Univers fétiche : Dystopique, fantastique, mythologie, etc.
Préférence de jeu : Les deux
Asma
Dim 9 Avr - 12:39
Orion
J'ai 27 ans et je suis originaire de l'arche de Zéphyr. Dans la vie, je suis pilote d'aérostat et je m'en sors très bien. Sinon, j'étais célibataire et je le vivais très bien, mais on m'a arrangé un mariage, et je le vis un peu moins bien.En savoir plus.
Orion était accroché à la jeune femme comme un naufragé à une bouée de sauvetage. Elle était sa bouée. Sa respiration ralentit et ses mouvements s’apaisèrent. Sa seule présence suffisait à tenir à distance les cauchemars. Le Boréal, Hildegarde, son père, les ombres. Pour combien de temps ? Une nouvelle voix s’éleva. Il se crispa. Non. Pas encore. Il resserra subrepticement son emprise sur le corps tiède entre ses bras. Eloigner les cauchemars. Eloigner les monstres. Comme un phare au milieu de la nuit. La voix tonna soudain à travers toutes les couches de son inconscient et de son subconscient, à réveiller pleinement le jeune homme. Pour de bon cette fois-ci.
- Hein, quoi ?
Il sentit immédiatement la présence de quelqu’un à ses côtés. Pas juste un rêve, cette fois-ci. Une vraie présence. Instantanément, sa température interne monta de plusieurs degrés. Le grand brun se redressa d’un bond en position assise. Le plaid glissa le long de son torse nu jusqu’à ses hanches. Le fond de l’air glacé acheva de le réveiller.
Dans la pénombre, il reconnut Erika. Mais qu’est-ce qu’elle fichait là ? S’était-il passé quelque chose ? Son cœur battait à tout rompre. On n’avait pas idée de réveiller quelqu’un en manquant de lui faire faire une attaque cardiaque. Malgré l'obscurité, il distingua finalement un peu mieux la jeune femme et, plus encore qu’elle, la tenue qu’elle portait encore et les chaussures qui avaient tout l’air d’avoir roulé plus loin. Elle rentrait à peine. En tout cas, elle sentait le champagne à plein nez. Orion n’avait aucune idée de l’heure qu’il était, c’était impossible pour lui à savoir sans une véritable fenêtre donnant sur un extérieur qui ne soit pas une illusion. Une partie de lui était pourtant convaincue que minuit était passé depuis fort longtemps. Ses mâchoires se crispèrent.
« Je suis prête à vous parier un sablier bleu qu’avant minuit, votre chère et tendre appartiendra tout entière à Archibald. »
Dans son esprit encore embrumé et confus, la phrase le rappela à la douloureuse réalité avec la puissance d’un coup de poignard, rendant son rêve plus gênant et blessant encore. Un rêve. Un énième cauchemar, oui. Cette femme n’était pas son oasis. Elle était la mer contre laquelle il se déchaînait. Elle n’était pas un répit. Elle était le lit du torrent qui détruisait tout sur son passage.
- Que vous alliez vous amuser est une chose, mais vous pourriez laisser dormir ceux qui n’ont rien demandé, grommela-t-il pour toute réponse.
Il replongea aussitôt sur son oreiller et remonta le plaid sur ses épaules.
Messages : 204
Date d'inscription : 26/07/2022
Région : IDF
Crédits : fleacircus.ig
Univers fétiche : Fantastique
Préférence de jeu : Les deux
Jen
Dim 9 Avr - 13:46
Erika
J'ai 24 ans et je vivais à Sidh, XVIème arche majeure. Dans la vie, je suis fille de famille inlfuente et je m'en sors bien selon moi, mal selon mon père. Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancée par arrangement et je le vis plutôt mal, évidemment.
Il la libéra d’un seul coup et Erika en profita pour bondir hors de la couchette improvisée. Puis elle se figea. Ha oui, un autre détail qu’elle avait presque oublié, Orion avait la fâcheuse tendance à dormir torse nu. Elle allait finir par s’habituer à la vision à force. Mais cette fois ci, la brunette s’empourpra franchement. Ils avaient été si proches. Heureusement pour elle, l’obscurité empêcherait le capitaine de voir son changement radical de couleur. Et de toute façon, sa confusion ne dura pas bien longtemps. Bien évidemment, il ne manqua pas de retrouver son humeur habituelle.
« - Vous plaisantez ?! s’emporta t-elle. C’est vous qui avez, enfin qui m’avez… »
Qui l’avait quoi ? Enserré de toutes ses forces dans une étreinte pour le moins inattendue ? Fait vibrer d’une phrase dans l’oreille ? Plaqué à terre dans une prise de lutte sans crier gare ? La dernière option. Mais Erika se sentit soudain très lasse. C’était une lutte éternelle. Ils en revenaient toujours au même point, et elle n’avait pas la force de se disputer encore ce soir. Toute la tension dans son corps redescendit d’un seul coup, et ses épaules s’affaissèrent.
« - Enfin peu importe. Bonne nuit. »
Puis sans demander son reste elle l’imita, grimpant dans le lit et remontant la couverture jusqu’à ses épaules. Elle n’avait plus l’énergie d’aller chercher un verre d’eau. Elle ferait avec la gueule de bois le lendemain. Elle s’endormit comme une masse, un poids persistent sur la poitrine.
Trois coups secs à la porte la tirèrent très difficilement de son sommeil sans rêve. Les paupières plus lourdes que jamais, la brunette mit un moment se remettre les pièces du puzzle ensemble. De nouveau, trois coups frénétiques. D’un bond - qui lui donna le tournis momentanément - Erika fut à la porte pour ouvrir.
« - Votre petit déjeuner, messieurs dames. »
Un valet lui tendit un plateau débordant de fruits, de viennoiseries, et de café. Encore à moitié endormie, Erika s’en saisit et avant qu’elle ne puisse dire un mot, le petit personnage disparut à travers les couloirs. Il y avait donc le service à la chambre au Clairdelune ? Un petit mot était déposé sur la pile de viennoiseries. « Avec mes amitiés. A. » Elle froissa le papier qu’elle jeta dans la petit corbeille au pied du lit. À tout hasard, elle scruta les fruits de plus près, mais aucune orange en vue. Dommage.
La vue de la nourriture lui donna la nausée mais l’odeur de café lui fut réconfortante. Elle déposa le plateau sur la table basse sans prendre le temps de vérifier si Orion était réveillé, engloutit l’une des deux tasses de café et se rua dans la salle de bains. Opération ravalement de façade.
