Inspiré de l'univers de la saga "La Passe-Miroir" écrit par Christelle Davos.
Orion et Erika n'ont rien en commun, si ce n'est une chose : un mariage arrangé qui les unit. Le RP se déroule à partir du moment où Orion va récupérer sa fiancée sur son arche. Ni l'un ni l'autre n'ont l'air ravi de la situation...
J'ai 24 ans et je vivais à Sidh, XVIème arche majeure. Dans la vie, je suis fille de famille inlfuente et je m'en sors bien selon moi, mal selon mon père. Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancée par arrangement et je le vis plutôt mal, évidemment.
- Mais non regarde la forme enfin Erika, tu vois bien que c'est différent."
Plissant les yeux tout en scrutant le ciel, Erika aperçut effectivement l'objet que lui pontait sa soeur aînée. Elle se mit sur la pointes des pieds, comme si cela allait l'aider à se rapprocher pour mieux voir cette curiosité.
Alors cette fois-ci, c'était réel. Elle devait s'en aller pour de bon, loin de la seule arche qu'elle n'ait jamais connue, loin de ses amis, de sa famille, et de ses repères. Combien de fois avait-elle tenté de négocier avec son père, de lui promettre de se ranger, de ne plus faire de vagues. Mais elle avait poussé sa chance trop loin, trop longtemps, et son père ne voulait plus rien savoir. Ca t'apprendra la vie, lui avait-il simplement dit. Sa mère l'avait couvert d'un regard compatissant mais n'avait rien fait pour plaider en sa faveur. Alors son sort reposait sur cet engin volant qui approchait lentement mais sûrement de sa destination.
"- Si tu es suffisamment insupportable, il te renverra à la maison à coup sûr," lui glissa son autre soeur avec un sourire timide.
"- Tu ne devrais pas", la raisonna l'aînée. Je pense que papa a raison, tu as besoin qu'on t'apprenne un peu la vie."
"- Tu es si aigrie depuis ton mariage Adèle", pesta Bertille.
Adèle ne répondit pas, et Erika s'enfonça dans ses pensées. Elle aussi, trouvait que son aînée ressemblait de plus en plus à ses parents depuis son mariage. Elle s'était assagie, un peu trop même, et elle devenait parfois presque... ennuyeuse. C'était donc ça le lot d'une mariée ?
La veille, Erika s'était rendue une dernière fois du côté des sans-pouvoirs de l'Arche, pour faire ses adieux à ses amis. Ils avaient préparé une fête en bonne et due forme, musiques, chants, et boisson à foison. La brunette avait festoyé jusqu'à pas d'heure, profitant une dernière fois de sa liberté. Ce matin, elle avait enfoui ses cernes et sa fatigue sous une couche de maquillage, mais elle n'arrivait pas à faire taire l'angoisse qui la prenait aux tripes. Jusque là, ça aurait pu être un mauvais rêve, une mauvaise blague. Mais là, face à l'aéronef qui se dessinait de mieux en mieux sous ses yeux, elle était obligée de se rendre à l'évidence : oui, elle devait réellement faire une croix sur sa vie sur Sidh.
Le pire, c'est qu'elle ne savait rien du tout de celui qu'elle était censée épouser.
Par fierté, Erika n'avait jamais voulu demander plus de détails à son père. Et maintenant, elle regrettait : elle ne savait vraiment pas à quoi s'attendre. L'homme était originaire de Zéphyr, et c'est tout ce qu'elle savait. Mais en toute franchise, cela ne l'avançait pas vraiment.
"- On dit que les hommes de Zéphyr sont très beaux," tenta de la rassurer Bertille.
"- Je n'ai jamais entendu ça", lâcha Adèle, pragmatique.
Sa soeur la fusilla du regard. Erika se contenta de sourire tristement. Bertille faisait son possible pour rendre le départ de sa soeur moins pénible, et elle lui en était reconnaissante.
"- Le mieux pour lui serait d'être sourd", répondit-elle pour tenter de détendre l'atmosphère.
Mais elle fut outrée de voir que ses soeurs acquiescèrent frénétiquement, à l'unisson. Quand même, elle n'était pas si terrible que cela... Si ?
"- Viens Erika, on va rejoindre les parents en bas", finit par lâcher Adèle. L'atterrissage est imminent."
A contre-coeur, la cadette suivit ses deux soeurs jusqu'en bas de la colline qu'elles avaient gravi pour avoir une meilleure vue. En contrebas, se trouvait une aire d'atterrissage où Erika n'avait jusque là jamais mis les pieds. Aujourd'hui, ses deux parents, ses soeurs, et ses valises l'y attendaient pour un premier et ultime départ.
Pitié, faites qu'il y ait erreur...
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Asma
Sam 30 Juil - 10:05
Orion
J'ai 27 ans et je suis originaire de l'arche de Zéphyr. Dans la vie, je suis pilote d'aérostat et je m'en sors très bien. Sinon, j'étais célibataire et je le vivais très bien, mais on m'a arrangé un mariage, et je le vis un peu moins bien.En savoir plus.
- J’ai l’air d’un clown, grommela-t-il. - Mais que dis-tu là ? Regarde-moi, par exemple, lui répondit l’autre homme en faisant un tour sur lui-même. C’est chic, c’est élégant, c’est… - C’est bien ce que je dis, Bartolomé.
Orion triturait nerveusement les manches de la veste blanche, tandis que son capitaine en second l’aidait à réajuster les épaulettes rouge et or de son capitaine. Il détestait cet uniforme d’opérette, et n’avait qu’une hâte, que cette mascarade prenne fin le plus rapidement possible pour qu’il puisse retourner à son habituelle tenue noire en bras de chemise.
Le jeune capitaine fit mine de chasser son second et reporta toute son attention sur sa passerelle, et plus encore sur ce qui se passait autour et en-dessous de lui. Il entrelaça ses deux mains, fit craquer ses doigts et, tel un chef d’orchestre, se mit en position. Il n’était pas vraiment nécessaire de bouger des mains pour faire fonctionner son pouvoir d’invocateur, mais Orion trouvait que cela l’aidait à mieux visualiser et canaliser son pouvoir, en particulier lorsque de la précision était requise, comme c’était le cas en cet instant. Il fit subtilement changer la pression atmosphérique autour de l’appareil, et généra un doux flux descendant pour les poser tout en douceur. L’intérêt de cet atterrissage était qu’il lui évitait d’avoir à gaspiller ses ballasts ou de refaire un plein d’hydrogène à la centrale. De quoi gagner un temps précieux pour repartir. Il ne comptait pas passer une minute de plus que nécessaire sur cette arche.
