Univers fétiche : euuuh aventure, fantastique, city, histo, steampunk...
Préférence de jeu : Homme
Mandrin
Lun 4 Juil - 11:37
Jakob Tarock
J'ai 60 ans et je vis à Helsinki, Finlande. Dans la vie, je suis nécromancien auteur et je m'en sors magnifiquement bien, merci. Sinon, grâce à ma chance/malchance, je suis séparé et je le vis plutôt bien. Quand on a baigné dans la magie noire depuis sa plus tendre enfance, on ne se demande plus où est le bien ou le mal ; on cherche comment augmenter sa puissance, en jonglant avec des forces plus puissantes encore. On repousse les limites du ciel, plutôt qu'on ne s'y taille un empire. C'est grisant, c'est étourdissant, mais il faut bien garder la raison ; l'exercice est, par nature, cérébral. Les imbéciles n'y ont pas leur place, c'est le premier enseignement que j'ai reçu.
J'ai été formé aux arts nocturnes Marjo Paavolainen, occultiste, et ce n'est pas un sous-entendu scabreux. Je suis l'un de ses plus brillants associés et, sous couvert de me passionner pour le vaudou en romancier gothique féru d'ésotérisme, j'ai ajouté bien des rayons à sa prestigieuse bibliothèque. Lors de ces voyages, je suis fréquemment accompagné d'un bon à rien qu'elle m'adjoint pour mon service, ce qui flatte ma fierté d'aristocrate manqué. Pas la conversation la plus éveillée qui soit, ce pauvre diable, pas même un sorcier, mais au moins il est obéissant.
"Kyril boude peut-être ?" suggéra Tarock avec cette expression de faux sérieux qui masquait un certain amusement mesquin. Les rejetons compliqués, il connaissait ça, enfin, le sien était plus insupportable encore dans la mesure où il était aussi parfait que possible... juste, pas ce qu'il avait imaginé. Mais avoir une imagination qui dépasse les limites du réel était le propre d'un écrivain, comme on le lui disait souvent pour l'en consoler. Fariboles. Etre consolé n'était pas du tout dans ses objectifs. Qu'on lui épargne la bonté et qu'on lui donne l'efficacité, les années passaient vite et tout semblait soudain une perte de temps. Enfin, il n'en était pas au point de son hôte de ce soir, heureusement.
"Le sang avait l'air d'être une métaphore pour autre chose, les forces vitales peut-être, ou quelque notion qui m'échappe encore. Cette convergence de textes avait quelques caractéristiques linguistiques très particulières, probablement un codage utilisé par l'un de ces anciens Coven, vous savez, cacher la connaissance pour mieux ricaner quand les nouveaux venus se cassent les dents, par chance nous ne fonctionnons plus ainsi..."
Retenant le dénommé Campbell, il lui passa également quelques instructions ; il ne fallait pas grand-chose à Jakob Tarock pour qu'il se comporte quelque part comme en terrain conquis. Cette faune invisible des grandes propriétés était là pour le servir, autant que pour servir ses maîtres, tout comme le plancher était là pour être foulé.
"Inutile de prendre des dispositions pour mon chauffeur, il dormira dans la voiture. Au moins je serai sûr que personne ne viendra la voler."
Il prit place à la table du dîner, en observant de loin les deux jeunes gens avec une attention cryptique. Il n'était pas bien sûr de ce qu'ils ressentaient à son égard, probablement surtout de la méfiance et de la rancune, et cela le chiffonnait. Pour sa part, il s'était pourtant conduit en gentleman à chacune de leurs entrevues. Celle-ci n'était pas de son fait ; certes, il avait échangé avec son vieux complice des intéressantes rencontres que l'on faisait dans sa région, et il n'avait pas caché l'intérêt de ses recherches pour ce qui gravitait autour du vaudou louisianais, notamment le vampirisme. Le lien entre ces deux traditions surnaturelles lui semblait particulièrement digne d'investigations.
Enfin, il serait difficile de faire dévier la conversation de son but premier : l'expérience que comptait mener le vieux fou, même si au fond il n'avait pas lui-même clairement idée de ce en quoi elle consisterait. Juste prélever du sang, beaucoup de sang, et tester des choses ...? Tarock espérait que c'était un peu plus construit que cela. Il n'était même pas sûr de pouvoir réconcilier entièrement la prophétie qu'il avait lue avec ce qu'il avait sous les yeux en ce moment. La possibilité d'une simple coïncidence demeurait toujours... Ce que les simples mortels appelaient coïncidences, et qu'il appelait, lui, de terribles jeux d'esprit que jouaient les forces occultes en se riant d'eux, comme autant de pantins poussés en avant dans le labyrinthe obscur de la vie.
"Je crois que nous devons un peu de franchise à ces messieurs," déclara Tarock après avoir porté un toast - à la Connaissance, bien sûr - et avoir reposé son verre. Il regard spécifiquement Dara. Ce dernier ne semblait pas avoir peur, si ce n'est pour son compagnon. Un bien vilain point faible. Il faudrait lui apprendre à s'en garder pour l'avenir, si avenir il y avait, ou du moins à ne pas l'exposer. Puis il chercha des yeux Louis et son enthousiasme débordant, accrochant son regard un instant pour s'assurer qu'il ne ruminait pas à nouveau de sombres projets. La paranoïa était décidément un bien vilain handicap. Il aurait été plaisant, et pratique pour leurs futurs travaux, de pouvoir l'en délivrer.
"Je vais vous laisser la parole, mon cher, puisque c'est vous l'instigateur de cette petite fête. Mais quant à moi, je tenais simplement à préciser que ma visite se borne à un rôle livresque. Je compile dans mon cerveau une bonne quantité de bibliothèques occultes assimilées au fil des années. Je confronte ces textes à ce que j'observe, et si je le peux, je complète les vides, je relie les points - sinon, au moins mes acquis peuvent apporter une forme de lumière sur certains phénomènes inexplicables."
Avec un sourire gracieux, il se recula dans son siège, comme pour signifier qu'il ne prendrait pas plus de responsabilité que cela. Ne pas l'exposer, du moins.
Promise me you'll try to leave it all behind, 'cause I've elected hell, lying to myself. Why have I gone blind? Live another life, You
Messages : 220
Date d'inscription : 07/03/2022
Région : France, Ile de France
Crédits : Targui himself
Univers fétiche : Pas de préférence, avatars réels par contre
Préférence de jeu : Homme
Oskar
Mar 5 Juil - 1:13
Louis-Marie Laveau
J'ai 65 ans et je vis à en Louisiane, aux Etats-Unis. Dans la vie, je suis médecin retraité et je m'en sors très bien, mon activité était rémunératrice mais surtout ma famille est très riche.. Sinon, je suis veuf et je le vis assez mal. Informations supplémentaires ici.
Je suis un descendant direct de Marie Laveau, la reine du Vaudou, qui a officié à La Nouvelle Orléans comme prêtresse au XIXe siècle. Notre famille compte de nombreux mages noirs, plus ou moins doués. La dernière en date était ma grand-mère, Aimée, qui a perdu ses immenses pouvoirs -dit-on- après avoir été maléficiée par un coven jaloux de sa puissance !
La malédiction toutefois n'a pas survécu à ma naissance, j'ai juste soigneusement gardé le secret, de peur que nos ennemis ne s'en prennent à moi également ! J'ai épousé Helena il y a trente ans, et l'ai perdue, divorce cinq ans plus tard puis... son décès. J'ai eu avec elle deux enfants qui ne veulent pas me connaître, et avec Oksana un fils, bâtard que je n'ai pas vraiment légitimé, mais qui m'a retrouvé et me seconde, Kyril.
Lui, promet d'être un sorcier d'exception ! Meilleur encore que je ne suis, il a établi avec l'aïeule une connexion qui tient de l’envoûtement... Aimée a confié à mon héritier sa puissance et j'en ai peur, son besoin de vengeance...
American dreams Cresus , Dara, Ben, Louis-Marie, Kyril, Jakob...
« Kyril boude peut-être ? »
Mon sang ne fait qu'un tour ! C'est qu'il en serait bien capable ! Mais non... Son absence m'intrigue et finit par m'inquiéter... Sans cette étrange aura qui l'entoure depuis quelques temps, comme si la sienne se dédoublait, je serais moins anxieux... Que lui est-il arrivé ? Je regarde ce Benedikt avec un œil suspicieux, qu'a-t-il fait à Kyril pour qu'il se défende et le mette à son tour dans un tel état ? Fort de mes propres expériences j'ai à tort imaginé ce maudit métamorphe victime de mon rejeton, mais à n'en pas douter, c'est l'inverse ! S'il ne lui avait pas causé de tort, mon assistant serait là !
Je jugerais que Tarock se délecte de la situation !