Elle prit quelques minutes pour s’observer dans la glace. Elle avait le teint malade, des cernes jusqu’aux genoux, et elle n’avait globalement pas fière allure dans sa robe qui s’était froissée dans son sommeil. Bon. Ce n’était pas la première fois. Elle se fit couler un bain, et y plongea avec délice, profitant des effluves citronnées du savon pour se réveiller. Sa tête était encore engourdie. Mais ses souvenirs de la veille étaient limpides. Elle aurait aimé qu’il en soit autrement.
Elle ne savait plus comment affronter Orion. Il l’avait épuisée mentalement hier. Sa présence même était éprouvante. L’avantage, se dit-elle pour se rassurer, c’est que ce périple toucherait sûrement à sa fin dans les prochains jours. Et alors elle serait fixée. Une nouvelle vie sur Arc en Terre ou une vie d’errance en tant que fugitive d’une cause qu’elle ne comprenait même pas. Réjouissant. Une petite voix lui souffla qu’il aurait pu y avoir une troisième option si elle avait été plus accommodante. Elle plongea la tête entièrement sous l’eau pour ne plus y penser.
Peu à peu tandis qu’elle se savonnait avec force comme pour retirer l’odeur de champagne qui s’était immiscé partout en elle, son estomac se mit à crier famine. Au passage, elle vérifia minutieusement qu’il ne restait plus une seule trace de sable bleu sur ses mains. Elle se sentait déjà un petit peu mieux. Peut être pourrait-elle grignoter un petit pain sans avoir la nausée ou alors un fruit… Elle repensa au plateau qui leur avait été apporté ce matin tandis qu’elle s’extirpait de l’eau chaude.
Quelques coups de peigne plus tard ainsi que quelques coups de pinceau pour rendre à son visage des couleurs à peu près normales, Erika déverrouilla la porte de la salle de bain. Il lui semblait être un gladiateur prêt à entrer dans l’arène. Mais cette fois-ci, se promit-elle, elle ne serait pas la première à ouvrir les hostilités.
Messages : 376
Date d'inscription : 01/04/2022
Crédits : graenfur
Univers fétiche : Dystopique, fantastique, mythologie, etc.
Préférence de jeu : Les deux
Asma
Dim 9 Avr - 16:15
Orion
J'ai 27 ans et je suis originaire de l'arche de Zéphyr. Dans la vie, je suis pilote d'aérostat et je m'en sors très bien. Sinon, j'étais célibataire et je le vivais très bien, mais on m'a arrangé un mariage, et je le vis un peu moins bien.En savoir plus.
Le brouillard commençait à se dissiper petit à petit du cerveau d’Orion. Plutôt que de se rendormir, l’ensemble de ses sens achevèrent de se réveiller et son esprit était en train de détricoter les paroles de la jeune femme et les évènements qui venaient de se dérouler. Ce qui relevait du rêve. Ce qui relevait de la réalité. Une nouvelle fois, Orion sentit une vague de chaleur l’envahir. Pas de la colère. Une immense gêne. Heureusement qu’il faisait sombre. « C’est vous qui avez »… Est-ce que… Est-ce qu’il venait vraiment tout juste de peloter la brune ? La chaleur remonta le long de son cou et jusqu’à ses oreilles. C’était d’elle qu’il avait rêvé, cette partie-là ne faisait aucun doute. Mais à quel moment précis la transition s’était-elle faite entre le rêve et la réalité ?
Tandis que là-bas, derrière lui, il pouvait entendre la respiration sereine de la jeune femme qui avait dû s’assoupir, Orion, lui, fixait désormais le plafond les yeux grands ouverts. Le reste de la nuit lui sembla long, très long. Quand il arriva finalement au constat qu’il ne parviendrait plus du tout à se rendormir, au bout de ce qui lui sembla être une éternité, Orion se décida à se lever. Il s’enferma dans la salle de bain, aussi silencieusement que possible. Il se lava, se rasa et s’habilla tranquillement, profitant de ce que le petit bout de femme n’avait pas encore pris possession des lieux. Quand il sortit, toujours sans faire de bruit, la brune ronronnait toujours plus qu’elle ronflait véritablement au fond du lit. Les effets de l’alcool. Par délicatesse, parce que c’était bien plus facile de l’être quand elle ne le dévisageait pas ou ne le fixait pas d’un regard noir comme elle avait pris la fâcheuse habitude de le faire, il posa un verre d’eau fraîche sur sa table de chevet. Elle en aurait sûrement besoin à son réveil. Probablement aussi d’un grand café et de quelques aspirines.
Aussi discrètement que possible, Orion quitta la chambre. Tout était encore calme et silencieux au Clairdelune. On y vivait jusqu’à très tard dans la nuit. En dehors de la domesticité, on s’y levait visiblement tout aussi tardivement. Le grand brun erra dans les couloirs. Lorsqu’il atteignit l’un des nombreux séjours qui donnait sur les jardins, un valet vint s’enquérir de la raison de sa présence. Y avait-il un problème avec sa chambre ? Avait-il besoin de quelque chose ? Orion accepta volontiers une grande tasse de café et sortit prendre l’air. Il le savait, tout était factice ici. Ce jardin aux airs d’automne perpétuel ne correspondait en rien à la réalité du climat sur l’arche ou même sur la Citacielle. La mère Hildegarde faisait vraiment des miracles pour cette cour.
- Avez-vous passé une agréable nuit ? S’éleva une voix familière derrière lui.
Orion soupira. N’aurait-il donc jamais de répit tant qu’il resterait dans cette ambassade ? Il se tourna pour faire face à Archibald, nonchalamment alangui sur une ottomane installée dans les jardins. N’était-ce pas du mobilier d’intérieur ? On était probablement en intérieur, se corrigea alors mentalement le jeune homme. L’ambassadeur avait l’air de quelqu’un qui n’avait pas dormi. Avait-il seulement un autre air autre que celui-ci ? Était-il insomniaque ou était-ce simplement son état naturel ?
- Pas autant que la vôtre, à ce que j’ai cru comprendre, ne put s’empêcher de grincer Orion. Merveilleuse soirée, m’a-t-on dit, votre Excellence, ajouta-t-il aussitôt pour la forme, pour ne pas finir sur ce sous-entendu volontairement provocateur.
Au sourire que l’ambassadeur arborait, Orion réalisa qu’il était loin d’être dupe.
- Archibald, je vous l’ai déjà dit, mon ami, le reprit ce dernier, sans se départir de son sempiternel sourire de connivence. Nous proposons à nos aimables hôtes une excursion aux Sables d’Opale pour la journée. Votre charmante moitié et vous-mêmes devriez-vous joindre à nous. Ce n’est pas tous les jours que la citadelle est au-dessus de la ville, poursuivit-il d’une voix mielleuse.
