On s'immerge dans la musique, comme dans un rêve mélodieux, pour s'évader d'une réalité assourdissante [Feat Houmous]
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Date d'inscription : 06/01/2019
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Houmous
Lun 18 Nov - 21:43
Miles Gordon
J'ai 28 ans et je vis à New York, USA. Dans la vie, je suis musicien et je m'en sors comme je peux. Sinon, grâce à ma chance , j’ai une bonne amie qui me fait tenir le coup. credit : Theo James
Connaissant par cœur mon amie, je savais que l’annonce et le défi devaient lui avoir mis la pression et la mener à douter. Je n’imaginais pas à quel point je pouvais mettre dans le mille avec ces pensées. Cependant, je ne pouvais pas l’aider de manière trop ouverte sans me révéler complètement. Cette idée étrange me hantait : et si je pouvais lui apporter une aide meilleure si elle ignorait qui je suis réellement ? Je voulais être pour elle comme un ange gardien qui veille sur elle sans attendre rien en retour. En serai-je capable ?
Je finis par prendre mon courage et mon portable à deux mains pour commencer à pianoter dessus : M00SH1N3 a écrit : Je n’avais aucun doute que tu excellerais ! Bravo Raven je suis super fier que tu aies dépassé ta timidité pour tenter de repasser sur scène. J’ai hâte que tu me racontes et j’espère que tu passes une super soirée
Je m’empressai aussitôt d’envoyer le message en cachant la messagerie avant qu’elle ne puisse poser les yeux sur la messagerie désuète qu’on employait depuis des années. Jake me lança un regard intrigué en captant mon empressement à ranger mon téléphone tandis qu’Ana resservait un verre à notre (nouvelle) amie. J’entendis une vague vibration émaner de la poche d’Alexie et eut un léger sourire que je tentais de dissimuler. Il y avait une joie enfantine dans cet instant où j’avais l’impression d’à nouveau pouvoir d’atteindre Raven. Nous avions été proche à une époque, d’une manière différente. Puis, elle s’était écartée graduellement. C’était comme si elle avait été loin de moi, s’écartant toujours plus. A l’instant précis où j’avais cru la perdre et la voir disparaitre à jamais de ma vie, laissant un vide dans mon cœur, elle était revenue. Je n’étais pas dupe : elle seule pouvait remplir le vide qu’elle avait laissé derrière elle.
- Désolé, Alex’, soufflai-je presque alors qu’elle se remit assise avec nous. On ne t’a pas spécialement donné le choix dans tout ça. Si jamais tu ne te sens pas capable de te préparer à un concours en aussi peu de temps, on pourra comprendre.
Je jetai un coup d’œil aux autres du groupe. Jake hochait de la tête vivement pour signifier sa pure approbation tandis qu’Ana me lança un regard dubitatif. Elle me connaissait et savait que j’étais très motivé à l’idée de jouer au festival. Je lus dans son regard qu’elle crut que j’avais une idée de comment convaincre Alexie de participer.
- Après, en soi, on peut tout de même passer le concours pour voir si on serait retenus pour le festival, haussai-je des épaules nonchalamment. Jouer au festival serait cool mais le plus important, c’est de valider notre formation par des mélomanes critiques.
- Si on se fait jeter, c’est pas grave, ajoutai doucement Ana, presque dubitative de l’angle par lequel j’essayai de convaincre Alexie. On aura au moins eu l’expérience de tenter notre chance dans un vrai concours.
Je levai doucement mon verre et attendais avec impatience qu’elle regarde son téléphone pour constater que M00NSH1N3 lui avait envoyé un message pour l’encourager. Au pire, elle le verrait plus tard mais la perspective de voir comment elle lisait mes messages et de si j’arrivai à lui arracher un sourire m’absorbait. La situation dans son ensemble m’absorbait. C’était étrange de la meilleure des manières. Unique.
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FoxDream
Mer 20 Nov - 18:32
Alexie McNeil
J'ai 24 ans et je vis à New-York, USA. Dans la vie, je suis étudiante en musique et serveuse et j'essaie de joindre les deux bouts. Sinon, je suis célibataire. J'essaie de me remettre d'une relation toxique et fuis tout ce qui est en rapport avec l'amour. Mais je ne suis pas seule, mon ami le plus proche m’aide à tenir.
