Greg attendais là, redoutant le gage qui, d'un instant à l'autre aller lui tomber dessus. Il savait que la jeune femme était sans égale quand il s'agissait de trouver un gage à la hauteur.

D'un autre côté, il était hors de question de se dégonfler. Alors, prenant une ferme résolution d'accomplir ce qu'elle le mettrais au défi de faire il attendit.

Soudain, tel un couperet, la phrase parvint à ses oreilles. 

"Mais ?! Je m'attendais à beaucoup, venant de toi ! Mais pas à ça !"

Prononça t'il, d'un air faussement terrorisé. 

"Tu me le paieras."

Dit-il, un sourire machiavélique au visage. Oui, oui, sa vengeance serait terrible ! Qu'une victoire se profile, et il saurait frapper d'un gage de son cru la demoiselle... Mais pour l'heure, son devoir l'appelait, et le visage rouge de honte il s'exécuta, faisant de son mieux.

Le jeune homme se sentait si ridicule. Il jeta un regard autour d'eux, par chance il n'y avait que peu de gens qui puisse le voir, ce qui soulageait son égo déjà bien amoché par la défaite, qui était mis a mal par ce gage "diabolique", voilà le qualificatif qui convenait le mieux selon lui.

Du moins, il valait mieux faire contre mauvaise fortune bon cœur. C'est pourquoi il s'affairait de son mieux, en appelant a toute sa dextérité.

"Alors ? N'ai-je pas des doigts de fée ?"

Dit-il en riant.

"Je devrais peut-être ouvrir un cabinet de massage, tu en dis quoi ? J'ai peut-être trouvé ma vocation."

Plaisanta t'il encore.

"Sinon, qu'est ce que t'a prévu dans ta journée ? Une idée de ce que l'on peut faire après ? J'ai vraiment la flemme par cette chaleur."

”- Merci !”

Elle éclate de rire quand le jeune homme avoue qu'il s'attendait à tout de sa part, mais pas à ce qu'elle lui demande de lui faire un massage des pieds en bonne et dû forme. Ouai, elle n'est pas peu fière de son idée. Et même si elle risque de le payer un peu plus tard, selon la promesse que l'homme lui fait, pour le moment, elle s'en fiche. Elle ne peut pas regretter ce qu'elle vient de demander, c'est beaucoup trop drôle. Elle regrette de ne pas avoir eu cette idée plus tôt, en d'autres occasions. Mais c'est vrai aussi que, si elle le lui demande trop souvent, si ça devient habituel, commun, ce ne serait plus une bonne idée.

"- Arrête c'est pas si horrible que ça, en plus j'ai fais ma pédicure y'a pas longtemps, t'as vraiment de la chance !" remarque-t-elle en bougeant des orteils.

Elle a les pieds propres, vernis et ils sont dans l'eau. Le gage aurait pu être bien pire que ça, elle se sent encore bien clémente. Non ? D'autant plus que ce n'est pas désagréable pour elle de se faire masser les petons, donc elle ne risque pas de regretter quoi que ce soit, même ne serait-ce qu'une minute. Au contraire, elle dessine sur ses lèvres un petit sourire satisfait.

"- Franchement ça va, je regrette pas d'économiser quarante balle par rapport à si j'étais allé chez un pro !" assume la demoiselle en riant. "Je vais penser à réclamer des massages plus souvent moi ! Tu m'avais caché ce talent !" proteste la demoiselle en lui tendant l'autre pied. "J'aurais dû te demander un massage des cervicales, je retiens pour la prochaine fois. Ceci dit j'aurais peut-être été tellement détendu que je m'serais noyé."

Elle a un petit rire, mais c'est vrai que les massages au niveau des cervicales ont tendance à lui faire perdre la tête, justement. Sur elle, ça a un effet immédiat. Les cervicales, plus que toute autre partie du corps, c'est le massage qu'elle préfère et ce pour quoi elle se rend souvent dans un cabinet, d'ailleurs.

"- Ben pas grand chose de prévu je t'avoue. J'pense qu'on peut voir au feeling. Barboter. Bouffer des glaces. J'pense que c'est un bon plan !"

Il répondit au remerciement de la jeune femme par un grand, très grand et large sourire, exagéré aux extrêmes. Pas si horrible que ça ? Se rendait elle seulement compte de l'humiliation, de la blessure de son amour propre que provoquait cette situation incongrue ? 

