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La vie n'est pas un long fleuve tranquille

Manhattan Redlish
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Nolan Campbell
J'ai 44 ans et je vis à Brooklyn, New York. Dans la vie, je suis chef de chantier et je m'en sors plutôt bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple et je le vis plutôt mal parce que c'est compliqué



Nolan n’avait qu’un souhait : Devenir architecte. Il passait la majeure partie de son temps entre le lycée et les chantiers sur lesquels travaillaient son oncle. Chaque dollar durement gagné était mis de côté pour l’université. Mais le destin en décida autrement… Il fut projeté soudainement dans une autre vie lorsque son père tomba gravement malade, engendrant des frais médicaux insurmontables pour sa mère. Pour la soulager financièrement, il s’engagea donc dans l’armée et envoya la majeure partie de son salaire à cette dernière. Après avoir passé les trois-quarts de son temps au front, et son contrat enfin terminé, Nolan revint au pays. Il s’autorisa un temps de recul pour s’adapter de nouveau à la vie civile et retourna travailler pour son oncle. Ce qui aurait dû être une solution de quelques mois, dura davantage de temps. Nolan rencontra sa première femme, acheta sa première maison, et eut son premier divorce. Il se remaria une seconde fois, eut un enfant, et divorça une fois encore. Au fil des tumultes de son existence, son rêve de devenir architecte disparu, ne lui laissant que d’autres choix que d’évoluer autrement, et cela, jusqu’à devenir chef de chantier. Exécutant les ordres des hommes et des femmes qu’il aurait pu être dans une autre vie…

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Peut-être commettaient-ils une erreur en s’offrant une nouvelle chance. Peut-être que l’issue ne serait pas différente des précédentes tentatives. Mais peut-être aussi qu’ils avaient raison de se battre pour leur histoire. En tout cas, c’était à cela que Nolan se raccrochait désespérément. Il espérait que cette dernière tentative serait fructueuse, qu’ils parviendraient enfin à être heureux ensemble. Parce que si jamais ils venaient à se séparer à nouveau, il savait qu’il serait incapable d’aimer à nouveau. Alors oui, le quarantenaire s’attachait désespérément à cette pensée que cette nouvelle chance qu’ils s’offraient serait la bonne, qu’ils parviendraient enfin à être heureux ensemble… Si encore, il était capable de la rendre heureuse, parce qu’il en doutait… Nolan avait l’impression de n’avoir été capable que de la faire souffrir ces derniers mois et ça le détruisait de l’intérieur. Ça le déchirait de se dire qu’il était plus facile pour lui de lui faire mal que de la rendre véritablement heureuse… Il baissa ses prunelles sombres sur elle en sentant la caresse de sa main sur sa joue et esquissa un maigre sourire « Je ne veux plus te faire mal Maggie ». Il n’était pas naïf en se disant qu’il n’y aurait jamais de bas dans leur relation, qu’il n’y aurait plus de dispute. Nolan avait conscience que c’était tout simplement impossible et heureusement, parce que ça voudrait dire qu’ils se perdraient à nouveau, mais il ne voulait plus voir de larmes couler sur son visage. Plus de cette manière. Comme il ne voulait plus de cette distance qu’ils s’étaient imposés cette dernière semaine, parce qu’il était fatigué de tout cela. Il n’avait qu’une envie : L’avoir à ses côtés. Ils prendraient leur temps, il la séduirait de nouveau comme au début de leur relation, mais il ne voulait plus de cette valse. Un pas en avant, un pas en arrière. C’était derrière eux tout cela, et l’entendre accepter sa demande fut un véritablement soulagement qui fut de courte durée en entendant les mots qui suivirent…

Mais… Suspendu à ses lèvres, Nolan resta soudainement bien silencieux, la laissant poursuivre. Il baissa brièvement le regard en entendant parler de cet enfant tant désiré et qui avait été la source de leur conflit, de leurs blessures, puis le releva sur elle en entendant la fin. Nolan resserra son étreinte sur son corps nu, déposant ses lèvres sur sa tempe chaude lorsqu’elle s’excusa d’avoir été aveugle à sa souffrance « On a géré tous les deux à notre manière, sans se rendre compte qu’on n’était pas seul à souffrir. On a oublié de communiquer et si jamais ça venait à se reproduire… Je serai là pour toi Maggie. Je te parlerais, je mettrais des mots sur ce que je ressens et je te soutiendrai quoi qu’il arrive… Je t’ai perdu une fois, et j’ai bien failli te perdre encore ce soir… Plus jamais » alors qu’il posa son regard brun sur elle. Un bref silence et reprit « En ce qui concerne ce bébé, je ne suis pas encore prêt à recommencer l’aventure, mais peut-être que d’ici quelques mois, on pourrait essayer de nouveau, mais d’une autre manière. Qu’en penses-tu ? ». Il n’était pas encore certain de vouloir redevenir père pour le moment, mais il savait que Maggie en désirait un, et il savait qu’il ne commettrait pas les mêmes erreurs à nouveau. Il saurait la soutenir dans les moments difficiles pour qu’ils puissent avancer main dans la main « Je t’aime Maggie, comme je n’ai jamais aimé quelqu’un avant toi… Et je veux vraiment un nous. On prendra le temps qu’il faut, mais je veux vraiment un nous ».