Laquelle situation s'obscurcit de minutes en minutes... A l'origine il y avait mes recherches, et ce livre... Joaquin Oviedo et son fichu coven... leurs propres recherches sur les croisements et la venue au monde d'hybrides... Je suis persuadé que son petit-fils est l'un de ces hybrides, un mélange de vampire et d'humaine... de sorcière très probablement, donc sa mère Eva est une sorcière ! Et le père alors ? Ce... Mærtens ? D'après mes renseignements il n'a rien de sorcier, et encore moins d'un vampire ! Mais quelle sorte de sorciers sont donc les Oviedo ? Pas des nécromanciens, je le saurais, pas non plus des sorciers élémentaires ? Je ne connais pas d'autres sorcelleries que celles là ? Bref, Tarock en a de belles !
« Je vais vous laisser la parole, mon cher, puisque c'est vous l'instigateur de cette petite fête »
Et il se promet d'être là pour « mettre en lumière » et apporter des précisions sur des phénomènes « inexplicables » ! Mais il me prend pour un novice ?
« Cela risque d'être long Monsieur Oviedo, pour que votre compréhension soit totale il va me falloir remonter très loin... Plus de trente ans en arrière j'en ai peur, à la date où j'ai initié mes premiers travaux. »
Je regarde Tarock qui prend mon maître d'hôtel à part... Mais qu'il fasse comme chez lui surtout ! Et le métamorphe amorphe qui s'en est pris à Kyril... Bien, raconter va me permettre de mettre un peu d'ordre dans mes idées... Je fixe l'escalier aussi, guettant l'arrivée d'une chevelure rousse dans laquelle j'ai donné quelques coups de ciseaux récemment qui ont désespéré mon Russe. Mais rien. Pas plus de Kyril que d'anges en enfer...
« Pour la communauté humaine je suis chercheur en médecine, en génétique plus exactement, je travaille sur la régénération cellulaire. J'ai publié plusieurs articles et deux ouvrages, fort bien accueillis, mais cette … science... ne suffirait à me permettre d'atteindre mon but. Vous le savez peut-être je suis un descendant en ligne directe de Marie Laveau, la grande prêtresse vaudou ? Mon aïeule Aimée était sa petite fille... »
Si Dara est à l'écoute, je vois son compagnon chercher sous sa chemise une amulette et la serrer comme s'il voulait la briser. Au moins à défaut d'être un adepte ce garçon sait de quoi je parle...
« Aimée était membre du Coven de l'ombre, des nécromanciens, auxquels je crois Monsieur Tarock est lié également ? » Coup d'oeil à l'intéressé ? Je ne sais trop comment il est lié à un Coven de Louisiane mais il me semble bien que ce soit le cas ? En tout cas, il a accès à leurs bibliothèques ce que ni moi -pour une cause évidente- ni Kyril -sans doute trop proche de ma famille- n'avons réussi à obtenir. « Elle a initié avant la seconde guerre mondiale une série de recherches qui ont abouti à son bannissement de ce maudit Coven ! Et à la perte de ses pouvoirs et de ceux de mon père. »
Cela l'intéresse-t-il ? Ça n'a pas l'air de rassurer Ben Jensen, des sorciers qui se bannissent les uns les autres ? Si l'écrivain n'avait pas embrouillé les choses avec ses histoires de métamorphe et de sacrifice je m'en moquerais bien, mais ça continue à me tarabuster. Comment relier des métamorphes, des sorciers, le sang, un sacrifice qui ne serait pas de sang versé ? Les choses étaient déjà complexes, elles sont en passe de devenir inextricables !
« Nous n'avons trouvé que récemment son journal ainsi qu'un précieux grimoire qu'elle avait subtilisé à ses maîtres, mais n'avons pas découvert comment relier la chose à mes propres travaux.
Voyez-vous Monsieur Oviedo, le point faible des sorciers est leur mortalité ! A quoi bon avoir des pouvoirs fantastiques si l'âge vous prive de votre essence vitale ? J'ai pris conscience de cela en perdant mon épouse, et au début -abruti de douleur- je ne voulais que la ramener, telle qu'elle était, comme si la mort ne s'était jamais emparé d'elle ! Certaines créatures en ont le pouvoir... Ou plus exactement, les sorciers lorsqu'ils travaillent sur le sang et les ossements de certains... êtres surnaturels, peuvent ramener le cadavre à la vie, exactement comme s'il n'était pas mort ! Je voulais cela, pour Héléna...
Puis, ayant lu les ouvrages du Coven de votre grand-père, mon ambition a grandi et je l'ai voulu pour tous les sorciers... C'est là que votre sang entre en jeu. Il reste un rituel à accomplir si j'ai compris la teneur du livre que vous cherchiez vous-même... Un rituel qui bannirait de votre sang la possibilité de trépasser... Les vampires Monsieur Oviedo, se régénèrent par le sang ! Vous avez dû constater que son absorption régulière vous mettait en bien meilleure condition physique et mentale que le jeûne ? Assurément ? »
J'ai l'impression que les mains de Jensen sont devenues des serres à la façon dont il contracte les muscles de ses poings en me foudroyant du regard ! Quoi ? Cet imbécile joue les calices et n'a rien compris à la chanson ? Son sang, son précieux sang de demi-animal abreuve son seigneur et maître ! Plus Dara le boit, et plus il reste alerte et jeune ! N'a-t-il pas lui-même constaté la chose ?
Reste à relier cela à la prédiction de Tarock, et à trouver ce que sont ces Oviedo ! Le Coven a un nom totalement délirant qui parle d'une lune de sang... Il semble remonter à une civilisation pré-colombienne... Et maintenant Tarock arrive avec Orphée et les Grecs ? Ces fichus Grecs avaient-ils eu connaissance de quelque chose de plus ancien qu'eux ? Encore que ? Tarock pourrait me le dire mieux que ma mémoire ? Les pré-colombiens qui adoraient un dieu décapiteur parfois présenté sous l'apparence d'une araignée -un métamorphe ?- sont-ils nés avant ou après Orphée ? Et ce grimoire que j'ai à peine feuilleté avant de l'offrir à Dara pour qu'il excuse son... enlèvement ? Est-il contemporain d'une de ces civilisations ? Ou écrit après coup mêlant tout et son contraire ?
« Je ne suis qu'un modeste médecin... et un nécromancien sans grand talent, c'est Jakob ici présent le chercheur, il pourra vous éclairer... »
Je pense que depuis le temps, la modestie de mes pouvoirs a été jaugée à sa juste valeur par Tarock, même si comme moi il est en admiration devant ceux de Kyril... J'ajoute, à voix moins basse que je ne l'aurais souhaité.
« J'ai peur que mon aïeule, Aimée, n'ai pris possession de mon fils... C'est pour cela que l'absence de Kyril m'inquiète, elle était là ce soir, presque matérialisée. Vous l'avez sentie ? Vous aussi Tarock n'est-ce pas ? »
A leur tête oui... Même ce rustre d'oiseau de proie semble l'avoir détectée !
Comme si nous n'avions pas assez de problèmes avec ces travaux, il faut en plus qu'un spectre s'en mêle ! Fut-il celui de ma grand-mère ! Un spectre... qui hanterait un métamorphe qui s'offre en sacrifice ? Mais c'est Kyril qu'elle hante !
A n'y rien comprendre.
Je sonne d'un mouvement nerveux.
« Campbell ! Où est Monsieur Zorkin, vous ne l'avez pas prévenu ? »
Sa réponse me glace « Monsieur Kyril n'est pas dans sa chambre Monsieur, et je ne l'ai trouvé nulle part... »
J'ai 29 ans et je vis à en Louisiane , aux Etats-Unis. Dans la vie, je suis joueur de poker professionnel , enfin « professionnel » si l'on veut... mes placements suffiraient à me faire vivre correctement, je m'en sors bien.. Sinon, je suis célibataire et je le vis plutôt bien. Informations supplémentaires ici.
J'ai une particularité, découverte par hasard après une grave blessure à la tête, je vis beaucoup mieux si je bois votre sang... Quand je dis « vivre » mieux, j'ignore si m'en abstenir me laisserait de ce monde, c'est un besoin qui va croissant , impérieux, impossible à oublier et qui décuple les quelques talents que j'ai déjà. Avant cette aventure, j'étais militaire, et accessoirement mentaliste, ces gens qui prévoient votre comportement et lisent presque vos pensées, rien qu'en vous regardant agir : votre attitude, vos regards, vos hésitations... Le sang me permet désormais d'entrer en vous, de vous « lire » d'avoir une connexion telle que je peux vous influencer, faire vivre en vous la volonté de faire ce que je vous suggère... Dans la branche que j'ai choisie après mon retour forcé à la vie civile, inapte au service, c'est un atout non négligeable.
Ce que je suis ? Ne déraisonnez pas ! Les vampires sont du folklore, des créatures légendaires... Je peux vous croiser en plein soleil, entrer dans les lieux consacrés, et je suis aussi vivant que tous ceux que vous croiserez dans une rue.
Sinon... J'ai autre chose qui sort de l'ordinaire... Mon colocataire. Notre rencontre a été... étrange pour le moins. Il se transforme en rapace, un vautour moine... Il m'a surpris en son temps, lorsque j'ai cédé pour la première fois à l'appel du sang, et tué par la même occasion le garçon qui comptait bien me déclarer sa flamme. Du ciel, en plein vol, il a assisté à la scène, et m'a porté secours, m'aidant à fuir, et à gérer ce que je venais de faire.