Certainement que non, en déduisit aisément Greg, voyant un sourire de satisfaction se dessiner sur les lèvres de son amie...

"Profite en bien, les prochains massages ne seront pas gratuits ! Oh que non !"

Plaisanta vivement le jeune homme.

"Disons 20 dollars la prochaine fois...Je ne compte pas me faire exploiter de cette façon ! Dois-je te rappeler que je dois réparer ma voiture ?"

Prononça t'il en essayant de garder son sérieux de façade du mieux qu'il pouvait, tentant de réfréner un fou rire qu'il sentait monter peu a peu du fond de son être... S'imaginer masseur, avec son propre cabinet. Quelle image hilarante...Oui vraiment.

"Les cervicales ? Bof, je ne te juge pas, chacun son truc... T'inquiète, je ne le dirais a personne."

Ricana t'il bruyamment, sur un ton qui se voulait bienveillant, comme si elle eu avouée une addiction aux drogues dures. Finalement il ne put se retenir plus longtemps et éclata en un rire franc, qui mit quelques minutes à s'arrêter.

Le calme revint enfin.

En entendant les suggestions de la jeune femme il  acquiesça au programme d'Ariana. Manger des glaces...Manger...Des...Glaces... Littéralement la meilleure chose que l'on pouvait faire par une chaleur pareille.

"Okay, je suis convaincu par ton programme ! Mais genre a 200%..."

Prononça t'il, cessant son massage, estimant que le gage était rempli. Et puis, il n'était qu'en édition limitée après tout.

Il se releva donc et s'étira, les muscles de son corps avait été mis a rude épreuve par cette course nautique et il n'aspirait désormais qu'au repos.

"Bon, et bien allons-y ! Passons a la suite !"

Il affirme que les prochains massages ne seront pas gratuits, évoquant même l'hypothèse de lui faire payer une vingtaine de dollars par massage les fois suivantes et elle dessine sur ses lèvres un air faussement choqué, une expression en "o". Comment ose-t-il parler de lui faire payer un service dont elle lui a donné elle-même l'idée ? Et qu'il fait avec grand plaisir, qui plus est ? Elle a un petit rire en remuant des petons.

"- Tu oses faire payer ta meilleure amie, je rêve !" affirme la demoiselle en riant. "Alors que c'est moi qui t'ai donné l'idée du business, cet abus !"

Il va sans dire que si l'homme montait vraiment une affaire, s'il proposait vraiment quelque chose, elle serait la première à le soutenir et à consommer ce qu'il proposerait. S'il ouvrait une salle de sport, elle prendrait un abonnement. S'il ouvrait un salon de thé, elle viendrait occuper une table en permanence pour écrire en profitant des douceurs de l'endroit, plutôt que d'aller ailleurs. S'il voudrait un commerce, elle viendrait y faire ses courses. S'il ouvrait un garage, elle viendrait y faire réparer sa voiture. Hors de question de bénéficier du moindre tarif réduit. Elle voudrait le soutenir totalement, pleinement, et mettre la main au porte monnaie pour soutenir son affaire, évidemment. Mais la plaisanterie, entre eux, est toujours de mise. Toujours. Elle ne compte donc pas faire l'impasse là-dessus présentement.

"- C'est toi qui devrais me payer l'honneur que je te fais de te laisser me masser !" affirme-t-elle en riant, quoi qu'elle n'en pense pas le moindre mot.

Il s'étonne qu'elle sous-entende apprécier le massage des cervicales et elle hausse les épaules. Il n'y a qu'une personne qui n'a jamais connu cette sensation de relâchement complet qui ne peut pas comprendre que le massage de la tête est la meilleure chose qui puisse exister pour se détendre. Chaque fois qu'elle se rend à un massage et que vient le moment de s'occuper de ses cervicales, elle n'en peut tout simplement plus. C'est toujours le moment où elle se sent flotter au-dessus du sol, au-dessus de tout.

"- Tu devrais essayer, ça détend de fou !"

Quoiqu'il n'y a pas que les massages pour détendre et que les moments de qualités passés avec un ou une meilleur.e ami.e peuvent avoir leur petit effet eux aussi. Et c'est exactement ce qui les attend aujourd'hui, alors que la demoiselle évoque le programme auquel elle a pensé et qui semble convenir parfaitement à son ami. A vrai dire, il n'y a pas de vrai programme. L'idée est surtout de profiter du beau temps.

"- Glace ?"

