Dix jours sans travail… C’était beaucoup. Glen le savait et bien qu’il s’était attendu à une charge de travail énorme à son retour de Santorin, il était loin de s’être imaginé se noyer sous les clients. Par moment, Glen avait encore l’impression de sentir Lullaby dans ses bras… Mais elle n’y était pas. Elle n’y était plus depuis cinq jours maintenant et elle lui manquait affreusement. Les SMS qu’ils avaient échangé tout du long avaient quelque peu trompé le manque. Heureusement que les smartphones avaient été inventés, Glen n’aurait pas survécu sans. Et d’ailleurs ce dernier était littéralement greffé à son bras depuis son retour. Si ce n’était pas pour un client, c’était pour échanger rapidement avec sa belle. C’était dingue de se dire qu’ils ne pouvait pas se voir alors qu’ils n’habitaient qu’à quelques minutes l’un de l’autre, trop occupés qu’ils étaient par leurs carrières respectives. Glen n’avait pas eu le temps de beaucoup penser à sa solitude et pourtant, elle ne l’avait jamais autant pesé. Sur le trajet du retour du travail, Glen était encore au téléphone à régler un litige entre une marque et un des ses clients. Dès qu’il était question d’argent, tout pouvait être si… compliqué. L’agent avait la tête prête à exploser quand il était arrivé chez lui, il avait grandement besoin de se décontracter. Et puisque sa dose de bonne humeur préférée n’était pas disponible, à savoir sa petite amie, il se dirigea vers sa cave à vin à la recherche d’une bouteille. Mais ça avait sonné chez lui, l’interrompant net dans sa quête. Qui est-ce que ça pouvait bien être ? Glen n’attendait pas de visite. Aussitôt, il s’était mis à espérer découvrir le visage d’ange de Lullaby derrière la porte. Au pas de course, il avait rejoint la porte d’entrée et il n’avait pas été déçu de découvrir la jolie blonde dans l’encadrement de la porte. La surprise était déjà géniale mais alors que Glen s’apprêtait à la prendre dans ses bras, Bee l’interpella avec un petit détail. Il cligna des yeux deux fois. Un petit détail poilu. Et adorable. Et… Oh mon Dieu. Glen réalisait et il frôlait la frénésie. Oubliée la tête prête à exploser. Il était surexcité. « NON ! Non ! C’est pas vrai… Me dis pas que… T'as fait ça ?! » Il pointa les deux doigts sur son torse, mimant « moi ? » avec sa bouche. Il déposa un rapide baiser sur les lèvres de Bee avant de reporter toute son attention sur la boule de poils qu’elle tenait dans les bras. Il n’en revenait pas.
 

Quelque part, c’était dingue de se dire que, la première fois qu’elle était allé à l’élevage pour voir la petite Thalya et la réserver, elle n’était même pas encore avec Glen, souhaitant seulement lui offrir ce chien dont il rêvait comme il le lui avait confié, sans osé l’adopter lui-même. C’était dingue de voir à quel point leur relation avait évolué en quelques jours seulement, au point que, si elle avait acheté Thalya pour l’offrir en tant qu’amie au quadragénaire, c’était maintenant en tant que petite copine qu’elle la lui offrait. Elle n’aurait jamais parié là-dessus il y a quelques jours, quand elle avait vu l’animal pour la première fois, préparant soigneusement cette surprise pour leur retour de Santorin. Elle n’allait pas s’en plaindre cependant alors que, même s’ils ne s’étaient pas vu depuis qu’ils avaient quitté l’avion, elle nageait littéralement dans le bonheur depuis deux semaines. Même si ça voulait dire qu’elle passait encore plus de temps sur son téléphone, scrutant ses messages à intervalles réguliers pour vérifier de ne pas en manquer un, comme si elle pouvait vraiment ne pas entendre le bruit de ses notifications.