Lui et moi, nous sommes liés, par le secret, et par une amitié hors paire. Échange de sang, fraternité, fidélité... Celui qui s'en prendra à l'un aura affaire à l'autre ! Cela, j'en fais le serment.
American dreams Cresus ft Dara ft Ben
« Je crois que nous devons un peu de franchise à ces messieurs »
« Je ne suis qu'un modeste médecin... et un nécromancien sans grand talent, c'est Jakob ici présent le chercheur, il pourra vous éclairer... J'ai peur que mon aïeule, Aimée, n'ai pris possession de mon fils... C'est pour cela que l'absence de Kyril m'inquiète, elle était là ce soir, presque matérialisée. Vous l'avez sentie ? Vous aussi Tarock n'est-ce pas ?»
Je ne sais pas si « modeste » est le terme approprié, mais « fou » ça, à n'en pas douter. La seule chose que j'apprécie chez cet homme, c'est son entêtement à faire de moi « Dara Oviedo », à chaque fois que j'entends ce nom dans sa bouche, j'ai l'impression de sentir au loin mon père se cabrer, et j'adore ! Mais le reste... est tout simplement dément ! Allons donc, il caresse juste le rêve de trouver l'immortalité pour en doter les sorciers, probablement les sorciers « dignes » de ce présent, il veut créer une caste de « super-sorciers » y mettant en tout premier lieu cette épouse qu'il dit avoir idolâtrée mais qui n'est pas la mère de son fils ? Bon, je n'ai pas prêté trop d'attention à sa généalogie, j'ai pû me tromper ?
« Il y a beaucoup d'inconnues dans votre récit ? Et si comme Monsieur Tarock le suggère le « sang » n'est pas à prendre au sens propre?Pensez-vous qu'il me suffise d'être un homme de la famille Oviedo pour être utile ? »
Ben ne le dit pas mais à sa réaction je sens qu'il craint autant ce dingue que mon « inutilité ».J'ai aussi le net sentiment qu'il en sait beaucoup plus sur Kyril que ce qu'il veut bien dire... C'est ennuyeux, il serait stupide de ne pas participer à ce dîner puisque nous sommes là, déjà je commence à avoir faim, et ensuite au fil de la discussion peut-être comprendrons-nous mieux ?
Quant au jeune homme introuvable et hanté... Je surveille les émotions qui s'affichent sur le visage de notre hôte, ce vieux bonhomme est un kaléidoscope d'expressions faciales : stupeur, crainte, colère, incrédulité à nouveau, impuissance, refus, inquiétude -sincère semblerait-il?-
« Mais enfin Campbell ! C'est impossible ! Vous avez mal cherché ! »
Je ne vois rien sur la face du domestique mais la pression de son sang s'accélère, il en a marre Campbell qu'on le rende responsable de la disparition du fils de la famille... rien que la voix de Laveau me taperait sur les nerfs si je devais l'avoir en permanence à mes côtés.
« J'assure Monsieur que j'ai regardé partout. Partout où j'avais accès... La fille de cuisine est allée voir dans le parc, elle l'a appelé, il n'a pas répondu. »
Le « partout où j'avais accès » a presque ramené l'espoir sur le visage du vieux sorcier !
« Le laboratoire ! Je vous prie de m'excuser Messieurs, passez à table, je m'assure qu'il n'y est pas retourné, il ne nous entendrait pas l'appeler ! »
Et il se rue vers la porte, nous laissant comme autant de piquets plantés dans sa salle à manger monstrueusement rococo... Je regarde Ben, lui demandant sans paroles s'il veut m'en dire plus... Son regard tourne autour de la pièce cherchant je ne sais quoi ? Des caméras ? Des micros ? C'est bien possible ! Il fait un « non » discret de la tête.
Soit...
« Et bien Messieurs, passons à table comme l'a suggéré le Docteur ? »
Univers fétiche : euuuh aventure, fantastique, city, histo, steampunk...
Préférence de jeu : Homme
Mandrin
Ven 29 Juil - 13:41
Jakob Tarock
J'ai 60 ans et je vis à Helsinki, Finlande. Dans la vie, je suis nécromancien auteur et je m'en sors magnifiquement bien, merci. Sinon, grâce à ma chance/malchance, je suis séparé et je le vis plutôt bien. Quand on a baigné dans la magie noire depuis sa plus tendre enfance, on ne se demande plus où est le bien ou le mal ; on cherche comment augmenter sa puissance, en jonglant avec des forces plus puissantes encore. On repousse les limites du ciel, plutôt qu'on ne s'y taille un empire. C'est grisant, c'est étourdissant, mais il faut bien garder la raison ; l'exercice est, par nature, cérébral. Les imbéciles n'y ont pas leur place, c'est le premier enseignement que j'ai reçu.
J'ai été formé aux arts nocturnes Marjo Paavolainen, occultiste, et ce n'est pas un sous-entendu scabreux. Je suis l'un de ses plus brillants associés et, sous couvert de me passionner pour le vaudou en romancier gothique féru d'ésotérisme, j'ai ajouté bien des rayons à sa prestigieuse bibliothèque. Lors de ces voyages, je suis fréquemment accompagné d'un bon à rien qu'elle m'adjoint pour mon service, ce qui flatte ma fierté d'aristocrate manqué. Pas la conversation la plus éveillée qui soit, ce pauvre diable, pas même un sorcier, mais au moins il est obéissant.
"Si vous le trouvez, dites-lui un mot gentil, que diable, ça ne vous tuera pas et ça évitera ce genre d'incident," lança Tarock en voyant s'éloigner son vieux complice. Puis il se tourna vers les jeunes gens. Eh bien, il était pour quelques minutes l'autorité du débat. Merveilleux. Il observa les visages quelque peu méfiants et déstabilisés qui l'entouraient ; c'était peut-être le moment de montrer patte blanche, en attendant que le maître des lieux réapparaisse comme une tornade, possiblement accompagné de son jeune possédé. "Bien sûr, Dara, que votre sang offre un grand intérêt dans la recherche de l'immortalité. Vous êtes, pardonnez-moi l'expression, le chaînon manquant entre le mortel classique et le mort-vivant, le meilleur des deux mondes, ce serait plus correct."
Si seulement il avait eu un fils comme Dara. Et non un fanatique de sciences dures qui se passionne pour les bizarreries comportementales des dauphins davantage que pour sa propre espèce. Cultures non humaines, mon oeil. Il finirait comme Dian Fossey un de ces jours, et ça n'aurait rien accompli. Le vieux romancier ravala un mouvement d'amertume qui se dessinait au coin de son esprit, ce n'était ni l'heure ni le lieux de se lamenter sur son propre sort.
En remerciant le personnel qui faisait le service, Tarock leva son verre, dans un toast qu'il ne précisa pas. A la survie de tous les participants, sans doute. Ce serait déjà pas mal, pour un soir comme ce soir. Il avoua ensuite franchement ce qui lui semblait inquiétant dans tout cela, lui que peu de choses pouvaient encore inquiéter : "Nous pourrions ramener une âme perdue, aujourd'hui, je commence à y croire..., mais peut-être pas celle que nous avions prévue... J'apprécierais fort que mon illustre collègue soit attentif à cela, mais pour être attentif, il faut être patient, voyez-vous. En tout cas, ses recherches jusqu'à ce jour lui ont démontré une chose : peu de corps forment des réceptacles convenables pour une âme qui a connu l'au-delà."
Il eut un sourire équivoque. Ces quelques mots suggéraient d'innombrables tentatives avortées, des créatures à peine vivantes qui avaient succombé en quelques minutes d'ignoble agonie, des choses qui n'avaient pu redevenir pleinement humaines, des expériences comme même les fous dans les films les plus décadents n'en tenteraient pas. Si seulement on avait eu affaire à un Carl Tanzler, un simple obsédé qui aurait naturalisé la femme de ses rêves pour partager avec elle une parodie de vie de couple... Ils étaient allés tellement plus loin que cela. Mais aujourd'hui, il y avait un réel espoir, puisque, clairement, l'âme était parmi eux, prête à s'incarner.
"Peut-être, en irriguant un corps avec un sang comme le vôtre..."
Naturellement, Ben était mal à l'aise. Jeté tout à coup dans une histoire pareille, qui ne l'aurait pas été ? Mais il ne fallait surtout pas qu'il cause un scandale. Il n'en sortirait pas gagnant. Et sincèrement, Tarock n'avait aucune envie de les voir blessés, ces deux-là. A travers toute sa sournoiserie manipulatrice et son attitude hautaine, il leur portait une certaine forme d'affection. Il en avait toujours été ainsi avec lui ; il s'était créé des liens hors de son foyer, avec des figures de rencontre, des habitants de pays lointains, sitôt rencontrés, sitôt voués à être perdus... d'une manière ou d'une autre. Il faut croire que cela le rassurait.