Gregory ria franchement, d'un rire bruyant qui fit malheureusement retourner les quelques individus présents, en acquiesçant de la tête, comme sûr de lui.

"Oui évidemment ! A plein pot de surcroit ! Il n'y a pas de raison de faire du favoritisme ! Que dirais les autres clients ?! Hein ? Je ruinerais ma réputation !"

Cela n'était que plaisanteries, bien sûr ! Si jamais il ouvrait la moindre affaire, si il se lancerait dans le moindre business, Arianna pouvait être sûre de bénéficier de tarifs préférentiels. Des réductions, des passe-droits et autres avantages comparé au commun des mortels...

Comment ? Comment faire payer sa meilleure amie ? Sa camarade de toujours ? Elle qui l'avait toujours soutenue ? Non... Chose impossible, plus encore, inimaginable. 

Il pouffa soudainement en entendant la phrase suivante de la jeune femme. Vraiment, un honneur de masser ses pieds ? Et bien...Non ! Aucun pied n'était un honneur a masser...Aucun !

"Et bien, tu ne manque vraiment pas d'air !"

Prononça t'il, riant avec elle. Vraiment, il n'y avait qu'elle et lui pour rire a ce point d'un massage de pied. Ils étaient comme ça, depuis toujours, des éternels rois de la déconne ! 

Depuis les tout débuts de leur amitié, la blague, l'humour, était partie prenante de leurs échanges. Leurs autres amis le savaient bien. D'ailleurs, ce n'était pas pour rien que l'on comptait souvent sur eux pour mettre de l'ambiance dans kes soirées ennuyeuses.

"Ça c'est un business ! Attends, tu compte faire payer ça combien pour masser tes pieds ? Je crois que tu as retrouvé ta reconversion au cas où le bar où tu bosse ferme !"

Répondit-il, faisant mine de prendre très au sérieux cette déclaration.

Il acquiesça finalement, elle avait sans doute raison, ce massage des cervicales n'était peut être pas si mauvais. Même si, personnellement, le jeune homme n'appréciait pas particulièrement les massages. 

Non, pour se détendre, il préférait un bon film, une soirée entre potes...Mais se faire tripoter le dos ? Pas son genre.

"Okay, okay j'essaierai un de ces jours."

Mais pour l'heure, il était temps de passer a autre chose, et les glaces étaient un bon début. 

Aussi, il tendit la main a la jeune femme afin de l'aider a se relever, et se mit a la recherche d'un stand de glace.

La chaleur ne cessait de monter, et il était désormais clair que la journée allait être vraiment caniculaire. 

"Bon alors, quels parfums ?"

Prononça t'il, cherchant toujours du regard le vendeur de glace. A vrai dire, il n'en tenait plus. Greg était avide de ces cochonnerie sucrées. Pour certains c'était le tabac, d'autres l'alcool, lui c'était les sucreries...Il savait qu'il pouvait en manger des tonnes !

"Ah enfin, il est là-bas !"

Prononça t'il, pointant du doigt ce qui lui semblait, au milieu de cette chaleur, un oasis de paix se dressant devant eux, comme en plein désert En fait, c'était juste le pauvre stand de glace de la plage. Mais qu'importe après tout...

”- Ah ouai t’es comme ça toi !” souffle la demoiselle. ”Compte sur moi pour te faire payer absolument tous tes verres maintenant… Et ne plus te faire happy hour 24h/24 ! Fini les privilèges !” elle rit. ”Tu vas voir comme ça va te faire bizarre de ne plus pouvoir emmener tes conquêtes chez moi pour pas cher !” elle rit.

Enfin, si son ami ouvrait sa propre affaire, elle insisterait sans aucun doute pour vraiment payer la même chose que n’importe qui. C’est comme ça que l’on soutient un proche qui se lance dans une activité, non ? En consommant ses produits, ou ses services. Et sans chercher à avoir des avantages, sans que le geste ne soit intéressé. S’il lançait son propre truc, elle serait la première à s’y rendre régulièrement et faire le nécessaire pour l’aider, sans rien attendre en retour.

”- Non mais hé ! Tu ne te rends pas compte de la chance que tu as, c’est tout !” annonce-t-elle avec un petit rire. ”Au moins cinquante balles je pense ! Mais ça dépend du temps que tu prends !” elle a un petit rire.

