Le jeune homme sourit en voyant l'étonnement que produisit sur la jeune femme l'évocation de ces états de services. Vraiment,il était toujours amusé de l'effet que cela faisait.

- Bien renseigné ? Comme vous y allez ! Je sais que vous êtes une excellente flic, mais que la vie ne vous a pas fait de cadeau. Je sais que si vous vous trouvez là ce n'est pas par plaisir mais que la hiérarchie vous a plantée ici après ce que vous avez traversé. Je sais ce que vous avez subi par votre coéquipier.

Il fit la une pause avant de reprendre, comme pour détendre l'atmosphère.

- C'est fou ce que l'on trouve comme information si on prend le temps de chercher vous savez.

En fait c'était surtout qu'il avait gardé ses accès aux fichiers de la police, mais il se garderait bien de lui dire.

L'assassin qui revient sur les lieux de son méfait ? Évidemment qu'à sa place il penserais la même chose.

- C'est vrai on dit ça. Mais détrompez vous n'y êtes pas du tout.

Il fut troublé en entendant la jeune femme évoquer le fait qu'il soit un flic. Était-ce une simple boutade pour se  moquer de  lui où une théorie qu'elle pouvait prendre au sérieux ? Au quel cas elle méritait sa réputation, mais il fallait a tous prix éviter cela. Du moins pour le moment.

Il préféra éluder cette question, il ne souhaitais pas s'attarder sur ces points.

Claquant de la langue il fit un non de la tête,comme pour signifier que les propos de la flic ne tenait pas la route.

- Une mauvaise chute ? Pour tant d'enfants, et de surcroît a la suite ? La loi des séries n'est qu'une vaste blague. Une chute ou une attaque d'animaux sauvages laissent des traces. Ici rien. Et c'est justement cela l'indice principal, l'absence d'indice.

S'installant au fond de son siège il observa son interlocutrice, un instant qui parut interminable.

Au fond de lui il hésitait a lâcher la phrase, plutôt la bombe, qui finirait de le faire passer pour un fou...Mais comment enquêter maintenant qu'il avait la police du coin sur le dos...Il fallait tenter le tout pour le tout.

- Regardez moi bien. Il y a dans votre histoire un élément que ni vous ni les fédéraux n'ont repéré. Tout bonnement parce que les uns ne veulent pas savoir et parce que vous ne savez pas. Mais cet élément est la clé qui seule permet de comprendre ce drame.

Sur un ton grave il fixa dans les yeux la jeune brune et prononça.

- Je ne vais pas vous bassiner avec les cartes ou les marcs de café. Je vois bien que je vous aurais sur le dos quoi que je dise... Alors je vais vous dire la vérité. Mais avant toute chose promettez moi que vous allez me croire. Ce que j'ai a vous révéler changera a jamais votre vie...

Bien qu'elle gardait toujours ce petit sourire suffisant vissé sur ses lèvres, Claire sentit chaque fibre de son être se tendre lorsqu'elle entendit ce parfait inconnu évoque son curriculum, surtout quand il évoqua les "coups durs" qu'elle avait vécu et son ancien coéquipier. Foutu fouille merde, pensa intérieurement la jeune Marshall. Mais elle se devait de rester le calme possible malgré que ce dernier commençait très sérieusement à lui user les nerfs. Cependant, ici ce n'était pas la "grand ville". Ici, un représentant de l'Ordre se devait d'être irréprochable.

De plus, elle ne devait aucunement montrer que cette histoire la marquait encore car cela pourrait être utilisé contre sa personne et la décrédibiliser aux yeux de ses Hommes et des habitants de Chessy City or, Claire s'était battu bec et ongle pour la gagner cette confiance. Alors elle ne devait pas craquer...même si cela lui coûtait que d'entendre encore une fois, les faits qui l'avaient tout droit mené ici. Donc, au lieu de chercher à tirer les vers du nez de ce type, elle préféra en venir à la raison de sa venue ici et des théories qu'il semblait détenir.

"Ne me prenez pas pour une bleue. Je sais parfaitement que toutes les explications que je vous ais donné ne tiennent pas la route! Sinon je ne passerais pas mes soirées et mes nuits au bureau à éplucher et relire chaque dossier jusqu'à en avoir mal aux yeux."

