curieux et également de peu sécurisé. Kathleen avait bien pensé à aménager la chambre de Feena pour pouvoir le loger, mais sa servante lui avait fait remarquer que ce ne serait pas très judicieux envers le roi et la reine si cela venait à se savoir.

« J'ai bien peur que vous ne soyez pas très confortablement installé, même si je dois reconnaître que c'est probablement la façon la plus efficace de vous installer. Je sais que les appartements de mon mari sont toujours à notre disposition pour les membres de la famille, mais il reste qu'ils ne se trouvent pas exactement là où je suis. Honnêtement, sur ce point, je serai tentée de vous dire d'agir exactement comme vous pensez que c'est le mieux. J’ai entièrement confiance en vous. »
S’il y avait bien une chose que Kathleen aimait, c’était de se promener dans les jardins du château. Il y avait beaucoup de choses qui pouvaient se passer dans le château que Kathleen désapprouvait. Cette façon qu’avait la noblesse de minauder devant le roi et la reine pour obtenir leurs faveurs qui donnaient envie de vomir. Grâce à son statut de princesse ambassadrice, Kathleen n’avait pas besoin de ces salamalecs pour approcher Marie-Antoinette. Ni Louis XVI, d’ailleurs, même si elle fréquentait davantage la reine. De plus, son naturel à la fois franc et bienveillant avait touché la jeune reine qui l’incluait dans bien des après-midi.

Mais parfois, elle aimait simplement se promener dans les jardins avec sa fille. Elle regarda Feena courir autour des parterres de fleurs et se retourner vers elle, les yeux pétillant de joie. Il n’en fallait pas plus pour qu’elle se sente bien. Elle avait toujours adoré se promener dans la nature toute petite, et elle faisait de son mieux pour offrir cela à sa fille. Feena était encore si petite, elle méritait de connaître la douceur des jeux insouciants de l’enfance. Dans ce monde de faste, rien n’était naturel, rien n’était facile. Les quelques années d’innocence que Feena pourrait avoir, elle les méritait.

Tout à profiter de son moment, elle n’entendit ce qui se passait à quelques mètres derrière elle, à distance relativement proche de son tout nouveau garde du corps. Elle était occupée à rêvasser en admirant les fleurs tandis que trois hommes conversaient avec une lueur assez significative dans le regard. Ils étaient enthousiasmés par le projet qui se dessinait dans leurs tête et cela pouvait se ressentir dans leurs propos. Il y avait de quoi attirer l’attention de n’importe quel homme de la société qui serait passé à proximité d’eux. Mais il n’y avait personne en dehors du petit trio, du moins pas à proximité.

« Cette partie de chasse promet d’être passionnante. »

« La proie est tout particulièrement belle, il faut l’avouer, et tout particulièrement convoitée. »

« Celui qui la capturera sera le plus chanceux de nous tous et fera bien des envieux. »



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Jo'
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Jo'
Mar 20 Déc - 16:51

Nathan
Cole

J'ai 22 ans et je vis au Royaume de Sank. Dans la vie, je suis garde de la Princesse et je m'en sors bien pour l'instant. Sinon, grâce à mon métier, je suis célibataire et je le vis plutôt dans l'indifférence.

Nathan naît en Angleterre d'une mère commerçante et d'un père dont il n'a jamais entendu parler. Les besoins du commerce le poussent à savoir lire et écrire mais il n'est jamais allé à l'école. C'est un enfant tendre mais bagarreur.


A 14 ans, Nathan perd sa mère d'une pneumonie durant les pluies. Elle lui confie une lettre qu'elle lui fait promettre de ne pas lire avant qu'elle soit décédée. Il ne l'ouvrira que deux ans plus tard.

De ses quatorze à seize ans, il maintient la boutique à flot mais un incendie lui fait reconsidérer son choix de vie. Il ouvre l'enveloppe qu'il a toujours gardée sur lui sur laquelle est écrit que son père est un soldat du Royaume de Sank, avec son nom et les dernières coordonnées connues.

Nathan part retrouver son père qui, quoique la distance soit de mise, l'accueille chez lui. Il s'engage ensuite dans la garde faute de mieux.
Ahhh, la noblesse. Avant de la voir, on la renifle à leur brocart en soie et costumes de velours. Et avant de la sentir, on entend son hypocrisie proférer le vinaigre en mots mielleux. Personne n'aurait été dupe au sens imputé par ces trois messieurs de la Haute à l'intention de Kathleen. Un trialogue à vomir où chacun d'eux s'est vu comme un dogue de vènerie encercler une biche mièvre. Fort heureusement ces gens-là, à la différence des chiens, aboient le plus souvent sans mordre - et bien loin d'être une biche effarée la Princesse a elle aussi prouvé son mordant. C'est tout de même particulier qu'en voyant une jeune mère parmi les fleurs hivernales avec sa fille, leur premier réflexe soit de penser à se l'approprier. Comme si, délestée de son époux, elle devenait une propriété à vendre. Comme si par ailleurs, la richesse pouvait s'obtenir des choses du genre d'une vie. J'ignore si, de la haine des hommes ou de celle des friqués, c'est plutôt l'une ou l'autre que m'a transmise ma mère.

Je ralentis le pas pour que les leurs me rattrapent et que nous soyons au même niveau, sans toutefois être à portée d'ouïe claire de Kathleen. A ce stade, elle doit se saisir de nos voix mais pas de nos mots, et ce n'est pas un mal puisque j'aime autant lui épargner les indélicatesses de la triplette à jabot.

"Vous feriez mieux de travailler vos comparaisons, commenté-je d'abord. Surtout si vous fomentez des idées de capture."