Lorsque la porte s’ouvre sur la silhouette de Glen, il ne semble pas remarquer tout de suite la petite boule de poil blanche entre les bras de sa belle, comme il va pour prendre celle-ci contre lui. Et Bee s’amuse de lui faire remarquer ce à côté de quoi il passe, portant un peu plus haut l’adorable petite chienne, de sorte que Glen ne puisse pas la louper d’avantage. Et elle n’est pas peu fière de son petit effet comme l’homme cligne des yeux une fois, puis deux, avant de s’extasier devant la petite bête, affirmant que ce n’était pas vrai, avant de demander si elle avait vraiment fait ça. Bee hoche la tête. Avait-elle vraiment besoin de confirmer qu’elle l’avait vraiment fait ? Glen semblait en avoir besoin, peinant à réaliser que l’animal soit vraiment à lui. Pour lui.

”- J’espère qu’elle te plaît !” souffle la demoiselle en lui tendant l’animal après qu’il l’ait embrassé. ”Je te l’aurais bien amenée plus tôt… Mais avec le voyage, j’ai préféré la laisser chez l’éleveur jusqu’à notre retour…” se justifie-t-elle en gratouillant la petite tête du chiot désormais juché entre les bras de son papa. ”Tu m’accompagnes à la voiture ? Que je te donne ses papiers !” prétend la blonde.

Elle avait encore un coffre à décharger, mine de rien, de tous le nécessaire pour qu'il n'ait pas à courir les magasins dès ce soir et accueillir déjà sa petite boule de poil dans les meilleures conditions.

Depuis qu’il est gosse, Glen se plait à rêver de son avenir. Très tôt, il a su qu’il voudrait une femme et des enfants. Encore plus tôt, il a su qu’il voudrait avoir un chien. Pourtant, il avait quarante ans et il n’avait ni femme, ni enfant, ni chien. Pour ce qui était de la femme, il y travaillait… En revanche, le chien, c’était dernièrement un peu passé aux oubliettes. Vraisemblablement, Lullaby n’avait pas oublié. Se rendait-elle compte qu’elle venait de réaliser un de ces rêves ? Probablement pas. Hébété, Glen regardait l’adorable boule de poils blanche qu’elle tenait dans ses bras. Il ne réalisait pas. Après l’avoir embrassé -Lullaby, pas la chienne-, il l’avait invité à entrer sans oser pour autant toucher à l’animal. S’il faisait ça, alors il réalisait. Et donc, il frôlerait tout simplement l’hystérie. Lullaby lui avait finalement tendu l’animal et, un peu hésitant, Glen avait fini par la prendre contre lui. Elle était si douce. Et au moins aussi excitée que lui à en croire comment elle gigotait sous ses caresses. Ça y est. Il était hystérique. « Si elle me plait ? Mais… » Glen n’avait plus quitté la petite chienne des yeux. Il était fan. Complètement fan. « … Elle est parfaite. » qu’il souffla en la serrant contre son visage. Il s’y voyait déjà… Les balades, le sac à main. Ça allait être grandiose. « C’était prévu… d’avant ? » qu’il demanda, ses idées n’étant plus très claires. Il avait du mal à remettre le film dans l’ordre. Mais elle avait donc décidé de lui faire cette surprise avant qu’ils ne se mettent ensemble ? Lullaby était définitivement trop bien pour être réelle. « J’arrive ! » qu’il s’était exclamé, tout excité à l’idée d’aller chercher ses papiers et donc de connaitre son prénom. Si elle en avait déjà un ? « Tu entends ça bébé ? On va chercher tes papiers ! » qu’il répéta à l’attention de la petite chienne en suivant sa belle vers l’extérieur.
 

Elle est parfaite. Lullaby dessine sur ses lèvres un sourire ravi par le bonheur qui semble inonder le visage du quadragénaire. Là, tout de suite, elle était relayée au second plan. Et ça ne lui faisait pas mal. Tout au contraire. Elle ne pouvait qu'apprécie de le voir aussi content, aussi heureux, aussi enthousiaste. Elle ne pouvait qu'aimer voir ce sourire complètement gaga sur son visage. Maintenant, Glen ne serait plus jamais seul, la musique en fond sonore, un verre à la main et la larme à l'œil. Plus jamais. Si elle ne pourrait pas toujours être physiquement là pour lui par moment, une partie d'elle le serait tout de même toujours, par le biais de l'animal. Elle n'y avait pas vraiment pensé, quand elle avait eu l'idée de lui trouver le petit chien de ses rêves. Mais maintenant qu'ils étaient ensemble, une nuit de solitude avait été le terreau de cette pensée. Et ça lui avait plu d'autant plus.