Les manœuvriers lancèrent les aussières, dont des équipes au sol s’emparèrent pour arrimer l’imposant aérostat qu’était le Boréal et accompagner le poser de sa nacelle. La passerelle fut déployée. Version tapis rouge, releva-t-il. Courtoisie de Bartolomé, il en était certain. Il n’y avait que lui pour penser à ce genre de détails. La voix de ce dernier le tira de sa rêverie.
- N’oublie pas le paquet.
Au pied de la passerelle attendaient un couple et trois jeunes femmes. Orion n’accorda pas même un regard à ces dernières. Il descendit et se posta, droit comme un « i » devant le couple de ce qui semblait être les parents. Voilà venu le moment tant redouté. Il avait essayé de répéter, seul dans sa cabine, les gestes et les paroles que ses grands-parents lui avaient dit de faire et de prononcer.
- Madame, monsieur.
Il s’inclina légèrement pour les saluer l’un après l’autre. Tout en lui hurlait. Lui hurlait de déguerpir, de partir le plus loin possible et de ne pas regarder en arrière.
« Par ce présent, Olympe, l’esprit de famille de Zéphyr, présente ses hommages à sa sœur Perséphone et lui renouvelle l’assurance de sa plus haute considération », devait-il dire. Comprendre : « soyez rassurés, nous continuerons à desservir votre arche par voie aérienne, et vous continuerez bien à recevoir votre courrier et vos marchandises au moins pour l’année qui vient ». Il ne savait même pas ce qu’il y avait dans le paquet. Olympe ne devait pas le savoir plus que lui. Il n’avait sûrement rien à voir avec tout cela. Son ancêtre n’était préoccupé que par la gestion du « Domaine ». Le domaine des vents. Le reste était du fait du Conseil. « Par ce don, je vous remercie de la main de votre fille que vous m’accordez, et tâcherai en tout instant de m’en montrer digne », devait-il poursuivre. C’était le texte. C’était le protocole. Il l’avait répété. Il le connaissait par cœur. A ses côtés, Bartolomé avait le torse bombé, fier comme Artaban, attendant que son capitaine et ami déclame son texte. Sa gorge se serra.
- De la part d’Olympe… pour Perséphone, fut tout ce qu’il fut capable de baragouiner en tendant le cadeau d’un geste sec et nerveux.
Sans se départir de son plus brillant sourire, qui luisait de l’éclat des dents en or qui y trônaient, son second s’empressa de venir à sa rescousse, et reprit.
- Ce que le Capitaine Orion, ici présent, veut dire, chers parents, c’est que par ce présent, Olympe, l’esprit de famille de Zéphyr, présente ses hommages à sa sœur Perséphone, et lui renouvelle l’assurance de sa plus haute considération.
L’intéressé lança un regard entendu à Orion. Il n’allait certainement pas se lancer dans la deuxième partie du texte à ses place. Ce dernier le gratifia d’un étrange mélange de regard abattu et noir. Le jeune homme se racla la gorge, encore plus mal à l’aise.
- Nous sommes chargés d’escorter mademoiselle Erika jusqu’à Zéphyr, marmonna-t-il encore, le visage fermé, sans un regard vers les jeunes filles.
A ses côtés, Bartolomé trépigna mais ne pipa mot. Il avait la loyauté et la décence de ne pas remettre en cause la parole de son capitaine en public, mais Orion savait qu’il le paierait plus tard. Sans un mot de plus, le grand brun claqua des doigts. Un membre d’équipage apparût et vint récupérer les bagages présents sur le quai pour les charger à bord du Boréal. Il s’inclina de nouveau face au couple et, sans plus de cérémonie, s’éloigna pour aller superviser le déchargement et le chargement des colis postaux et du fret. Son second n’avait qu’à s’occuper de la conversation, lui qui aimait tant cela.
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Jen
Lun 1 Aoû - 11:48
Erika
J'ai 24 ans et je vivais à Sidh, XVIème arche majeure. Dans la vie, je suis fille de famille inlfuente et je m'en sors bien selon moi, mal selon mon père. Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancée par arrangement et je le vis plutôt mal, évidemment.
L’aéronef avançait à toute vitesse, en tout cas bien trop vite au goût d’Erika. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, l’appareil était amarré, et prêt à repartir.
Puis il apparut. Un petit homme en uniforme, au sourire parsemé de dents dorées. Elle sentit le sol se dérober sous ses pieds. Il paraissait tellement plus vieux qu’elle, et bien qu’à l’air sympathique, il n’était pas très… Mais à son grand soulagement, l’homme en question se rangea sur le côté, dans l’attente. Ce n’était donc pas son futur mari. Erika ne put retenir un soupir de soulagement.
Son regard se porta alors sur le haut de la passerelle, d’où sortait un homme immense, raide comme un bâton, et visiblement très mal à l’aise dans son costume d’apparat. Sans un regard pour rien ni personne, il se dirigea de ses longues jambes vers ses parents, qui l’attendaient fièrement et tout sourires.
Elle sentit ses sœurs trépigner à ses côtés. Elle, ne pouvait détacher son regard de ce géant, dont elle cherchait à s’imprégner à tout prix. Elle scrutait chaque détail de son visage, de son uniforme, comme s’il allait enfin lui apporter toutes les réponses aux questions qu’elle se posait depuis des mois.
Mais celui-ci se contenta de débiter 2 mots mécaniquement puis tourna les talons et s’en fut, comme pour se cacher derrière son aéronef. Erika avait à peine eut le temps de l’apercevoir. Elle eut un fou rire nerveux, incontrôlable, et se fit fusiller du regard par ses parents. Ils n’allaient tout de même pas la marier à cet énergumène, n’est ce pas ? Il avait l’aptitude sociale d’une cuiller à café, et pire que tout, il lui paraissait terriblement… austère.