Ils s'échangent un regard importuné. L'uniforme et le pommeau de mon épée leur donnent pour moi mon statut de soldat, et l'accent achève de témoigner de mon destin d'apatride.

"Un rosbif donnant des conseils de poésie ? Voyez-vous cela messieurs ! Restez à votre place, soldat."

Il n'est pas grand-chose que l'on puisse y répondre. J'ignore d'ailleurs ce qui me pousse à ce moment à m'insérer dans leur conversation sans grand effet : trois hommes discutant lubriquement de la beauté d'une femme de la cour, quoi de plus habituel ? Et pourtant, leur façon de réduire Kathleen à un trophée de chasse me les rendent proprement têtes à claque. Je contemple d'ailleurs un instant l'idée de me saisir de la tête de l'un pour cogner celle des autres, puis me ravise - une telle impulsivité aurait probablement tôt fait de nous faire mauvaise presse, voire de me faire rapatrier à Sank pour ingérence.

"Vous devriez plutôt avoir honte d'être aussi grivois alors qu'elle pourrait vous entendre. Les voilà les gentilhommes de la cour Française ?
- Que cherchez-vous à faire exactement, le puritain ?"
 Le ton du second homme se veut aussi railleur que méprisant tandis que je poursuis bas pour m'assurer que Kathleen ne peut entendre les menaces que je prépare.
"Vous avertir qu'il est de mon devoir de vous couper les mains si vous touchez à un cheveux de la Princesse Peacecraft ou de sa fille."

L'intéressée, qui aura entendu peut-être une bribe d'échanges ou s'étonnant de me voir plus loin conversant avec des inconnus, s'oriente alors vers nous. Entre ses dents, le troisième persifle.

"Nous parlions de chasse, voilà tout.
- Bien sûr, et je fais mon travail, voilà tout."


Je feins un sourire qui tait à Kathleen plus loin la nature de notre échange. D'aucuns diraient que j'ai une tendance à la violence naturelle, mais j'y vois difficilement le mal dès lors qu'elle est altruistement employée.


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"Le plus clair de mon temps, je le passe à l'obscurcir" - Boris Vian
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Kathleen
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Mer 28 Déc - 18:12
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J'ai 22 ans et je vis à Versailles , France . Dans la vie, je suis princesse héritière et ambassadrice et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis veuve et je le vis avec douleur.

Kathleen est née du roi de Sank et de son épouse, issu d'une lignée de guérisseuse. Depuis sa plus tendre enfance, elle apprend l'art de ces deux héritages. Kathleen est venue pour la première fois en France quand elle avait 14 ans pour le mariage de Marie-Antoinette et Louis XVI. Elle a sympathisé avec Marie-Antoinette et est devenu son amie. Elle est revenue en tant qu’ambassadrice au moment où le couple est devenu roi et reine. Elle avait 17 ans. Elle passa beaucoup de temps à protéger les innocentes car elle sait très bien se battre.

Kathleen a déjà fait des rêves prémonitoires, maîtrise le savoir des vertus de nombreuses plantes et maîtrise l'épée et le tir à l'arc. Mais elle est vraiment meilleure en diplomatie.  Généreuse et bienveillante, elle se bat pour protéger ceux qu'elle aime, avec souvent un soupçon de naïveté. Veuve, elle vit à la Cour avec sa fille de deux ans.  


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Kathleen se promenait sans prêter attention aux autres nobles qui se trouvaient dans les jardins, car il se trouvait que ce n'était pas le jour idéal pour les ronds de jambes en société à son goût. Elle pouvait parfaitement se montrer cordiale et bienveillante, mais il était clair qu'elle n'avait pas l'intention de rechercher la présence de ses congénères ce jour-là. Elle se trouvait donc à bonne distance et ne pouvait pas entendre les échanges entre son garde du corps tout neuf et les quelques hommes qui la convoitaient. Cette convoitise, elle n'en avait même pas conscience et elle s'en moquait absolument.

Pour ce qui était des nobles, c'était une autre paire de manches. Que ce soldat sans nom qui venait sûrement des bas-fonds de ce royaume sur lequel ils avaient des vues se permette de leur en remontrer concernant leur projet de séduire une belle femme à l'héritage puissant, cela leur laissait un arrière-goût d'amertume dans la bouche. Il ne savait donc pas à qui il parlait, ce gougnafier ? Il n'avait aucun savoir- vivre et aucun nom. Non, cela ne pouvait pas rester sans conséquence. L’audace de cet individu les enrageaient d'autant que cela les empêchait d'aborder le fond du sujet en allant démarcher la jeune princesse.

« Et d'abord, pour qui vous prenez-vous, espèce de mécréant, pour vous mêler de nos affaires ? Tout ceci ne vous concerne en rien. »

« Oui, c'est dommage pour vous, nous aurions pu vous proposer de vous joindre à notre petit concours, mais pas si vous jouez les rabats joie. »

Kath sembla remarquer soudainement que l'homme qui devait veiller sur elle était en grande conversation avec plusieurs membres de la noblesse, mais avant qu'elle n’aille s’en mêler, elle fut sollicitée par sa fille, qui voulait lui montrer un parterre de fleurs qu'elle trouvait particulièrement joli. Se disant que le jeune homme ne semblait pas avoir un besoin pressant d'une aide de sa part, elle accepta de consacrer un instant à la petite princesse et se désintéressa momentanément du groupe d'hommes dont l'un en profita pour jeter un regard concupiscent dans sa direction.




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Jo'
Mer 4 Jan - 15:38

Nathan
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J'ai 22 ans et je vis au Royaume de Sank. Dans la vie, je suis garde de la Princesse et je m'en sors bien pour l'instant. Sinon, grâce à mon métier, je suis célibataire et je le vis plutôt dans l'indifférence.

