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Préférence de jeu : Les deux
Asma
Sam 31 Déc - 13:57
Orion
J'ai 27 ans et je suis originaire de l'arche de Zéphyr. Dans la vie, je suis pilote d'aérostat et je m'en sors très bien. Sinon, j'étais célibataire et je le vivais très bien, mais on m'a arrangé un mariage, et je le vis un peu moins bien.En savoir plus.
Le fond de l’air s’était considérablement rafraîchi. La pluie n’avait certainement pas arrangé les choses. Combien de temps s’était-il écoulé depuis qu’il était remonté sur le pont ? Une demi-heure ? Une heure ? Plus ? Ses extrémités avaient doucement commencé à s’engourdir. Une chose était certaine, il ne dormirait pas là, cette nuit. Pas avec le crachin persistant qui continuait à tomber. Pas dans ses vêtements détrempés.
Etouffant un énième bâillement, Orion se résigna à descendre. Les éclairages étaient tous éteints en contrebas. Plus aucune lumière ni un bruit ne filtrait du pont inférieur. Erika avait dû finir par aller se coucher. Ce n’était pas plus mal. Le grand brun voulait s’éviter un nouvel échange embarrassant. Il avait eu sa dose pour la journée. D’embarras comme de discussions.
Par habitude et pour préserver ses rétines, il n’alluma pas. Vu le temps qu’il avait passé à bord de l’aéronef, il commençait à le connaître comme sa poche. Il pouvait très littéralement le traverser les yeux fermés. L’Harmattan était en outre doté d’une très belle ergonomie. Tout était positionné de la façon la plus cohérente et la plus pratique possible. Les tiroirs et les placards s’ouvraient d’une simple pression, sans bruit. Rien ne grinçait, ne couinait. Rien ne dépassait ni ne présentait de menace pour des orteils. Il descendit en silence. Le jeune homme retira son caban, ses bottes et sa chemise. Même ses chaussettes étaient humides. Il se dirigea vers un placard dont il tira une serviette bien sèche avec laquelle il s’épongea consciencieusement. Il était hors de question de dormir mouillé, sauf à souhaiter s’assurer d’attraper une pneumonie. Il passa la serviette autour de son cou et la remonta à la façon d’une capuche sur son crâne, pour sécher sa tignasse brune.
Pieds nus, il poursuivit son chemin jusqu’au canapé où il se laissa choir sans cérémonie. Un cri de surprise. Pas le sien. Du mouvement sur l’assise du canapé où il venait d’essayer de s’asseoir. Orion s’en releva d’un bond, son cœur ratant une série complète de battements. Qu’est-ce que… ? La silhouette se redressa en même temps que lui. Dans la fraction de seconde qui suivit, un poing glacé se referma soudain autour de son sternum. Il était en train de faire une attaque. Non, pire que ça. Le grand brun se figea. Ce ne fût visiblement pas le seul.
Face à lui, la jeune femme ne bougeait plus. Alors ça, c’était nouveau. Était-il possible de se figer soi-même de peur ? Erika se serait-elle accidentellement infligé une telle chose ? Ou bien. Autre hypothèse plus probable bien que plus terrible pour lui : en était-il l’auteur ? Venait-il tout juste d’accidentellement pétrifier quelqu’un ?
Il faisait trop sombre pour détailler les traits de la jeune femme dans l’obscurité, mais il était convaincu qu’ils ne devaient pas respirer la sérénité. Elle avait dû être au moins aussi surprise que lui de le trouver là. Mais que faisait-elle là, elle, après tout ? Orion s’empourpra. Il lui avait dit de garder sa cabine. Elle n’avait rien à faire dans le salon. Elle était bornée. Elle était têtue. Voilà ce qu’elle était. A quel moment avait-elle réussi à obtenir un capital sympathie de sa part ? Il serait bien temps de se fâcher plus tard. Dans l’immédiat, la jeune femme en face de lui était une statue de glace.
Il fallait réfléchir. Que lui avait-elle dit lors de l’épisode avec Ernst ? Les effets ne duraient pas longtemps. Il y en avait pour quelques minutes. Quelques minutes. Très bien. Combien, exactement ? Une, deux, dix ? Est-ce que c’était pareil pour tout le monde ou est-ce que cela variait ? Quoi d’autre ? Elle ne se rappellerait pas avoir été figée. Plutôt une bonne nouvelle, non ? Fallait-il en profiter pour prendre la poudre d’escampette ? Lui faire croire qu’elle avait fait un cauchemar et était tombée seule de sa banquette, peut-être ? Non, c’était mesquin et indigne de lui. Par contre, il y avait autre chose. Il était question de gérer la réception de la personne qui se « dégelait ».
Orion examina une nouvelle fois la silhouette de la jeune femme dans la pénombre. Elle avait visiblement été surprise en plein élan pour se relever, et risquait de finir le nez écrasé par terre s’il ne faisait rien pour l’aider à se réceptionner. Comme ils l’avaient fait pour Ernst, il se plaça en face d’elle, de sorte à essayer d’amortir la chute. Si seulement elle savait suivre des consignes, rien de tout cela ne serait arrivé. Il ne décolérait pas.
Un craquement.
- Qu’est-ce que vous faites ici ? Chuchota-t-il furieusement à l’adresse de la silhouette, comme si la nuit lui imposait de ne pas trop élever la voix. Les habitudes de la vie en collectivité avaient la vie dure.
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Jen
Dim 1 Jan - 17:43
Erika
J'ai 24 ans et je vivais à Sidh, XVIème arche majeure. Dans la vie, je suis fille de famille inlfuente et je m'en sors bien selon moi, mal selon mon père. Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancée par arrangement et je le vis plutôt mal, évidemment.