Vendre ses pieds et la possibilité de les masser… Ce serait sans doute un moyen d’obtenir facilement de l’argent -encore qu’elle imagine bien qu’il ne suffit pas de se lancer pour générer des profits immédiats et que ça demande pas mal d’investissement, mine de rien, comme pour n’importe quelle société ou service qui arrive sur le marché- mais ça n’est pas pour elle, même si elle ne juge pas les filles qui exercent ces métiers. Si elles le font, c’est qu’il y a de la demande. Est-ce que ses filles sont alors à blâmer ? Non. Et leurs clients ? Non plus.

”- Ouai, si le boss m’enquiquine trop je ferais ça !” elle rit.

Ou elle irait se détendre avec un bon massage des cervicales, à moins qu’elle ne fasse les deux. Son meilleur ami semble beaucoup moins convaincu qu’elle par le côté très agréable de ce genre de choses, en revanche. Elle a un petit rire. Il ne sait simplement pas ce qu’il ratte. Quand des doigts s’attardent sur l’arrière du crâne, viennent détendre les cervicales… La sensation est simplement incroyable. Pour l’heure toutefois elle devrait s’en passer et se contenter d’une glace.

”- Mhhh sûrement noisette et praliné. Ou… Mhhh je ne sais pas encore. Trop de choix !” affirme-t-elle en cherchant le marchand de glaces, que Greg remarque le premier. Elle presse le pas. ”Vite avant que quelqu’un passe avant nous et ne mange tout !”

Le jeune homme éclata de rire... Qu'elle lui fasse payer tous ses verres ? Qu'il ne puisse plus emmener ses conquêtes chez elle pour pas cher ? Quelle horreur !

"Oh non ! Pitié ! Ne fais pas ça !"

Surjoua t'il, à la manière d'un acteur d'une tragédie, forçant le trait au possible. Les yeux grands ouvert, la main posé sur le coeur, le visage crispé par une douleur imaginaire...

"Oui je sais, je suis le type le plus chanceux de...d'au moins toute cette plage !"

Ricana t'il continuant d'avancer d'un pas décidé vers les friandises glacées...La chaleur ne faisait qu'accentuer son désir de rencontrer un foutu esquimau ! Et vite, très vite ! 

"Plus de patron ! Plus de problème !"

Se contenta de répondre Greg, haussant les épaules. Personnellement, il avait toujours eu du mal a obéir aux ordres venant d'un patron...Lui, son travail de rêve c'était l'indépendance ! Ne rien devoir à un foutu patron qui épie les moindres faits et gestes...De toute façon, si il ne gardait jamais longtemps un boulot, c'était justement pour ça.

"Trop de choix ? Attend, le mieux reste encore de tout acheter !"

Plaisanta t'il tandis qu'il accéléra la cadence de ses pas afin d'arriver le plus rapidement possible.

"Oui, quel drame ! Dépêche toi ! Nous devons empêcher ça par tous les moyens !"

Prononça t'il, l'air affolé, en entendant Arianna évoquer le fait que quelqu'un puisse passer avant eux...Non ! Impossible ! Jamais ! Jamais Greg ne laisserait arriver une chose pareille.

"Jamais de la vie ! Il faudra déjà me passer sur le corps !"

Le duo finit enfin par arriver devant le marchand. Et le moins que l'on pouvait dire, c'est qu'il n'était pas trop tôt.

"B'jour m'sieur ! Il vous reste des glaces ?!"

"Bonjour. Évidemment ! On est que le matin ! Je suis loin d'avoir été dévalisé. En fait vous êtes mes premiers clients."

Plaisanta légèrement le marchand.

"Ouf ! Je suis tellement rassuré monsieur ! Vous ne pouvez pas savoir ! C'est... c'est trop d'émotions ! Trop d'émotions d'un coup !"

Plaisanta t'il, jetant un regard vers Arianna, simulant d'eventer son visage avec sa main droite. Eux seuls se comprenaient. Le marchand quant à lui devait prendre Greg pour un fou...Pas grave... C'était trop drôle.

"Alors...Je vais prendre...Il y'a trop de choix ! Je ne sais que choisir ! Arianna tu prend quoi ?!"

Elle rit comme l’homme la supplie de ne pas mettre sa menace à exécution et de ne pas vraiment lui facturer tous les verres au tarif normal comme elle le ferait avec n’importe quel client, sauf les habitués. Parce que c’est ce qu’on lui demande, à vrai dire, alors elle s’exécute. Et pour son meilleur ami..  Forcément, elle n’a pas attendu pour lui réserver ce genre de privilège mais ce n’est pas un dû et elle pourrait très bien le lui retirer. Il le sait, du reste. Il sait aussi que c’est bien pratique, comme plan, pour en mettre plein la vue à ses conquêtes à moindre coût. Merci Ariana, hein ?