Nathan naît en Angleterre d'une mère commerçante et d'un père dont il n'a jamais entendu parler. Les besoins du commerce le poussent à savoir lire et écrire mais il n'est jamais allé à l'école. C'est un enfant tendre mais bagarreur.


A 14 ans, Nathan perd sa mère d'une pneumonie durant les pluies. Elle lui confie une lettre qu'elle lui fait promettre de ne pas lire avant qu'elle soit décédée. Il ne l'ouvrira que deux ans plus tard.

De ses quatorze à seize ans, il maintient la boutique à flot mais un incendie lui fait reconsidérer son choix de vie. Il ouvre l'enveloppe qu'il a toujours gardée sur lui sur laquelle est écrit que son père est un soldat du Royaume de Sank, avec son nom et les dernières coordonnées connues.

Nathan part retrouver son père qui, quoique la distance soit de mise, l'accueille chez lui. Il s'engage ensuite dans la garde faute de mieux.
"Et d'abord, pour qui vous prenez-vous, espèce de mécréant, pour vous mêler de nos affaires ? Tout ceci ne vous concerne en rien."

Je ne rebondis pas sur l'insulte, "mécréant" relevant probablement des propos les moins véhéments entendus à mon égard, le vocabulaire des docks anglais bien plus fournis en insanités par ailleurs que celui de ces peigne-culs du Roi.

"Oui, c'est dommage pour vous, nous aurions pu vous proposer de vous joindre à notre petit concours, mais pas si vous jouez les rabats joie."

Ha ! Il faudrait que je tombe bien bas pour renifler les demoiselles de la cour en groupe, accompagné de rustres pareils qui plus est. Mon sang boue face à leur répugnante suffisance satisfaite.

"Je me prends, messieurs, pour ce que je suis : le gardien de la paix de la Princesse Peacecraft. Et vous, en tant que trois nobliaus d'un rang bien inférieur au sien, de quinze ans trop âgés à vue de pied et qui la comparez à du gibier, vous êtes susceptibles de perturber sa paix." Je pèse mes mots avant de poursuivre avec un brin d'ironie provocatrice. "Quant à me joindre à vos activités, merci mais j'aurais peur de vous faire de l'ombre."

Qu'un sans-sou, sans-éducation et sans-nom puisse les désestimer et leur manquer de respect ainsi est tout à fait propre à faire monter leur courroux, dont je m'amuse il faut le dire. Depuis mon départ de la caserne où la camaraderie bonhomme, la sympathie brutale et les frictions constantes font loi, je baigne dans l'ennui de la bienséance. L'intégration de mon poste s'est déroulée avec la solennité qui lui sied, et ces trois malappris font bon bouc-emissaire pour m'en défouler.

Là-bas Kathleen est insouciante à s'occuper de son enfant, et j'aime mieux la voir ainsi. Alors que Feena l'interpelle auprès de quelques survivantes fleuries d'hiver, elle s'abaisse tout de sa tendresse vêtue vers elle, allongeant le glabre de son poignet vers les couleurs myriadant dans l'herbe. Je repère en suivant sa direction le troisième homme plus silencieux qui l'épie lubriquement, et envisage un sérieux instant de le faire malencontreusement chuter au milieux des cygnes dans l'eau glaciale.

"Oh, commenta l'un d'eux tandis que nous marchons toujours l'air faussement réjoui, je comprends désormais ce qui vous taraude ! Vous comptez vous la réserver ... Mais vous rêvez si vous pensez qu'elle ira offrir de sa fortune, ou d'autres de ses trésors, à un fils pauvresse comme vous !"

L'impulsivité s'empare soudain de mon être. J'ignore si c'est l'image si dégradante de Kathleen, lascive et vénale, qu'il expose. Ou si c'est son appel à ma mère dont il ne connaît rien. Mais alors justement que je tentais de m'échapper de leur conversation abjecte, leur détestabilité prend raison de moi. Je m'apprête à faire quelque chose de préjudiciable, et la pire des impressions pour un premier jour, au moment où Kathleen salvatrice nous interrompt.

Je l'aurais probablement frappé au visage, regard meurtrier et naseaux dilaté. Mais sa voix me fait l'effet d'une ondée fraîche léchant mes tempes battantes et m'en empêche avant que j'aie l'occasion de lever le poing.


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Jeu 2 Fév - 17:05
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J'ai 22 ans et je vis à Versailles , France . Dans la vie, je suis princesse héritière et ambassadrice et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis veuve et je le vis avec douleur.

Kathleen est née du roi de Sank et de son épouse, issu d'une lignée de guérisseuse. Depuis sa plus tendre enfance, elle apprend l'art de ces deux héritages. Kathleen est venue pour la première fois en France quand elle avait 14 ans pour le mariage de Marie-Antoinette et Louis XVI. Elle a sympathisé avec Marie-Antoinette et est devenu son amie. Elle est revenue en tant qu’ambassadrice au moment où le couple est devenu roi et reine. Elle avait 17 ans. Elle passa beaucoup de temps à protéger les innocentes car elle sait très bien se battre.

Kathleen a déjà fait des rêves prémonitoires, maîtrise le savoir des vertus de nombreuses plantes et maîtrise l'épée et le tir à l'arc. Mais elle est vraiment meilleure en diplomatie.  Généreuse et bienveillante, elle se bat pour protéger ceux qu'elle aime, avec souvent un soupçon de naïveté. Veuve, elle vit à la Cour avec sa fille de deux ans.  