Elle était de retour dans la chambre de son enfance, et avait enclenché son disque favori. Bertille dansait élégamment à ses côtés, se moquant de ses pas désordonnés. Puis elle fut remplacée par Zeyd, qui se déchainait comme à son habitude en riant aux éclats. Puis il fut remplacé à son tour par une grande silhouette brune, qui la faisait danser avec une expression de marbre. Soudain, un piano tomba du ciel et s’abattit en plein dans sa poitrine. Son souffle se coupa net.
Erika se réveilla en sursaut, tous ses sens en alerte mais encore embrumés de sommeil. Il lui fallut quelques instants pour analyser la situation. Elle se trouvait à bord de l’Harmattan. Sur le canapé du petit salon. Orion se tenait face à elle. Il était probablement la cause de ce réveil brutal. L’obscurité environnante l’empêchait de distinguer autre chose que sa silhouette, mais elle devina au ton de sa voix qu’il était furieux.
L’effet de surprise passé, la jeune fille sentit une colère sourde l’envahir. Alors ça, c’était bien la meilleure. Elle répliqua furieusement, en chuchotant à son tour, sans trop savoir pourquoi.
« - Pardon, ce que moi je fais ici ? Je devrais plutôt vous retourner la question ! »
La brunette était tout à fait indignée. Il avait non seulement eu l’audace de l’écraser et de lui faire frôler une attaque, mais en plus il osait lui demander ce qu’elle faisait là ? Elle l’avait prévenu qu’elle lui laissait la cabine, alors pourquoi s’était-il entêté à venir la réveiller en pleine nuit ? Son réveil avait été si brutal qu’elle en avait encore des picotements désagréables dans tout le corps. Elle se frotta les bras pour faire passer la sensation d’inconfort, en dévisageant furieusement la silhouette face à elle.
« - Je vous avais pourtant dit que je vous laissais la cabine plus tôt dans la journée, pesta-t-elle toujours en chuchotant. Si vous n’en voulez pas cela ne me concerne pas, mais je vous avais prévenu que je dormirai ici, alors ce serait plutôt à moi de vous poser la question. »
Désormais, elle se fichait bien qu’il prenne la cabine ou qu’il dorme ailleurs. Ailleurs où, elle n’en savait rien, mais le fait était qu’elle était bien trop fière pour retourner se coucher dans la cabine maintenant qu’elle l’avait libérée. S’il aimait tant que cela le froid et l’inconfort, il pouvait bien retourner dormir à l’extérieur sur le pont. En attendant, Erika ne bougerait pas du canapé. Son pouls avait retrouvé un semblant de normalité, mais sa colère grondait toujours.
« - Vous avez eu de la chance que je ne vous aie pas… » commença-t-elle en maugréant.
Elle s’interrompit brutalement. Pétrifié. C’est ce qu’elle voulait dire. Comment ne l’avait-elle pas pétrifié par accident ? Cela ressemblait pourtant à une situation typique où son pouvoir aurait pu faire des siennes. Et cette sensation désagréable qui ne quittait pas son corps. Ce n’était pas dû au réveil brutal. Lorsqu’elle était petite, Emile la pétrifiait sur place de temps en temps lorsqu’ils se disputaient. Ses parents en avaient horreur, mais cela n’avait pas empêché le petit garçon d’utiliser son pouvoir pour prendre le dessus sur sa soeur. C’était exactement cette sensation. Celle qui persistait après une pétrification.
Erika se redressa brutalement, comme pour mettre de la distance entre elle et le capitaine. Venait-il de retourner son propre pouvoir contre elle ? Cette pensée était extrêmement désagréable. Mais ce que cela impliquait était inquiétant.
« - Attendez, est-ce que vous venez de… murmura-t-elle, circonspecte.
Mais oui, il l’avait pétrifiée, et elle en était certaine. En fait, cela l’amenait à une deuxième question, moins évidente.
- …était-ce volontaire ? » acheva-t-elle d’une voix indécise.
La fureur avait laissé place à la stupéfaction, puis à un sentiment qu’elle ne parvenait pas à nommer. Savoir qu’elle avait elle-même transmis ce pouvoir à Orion, et que non seulement il venait de l’utiliser contre elle, mais surtout qu’elle lui avait peut-être transmis un pouvoir défaillant… Ce pouvoir incontrôlé était la partie la plus honteuse d’elle-même. Ce n’était pas un fardeau qu’elle était prête à partager avec qui que ce soit. Et encore moins avec lui.
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Asma
Mar 3 Jan - 16:30
Orion
J'ai 27 ans et je suis originaire de l'arche de Zéphyr. Dans la vie, je suis pilote d'aérostat et je m'en sors très bien. Sinon, j'étais célibataire et je le vivais très bien, mais on m'a arrangé un mariage, et je le vis un peu moins bien.En savoir plus.
Le sort continuait à s'acharner sur lui. Ce n'était décidément pas sa journée. Il avait essayé. Il avait fait de son mieux. La galanterie, la politesse, essayer d'être compréhensif. À cette heure-ci, et après tous les évènements de la journée, il n'était plus rien de tout cela. Il avait épuisé son quota. Le fait que la jeune femme lui tienne tête n'était pas pour améliorer son humeur. Orion fulminait.