"Je vous conseille vivement, à tous les deux, d'aller dans le sens de notre hôte. Quoi que vous en pensiez, inutile de le montrer. Mieux vaut consentir à donner un peu de votre personne que lui donner l'envie de vous y forcer, comprenez-vous ? Chacun de vous a intérêt à ce que l'autre s'en sorte..."
D'autant que, si ce cher docteur revenait bredouille, sans avoir trouvé son assistant, il serait dans une humeur massacrante. Oh, ça ne les empêcherait pas de dîner et de parler affaires, mais il ne serait pas bien disposé. Déjà qu'il avait une tendance naturelle au chaos...
Promise me you'll try to leave it all behind, 'cause I've elected hell, lying to myself. Why have I gone blind? Live another life, You
Messages : 225
Date d'inscription : 27/02/2022
Région : France, Ile de France
Crédits : /
Univers fétiche : Avatars réels, mais tous types
Préférence de jeu : Homme
Val
Sam 30 Juil - 12:58
Kyril Zorkin
J'ai 22 ans et je vis désormais dans les environs de La Nouvelle Orléans en Louisiane, aux Etats-Unis. Dans la vie, je suis … que suis-je ? C'est déjà une question à laquelle je peine à répondre. Je m'en sors plutôt bien, depuis peu.. Sinon, je suis célibataire et je le vis parfaitement. Informations supplémentaires ici.
Je suis né à Moscou, dans un quartier pourri de Moscou, l'aîné, des trois enfants d'Oksana et d'Ivan Zorkin. Rapidement j'ai compris que mon père avait à mon égard une sorte de rancune dont je ne savais pas l'origine. Je pensais que ma mère s'était fait épouser à cause de sa grossesse, je suis né si tôt après leur mariage. Puis, j'ai su qu'il n'était même pas mon père et s'était marié pour le petit pécule qu'elle ramenait de l'étranger... Elle s'était prostituée, et avait reçu de mon géniteur de quoi rentrer au pays. En soi, ça faisait de lui un type presque bien ? Il aurait pu ne rien faire ?
Dans une scène digne du plus mauvais drama d'un cinéma décadent, j'ai appris que j'étais un descendant direct de Marie Laveau, la reine du Vaudou au XIXe siècle. Mon père, Louis-Marie Laveau, mon employeur aussi, me l'a jeté à la figure avec des résultats d'analyse de notre ADN. Notre ADN ! A part que moi, je n'ai jamais donné mon accord pour être « analysé » ? J'ai avec le Dr Laveau des rapports complexes, faits de crainte, d'envie, de rage... et je crois bien d'amour. Comment je suis arrivé là ? C'est une longue histoire. Mais cette parenté explique bien des choses.
Mon enfance a été ponctuée de crises plus ou moins graves. Ivan Zorkin me haïssait, et plus je grandissais, plus cette haine se montrait au grand jour. Ma mère... laissait faire. Je sentais en elle à la fois de la pitié et de la peur, comme si elle avait su des choses sur moi que j'ignorais. J'en faisais les frais, les coups s'abattaient, elle ne s'interposait jamais, mais venait me soigner.
Il faut dire que j'étais un étrange enfant, je suis parait-il un étrange adulte. Tout jeune, j'ai découvert que j'entendais et voyais des choses que d'autres ne percevaient pas, que j'avais sur les corps et les esprits des pouvoirs effrayants. Un camarade qui m'insultait venait tout à coup manquer de souffle, le sang n'arrivant plus au cœur... Je pouvais d'un trait de pensée valoir une journée noire à un autre qui s'était moqué, appelant sur sa tête tous les tourments du monde, il se blessait, brisait un objet cher, faisait une gaffe impossible à rattraper, dévoilait un secret bien gardé et lourd de conséquences... malgré lui, juste parce que j'avais murmuré « Je te maudis ! Puisse ta vie devenir un enfer ! ». ça ne durait pas, mais ça faisait peur. Personne ne voulait nommer la chose, mais plus les années passaient et plus on m'évitait.
Ma mère a fini par me confier à Luba... Luba, son nom ramène le sourire sur mes lèvres... Elle était vieille et d'une telle laideur qu'elle en semblait belle. Des traits grossiers, coupés au couteau, des lèvres drues et sombres, une peau ridée comme de l'écorce. Elle avait de rares cheveux blancs, fins et bouclés, des yeux d'un bleu si pâle qu'on les trouvait éteints. Elle a été ma maîtresse, mon initiatrice, et ma destinée. C'est elle à sa mort qui m'a envoyé en Louisiane... « Va, là-bas, on t'attend. » Qui, quoi ? Je ne l'ai pas su. J'ai traversé la moitié de mon pays, passé la frontière en Norvège, et me suis caché sur un bateau qui partait au Canada... J'ai mis deux ans, en me cachant, en offrant de moi la seule chose vendable, mon innocence et ma rousseur... Et je suis arrivé. Chez moi.
American dreams Cresus , Dara, Ben, Louis-Marie, Kyril, Jakob...
Je les entends m'appeler, mon père, Campbell, Lorna la fille de cuisine toute nouvellement arrivée qui rase déjà les murs en sursautant... La pauvre, c'est elle qu'ils ont envoyée dehors, elle a les yeux écarquillés de terreur en lançant d'une petite voix à peine audible « Monsieur Kyril ? Monsieur Kyril ? Le Docteur veut vous voir ?! »... En moi, ELLE est là... Sa présence me procure physiquement une sensation étrange, quelque chose de proche de l'extase qu'on ressent quand un homme aimé vous étreint, sans le plaisir intense... Le plaisir c'est elle qui le capte, elle savoure ma vie, je la sais dans mon sang, elle « voyage » comme une exilée qui revient au pays... Je ferme les yeux !
« Va-t-en ! Je ne veux pas de toi ! Va-t-en ! »
Je suis blotti dans un recoin derrière le garage... Les « écuries » dans lesquelles depuis longtemps pas un cheval, même spectral, n'a mis une patte... J'entends Louis sortir en trombe, la cuisinière fait une apparition et lève les bras au ciel... je la connais maintenant, elle doit sacrer et jurer que « c'est bien la peine de faire des efforts si les maîtres mettent tout en œuvre pour gâcher son talent ! » Je doute qu'elle ait l'oreille du Maître ce soir... J'ai mis les voiles ! Il doit fulminer !
« Kyril ?! Kyril ! Ne fais pas l'enfant ! Nous passons à table ! »
Je ne fais pas l'enfant ! Je suis habité ! Débarrassez-moi d'elle ! Je ne sais pas comment faire, je ne sais pas quoi dire, qui appeler ! J'ai l'impression d'être un de ces « martyres » d'une autre foi qu'on voit parfois aux infos et qui s'immolent en arrivant bardés d'explosifs qu'ils ne pourront que faire exploser, leur résolution à mourir intacte ou non ! Je porte en moi notre fin ! Je suis sûr qu'elle veut notre fin ! Depuis le début elle nous manipule, elle s'est d'abord emparée de lui, puis de moi ! Elle est la cause de tout...
« Kyril ! Répond-moi ! Tu es blessé ? Malade ? Kyril ! »
Son intonation me surprend, il a l'air vraiment inquiet ? Oui je suis malade ! Je suis mort ! Elle me possède !
Dépité je le vois repartir, ses traits sont vraiment soucieux... Est-ce qu'il tiendrait un peu à moi ? Malgré tout ? Pas que comme curiosité et héritier de sa rousseur ? J'ai froid, je tremble, plus le temps passe et plus elle prend corps ! Qu'est-ce qu'il va rester de moi ?! Au fond de moi, mon petit cœur transi pleure « Cresus ! » Pourquoi l'ai-je rencontré ? Pourquoi avons-nous été si proches et m'a-t-elle volé ça -aussi- ! Je voudrais me transformer et voler, je voudrais suivre son odeur et le retrouver, mais je ne peux pas … « Je » c'est aussi « Elle » maintenant. Peut-elle rester ? A tout jamais ?
Un spasme me secoue, j'ai l'impression d'accoucher ? Ça doit faire ça d'accoucher ? Qu'est-ce qui se passe ! Mon corps est comme écartelé, parcouru de frissons, quelque chose en moi me donne l'impression de faire pression, d'essayer de sortir d'une gangue, d'un cocon ?! C'est plus fort que moi, je hurle...
« LOUIS ! »
Je vois la silhouette se retourner, il repartait lentement, comme retardant le moment où il rentrerait dans la maison, il cherche des yeux ? Je crie à nouveau.
« LOUIS ! »
Jamais il ne m'a pris comme ça contre lui ? On dirait vraiment l'idée que j'ai d'un père secourant son enfant souffrant ? Je pleure, je hoquette, toujours secoué de ces soubresauts !