Mes yeux étaient posées sur mes phallances, dont le coup que je venais de leur infligé les avait légèrement coloré en rouge. Je serrai un peu plus fort mes poings dans ma paume de main, mon corps tremblant. J'étais pitoyable. Toujours en train de fuir, comme une lâche, jamais capable de rien. Je me répétais en boucle les paroles qui avaient façonné toute ma vie. Et voilà que j'utilisais la violence. Pas sur autrui, sur moi-même. Mais après tout, ce n'était pas comme ça qu'on commençait tous ? On passait d'abord sa frustration sur des objets, puis lorsque ce n'était plus suffisant, cela finissait par s'abattre sur les gens ? Allais-je devenir comme mes parents ? Cette pensée me terrifia plus encore que l'idée de participer à ce stupide festival. C'était juste un festival. De quoi devrais-je avoir peur ? De me planter devant quelques centaines de personnes ? Ils oublieraient mon prénom et mon visage. Ou alors je finirais sur internet, moquer des autres, je perdrais mes chances de me faire connaitre pour mes rôles de composition et je finirais à la rue...
Que se passerait-il si tu réussis ? Cette petite voix qui souffle, qui essaie de se faire entendre derrière la tempête qui se déroule dans mon esprit. Cette voix que j'étouffe, parce que c'était plus simple d'imaginer échouer. Au moins j'y étais habituée.
Je finis par faire demi-tour, essayant de repousser toutes ces pensées parasites qui m'étouffaient et me rassis avec les autres. Je repris mon verre, essayant de garder une certaine contenance, en évitant leur regard de peur d'y voir la même chose que dans le mien. Miles fut le premier a prendre la parole pour essayer de me rassurer et me souffler un peu de cette conviction et cette force que je n'avais pas. Je les regardais tour à tour, essayant de les convaincre. Pendant un instant, je baissais les yeux sur ma main, reposant mon verre, observant la rougeur sur mes phallanges. Ma gorge se serra, voyant dans cette simple marque, ce que le destin me réservait : échouer, finir en colère, violente, incapable de faire quoique ce soit de sa vie. Je serrais les dents et le poing. C'était vraiment ça.
- Je comprends pour le festival, c'est ce que vous aviez prévu j'imagine avec l'ancien bassiste. Après, c'est juste qu'on devrait peut-être mettre un petit peu plus de choses en place pour me préparer.
J'avais lancé un regard en coin un Miles, évoquant cette conversation juste avant le concert. Je refusais qu'on se lance dans un festival sans aucune répétition. Je voulais bien mettre un peu de coté mon perfectionnisme, mais pas à ce point.
- Je sais que c'est pas toujours évident pour les répétitions, mais c'est très différent de ce que j'ai pu expérimenté jusqu'ici. Je suis violonniste à la base et même si je me débrouille, j'ai encore pas mal de choses à apprendre et améliorer si on veut être pris, leur dis-je, espérant ne pas passer pour la prise de tête du groupe. Histoire qu'on mette toutes les chances de côté pour être sélectionner. Ce serait dommage de regretter de ne pas avoir prit quelqu'un d'autre.
D'une certaine façon, je leur donnais mon accord pour nous inscrire. J'avais passé ma main sur mes phallanges, réveillant une légre douleur tout en parlant, pour ne pas flancher et faire demi-tour quand je leur parlais. Je devais me rappeler pourquoi je faisais ça, et ne pas me laisser guider par mes craintes.
- Et du coup, c'est quand les sélections ? Parce que si c'est encore la semaine prochaine, je crois qu'avec la dette de sommeil que j'accumule, je vais m'endormir sur scène, essayais-je d'en rire, pour me rassurer par la même occasion.