C'était sa hiérarchie et les fédéraux qui balançaient ce genre de conclusion pour ne pas s'ennuyer à aller enquêter dans l'arrière pays. Et il était rageant pour Claire, de ce voir heurter à des murs. Car toute cette affaire puait. Ca puait! Son instinct aiguisé ne la trompait que rarement...comme lorsqu'elle avait commencé à suspecter son coéquipier de tremper dans des affaires pas nettes. Elle but une énième gorgée de café, cherchant la chaleur du liquide brûlant pour réveiller son corps qui commençait à s'engourdir après une journée de boulot intense.

Un soupire trahissant son agacement s'échappa de ses lèvres lorsque l'inconnu souligna que quelque chose leur avait échappé LUI avait échappé car elle en faisait une affaire personnelle. Perfectionniste, Claire était du genre appliquée alors entendre ce blanc-bec qui seriner qu'elle était passé à côté de quelque chose, froissait son égo.

"Mais allez-y Mr. Brown, ne faites pas tant de mystères, je suis là, devant vous à presque minuit alors ne vous gênez pas, éclairez ma lanterne je vous prie. Et dépêchez-vous...à cette heure-ci, ma patience à ses limites."

Elle plongea ses yeux dans ceux de l'incongru qui osait mettre les pieds dans sa ville en brandissant l’étendard de la vérité. De toute manière, cette histoire de disparition piétinait complètement et bientôt, faute de preuves et de pistes, elle serait relégué aux affaires classées...ces fameuses "cold cases".

"-Je ne vous prend nullement pour une bleue... C'est juste que vous affrontez quelq'un, ou plutôt quelque chose qu'on apprend pas a coincer dans les écoles de polices."

Personne, personne n'était censé affronter ce genre de chose... Alors quand elle frappait, jamais l'affaire n'était résolue...On recherchais un homme avec des habitudes, des travers, des erreurs...Mais on se cassait les dents sur le dossier, car ici, pas d'erreurs, oas d'indices, pas de corps...RIEN.

Au mieux le dossier rejoignait les autres dossiers jaunis dans les archives, on ne sais où et y restait à jamais. Tombant dans l'oubli, les familles des victimes restaient sans réponse avec leur deuil impossible !

Au pire, un innocent était condamné et cette erreur judiciaire convenait a tout le monde. Mais, cela recommençait ailleurs !

Il répondit a son regard plongeant dans le sien en soutenant son regard. Elle avait CE regard, le regard de ceux qui cherchent la vérité, de ces individus prêt a connaître le secret de ce bas monde...Son regard, son regard le faisait tellement penser à...

Il se secoua mentalement pour chasser cette pensée de son esprit.

"-Bon, je pense que vous pouvez l'entendre. Ou plutôt, je vous en trouve digne.

Il fit une pause.

"-Preparez vous à apprendre une nouvelle qui vous fera passer à la connaissance d'un secret immémorial.

Avant toute chose, il lui posa une question.

"-Croyez vous au surnaturel mademoiselle ? Car, tout le noeud de cette affaire est là, ce qui à frappé n'est pas un être de chair et de sang comme vous et moi..."

Il fit une pause, veillant a ce qu'elle comprenne parfaitement chaque mot qu'il prononçait. Il savait qu'il risquait de passer pour un fou...Mais, il lui devait la vérité.

"-Cet être n'est pas d'ici bas ! Voilà pourquoi vous ne pourrez le coincer ! Il à déjà frappé, et il frappera encore !"

Il but une gorgée de café et s'asseya qu fond de son siège. Il était temps, avant d'aller plus loin, d'observer la réaction de la marshall.

Claire trouvait que ce Mr Brown faisait beaucoup de mystère autour de cette affaire et de ses sois-disant connaissances. Il avait visiblement envie de lui faire part de quelque chose de capital mais en même temps cela semblait être quelque chose de difficile à lui transmettre. Or au stade où elle en était, Claire était capable de tout, absolument tout entendre. Quelque soit la piste qu'elle s'évertuait à déterrer où à prendre pour avoir ne serait-ce qu'un début d'explication concernant cette affaire, elle se heurtait à des murs.

"Au nom du ciel Mr Brown, vous allez la cracher votre pastille?"