Orion ne parvenait toujours pas à saisir les intentions de ce curieux personnage. S’il lui faisait cette proposition, c’était certainement qu’il avait quelque chose derrière la tête. Mais quoi ? Le grand brun n’était pas en position de refuser, et il le savait pertinemment. Cela aurait au moins le mérite de lui faire quitter, ne serait-ce que pour l’espace de quelques heures, ce lieu qui lui semblait si oppressant.
- Avec grand plaisir… Archibald.
Le zéphyr tourna les talons et retourna à la chambre. Arrivé devant la porte, il fit une halte et expira longuement. Comme à chaque fois qu’il se trouvait dans la même pièce que la jeune femme, il ne savait pas à quoi s’attendre. Il prit son courage à deux mains et poussa la porte. Il balaya la pièce du regard. Au moins, elle était levée. La porte de la salle de bain était verrouillée. Il ne put s’empêcher de se demander depuis combien de temps elle y était enfermée. Son regard se posa sur le plateau qui avait été déposé là. A leur attention ou à son attention à elle ? Il piocha dans les fruits et quelques viennoiseries en attendant qu’elle veuille bien quitter ses quartiers d’été. Quand elle apparût, Orion fit son possible pour masquer toute expression de son visage. Si elle ne faisait pas état du sujet, il ne ferait lui-même aucune mention de leur échange de la veille.
- Votre ami l’ambassadeur nous propose une sortie aujourd’hui. Si vous voulez bien vous donner la peine.
Probablement un peu plus passif-agressif que ce qu’il aurait voulu. Il avait essayé, pourtant.
Messages : 204
Date d'inscription : 26/07/2022
Région : IDF
Crédits : fleacircus.ig
Univers fétiche : Fantastique
Préférence de jeu : Les deux
Jen
Dim 9 Avr - 17:29
Erika
J'ai 24 ans et je vivais à Sidh, XVIème arche majeure. Dans la vie, je suis fille de famille inlfuente et je m'en sors bien selon moi, mal selon mon père. Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancée par arrangement et je le vis plutôt mal, évidemment.
Erika releva un sourcil au ton de la voix du grand brun. Toujours aussi sec, de bon matin. Mais surtout, son expression parfaitement neutre ne trahissait pas la moindre émotion. Table rase sur la veille donc. Très bien, cela lui convenait plutôt bien à elle aussi.
"- Bien sûr, nous ne saurions lui refuser ce plaisir", répliqua t-elle avec le plus de neutralité possible.
Elle s'approcha de la corbeille de fruits pour y attraper une pomme mais à peine eut-elle croqué dedans que la nausée revint au galop. Avec une grimace, elle envoya le fruit rejoindre le bout de papier dans la corbeille. Orion ne semblait pas avoir touché à sa tasse de café. Il était maintenant froid, mais c'était tout ce qu'elle pouvait avaler. Elle s'en saisit et la vida d'un trait. Elle avait oublié comme le café froid était immonde. La journée commençait vraiment bien.
"- Hé bien allons-y."
Elle attrapa son manteau d'hiver, le passa par dessus sa robe puis avec un dernier regard désolé pour les viennoiseries qu'elle ne pouvait pas goûter, referma la porte de la chambre. Elle se mit à marcher silencieusement aux côtés d'Orion, qui semblait au moins savoir dans quelle direction aller. La brunette avait évidemment accepté parce qu'elle n'avait pas franchement le choix, mais elle n'avait strictement aucune idée de leur destination. Elle espérait qu'il ne leur faudrait pas marcher trop longtemps, car ses bottines à talons risquaient vite de lui rendre la marche pénible.
A son grand soulagement, ils rejoignèrent un cortège d'invités dont certains visages vaguement familiers du bal de la veille, qui s'engouffra dans un ascenseur qu'elle ne reconnut pas. Volontairement, elle ne s'était pas trop rapproché du capitaine. Il lui semblait encore sentir son souffle dans le creux de son cou, et cette fois-ci cela n'avait plus rien d'une illusion. Penser à autre chose, les motifs de la tapisserie, les coiffes originales de ces dames, n'importe quoi d'autre. Il rêvait. Et elle se demandait bien de qui. Cette idée la mit plus en rogne qu'elle n'aurait dû.
L'ascenseur acheva son parcours rapidement, et dans un brouhaha confus les portes s'ouvrirent sur la dernière chose à laquelle s'attendait Erika : la station aérospatiale. Surprise, la jeune fille chercha par réflexe l'Harmattan du regard, mais parmi tous les aéronefs stationnés, elle ne sut l'identifier. Cela lui fit un petit pincement au coeur. Puis un employé de la station leur fit signe de prendre place à bord d'un petit dirigeable, avec les autres invités. En quelques minutes seulement, ils avaient quitté la Citacielle, et atterri dans un petit village voisin. C'était la première fois qu'Erika voyait enfin véritablement l'arche du Pôle. Elle frissonna : la tristesse du reste de l'Arche contrastait avec l'opulence du Clairdelune. A côté, même les quartiers de l'atelier d'Hildegarde étaient un lieu charmant et accueillant.
Le dirigeable les avait laissé face à une petite gare ferroviaire où stationnait déjà une locomotive. La brunette descendit tant bien que mal de la passerelle, et s'approcha du train. "Septentrion-express" était-il fièrement inscrit sur le côté. Suivant le mouvement, Orion et elle montèrent dans la locomotive et prirent place dans un wagon plutôt calme. Sans se concerter, ils avaient préféré se mettre face à face. Très bien. N'y tenant plus, Erika se décida enfin à questionner le grand brun sur leur destination finale.
"- Mais jusqu'où..." allait-elle commencer lorsqu'un cri d'excitation l'interrompit et la coupa dans son élan.
- Monsieur Orion ! s'exclama Clairemonde, pendue désormais à son bras. Vous nous avez tant manqué hier soir.
Erika ne se retint pas pour adresser un regard parfaitement noir à la blonde, qui l'ignora royalement. Cela la mit encore plus en rogne. Elle s'était promit de ne pas ouvrir les hostilités avec Orion, mais elle ne s'était rien promit du tout pour cette cruche. Elle allait essayer de la pétrifier sur place lorsque la voix d'Archibald s'éleva à ses côtés.
- Re bonjour mon ami, fit-il avec son éternel sourire avant de se tourner vers elle. Très chère.
Il prit place à côté d'elle le plus naturellement du monde tandis que Clairemonde faisait de même aux côtés d'Orion.