Dans l'obscurité de la pièce, il percevait la présence de la jeune femme plus qu'il ne la voyait. Il s'apprêtait à rétorquer sèchement à sa remarque quand il la sentit s'éloigner de lui, comme s'il était une créature dangereuse ou une bête de cirque dont il valait mieux se tenir à distance. Heureusement qu'elle ne pouvait pas distinguer ses traits dans l'obscurité. Il était sincèrement blessé. Pas uniquement dans son orgueil ou son ego. Son ton était passé de l'agacement à l'inquiétude. L'attitude de son interlocutrice ne laissait rien présager de bon sur la façon dont on se comporterait autour de lui à l'avenir. Était-il devenu une personne à craindre ? Il préférait encore quand elle était énervée.
Le jeune homme aurait aimé tourner les talons, mais il n'avait pas vraiment d'échappatoire. Ressortir maintenant lui était impossible, encore moins dans cette tenue. À l'inverse, rentrer dans la cabine pour en claquer la porte derrière lui ne ferait que donner raison à la jeune femme .C'était hors de question. Son ego ne supporterait plus de recevoir un coup supplémentaire. À ce stade, la seule chose qui restait à faire était de défendre sa position. À défaut de pouvoir fuir, il ne lui restait pas de meilleure défense que l'attaque. Son énervement reprit le dessus.
- Mais bien sûr que c'était volontaire, rétorqua-t-il sarcastiquement.
Il n'avait toujours pas élevé la voix au-delà du raisonnable. Il y avait quelque chose d'incongru avec le fait de parler très fort ou de crier dans l'obscurité. Inconsciemment, il continuerait à se restreindre.
- Ce n'était pas comme si je vous avais dit, tout à l'heure à peine, que mes pouvoirs dysfonctionnaient, gronda-t-il encore.
Ses pouvoirs. S'agissait-il véritablement de l'un de ses pouvoirs ? Il ne voulait pas en parler. Il ne voulait plus parler de rien. Pas ce soir, en tout cas. L'obscurité qui régnait dans la pièce était le reflet de celle qui l'avait envahi.
- Bienvenue dans ma réalité, conclut-il, cynique. Maintenant, si vous le voulez bien…
Orion profita sournoisement de ce qu'elle s'était levée pour prendre possession du canapé libre. Il se laissa tomber assis dessus, puis s'installa en lui tournant ostensiblement le dos. Sans drap, sans oreiller, sans même retirer son pantalon encore humide. Il ferait tout cela lorsqu'elle aurait quitté les lieux. Si elle daignait bien quitter les lieux. Elle ne pouvait pas être têtue à ce point-là, n'est-ce pas ? Non, il avait beau employer un ton qui ne le reflétait pas du tout en cet instant, mais le geste initial restait galant. Il lui avait offert sa propre cabine en arrivant, elle allait la garder, maintenant. Hors de question qu'il se chamaille pour ça, par-dessus le marché. De toute façon, il n'en avait pas la force. Qu'elle s'amuse à essayer de le déloger, il faisait deux fois sa taille. Toute envie de dormir l'ayant pourtant quitté, il ferma les yeux.
- Bonne nuit.
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Jen
Mar 3 Jan - 17:42
Erika
J'ai 24 ans et je vivais à Sidh, XVIème arche majeure. Dans la vie, je suis fille de famille inlfuente et je m'en sors bien selon moi, mal selon mon père. Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancée par arrangement et je le vis plutôt mal, évidemment.
Quel sale caractère ! L'inquiétude momentané qu'elle avait ressenti face à sa réalisation se transforma de nouveau en colère sourde. Il voulait jouer à ce petit jeu ? Très bien, elle aussi pouvait se montrer parfaitement exécrable.
"- Oh vous avez raison, quelle sotte je suis de m'être inquiétée ne serait-ce qu'un seul instant, vous vous débrouillerez parfaitement bien seul avec vos pouvoirs défaillants", siffla-t-elle excédée.
Qu'il se débrouille, qu'il pétrifie tout ce qui croisait son chemin, ce n'était plus son problème. Désormais elle ne ressentait même plus de culpabilité à lui avoir infligé cette peine. Puisqu'il mettait un point d'honneur à être particulièrement désagréable, il n'avait qu'à apprendre à ses dépends ce que cela faisait de ne plus avoir de contrôle sur ses pouvoirs. C'était mesquin de sa part de penser une chose pareille, mais Erika n'en avait cure. Dans l'immédiat, elle n'avait plus qu'une seule envie : retourner se coucher. Parce que oui, non seulement cet énergumène l'avait mise hors d'elle, mais en plus il l'avait coupé dans son sommeil. S'il y avait bien une chose que la jeune fille ne supportait pas, c'était les réveils forcés.
Mais alors qu'elle allait s'affaler de nouveau dans le canapé, Orion sembla la devancer. Elle entendit le bruit étouffé de son corps massif retombant sur l'assise, puis sans plus de cérémonie, il sembla se retourner puis lui souhaita froidement une bonne nuit. Le jeune fille fulmina de plus belle. Alors on en arrivait là ? Il était encore plus insupportable qu'elle ne l'avait pensé.
"- Très bien, bonne nuit", répliqua-t-elle vertement.
S'il occupait le canapé, alors elle se rabattrait sur le fauteuil. Franchement moins confortable certes, mais c'était toujours mieux que l'extérieur. Et surtout, par pure question de principe, elle ne remettrait pas les pieds dans cette maudite cabine. Elle subtilisa sans ménagement le pauvre drap qu'elle avait laissé sur le canapé, puis à son tour, elle prit place sur l'étroit fauteuil. Elle tourna dans tous les sens pour trouver la position la moins inconfortable possible, tout en veillant à bien tourner le dos au capitaine. Elle ne pouvait plus se voir même sa silhouette ce soir.