Il surjoue, évidemment, affirmant être l’homme le plus chanceux de cette plage, au moins, et elle met ses mains sur ses hanches en le regardant de haut en bas, luttant pour masquer le sourire qui pare ses lèvres. Non mais, quel goujat ! Il n’en rate évidemment pas une, mais elle ne s’attendait pas à autre chose de sa part. Elle n’en attendait pas moins de lui.

”- Juste cette plage !? Mais quel affront !” souffle-t-elle en prenant un air faussement mécontent.

Elle a trouvé le bon filon si le bar plonge ou si ça se passe mal avec son patron. Elle pensera à lui dire ça la prochaine fois qu’il ne voudra pas lui accorder un jour ou ses congés tiens ! Le menacer de partir, parce qu’elle a autre chose. Enfin, elle va éviter, parce qu’elle préfère quand-même pouvoir garder son job. Il faut dire qu’elle l’aime. Qu’elle adore ce qu’elle fait mais aussi l’ambiance. Même si pour certains ce n’est rien de plus que préparer des cocktails et tirer des bières. Peu importe.

”- J’aime mon taf quand-même !” elle rit un peu.

Ils se hâtent pour rejoindre le stand du glacier, réfléchissant déjà aux parfums qu’ils vont prendre et la brune se montre plus qu’indécise, hésitant entre plusieurs parfums. Dommage qu’elle ne puisse pas tout prendre mais il faut dire que ce ne serait pas du tout raisonnable. Après, tout tomberait directement dans ses fesses et elle aimerait mieux éviter. Elle tient à son derrière rebondi mais pas trop non plus.

”- Ah ouai, je ne demande qu’à te voir défendre nos glaces !”

Évidemment il est encore tôt dans la journée et se battre ne semble pas nécessaire puisqu’il n’y a personne devant eux en arrivant devant le glacier, personne non plus qui soit déjà passé. Les bacs de glace sont encore intacts et semblent n’attendre qu’eux, si bien que le choix est encore plus difficile. Elle en a l’eau à la bouche. Tous les parfums ont l’air délicieux, incroyables. Elle hésite. Lui aussi, évidemment. Il demande même son avis, soucieux de savoir ce qu’elle va prendre, pour que ça l’aide.

”- Je pense que je vais rester sur mon idée de noisette et praliné ! Avec de la crème fouettée bien sûr ! Mais il y a tellement de choix, c’est difficile ! ”

"Ouais cette plage ! A la limite celle d'a côté aussi ! Mais après je vois pas..."

Répondit-il d'un air taquin, il aimait ça, raconter n'importe quoi ! C'était un peu, ou non pas qu'un peu, plutôt entièrement dans sa nature. Cela ne voulais pas dire qu'il ne savait pas être sérieux parfois, mais c'était rare, très rare, surtout quand il se trouvait a ses côtés...

Il souria en l'entendant dire qu'elle aimait son boulot. Oui, il le savait, certains ne voyais dans le taff de barmaid qu'un moyen de se faire un peu de sous...Chez elle il y'avait de ça, évidemment, , mais on ne pouvait pas dire qu'elle faisait son métier a contre cœur...Loin de là.

"Je sais que tu aime ton taff ! Tu l'adore même !"

Prononça t'il, riant un peu également. En fait, pour lui, une chose était sûre, toute l'ambiance du bar reposait sur elle, ça, le jeune homme en était certain. Si un jour elle devait le quitter pour x-raisons, il ferait faillite, a coup sûr !

"Me voir défendre nos glaces hein ? Hein ?! Grrr !"

Déclara t'il, contractant ses muscles dans une pose bien plus ridicule qu'imposante !

"Si je vois quelqu'un manger NOS glaces, je lui refait le portrait ! C'est moi l'armoire...a glace !"

Prononça t'il, a moitié fier de sa blague...A moitié honteux...Enfin, surtout honteux...Il ne put réfréner un rire bruyant qui se fit retourner un bon tiers de la plage...

Tout cela, devant le pauvre marchand qui l'observait, d'un oeil exprimant son incompréhension totale...A qui ce pauvre commerçant avait-il donc a faire ? Pauvre de lui...Des échappés de l'asile ?