- Je vous avais prévenu que ma douce soeur était rancunière", lui souffla l'ambassadeur avec un amusement non dissimulé.
Effectivement, son ignoble soeur accaparait complètement Orion, lui faisant les yeux doux et se pressant contre lui autant que le lui permettait les sièges du train. Même après le bal arrosé d'hier soir, elle était radieuse et splendide. Pour toute réponse au sourire moqueur d'Archibald, Erika souffla bruyamment sans masquer son agacement. Le trajet promettait d'être extrêmement long et fastidieux.
Messages : 376
Date d'inscription : 01/04/2022
Crédits : graenfur
Univers fétiche : Dystopique, fantastique, mythologie, etc.
Préférence de jeu : Les deux
Asma
Lun 10 Avr - 0:51
Orion
J'ai 27 ans et je suis originaire de l'arche de Zéphyr. Dans la vie, je suis pilote d'aérostat et je m'en sors très bien. Sinon, j'étais célibataire et je le vivais très bien, mais on m'a arrangé un mariage, et je le vis un peu moins bien.En savoir plus.
Orion n’avait même pas eu à continuer à jouer la comédie du jeune couple épris. Si elle y mettait toujours les formes, Erika se tenait maintenant à distance raisonnable de lui. Ce n’était pas plus mal, au fond. Dans ce satané mélange de rêve et de réalité, il ne parvenait plus à se défaire de son parfum et de la sensation du contact de ses cheveux sur son visage. Il craignait que sa trop grande proximité ne soit de nature à l’électriser et préférait s’épargner quelque réaction inappropriée que ce soit. L’attroupement était tel qu’il n’y avait rien de particulièrement flagrant dans leurs attitudes respectives. Tout au long de la descente vers l’arche, Orion avait gardé les bras croisés contre la poitrine dans une posture d’attente. Il était de notoriété publique que le garçon n’était pas particulièrement loquace. Il savait pertinemment que ce langage corporel signifiait clairement à quiconque qu’il ne souhaitait pas engager la conversation. Cela lui convenait parfaitement.
Il ne put réprimer un regard nostalgique pour l’Harmattan lorsqu’ils traversèrent l’aérostation ni même une pensée pour Rhona. Pourtant il n’avait quitté l’appareil que la veille. Mais c’était tout ce qu’il emportait de signification qu’Orion portait avec lui constamment. Des croisements de route, des changements de direction, des opportunités ratées, peut-être. Mais l’heure n’était pas aux regrets. Pas encore du moins. La descente se poursuivit, jusqu’à la gare où ils prirent place à bord du train qui longeait la muraille qui ceignait l’arche pour atteindre les Sables d’Opale.
Erika s’était installée à l’opposé d’Orion. Là encore, pas plus mal. Pourtant, un pincement désagréable lui étreignit brièvement la poitrine. Une indescriptible sensation de manque. Il évita soigneusement le regard de la jeune femme et porta son attention sur le paysage à l’extérieur du wagon. La porte du compartiment s’ouvrit pour faire apparaître Archibald et Clairemonde. Orion soupira intérieurement. De tous les wagons et de tous les compartiments de ce fichu train, il avait fallu qu’ils choisissent de s’installer dans celui d’Orion et Erika. Si l’ambiance n’était pas assez pesante en l’état, elle n’allait pas tarder à devenir électrique. La tension devint rapidement palpable. Pourtant, à la grande surprise d’Orion, ce n’était pas tant l’hostilité qu’il tentait de réprimer à l’égard d’Archibald qui envahissait l’espace, mais celle nettement plus flagrante d’Erika à l’égard de la sœur de ce dernier. S’était-il passé quelque chose la veille au soir entre les deux femmes ? Orion lança à Erika un regard circonspect. Il détourna rapidement le regard.
La blonde sœur de l’ambassadeur s’installa immédiatement à côté de lui, plaçant Orion dans une position particulièrement inconfortable. Avec Erika en face de lui et Clairemonde agrippée à son bras, Orion se sentait pris entre le marteau et l’enclume. La blonde l’avait coincé entre la fenêtre et elle. Un véritable guet-apens.
Le grand brun s’efforça de garder son calme, puisant dans ses dernières ressources. Ses nerfs étaient à vif et les contacts appuyés de la blonde n’étaient pas de nature à l’apaiser. Pas elle, lui souffla une petite voix intérieure. Il ne pouvait pas rester là à subir de façon impuissante cette situation. Qu’aurait fait Bart dans de telles circonstances ? Il aurait repris la main haute. Le capitaine était celui qui était chargé de l’accueil de ses passagers et des mondanités. C’était de loin l’une des activités qu’il abhorrait le plus, parce que la plupart de ses passagers étaient notablement sans intérêt. Mais il était le capitaine et il connaissait les usages. Il suffisait de traiter cette situation comme une simple mondanité à bord du Boréal. Orion changea de registre. Réalisant qu’il s’était tassé dans son fauteuil, il changea de posture et se redressa. Il adressa un sourire à sa charmante voisine et entreprit de la relancer dans sa conversation et de se comporter en parfait gentleman. Il espérait qu’au moins la brune en face de luii apprécierait le fait qu’il fasse un effort. Probablement le dernier effort qu’il aurait à faire. La dernière ligne droite.
- Je vous prie de bien vouloir ne pas m’en tenir rigueur. Comme je l’ai indiqué à votre frère, la journée a été longue et éprouvante. - Celle-ci sera bien plus délassante, je vous le promets. Laissez-moi le plaisir de vous faire découvrir les splendeurs cachées de notre cité balnéaire. - Nous avons eu la chance de la survoler à notre arrivée. Je ne doute pas qu’elle soit très belle, en effet. - La beauté des choses existe dans l’esprit de celui qui les contemple, répliqua la blonde en minaudant.
Orion se retint de lever un sourcil. Ce n’était pas la première fois qu’il entendait la blonde faire ce genre de sorties. Il en venait à se demander si elle était vraiment intelligente et s’exprimait par aphorismes ou si elle souhaitait simplement s’en donner l’air en débitant de belles phrases toutes faites. Le train s’ébranla enfin, arrachant un gloussement à la blonde qui resserra un peu plus son emprise sur son bras et se pressa encore un peu plus contre lui. Pas elle, répéta une petite voix intérieure qu’il s’empressa de chasser profondément. Il osa un bref regard en direction de sa voisine d’en face. L’ambassadeur s’était de nouveau penché à son oreille pour lui susurrer quelque chose. Orion avait l’impression qu’elle n’essayait même plus de faire semblant. Pour une étrange raison, cette réalisation le heurta. Il enfouit cette pensée avec toutes les autres du même acabit au plus profond de son esprit et reporta pleinement son attention sur sa voisine. Dernière ligne droite.
