Letty observait James. Il n’y avait aucune pitié dans son regard, pas d’apitoiement sur son sort ou de commentaire sur son état. Non. Elle était en pleine réflexion. On pouvait voir son cerveau tournait dans son esprit, à l’image d’un train à vapeur que l’on mettrait en route. Elle se demandait comment le faire sourire, vraiment sourire. Comme lui faire apprécier la soirée. Comment le rendre heureux, au moins pour Noël. C’était écrit sur son visage alors qu’elle s’occupait de proposer des choses et d’autres pour la soirée. Elle voulait que James sourie. C’était devenu plus que son travail, mais une nécessité. Comme quand elle avait besoin qu’un enfant lui sourit. Pas un faux sourire pour dire que tout ira bien, non, un vrai sourire. Parce qu’elle pensait qu’un sourire était indispensable à la vie. Alors, elle sourit, elle. Essayant d’instaurer entre eux un espèce de mimétisme qui donnerait, peut-être, envie à James de sourire à son tour.

- J’aimerais que tout aille encore mieux pour toi, dit-il sincèrement.

Pouvait-il comprendre ses pensées ? Voyait-il dans ses yeux la flamme de la détermination de faire en sorte que l’homme apprécie, au moins un peu, cette soirée ? Sans pitié. L’homme n’était pas réduit, dans l’esprit de Letty, à un homme handicapé. Il était bien plus. Et si James y prêté attention, il verrait qu’elle avait le même regard dirigé vers sa mère. La même envie de rendre le monde meilleur… James n’avait pas regardé la fin du film avec elle, et Letty ignorait s’il l’avait regardé sans elle. Une fois que ce film devenait la base même d’un caractère, il n’y avait plus rien à faire. Letty était foncièrement heureuse quand les gens autour d’elle l’étaient aussi. Letty reposa son verre d’alcool. Elle n’avait pas réellement envie de boire, et voulait trinquer avec James, mais s’il ne le pouvait pas, elle n’en voyait plus l’intérêt. Elle sourit à nouveau, mettant une main sur son cœur dans une gesticulation un peu trop théâtrale, mais c’était ce qu’elle voulait.

- Moi ? faire ce genre de message ? Non…. Non. Je ne suis pas comme ça voyons. Et puis, être un grinch, c’est plutôt un compliment de mon point de vue.

On dit qu’un Grinch est quelqu’un qui n’aime pas Noël. Oui. C’était vrai. Au début du film. Le film racontait comment le grinch finissait par apprécier Noël. Elle ne pouvait alors que souhaitait que James soit un Grinch, et finisse par apprécier leur petite réunion, en petit comité. Elle posa un regard sur son téléphone, ou un appel en absence était visible. Son beau-frère. Elle prit le téléphone, le rangea dans son sac et mit son sac le plus loin possible d’elle. Elle n’avait pas envie de parler à sa sœur, qui avait été très en colère de savoir que sa sœur ne viendrait pas, alors qu’elle avait invité des célibataires pour leur présenter.

Letty parlait un peu avec la mère et lançait parfois un regard vers James.

- J’ai pris aussi des jeux, si vous le voulez. Je ne savais pas réellement comment vous fêtiez Noël. Mais j’ai pris un devine-tête. Ma nièce adore ce jeu.

Elle aimait aussi jouer au Twister avec sa tante, mais Letty se serait sentit comme une chaussette sale oublié dans le bas à linge si elle avait proposé ce genre de jeu… Elle refit un sourire. Le grinch avait sa Cindy Lou. Et, même si la coupe de cheveux de l’enfant avait toujours terrifié Letty, elle acceptait facilement ce post.

Bordel ce que cette soirée pouvait être interminable. J'avais l'impression de subir ça depuis des heures et nous n'avions même pas encore commencé à manger. Je savais que le repas serait interminable. Que ce soit en temps normal, je me nourrissais parce qu'il le fallait, ou particulièrement ce soir, l'appétit n'était pas là.