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En marge de tout ce qui se passait, Kathleen cajolait Feena. Elle ne se rendait même pas compte que ces hommes la voyaient comme une cible et ce n’était pas pour rien que ses amis et sa famille avaient souhaité la voir protégée. La naïve princesse, si elle avait conscience que son profil pouvait attirer les convoitises, avait tendance à ne pas y songer la majorité du temps et elle ne se méfiait pas assez. Pour le moment, elle ne savait pas ce qui se tramait entre son garde du corps et les nobles qui l’avaient pour objectif amoureux. L’esprit de conquête des hommes dégradaient la femme, mais elle n'en avait pas conscience.

Elle entendit soudain le ton monter et tourna la tête dans leur direction. Elle n’entendit que la fin du discours énervé de l’homme et la façon dont il qualifia son garde du corps lui déplut fortement. Elle s’avança ; bien décidée à intervenir même si elle ne comprenait pas bien ce qui était en jeu à cet instant. Elle sentait la colère monter dans l’esprit de son garde du corps et posa une main apaisante sur son bras. Inutile qu’il se fasse exécuter pour avoir mis son point dans la figure d’un de ces snobinards méprisables qui ne manquerait pas de le lui faire regretter.

« Puis-je savoir ce qui vous prend d’insulter mon garde du corps, Comte de Beck ? »
« Je ne faisais que vous défendre, Princesse », dit-il mielleusement. « Ce maraud se pique de vouloir conquérir votre cœur, quel affront ! »

Kathleen resta stupéfaite une seconde face à cet aveu et ne put s’empêcher de jeter un regard intrigué à Nathan. Mais elle se reprit bien vite. Quoi que Nathan ait pu dire, elle avait la conviction qu’il ne s’était pas vanté de quelque exploit amoureux de sa part. Il avait été provoqué et elle ne savait seulement pas encore de quelle façon. Mais elle n’avait pas l’intention de le laisser seul face à cet homme qui prétendait servir ses intérêts alors qu’elle savait combien il était veule et intéressé. Elle n’était polie avec lui que par convenance, mais elle n’était pas dupe.

« Monsieur le Comte, sachez que n’importe quel homme de Sank serait probablement un meilleur roi pour son pays que bien des nobles de cette Cour qui ne connaissent rien à nos coutumes et à nos valeurs. Déconsidérer un homme à-cause de sa naissance est une erreur de jugement qui peut faire perdre une loyauté précieuse, croyez-m’en. Désormais, je vous saurais gré de laisser mes sujets en paix et de ne point les insulter, ou je me verrai contrainte d’en référer à sa Majesté. Je vous souhaite le bonjour. Nathan… »

Elle s’éloigna, espérant bien que Nathan la suive. Lorsqu’ils furent assez éloignés du petit groupe, Kathleen s’assit sur un banc, invitant le jeune homme à en faire autant. Elle l’avait défendu, mais elle tenait tout-de-même à comprendre ce qui s’était produit et pour quelle raison il avait reçu des paroles aussi véhémentes.

« Nathan… que s’est-il exactement passé avec ces hommes ? »



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Lun 13 Fév - 13:58

Nathan
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J'ai 22 ans et je vis au Royaume de Sank. Dans la vie, je suis garde de la Princesse et je m'en sors bien pour l'instant. Sinon, grâce à mon métier, je suis célibataire et je le vis plutôt dans l'indifférence.

Nathan naît en Angleterre d'une mère commerçante et d'un père dont il n'a jamais entendu parler. Les besoins du commerce le poussent à savoir lire et écrire mais il n'est jamais allé à l'école. C'est un enfant tendre mais bagarreur.


A 14 ans, Nathan perd sa mère d'une pneumonie durant les pluies. Elle lui confie une lettre qu'elle lui fait promettre de ne pas lire avant qu'elle soit décédée. Il ne l'ouvrira que deux ans plus tard.

De ses quatorze à seize ans, il maintient la boutique à flot mais un incendie lui fait reconsidérer son choix de vie. Il ouvre l'enveloppe qu'il a toujours gardée sur lui sur laquelle est écrit que son père est un soldat du Royaume de Sank, avec son nom et les dernières coordonnées connues.

Nathan part retrouver son père qui, quoique la distance soit de mise, l'accueille chez lui. Il s'engage ensuite dans la garde faute de mieux.
Son toucher à mon bras fait l'effet d'une ondée fraîche et pourtant me consume en un brasier. Je suis amer de constater que, non content de n'avoir pas réussi à lui épargner les bassesse de ces rustres, je lui ajoute le souci de maîtriser mon inclination violente. J'ai été choisi parce qu'ils savaient que je ne reculerais devant rien, mais mes supérieurs martiaux n'ont pas l'air d'avoir anticipé l'impulsivité qui accompagne la témérité. Du même temps je l'observe, rongeant mes dents pour me maîtriser, gérer la situation avec brio. J'en deviens le témoin impuissant de la force noble qui la distingue des marauds dans mon genre.

D'une dignité érudite qui la caractérise, elle rabroue la fange et m'invoque à ses côté pour en prendre congé. Nous nous asseyons sur un banc et Feena fait de joyeux allers-retours entre sa mère et le chemin qu'elle foule tantôt en sautant à pieds joints, tantôt à petits pas distraits un doigt de gant dans la bouche. La voix de la Princesse réclame justement ses comptes et percute en moi comme un alto en concerto. Je tente de maintenir une stature droite alors que je me sens honteux de mes emports.

"J'ai surpris ces trois hommes parler de vous d'un langage ... presque ordurier."

Sincère, je ne manque pas de planter mes yeux dans l'ambre échauffée des siens, orbes solaires dans le paysage hivernal. Les miens désespérément marrons ont l'air de mauvaise tourbe en comparaison. Le carré de ma mâchoire se tend légèrement.