Après un très long moment de ce manège et de discussions ponctuées de sorties toutes aussi incompréhensibles de la blonde, Orion finit par atteindre les limites de ce qu’il était capable de supporter de mondanités.
- Si vous voulez bien m’excuser.
S’il avait été consommateur de tabac, il aurait choisi ce moment pour sortir une cigarette et prétendre avoir besoin d’aller fumer. Il n’avait pas cette excuse, mais il avait tout de même besoin de prendre l’air. Le grand brun s’extirpa tant bien que mal de l’emprise de la blonde et quitta le compartiment. Il avait besoin de réfléchir. Réfléchir loin de gens capables de lire dans ses pensées. Il avait été tellement pris dans ses propres méandres intérieurs qu’il avait oublié de demander à la dona Mercedes comment elle comptait les informer des suites qu’elle donnerait à leur requête. Un nouveau rendez-vous, peut-être ? Il se taperait le front contre la vitre d’une telle bêtise de sa part.
Orion traversa le wagon pour essayer de mettre la plus grande distance possible entre elle et lui. Entre eux trois et lui. Il poussa jusqu’au wagon suivant. Il régnait dans celui-ci une ambiance tout à fait différente de celui qu’il venait de quitter. Si celui dont il sortait était parfaitement calme et policé, guindé même, ce wagon-ci vibrait d’agitation et de vie, tout simplement. C’était ce qui se rapprochait à son sens le plus de la normalité. L’ombre d’un sourire plus sincère s’étira sur les lèvres du grand gaillard. Il régnait dans les lieux un joyeux brouhaha. L’éclairage n’était pas non plus le même que dans leur wagon. Il réalisa, un peu à ses dépens, qu’il n’y avait en fait pas d’éclairage.
Le train s’enfonça soudain dans un nouveau tunnel, plongeant l’ensemble du compartiment dans l’obscurité. Ce trajet semblait n’être qu'une succession infinie de tunnels ponctués de trouées lumineuses donnant à contempler de grands murs ou les franges de l’arche. « C’est contre les Bêtes », lui avait dit Clairemonde. Le brouhaha se fit aussitôt plus intense. Comme si ses passagers conjuraient les ténèbres par le bruit.
Orion se fit brutalement rentrer dedans par une silhouette massive. Le train quitta le tunnel. Devant lui s’élevait une femme à la carrure imposante et au visage mangé par une casquette et un grand monocle noir. À sa vue, le grand brun pensa instantanément à Rhona. Quelque chose dans cette femme lui faisait penser à son amie. Celle-ci le bouscula sans ménagement pour continuer son chemin en lui tournant le dos. Orion s’apprêtait à le lui faire remarquer quand il remarqua l’orange brodée sur l’épaule de sa combinaison de toile grossière. Il la héla en s’élançant à sa suite.
- Hey, attendez !
Le wagon fut de nouveau plongé dans l’obscurité. Une minute, deux minutes. Orion pesta. Quand la lumière reparut enfin, la femme avait disparu et, si tant est que ce fut possible, le capharnaüm semblait s’être intensifié, rendant toute progression quasiment impossible à travers le wagon. A contrecœur, le zéphyr tourna les talons. Cela faisait un petit moment déjà qu’il s’était absenté. Il rebroussa chemin et traversa de nouveau les portes qui séparaient ce wagon et le sien. L’orange. Il était pourtant sûr que c’était un signe. Il soupira et plongea les mains dans ses poches. Sentant un contact particulier de papier sous ses doigts, Orion s’arrêta net. À sa surprise, il tira de sa poche une enveloppe, cachetée du symbole d’une orange. La retournant, il y découvrit les mots suivants : « Quand tu auras semé l’inopportune compagnie ». Le grand brun hésita. Il changea le pli de poche, privilégiant l’intérieur de sa veste, d’où il serait impossible qu'il lui soit subtilisé sans qu’il ne s’en rende compte. Il souffla prondément pour se vider la tête et s’accorda encore quelques instants de répit avant de replonger dans la cage aux fauves.
Messages : 204
Date d'inscription : 26/07/2022
Région : IDF
Crédits : fleacircus.ig
Univers fétiche : Fantastique
Préférence de jeu : Les deux
Jen
Lun 10 Avr - 9:53
Erika
J'ai 24 ans et je vivais à Sidh, XVIème arche majeure. Dans la vie, je suis fille de famille inlfuente et je m'en sors bien selon moi, mal selon mon père. Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancée par arrangement et je le vis plutôt mal, évidemment.
"- Et nous y avons même un Sanitorium pour nos amis qui auraient perdu la tête ! Fantastique n'est-ce pas ?"
Pour la première fois depuis le début du long monologue d'Archibald, Erika releva un sourcil d'intérêt. En voilà un lieu parfait pour y déposer votre charmante soeur, pensa t-elle en son fort intérieur. L'ambassadeur s'était fait un devoir de lui exposer par le menu toute l'histoire des Sables-d'Opale : l'origine du nom, combien d'habitants, la géographie, ses bains préférés. Bientôt, elle en saurait plus sur cette station balnéaire qu'elle n'en savait sur son Arche natale. Par souci de politesse, la jeune fille acquiesçait de temps en temps, lâchait des "oh, vraiment ?" ou des "merveilleux" pour ponctuer les phrases du grand blond, mais ses yeux restaient rivés sur la scène qui se déroulait en face d'elle. Clairemonde semblait prendre tout le plaisir du monde à oppresser Orion contre la fenêtre, et à lui papillonner des cils sous le nez.
Soudain, Archibald plongea à son oreille et lui chuchota d'un air entendu :
« - Vous devriez peut-être aller à la rescousse de votre mari, vous ne pensez pas ? »
Elle lui répondit d'un regard confus. Les ballotements du train empiraient sa nausée, et si elle tentait de s'interposer entre la blonde et le brun, elle ne donnait pas cher de son ego. Et puis Orion ne semblait pas trop mal s'en sortir : il avait retrouvé une allure digne, affichait des expressions intéressées, et semblait faire un excellent interlocuteur. Tout son contraire à elle, qui s'efforçait de regarder au loin par la fenêtre - lorsque les tunnels le lui permettait - pour faire passer et la nausée et les pensées désagréables.