Je les écoutais parler distraitement, ravi qu'on ne me force pas à parler. Je restais dans mon coin, sirotant mon thé glacé et maudissant ma mère que ce ne soit pas un whisky à la place. J'en aurais eu bien besoin pour me changer les idées et oublier cette soirée de merde.

Je levais les yeux au ciel en l'entendant parler de jeux de société. Merveilleux... en plus de devoir regarder un film de merde sur un type grincheux qui n'aimait pas noel mais qui finissait quand même par l'aimer parce que c'était merveilleux noel, tout le monde s'aimait, j'allais en plus devoir me farcir des devinettes.

"Oh avant on faisait toujours des grandes fêtes avec les amis de James. On ne s'ennuyait jamais avec eux. Puis ça finissait toujours en co...

- Maman!

Je lui jetais un regard noir, la coupant avant qu'elle ne dise une connerie. Elle s'arrêta à temps, se rendant certainement compte de ce qu'elle était entrain de faire. Laeti ne savait rien de mon passé et j'appréciais que ça reste ainsi. Et je n'avais pas envie de repenser au passé, de ce qu'avait pu être ma vie autrefois. Oui autrefois nos noels finissaient en concert improvisé avec des amis musiciens. J'étais certain que bon nombre de personnes seraient prêts à tuer pour voir certains des duos qu'on avait pu faire bourré dans ces soirées. Mais tout ça c'était de l'histoire ancienne.

- On ne fait rien de spécial depuis l'accident. On dine ensemble. On s'échange des cadeaux et ça s'arrête là.

IL n'y avait rien à dire de plus. Je ne voulais pas qu'elle évoque une époque qui n'existait plus et qui n'existerait plus jamais. Ce James là était mort et je ne voulais plus entendre parler de lui.

- Et toi alors qu'est ce que tu faisais pendant tes noels avec ta famille? Vous jouiez aux devinettes?

Letty observait l’homme plusieurs fois. Elle penchait la tête et essayait de comprendre, et trouver, comment le rendre heureux. C’était difficile quand on avait autour de soi un tel mur pour le repousser. Il y avait tellement à dire sur l’homme, remarqua-t-elle, qu’elle ne serait pas par où commencer. Elle avait compris qu’il se sentait diminuer, elle avait lu des témoignages pour essayer de le comprendre, mais son point de vue était tellement à l’opposé de ce qu’elle pensait de lui. Elle l’aimait bien et elle rêvait de pouvoir lui montrer en changeant son expression renfrogné en sourire.

Elle allait devoir redoubler d’effort, se dit-elle en mentalement remontant ses manches. Et pas parce qu’elle était payée pour le faire, mais bien parce que l’homme la fasciné avec son puit de savoir de chanson et toutes les chansons qui l’entouraient.

Elle le connaissait depuis si peu de temps qu’il lui fallait être patiente pour pouvoir être une amie pour lui. Elle, elle avait le temps. Il n’y avait jamais eu un jour où elle n’avait pas pris le temps de faire quelque chose.

Elle ne ferait plus jamais l’erreur de le comparer à ses enfants, mais il y avait un sentiment semblable dans le cœur de la jeune demoiselle. L’envie d’aider et de rendre le monde meilleur. Elle fit un sourire. L’homme n’avait pas vue la fin du film, puisqu’il s’était endormi, et il ne pouvait deviner la force avec laquelle ce film avait changé sa vie. Plusieurs fois, elle le regarda avec l’envie de le faire venir dans la conversation mais ne trouva aucun moyen pour se faire. Elle pensait aussi à sa mère, qui devait avoir une envie commune. Letty parlait joyeusement et sursauta quand James tonna sa mère. Elle lui fit un regard et pencha la tête sur le côté.