La tête calée contre l'appui-tête et les jambes repliées sur l'assise, elle était encore moins bien installée que dans son cagibi à Babel. Mais plutôt se faire couper un doigt que de retourner dans le lit ce soir. Elle ne lui ferait pas ce plaisir là. Elle bailla, l'esprit de nouveau embué. En toute franchise, elle ne savait même plus très bien pourquoi ils se battaient pour cette cabine. Cela n'avait plus d'importance. Sans surprise, elle fut rapidement happée par le sommeil. Malgré l'agacement qui l'habitait toujours et sa position pour le moins douteuse, son corps lui, réclamait le repos.
Une douleur sourde dans sa nuque la tira de son sommeil. Lentement, Erika émergea avant de se souvenir pourquoi son corps la tiraillait autant. Le fauteuil, c'était lui le fautif. Non, ce n'était pas lui. C'était Orion. Cet insupportable personnage. La nuit n'avait rien fait pour apaiser sa colère. Au contraire, maintenant qu'elle ressentait physiquement les douleurs de sa nuit dans ce fauteuil, elle ne parvenait pas à décolérer. Elle bougea une jambe, complètement engourdie. Une nouvelle douleur se réveilla, cette fois dans sa cheville. La brunette grimaça. Encore un petit effort.
Avec toute la peine du monde, elle parvint à déplier son corps, et se releva difficilement. Il lui fallut quelques instants pour retrouver pleinement l'usage de ses membres. Quelle plaie. Son regard furieux se dirigea droit sur le canapé. Visiblement, le capitaine dormait encore, ou faisait semblant. Il lui tournait le dos. Puis Erika constata avec surprise qu'elle était entrain de fixer le dos parfaitement nu du grand brun. L'obscurité quasi-complète de la nuit l'avait épargnée de ce détail hier soir. Mais au lieu de s'empourprer, la jeune fille fulmina encore davantage. Cet homme avait en plus eu le culot de se mettre à son aise, comme s'il était en son droit le plus naturel d'être sur ce canapé qu'il lui avait subtilisé sournoisement.
Elle avait besoin d'air. Ou en tout cas d'autre chose que cet espace trop étroit pour tous les deux. Erika remonta l'échappée avec hâte et se retrouva sur le pont supérieur, où une fraîcheur bienvenue l'accueillit. Là, elle prit le temps de s'étirer complètement, de masser ses trapèzes endoloris, et de profiter de voir autre chose que le fauteuil ou le capitaine. Son regard se porta au loin. Le ciel s'était dégagé, ou tout du moins, il ne pleuvait plus comme la veille. Se rapprochant du bord, la jeune fille scruta les alentours. S'ils n'avaient pas perdu trop de temps avec les intempéries, et si ses souvenirs étaient bons, ils devraient atteindre le Pôle dans la journée. Cette pensée l'apaisa quelque peu. Elle allait pouvoir enfin retrouver un semblant de société, de voir d'autres visages, d'autres lieux que cet aérostat. Elle en avait le plus grand besoin.
Mais alors que son esprit s'était légèrement apaisé, elle entendit du mouvement dans l'échappée. Le capitaine remontait certainement pour vérifier son cap. Elle tenta de l'ignorer, mais la tentation fut trop forte. Le reste de douleurs dans son corps parla pour elle.
"- Bien dormi ?", railla-t-elle, cynique.
Elle parla suffisamment fort pour qu'il l'entende mais sans pour autant se retourner. S'il voulait l'ignorer, qu'il l'ignore. Peut-être était-il moins porté sur les hostilités qu'elle. Mais de son côté, elle ressentait toujours une rancoeur profonde pour leur échange houleux d'hier soir, et pour son comportement parfaitement odieux. L'avait-elle été elle aussi ? Peut-être, mais c'était de la légitime défense, en tout cas elle s'en convainquit.
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Asma
Mer 4 Jan - 20:21
Orion
J'ai 27 ans et je suis originaire de l'arche de Zéphyr. Dans la vie, je suis pilote d'aérostat et je m'en sors très bien. Sinon, j'étais célibataire et je le vivais très bien, mais on m'a arrangé un mariage, et je le vis un peu moins bien.En savoir plus.
Les yeux clos, Orion ne parvint pourtant pas à trouver le sommeil immédiatement. Malgré tout, les dernières paroles de la jeune femme résonnaient douloureusement en lui. Surtout, il entendait du chahut dans son dos. Visiblement, Erika n’était pas décidée à quitter la pièce. Que faisait-elle ? Il n’osait pas se retourner pour vérifier, mais pouvait sentir sa présence et ses mouvements. Enfin, l’agitation cessa et il pût entendre le bruit lent de sa respiration. Elle avait dû finir par s’assoupir. Il tenta un coup d’œil dans la direction où il l’entendait. Il entraperçut dans la pénombre une silhouette pelotonnée dans le fauteuil. Cela devait être particulièrement inconfortable. Était-il possible que la jeune femme soit encore plus caractérielle que ce qu’il ne l’était et que son ego la pousse à ainsi inutilement se torturer pour avoir le dernier mot ? Il ne pût réprimer l’ombre d’un sourire. Il tendit le bras pour récupérer un oreiller dans l’un des placards au-dessus de la banquette, et se replaça sur cette dernière, dos à la jeune femme. Le sommeil finit tardivement par s’emparer de lui.