« Kyril » - « Ben » - « Cresus » - « Louis-Marie » - « Dara »
Follow
the dream spirits
Messages : 220
Date d'inscription : 07/03/2022
Région : France, Ile de France
Crédits : Targui himself
Univers fétiche : Pas de préférence, avatars réels par contre
Préférence de jeu : Homme
Oskar
Sam 30 Juil - 15:34
Ben Jensen
J'ai 35 ans et je vis à en Louisiane , aux Etats-Unis. Dans la vie, je suis guide touristique et je m'en sors pas trop mal.. Sinon, je suis célibataire et je le vis plutôt bien. Informations supplémentaires ici.
J'ai une particularité, je peux me transformer, en vautour moine... Un grand oiseau aux plumes brunes, un peu dégarni, qui surveille en vol plané les proies éventuellement restées d'une chasse menée par un autre... Un charognard ? Disons, un écologiste qui gère la pénurie et récupère les ressources ! Ce n'est pas pour me vanter, mais mon comportement humain en est très proche, j'ai horreur du gâchis.
Sinon... J'ai autre chose qui sort de l'ordinaire... Mon colocataire. C'est un garçon fantastique, un ex officier des Marine's, décoré de je ne sais quelle médaille, je n'y connais pas grand chose, mais il a un uniforme classe qu'il garde dans un placard parce qu'il n'a plus le droit de le porter en étant redevenu civil... Notre rencontre a été... étrange pour le moins. Et notre cohabitation l'est également. Il a besoin de boire du sang, est capable de lire dans l'esprit des gens, de leur dicter leur conduite par lien mental... Ce qu'il est ? Nous n'en savons fichtre rien, les vampires ça ne sort pas le jour ? Il prend des bains de soleil sans gêne...
Lui et moi, nous sommes liés, par le secret, et par une amitié hors paire. Échange de sang, fraternité, fidélité... Personne n'y touchera, et il ne permettrait pas qu'on me touche non plus ! J'en mettrais ma main au feu.
American dreams Cresus ft Dara, Ben, Louis-Marie Jakob, Kyril
« Bien sûr, Dara, que votre sang offre un grand intérêt dans la recherche de l'immortalité. Vous êtes, pardonnez-moi l'expression, le chaînon manquant entre le mortel classique et le mort-vivant, le meilleur des deux mondes, ce serait plus correct. »
Je me rapproche d'un mouvement d'automate possessif de l'intéressé ! Il a beau avoir enrobé le truc en disant « le meilleur », il est hors de question qu'ils le touchent ! Je suis à le toucher, et sans même y prendre garde, d'un geste de propriétaire, j'entoure ses épaules de mon aile, pardon, de mon bras ! L'ambiance commence à me taper sérieusement sur le système, tous ces beaux-parleurs d'une autre époque qui vous assènent leur « érudition » comme autant de coups de battes ! Je suis peut-être ignare mais je reste les deux pieds sur terre moi ! Je ne m'envole pas -même pas au sens figuré- dans des contrées où les sorciers vivent pour l'éternité, où les métamorphes servent de réceptacles à fantôme pour se sacrifier ensuite ! Quand ils auront cesser de délirer ils le diront. Je regarde Dara, le fais pivoter pour qu'il oublie Tarock un instant !
« On s'en va ! A la maison il y a de quoi manger aussi si tu as faim ! »
Le sourire du bidasse me fait sentir combien je suis puéril... Exactement le sourire que ma mère m'adressait quand je partais en guerre à cinq ans pour bastonner les méchants de l'école qui avaient paraît-il ennuyé ma grand-soeur ! Il me rend mon étreinte, discrètement, et me caresse la joue comme on le ferait à un impétueux gosse capricieux ! Dara ! Ne joue pas avec eux ! On va perdre la partie ! S'il te plaît !
Il essaie de me rassurer, je sens sa pensée en moi, il est curieux, il veut savoir ! Ne t'a-t-on jamais dit Mærtens que la curiosité est un vilain défaut et que qui s'approche trop du feu s'y brûle ? Je hausse les épaules, aussi dépité qu'inquiet... Il sait bien que je vais céder, je cède toujours... Il n'était pas officier pour rien, il sait s'y prendre pour commander, et puis moi c'est vrai, je n'ai jamais été dominant.
« Nous pourrions ramener une âme perdue, aujourd'hui, je commence à y croire..., mais peut-être pas celle que nous avions prévue... J'apprécierais fort que mon illustre collègue soit attentif à cela, mais pour être attentif, il faut être patient, voyez-vous... Peut-être, en irriguant un corps avec un sang comme le vôtre...»
A nouveau je serre les poings ! Je plante mes yeux dans les siens ! Qu'il essaie ! Qu'il approche d'un centimètre de plus de Dara et je lui casse sa jolie gueule de planteur ! Je hais sa voix, sa prestance, son assurance tranquille ! Il est non seulement sorcier -ce que j'abhorre plus que tout dans ce monde- mais … Il se fout de moi en plus ! Je surprends face à ma mine de dogue en furie -ou d'oiseau de proie prêt à défendre son nid plutôt- une hilarité contenue...
« Je vous conseille vivement, à tous les deux, d'aller dans le sens de notre hôte. Quoi que vous en pensiez, inutile de le montrer... »
Il a dit ça pour moi ? Bon sang mais pourquoi dès qu'il s'agit de mon brun est-ce que je perds tout jugement et intelligence ! Je ne suis certainement pas instruit, et je n'ai pas leurs « bonnes » manières, mais je ne suis pas stupide non plus, dans des circonstances « normales » ?
« Et qu'est-ce qu'on va gagner à accompagner le délire d'un autre taré dans votre genre ? »
C'est pourtant évident... Dara baisse la tête et sourit, les yeux pétillants d'amusement.
« En clair on la boucle ou votre docteur Frankenstein nous utilise comme pièces détachées pour une de ces expériences ? Il n'y a pas assez du rouquin qui vous tue d'un regard ici ? »
Je suis furieux, d'une colère qu'aucun mot ne pourrait nommer ! Je guette la porte, mon instinct de métamorphe sent une souffrance, une douleur, une terreur chez un de mes semblables ! Le dingue entre en coup de vent, ameutant la valetaille !
« Campbell ! Campbell ! Aidez-moi ! »
Le flegmatique larbin arrive ahuri, la cuisinière qui était déjà sortie trois fois de son antre pour savoir si on mangerait froid ou brûlé repart en trombes se planquer dans ses casseroles ! On est tous là, à le voir entrer en portant le petit sorcier visiblement très mal en point !
Mais qu'est-ce que c'est que cet asile de fous !
Mais je ne peux plus dire « on s'en va », Kyril est un méta, et un méta en train de crever...
« Kyril » - « Ben » - « Cresus » - « Louis-Marie » - « Dara »- « Jakob »
Prendre son envol
et tout oublier
Messages : 76
Date d'inscription : 12/05/2022
Crédits : j'me débrouille
Univers fétiche : euuuh aventure, fantastique, city, histo, steampunk...
Préférence de jeu : Homme
Mandrin
Mar 2 Aoû - 19:00
Cray
J'ai 50 ans et je vis à Helsinki, Finlande. Dans la vie, je suis employé de maison et je m'en sors comme un chien. Sinon, grâce à ma chance/malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien. Je peux me transformer en chien, c’était pas une façon de parler. Enfin parfois, je me pose la question : je suis peut-être un chien qui peut se transformer en homme. Au fond, est-ce que ça ferait une différence ?
Je travaille pour Marjo Paavolainen, occultiste, en fait ma famille travaille pour sa famille depuis aussi longtemps qu’on s’en souvienne. Ses travaux tournent autour du vaudou et je vais souvent prospecter sous les tropiques pour lui ramener de l’information.
Un sorcier local s’y rend aussi, de plus en plus souvent ces dernières années, auquel cas les Paavolainen me « prêtent » et il me sert de maître de substitution. Il est terrifiant, mais c’est la vie.
En le fréquentant, j’ai croisé les amis de son fils à la fac et de fil en aiguille, je me suis retrouvé père, à 48 ans, c’était vraiment pas sérieux.
Trouver la piste n'est pas difficile. Trouver la piste - il est né pour ça. La créature dont il a pris la forme est plus douée qu'un chien. Vive et puissante, légère comme les êtres des falaises. Elle peut escalader aux murs sans ressentir d'effort, plonger d'une haute altitude sans craindre de blessure. Elle est consumée et sublimée par sa mission. Ses pas courent comme le vent en remontant la piste qui l'appelle, et elle sait exactement ce qu'elle doit faire : rien à perdre et rien à trouver, tout est là, devant lui, simple et évident comme le bonheur de vivre et l'énergie même transmise par la terre. Et personne ne vient chercher à l'arrêter, car comme il l'avait promis, son ami est là, partout, sous toutes les formes qu'il a pu prendre, engagé dans cette bataille où ils ne détruiront personne.
C'est donc cela, vivre ? Quand il le reverra, il faudra qu'il le remercie. Le voile qui s'est déchiré devant ses yeux ne s'y rabattra jamais.