« - He bien je vous dis à demain » lança t-elle d’un air entendu à ses sœurs, suffisamment fort pour que ses parents l’entendent aussi.
Si quiconque pensait qu’elle allait se coltiner un cercueil sur pattes jusqu’à la fin de ses jours, ils se fourraient tous le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Et même jusqu’à l’épaule.
Elle jeta un regard rieur teinté d’un appel à l’aide à ses deux sœurs. Puis son cœur se serra. Adèle fixait résolument le sol, sans piper mot. Bertille avait sorti un mouchoir de soie, qu’elle avait plié pour pour éponger ses yeux rougis. Alors c’était réel. Personne n’allait la sortir de là, personne n’allait l’empêcher de monter à bord de cet engin pour un aller simple direction les enfers.
Sonnée, Erika sentit à peine l’embrassade chaleureuse de sa mère, et les mots qui se voulaient encourageants de son père. Elle ne fut sortie de sa torpeur que par la main qui lui effleura soudain soudain l’épaule. Elle se retourna vivement et croisa le regard de l’homme aux dents dorés. Il lui sourit d’un air désolée.
« - Mademoiselle, veuillez excuser les manières légèrement rustres de notre Capitaine, débita t-il. Je suis Bartolomé le commandant second, et je me ferai un plaisir de vous escorter jusqu’à l’intérieur de notre aérostat. »
Erika lui rendit son sourire avec le désespoir d’un naufragé qui se raccroche à une planche de bois.
« - Je vous remercie, Bartolomé. »
« - Je vous en prie, suivez-moi. »
La jeune fille reprit le peu de contenance qu’il lui restait, puis souleva le bas de sa robe pour lui emboîter le pas.
Puis elle fut saisie d’une colère sourde.
Ce mariage, elle ne l’avait jamais voulu, et elle n’en voulait toujours pas. Mais malgré tout, elle avait fini par se plier aux désirs de son père, et avait même fait un effort pour aujourd’hui : elle avait accepté de porter un maquillage plus discret qu’à l’accoutumé « pour ne pas faire mauvais genre » selon les mots de sa mère, et avait revêtu une robe au corsage qui lui plaisait particulièrement. Elle avait accepté que ses amis ne soient pas présents lors de son départ, pour préserver la réputation de sa famille. Elle avait consenti à abandonner tout ce qu’elle connaissait jusque là. Elle avait fait tellement d’efforts ! Et lorsqu’elle se retrouvait au pied du mur, ses parents l’envoyaient dans la gueule du loup et ses sœurs ne la défendaient pas, alors qu’il était évident qu’on allait la marier à l’allégorie même de l’ennui. Erika fulmina. Son seul réconfort était de savoir que le mariage n’aurait probablement pas lieu, tant l’homme lui avait semblé peu enchanté à cette idée lui aussi.
Au fait, avait-on seulement prononcé le nom de cet homme ?
Et c’est une Erika terriblement frustrée, plus confuse encore qu’auparavant, qui s’engouffra dans l’aéronef. Elle serait de retour bien assez vite.
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Asma
Lun 1 Aoû - 17:56
Orion
J'ai 27 ans et je suis originaire de l'arche de Zéphyr. Dans la vie, je suis pilote d'aérostat et je m'en sors très bien. Sinon, j'étais célibataire et je le vivais très bien, mais on m'a arrangé un mariage, et je le vis un peu moins bien.En savoir plus.
Alors qu’il s’éloignait, Orion entendit glousser derrière lui. Le capitaine serra les dents. Il savait pertinemment qu’il n’avait pas fait l’impression qu’il aurait souhaité faire, et plus encore qu’il n’avait pas fait honneur à ses grands-parents en ne suivant pas leurs consignes à la lettre, mais de là à en subir des quolibets, il ne l’admettrait pas. À bien y écouter, cela ressemblait plutôt à un rire nerveux qu’à de la véritable moquerie, et personne d’autre ne semblait y participer. Il se demanda vaguement à qui il avait pu faire une telle impression, et s’empressa de chasser l’idée de son esprit. Il n’en avait cure. Bartolomé était le champion des salamalecs et des mondanités. Ils n’avaient qu’à le faire se marier, lui. Ça le rangerait, coureur de jupons invétérés qu’il était !
Hors de vue de la famille qu’il venait de lâchement fuir, il retira l’insupportable veste et détacha le bouton de col et de poignets. Il retroussa les manches jusqu’au coude et, posant la veste sur un rebord, entreprit d’aider les hommes du hangar à charger l’aérostat. Plus vite ils chargeaient, plus vite il repartait. Pas une minute de plus que nécessaire.
Pendant ce temps, Bartolomé s’occuperait de son invitée. Il allait sûrement lui faire faire la visite de l’appareil et l’accompagner jusqu’à sa cabine. Comme toutes les cabines de dirigeables, elle était relativement exiguë et configurée pour optimiser l’espace au maximum, mais Orion avait quand même pris le soin de lui choisir l’une des plus spacieuses – ou des moins minuscules, selon comment on voyait les choses -. Placée à l’arrière de l’appareil, au plus loin possible de la passerelle, elle était l’une des seules à disposer d’un joli pan vitré qui lui permettait de profiter d’une vue presque aussi belle que celle du grand salon, sans avoir à la partager. Il y avait également fait porter une corbeille de fruits. Peut-être cela la distrairait-elle un tant soit peu de cette situation qui ne lui plairait probablement pas plus qu’à lui. Après tout, c’était elle qui se faisait arracher de sa famille pour se faire emmener loin des siens. Il ressentit une certaine compassion à son égard.
De toute façon, elle comme lui n’auraient qu’à subir le trajet jusqu’à Zéphyr. Une fois sur place, et surtout une fois mariés, elle pourrait se faire une vie toute confortable sur son arche d’adoption. Il ne comptait aucunement lui imposer sa présence et surtout, il pourrait sereinement repartir. Rares étaient les femmes qui avaient envie de vivre ce genre de vies et qui accompagnaient leurs époux. Il n’y avait qu’à tenir le temps du trajet et de l’union, et chacun reprendrait le cours de sa vie comme bon il l’entendait.
