Me voilà partie depuis quelques mois de France, à la recherche de créatures magiques encore inconnues. Je sais que j’ai très peu de chances d’en trouver, mais je ne désespère pas. Après plusieurs semaines en Finlande, d’autres en Allemagne puis plus d’un mois dans le Sud de l’Europe, me voilà arrivée en Grande Bretagne. Ici, la diversité des créatures est extrêmement élevée. J’ai bon espoir d’enfin trouver ce que je cherche.
Ecoutant les bruits qui courent, j’ai eu connaissance d’une grande fête dans le célèbre château de Poudlard. Apparemment, les créatures sont également invitées, même si je ne sais pas si elles viendront. La plupart d’entre elles ne souhaitent pas se montrer si apprivoisables par les sorciers ou autres humains.

Appuyée contre la rambarde d’un balcon donnant sur l’une des cours extérieures du château, j’observe et tend tous mes sens. Si une créature apparait, il ne faut pas que je la rate.

A force de laisser ses oreilles trainer partout, May avait eu vent de la petite sauterie organisée par le ministre de la magie. Créature surnaturelle, ça lui correspondait ça, non ? Elle s'était donc arrangé pour venir. May aurait donné cher pour ne pas être coincée dans le lac de Poudlard à attendre qu'une âme vienne s'y balader mais sa condition de sirène l'y avait contrainte. Nul doute que lorsqu'elle aura trouvé quelqu'un à baratiner, elle fera tout son possible pour trouver un moyen d'y remédier...

Renforcer les liens entre sorciers et créatures magiques, voilà une chose étrange que ces humains ont encore sorti de leur douteux chapeau. Malheureusement, je n'ai guère le choix que d'y assister. Je laisse Lazuli virevolter autour de moi, s'assurant que ma tunique d'un blanc nacré sertie d'or soit impeccable. J'avais quand même opter pour une cape violine pour contraster avec ma tenue. Le Roi tenait à ce que je fasse bonne impression. Enfant au sang bleu, interdiction au faux pas. C'est ce qu'on verra. En peu de temps, c'est dans les jardins que je fais mon entrée.. Les orbes se posent sur la foule dans l'espoir de trouver un visage familier, tandis que mes délicats doigts s'enroulent autour d'une coupe, portant lentement le breuvage à mes lèvres. Pas mauvais.

Pendant près de vingt ans, ce fut d'abord dans un petit bureau où Scammander avait autrefois fait un stage sans conviction au Bureau de Replacements des Elfes de maison qu'Hermione, érigée comme d'autres au rang d'héroïne, avait débutée une carrière aux apparences discrètes avant de connaître une ascension fulgurante. Le Ministre avait essayé à plusieurs reprises de la convaincre d'accepter de "plus nobles fonctions" aux vues de ses immenses talents, mais elle lui avait répétée à chaque fois que la société magique, les inégalités, le racisme, ne pourraient être combattu(e)s sans rebattre les cartes, sans revoir la manière dont la communauté magique britannique traitait les autres ou même les animaux. Hermione avait alors affrontée des difficultés, son Traité sur la définition d'un Être n'avait pas été accueilli à l'unanimité. Cela aurait été impossible, mais suite à son intervention brillante, pleine de compassion, allant plus loin que la vision étriquée de Scammander, l'exploit lui avait valu une énième proposition : diriger la Justice de ce pays, la transformer et mettre en place de nouveaux droits universels. Des lois avaient été votées, de nouveaux traités avaient été conclus, le Ministère avait, entre autres, rendue les terres confisquées autrefois par Dolores Ombrage aux Centaures, en faisant de la forêt interdite un espace désormais protégé, à l'instar du lac noir et des Êtres de l'eau.

Aujourd'hui, elle avait déléguée certaines responsabilités, demandée à sa Secrétaire de la prévenir de certaines affaires, notamment urgentes, puis elle s'était rendu chez elle pour s'enfermer dans sa salle-de-bain, afin de faire une chose qu'il lui arrivait rarement de faire depuis ce fameux Bal des trois sorciers. Hermione s'était ainsi lissée les cheveux et coiffée à l'aide d'une potion lissenplis qu'elle avait elle-même réalisée. Elle s'était ensuite glissée dans une robe avant de se maquiller, puis elle avait enfilée ses escarpins dont elle avait fait disparaître les talons d'un coup de baguette avant de déposer quelques gouttes de parfum à des endroits stratégiques.