"- Oui." avoue la demoiselle comme Glen demande si cette surprise était prévue de longue date. "En tout bien tout honneur."

Amis en tout bien tout honneur, ils n'en avaient jamais été réellement capables, dans le fond. Mais c'était bel et bien dans cette optique désintéressée que Lullaby avait prit sa décision, soucieuse de simplement lui faire plaisir, consciente d'à quel point ce rêve tenait à cœur à l'agent. C'était un rêve qu'elle pouvait accomplir pour lui assez facilement et, contrairement au reste, pour lequel elle n'avait pas besoin qu'ils soient deux à s'y plonger.

Lui proposant d'aller chercher les papiers de l'animal - un prétexte pour l'attirer jusqu'à la voiture découvrir le reste de sa surprise - la jeune femme sent son sourire s'élargir, d'entendre l'homme parler à l'animal. Il semblait déjà gaga de cette petite boule de poil. Pour le plus grand plaisir de la jeune femme, qui ne peut retenir un léger rire, jetant un regard par-dessus son épaule sur cette scène des plus touchantes.

"- Je crois que tu as définitivement le meilleur papa de la planète, petite chanceuse !" remarque la jeune femme comme ils atteignent sa voiture. "J'ai mis les papiers dans le coffre." prétend-elle.

Se dirigeant vers l'arrière de la voiture, elle déverrouille le coffre avant de dévoiler le panier, le sac de transport, la gamelle, la laisse et une dose de croquettes de démarrage laissé par l'éleveur, pour les premiers jours. Ainsi que les fameux papiers, bien-sûr.

"- Je crois que j'ai pensé à tout ?" s'inquiète-t-elle en reportant son regard sur lui.

Glen tenait la petite chienne dans ses bras, complètement ahuri encore par ce qui était en train de lui arriver. Il avait sa chienne. Pour de vrai. Son bébé. Sa petite boule de poils à chérir qui le sauverait toujours de la solitude. Et il avait aussi une petite-amie, et pas n’importe laquelle puisqu’il s’agissait de Lullaby. Il lui aura donc fallu attendre quarante ans pour cocher la quasi totalité des cases. Il ne pouvait pas être plus heureux et ça se voyait. Il manquait de sauter sur place sous l’effet de l’excitation. Le sourire qui fendait ses lèvres était si large qu’il finirait par avoir des crampes en fin de journée. « En tout bien tout honneur, bien sûr. » qu’il répéta, un brin sarcastique. Elle savait autant que lui qu’il n’avait jamais été question de ça entre eux même si Glen avait essayé de mettre dans la distance au départ. Mais il croyait à la sincérité de son geste. Elle n’avait pas fait ça pour le conquérir, elle n’en aurait de toute évidence pas eu besoin. Elle avait fait ça pour lui faire plaisir. Et elle lui faisait terriblement plaisir ! L’agent l’avait sagement suivi jusque sa voiture, pressé d’avoir les papiers de sa nouvelle colocataire. Il glousse devant le compliment de sa belle alors qu’il la suit à l’arrière du véhicule. Quand elle ouvre le coffre, la bouche de Glen s’ouvre également sous le coup de la surprise. Un peu plus et il aurait crié, un vrai gosse. Il avait déposé sa précieuse petite chienne dans le coffre, comme pour mieux visualiser le tout. Sa chienne. Tous les accessoires qui allaient avec. Et Lullaby pas loin. Il pouvait mourir demain, sa vie était faite. Incroyablement reconnaissant, il attrapa tout à coup la jolie Bee dans ses bras pour la soulever quelques centimètres au dessus de lui. Transporté par la joie, il la fait tournoyer dans les airs avant de la faire doucement descendre avec un baiser. « C’est parfait. » Mieux que dans ses rêves encore puisqu’elle faisait partie du processus. Il l’embrassa à nouveau. « Tu es parfaite. Merci. » qu’il déclara avec un dernier baiser avant de se concentrer sur la petite boule de poils qui avait attendu sagement dans le coffre. « Viens bébé, on va essayer ton sac… » que Glen souffla, tout occupé à amadouer l’animal pour la faire rentrer dans le sac sans la brusquer.
 