Orion ouvra un œil, puis l’autre. Il n’entendait plus la respiration de la jeune femme dans son dos. Pas de bruit particulier dans la pièce. Il tourna le cou pour jeter un coup d’œil circulaire aux environs. Erika n’était nulle part dans les parages. Avait-elle fini par rejoindre sa cabine ? Le grand brun haussa intérieurement les épaules. Après tout, il n’en avait que faire. Il s’étira longuement, pour dégourdir ses membres et relancer sa circulation sanguine jusqu’à ses extrémités. S’assurant qu’elle n’était pas là non plus, il alla prendre une douche. Il était trop heureux d’enfin pouvoir retirer le pantalon humide dans lequel il avait passé la nuit. Il profita de l’eau chaude pour se détendre, avant d’attaquer cette nouvelle journée qui promettait, elle aussi, d’être longue.
Au sortir de la cabine de douche, fraîchement rasé et vêtu d’une tenue propre et sèche, il s’assura d’être toujours seul avant de retraverser le petit salon pour rejoindre le comptoir de la cuisine. Il se fit couler un café et attrapa une pomme. Sa tasse dans une main, le fruit dans l’autre, il monta sur le pont supérieur. La température avait encore baissé, et pas uniquement la température de l’air. Il entendit le commentaire sarcastique de la jeune femme avant même de l’apercevoir. Le grand brun s’efforça de ne pas réagir à la provocation. Il boirait son café, vérifierait ses instruments, mangerait peut-être sa pomme, avant de daigner prendre en compte les paroles qu’elle venait de prononcer.
Orion se plaça derrière les commandes, fit le tour de ses instruments. Il buvait tranquillement son café par petites lampées, en appréciant la douce amertume. Le cap était bon. L’altitude n’avait pas changé. Le ciel était clair, même s’il avait troqué son azur des latitudes plus clémentes pour un gris voilant un soleil diffus. Ils filaient toujours bon train. Au rythme auquel ils avançaient, à peu de choses près, il leur restait jusqu’à la fin de la journée pour avoir l’air d’un convaincant couple très amoureux. Ce n’était pas gagné. Il préférait encore la perspective du blizzard qui ne manquerait pas de les accueillir au Pôle. L’arrivée sur l’arche serait possiblement moins houleuse que la journée qui s’annonçait.
Une chose était certaine dans son esprit, il ne se plierait plus à faire plaisir à la jeune femme. Même la galanterie avait ses limites. Lui aussi avait le droit d’être blessé. Ils étaient de retour à la case départ. Ils ne s’appréciaient pas. Ils étaient trop différents l’un de l’autre. Ou à l’inverse, peut-être, trop similaires. Orion s’arrêta quelques instants sur cette réflexion. Il mordit dans la pomme qu’il tenait toujours à la main. Il s’était plus ou moins déjà posé la question, la veille. Finalement, ne se ressemblaient-ils pas un peu, en particulier dans leurs défauts ? La réponse n’était de toute façon pas de nature à faire avancer le problème dans le bon sens.
- Je ne m’excuserai pas, si c’est ce que vous attendez, lança-t-il finalement à la cantonade.
Il s’était installé derrière la barre, nonchalamment appuyé contre un garde-corps, regardant en direction de la jeune femme. Il croqua un nouveau bout de pomme.
- Vous aviez une cabine.
« Si vous vouliez bien prendre la peine de m’écouter », se retint-il d’ajouter.
- Nous ne serons pas au Pôle avant tard dans l’après-midi. Vous avez tout loisir d’aller vous reposer d’ici-là.
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Jen
Mer 11 Jan - 16:19
Erika
J'ai 24 ans et je vivais à Sidh, XVIème arche majeure. Dans la vie, je suis fille de famille inlfuente et je m'en sors bien selon moi, mal selon mon père. Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancée par arrangement et je le vis plutôt mal, évidemment.
Il l'avait royalement ignorée, et s'était installé à ses commandes, l'air de rien. Erika ne bougea pas d'un cil, le regard toujours porté sur l'horizon désespérément gris et morne. Un peu comme le capitaine finalement, pensa-t-elle avant de se corriger. Non, c'était faux. Orion n'était pas ni renfermé ni terne comme elle l'avait cru le premier jour. S'il l'avait réellement été les choses auraient été bien plus simples. Il était en fait pire que cela. Il était agaçant. Car il avait besoin d'avoir toujours raison. Car son air flegmatique cachait une personnalité d'acier. Car il était lunatique. Car il était bien trop simple pour elle de se fritter avec lui pour un oui pour un non. Et qu'il avait cette insupportable manie de se murer dans le silence.
La jeune fille sentit une impatience sourde la gagner. Elle avait besoin d'extérioriser sa colère qui s'était depuis transformée en rancune, celle d'avoir osé utiliser son propre pouvoir de pétrification contre elle - et que cela soit involontaire n'y changeait rien. Pourtant, elle se refusait à ouvrir la bouche de nouveau. Ni de bouger d'ici. Elle avait investigué les lieux en première ce matin, et elle y resterait. Cet Harmattan était décidément trop étroit pour eux deux.
Soudain, la voix du grand brun se fit entendre et Erika ne put s'empêcher de se retourner furieusement en direction de la barre. Orion arborait cet éternel air nonchalant, une pomme à la main. La brunette resserra sa prise sur le garde-corps sur lequel elle avait posé les mains, dans une vaine tentative de se contenir.
"- Cabine que je vous avais rendue,, rétorqua-t-elle sèchement à sa remarque, alors n'attendez aucune excuse de ma part non plus. Et je suis parfaitement bien reposée, mais je vous remercie pour votre sollicitude."
Elle lui adressa un sourire faussement aimable.
"- J'imagine que vous aussi, après tout vous aviez l'air de vous être mis particulièrement à l'aise sur cette banquette."