Il était tard, Claire était épuisée alors elle avait envie d'en finir au plus vite avec cette déposition pour espérer pourvoir grappiller quelques heures de sommeil avant d'entamer une nouvelle journée. Fronçant les sourcils lorsque l'individu lui demanda si elle croyait au surnaturel, Claire resta un instant dubitative. Croyait-elle au surnaturel? Non pas vraiment. Enfin elle n'était pas complètement fermée, se qualifiant plutôt d'agnostique cependant, religions, folklores et croyances populaires ne faisaient pas partie de sa vie. En revanche, souvent confrontée à une multitude de populations ayant leurs propres croyances, Claire avait apprit à respecter ces dernières et à composer avec afin de respecter les victimes et à les prendre en compte dans ses enquêtes.

Croisant les mains entres elles après avoir entendu la théorie de ce Brown. Avant de juger si ce type était simplement un allumé du siphon, complotiste ou bien un pauvre charlatant voulant faire parler de lui après avoir pondu une théorie fumeuse, Claire voulait écouter entièrement ce qu'il avait à dire avant de le virer de la ville à coup de pompe dans le derrière.

"Un être surnaturel? Ce serait quoi, un fantôme qui aurait fait le coup? Ou une sorte de...croquemitaine qui dévorerait les enfants?"

Oups, Claire n'avait pas pu cacher son ironie. Puis elle leva les mains comme si elle s'excusait d'avoir usé de mauvais esprit mais, elle était à cran et fatiguée alors il fallait lui pardonner.

"J'ai entendu pas mal de choses au cours de ma carrière. Sectes sataniques, psychopathes sacrifiant des enfants à Dieu, le Cartel mexicain priant leur Santa Muerte...de par mon métier je suis confrontée aux croyances des uns et des autres mais, je n'y crois pas plus que ça. Il n'y a pas plus monstrueux que les Hommes selon moi."

Prenant une autre gorgée de café, Claire ajouta:

"Mais allez-y allez-y, continuez je vous écoute Mr. Brown. De quelle créature parlez-vous donc?"

Lucas, ou plutôt Mr.Brown, observait la réaction de la marshall. A priori, elle n'avait pas encore appelé l'asile, ce que le jeune homme prit comme une bonne nouvelle. Mais au fond, combien il y avait t'il de chance qu'elle le crois ? Lui non plus, à sa place, ne pourrait croire à l'histoire qu'il s'apprêtait à révéler.

Il souria franchement en entendant cette allusion au croque mitaine. C'était très amusant... Même si ce croque mitaine existait, en effet...Mais il n'en était pas sujet dans cette affaire.

"Le croque mitaine hein ? Nan, pas vraiment. Ce n'est pas lui cette fois..."

Il écouta attentivement la jeune femme parler des sectes sataniques et autres illuminés. Oui, cela aussi, il en connaissait un rayon. Mais le fait était que si, il se cachait parmis l'humanité quelques chose de bien plus monstrueux que l'homme lui-même...Une telle noirceur que l'homme ne pouvait imaginer...

"Détrompez vous ! L'homme est certe capable de beaucoup sans l'aide de rien n'y personne, mais ne croyez vous pas que certains ont été inspirés ?"

Il se pencha en avant, comme pour appuyer ses propos par son langage corporel.

"Ne croyez vous pas que certains actes ne sont pas explicables ? Que la pensée humaine à placé des bornes à l'horreur et que certains crimes les dépassent largement ?"

Il fit une pause.

"De quelle créature ? Et bien pour faire simple, disons que je vous parle d'un vampire !"

Il parut soudainement à Lucas que dehors, la pluie se mettait à s'intensifier, frappant les carreaux de la pièce avec plus de violence qu'auparavant. Était-ce qu'une impression ? Au loin, le tonnerre se fit entendre.

"Avant que vous ne me le disiez, non, il n'a rien a voir avec Dracula, non plus que Nosferatu. Voyez vous ces dernier ne sont que des personnages de romans, de fictions."

Il lui semblait entendre désormais le vent s'engouffrer dans la pièce. Soudainement, un froid abyssal se fit. Était-ce l'effet de ses mots ? Ou un courant d'air ?

"Des bourgeois en leurs château..."

Il termina son café d'une traite.

"Celui dont je vous parle n'a rien à voir avec ces enfants de chœurs...Je l'appelle : le Baron ! Marrant comme sobriquet n'est-ce pas ? Où plutôt, c'est comme ça que nous le nommons depuis des siècles."

Vraiment...Lucas sentait que quelque chose clochait...Mais quoi ? Il tenta de garder son calme.

"Il a malheureusement, je le crains, choisi votre ville...Et je suis venu pour l'arrêter !"