Puis soudain Orion s'excusa et prit congé. Erika tenta de l'interroger du regard mais peine perdue, le grand brun s'était déjà enfui. Elle eut alors un regard suspicieux envers Clairemonde : était-ce le moment qu'allait choisir la jolie blonde pour en finir avec elle ? Apparemment pas, après un sourire tout à fait féroce en sa direction, la soeur de l'ambassadeur lui tourna explicitement le dos et prit une mine ennuyée en guettant le retour de son prince charmant. Erika s'enfonça encore un peu dans son siège, duquel il lui semblait déjà être devenu une extension.
Après d'interminables minutes durant lesquelles Archibald n'avait cessé de lui vanter les vertus merveilleuses des bains de la station, Orion fit son grand retour ponctué des petits cris d'excitation de Clairemonde. Erika jeta un coup d'oeil aux dimensions de la fenêtre, et constata avec dépit que le corps de la jeune femme ne passerait malheureusement pas à travers. Dommage. Cependant, elle observa que le capitaine semblait légèrement plus tendu qu'à son aller, était-ce simplement du fait de la présence de la blonde - ou même sa présence à elle - ou y avait-il autre chose ? De nouveau, elle chercha à l'interroger du regard mais il se faisait fuyant.
Heureusement pour elle et pour sa patience qui s'épuisait dangereusement de l'infatigable Archibald, le train entra en gare dans un sifflement sonore et les passagers se mirent à descendre. Erika refusa poliment le bras de l'ambassadeur et profita de sortir à l'air libre pour s'emplir les poumons d'air frais. Le fond de l'air était glacé mais elle en apprécia l'effet revigorant. Elle réalisa que la locomotive les avaient déposé en hauteur de la station et qu’il leur faudrait prendre un petit téléphérique à nacelle pour se rendre à destination. Coup de chance les nacelles étaient étroites et il leur serait difficile d’y entrer à quatre, surtout avec les trois colosses qui l’accompagnaient. L’excuse était toute trouvée.
Avant que quiconque ne puisse réagir, la brunette s’empara du bras d’Orion et sous le regard assassin de Clairemonde, leur promit tous sourires de se retrouver plus tard dans la station. Elle ne relâcha son otage qu’une fois installés seuls dans une petite nacelle. Alors elle ne cacha pas son soulagement et appuya son dos contre le bord de la nacelle en soupirant avec exagération.
« - J’ai bien cru qu’ils ne nous lâcheraient jamais. »
Elle ne l’aurait pas cru il y a seulement une heure mais à côté de ce qu’elle venait de subir, la compagnie d’Orion était tout à fait plaisante. Elle n’avait plus l’impression d’être sur le point d’imploser à tout moment. La jeune fille allait profiter de cette accalmie pour savoir s’il s’était passé quoique ce soit lors de sa brève absence du wagon, lorsque son œil fut attiré par le paysage en contre-bas.
C’était saisissant. Rien à voir avec la désolation du village minier d’où ils étaient partis. Erika n’avait jamais vu la mer d’aussi près. La vraie mer. Des montagnes, des sapins. Et la superbe couleur qui donnait son nom aux Sables d’opale. La jeune fille se retourna et se pencha à la fenêtre de la nacelle. L’air avait une senteur si particulière. Tout était bien réel ici. Alors l’espace d’un instant elle oublia ses tracas. Elle fit signe à Orion d’approcher pour qu’il puisse lui aussi profiter du spectacle. Les soucis de la cour pourraient bien attendre une minute de plus.
Messages : 376
Date d'inscription : 01/04/2022
Crédits : graenfur
Univers fétiche : Dystopique, fantastique, mythologie, etc.
Préférence de jeu : Les deux
Asma
Lun 10 Avr - 11:23
Orion
J'ai 27 ans et je suis originaire de l'arche de Zéphyr. Dans la vie, je suis pilote d'aérostat et je m'en sors très bien. Sinon, j'étais célibataire et je le vivais très bien, mais on m'a arrangé un mariage, et je le vis un peu moins bien.En savoir plus.
La dernière passe d’arme entre les deux femmes à la sortie du train laissa Orion pantois. S’il n’avait pas été aussi convaincu de connaître l’aversion qu’Erika ressentait à son égard, il aurait dit qu’elle était… jalouse ? Interdit, il ne réagit pas lorsqu’elle se saisit à son tour de son bras pour l’entraîner avec lui dans la cabine . Décidément, aujourd’hui ces dames se battaient pour son bras. Le grand brun avait décidé qu’il n’y comprenait vraiment rien aux femmes. Il ne comprenait pas pourquoi elle avait choisi sa présence à lui pour la descente en téléphérique vers la ville en contrebas. Il était convaincu qu’elle se serait volontiers satisfaite de la compagnie d’Archibald qui ne semblait plus vouloir la quitter. Si ce dernier n’était pas partie à la conspiration de sa guilde, elle était peut-être là, sa solution. Confier Erika à la garde de l’ambassadeur du Pôle. Après tout, Archibald l’avait dit lui-même. On ne tuait personne au Clairdelune et on ne disparaissait pas au Clairdelune. Il était certain que la proposition ne serait pas non plus pour déplaire à leur hôte.
Le nez collé à la vitre, Erika lui fit signe d’approcher. Après un moment d’hésitation, Orion la rejoignit. Là, il s’accouda au rebord et suivit son regard. S’il avait pu entrevoir la ville à son approche, ce panorama alors que la petite cabine suspendue plongeait vers les Sables d’Opale avait quelque chose d’époustouflant. Le Pôle pouvait somme toute avoir de belles choses à offrir. Compte-tenu de l’exigüité des lieux, les deux jeunes gens se tenaient épaule contre épaule. Imitant la petite brune, Orion huma l’air à plein poumons. Pour la première fois depuis ce qui lui semblait une éternité, il se sentait serein.
Réalisant l’incongruité de la situation, il s’écarta de la fenêtre comme de la jeune femme. Orion porta alors la main à la poche intérieure de son veston. Il en tira la mystérieuse enveloppe qu’il fit tourner à plusieurs reprises entre ses mains. « Quand tu auras semé l’inopportune compagnie ». Il leva brièvement les yeux vers la petite brune et le coin de sa lèvre se souleva en un léger rictus. Qui fallait-il intégrer exactement à cette liste ? Il laissa la pulpe de ses doigts glisser sur le cachet de cire qu’il brisa délicatement d’une pression du pouce. A l’intérieur, il y trouva un petit rectangle cartonné sur lequel était inscrite la mention suivante : « Hospice de Bérénilde, +6, 15.30 ». Orion retourna le pli. Rien de plus. Pas de signature. Pas d’autre mention, ni sur la lettre ni sur l’enveloppe. Il tendit le morceau de carton à Erika sans un mot. Il n’avait aucune explication complémentaire à lui apporter. Il sortit sa montre à gousset de l’une de ses poches, jeta un œil dessus et la remit en place. Il récupéra le pli et le remit à son tour dans son veston.