Que vous m'avez gracieusement subtilisée, ajouta-t-elle pour elle-même. A ce souvenir, sa nuque tirailla méchamment. Mais elle se retint de tout mouvement pouvant trahir son inconfort. Elle ne lui ferait pas ce plaisir. A la place, elle se contenta de détourner le regard et de reporter son attention sur l'horizon. Orion avait dit qu'il leur restait encore la journée avant d'arriver au Pôle. Et elle promettait d'être interminable.
La jeune fille fit son possible pour laisser ses pensées vagabonder, mais elle ressentait la présence du capitaine à ses côtés, et celle-ci l'énervait au plus haut point. Ses doigts se rappelèrent de la sensation désagréable de la nuit dernière. L'engourdissement qui suivait la pétrification. Erika ressentit une sensation désagréable dans sa poitrine. Cela n'aurait pas dû arriver. Il n'aurait pas dû l'attaquer avec son pouvoir familial à elle. Elle aurait voulu lui hurler sa colère pour avoir osé faire cela. Quelque chose en elle la retint, ce n'était pas juste. Elle ne devrait pas lui en vouloir pour cela. Mais la sensation de malaise ne la quittait plus. Elle lui avait transmis ce pouvoir. Involontairement. Et maintenant, il pouvait se retourner contre elle.
Alors le reproche franchit brutalement ses lèvres, tandis que son regard restait fixé sur le ciel gris.
"- Vous avez utilisé mon propre pouvoir contre moi."
Cette remarque n'avait pas vraiment d'intérêt. Que pouvait-il y faire ? Elle la première, savait bien ce que cela faisait de ne pas être maître de ses pouvoirs. Elle ne savait même pas pourquoi elle tenait à le lui reprocher. Et pourtant. Elle détestait cette idée.
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Mer 11 Jan - 17:13
Orion
J'ai 27 ans et je suis originaire de l'arche de Zéphyr. Dans la vie, je suis pilote d'aérostat et je m'en sors très bien. Sinon, j'étais célibataire et je le vivais très bien, mais on m'a arrangé un mariage, et je le vis un peu moins bien.En savoir plus.
La journée promettait d’être longue. Très longue. C’était la première fois qu’Orion avait hâte d’atteindre sa prochaine destination. Hâte de voir arriver l’escale qui le libérerait de cette promiscuité aux terribles répercussions. C’était simple, ce petit bout de femme était en train de le rendre dingue parfaitement dingue. Voilà qu’elle répondait, qu’elle remettait une pièce dans la machine. Ils étaient en train de s’énerver pour une fichue banquette !
L’espace d’un instant, il en voulut à Rhona. Il lui en voulut d’être seule, il lui en voulut de ne pas avoir anticipé de la compagnie. De ne pas avoir prévu une cabine supplémentaire, qui aurait pu être utilisée pour n’importe quoi d’autre, le reste du temps. Non, ce n’était pas de sa faute. Surtout pas la sienne. Elle lui avait mis à disposition l’Harmattan pour l’aider. Ce n’était pas supposé être un voyage de luxe. Le moyen de transport avait rempli sa mission, jusque-là. Il lui avait permis d’atteindre Babel en un temps record. Il l’emmenait désormais tout aussi vaillamment vers le Pôle. Non, rien à voir avec Rhona ni avec l’Harmattan si l’air était redevenu plus irrespirable à bord qu’au début de son périple.
Il avait cru pouvoir rester au-dessus des remarques de la jeune femme, de les laisser glisser sur la cuirasse de son indifférence. Mais il était bien trop sanguin pour cela. Si la première remarque l'avait fait rire jaune, Orion commençait maintenant sérieusement à voir rouge.
Sa dernière prise de parole fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. La pomme, même pas terminée, fit un vol plané par-dessus le garde-corps de l'Harmattan, lancée furieusement par Orion. Elle plongea droit dans la mer de nuages, loin en contrebas. Erika était enfin parvenue à le faire sortir de ses gonds. Le coup était bas, très bas, même pour elle. Après ce qu'il lui avait dit, après l'effort que cela avait demandé de lui pour qu'il accepte de se confier comme il l'avait fait. Pour qu'il accepte de reconnaître sa faiblesse. Vu les circonstances, ses pouvoirs étaient devenus un sujet particulièrement sensible pour lui. Il avait cru pouvoir lui faire confiance, mais elle le prenait en traître et enfonçait le couteau dans la plaie. Qui plus était, elle plus au tout autre savait ce que cela faisait de ne pas avoir le contrôle de son pouvoir.
De rage, le grand brun tapa du poing contre la rambarde. Il se redressa brusquement et fonça droit vers la jeune femme, déterminé et le regard noir. À quelques pas d'elle, il fit une brève halte, comme s'il voulait faire demi-tour et revenir sur ses pas, mais la colère était trop forte. Il ne put s'empêcher de quand même revenir à l'attaque. Si elle avait été un homme, il lui aurait fait ravaler ses propos. Il l'aurait attrapée par le col. Il lui aurait mis son poing dans la figure. Lui aurait enfoncé les dents au fond de son crâne. Personne ne lui parlait de la sorte. Personne. Jamais. C'était intolérable. Il aurait été si facile de la faire disparaître une bonne fois pour toutes. Ils étaient au milieu de nulle part, après tout. Aucun témoin en vue. Plus d'Erika, plus de problème. Il était énervé, certes, mais ce n'était ni un psychopathe, ni un tueur. Juste un homme à bout de nerfs.
Il termina son tour complet et s'arrêta à quelques centimètres de son visage, la dominant de toute sa hauteur. Il soufflait bruyamment. Il serra et rouvrit les poings à plusieurs reprises. Il essaya une ultime fois de se raisonner. En vain. Plutôt que de faire une réponse qui appelait au calme, il choisit finalement de se rabaisser à son niveau et d'attiser les flammes :
- Et je le referai, gronda-t-il, parlant entre ses dents.