"Je n'ai pas été très diplomate pour les reprendre sur leurs propos. Ce qui devait arriver ... Faillit arriver, grâce à votre intervention."

Je retrace la conversation, le regard légèrement plus timide, dirigé pour l'occasion vers Feena comme une échappatoire logique.

"... quant à leur diffamation, sachez que je n'aurais jamais la prétention de vous faire la cour. Je sais où est ma place, Princesse."

J'en ressens comme une piqûre aride dans la poitrine : il est évident que son charme et sa personnalité déiques ne me laissent pas indifférent. Et il est tout aussi évident que je ne pourrais jamais prétendre à être davantage que son ombre armée. Mais de le formuler - de lui formuler - me fracasse à ma condition comme une injustice au-dessus de toutes les autres. Je suis de ceux qui perdent leur commerce dans les flammes, qui n'ont pas toujours pu manger tous les jours, qui se font dresser en école militaire. Il n'y a pas de prestance, ni de titre, ni de manières dans mon être. Il n'y a même pas de noblesse d'âme. Quelques valeurs brutes et bancales exprimées avec violence et rouille.

"Soyez assurée que je serai plus attentif à mes interventions. Je ne voudrais pas vous mettre dans l'embarras à cause de mon tempérament. C'est que ..." C'est que j'ai du mal à les savoir vous traîner dans la boue. C'est que j'ai du mal à voir des moins que rien prétendre à votre grâce. C'est que je hais leur noblesse tout en adulant la vôtre. Je ne dis rien de tout cela. "... J'ai du mal avec les codes, pour l'instant."

Faisons simple.


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Sabrina
Kathleen
Mer 15 Mar - 1:31
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Kathleen
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J'ai 22 ans et je vis à Versailles , France . Dans la vie, je suis princesse héritière et ambassadrice et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis veuve et je le vis avec douleur.

Kathleen est née du roi de Sank et de son épouse, issu d'une lignée de guérisseuse. Depuis sa plus tendre enfance, elle apprend l'art de ces deux héritages. Kathleen est venue pour la première fois en France quand elle avait 14 ans pour le mariage de Marie-Antoinette et Louis XVI. Elle a sympathisé avec Marie-Antoinette et est devenu son amie. Elle est revenue en tant qu’ambassadrice au moment où le couple est devenu roi et reine. Elle avait 17 ans. Elle passa beaucoup de temps à protéger les innocentes car elle sait très bien se battre.

Kathleen a déjà fait des rêves prémonitoires, maîtrise le savoir des vertus de nombreuses plantes et maîtrise l'épée et le tir à l'arc. Mais elle est vraiment meilleure en diplomatie.  Généreuse et bienveillante, elle se bat pour protéger ceux qu'elle aime, avec souvent un soupçon de naïveté. Veuve, elle vit à la Cour avec sa fille de deux ans.  


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Quelle que soit la force et l’adresse d’un homme, ou de n’importe qui d’ailleurs, ce n’était pas ce qui pesait le plus dans la façon dont Kathleen estimait sa valeur. Il y avait beaucoup plus important et beaucoup plus précieux. Elle ne reprocherait jamais à Nathan sa véhémence et son emportement sous le simple prétexte que ça ne se faisait pas. Elle préférait qu’il soit entier et qu’elle puisse avoir confiance en lui. Les manières pouvaient se travailler, mais le fond de soi, jamais. C’était la raison pour laquelle elle choisissait soigneusement ses amis et pas seulement parmi la noblesse.

Apprendre qu’il l’avait défendue face à des propos qui lui avaient parus ordurier la touchait donc beaucoup plus que sa simple protection. C’était un homme respectueux, qui avait de la considération pour elle, qu’elle soit présente ou pas dans la conversation. C’était une preuve de loyauté. Elle resta un instant silencieuse afin de choisir ce qu’elle allait faire, si elle allait lui demander plus de détails ou simplement le rassurer, mais elle décida de se laisser porter par son instinct. Cet homme semblait avoir considéré le comportement de ces individus insultants, et cela lui avait fait du mal. Kathleen regrettait que sa loyauté implique sa peine.

« Je vois. Je vous remercie d’avoir pris ma défense, mais ne soyez pas trop inquiet. Je doute que leurs propos aient pu m’atteindre de quelque manière que ce soit. »

Ils n’en valaient pas la peine. Il valait mieux se laisser toucher par ce qui importait vraiment et les gens qui le méritaient. Il regrettait de toute évidence son geste de colère, qui aurait pu devenir violence. Kathleen le comprenait. Cela allait avec ce qu’il avait montré de lui-même et c’était quelque chose qu’elle ne voyait pas comme anormal, quand bien même le contrôle était essentiel pour vivre à la Cour. Nathan allait devoir apprendre de ce côté-là, certes, mais il ne déméritait pas pour autant à ses yeux. Quand il lui assura qu’il ne pensait pas pouvoir prétendre à la séduire, Kathleen le regarda avec le plus grand sérieux.

« Écoutez bien ce que je vais vous dire, Nathan, car je ne me répèterai pas. Vous seriez bien plus digne de prétendre à ma main que nombre des nobles puissants qui peuplent cette Cour. Ne vous mésestimez jamais parce que vous êtes de condition plus modeste que la mienne. Cela ne compte pas à mes yeux. Votre loyauté et votre intégrité vaut cent fois plus à mes yeux qu’un quelconque titre. J’espère avoir été assez claire. »

Quand il s’excusa pour son attitude, elle resta muette un instant, décidée à bien choisir ses mots. Elle ne voulait pas qu’il se sente blessé ou oppressé, mais elle lui devait la franchise. Et pour autant, il y avait la réalité des choses et il y avait ce qu’elle pensait et ce n’était pas exactement pareil. Il n’était pas question de le laisser se débattre dans la sensation de ne pas être à la hauteur alors qu’elle avait toute confiance en lui pour faire ce qu’il faudrait. Il avait déjà su prouver qu’il en était capable, dans une certaine mesure.