Il récupéra sa veste, laissa ses hommes finir d’arrimer le fret, et remonta à bord de l’engin dont son équipage était en train de commencer à replier la passerelle. De Sidh, ils avaient quatre jours de vol jusqu’à Zéphyr, en prenant en compte les quelques haltes qu’ils auraient à faire sur des arches mineures en chemin. Que du courrier à larguer, aucun passager à charger, ça ne prendrait pas trop de temps. Avec un bon régime de vent, s’il arrivait à tenir le rythme, il pourrait réduire le temps de trajet à trois.
Tout en faisant ses calculs, il traversa les coursives d’un pas rapide et rejoignit sa passerelle. Il lança la saleté de veste sur un dossier de fauteuil et poussa un long soupir. Il mit la main dans sa poche et en sortit un petit écrin à bijoux en velours bleu nuit qu’il fit pensivement tourner entre ses doigts. C’était plus absurde encore que le reste, pensa-t-il, l’ouvrant brièvement pour en contempler le contenu, comme pour vérifier qu’il était toujours là, et le refermant tout aussi brusquement. Elle lui faisait l’effet d’un plomb dans le fond de sa poche. Il saisit la boîte et la lança sur le fauteuil où se trouvait déjà la veste. C’était toute cette affaire qui était absurde.
– Paré, capitaine ! Grésilla la voix de l’un de ses manœuvriers dans le tube acoustique. – Larguez les amarres, rétorqua-t-il mécaniquement.
Orion jeta un rapide coup d’œil derrière lui. Bartolomé ne l’avait pas rejoint. Il était probablement encore avec leur invitée de marque. Le capitaine s’efforça de chasser cette pensée, et concentra toute son attention sur sa manœuvre. Il inspira un grand coup, et fit craquer ses doigts, avant d’étendre, comme à son habitude, ses mains devant lui. La nacelle commença à se détacher tout doucement du sol.
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Jen
Jeu 4 Aoû - 17:20
Erika
J'ai 24 ans et je vivais à Sidh, XVIème arche majeure. Dans la vie, je suis fille de famille inlfuente et je m'en sors bien selon moi, mal selon mon père. Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancée par arrangement et je le vis plutôt mal, évidemment.
Cela ne ressemblait à rien qu’elle ait vu auparavant. Après avoir traversé la passerelle, Bartolomé s’était attelé à faire une visite complète de l’appareil à Erika. Celle-ci était médusée par chaque détail qu’elle voyait, chaque salle qu’elle traversait. Comment diable une forteresse pareille arrivait-elle voler entre les arches ?
Malgré sa petite taille, Bartolomé avançait vite et Erika peinait à suivre son rythme, tout en essayant d’assimiler toutes les informations qu’il débitait à la minute. La salle des manœuvres, la cuisine, les quartiers de l’équipage, le grand salon… L’homme avait une anecdote amusante à raconter dans chacun des lieux qu’il lui faisait visiter, et cela ne manqua pas de dérider la jeune fille. L’énergie et l’entrain de ce second lui plaisait.
Il passa poliment devant la cabine de pilotage, s’excusa de ne pas pouvoir la lui faire visiter afin de ne pas déranger le capitaine s’il y était - chose qui arrangeait plutôt bien Erika en l’instant -, et enfin, il l’emmena dans sa cabine. Il ouvrit la porte puis s’arrêta sur le pas pour la laisser y pénétrer. La jeune fille y fit un pas puis fut frappée par l’exiguïté de l’endroit. Elle n’avait jamais dormi dans un lieu si étroit, où elle avait à peine la place de se mouvoir entre le lit et le petit bureau qui y était installé. Ses bagages avaient été portés dans sa cabine et prenaient à eux seuls la moitié de la place disponible. Devant sa mine déconfite, Bartolomé tenta de la rassurer :
« - Le capitaine m’a assuré que le voyage ne devrait pas durer au delà de 4 jours » dit-il, son éternel sourire aux lèvres. « Si vous le souhaitez nous pouvons faire porter vos bagages ailleurs dans l’appareil afin de libérer de la place » ajouta t-il en scrutant d’un air curieux toutes les malles qui s’empilaient sur le sol.
« - Vous être trop aimable, mais ne vous en faites pas ce sera très bien pour le temps du voyage » s’empressa de répondre Erika, gênée d’avoir laissé paraître sa déception.
Elle se doutait bien qu’elle avait eu droit à un traitement de faveur car en y regardant de plus près, la cabine avait des atouts que toutes n’avaient certainement pas. Tout d’abord, le grand pan vitré octroyait une agréable lumière naturelle dans toute la pièce, et un élégant miroir surmontait le bureau, ce qui donnait une illusion d’espace supplémentaire. Il y avait également sur ce bureau une corbeille de fruits colorés, dont certains qu’Erika n’aurait pas su nommer. Elle se surprit à espérer qu’il s’agissait là d’une attention de son futur époux, mais chassa pudiquement cette idée de ses pensées. Elle n’avait rien à espérer de cet homme, et il n’espèrerait en retour rien d’elle. C’était bien plus simple comme ça.
A ses côtés, Bartolomé toussota comme pour s’éclaircir la gorge.
« - Je vais vous laisser vous installer, je repasserai plus tard afin de vérifier que tout se passe bien pour vous. N’hésitez pas à me faire quérir s’il vous fallait quoique ce soit Mademoiselle. »
Il tira une légère révérence puis se retira.
Erika se laissa tomber mollement sur le lit en soupirant. Tandis que la nacelle décollait tout doucement, elle scruta les dernières images de son arche natale depuis le pan vitré. Elle se perdit dans les contemplations de ces lieux qu’elle connaissait si bien et pourtant, qu’elle semblait redécouvrir depuis ce tout nouveau point de vue. Bien trop vite, l’appareil la tira loin de Sidh, et bientôt, ils quittaient pour de bon l’arche et flottaient dans cet espace qu’Erika trouvait relativement terrifiant, entre les arches. L’obscurité qui y était éternelle ne lui plaisait pas, et une fois que l’arche s’était éloignée, il n’y avait plus grand chose à regarder.