Je sortis mon téléphone dans l'idée de chercher cette fameuse date, essayant déjà de penser à la charge que cela représenterait, et vis un message de M00NSH1N3. Je pris un temps pour ouvrir la messagerie. Après la tempête émotionnelle que je venais de vivre, un retour de celui qui me comprenait le mieux me ferait un bien fou - efin je l'espérais, la distance creusée entre nous par moi-même me faisait toujours douter de ce que j'allais découvrir. Un sourire sincère éclaira mon visage, une petite pointe de fierté se logea dans tout le doute que je pouvais ressentir, soulevant légèrement son poids pour m'en soulager. Si je ne croyais pas en moi, lui au moins était là. Je finis par pincer les lèvres pour essayer de me contenir un peu, ne souhaitant pas paraitre étrange auprès des autres. Payton me taquinait déjà bien assez à ce sujet.
Raven a écrit :Oh là, doucement quand même ! J'ai dit que j'avais survécu, pas que j'avais excellé non plus ! J'ai fait plein d'erreurs, perdu le rythme, j'ai essayé de raccrocher les morceaux comme j'ai pu et j'ai bien failli faire une crise de panique avant le début du concert. Il y a mieux quand même. Et visiblement j'ai pas fini d'angoisser avec la suite... Repasser sur scène, ça va m'achever je crois bien. Paix à mon âme. Raven a écrit :Mais merci pour les encouragements, c'est pas facile et ça fait au moins quelqu'un qui croit en moi
Je rangeai mon téléphone, ayant oublié pourquoi je l'avais sorti à l'origine, et me replongeai dans la conversation, un petit peu plus sereine que tout à l'heure.
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Houmous
Lun 25 Nov - 17:49
Miles Gordon
J'ai 28 ans et je vis à New York, USA. Dans la vie, je suis musicien et je m'en sors comme je peux. Sinon, grâce à ma chance , j’ai une bonne amie qui me fait tenir le coup. credit : Theo James
Le sujet avait été ouvert et évoqué puis refermé tout aussi vite. Nous étions d’accord pour passer le mois qui nous séparait des auditions pour nous entrainer tant bien que mal et jouer dans des petites salles. Ana avait argué que c’était absolument nécessaire qu’on prenne le temps de se produire et qu’on ne s’enferme pas dans des répétitions solitaires. Comme le Soleil qu’elle était, elle avait besoin d’yeux grands ouverts pour se voir rayonner et découvrir le meilleur de son talent. De son côté, Alexie était un peu à l’inverse : elle recherchait avant tout à ressentir d’elle-même qu’elle s’améliorait. La bassiste improvisée avait besoin de prendre confiance en elle en pouvant mesurer objectivement la qualité de son travail. Jake se montrait beaucoup plus flexible. Contrairement aux filles qui jouaient essentiellement pour les autres et le succès, l’accomplissement, il jouait pour son propre plaisir. Comme à son habitude, il s’éclaterait à passer à tabac sa batterie. Tout sourd qu’il était, il se repérait aux vibrations pour tout. Les vibrations de ses coups qui réverbéraient dans ses mains, ses bras mais aussi les vibrations des gens qui dansent et piétinent à quelques mètres de lui. Quant à moi…
Installé dans le canapé, à regarder le plafond, je me posais encore la question. Pourquoi je m’acharnais ? Il aurait été si facile de me conformer à ce que mes parents avaient demandé de moi, à l’époque. J’aurais fait du jazz, de la guitare et du saxophone. Tout aurait pu me forcer à suivre cette route droite et déjà balisée pour moi… Pourtant, j’avais tout abandonné et tourné le dos à cette vie facile. Mes vieux amis, ceux que je croisais encore et qui ne me snobaient pas encore, pensaient tous que j’avais quitté ce monde parce que je n’étais pas assez bon pour la rigueur de métronome que le jazz exige derrière son air débraillé et asynchrone. Ils pensaient tous que je prétendais simplement vouloir faire autrement pour ne pas souffrir de la comparaison à Clara, le petit prodige de la génération. Pourtant, la vérité était toute autre. Et parfois, juste dans quelques instants d’égarement, je la percevais et la comprenais. Je ressentais cet élan de vouloir me libérer et faire les choses à ma manière… mais le plus souvent, j’étais incapable de m’en rendre compte et j’avançai sans trop me poser de questions. J’avais envie de tailler ma propre route, tout en ignorant les raisons qui m’animent et la direction dans laquelle cette aventure me porte.