La cabine approchait de son arrivée. Dans un soubresaut, elle atteignit la gare et un groom leur en ouvrit la porte. Orion sortit le premier et, comme l’ordonnaient les règles élémentaires de galanterie – les vieilles habitudes avaient la vie dure –, il offrit son bras à la jeune femme pour l’aider à descendre.
- Souhaitez-vous attendre nos hôtes ? Lui demanda-t-elle, sa voix laissant poindre une certaine lassitude à cette perspective peu alléchante.
Il avait eu sa dose de l’ambassadeur et de son envahissante sœur. Il jeta un œil en arrière. Leur cabine était encore haut sur le téléphérique. S’ils voulaient leur fausser compagnie, c’était le moment ou jamais.
Messages : 204
Date d'inscription : 26/07/2022
Région : IDF
Crédits : fleacircus.ig
Univers fétiche : Fantastique
Préférence de jeu : Les deux
Jen
Lun 10 Avr - 12:18
Erika
J'ai 24 ans et je vivais à Sidh, XVIème arche majeure. Dans la vie, je suis fille de famille inlfuente et je m'en sors bien selon moi, mal selon mon père. Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancée par arrangement et je le vis plutôt mal, évidemment.
Elle aurait aimé que cet instant s'étire encore longtemps. Mais le calme qui avait momentanément envahit son esprit disparut lorsque le grand brun lui tendit un carton sur lequel était inscrit trois mots et des chiffres. C'était donc cela. Erika eut une moue dubitative et retourna le carton, sans succès. Orion ne semblait pas plus avancé qu'elle, puisqu'il ne lui fournit aucune explication. La brunette haussa les épaules en lui rendant le carton. Ils avaient la journée pour trouver un sens à ce charabia.
Tandis qu'elle mettait pied à terre, elle ne put s'empêcher de pouffer ironiquement à la question du capitaine.
"- Sérieusement ?" fit-elle presque amusée.
Elle pivota et se mit à suivre le flot d'invités qui s'était clairsemé, sans un regard en arrière.
"- Ils finiront bien assez vite par nous retrouver de toute manière."
La petite ville de la station balnéaire était bien plus charmante qu'elle ne l'aurait cru possible au Pôle. Malgré tout, les constructions restaient quelque peu industrielles, faites de briques et de hautes cheminées. Depuis les rues pavées, quelques habitants les dévisageaient prudemment. Malgré la beauté des environs, Erika ne put retenir un élan de compassion pour ces personnes qui vivaient ici toute l'année. La vie devait être particulièrement rude.
Peut-être même plus que la vue, c'était le grondement de la mer qui retenait le plus l'attention de la jeune fille. C'était un bruit d'une puissance rare. Elle tourna la tête pour apercevoir le bord de mer dont ils s'éloignaient de plus en plus. Dommage, elle aurait préféré s'en approcher encore un peu. A la place, le cortège semblait se diriger tout droit vers ce qui semblait être un bâtiment thermal. A ses côtés trônait un hôtel aux drôles d'airs d'usine. Tout en contemplant les alentours, Erika se mit à réfléchir au carton que lui avait montré Orion. La seule chose qui lui paraissait limpide était qu'ils devaient se rendre aux hospices de Bérénilde. Mais était-ce seulement près d'ici ? Quant au "+6" et au "15.30"... 15h30 ? Et le +6 alors ? A moins que ce soit des genres de coordonnées ? Ou tout simplement sixième étage ? Mais l'hospice était-il si grand au point de comporter six étages ? Au fait comment ce message lui avait-il été remis ? Peut-être cela comportait-il un indice également ?
Tandis qu'elle continuait à élaborer théorie sur théorie, ses pas la portèrent jusqu'à l'entrée des thermes, où s'engouffraient un à un les invités. Puis son regard fut attiré par un petit panneau de signalisation, à peine visible près de l'entrée. Une flèche vers la droite indiquait "soupe populaire de Bérénilde" et "maison d'éducation de Bérénilde". Une autre flèche vers la gauche cette fois-ci, indiquait "hospice de Bérénilde".
Décidément, qui que cette Bérénilde fut, elle était visiblement très appréciée par ici.
Mais surtout, ils étaient à priori plutôt proches du lieu de rendez-vous. D'un coup de coude, Erika attira l'attention d'Orion sur la petite flèche qui pontait à gauche. A coups d'oeil silencieux, elle lui fit signe qu'ils pourraient peut être s'éloigner du cortège. De toute manière, elle n'avait pas la tête à aller se prélasser nonchalamment dans des thermes comme il semblait être prévu. Personne ne remarquerait leur brève absence. A moins que le capitaine n'ait eu le temps de comprendre le message et qu'il décide d'agir autrement ?
Messages : 376
Date d'inscription : 01/04/2022
Crédits : graenfur
Univers fétiche : Dystopique, fantastique, mythologie, etc.
Préférence de jeu : Les deux
Asma
Lun 10 Avr - 13:06
Orion
J'ai 27 ans et je suis originaire de l'arche de Zéphyr. Dans la vie, je suis pilote d'aérostat et je m'en sors très bien. Sinon, j'étais célibataire et je le vivais très bien, mais on m'a arrangé un mariage, et je le vis un peu moins bien.En savoir plus.
Orion roula les yeux au ciel. Il ne faisait que poser la question. Au moins étaient-ils sur la même longueur d’onde sur ce point-là. Ils s’avancèrent parmi les villégiateurs, se faufilant entre eux pour mettre un maximum de distance entre la fratrie de la Toile et eux. Malgré sa haute taille, Orion parvenait à se fondre dans la foule. Il fallait dire que parmi les descendants de Farouk, il ne faisait que modeste figure. Pour une fois, cela jouait à son avantage. Dans la foule bariolée, ils disparaissaient sous les grands chapeaux et les coiffures de sortie des invités.
Le grand brun suivit du regard la direction que lui indiquait Erika. Il sourit. Il était temps de fausser compagnie à la troupe. Ils auraient le temps de trouver mille prétextes si on se rendait compte de leur absence. Il doutait néanmoins que ce fut le cas. La seule source d’inquiétude à ce stade était qu’Archibald et Clairemonde ne retrouvent leur piste. L’homme au couteau dont avait parlé Erika était en cet instant bien loin des pensées du grand brun.