La jeune fille passa devant le miroir, puis voulut se remaquiller afin de se ressembler un peu plus, maintenant que sa mère n’aurait plus son mot à dire. Mais c’est alors qu’elle remarqua qu’elle n’avait pas de salle de bain. Inquiète, elle sortit de sa cabine et apostropha un homme de l’équipage qui passait par là.
« - Excusez-moi, la salle de bain… » commença t-elle.
« - Communes ma p’tite dame » répondit du tac au tac l’homme.
Effarée, Erika n’eut pas le temps de réagir que l’homme s’était éclipsé. [i]Communes ?[/i{ Mais comment ça communes ? Bartolomé s’était bien gardé de le lui mentionner… Elle retourna abattue dans sa cabine - qu’elle considérait pratiquement comme une cellule -, et s’enquit de se remaquiller devant le miroir au dessus du bureau. Au moins là, elle ne serait pas dérangée.
Elle grignota une pomme de la corbeille de fruits. S’allongea sur le lit. Colla son nez désespérément à ses vitres. Tourna en rond. Beaucoup en rond. Après ce qui lui parut être une éternité, elle décida qu’elle n’en pouvait plus et qu’elle devait sortir à tout prix de cette cabine. Mais pour aller où et surtout, pour quoi faire ?
Pour s’occuper l’esprit, elle changea de vêtements et ôta sa robe à corsage pour enfiler une robe plus simple mais plus agréable à porter, et plus confortable aussi. Tandis qu’elle attachait soigneusement le noeud de la robe à sa taille, on toqua à sa porte. Puis la voix de Bartolomé se fit entendre.
« - Mademoiselle, le dîner va être servi ! »
Erika jeta un coup d’œil dans le miroir, soulagée et presque heureuse d’avoir une excuse pour sortir de sa cellule.
« - Ne bougez pas je suis prête dans un instant. »
Elle enfila ses bottines à la hâte puis sortit vivement de cet endroit dont l’air lui devenait irrespirable. Elle adressa un sourire à Bartolomé qui lui fit signe de le suivre. Elle lui emboîta le pas, une énergie nouvelle retrouvée.
Mais tandis qu’ils déambulaient à travers l’appareil jusqu’au lieu du dîner, une angoisse sourde lui monta au ventre. Et si le capitaine - son futur époux - était lui aussi présent au dîner ? Son ego lui criait de rester froide, de l’ignorer comme il l’avait si bien fait lors de son arrivée sur Sidh. Mais sa curiosité la poussait à se demander qui était réellement cet homme qu’elle avait détesté avant même de lui donner une chance. Et d’un autre côté, sa première impression de lui était absolument déprimante, et elle n’était pas certaine d’être vouloir s’adapter à ce personnage terriblement austère. Et de toute façon si cet homme était capitaine, il passerait son temps à voyager entre les arches, et elle n’aurait qu’à vivre sa vie sur Zéphyr, reconstruire ce qu’elle avait perdu sur Sidh, s’entourer de personnes qui lui plaisaient, et festoyer comme elle en avait l’habitude… Finalement c’était presque une aubaine d’avoir un mari qui sera toujours absent, personne ne se soucierait de ce qu’elle ferait, ni de ses fréquentations. Elle espéra même secrètement qu’elle pourrait revenir de temps en temps sur son arche natale, retrouver cette vie qu’elle aimait tant. Après tout, ni lui ni elle n’avait demandé ce mariage, et il n’avait probablement cure de ce que son épouse pouvait faire une fois l’union actée.
Tandis qu’ils passaient dans le grand salon, le regard d’Erika s’attarda sur un superbe gramophone qui trônait sur une table.
« - Vous appréciez la musique ? » s’enquit Bartolomé sans ralentir pour autant.
« - Oui, je ne l’avais pas remarqué lors de la visite tout à l’heure » lui répondit Erika.
« - J’ai en ma possession quelques disques que j’ai collectionné ici et là lors de nos différents voyages. Je me ferai un plaisir de vous les faire écouter » fit-il fièrement.
Les yeux d’Erika pétillèrent d’excitation. Il y avait peu de choses qu’elle aimait autant que la musique, le chant, et la danse.
« - J’en serais tout à fait ravie Bartolomé » répondit-elle avec un entrain non dissimulé.
Le sourire toujours aux lèvres, le capitaine second lui lança un regard entendu. Puis poussa une lourde porte devant lui.
« - Après vous Mademoiselle. »
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Sam 6 Aoû - 21:31
Orion
J'ai 27 ans et je suis originaire de l'arche de Zéphyr. Dans la vie, je suis pilote d'aérostat et je m'en sors très bien. Sinon, j'étais célibataire et je le vivais très bien, mais on m'a arrangé un mariage, et je le vis un peu moins bien.En savoir plus.
- Nous y voilà. Dans le Flux. Arthus, prend le relais.
Orion se frotta doucement les yeux. Il n’avait pas quitté la passerelle depuis qu’ils avaient décollé de Sidh, plusieurs heures auparavant. Pendant tout ce temps, il avait continué à appuyer avec son pouvoir sur le rythme de l’aérostat, jusqu’à ce qu’ils finissent par rejoindre l’une des grandes routes des vents. Ils étaient désormais dans le Levant, un flux de vent d’est tiède qui les porterait tranquillement jusqu’à leur prochaine destination.
Le capitaine sortit du poste de pilotage et passa une main lasse dans ses cheveux. Il se dirigea vers l’office, qui se trouvait entre la cuisine et le carré de l’équipage, et sortit quelques bricoles comestibles du placard. Une miche de pain, un peu de charcuterie, du fromage. Des voix s’élevèrent dans le carré voisin.
- L’est rupinos tout plein, la nécromancienne, hein ? - Z’avez vu la tronche de cent pieds de long qu’a tiré le cap’ ? Ça pas l’air de le botter des masses. - Ça te plairait, toi, qu’on te mette la corde au cou comme ça ? - La marida, chais pô, mais la mettre dans mon lit, ‘té… - T’parle, elle te gèlerait le… - Bouclez-là donc, bande d’imbéciles. C’est de la future femme du capitaine dont vous parlez.