Oh. Il avait des secrets, tout comme elle ne savait pas encore ce qu’il faisait tout le temps dans son bureau, le passé de James était un grand flou. Elle attendrait qu’il s’ouvre à elle… Mais s’il ne s’ennuyait jamais, avant, ce n’était plus le cas maintenant. Et où était ses amis ? Elle s’approcha avec un sourire.

- C’est le mieux, de s’amuser à Noël, fit-elle en essayant d’ignorer la vilaine araignée curiosité qui courait le long de son esprit, puis vous êtes ensemble, c’est déjà spéciale. Il suffit de trouver une nouvelle tradition pour le futur.

Elle gardait un sourire mais pensa à son grand-père. Elle donnerait n’importe quoi, ce qui lui tenait le plus à cœur, pour faire un nouveau Noël avec lui. Les Noëls avec son grand-père était fini. Les Noëls en ce moment était terriblement … Stressant pour elle qui devait supporter les assauts de sa sœur pour trouver le grand amour. Les Noëls futurs ne pouvaient qu’être mieux.

- Aux devinettes et à devine-tête, ce n’est pas le même jeu, fit-elle en mettant ses mains sur ses hanches. Les devine-tête, il faut avoir le jeu alors que les devinettes ça vient spontanément. Si tu veux tout savoir, mon ami-anti-soupe préféré, chaque Noël débuté par aller chercher les légumes dans le potager, on les sortait de terre, on les couper faisait cuire, et ensuite on faisait notre soupe. On avait tous le droit de faire notre petit popotte comme disait mon grand-père.

Elle jeta la tête en arrière doucement pour empêcher des larmes de couler à parler de l’homme qui l’avait rendu ainsi. Plus que le film, cet homme avait changé la manière qu’elle avait eu d’appréhender le monde. Elle finit par faire un nouveau sourire.

- Dans notre popotte, on y mettait tout ce qu’on voulait, même sans légume, et ensuite on la présenter dans des petites verrines. La personne qui avait fait la meilleure soupe avait le droit d’ouvrir ses cadeaux en premier. Il a fallu du temps pour comprendre que deux choses que j’aimais manger mélangé ne donner pas forcément quelque chose de bons. Je crois que le pire fut la fois où j’ai mélangé les moules avec du chocolat… à ne jamais refaire.

Cette course à la soupe, comme elle était aimablement appelée par les deux personnes restantes de cette tradition, était aussi faite aux anniversaires, à pâques, aux différentes fêtes de famille. Elle n’avait plus fait de course à la soupe depuis la mort de son grand-père.

- Ah, et on finissait en chantant aussi ! se tourna-t-elle d’un coup vers James, on chantait des musiques que l’on aimait. Mon grand-père adorait les musiques paillardes et un chouïa inapproprié pour des enfants. Mais c’était amusant.

Il l’avait entendu chanter, plus d’une fois surtout depuis qu’elle en avait eu le droit, alors il savait qu’elle aimait ça. Chanter était une chose fascinante pour elle. Elle aimait pouvoir moduler sa voix et en faire une histoire. Les chansons avec une histoire étaient ses chansons préférées. C’était logique qu’elle aime les musiques de films, puisqu’elle se souvenait alors du moment du film et pouvait le revivre. Elle remit ses deux mains contre ses hanches avec un sourire.

- Franchement, ne pas aimer la soupe, je dis que c’est si triste !

Mais elle avait un large sourire qui prenait tout son visage. Letty ne serait pas triste ce soir, même en parlant de son grand-père, parce qu’elle était avec un ami. Elle avait un sourire éclatant pour partager ce sentiment. Elle était heureuse d’être là, ce soir, avec lui. Et sa mère.