Soudain, son coeur se serre, à la vision du jeune homme brisé que la possession a épuisé. Maintenant qu'elle a relâché son emprise, il semble abandonné comme un vêtement jeté à terre, sans vie à présent que son occupant s'est détourné de lui. Une ombre. Une pauvre ombre à tête de feu, oubliée dans l'âtre. Il est trop tard, gens de la maison, trop tard pour se soucier de votre protégé que vous avez livré aux démons. Il ne vous appartient plus, vous avez trahi votre devoir.
Sans l'appui de Crow, jamais Cresus n'aurait osé reprendre à ses bourreaux celui qui s'était livré de lui-même. A présent, c'est sans une hésitation, rapide comme l'éclair qu'il l'emporte, comme la voix le lui crie, ferme et décisive à travers le ciel qu'elle emplit, jusque dans son coeur qu'elle fait battre. Il a déjà essayé une fois, à présent il doit réussir. Ses bras retiennent contre lui le corps abandonné, à présent il ne le laissera plus se vouer aux gémonies sous ses yeux. Il le gardera à la surface, il l'aider à respirer s'il le faut. Quelqu'un doit le faire, et ce soir, ce quelqu'un, c'est lui.
Au moment de franchir le dernier pas pour regagner la forêt, franchir les limites du domaine, Cresus sent ses liens d'antan qui le retiennent. Dans la voix de son maître au loin tonnent d'autres accents, ceux de la maîtresse de Kyril. Leurs voix se sont mêlées et leur force magique le tétaniserait presque... s'il était encore Cresus et uniquement cela. Mais il est davantage, cent fois davantage. Il a reçu un nom qui le protège de ces voix, elles ne le connaissent pas, elle ne peuvent pas en user pour le rappeler.
D'un bond, sans hésitation, les limites sont franchies. Il disparaît dans la nuit avec son précieux fardeau. Crow, tu peux te reposer, la bataille est gagnée : il ne reste que la route. Et cela, Cresus en fait son affaire. La route, c'est son élément.
Droit devant lui, jusqu'à... Jusqu'à- A chaque pas qu'il fait pour s'éloigner du domaine, ses forces déclinent, ses jambes se dérobent. Il reprend forme humaine, tant pis s'il doit arpenter la forêt pieds nus : il sent que sous cette forme, ce qui le saigne à blanc sera moins présent. Mais il ressent toujours - Qu'est-ce que c'est ? Il tire sur un fil qui déroule son essence vitale au long de la route comme une pelote de laine, l'extrémité liée à ses maîtres. Il voudrait rompre ce fil, quitte à laisser un peu de lui-même en arrière. Mais il est dans sa tête. Il la ressent, la brûlure à sa tempe, le tatouage imprimé au creux de son oreille comme on marque le bétail, les ramifications d'encre qui serpentent et étendent leurs tentacules en vrillant son cerveau.
TRAITRE. Le mot le plus odieux qui soit. Insupportable. Ce sont tous ses ancêtres qui hurlent maintenant dans sa tête. Comment as-tu pu trahir ? Pourtant il faut, il faut - il faut continuer à marcher. Le corps qu'il transporte a besoin d'un abri. La menace qu'ils fuient pourrait les pourchasser. Une route... Des phares. Indistincte, la voix d'un transporteur qui amène ses bêtes d'une vente aux enchères voisine à une destination lointaine. Hachée, la voix de Cresus qui explique qu'on les a attaqués. Des flics. N'appeler personne. Le conducteur dit qu'il comprend, ramène une couverture piquetée de brins de paille. Leur faire passer la frontière de l'Etat ? Oui, pourquoi pas. Après, ils se débrouilleront.
Alors que le véhicule démarre, Cresus, les bras serrés autour de son compagnon, son monde en cet instant, sombre et s'évanouit. Il perçoit une chanson de country à la radio, lente, de plus en plus lente, jusqu'à en devenir morbide... Si à nouveau Kyril se détourne de lui... Vide, son monde, vide comme la steppe, au loin l'appel du corbeau, rien d'autre. Car il est un traître. A son oreille, la marque s'étend, comme si le mot l'avait frappée, couvre déjà la ligne de sa mâchoire, tache noire sous sa barbe grisonnante qui ne suffit pas à la dissimuler. Et tous les sorciers qui le verront sauront qu'il est un traître, qu'il a été maudit par ceux qu'il servait.
Je ne suis pas perdu. Tu es avec moi. Tu es mon courage.
The storm is stilled, the mind it flies The drum of hoofs lay the beat The heart, it follows, two are one
Messages : 225
Date d'inscription : 27/02/2022
Région : France, Ile de France
Crédits : /
Univers fétiche : Avatars réels, mais tous types
Préférence de jeu : Homme
Val
Mer 3 Aoû - 21:08
Kyril Zorkin
J'ai 22 ans et je vis désormais dans les environs de La Nouvelle Orléans en Louisiane, aux Etats-Unis. Dans la vie, je suis … que suis-je ? C'est déjà une question à laquelle je peine à répondre. Je m'en sors plutôt bien, depuis peu.. Sinon, je suis célibataire et je le vis parfaitement. Informations supplémentaires ici.
Je suis né à Moscou, dans un quartier pourri de Moscou, l'aîné, des trois enfants d'Oksana et d'Ivan Zorkin. Rapidement j'ai compris que mon père avait à mon égard une sorte de rancune dont je ne savais pas l'origine. Je pensais que ma mère s'était fait épouser à cause de sa grossesse, je suis né si tôt après leur mariage. Puis, j'ai su qu'il n'était même pas mon père et s'était marié pour le petit pécule qu'elle ramenait de l'étranger... Elle s'était prostituée, et avait reçu de mon géniteur de quoi rentrer au pays. En soi, ça faisait de lui un type presque bien ? Il aurait pu ne rien faire ?
Dans une scène digne du plus mauvais drama d'un cinéma décadent, j'ai appris que j'étais un descendant direct de Marie Laveau, la reine du Vaudou au XIXe siècle. Mon père, Louis-Marie Laveau, mon employeur aussi, me l'a jeté à la figure avec des résultats d'analyse de notre ADN. Notre ADN ! A part que moi, je n'ai jamais donné mon accord pour être « analysé » ? J'ai avec le Dr Laveau des rapports complexes, faits de crainte, d'envie, de rage... et je crois bien d'amour. Comment je suis arrivé là ? C'est une longue histoire. Mais cette parenté explique bien des choses.
Mon enfance a été ponctuée de crises plus ou moins graves. Ivan Zorkin me haïssait, et plus je grandissais, plus cette haine se montrait au grand jour. Ma mère... laissait faire. Je sentais en elle à la fois de la pitié et de la peur, comme si elle avait su des choses sur moi que j'ignorais. J'en faisais les frais, les coups s'abattaient, elle ne s'interposait jamais, mais venait me soigner.
Il faut dire que j'étais un étrange enfant, je suis parait-il un étrange adulte. Tout jeune, j'ai découvert que j'entendais et voyais des choses que d'autres ne percevaient pas, que j'avais sur les corps et les esprits des pouvoirs effrayants. Un camarade qui m'insultait venait tout à coup manquer de souffle, le sang n'arrivant plus au cœur... Je pouvais d'un trait de pensée valoir une journée noire à un autre qui s'était moqué, appelant sur sa tête tous les tourments du monde, il se blessait, brisait un objet cher, faisait une gaffe impossible à rattraper, dévoilait un secret bien gardé et lourd de conséquences... malgré lui, juste parce que j'avais murmuré « Je te maudis ! Puisse ta vie devenir un enfer ! ». ça ne durait pas, mais ça faisait peur. Personne ne voulait nommer la chose, mais plus les années passaient et plus on m'évitait.
Ma mère a fini par me confier à Luba... Luba, son nom ramène le sourire sur mes lèvres... Elle était vieille et d'une telle laideur qu'elle en semblait belle. Des traits grossiers, coupés au couteau, des lèvres drues et sombres, une peau ridée comme de l'écorce. Elle avait de rares cheveux blancs, fins et bouclés, des yeux d'un bleu si pâle qu'on les trouvait éteints. Elle a été ma maîtresse, mon initiatrice, et ma destinée. C'est elle à sa mort qui m'a envoyé en Louisiane... « Va, là-bas, on t'attend. » Qui, quoi ? Je ne l'ai pas su. J'ai traversé la moitié de mon pays, passé la frontière en Norvège, et me suis caché sur un bateau qui partait au Canada... J'ai mis deux ans, en me cachant, en offrant de moi la seule chose vendable, mon innocence et ma rousseur... Et je suis arrivé. Chez moi.
American dreams Cresus , Dara, Ben, Louis-Marie, Kyril, Jakob...
Elle est partie !
Je ne sais pas comment...
Je suis... comme une enveloppe jusqu'alors artificiellement gonflée et qui soudain manque d'air, je m'affaisse, je tombe, mon esprit se brise en même temps que mon corps ! J'ai senti dans ma tête et tout autour de moi une bataille épique ! Comme si les forces du Mal et du Bien m'avaient élu comme réceptacle et se disputaient le territoire ! Un souffle monstrueux venu de je ne sais où s'est dressé face à Aimée ! Il m'a enveloppé d'une protection magique comme je n'en avais jamais sentie ! Une sorte de vie universelle qui prenait petit à petit possession de mon être, boutant hors de mes veines la mort qui se distillait au fur et à mesure que mon sang passait de moi vers ELLE !