Orion regarda le sandwich qu’il avait composé dans son assiette. Alors qu’il s’apprêtait à croquer dedans, il s’arrêta et soupira. Ils avaient raison sur au moins une chose. Ils seraient bientôt mariés. Il n’allait pas pouvoir la fuir éternellement. Le grand brun alla faire un brin de toilette et passa une chemise propre. Rangée au fond de l’armoire, la tenue de pacotille. Il l’avait volontiers troquée contre une simple chemise noire et une veste de la même couleur. Simple mais élégant. Dans une couleur qui convenait mieux à son humeur. Orion prit une grande inspiration et rentra dans la pièce. Avec un peu de change, son second monopoliserait la conversation pendant tout le repas, comme c’était à son habitude, et il pourrait se faire oublier en bout de table. Quand il poussa la porte, il découvrit Bartolomé en train d’échanger quelques banalités avec la jeune femme. Lorsque ce denier le vit, il lui adressa un large sourire qui ne présageait rien de bon. C’était sa tête des bons jours au poker. Sa tête des coups foireux. Le regard du jeune homme se posa sur la table, où il découvrit que seuls deux couverts avaient été installés.
- Maintenant que le capitaine est là, je vais pouvoir retourner vaquer à mes occupations. Mademoiselle Erika, Orion, les salua-t-il l’un après l’autre.
Ce dernier le gratifia d’un regard parfaitement noir, tandis qu’il s’éclipsait vers les quartiers des équipages. Du haut de son mètre quatre-vingt-dix, Orion ne sût plus trop où se mettre. Son regard sauvage se posait sur tout ce qui l’entourait, comme s’il cherchait une échappatoire. Il essayait surtout de ne pas s’attarder sur la jeune femme.
Orion se dirigea ers une armoire qui fermait à clé. Il tira de l’une de ses poches une fine clé ouvragée, avec laquelle il ouvrit le meuble dont il sortit une bouteille et deux verres. Il s’agissait d’une bouteille d’aquavit dont il avait fait l’acquisition au Pôle. Il remplit un premier verre, puis l’autre, et tendit ce dernier à la jeune dame. Il vida son verre d’un trait. Pour se donner du courage.
- Je peux voir à l’expression que vous arborez que vous n’avez pas plus envie que moi d’être là. Je ne peux pas vous en vouloir, s’empressa-t-il d’ajouter sans attendre sa réaction. Quitter sa famille, pour devoir partir épouser un parfait inconnu, qui le voudrait….
Il rouvrit la bouteille et se servit une nouvelle fois.
- Sachez simplement, si cela peut vous consoler, que vous n’aurez pas à me tolérer plus que nécessaire.
Orion fit le tour de la table et, galamment, se plaça derrière le dossier du siège qui serait destiné à son invitée pour le lui tenir et l’installer. Il n’aimait peut-être pas les gens et les mondanités, mais ses grands-parents lui avaient tout de même inculqué les bonnes manières.
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Jen
Lun 8 Aoû - 18:02
Erika
J'ai 24 ans et je vivais à Sidh, XVIème arche majeure. Dans la vie, je suis fille de famille inlfuente et je m'en sors bien selon moi, mal selon mon père. Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancée par arrangement et je le vis plutôt mal, évidemment.
Au grand soulagement d'Erika, il n'y avait que deux couverts dressés sur la table qui apparut face à elle. Le capitaine dinerait très certainement dans sa cabine, il faut croire que le pilotage est un métier à temps vraiment très plein - ou que le capitaine était une personne particulièrement solitaire, théorie en laquelle la jeune fille croyait le plus. Elle sentit ses épaules se détendre et un soupir de soulagement lui échappa. La confrontation ne serait pas pour ce soir.
Comme à son habitude, Bartolomé ne tarissait pas de commentaires en tous genres sur les décorations de la pièce, ou d'anecdotes sur le chef cuisiner qui s'était occupé du diner ce soir. Erika l'écoutait amusée, maintenant qu'elle se sentait libérée d'un poids. Elle l'écouta avec intérêt lorsqu'il lui présenta fièrement au détour d'une conversation, une médaille en or qu'il portait toujours sur lui. Un porte-bonheur, lui avait-il précisé. Elle écarquilla les yeux en apprenant qu'il avait appartenu à un grand empereur il y a de cela plusieurs siècles, puis elle rit aux éclats lorsqu'il lui raconta comment la médaille l'avait sauvé d'un mari enragé dont il aurait séduit l'épouse. Bartolomé lui plaisait bien, elle ne s'ennuyait plus lorsqu'il était à ses côtés.
Soudain le regard du capitaine second changea, et se fit malicieux pour une raison qu'Erika ne comprit pas. Puis il annonça avec un large sourire que maintenant que le capitaine était présent, il pouvait disposer. Erika sentit son coeur manquer un battement. Le capitaine ? Instinctivement, elle pivota vers la porte et vit un homme immense tout de noir vêtu, qui semblait tout aussi sidéré qu'elle de la déclaration de Bartolomé. Elle se retourna vers ce dernier, en lui faisant les gros yeux. A cet instant précis, elle ne savait plus si elle appréciait cet homme ou si elle le détestait de tout son être. Et puis surtout, comment ce colosse avait-il pu entrer dans la pièce sans faire le moindre bruit ?
Le petit homme s'en fut en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, et un silence de plomb se fit soudain dans la pièce qui jusque là lui avait paru tout à fait chaleureuse. Désormais, Erika n'osait même plus respirer. L'homme face à elle avait le regard fuyant, et cet air mal à l'aise qu'elle avait déjà pu lui observer plus tôt dans la journée. Visiblement, il était lui aussi pris au dépourvu, et surtout, il confirma la première impression qu'elle avait eu : la seule chose qu'ils avaient en commun était leur ressenti face à cette union arrangée.
Comme s'il cherchait une échappatoire à tout prix, l'homme se dirigea vers une armoire, en ressorti une bouteille d'un alcool qu'elle ne connaissait pas, et le servit dans deux verres. Puis sans attendre il vida le sien d'un seul trait. Ne sachant comment réagir, Erika l'avait observé fixement avant de l'imiter. Après tout, elle aussi avait sacrément besoin de courage.