Ces pensées me poussaient souvent à me questionner et à prendre un recul vis-à-vis de situations importantes. Un soir où on jouait, j’observai ceux qui étaient face à nous. La foule nocturne, celle qui ne trouve pas le sommeil un jeudi soir, est différente de celle qu’on voyait le week-end. C’était des gens plus vrais… ou plutôt moins faux, en réalité. Ils savaient ce qu’ils ne souhaitaient pas. Ils n’avaient pas envie d’être le lendemain de ce jour. Ils n’avaient pas envie de voir les mauvaises nouvelles que la vie générait inlassablement. Ils n’avaient pas envie de s’occuper de ce truc qui trainait dans un coin de leur tête avec la mention « Urgent, à régler ». Ironique quand ils se pressaient pour trainer dans un bar où un groupe jouait et discutait jusqu’après minuit. Ils se disaient qu’ils avaient envie de voir ce petit groupe que leur pote, leur collègue, ce gars devant eux qui faisait la queue à la supérette ou l’affiche déchirée dans la rue leur recommandait. Ils avaient un besoin inlassable de dépenser leur temps dans un pari. Est-ce que cette soirée serait passable, médiocre ou inintéressante, c’était là la question qu’ils se posaient en leur for intérieur. Et je me reconnaissais en eux. Est-ce que ma carrière serait à l’image de ces soirées passe-temps ou serait-elle marquée d’une vraie personnalité ? La question était même plus simple : trouverai-je le bonheur en suivant mon propre chemin ?
Je jetai un coup d’œil en biais au reste du groupe. Ana et son regard pointé comme un flingue sur le public qu’elle prenait en otage, les obligeant à réagir à sa présence électrique et bruyante. Jake qui baillait nonchalamment comme un enfant qui attend pour participer à une compétition sportive dont les enjeux lui sont étrangers et aliens. Et Rav-
Alexie et moi parlions souvent ces jours-ci. J’essayai de la rencarder sur comment Donnie avait développé sa part des morceaux. Et en parallèle de la messagerie normale, je la soutenais en lui offrant des conseils pour gérer son stress sous un autre nom. Parfois, j’en venais à me demander quels étaient nos véritables noms, quelle conversation était la plus importante et pourquoi je m’embarquais dans cette situation étrange. Comment prendrait-elle le fait de découvrir que j’étais son ami et son collègue ? Me reconnaissait-elle sans en avoir conscience ? Au sein du groupe, j’étais son contact privilégié. Et, de fait, j’avais commencé à adopter un rôle plus proéminent dans la préparation de nos répétitions. Moi qui me laissait porter par le flot dans tous les sujets excepté l’écriture des chansons, je commençai à m’activer pour répondre aux besoin de Raven qu’Alexie n’osait exprimer. Mais je constatai, pendant ce concert d’un jeudi soir, le salaire de mon travail. Nous avions plus d’aisance à jouer ensemble et le rythme était plus régulier. Ana posait sa voix avec plus d’impact sur cette musique mieux maitrisée. En fait, on altérait plutôt le morceau pour faire rentrer nos différences dans ces quelques dizaines de minutes comme les pièces d’un puzzle.
A la fin du concert, on trinquait avec des bières offertes par le patron. Malgré moi, j’avais une voix moins joyeuse que je ne l’aurais dû en félicitant tout le monde. Je pense que cela se ressentit puisque je sentis le poids du silence et des regards qui se posaient sur moi. Il n’y avait pas de raisons de bouder puisqu’on avait touché un peu plus de 100 dollars sur la soirée, une coquette somme qui récompensait nos efforts communs. Pourtant, le cœur n’y était pas.
- Ca va, Miles ? Tu fais une drôle de tête, remarqua sans tact Ana.
- Ouais, ça va aller. Je suis juste un peu crevé. Je bois un coup et je vais rentrer chez Donnie, soupirai-je en comptant un billet de 20 pour le fourrer dans ma poche et le filer à mon hôte.
Il y eut un échange de regards auquel je n’assistai pas tandis que j’avais la tête baissée. Je le remarquai à l’instant de gêne qui s’ensuivit.
- Bref, salut tout le monde et rentrez bien, fis-je avant de tourner les talons, cannette à la main, guitare dans le dos et sortant mon paquet de clopes.
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