C'est juste indescriptible, et douloureux... Douloureux ! J'ai peine à résister, je ressens une souffrance ignoble, on m'arrache mon âme en même temps que cette possession maudite dont je ne voulais pas !
Je me sens saisi, emporté, je souris... Je ne vois rien, n'ai plus d'odorat, mais ce toucher ?! Cresus a désobéi ! Cresus a désobéi ! Pour moi il est revenu, il les a défiés, il s'est battu !
Mes pensées s'évadent... Le temps disparaît... Il n'y a plus d'hier, d'aujourd'hui, de demain... La lumière... Comme si mon oiseau avait éclos à nouveau et brillait d'un feu blanc et pur... Je délire, Je divague, Je me serre contre lui du plus profond de moi, autour de nous, il n'y a plus d'Aimée, plus de Swamp Domain, plus de sorciers, plus de... Je sombre...
Dans un autre espace, un autre monde, j'entends la voix de Louis-Marie ?!
« Kyril ! Laisse Kyril Monstre ! Kyril ! »
Je ne sais pas, je ne sais plus, je ne suis plus rien... Je sombre...
C'était... Il y a longtemps ? Dans une autre vie ?
Je me réveille lové au sol, dans cette position que j'adopte avant de renaître... Suis-je parti et revenu une fois de plus ? Je n'ai pas de souvenir, juste...
Ce vide ?
Dans ma tête, j'entends une respiration, très très loin, aussi pénible que la mienne, comme si l'être peinait à rester entier, vivant ? Je ferme les yeux que j'avais rouverts, il est trop tôt. C'était... Il y a longtemps ? Dans une autre vie ?
L'odeur est prégnante, forte, le mot « colorée » me vient en tête et ma raison me dit qu'une senteur n'a pas de couleur ? Des herbes, de la magie, de la magie... blanche ? La voix récite, annone, psalmodie ? Une belle voix grave, mais il n'est pas là ? Où est la voix que j'entends ?
J'ouvre les yeux, il faut.
A mes côtés, Cresus... L'humain Cresus qui me donnait l'impression d'être heureux et libre. Il est immobile... Il respire à peine... Je me souviens...
C'était... Il y a longtemps... Dans une autre vie...
Je le regarde et sursaute ! De son oreille coule comme une veine de mort, sombre et marbrée, une espèce de serpent qui lui barre une partie du visage, se ramifie sur le torse et le bras... Sur son bras en particulier, une chose étrange se passe comme si une multitude de petits points tatoués empêchaient comme autant de guerriers la malédiction de se propager ? Car c'est une malédiction, de cela je suis certain, un trait de sang impur qui va l'empoisonner !
Là-bas, la voix récite toujours, et le tambour résonne... Je me mets à l'unisson... Mon corps se tend, mon âme se dissout dans un tout vivant et grouillant... ma peau paraît prendre feu, parcourue par des milliers de flammèches comme le serait un de ces desserts arrosés d'alcool puis allumé par un briquet...
Les points sur celle de Cresus réagissent... Ils prennent de l'ampleur, semblent se multiplier ? Se mettent à courir le long de ses veines... Le tambour continue, lent, inexorable, et je chante maintenant moi aussi tout en récitant des mots que je ne comprends pas.
Je m'embrase, notre refuge -une sorte de cabane à demi-enfouie sous terre- se met à brûler d'un feu qui ne consume rien...
Je pleure, lentement, de mes yeux coulent des larmes qui échouent sur son derme... Et à chaque impact de larme, la noirceur recule, remonte vers son origine...
De là-bas, je ne sais où, la pensée qui chante confirme mon avis... ça ne suffira pas, mais déjà, nous avons progressé ?
Trempé de larmes de phénix je me couche contre Cresus. J'ai froid, j'ai peur ! Mais ce que j'ai senti m'interpelle...
Une autre âme est en lui, une âme amie, une âme dont l'existence est justifiée par le lien qu'elle fait entre les morts et les vivants... Comme moi, et... comme le chien dans de nombreuses cultures !
Ensemble, qui qu'il soit, l'être à la belle voix grave et moi, nous te sauverons Cresus ! Tu n'es pas perdu. Tu es avec nous. Nous sommes le courage. Et la foi...
Univers fétiche : euuuh aventure, fantastique, city, histo, steampunk...
Préférence de jeu : Homme
Mandrin
Jeu 4 Aoû - 12:56
Jakob Tarock
J'ai 60 ans et je vis à Helsinki, Finlande. Dans la vie, je suis nécromancien auteur et je m'en sors magnifiquement bien, merci. Sinon, grâce à ma chance/malchance, je suis séparé et je le vis plutôt bien. Quand on a baigné dans la magie noire depuis sa plus tendre enfance, on ne se demande plus où est le bien ou le mal ; on cherche comment augmenter sa puissance, en jonglant avec des forces plus puissantes encore. On repousse les limites du ciel, plutôt qu'on ne s'y taille un empire. C'est grisant, c'est étourdissant, mais il faut bien garder la raison ; l'exercice est, par nature, cérébral. Les imbéciles n'y ont pas leur place, c'est le premier enseignement que j'ai reçu.
J'ai été formé aux arts nocturnes Marjo Paavolainen, occultiste, et ce n'est pas un sous-entendu scabreux. Je suis l'un de ses plus brillants associés et, sous couvert de me passionner pour le vaudou en romancier gothique féru d'ésotérisme, j'ai ajouté bien des rayons à sa prestigieuse bibliothèque. Lors de ces voyages, je suis fréquemment accompagné d'un bon à rien qu'elle m'adjoint pour mon service, ce qui flatte ma fierté d'aristocrate manqué. Pas la conversation la plus éveillée qui soit, ce pauvre diable, pas même un sorcier, mais au moins il est obéissant.
Un monstre emporte Kyril. Les domestiques ne peuvent rien faire. Une tornade de corbeaux envahit la demeure. Un loup hurle au fond des bois… Et le métamorphe à la table a l’air presque triomphant malgré cette colère qui semble ne jamais le quitter. Il faut réfléchir très vite, car tout cela n’est qu’accessoire, les signes avant-coureurs d’un grand accomplissement, qui dépasse de loin toutes leurs misérables petites vies. Un événement qui va changer le cours du temps, à plus d’un titre. Cela, on ne peut pas le voir, on ne peut pas l’entendre, mais on peut en ressentir la vibration dans le tissu même de l’air, pour peu que l'on soit assez instruit. Et ça tombe bien… Il y a une personne ici qui l’est.
"Seigneur. Je sais ce qui se passe," s’exclama soudain Tarock en se relevant de sa chaise. « Ce fou de Louis a réussi quelque chose, pas ce qu’il avait escompté, mais il a réussi. C’est une question de secondes, il faut que je l’aide. »
Pas une seconde il ne se questionna, sur les risques, sur le bien-fondé de l’incantation qu’il lançait et de l’effet qu’il espérait en tirer, sur l’éthique de cette décision, sur tout ce que cela changerait à la marche du monde. Il était un sorcier nécromancien. Toute sa formation jusqu’à ce jour l’avait préparé à cet instant. S’il ne l’avait pas saisi, qu’aurait-il été ? Plus rien. Et cette force de n’être plus rien, que Cresus avait invoquée pour s’offrir à son nouveau destin, Jakob Tarock ne l’avait pas. Il allait être quelqu’un, ce soir.
Et là-bas, de l’autre côté de la Terre, là-bas où il faisait grand jour, une île sur les marécages s’enveloppait d’une douve naturelle comme une sorcière s’enroule dans les méandres d’un serpent domestique. A distance, sur un autre passage à même les flots, les dépendances de la domesticité. Mais l’île, le château, protégé par son rideau d’arbres, des crânes sous les racines, rituellement placés pour assurer un cercle d’ondes menaçantes, l’île se dressait imprenable. La grande bibliothèque amassée au fil des siècles avait besoin de ses chiens de garde pour se maintenir, c’était un équilibre immuable.
Un chien avait failli. Que le poison l’emporte. Là n’était pas la question. Son sacrifice serait utile : en échange, une âme ancienne avait été captée, une beauté de jadis prise comme une sirène désirable dans les filets de la matriarche Paavolainen, maîtresse de Cresus Selman, maîtresse de Jakob Tarock, maîtresse de l’île et de ses eaux.
Retombé sur son siège, l’homme aux cheveux blancs semble vidé de son essence vitale. Il se nourrit de celle de Cresus, pour le temps que la malédiction l’absorbe et la réintègre dans le puits de forces de ceux qu’il servait. Dans le vortex de l'île.