Est-ce qu'il avait bien dit "cette fois"? Bah merde alors! Pensait la jeune femme en se moquant intérieurement de ce petit rigolo qui était en train de sévèrement jouer avec ses nerfs. Quant au folklore dont pouvaient s'inspirer certains psychopathes, Claire ne pouvait être on ne peut plus d'accord avec Mr Brown. Elle avait de nombreux cas qui lui revinrent en tête au moment même où il prononçait ces mots.

"Vous ne m'apprenez rien Mr Brown. Je le sais bien que certains criminels ce sont inspirés ou croyaient même ETRE des créatures surnaturelles mais ce n'étaient que des types complètement fous."

Ou bien esclaves de leurs fantasmes et pulsions malsaine. En revanche, lorsque Brown appuya le fait que certains crimes -comme ceux concernant sa petite ville- dépassaient l'entendement et n'avaient aucune explication rationnelle, logique, que la science ne pouvait appuyer, la belle se tut un instant pour réfléchir. Son esprit cartésien refusait de croire en de telles inepties en revanche, sa petite "voix intérieure" envisageait que peut-être ces choses assez dingues pouvaient exister? La cryptozoologie n'était-elle pas justement là pour démêler et analyser d'où pouvait bien provenir certaines légendes faisant partie des folklores. Cependant, lorsque Brown lâcha le mot vampire, Claire faillit avaler la dernière gorgée de son café, de travers.

Quoi? Un vampire? Mais à quoi est-ce que ce type tournait? Pourtant il ne semblait pas puer l'alcool et présentait assez bien. Et le pire dans tout ça, c'est qu'en analysant l'éclat des yeux de ce gars, sa manière de parler, ses gestes...tout son foutu langage non verbale montrait qu'il était bel et bien persuadé de la véracité de ses dires. A la fin de son récit sur ce fameux "Baron" la jeune flic ne pu s'empêcher d'éclater de rire.

"Un...vampire? Et pourquoi pas un foutu loup-garou tant que vous y êtes! Oh et il me semble avoir lu qu'une attaque de momie avait eu lieu à Hamunaptra et que le vieux Bill avait vu des lumières étranges flotter au-dessus du lac un peu plus loin dans la vallée!"

A deux doigts. Claire était à deux foutus doigts de coffrer ce malade pour lui faire passer l'envie de se foutre de sa gueule, en cellule. Ca lui ferait les pieds. Claire était une femme assez ouverte d'esprit mais il ne fallait pas pousser non plus. D'ailleurs, elle était furieuse à en juger par les ailes de ses narines qui papillonnaient. Elle avait de tic nerveux quand elle était fâchée et qui plus est, elle n'avait même pas sentit la température de la pièce baisser.

"Bon ça suffit, vous allez me suivre au poste pour obstruction à une enquête en court. Vous allez apprendre qu'ici, on ne se moque pas impunément du malheur des autres!"

"Des types complètement fous ? En êtes vous bien si sûre ? Croyez vous vraiment qu'au milieu de ces criminels ne se cache pas des innocents, disant simplement une vérité inacceptable ? Et qui sont, selon vous, les auteurs des dizaines de milliers de cold cases qui pourrissent dans les archives fédérales ?"

Le jeune nouveau venu parlait, mais désormais son esprit était ailleurs...Il cherchait à analyser, à comprendre ce qui se passait...Cette sensation...Il semblait bien que son interlocutrice n'avais rien remarqué du changement d'ambiance qui s'était opéré autour d'eux.

"Bien sûr vous devez me prendre pour un illuminé...Moi aussi, quand j'ai découvert ce secret, je n'y croyais pas...Mais ce n'est pas parce que vous ne connaissez pas, ou que vous n'avez pas vu que cela n'existe pas ! La logique, la raison, tout cela ! Si vous saviez comme cela s'écroule quand nous sommes confrontés à..."

Cependant il était visiblement inutile d'argumenter plus en avant, le rire de la jeune marshal n'était pas de la meilleure augure qui soit, Lucas en était sûr. C'était désormais certain qu'elle ne l'avait pas crue, la phrase qu'elle prononça lui confirma...

"Au poste ? Écoutez je ne me moque de personne ! Ce que je dis là n'est que pure vérité !"

Le froid continuait de gagner la pièce et dehors le tonnerre était de plus en plus assourdissant...Quelque chose clochait ! Mais quoi ? Se pourrait-il que...Enfin, les morceaux se mirent tous en place, IL ! Il était là !

"Shériffe ! Où est monsieur Dekon ? Où est-il parti !?"