« Je ne nie pas qu’il va vous falloir gagner en contrôle. La vie dans ce monde de faste et de mise en scène implique de ne pas montrer ses véritables émotions et Dieu m’est témoin que cela m’est aussi très difficile. Mais quoi que vous montriez au devant de ces gens, je vous en prie, ne perdez jamais ce qui fait l’entièreté de votre être. C’est la votre véritable richesse et nulle personne ici ne mérite que vous la sacrifiiez pour lui. Personne, entendez-vous ? Je suis fière de vous avoir à mon côté. Très sincèrement. Vous représentez dignement les valeurs de Sank. »



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Sam 25 Mar - 13:34

Nathan
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J'ai 22 ans et je vis au Royaume de Sank. Dans la vie, je suis garde de la Princesse et je m'en sors bien pour l'instant. Sinon, grâce à mon métier, je suis célibataire et je le vis plutôt dans l'indifférence.

Nathan naît en Angleterre d'une mère commerçante et d'un père dont il n'a jamais entendu parler. Les besoins du commerce le poussent à savoir lire et écrire mais il n'est jamais allé à l'école. C'est un enfant tendre mais bagarreur.


A 14 ans, Nathan perd sa mère d'une pneumonie durant les pluies. Elle lui confie une lettre qu'elle lui fait promettre de ne pas lire avant qu'elle soit décédée. Il ne l'ouvrira que deux ans plus tard.

De ses quatorze à seize ans, il maintient la boutique à flot mais un incendie lui fait reconsidérer son choix de vie. Il ouvre l'enveloppe qu'il a toujours gardée sur lui sur laquelle est écrit que son père est un soldat du Royaume de Sank, avec son nom et les dernières coordonnées connues.

Nathan part retrouver son père qui, quoique la distance soit de mise, l'accueille chez lui. Il s'engage ensuite dans la garde faute de mieux.
Une permission - non. Un possible. La princesse entrouvre une porte dont s'échappe un faisceau lumineux incroyablement vif, une porte que j'avais fermée avant même de regarder par son trou de serrure tant la lueur qui est crachée par son seuil me paraît de nature à me dissoudre. "Vous seriez bien plus digne de prétendre à ma main que nombre des nobles puissants qui peuplent cette Cour. Ne vous mésestimez jamais parce que vous êtes de condition plus modeste que la mienne. Cela ne compte pas à mes yeux."

Il ne s'agit pas que de sa beauté incroyable, de son abnégation parfaite ou de la sagesse de son timbre. Elle a posé ses yeux sur moi et y a vu un homme, un être qui existe pour ce qu'il est. Pas un ouvrier, un soldat, un répugnant relent des algues poisseuses des docks anglais, un fauteur de trouble à dresser. "Ne perdez jamais ce qui fait l’entièreté de votre être. C’est la votre véritable richesse et nulle personne ici ne mérite que vous la sacrifiiez pour lui. Personne, entendez-vous ? Je suis fière de vous avoir à mon côté. Très sincèrement. Vous représentez dignement les valeurs de Sank."

Je suis vrillé de l'intérieur, la brise hivernale ne peut rien contre la chaleur de ses mots qui m'inondent. Qui pourrait rationnellement être fier de m'avoir à ses côtés ? Pour représenter le royaume cité partout en exemple qui plus est. Moi, l'expatrié. Je n'ignore pas sous mon euphorie inquiète puisque nouvelle ses recommandations.

"Je serai attentif, Princesse." Ma voix ne sonne plus aussi assurée qu'auparavant, et mes mots terriblement pauvres en comparaison de son discours. Mes yeux luttent pour ne pas s'égarer sur elle, craintif d'élever un feu qui n'aurait pas sa place. Je ne vaux pas mieux que ces sales êtres que je m'apprêtais à battre et me hais proportionnellement à la bonté qui m'éprend d'elle.

Heureusement, Feena vient rompre le supplice. L'enfant aux joues pleines est colorée aux pommettes et sur l'arrête nasale par le froid qui agresse sa peau neuve ; elle renifle par moments, déjà attentive pourtant à ses manières, témoignant de la goutte au nez qui la guette. Ses petits gestes impatients de se lover dans l'étreinte de Kathleen témoignent qu'il lui est temps de rentrer et qu'elle sera trop épuisée pour marcher le chemin du retour.

*

Elle se mets à rire. J'ai quinze ans.

Miranda est la fille du poissonnier qui vient me ramener chaque jours ses invendus. J'en fais des conserves que je vends trop cher pour ce qu'elles me coûtent. Chaque fois qu'elle passe le pas de la porte elle enjambe celui de mon coeur avec, ses longs cheveux froissés par le vent du front de mer, en savoureux plis salins figés d'eau marine. Elle a la peau piquée de soleil traître que celui des jours gris - tous les jours où je vivais alors - sourire parcheminé de sa fatigue. Elle est libre, gentille et me parle comme à un être humain. Elle est un peu plus âgée - dix neuf ans. Son père la bat. Je me suis promis que j'irai le tuer, mais ses avant-bras travailleurs me terrifient comme des lames de bourreau.

"Salut Nate, tu connais la musique.
- J'arrive."