Puis, même les forces de Cresus s’épuisent. Le lien n’a pu être coupé… Non, il a dû succomber. Déjà ? Ce serait presque triste. C’était devenu une habitude. Et ce pauvre Louis qui a perdu son fils à l'instant même où il semblait prêt à le reconnaître pour de bon. Mais pas le temps d’y songer. Quelqu’un d’autre est là, avec eux, à cette table. Quelqu’un qui était pressenti depuis de longues minutes, quelqu’un qui essayait de les rejoindre, et qui vient d’y parvenir pleinement.
"Louis ? J’ai à vous parler. Vous avez réussi... au-delà, bien au-delà de vos espérances."
Promise me you'll try to leave it all behind, 'cause I've elected hell, lying to myself. Why have I gone blind? Live another life, You
Messages : 220
Date d'inscription : 07/03/2022
Région : France, Ile de France
Crédits : Targui himself
Univers fétiche : Pas de préférence, avatars réels par contre
Préférence de jeu : Homme
Oskar
Sam 6 Aoû - 13:00
Louis-Marie Laveau
J'ai 65 ans et je vis à en Louisiane, aux Etats-Unis. Dans la vie, je suis médecin retraité et je m'en sors très bien, mon activité était rémunératrice mais surtout ma famille est très riche.. Sinon, je suis veuf et je le vis assez mal. Informations supplémentaires ici.
Je suis un descendant direct de Marie Laveau, la reine du Vaudou, qui a officié à La Nouvelle Orléans comme prêtresse au XIXe siècle. Notre famille compte de nombreux mages noirs, plus ou moins doués. La dernière en date était ma grand-mère, Aimée, qui a perdu ses immenses pouvoirs -dit-on- après avoir été maléficiée par un coven jaloux de sa puissance !
La malédiction toutefois n'a pas survécu à ma naissance, j'ai juste soigneusement gardé le secret, de peur que nos ennemis ne s'en prennent à moi également ! J'ai épousé Helena il y a trente ans, et l'ai perdue, divorce cinq ans plus tard puis... son décès. J'ai eu avec elle deux enfants qui ne veulent pas me connaître, et avec Oksana un fils, bâtard que je n'ai pas vraiment légitimé, mais qui m'a retrouvé et me seconde, Kyril.
Lui, promet d'être un sorcier d'exception ! Meilleur encore que je ne suis, il a établi avec l'aïeule une connexion qui tient de l’envoûtement... Aimée a confié à mon héritier sa puissance et j'en ai peur, son besoin de vengeance...
American dreams Cresus , Dara, Ben, Louis-Marie, Kyril, Jakob...
Tarock va pouvoir rire ! Je sens autour de nous comme une tornade de magie de la nature, une force comme j'en ai rarement rencontré, entièrement axée sur un but : me ravir le sang de mon sang ! Celui qui porte en lui mes espoirs ! Et par la même occasion, priver Aimée du corps qu'elle a élu et donc nous de son incommensurable savoir ! Pourquoi cette maudite entité est-elle apparue ? Ici, le vaudou est maître, et la nécromancie ! Comme un misérable chamane -car je pense c'est cela ? Un chamane ? et pas des moindres ? - a-t-il pu se faufiler et nous infiltrer sans que nul ne s'en rende compte ?
Je jette à Monsieur Jensen un coup d’œil suspicieux ? Ce type est bien capable de se venger de ce que Kyril lui a fait subir en invoquant des puissances animales ? Mais Benedikt n'a pas l'air bien sorcier, au propre comme au figuré... Qu'est-ce que ce jeune Oviedo trouve à cet oiseau mal peigné et luné ? Je ne dirais pas qu'il est idiot, mais il a l'air plus rusé qu'intelligent... A-t-il dans ses relations un sorcier de l'air ou un esprit de bête lié aux royaumes de l'au-delà ? Ces nuées de corbeaux ! Des corbeaux ! En Louisiane ! Pas des étourneaux ou des colombes ! Et ce loup spectral ! Et ce chien sorti de l'enfer qui a emporté mon Kyril ! Un sorcier blanc qui joue avec les touches noires comment un maudit pianiste occulte ! Il a l'air de se délecter le charognard... Mais je ne le crois pas capable d'avoir initié ça, il est au spectacle, comme son condisciple. Lui, le vampire, suit ça avec un regard amusé et curieux ! Mais c'est un drame ! Allez vous faire quelque chose ! Cette monstruosité emporte KYRIL ! MON FILS !
Personne ne bouge, tous regardent...
Au spectacle ! Quand je le dis !
« Kyril ! Laisse Kyril Monstre ! Kyril ! »
Le chien-garou s'en fiche totalement, comme les autres s'en fichent... Campbell est apparu pour disparaître aussitôt, quelle utilité aurait-il de toute manière ? C'est un humain, un vulgaire humain, excellent majordome mais totalement inculte en matière de magie, et même, chose appréciable, complètement... incroyant. Il reste de marbre devant les nuées sombres qui entourent le laboratoire, les soupirs, les changements incompréhensibles de température dus aux esprits tourmentés et aux morts dérangés... Ce n'est pas le cas de la dernière fille de cuisine embauchée par Delphine, Delphine ou Denise ? Mes sœurs sont des clones l'une de l'autre, aussi ignares et stupides l'une que l'autre, il faut dire que le rituel ne les a pas épargnées, leur retirant toute présence éventuelle de « diablerie » pour faire de moi LE sorcier de la génération ! En tout cas, elles vont devoir se débarrasser de la petite avant qu'elle nous colle des exorcistes aux basques, épouvantée qu'elle est quand elle sent ce qu'elle dit être « l'empreinte du Malin ! ». A moins que ? Si elle le sent, c'est qu'elle a un don ? Nous verrons cela plus tard. La cuisinière elle va nous rendre son tablier ! Pas à cause des fantômes ou des monstres apparus, ni même des oiseaux qui entrent partout dans la maison y compris dans sa cuisine, mais parce que le repas va être immangeable dit-elle et que c'est une insulte à son talent ! Nous en trouverons une autre ! Ou bien nous la garderons en la payant bien trop... ce n'est pas non plus le problème le plus urgent !
Le problème, c'est que cette chose a emporté Kyril, et que -l'attitude du vampire me le confirme- Aimée a été délogée ! Aimée ! Déjà furieuse de devoir se trouver un corps, et jetée en dehors de son réceptacle contre son gré ! Ce n'est pas un mal, j'essaie de cacher ma pensée pour qu'elle ne se sente pas plus humiliée encore, mais j'entends la voix faible et éteinte de mon roux rejeton « Louis ! Elle est là … elle me dévore ! »
Je la comprends, entre tous il était le plus susceptible de lui apporter ce qu'elle cherche, jeunesse, don au delà de la normale, innocence et candeur malgré son talent... Et, j'en jurerais, autre chose que je n'ai pas réussi à deviner et qu'il me cachait avec soin ? Mais elle est là en effet ! Et comme tout spectre qu'on a empêché de se réincarner dans une fureur presque aussi grande que le pouvoir qui l'a délogée !
J'assiste à une bataille de titans, ce sorcier inconnu sorti de je ne sais où, peut-être comme elle du royaume des défunts ? Et mon aïeule dépossédée de Kyril ! Ils se déchirent, s'affrontent, menacent à eux-deux de faire s'effondrer cette antique demeure ! Les oiseaux hurlent comme autant de réincarnations de l'enfer en tournoyant dans des trombes d'ailes rageuses, le loup échappe à notre magie comme s'il était entouré d'un rempart contresort... Le monstre s'est enfui en profitant de cette agitation, je suis impuissant, bon à rien, tout ce que j'ai pu recevoir de mes ancêtres ne peut suffire à assister l'esprit de ma grand-mère et à chasser cette présence pour le moins inopportune ! Et puis soudain...
« Seigneur. Je sais ce qui se passe ! »
Comme si je ne le soupçonnais pas aussi ! Mais ce maudit Européen me prend pour un imbécile !
« Louis ? J’ai à vous parler. Vous avez réussi... au-delà, bien au-delà de vos espérances ! »
Réussi ! Mais il est fou ! J'ai perdu mon fils ! Les réparations de mon domaine vont prendre des semaines et me coûter une fortune ! Ma grand-mère erre comme un revenant maudit de conte de fées débile, privée du corps qu'elle avait élu ! Mes travaux sont ruinés, jamais elle ni personne ne reviendra du monde des morts !
« Me PARLER ! Mais vous croyez vraiment que c'est le moment de... PARLER ! »
Je me fige... sur les lèvres d'Oviedo, ce Dara doué de biens des pouvoirs, bien trop pour l'humain qu'il dit être, je lis comme une surprise et un triomphe ! Il a raison... Aimée n'erre plus ? J'essaie de la localiser ? Il l'abrite ? Lui ? Le sang des sorciers de cet obscur coven hispanique ou qui sait, améridien ? Il aurait donc son utilité malgré ses doutes ? Que n'ai-je le don de lire les esprits moi ! Mais non, son aura n'est pas modifiée, toujours indéfinissable...
Par contre... Celle de Tarock ?
Aimée ! C'est pire qu'un camouflet ! C'est une trahison majeure ! Elle a choisi ce pantin ?!