”- Bien sûr.” répète Lullaby.

Bon, peut-être que ça n’avait pas été tout à fait en tout bien tout honneur, parce qu’ils n’avaient pas vraiment été capables de l’être tous les deux - ils s’étaient embrassés dès le premier soir, après tout - mais ce qui était certain, c’était que Lullaby n’avait pas d’autre intention, en faisant tout ça, que de faire plaisir à Glen. Pas un instant elle n’avait pensé à faire ça pour marquer des points auprès de lui et cette idée après été plutôt spontanée de sa part, quand ils avaient parlé de son désir d’avoir un Spitz. Ou un Teckel. Il avait juste fallu trouver l’animal idéal pour lui puis attendre que celui-ci soit prêt à quitter sa maman et son éleveur pour rejoindre sa nouvelle maison.

Non contente de lui offrir l’animal, Bee avait tout réuni pour que l’arrivée de la petite chienne chez Glen se passe au mieux, réunissant tout le nécessaire pour l’animal, tout ce que l’homme avait pu évoquer même rapidement au cours de leur discussion notamment. Et ce qu’il était urgent d’avoir, comme la laisse ou le panier. Il ne restait plus qu’à espérer que toute la panoplie choisie lui convienne, lui plaise. Et qu’il aime le prénom qu’elle avait choisi pour la petite bête, même s’il pourrait toujours lui en choisir un autre pour la vie quotidienne et ne laisser Thalya que pour ses papiers.

Glen déposant l’animal dans le coffre, Bee garde le silence, lui laissant le temps d’assimiler tout ce qui vient de se passer, d’assimiler l’idée qu’il est maintenant propriétaire d’un chien, comme il en a toujours rêvé. Restant en retrait de la scène, elle ne tarde pourtant pas à retrouver l’attention de l’homme comme ce dernier l’attrape pour la faire tournoyer tel Eric avec Ariel, avant de la ramener contre lui pour lui dérober un baiser, lequel accentue le sourire sur les lèvres de la demoiselle. Parfaite. Il la trouvait parfaite. Et ces simples mots suffisent à lui donner la force de tout affronter. Y compris le manque qu’elle ressentirait probablement encore dans les semaines à venir, ou le poids du secret à maintenir. Si c’était son souhait aussi, de garder tout ça pour eux, elle avait conscience que la mission ne serait pas toujours facile.

”- T’es sûrement pas très objectif, mais ça me va…” souffle-t-elle en le regardant, les yeux brillants, ses yeux disant tout ce qu'elle ne dit pas verbalement, comme il essaie de faire entrer le chien dans son petit sac de transport. ”Essaie de prendre des croquettes dans ta main, lui faire sentir puis poser ta main dans le sac en l’appelant ?” propose Bee. ”Elle s’appelle Thalya. Mais tu peux changer pour le quotidien si ça ne te plaît pas… Il n'y avait pas beaucoup de choix en T...”