"D'accord ! Alors, une noisette praliné avec crème fouettée pour la demoiselle !"

Il disposa sa main devant son visage, a la façon des grands penseurs...Le choix...Le choix qu'il allait opérer était crucial...

"Moi je dirais...Heu...Voyons..."

Visiblement le marchand était toujours plus dans l'incompréhension...

"Quel choix cornélien ! Être ou ne pas être ! Oh ! Malheur !"

Déclara Greg, prenant une pose des plus dramatique.

Monsieur, si vous pourriez vous dépêcher...Il y a des gens qui attendent !"

"On ne choisit pas de façon légère ses glaces monsieur ! Non, non, non ! Il faur savoir prendre son temps..."

Prononça t'il, agitant ses doigts dans un signe de négation.

"Je vais prendre...Une vanille-chocolat, car c'est un bon classique, des temps immémoriaux..."

Il fit une pause.

"Ainsi qu'une...Pistache ! C'est dégueulasse mais j'adore ça ! Ah et une fruits rouges ! Une ! Mince j'ai que deux bras..."

Il jeta un regard a Arianna, un regard plein de détresse. Un regard de chien battu.

"Voilà messieurs dames !"

Prononça le glacier, leur tendant leurs produits, heureux de les voir s'éloigner de son stand...Certes, le jeune homme consommait...Mais, quel comportement !

"Alors, elle est bonne la tienne ?"

Prononça le jeune homme, tandis qu'il croqua a pleine dents dans la vanille -chocolat, non sans exprimer un petit cri de douleur, ses canines faisant face au froid.

Elle affiche un air faussement boudeur lorsqu’il persiste, affirmant qu’il est le plus chanceux de cette plage et peut-être la suivante, mais pas plus. Quel faux frère, quel sale petit merdeux ! Ariana lui tire la langue, prenant un air vexé. Il ne perd rien pour attendre, elle le lui fera payer, évidemment, plus tard. Elle trouvera bien un moyen. Après tout, elle a l’habitude avec lui, ce n’est pas la première fois qu’il joue au goujat, celui-là ! Pas la première fois qu’il la fait bisquer. A croire qu’il y prend son pied. C’est peut-être le cas, du reste.

”- Tu ne perd rien pour attendre.” le prévient-elle.

Il le sait, mais elle le lui rappelle. Comme elle lui rappelle, d’ailleurs, qu’elle aime bien son travail. Elle ne risque pas de le quitter pour faire autre chose, encore moins pour faire des massages, à vrai dire. On ne sait pas toujours sur qui on tombe et puis, elle n’est pas sûre qu’elle apprécierait de passer sa journée à manipuler des corps, les uns après les autres. Non, elle est même sûre et certaine qu’elle détesterait ça, en vérité, qu’elle ne pourrait pas apprécier ce travail. Elle préfère son bar, ses cocktails, ses tireuses à bières et ses clients bourrés qui croient avoir une chance avec elle.

”- Ah oui dis donc ! Très menaçant tout ça !”

Elle rit comme il parle de défendre leurs glaces, si quelqu’un venait à prendre les derniers parfums qui les intéressent. Par chance, ils n’auront pas besoin d’en arriver là. Ils sont les premiers clients de la journée, si bien que tous les parfums sont encore disponibles. Ce qui n’arrange pas forcément leurs affaires puisque le choix est difficile à faire. Elle y parvient, elle, mais son meilleur ami beaucoup moins bien. Il hésite, il voudrait trop prendre, et fait une sacré liste au glacier, avant de la regarder d’un air dépité.

”- Et un seul estomac ! Où est-ce que tu compte mettre tout ça ?” questionne la brune en riant, comme le glacier leur tend leurs cornets, avant qu’ils ne règlent et s’en aillent un peu plus loin. ”Mais… Combien de fois je vais devoir te dire qu’on ne croque pas dans une glace, mais qu'on la lèche ?” elle rit encore. ”Tu te fais toujours avoir, c’est dingue !”

Il est un sacré numéro mais ce n’est pas nouveau, il a toujours été comme ça, elle en a l’habitude. Le reste du monde, en revanche… Pas vraiment. Le pauvre glacier, de toute évidence, avait fait les frais de cette exubérance. Greg était ainsi, personne ne le changerait. Elle ne le voulait pas, du reste.

”- Elle est divine tu veux dire ! Et la tienne ? Enfin… tu as tellement de boules que… les tiennes ?”