Si seulement il savait comment faire.
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Jen
Mer 11 Jan - 18:26
Erika
J'ai 24 ans et je vivais à Sidh, XVIème arche majeure. Dans la vie, je suis fille de famille inlfuente et je m'en sors bien selon moi, mal selon mon père. Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancée par arrangement et je le vis plutôt mal, évidemment.
Une pomme passa devant ses yeux. Puis un bruit sourd se fit entendre. Surprise, la jeune femme se retourna juste à temps pour voir un Orion fou de rage foncer droit sur elle. Elle aurait dû avoir peur. Son corps se plaqua contre le garde-corps, instinctivement. Mais étrangement, elle se sentit libérée. Enfin. Il sortait de son mutisme assourdissant. La colère était une réaction bien plus facile à comprendre. Elle n'était plus la seule qui avait besoin de se passer les nerfs sur la première chose venue. Tant mieux. Elle ne l'avait pas mentionné intentionnellement, mais il était évident que le sujet des pouvoirs était épineux pour Orion. Etait-ce petit de sa part d'en avoir abusé ? Certainement. Le regrettait-elle ? Absolument pas.
Erika lui fit alors entièrement face, prête à l'affronter. Il sembla hésiter à quelques pas d'elle, puis effaça dangereusement la distance qui les séparait. Elle serra la mâchoire, refusant d'esquisser le moindre geste. Cela serait de la faiblesse. Alors même que tout son corps lui hurlait de fuir. De le supplier de ne pas lui faire de mal. A quelques centimètres de son visage, les yeux du grand brun bouillaient d'une rage noire comme elle n'en n'avait jamais vu. Il était méconnaissable. Et pourtant, elle trouva le courage de soutenir son regard. Avec toute l'insolence dont elle était capable. Sa main se porta instinctivement à sa ceinture, où elle avait caché son couteau durant son périple sur Babel. Il n'était pas là. Elle l'avait laissé avec ses affaires dans le petit salon. La brunette se maudit intérieurement. Si elle avait su que l'ennemi duquel elle devrait se défendre se trouvait en réalité avec elle, à bord de ce maudit aérostat.
Son coeur battait à tout rompre dans sa poitrine. Du coin de l'oeil, elle voyait les poings puissants du capitaine s'ouvrir et se fermer frénétiquement, prêts à frapper à tout moment. Mais elle s'interdit de lâcher son regard sombre. S'il voulait en venir aux mains, elle n'en mènerait pas large. En fait, il ne ferait qu'une bouchée d'elle. Malgré tout, elle ne se déroberait pas. Pas maintenant, pas face à lui.
Son unique phrase attisa encore plus la flamme de sa colère. A son tour, ses yeux brillèrent de rage et elle vit rouge. Finalement, elle pourrait peut être porter le premier coup ? Le pétrifier sur place maintenant, et tenter de le maintenir au frais le temps qu'ils arrivent au Pôle ? Mais évidemment, ses pouvoirs ne fonctionnaient jamais lorsqu'il le fallait. Il ne lui restait plus que les mots pour se défendre. Alors ses lèvres se fendirent d'un sourire sans chaleur. Elle rapprocha encore son visage de celui furibond du capitaine. Et elle souffla dans un murmure :
"- Je vous en prie, allez-y."
Qu'il essaye. Qu'il essaye de maîtriser ce pouvoir indomptable qu'elle lui avait légué. Qu'il ressente toute la frustration avec laquelle elle vivait. Qu'il souffre. Qu'il voit toute sa vie s'écrouler à petit feu. Qu'il se haïsse.
Erika serra les poings et la mâchoire, prête à encaisser le coup de poing monumental qu'Orion allait lui asséner.
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Asma
Mer 11 Jan - 21:18
Orion
J'ai 27 ans et je suis originaire de l'arche de Zéphyr. Dans la vie, je suis pilote d'aérostat et je m'en sors très bien. Sinon, j'étais célibataire et je le vivais très bien, mais on m'a arrangé un mariage, et je le vis un peu moins bien.En savoir plus.
L'indécision du grand brun se prolongeait. Si proche, il pouvait voir la veine du cou de la jeune femme palpiter, entendre les battements de son cœur qui tambourinait dans sa poitrine. De peur ou de colère ? Il pouvait observer un à un les longs cils encadrant les deux yeux qui lui renvoyaient un regard aussi orageux que celui qu'il lui adressait. Orion faisait facilement deux têtes de plus qu'Erika, et malgré ça, elle continuait à soutenir son regard et à le défier. Insupportable.
Plutôt que de battre en retraite comme beaucoup l'auraient fait, elle se rapprochait encore. La respiration d'Orion ne se calma pas. Il s'emplit les narines de l'effluve entêtante qui émanait de la jeune femme. Il ne parvenait plus à former une pensée cohérente. Elle rétorqua de nouveau. Un affront de plus.
Comme possédé, le zéphyr fondit sur la jeune femme. Jusqu'au dernier instant, il sembla hésiter sur ce qu'il allait faire. Il prit soudainement son visage à deux mains et s'empara de ses lèvres. Il glissa ses doigts dans ses cheveux, et l'attira à lui.
Il sentit de la résistance. Elle tambourina de ses poings frêles contre son torse. Réalisant ce qu'il était en train de faire, Orion la libéra aussitot de son étreinte, confus. Il n'était pas cet homme-là. En cet instant, il ne savait plus vraiment ce et qui il était. Elle lui avait tout pris, jusqu'à sa dernière once de raison, jusqu'à son dernier soupçon d'honneur et de dignité. Mais il n'était pas cet homme.