Je la laissais me raconter ses souvenirs avec un petit sourire. Elle était vraiment... complètement dans son monde. Je ne savais pas comment le décrire. Elle était pétillante, joyeuse en permanence, la moindre chose suffisant à lui donner le sourire. Un souvenir que je trouvais particulièrement ridicule, avait de toute évidence une importance toute particulière pour elle. Je l'imaginais bien continuer cette tradition avec ses futurs enfants, leur demander de fabriquer une soupe et faire semblant de les trouver toutes délicieuses. Elle serait parfaite dans ce rôle là, je n'en doutais pas. J'espérais sincèrement qu'elle trouve un homme qui lui permette de réaliser ce rêve. Pas un comptable triste et sans intérêt, un homme qui pourrait la faire rire et sourire, la faire vibrer, et qui rirait avec elle des soupes de leurs enfants.

"Je plaide coupable si il n'aime pas les soupes. Quand il était enfant je lui en faisais à chaque fois qu'il était malade. Et je n'en faisais qu'à ce moment là. Alors il a fini par associer les soupes au fait d'être malade."

- Et quand j'ai eu mon accident elle a repris la même habitude. Elle a recommencé à me faire des soupes!!

Je regardais ma mère en riant doucement tandis qu'elle prenait l'air d'un enfant pris en faute.

"Je croyais que c'était un plat réconfortant pour toi!! Je voulais te réconforter moi avec ma soupe!"

Je riais de plus belle en l'entendant dire ça.

- Non, pour moi ça voulait dire que j'étais malade. J'avais le sentiment d'être puni parce que j'étais malade. Je faisais en sorte de guérir encore plus vite pour ne pas avoir à manger de la soupe à nouveau.

"Donc voilà Laeti, ne lui faites jamais de soupe. Vous allez le faire déprimer si vous faites ça."

Elle rit, en allant chercher le repas pour nous. Je regardais la jeune femme avec un petit sourire.

- La tradition est adorable. Très... très Laetiesque je trouve.

Je ne pouvais pas imaginer quelqu'un d'autre qu'elle faire une tradition de ce genre. Ca lui ressemblait parfaitement. Et même si je trouvais ça un peu ridicule, je préférais garder cette remarque et ma mauvaise humeur pour moi. Elle voulait qu'on passe une bonne soirée et je tenais à faire des efforts pour lui faire oublier ses derniers noels détestables.

- Mais je pense que pour ce soir, juste regarder le film tous les trois ça sera très bien. Je ne suis pas doué pour les devinettes et je n'ai pas vraiment envie d'entendre chanter ce soir.

Ca ramènerait trop de souvenirs. C'était ce que j'avais toujours fait lors de mes noels et ce que je ne voulais plus faire. Juste discuter comme ça tous les trois, partager un bon repas, regarder un film, ça me suffisait amplement.

Laetitia avait besoin de partager ses souvenirs. Pour rester vive et puissant dans son esprit. Son grand-père était, et de loin, la meilleure personne ayant foulé la terre. Personne ne pouvait renier son existence ou dire du mal de lui. Il avait toujours été ouvert, doux, calme, tolérant, à l’écoute. C’était le genre de personne dont on devenait facilement l’ami. Laetitia aimait croire qu’elle tenait un peu de lui.

Bien qu’il eût une différence. Laetitia était bien incapable de cacher ses émotions. Quand la mère expliqua pourquoi l’homme n’aimait pas les soupes, elle fit un visage choqué, puis triste, avant de tout simplement exagéré le trait en portant la main sur son cœur.

- Je pense, fit-elle doucement, que si mon grand-père nous faisait des soupes pour la même raison, ma sœur et moi aurions été H24 malade.

Elle hocha plusieurs fois la tête pour affirmer en ce sens. Ouais. Ni elle, ni sa sœur ne seraient sorti de leur lit. Elles se seraient accrochés au drap et auraient attendu d’être nourri des bonnes soupes de grand-père… qui n’aurait donc pas du tout enlever la maladie des deux malades imaginaires.

- Si seulement je pouvais prendre le défi de te faire aimer une soupe sans avoir le droit à une soupe à la grimace en échange, reprit cette dernière, les soupes c’est tellement toute ma vie.