Ils suivirent la flèche, longeant des rues plus ou moins animées. Il aurait aimé presser le pas, mais il savait que l’urgence les rendrait suspicieux. Il s’efforça donc de déambuler tranquillement, comme les touristes qu’ils étaient dans cette cité balnéaire. Le grand brun forçait même le trait jusqu’à prendre des pauses de temps en temps, comme pour admirer un décor ou une place. Il enregistrait mentalement tout ce qu’il voyait. Reconnaître les rues, identifier les échappatoires possibles. Aussi bucoliques les lieux soient-ils, la prudence restait de mise. Orion était une personne prudente.
Ainsi donc il s’agissait bien d’un rendez-vous qui lui avait été fixé. Par la mère Hildegarde, sans aucun doute. L’orange. Il ne restait qu’à savoir ce qu’elle avait décidé. L’hospice, qui se dressait face à eux, était une originale bâtisse de style art nouveau, toute en lignes irrégulières et en courbes. Des mosaïques colorées en agrémentaient la façade. D’imposantes moulures de pierre encadraient une imposante double porte de bois sculpté, et des rangées de colonnade créaient de belles arcades au rez-de-chaussée et à plusieurs étages. Cinq, pour être précis. Orion fronça les sourcils. Il était convaincu que le « +6 » de la note désignait un étage. Était-il possible qu’il y ait à l’intérieur un niveau qui ne se voyait pas de l’extérieur ? Il leur faudrait entrer pour en avoir le cœur net. Le grand brun regarda de nouveau sa montre à gousset. Il était à peine un peu plus de midi. Si les quatre derniers chiffres correspondaient bien à une heure, ce qui aurait donné un lieu et une heure de rendez-vous, ils étaient très largement en avance. Et si une visite aux hospices pouvait se justifier, il ne craignait que deux allers-retours ne les rendent particulièrement suspicieux.
- Je vous propose d’aller manger un morceau et de repasser un peu plus tard, lui souffla-t-il en lui faisant signe de poursuivre leur déambulation.
Ils pourraient aller se sustenter, continuer à se promener et revenir dans un délai suffisant pour affiner précisément le lieu de rendez-vous et se préparer à ce qui les y attendrait. En attendant, Orion serait bien volontiers aller voir la mer de plus près.
Messages : 204
Date d'inscription : 26/07/2022
Région : IDF
Crédits : fleacircus.ig
Univers fétiche : Fantastique
Préférence de jeu : Les deux
Jen
Lun 10 Avr - 13:57
Erika
J'ai 24 ans et je vivais à Sidh, XVIème arche majeure. Dans la vie, je suis fille de famille inlfuente et je m'en sors bien selon moi, mal selon mon père. Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancée par arrangement et je le vis plutôt mal, évidemment.
Peut-être pour la première fois de la journée, un sourire sincère étira les lèvres de la jeune fille tandis qu'elle suivait Orion qui avait bifurqué en direction de la flèche. Enfin, il se passait quelque chose d'intéressant. Certainement soucieux de ne pas éveiller les soupçons, le grand brun prenait son temps entre les allées, s'arrêtant même de temps en temps comme pour donner l'illusion parfaite d'une promenade on ne peut plus normale pour deux touristes. A ses côtés Erika faisait de même, en espérant toutefois que le capitaine se repère mieux qu'elle dans cette station : elle avait beau chercher, les panneaux d'indication se faisaient rares et elle était déjà incapable de retrouver son chemin jusqu'aux thermes.
La brunette avait fini par se prêter tellement au jeu de touristes qu'elle s'émerveilla un instant devant le superbe bâtiment qui trônait sous ses yeux avant de se souvenir qu'il s'agissait du fameux lieu de rendez-vous. Contrairement au reste de la ville qui gardait des apparences industrielles aux briques apparentes, l'hospice était un bâtiment tout en couleurs et en élégance. Cette Bérénilde avait sacrément bon goût. Mais tandis qu'elle contemplait la devanture du bâtiment, Erika fronça les sourcils : elle ne comptait que cinq étages. Avait-elle donc mal interprété le "+6" ? Enfin, après tout, ils avaient trouvé le bâtiment et c'était déjà une belle avancée.
La voix d'Orion s'éleva à son côté et la jeune fille sourit franchement.
"- Excellente idée."
Quelques heures de répit avant la tempête, elle comptait bien en profiter. La mer n'avait pas quitté son esprit depuis leur arrivé. Alors elle s'engagea dans une direction qu'elle pensait être celle des côtes, puis se ravisa et fit demi-tour. C'était certainement l'autre direction. A moins que ?
Au détour d'une ruelle passante, une odeur de poisson grillé la fit s'arrêter. Un petit stand de rue proposait des sandwiches revisités à la façon du bord de mer. Son ventre grouilla, et elle constata avec satisfaction que le grand air lui avait définitivement fait passer la nausée. Et elle n'avait rien avalé depuis la veille. Sans hésiter, elle commanda deux sandwiches qu'elle fit emballer dans un petit sac de papier. Ils pourraient manger au bord de l'eau. Elle en profita pour s'enquérir du chemin à suivre auprès du vendeur, qui le lui indiqua gracieusement.
En fait, ils n'étaient pas si loin - finalement son sens de l'orientation n'était peut être pas si terrible. A moins qu'il ne s'agisse d'un coup de chance. Dans tous les cas, il ne leur fallut que quelques minutes pour rejoindre l'immense étendue d'eau salée. Malgré le froid et le vent qui s'étaient accentués à l'approche de la mer, Erika ne peut retenir un sourire radieux. C'était plus beau encore que ce qu'elle avait vu à bord de la nacelle. Les myriades de petites vaguelettes reflétaient les timides rayons du soleil et donnaient l'impression d'une mer de diamants, qui scintillait sans relâche.
De nouveau, son ventre gronda. La brunette sortit les sandwiches et en tendit un à Orion tandis qu'elle entamait déjà le sien, affamée. Le goût du poisson était étrange mais pas déplaisant.
Ses pensées se mirent alors à divaguer. Emile avait vu la mer lui aussi, lors de l'une de ses nombreuses missions. Elle s'en souvenait car il lui avait écrit une lettre entière à lui décrire comme les vagues étaient fascinantes, comme le roulement des vagues était hypnotisant, et comme l'eau était salée. Elle se souvint s'être moquée de lui, il n'y avait que son frère pour vouloir goûter l'eau de la mer. A l'époque, persuadée comme elle l'était de ne jamais quitter Sidh de sa vie, elle n'y avait pas prêté plus d'attention qu'à un conte de fées pour enfants. Cela lui avait semblé si loin, si hors de sa portée. Et pourtant aujourd'hui, elle pouvait contempler la mer à son tour. La nécromancienne sentit ses épaules s'affaisser. Reverrait-elle seulement Sidh un jour ?