Je sors porter les caisses puantes d'indésirables de la pêche, je lui refuse de s'abîmer le dos. Parfois il n'y a que des arrêtes, j'en fais du bouillon et je le vends comme de la soupe. Elle entre avec moi et s'assoit le temps que j'entrepose la maigre cargaison dans l'arrière-boutique. D'habitude, elle se plaint de sa famille, me raconte les détails de la vie de ses amies, se contente de chantonner. Elle illumine ma vie et rentre chez elle voir la sienne se ternir. Sa présence me fait l'effet d'un gazouillis d'oiseau. Elle est ma raison d'ouvrir les yeux, et le commerce, depuis que maman est morte.

Mais cette fois elle est maussade. Ca ne lui arrive jamais : même quand sa journée est un enfer, elle explose de la raconter. Elle n'a pas ce calme triste.

"Nate, je ne vais plus venir te voir."

Je sors de l'arrière boutique presque en chutant sur son seuil. Mon expression horrifiée de panique parle pour moi.

"J'attends un bébé Nate, je vais me marier."

Je me décompose. Quelque chose dans mon ventre plutôt que dans ma poitrine se brise et je me sens couler telle l'ancre des navires qu'elle flatte du regard sur le quai.

"Ce n'est plus correct que l'on se voie, et de toutes façons, je ne vais plus travailler au port. C'est une bonne nouvelle, ça."

Elle sourit enfin. J'accours au comptoir auquel elle s'est assise, accoudée.

"Mais, mais se voir, ça ne signifie rien !" Tout plutôt que perdre sa présence. Je serai le confident de ses histoires d'amour, tordu de jalousie, si ça me permettait de continuer à recevoir ses visites. Elle m'embrasse alors et je suis fin (é)perdu.

"Eh bien maintenant, ça signifie quelque chose. Je sais ce que tu ressens, et je ne peux plus faire comme si de rien n'était. Je vais devenir une femme respectable, Nate.
- Mais ..."
Son baiser n'est pas encore imprimé dans ma sidération. "... mais tu l'aimes ?
- C'est pas l'important. Je porte son bébé et je vais quitter la baraque de mon salaud de père."
Elle me pince le nez. "Prends soin de toi Nate, t'es un gentil garçon."

Elle se désarçonne du tabouret et s'apprête à quitter la boutique pour la dernière fois lorsque je la retiens de la voix.

"Attends ! Moi je peux t'épouser, et élever cet enfant comme le miens, et on irait loin pour fuir ton père. Je te le promets !"

Elle se tourne, la poignée de porte en main, ouvre et rit. "Oh, Nate !" Elle s'échappe de ma vue un sourire amusé, que j'ai longtemps voulu croire triste.


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"Le plus clair de mon temps, je le passe à l'obscurcir" - Boris Vian
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Mer 5 Avr - 22:48
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J'ai 22 ans et je vis à Versailles , France . Dans la vie, je suis princesse héritière et ambassadrice et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis veuve et je le vis avec douleur.

Kathleen est née du roi de Sank et de son épouse, issu d'une lignée de guérisseuse. Depuis sa plus tendre enfance, elle apprend l'art de ces deux héritages. Kathleen est venue pour la première fois en France quand elle avait 14 ans pour le mariage de Marie-Antoinette et Louis XVI. Elle a sympathisé avec Marie-Antoinette et est devenu son amie. Elle est revenue en tant qu’ambassadrice au moment où le couple est devenu roi et reine. Elle avait 17 ans. Elle passa beaucoup de temps à protéger les innocentes car elle sait très bien se battre.

Kathleen a déjà fait des rêves prémonitoires, maîtrise le savoir des vertus de nombreuses plantes et maîtrise l'épée et le tir à l'arc. Mais elle est vraiment meilleure en diplomatie.  Généreuse et bienveillante, elle se bat pour protéger ceux qu'elle aime, avec souvent un soupçon de naïveté. Veuve, elle vit à la Cour avec sa fille de deux ans.  


avatar :copyright: Kathleen

Kathleen avait toujours pensé que les rangs et les privilèges n’étaient pas une bonne façon de déterminer ceux qui faisaient partie de notre entourage. La bienveillance, la loyauté, la bonté étaient tant de valeurs qui comptaient infiniment plus à ses yeux. Cet homme n’avait pas été élevé à Sank et il ne pouvait pas savoir ce que cela représentait réellement de faire partie de ce royaume. Il ne pouvait pas deviner que la famille royale attendait de la loyauté plus que de la noblesse et qu’ils veillaient à ce que nul ne soit maltraité ou ne manque de quoi que ce soit.

Kathleen haïssait toute cette noblesse décadente qui léchait les bottes du roi et de la reine pour un peu de considération, pour un rien de privilège. La princesse n’avait pas à le faire. En tant qu’altesse royale, elle avait déjà un statut particulier auprès du roi et de la reine. Mais sa nature douce et bienveillante avait dès le début attiré la sympathie et l’amitié de Marie-Antoinette. Kathleen pouvait se permettre d’être naturelle, mais bien peu de personnes ici avaient ce droit. Pour autant, dans la mesure du possible, elle désirait que Nathan se le permette, au moins quand ils étaient seuls tous les deux.

Feena était en train de se refroidir et elle était fatiguée, elle venait solliciter sa mère et Nathan et Kathleen jugea qu’il était temps de rentrer. Elle prit doucement Feena dans ses bras. La fillette commençait à devenir un peu lourde pour qu’elle la porte. Mais elle avait un bon entraînement et elle était habituée. De toute façon, il n’y en aurait pas pour longtemps et Feena ne pouvait plus marcher, elle était trop fatiguée. Il était temps de rentrer à ses appartements et de boire un bon chocolat chaud avec quelques tartines. Ils ne mirent pas longtemps à rentrer.