Oui, c’était une obsession bizarre, elle pouvait le concevoir… mais elle prenait pour une attaque personnelle que l’homme n’aime pas les soupes à ce point. Elle aimerait réussir à le faire sourire avec une soupe préparer rien que pour lui. De toute façon, le sourire marchait mieux avec l’homme que tous les habits du monde, alors elle devait réussir … Sauf qu’elle se souvenait de la première discussion qui avait eu lieu ici… Sur le fait qu’elle n’arriverait pas à le faire sourire.

Elle le trouvait plus ouvert, plus souriant, plus vivant que jamais ces derniers temps … mais peut-être était-ce simplement son imagination qui lui jouer des tours ? Ou que son désir avait surpasser la vérité pour faire un filtre devant ses yeux. Si seulement elle pouvait être certaine des sentiments de l’homme, elle se sentirait peut-être un peu mieux. Ou pas. S’il la détestait toujours et faisait simplement un effort, elle pourrait se mettre à pleurer.

- Juste le film alors, l’année prochaine, on pourra se faire les devinettes, une fois que vous vous serez habitués à la manière étrange de fonctionner pour les devinettes.

Selon des avis locales, Paul, son meilleur ami surtout, Laetitia en plus de toutes les choses que l’on pouvait lui reprocher dans son étrangeté … avait aussi un grave pet au casque quand il s’agissait de simplement faire deviner quelque chose. Elle se déplaça pour préparer le film et mettre des cousins pour le bien être de son employeur.

- Je serais toi je ne relèverais pas ce défi. Tu échouerais lamentablement. Ca serait au delà de la soupe à la grimace. Je trouverais un moyen de t'envoyer ta soupe à travers la figure. Et crois moi j'y arriverais.

Je lui souris malicieusement, histoire de faire passer mon refus catégorique un peu plus facilement. Mais j'étais on ne peut plus sérieux quand je disais ça. Il était hors de question que je mange quelque chose d'aussi peu appétissant qu'une soupe. Sans parler du fait que ça serait difficile à me faire avaler sans en mettre partout. Ce n'était déjà pas pratique de me donner à manger alors une soupe... Je préférais ne pas penser au carnage que ce serait.

"Laisse ta mauvaise humeur de côté cinq minutes s'il te plait chéri. Laeticia ne te fera pas avaler de soupe, ni ce soir ni jamais ne t'en fais pas."

Elle posa sa main sur son bras pour me calmer un peu, comme elle l'avait toujours fait avant. Aujourd'hui ça me mettait mal à l'aise. Parce que je voyais sa main posée sur moi, parce que mon cerveau se souvenait de ce que j'étais sensé ressentir, mais que je ne ressentais rien. Je détournais le regard, mal à l'aise à la vu de ce geste qui était sensé être un geste tendre.

Je fronçais les sourcils en la voyant arranger des coussins devant la télévision, probablement en prévision du visionnage du film. Elle faisait ça pour ma mère et elle? Pourquoi pas après tout. Elles pourraient s'installer confortablement après tout ce que nous allions manger. C'était quelque chose qui était commun à au moins tous les réveillons de noel, on mangeait toujours trop.

"Laeticia, venez manger avec nous. On s'occupera de tout préparer pour le film plus tard d'accord?"

Ouiii mangeons. Entamons le grand moment de ridicule de la soirée pour moi. Parce que j'adorais profiter de mes repas quand on me faisait manger. Ca n'avait pas eu le don de transformer tous mes repas en véritable calvaire et fait perdre le plaisir de manger.

Elle alla chercher les entrées, laissant Laeticia venir nous rejoindre à table. J'avais décidé de laisser ma mère m'aider à manger ce soir. Je considérais que c'était la soirée de repos de Letty. Elle pouvait bien souffler au moins pour une soirée, sans avoir à jouer les gardes malade avec moi.