D'habitude si loquace, la jeune fille n'arrivait plus à parler. Premièrement cet alcool était terriblement fort et lui avait asséché la bouche, et deuxièmement, le malaise qui s'installait était à couper au couteau, et lui donnait l'envie de fuir loin de cet homme et loin de ce maudit aérostat. La nostalgie et la tristesse qu'elle avait plus ou moins réussi à faire taire jusque là commençaient à l'envahir. Pour la première fois de sa vie peut être, elle n'avait vraiment pas le coeur à rire.
Et cela dut se voir sur son visage, car les premiers mots du grand brun furent exactement comme s'il avait lu dans ses pensées : oui, elle était absolument dépitée d'être présente ici aujourd'hui avec lui.
Toujours sans lever les yeux vers elle, il se resservit un verre. Erika faillit lui demander de remplir le sien également puis se ressaisit; elle n'avait aucune tolérance à l'alcool et au vu de la force de la boisson, un seul verre était déjà bien assez. Son pire cauchemar serait de finir complètement ivre ce soir. Quoique ce serait peut être la solution idéale pour un demi tour instantané jusqu'à chez elle.
Vous n'aurez pas à me tolérer plus que nécessaire, lui avait-il dit avant de lui tirer son siège pour l'inviter à s'asseoir. Machinalement, Erika s'exécuta comme elle avait appris à le faire, remerciant l'hôte d'un léger signe de tête. Elle ne put cependant s'empêcher de lui répondre honnêtement.
"- Je crois bien que cela a été clair à la seconde où vous avez mis le pied sur Sidh, commenta t-elle d'une voix plus sèche qu'elle ne l'aurait voulu. Si cela peut vous réconforter également, sachez que je ne tiens pas non plus à empiéter sur votre vie plus que nécessaire. En fait, je ne compte pas empiéter sur votre vie tout court," ajouta t-elle avec une assurance retrouvée.
Elle leva vers lui un regard à demi teinté de défi. Elle avait toujours été libre de ses mouvements, et de ses fréquentations, et elle ne comptait absolument pas changer ses habitudes pour cet homme sorti de nulle part.
"- Votre second m'a informé que la traversé ne durerait pas plus de quatre jours, poursuivit-elle dans sa lancée. Je ne doute pas que ces quatre jours vous sembleront aussi interminables qu'à moi mais une fois arrivés à destination, vous n'aurez plus à vous soucier de moi, vous pourrez même oublier mon existence. Et je tâcherai de faire de même moi aussi. Après tout, il ne s'agit que d'un contrat comme un autre, fit-elle avec un rire sans chaleur.
Erika n'avait pas l'habitude des personnes peu bavardes, car en temps normal elle les évitait tout simplement. Ne sachant plus comment combler ce vide qui l'oppressait, elle finit par laisser tomber le peu de politesse qui lui restait. Son père l'aurait tuée sur place.
"- En fait, je dois vous dire que ce dîner me met particulièrement mal à l'aise," lâcha t-elle en guettant la réaction de l'homme face à elle. "A vrai dire, j'avais cru que vous dineriez dans votre cabine de pilotage."
En fait, elle méritait bien son deuxième verre. Sans hésiter cette fois, elle se resservit de cet alcool aux goûts aromatiques étranges, et le vida de nouveau d'un trait. Au diable la bienséance !
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Asma
Lun 8 Aoû - 21:31
Orion
J'ai 27 ans et je suis originaire de l'arche de Zéphyr. Dans la vie, je suis pilote d'aérostat et je m'en sors très bien. Sinon, j'étais célibataire et je le vivais très bien, mais on m'a arrangé un mariage, et je le vis un peu moins bien.En savoir plus.
Quand il était rentré dans la pièce, elle était souriante et radieuse. A sa vue, elle semblait s’être refermée comme une huître. Il fallait dire qu’il ne faisait pas particulièrement de son mieux pour se rendre avenant. Mais avec son attitude bravache, elle ne lui donnait pas particulièrement envie de l’être non plus.
Il serra les dents et encaissa les remarques, sans un mot. Il envisageait sérieusement de se lever et de retourner à son sandwich, que Bartolomé avait certainement dû en profiter pour lui subtiliser. Quand bien même elle pensait en faire un sujet de moquerie, il se serait très bien satisfait de manger en passerelle. Surtout de nuit. Entre les arches, il n’y avait nulle pollution lumineuse. Lorsque le ciel était clair et dégagé, il avait l’impression de naviguer dans un océan d’étoiles. Il se plaisait d’ailleurs à contempler les constellations, et à les regarder traverser lentement le ciel au fil de la nuit. Il se serait tout aussi bien satisfait de manger en silence, mais ce n’était manifestement pas le cas de la demoiselle, qui en avait décidé autrement. Elle se sentait le besoin de meubler les blancs par ses remarques acerbes. Sur le fond, il n’en pensait pas moins. Il avait simplement la décence de ne pas se répandre inutilement sur le sujet.
Ce qui l’étonna le plus, ce fut de découvrir un tel tempérament dans un si petit bout de femme. Heureusement qu’elle partageait son point de vue sur cette union et s’accordait à dire qu’il valait mieux que chacun continue à s’occuper de ses propres affaires, parce qu’il n’avait pas besoin de ce type de personnalité à ses côtés. Pipelette, méprisante, cynique.
Au moins pouvait-il apprécier son honnêteté et sa franchise. L’espace d’un instant, il ne pût réprimer l’ombre d’un sourire qui étira le coin de ses lèvres. Plus que simplement amusé, il se surprit de réaliser à quel point, sur ce sujet, ils étaient sur la même longueur d’onde… sur toute la ligne.
- Et moi donc. À notre premier point commun, ironisa-t-il en remplissant de nouveau son propre verre, et en le vidant de nouveau aussi sec.
La porte s’ouvrit, révélant un homme qui tenait deux assiettes entre ses mains, qu’il vint poser respectivement devant Erika puis Orion. Pensait certainement leur faire plaisir à tous deux, le cuisinier avait mis un soin tout particulier au choix des mets dont il pensait les régaler, ainsi qu’à leur présentation. Le jeune homme s’empara de ses couverts et, tout en examinant le plat pour savoir par où il allait bien pouvoir attaquer, il reprit la parole.
- Un contrat, oui, dit-il simplement.