Le gérant de l'hôtel les avaient laissé seul à seul pour discuter après leur avoir servi le café...Mais cette ambiance qui gagnait la pièce...Il était désormais seul ! Mais comment...

"C'est pas vrai !"

Lucas se leva en trombe de sa chaise, renversant sa tasse de café qui se fracassa au sol dans un grand bruit.

Soudain, un cri se fit entendre dans la pièce adjacente. La voix ! C'était le gérant de l'hôtel, le père de la petite victime.

"Monsieur Dekon !"

Il tourna son regard vers la jeune femme.

"Dépêchez vous ! Ne sentez vous pas le froid glacial qui s'est engouffré dans la pièce depuis tout à l'heure ? N'entendez vous pas les hurlements de l'orage ? Mais que fait-il là ?!"

Cette dernière phrase n'était pas tant destinée à la jeune femme qu'à lui même...Que faisait t'il ici ?

Sans plus attendre il s'élança en direction de la provenance du bruit. Pourvu qu'il ne soit pas trop tard, oensa t'il ! Il arriva devant la porte, attendant que la shériffe le rejoigne avant d'ouvrir.

Cette histoire commençait sérieusement à lui courir. Claire trouvait ça dégueulasse que se type se serve de la misère des gens pour essayer de se mettre un petit peu en avant. C'est ce qu'elle se demandait, à tort. D'ailleurs, excédée, la jeune Marshall ne chercha aucunement à répondre aux théories fumantes que venait de lui pondre ce type. Elle ne voulait pas alimenter ses délires et entrer dans son "jeu".

Alors elle avait pris la décision de l'emmener au poste pour les raisons précédemment cité, espérant qu'une nuit en cellule lui passerait l'envie de venir foutre le bordel dans sa ville et perturber ses habitants. Un vampire non mais on venait de décrocher la timbale. Et puis soudain, Claire se rendit compte que la pièce était de plus en plus froide. Dekon avait-il laissé la porte ou une fenêtre d'ouverte? Un coup de tonnerre retentit alors, faisant sursauter la jeune femme subitement. l'orage était sur eux et une véritable tempête se déchaînait sur eux.

"Ce n'est qu'un orage Mr Brown. Il y en a assez souvent dans cette région et ils peuvent paraître assez impressionnant quand on n'a pas l'habitude...gardez votre calme."

Claire voyait que l'homme en face d'elle sombrait petit à petit dans une sorte de délire paranoïaque. Elle savait bien ce que c'était...elle-même après avoir descendu son coéquipier, avait l'impression d'être suivit par ceux avec qui il trempait. Tout le temps.

"Mr. Dekon est dans la pièce à côté, pas de panique! C'est pas ça qui vous empêchera de finir au post mon gars. H-Hey! Revenez ic...!"

Claire allait se lancer à la poursuite de Brown, croyant qu'il allait ajouter le délit de fuite à son actif. Cependant, elle se figea quelques secondes en entendant Dekon hurler dans la pièce voisine. Aussitôt, la jeune femme dégaina son arme qu'elle portait sur elle en toutes circonstances. Accourant auprès de de Brown, elle fit reculer ce dernier afin de pouvoir assurer sa sécurité. Merde mais qu'est-ce qu'il se passait?

"Reculez Mr Brown!" Ordonna Claire.

C'est alors que de sa main libre, la belle ouvrit la porte tout en braquant son arme bien devant elle afin de pouvoir tirer en cas de besoins.

Le jeune homme restait devant la porte, attendant que la shériffe le rejoigne. Il porta mécaniquement, comme instinctivement sa main a l'endroit où trônait habituellement son revolver. Mais il lui revint a l'esprit qu'il l'avait caché sous l'oreiller de sa chambre en arrivant. Quelle poisse, il avait oublié de le prendre !

"D'accord, d'accord."

Prononça Lucas alias Mr.Brown à l'injonction de reculer.

C'était à contre cœur, mais l'heure n'était pas à s'embrouiller avec sa partenaire du moment.
Et puis dans sa tête, les idées se bousculaient,à grande vitesse. En fait, il ne comprenais pas...Il avait besoin de reflechir, de comprendre...Que pouvait IL faire ici ? Habituellement, il ne s'attaquait pas aux adultes de cette façon ! Et encore moins en présence de témoins...

"Je suis juste derrière vous... Faites très attention !"

Prononça t'il, juste avant que la jeune femme n'ouvre la porte de la pièce.