La vie de Glen avait pris un nouveau tournant. Tout avait changé alors que, dans les faits, rien n’avait changé à part sa situation amoureuse. Il vivait un rêve éveillé, très haut sur un petit nuage et pour rien au monde il souhaiterait redescendre de là-haut. Comme si le rêve n’était pas assez beau déjà, il avait désormais une chienne. Sa chienne. Une adorable petite douceur toute blanche, aussi pure que son amour pour Lullaby. Il commençait doucement à se faire à l’idée. A réaliser. Ce n’était pas que pour la chienne… Être en couple, avec Bee de surcroit, ça lui semblait encore irréel par moment. Mais c’était aussi vrai que sincère, Glen nageait dans le bonheur. Ça se voyait à son air béat, aux regards qu’il glissait à Lullaby quand son attention n’était pas accaparée par la petite chienne. C’était presque trop de bonheur d’un coup. « Comment ça pas très objectif ? » qu’il fit semblant de s’indigner avant de reprendre : « Je vois pas pourquoi tu dis ça. » Ses yeux dans les siens, le grand bonheur que ressentait Glen, ça suffisait pour le renverser. Il était indéniablement sous le charme. Et tellement chanceux que ses yeux s’étaient mis à briller sans qu’il ne s’en rende compte. Gêné par ce trop plein de sentiments, Glen préféra se réfugier dans l’action. A savoir, mettre la petite chienne dans son sac pour qu’il puisse enfin parader avec. « Thalya… » Il réfléchit une seconde. « C’est parfait… Comme toi. » Sourire complice. « Bon, à nous deux bébé Thalya… » Ecoutant les conseils de sa belle, Glen s’était emparé de quelques croquettes pour mener l’animal jusque dans son sac. Une fois installée dedans, Glen la récompensa en croquettes et en câlins. Doucement ensuite, il souleva le sac dans les airs pour le place sur son épaule. Imitant la démarche des podiums, il fit quelques pas en avant. « Pas de photo s’il vous plait ! » qu’il s’exclama sur un ton dramatique avant de cacher d’une main la petite Thalya et d'éclater de rire. « Alors ça te plait ? » qu’il demanda à sa nouvelle acolyte, comme si elle pouvait lui répondre. Il décida néanmoins de prendre son air excité pour un oui.
 

Si l'homme ne voit pas du tout pourquoi Lullaby dit cela, la jeune femme pour sa part sait parfaitement en quoi l'homme n'est pas objectif. S'il la trouve parfaite, ce n'est que parce qu'ils ont une attirance et des sentiments réciproques tous les deux. Elle était parfaite pour lui, peut-être. Mais parfaite tout court… elle en doutait et n'en avait du reste pas la prétention. Pour autant, entendre ces mots dans la bouche de son cher et tendre était plus que plaisant et c'était des douceurs qu'elle espérait entendre encore et encore, malgré ses protestations peu appuyées.

"- Je suis sûre que tu vois très bien, au contraire !" assume la demoiselle en riant, après que l'homme ait affirmé le contraire.

Mais ça ne lui pose pas de vrai problème, loin de là. Au contraire. S'il peut le lui dire, encore et encore, elle prend. Elle accepte. Même si, pour aujourd'hui, elle n'est pas la première des priorités de l'homme comme il reporté son attention sur le petit chien, essayant de le faire entrer dans son sac. Un petit chien au prénom parfait, affirme-t-il encore une fois, comme Lullaby le lui dévoile. Thalya. Elle n'avait pas beaucoup hésité sur son choix car les prénoms pour chiens étaient relativement peu nombreux en cette année du T.

Comme Glen l'écoute et prend une petite poignée de croquettes dans sa main pour attirer le petit Spitz dans son sac de transport, ce dernier se laisse prendre au piège, finissant par entrer dans le sac que son papa ne tarde pas à glisser sur son épaule, visiblement très fier. Et comme il imite une mannequin sur un podium, Bee se saisit de son appareil pour photographier puis filmer la scène en riant.

"- Oops… trop tard !" affirme-t-elle en riant.

Bien vite l'attention de reporte sur l'animal, l'homme se souciant de savoir comment celui-ci pouvait se sentir dans son petit sac. De toute évidence, elle n'était pas le moins du monde perturbée.

"- On dirait que ça lui va.." remarque la jeune femme, le regard tendrement posé sur son compagnon.