« Vous buvez quelque chose de chaud avec nous, Nathan ? »

Elle espérait qu’il se joindrait à elle. La présence de Feena était douce pour la maman, mais il était tout-de-même agréable d’avoir quelqu’un d’adulte avec qui discuter. Après tout, elle avait besoin aussi d’interactions sociales à peut près normales. Elle n’arrivait pas à s’ôter de la tête que Nathan avait pris sa défense et lavé son honneur. Elle lui en était reconnaissante, et elle avait bien envie de faire ce qui serait nécessaire pour que la journée du lendemain soit plus calme et plus tranquille pour tous les deux. Un peu de solitude sans la présence de provocateurs serait sans-doute la bienvenue pour tout le monde.

« Que diriez-vous d’un pique-nique demain ? Nous pourrions aussi nous entraîner à combattre. »



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Mer 12 Avr - 19:02

Nathan
Cole

J'ai 22 ans et je vis au Royaume de Sank. Dans la vie, je suis garde de la Princesse et je m'en sors bien pour l'instant. Sinon, grâce à mon métier, je suis célibataire et je le vis plutôt dans l'indifférence.

Nathan naît en Angleterre d'une mère commerçante et d'un père dont il n'a jamais entendu parler. Les besoins du commerce le poussent à savoir lire et écrire mais il n'est jamais allé à l'école. C'est un enfant tendre mais bagarreur.


A 14 ans, Nathan perd sa mère d'une pneumonie durant les pluies. Elle lui confie une lettre qu'elle lui fait promettre de ne pas lire avant qu'elle soit décédée. Il ne l'ouvrira que deux ans plus tard.

De ses quatorze à seize ans, il maintient la boutique à flot mais un incendie lui fait reconsidérer son choix de vie. Il ouvre l'enveloppe qu'il a toujours gardée sur lui sur laquelle est écrit que son père est un soldat du Royaume de Sank, avec son nom et les dernières coordonnées connues.

Nathan part retrouver son père qui, quoique la distance soit de mise, l'accueille chez lui. Il s'engage ensuite dans la garde faute de mieux.
La posture de Kathleen accuse le poids léger néanmoins croissant de sa fille, aussi, je me propose de l'alléger le temps du trajet.

"Puis-je ?"

La princesse acquiesce et me passe l'enfant qui donne l'air jouasse de s'installer dans une nouvelle pair de bras, plus haute, plus stable probablement - je sens à peine le poids de Feena, l'oublierais totalement, si ce n'était pour ses petites gesticulations curieuses : à l'intention du chemin, des buis, du roulement nivéen des nuages mêmes. Elle est à un âge où elle aimerait toucher à tout, ses petits doigts investigateurs tendus vers le monde, au bout d'un bras impérieux qui semble emporter dans son mouvement tout le reste du corps. Mais la fatigue la gagne et bientôt elle se tasse contre moi, la tête sur mon buste tandis qu'elle est assise sur mon avant-bras, les jambes de part et d'autre de mon flanc. Le goûter la ressuscitera, mais en attendant, elle me fait l'honneur d'une confiance aveugle en miroitant celle de sa mère, surtout, qui prouve par son geste tout le crédit qu'elle me porte.

"Vous buvez quelque chose de chaud avec nous, Nathan ?"

La proposition est alléchante oui, mais le devoir me rappelle à l'ordre - je suis ici pour une mission de sécurité, et non pour entretenir des ballades, terrifier les notables un peu grivois et boire du chocolat. En particulier, il était dans mes projets de questionner l'intendance au sujet de mon éloignement de la Princesse Peacecraft : on n'a jamais vu moins logique que de faire dormir un garde du corps de l'autre côté du château, protocole ou non. Bien que nous ayons contourné cette aberration, je désire en avoir le coeur net - et en profiter que Madame et sa fille soient dans le confort de leur chambrée avec des douceurs serait des plus astucieux. Aussi, je suis contraint de décliner courtoisement.

"Navré, j'aimerais discuter avec quelques petites gens du château. Si je dois veiller sur vous, et je regarde la petite à moitié endormie d'un air entendu, sachez que c'est auprès d'eux que j'aurai tous les filons dont me méfier."

Je souris pour dédramatiser le climat orageux justifiant ma présence ici. Elle ne démord pas et me propose quelque chose que je ne peux refuser.

"Que diriez-vous d’un pique-nique demain ? Nous pourrions aussi nous entraîner à combattre."

Je souris bêtement, à demi en balbutiement, pressé par l'approche de notre destination pour donner une réponse. La perspective simple et doucereuse de nous savoir dans les jardins, elle plus jolie fleur entre toutes, me bouleverse un peu et je sais par ailleurs qu'elle est louée pour ses qualités de combattante, ce qui me la rend d'autant plus désirable. Le combat, c'est aussi du contact. J'ai tout aussi peur de la blesser que de me consumer si nous nous frôlons. Je tente d'acquiescer sans donner l'air de mon emport, maladroit et pour ainsi dire goujat.

"Princesse, je suis là pour vous accompagner où que vous alliez."

Idiot. Imbécile. Je dresse mon poste comme une excuse au sacrifice désagréable de passer du temps en sa compagnie alors même que je me meurs de mieux la connaître. Est-ce ainsi que fonctionne le coup de foudre ? Je suis bien jeunot, quoique du même âge, en comparaison d'elle.

"Nous nous reverrons en tous cas plus tard dans la soirée, ajouté-je comme pour me rattraper. A très vite."

Je le dis comme dans un souffle d'espoir en lui rendant sa fille totalement assoupie tandis que nous sommes sur le seuil de la porte. D'un signe respectueux, je prends congé d'elle.


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