Devant eux, une scène d'horreur leur apparut. Le gérant de l'hôtel gisait au sol, dans une mare de sang. Les murs blancs de la pièce était souillé de toute part. Sa gorge n'était plus désormais qu'une plaie béante, d'où s'échappait un léger filet rosâtre se répandant aux alentours.

Mais plus que sur cette scène macabre, le regard du jeune homme était tourné vers un coin de la pièce en particulier.

"Toi ! Que fait tu ici ?"

Prononça t'il. Il tremblait de tout son corps.

Un homme se tenait là, les mains croisées dans le dos, observant par la fenêtre un point au loin. Sa silhouette imposante était mise en valeur par une longue cape noire en velours qui descendait jusqu'à ses pieds. Les épaules larges et le dos droit, il donnait l'impression d'un homme puissant et majestueux. Ses cheveux bruns mi-longs étaient coiffés en arrière, laissant apparaître des tempes grisonnantes.

Le silence s'était fait assourdissant, et le tonnerre avait soudainement cessé. Seul le froid, mordant désormais, se faisait sentir, faisant échapper de leurs bouches des volutes de vapeurs comme en plein hiver.

"Ne restez pas devant la porte je vous en prie, entrez."

Prononça t'il, se retournant pour leur faire face. Son visage pâle contrastait avec ses vêtements sombres. Ses grands yeux noirs vinrent se poser sur ses deux interlocuteurs.

"Mademoiselle, quel plaisir de vous rencontrer. Lucas, je suis tellement heureux de te revoir. Ainsi donc tu nous as retrouvés ? Impressionnant..."

Le ton de sa voix était en parfait accord avec la température de la pièce. On y dénotait un accent aristocratique, britanique peut-être.

"Je m'excuse pour le désordre."

Dit-il, mimant une légère révérence, puis désignant le corps de feu Mr.Dekon.

Claire respira un bon coup avant de se décider à ouvrir cette fameuse porte qui les séparaient de Dekon. Plongeant droit en avant, le canon de son arme bien en évidence, ce fut une scène de pur massacre qui s'imposa à eux. Rouge. La pièce était rouge de sang et en son centre, le cadavre du tenancier de ce modeste hôtel qui gisait sur le sol, égorgé et presque exsangue.

La respiration de Claire s'accéléra et elle referma sa poigne sur la crosse de son arme. Et puis assez rapidement, son attention se focalisa sur l'individu qui se tenait devant eux. Froid, implacable...de ceux qui assume complètement leur faits et gestes. Il ne tenta pas de se défendre ou d'échapper à sa responsabilité. Une aura de pure noirceur s'échappait de ce type, excitant en elle ses alarmes qui lui hurlaient qu'un danger était là. Un air glacial remplit ses poumons, lui faisant recracher une buée hivernale...la pièce avait semblait avoir chuté de plusieurs degrés alors que dans le salon principal, il y faisait encore bon. Mais merde, qu'est-ce qu'il se passait ici? Un cauchemar. Oui ça devait être ça! Elle était enfermée dans ses cauchemars comme lorsqu'elle était totalement parti en vrilles après avoir dû descendre son coéquipier.

"LES MAINS EN L'AIR ET TOUT DE SUITE!! Je vous conseil de garder le silence, tout ce que vous pourrez dire à partir de maintenant pourra être retenu contre vous devant un tribunal!"

Claire avait finit par se ressaisir. Ce n'était qu'un Homme...ce n'était qu'un Homme. La raison de la jeune Marshall ne voulait pas laisser place à l'irrationnel de la situation...pour sa santé mentale déjà bien fragile.

"Si vous faites ne serait-ce qu'un seul geste je vous descend c'est bien compris?"

Elle ne mentait pas sur ça. Claire était une de ces flics ayant bossé dans les quartiers durs, alors user de son arme de service, elle savait très bien le faire. Braquant toujours son arme en direction du type se la jouant "Dracula", Claire accouru pour tout de même prendre le pouls de ce bon vieux Dekon. Et...force était de constater qu'il était bel et bien mort, en l'absence de pouls. C'est alors qu'elle tiqua lorsque le prétendu meurtrier s'adressa à Mr. Brown.

"Lucas? Mr.Brown vous connaissez ce type? Vous allez m'expliquer ce qu'il se passe bordel?"

Est-ce qu'il était dans le coup lui aussi? Non...son instinct lui disait que nom.