Ses entrailles se déchirèrent de douleur. De ce qu'il venait de faire. De ce qu'elle penserait de lui, en dépit de tout. D'être séparé du contact de sa peau.
Il leva les yeux vers elle. Leurs regards se croisèrent. Une nouvelle fois, l'expression de la jeune femme semblait se faire le miroir de ses émotions. Une même lueur brillait dans ses yeux. Rien de raisonnable ni de raisonné ne fonctionnait plus dans son cerveau. Ils se jetèrent avidement l'un sur l'autre. Dans ses bras, la jeune femme n'opposait plus de résistance, au contraire. Il passa ses bras autour d'elle, se glissant sur sa taille et dans son dos, pressant son corps contre le sien.
L'espace d'un instant, plus rien d'autre n'exista. Ni le passé, ni le futur, ni même l'espace infini qu'ils survolaient entre les arches. Il n'y avait plus que la fureur, la tempête, et en son cœur, elle.
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Jen
Jeu 12 Jan - 11:55
Erika
J'ai 24 ans et je vivais à Sidh, XVIème arche majeure. Dans la vie, je suis fille de famille inlfuente et je m'en sors bien selon moi, mal selon mon père. Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancée par arrangement et je le vis plutôt mal, évidemment.
Orion fondit sur elle, et Erika ferma les yeux par réflexe, prête à encaisser le coup. Mais rien ne vint. Elle rouvrit prudemment les yeux, juste à temps pour voir les mains du grand brun se glisser de part et d’autre de son visage. Puis il l’embrassa, sans autre forme de procès. Son premier réflexe fut de le repousser. Elle était en colère contre lui, il n’avait pas le droit de faire une telle chose ! Elle leva sur lui un regard indigné, et tambourina de toutes ses forces sur son torse qui l’acculait contre le garde-corps. Il la relâcha brutalement. Interdite, la brunette le dévisagea. Que venait-il de faire ? Pourquoi ?
Il se passa un instant hors du temps, durant lequel ni l’un ni l’autre ne sût comment réagir. Mille et une pensées, plus incohérentes les unes que les autres se bousculaient dans sa tête. Mais une seule était plus claire, plus saillante que les autres. Encore. Pourquoi ? Elle n’eut pas le temps de tergiverser. Son regard croisa celui d’Orion, et ce qu’elle y vit finit de réveiller entièrement le brasier qui s’était formé en elle. Elle n’aurait su dire qui fit le premier pas, mais l’instant d’après, ils s’enlaçaient avec une force insoutenable. Au lieu de le repousser, elle l’attirait à elle. Elle répondait avec ferveur à ses lèvres brûlantes. Elle frissonnait au contact de ses mains fermes dans son dos, sur sa taille. Ses mains à elle se perdaient entre sa nuque et sa tignasse brune. Son corps tout entier réclamait la chaleur ardente qui émanait de lui. Elle passa une main dans son dos pour l’attirer encore plus à elle, tandis que l’autre redessinait les contours anguleux de sa mâchoire. Le contact de sa peau était enivrant. Au fond d’elle, un ouragan désespéré hurlait.
Soudain, l’Harmattan tangua légèrement. Pas beaucoup, mais suffisamment pour lui faire l’effet d’une douche froide. Erika rouvrit brutalement les yeux, et se détacha d’un seul coup de l’étreinte du grand brun. Ses idées se firent claires de nouveau, et tandis qu’elle reprenait son souffle haletant, la réalité la frappa de plein fouet. Ce qui venait de se produire n’avait aucun sens. Cela n’aurait jamais dû arriver. Elle leva un regard confus, interdit, sur Orion. Mais le simple fait de le regarder était une épreuve. Elle avait besoin de déguerpir. De prétendre que cela ne s’était jamais passé. Elle préférait encore lorsqu’ils étaient fâchés. Là tout de suite, elle ne pouvait pas rester en face du capitaine. Ses yeux se portèrent sur l’échappée, le pont inférieur. Son échappatoire.
« - Je… je vais me faire un café, » parvint t-elle à articuler difficilement.
Puis sans attendre de réponse elle disparut par l’échappée sans aucune intention de remonter jusqu’à leur arrivé au Pôle. Était-ce parfaitement lâche de sa part ? Aurait-elle du le confronter ? Non, se persuada t-elle. Ce n’était qu’un égarement, la seule manière qu’ils avaient trouvé de ne pas en venir aux mains. Cela ne signifiait rien, cela ne changeait rien.
Hâtivement, elle ramassa ses affaires qu’elle se mit à empaqueter. Faire quelque chose, occuper son esprit. Elle se saisit également du couteau d’Astréos qui lui avait manqué tout à l’heure, et le glissa dans les pans de sa robe, sur sa ceinture. Une fois ses affaires prêtes, elle sauta dans la salle d’eau et prit une douche glacée pour retrouver - littéralement - une tête froide. Elle détestait l’eau froide. Pourtant elle prit son temps sous l’eau, jusqu’à ce que les choses lui apparaissent plus clairement. Ils étaient alliés de circonstance. Ils avaient un but précis en arrivant au Pôle. Retrouver la mère Hildegarde. Puis Arc en Terre. Échapper une bonne fois pour toute aux fous de la Guilde de Zéphyr. Et rien d’autre. Rien.
Une fois cette certitude bien ancrée en elle, et ses pensées bien refroidies, la jeune fille sortit de la douche, se rhabilla et partit se préparer un encas. Elle n’avait rien avalé de la journée, et elle n’avait pas été des plus reposantes.