Ainsi, dans un déluge de flammes vertes issue de l'âtre de la cheminée du bureau de la Directrice, Hermione était apparue face à son ancienne Directrice de maison. La dame âgée qui répondait au nom de Minerva McGonagall lui avait réservée un accueil mesuré, mais sympathique, teinté d'un sourire espiègle, rempli de compassion qu'elle n'affichait pas souvent ni à grand monde au grand soulagement d'une Ministre de la magie qui venait à peine de s'installer dans ses fonctions, avec une majorité absolue au Magenmagot.

Aujourd'hui, elle espérait pouvoir profiter d'une journée ensoleillée et pourquoi pas se remémorer des souvenirs de cette école si chère à son coeur, mais dont la vision avait été bouleversée par la guerre et la vie d'adulte. C'était pour ainsi dire comme si l'innocence et la magie de ce lieu avaient disparues en elle et bien qu'elle s'était apprêtée surtout pour elle, la jeune femme espérait bien taper dans l'oeil d'un autre sorcier, rouquin de son état, même si elle ne pourrait pas s'empêcher de le rabrouer un peu à l'occasion... Bon, disons souvent.

Au passage, Hermione croisa une jeune femme d'allure soignée et de bon maintien, quelqu'un qui lui rappelait l'une des cousines Weasley et qui portait, sans le savoir en second prénom, celui de sa fille. Peut être avait t-elle reçue une éducation particulière ? Peut être cette dame allait t-elle vouloir échanger avec elle ?
Ou pas du tout.

@Nemo

Je plaide coupable.
Je plaide coupable pour curiosité malsaine.
Dans un premier temps, quand j'ai entendu dire qu'il y avait une sirène dans le lac de Poudlard, je me suis dit que ce n'était pas bien de la traiter comme une bête curieuse de la sorte. Et puis... Finalement, je n'ai pas pu m'empêcher de m'y rendre pour voir de mes propres yeux cette fameuse sirène. Je n'ai pas eu grand mal à la trouver, près du bord, avec sa magnifique chevelure blonde. Et si j'aurais peut-être dû me sentir assez coupable pour faire demi-tour discrètement, j'ai été sensible à sa solitude et je me suis approchée doucement. Je m'accroupis alors lentement non loin d'elle.

Je n'aurais jamais dû mettre cette tenue...

Je serre mes cuisses à moitié découvertes le plus possible et je cache mon ventre avec mes bras, me sentant soudainement mal à l'aise d'être ainsi fagotée sous les yeux de quelqu'un. Une petite moue embêtée pince mes lèvres juste une seconde avant que je ne tente de faire comme si de rien n'était :

« Bonjour... Je suis désolée si cela vous paraît impoli mais... Vous êtes vraiment magnifique... » lui dis-je, un peu hésitante, tout en pensant très clairement "contrairement à moi".

C'est parti pour le moment le plus malaisant possible.
Entre ma posture, ma timidité, mon manque de charisme et ma tenue trop... Trop, c'est tout.

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@MonkeyMama

Autant j’apprécie mon établissement scolaire qui ne se compare à aucun autre certes, je n’ai pas spécialement l’envie d’y passer mes vacances. Bon, j’exagère. C’est le temps d’une journée, mais une journée de moins dans mon calendrier d’été.  Et la date en est d’autant plus désastreuse que je vais manquer le match d’ouverture de la coupe du monde de Quidditch.

Je profite d’un moment d’inattention de mes parents, pour fausser compagnie à l’agglomération de sorciers qui se sont réunis dans la salle commune pour entendre le discours de début des festivités par notre chère directrice Mcgonagall. Par esprit de rébellion dira-t-on, j’ai décidé de m’éclipser en dehors du château, le plus loin possible de la foule. Mais surtout, à cause de Nino. Nino, c’est ce petit niffleur à la truffe si affutée qu’il peut sentir le carat de vos boucles d’oreilles des kilomètres à la ronde. Mes parents m’avaient découragé de l’emmener avec nous et j’avais finis par concéder, mais comme toujours, Nino a trouvé un moyen de se nicher dans mon sac. Tiens. Je réalise d’ailleurs qu’il est bien sage depuis tout à l’heure. Je donne une petite tape sur mon sac pour m’assurer qu’il est toujours bien vivant celui-la, mais n’aillant aucun grognement en retour, une panique lancinante monte en moi. Je relève alors la lanière de cuir de ma poche, constatant l’absence de mon niffleur dans mes affaires. Oh non, non, non, non… Pas de panique ! Bon. Les niffleurs sont inoffensifs, mais qu’elle idée d’en faire un animal de compagnie aussi ! Et le règlement à Poudlard est sévère là-dessus. Si quelqu’un le trouve, je serai dans de beaux draps. Vite, je retourne me fondre dans la foule, à l’affût de la moindre personne portant ostensiblement des atours particulièrement scintillants.
C’est bien ma veine !