Quand Lullaby la contredit, Glen laisse échapper un petit rire. Il savait très bien qu’elle savait tout comme il savait précisément pourquoi elle pensait qu’il n’était pas objectif. Mais il était persuadé qu’il était objectif. Jamais il n’avait croisé de personne plus remarquable qu’elle et c’était précisément pour ça qu’elle était la seule à faire battre son coeur plus vite. Ce n’était pas que sa beauté… Elle était tellement plus que ça. A ses yeux, rien ni personne ne l’égalait. « Quoi ? Tu parles des coeurs qui sortent de mes yeux quand je te regarde ? C’est rien ça… » Il haussa les épaules, l’air faussement désinvolte. Oh non, ce n’était pas rien. C’était de loin la meilleure chose qu’il lui soit arrivé depuis longtemps. Ça et la petite chienne dénommée Thalya qui le faisait déjà craquer d’amour. Et quelle fierté de pouvoir se pavaner avec sa précieuse chienne confortablement installé dans son sac. Le tableau était parfait. « Tu me l’enverras ? » que Glen demanda, tout excité, en quittant son personnage. « Ma première photo avec Thalya ! Il faut qu’on en prenne une avec toi, on va faire une bien jolie petite famille. » Sur sa lancée, Glen débitait tout ce qui lui passait par la tête sans réfléchir. Et c’était si bon, si simple. Il ne regrettait pas le temps où il faisait attention à tout ce qu’il disait. Il avait définitivement levé les barrières. « Je crois bien aussi, elle est faite pour ça ! » Glen caressa tendrement la tête de l’animal avant de s’approcher de Bee pour la prendre par la taille et la ramener contre lui. « Tu restes un peu ? » qu’il demanda en déposant un baiser sur le sommet de son crâne. « Tu m’as terriblement manqué. » qu’il avoua ensuite avec une petite moue.
 

Les coeurs qui sortent de ses yeux quand il la regarde. Lullaby garde le silence, incapable de répondre quoi que ce soit à ces mots beaucoup trop beaux, beaucoup trop doux, qu’elle avait espéré si longtemps sans croire sérieusement qu’elle pourrait un jour les entendre. Mais c'était désormais bel et bien le cas, alors qu’ils étaient ensemble. Ensemble, ça lui faisait un drôle d’effet, une drôle de sensation, quelque chose d’incroyable. Mais ces mots, c’était quelque chose de plus grand encore. De plus incroyable. Et que c’était bon de les entendre. Que c’était doux de les savoir véridiques. D’une vérité tangible ne laissant nulle place au doute et qui effaçait les quatre difficiles années de silence, à simplement l’aimer de loin. Lui aussi ne lui était pas indifférent. Lui aussi avait plaisir à être avec elle et, pour son coeur amoureux, ce constat était de la plus grande douceur. Il pouvait le répéter encore et encore, la jolie blonde l’écouterait avec le même délice.

La vidéo et la photo de Glen et Thalya dans la boîte, la demoiselle s’excuse faussement pour avoir joué les paparazzis, immortalisant ainsi sinon la rencontre entre le maître et l’animal au moins les premiers instants de leur apprivoisement. C’était des souvenirs précieux que Glen comme elle-même chériraient sans aucun doute. Et comme il demande qu’elle le lui transmette, elle répond favorablement d’un hochement de la tête.

“- Bien sûr !” accepte-t-elle avant que son sourire ne s’élargisse comme l’homme évoque de faire une photo tous les trois, comme une photo de famille. ”Prévient ta mère qu’elle a une petite fille !” dit-elle avec humour pour cacher son émoi tandis qu’elle cherche sa perche à selfie dans le coffre, accessoire indispensable d’une partie de son travail.

Reportant leur attention sur l’animal, tous deux remarquent qu’elle semble plutôt à l’aise dans son sac et Bee s’en réjouit, espérant qu’il en sera de même avec son petit panier. Si toutefois Glen ne décide pas que la meilleure place pour le sommeil de bébé Thalya soit les couvertures de son lit. Elle n’a guère le temps d’y penser comme l’homme vient vers elle pour la prendre dans ses bras, déposer un baiser sur le sommet de sa tête et s’enquit de savoir si elle resterait un peu, ce soir. Parce que ce manque qu’elle avait ressenti était le même pour lui. Et elle se presse un peu plus contre lui, passant ses bras autour de sa taille.

”- Toute la nuit, si tu veux me faire une petite place…” souffle-t-elle en même temps que son cœur bat la chamade. ”C’était long sans toi…”

Restant ainsi quelques minutes, elle se décide à quitter ce cocon de douceur ou, tout du moins, à s’en écarter légèrement pour fixer son téléphone sur sa perche et tendre le bras devant eux, capturant l’instant.

”- On dit cheeeeeese !”