Pourtant, cela résonnait étrangement dans son esprit. Ça sonnait faux. Parce que ça l’était, du moins partiellement.
- Un contrat comme un autre, non.
Une pause. Orion avala une autre bouchée de son plat.
- Etes-vous toujours si prompte à juger les gens que vous ne connaissez pas ? lui rétorqua-t-il à son tour sur un ton de défi, sans lever les yeux de son plat, occupé qu’il était à couper un morceau de viande saignante avant de le porter à ses lèvres.
Orion avait un grand respect pour l’institution qu’était le mariage. Ses grands-parents étaient mariés depuis plus de 60 ans ! Cela avait de quoi forcer l’admiration. Il préférait simplement que cette institution ne l’oublie pour le laisser vivre sa vie comme lui l’entendait. Quant à ses grands-parents, ils s’étaient mariés d’amour. Pas parce qu’on leur avait imposé un conjoint qu’ils n’avaient pas choisi. Cela faisait tout de même une sacrée différence.
- Contrairement à ce que vous pensez, j’aurai bien au contraire à me soucier de vous, dorénavant. Par contrat, ajouta-t-il, pince-sans-rire.
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Jen
Mar 9 Aoû - 16:41
Erika
J'ai 24 ans et je vivais à Sidh, XVIème arche majeure. Dans la vie, je suis fille de famille inlfuente et je m'en sors bien selon moi, mal selon mon père. Sinon, grâce à ma malchance, je suis fiancée par arrangement et je le vis plutôt mal, évidemment.
De l'ironie. Donc cet homme avait un peu de contenance, voire même du répondant. Erika s'en voulut presque de l'avoir jugé un peu vite. Elle se serait attendue à ce qu'il encaisse ses remarques sans broncher, qu'il mange en silence, et qu'il s'enfui tout aussi discrètement qu'il était arrivé. Au lieu de cela, il osait la confronter, enchaînait les verres et ne se démontait pas. Elle répondit à son troisième verre par un haussement de sourcils résolu et un rictus sans chaleur.
A la vue des deux plats servis face à eux, Erika se sentit légèrement réconfortée. Les deux verres d'alcool étrange dans son estomac à jeun risquaient de lui faire défaut rapidement si elle ne mangeait pas quelque chose de consistant. Et elle fut heureuse de constater que même dans un aéronef où les salles d'eaux étaient communes - non elle n'avait pas oublié et oui, elle en voulait encore à Bartolomé de ne pas lui avoir dit-, la cuisine y était de qualité. Elle retrouvait enfin un peu du confort de chez elle.
Après avoir attendu que son hôte attaque son plat comme on le lui avait appris, elle se mit à son tour à déguster la viande et les légumes rôtis, mais l'appétit ne venait pas. Elle avait l'estomac encore noué d'appréhension, d'incertitude ou de colère, elle-même n'en savait rien. Elle se força toutefois à avaler quelques bouchées tandis que l'homme reprenait la conversation.
La brunette devait bien avouer qu'il ne s'agissait effectivement pas d'un contrat comme un autre. Mais il était plus facile de le nier que de regarder la vérité en face.
Pour elle, un mariage arrangé n'était forcément qu'un papier et rien d'autre. Cela ne pouvait pas être autrement. Si ses parents s'étaient mariés par choix, ses deux soeurs elles, avaient été mariées par arrangement, tout comme elle aujourd'hui. Et Erika les avait vues dépérir petit à petit, elle avait vu le pétillement s'éteindre dans les yeux d'Adèle, et la joie de vivre de Bertille fondre comme neige au soleil. Leurs maris étaient des hommes de bonne famille, un très bon parti assurément, mais terriblement mornes et inintéressants. Alors pour Erika, hors de question de finir comme elles, son mariage à elle ne serait qu'une signature, un contrat et rien de plus. Si son époux souhaitait passer tout son temps dans les airs, que grand bien lui en fasse, mais qu'il n'attende pas d'elle qu'elle reste sagement à plier ses chemises dans une prison dorée.
Erika se força à porter encore une fourchettée de légumes à sa bouche. C'est alors que colosse lui rentra dedans, et elle manqua de s'étouffer avec ses légumes. Si elle était toujours aussi prompte à juger les gens ? La jeune fille grimaça. Oui, elle l'était et particulièrement lorsqu'il s'agissait d'un homme qu'on lui avait assigné au hasard pour devenir son mari. Prise d'un rire nerveux, elle déposa ses couverts. Elle n'arriverait pas à avaler la moindre bouchée de plus ce soir.
"- Je suis navrée si cela a été si évident", fut tout ce qu'elle réussit à répondre.
A défaut de réussir à manger, Erika trempa le bout des lèvres dans le vin qui leur avait été servi. Il était surprenant, d'un rouge vif et avec de notes de fruits sucrés, mais aussi d'épices que la jeune fille ne reconnaissait pas. Elle prit le temps de le déguster. Mais face à elle, le brun tenait des propos qui ne lui plaisaient pas. Se faire chaperonner était bien la dernière chose dont elle avait besoin.
"- Cela ne tient qu'à vous et moi de n'en faire qu'une signature apposée sur un parchemin, fit-elle avec un air faussement détaché. Je comprends tout à fait qu'une vie comme la vôtre ne soit pas compatible avec une vie disons à la régulière, et je ne souhaite pas être un embarras supplémentaire pour vous.
Bien que c'était surtout pour sa propre liberté qu'elle craignait le plus, il y avait du vrai dans ses propos. Ce qu'elle avait vu ces dernières heures lui confirmait bien qu'une vie de capitaine n'était pas de tout repos, et avec toutes les responsabilités qu'il devait avoir sur les épaules, il n'avait très certainement ni le temps ni l'énergie de s'encombrer d'un mariage en plus.
"- Etant donné que cette union a été arrangée uniquement dans le but de garantir que l'arche de Sidh sera bien desservie par vos convois aériens pour les quelques années à venir, tant que je reste en guise d'otage sur votre arche, vous conviendrez que l'un comme l'autre n'aurons pas à nous soucier du reste. C'est en réalité cela l'essence du contrat.
Elle appuya ses mots par un regard tendu, et reprit une lapée de vin pour se donner de la contenance.