Charly
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Charly
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Margaret Hall
J'ai 36 ans. Je vis à New York - Brooklyn, États-Unis. Dans la vie, je suis architecte et décoratrice d'intérieure et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance , je suis en couple et je le vis plutôt mal.


Enfant, Maggie passait son temps à aménager à ses poupées des maisons de rêves. Elle adorait ça. Bonne en dessin, pas trop mauvaise en math, c’est tout naturellement qu’elle a choisi de devenir architecte et de compléter son diplôme par une formation en tant que décoratrice d’intérieur. Dans ses rêves de jeune femme, elle était ainsi capable de proposer un projet à ses clients qu’elle pouvait mener de bout en bout. Mais lorsqu’on est une femme dans un milieu d’homme, ça n’est jamais évident de trouver sa place, encore moins de se faire sa place.
Sa rencontre avec Nolan Campbell fut comme une bouffée d'oxygène dans sa vie. Ils n'ont rien commandé, ça leur ait tombé dessus. Un lien unique et plus fort que leur volonté est né, les poussant l'un vers l'autre.
Aujourd'hui, après deux années de vie commune, leur envie d'avoir un enfant ensemble est en train de tuer leur couple à petit feu.

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« -arrêtes... » souffla t elle à nouveau. « -tu l’as dis toi même, on a tous les deux nos part de responsabilités. Et je t’ai fais souffrir aussi. Bien trop. » Elle ne le quitta pas des yeux une seule secondes, sa main toujours contre sa joue. « -ça arrivera encore… parce qu’on est humain… on va apprendre de nos erreurs, et se relever plus forts. » elle voulait vraiment y croire. Non, elle y croyait ! Ils avaient compris la leçon l’un comme l’autre. Leur amour était plus fort que cette douleur qu’ils s’étaient infligé. Ils allaient sortir plus grand de tout ça, et s’aimer encore plus. Encore mieux. Encore plus fort.

Ce fut pour cela qu’elle accepta de faire à sa façon, d’arrêter la distance, de redevenir peu à peu un couple. Elle lui accordait à nouveau sa confiance en faisant cela, mais elle tenait à parler du bébé. Parce que la douleur venait de là. L’éloignement venait de ça. Elle lui sourit avec douceur. « -on devrait peut être se mettre un rappel à quelque part, dans un cadre. Écrire en gros : Parles lui bordel ! » un léger rire même si dans le fond elle était sérieuse. « -je n’ai pas su voir ta douleur et comprendre ton éloignement. Je n’ai pas été capable de trouver les mots, de t’expliquer ce que je ressentais. J’ai… j’ai bien compris la leçon. Et je vais travailler, je travaille sur ce lâcher prise qui me fait défaut et qui me bouffe la vie. Je vais faire mieux je te le promets. » et ça n’était pas rien venant d’une femme qui ne faisait jamais de promesse.

Maggie recula légèrement lorsqu’il proposa de tenter à nouveau d’avoir un enfant. Elle le regarda une longue minute avant de bouger la tête de gauche à droite. « -non. » elle se redressa légèrement dans le lit et lui expliqua sa réponse. « -je t’ai perdu et je me suis perdue à cause de ça. De cette envie d’enfant. Et je… je sais pas si je serais capable d’encaisser encore un test négatif. J’ai reçu mes résultats d’analyses le jour où… le jour de notre prise de tête. Y’a rien qui cloque. Alors… alors je me dis simplement que ça doit être comme ça. » elle fit un moulinet avec ses mains et reprit : « -de ton côté tu as déjà Desmond. Je sais qu’il n’est pas mon fils, mais je crois que j’aime comme si c’était le cas. Le temps passe, on vieillie. Je vieillie surtout et… on a plein d’autres projets, pleins d’autres choses à vivre. S’il n’y a pas d’enfant et bien je l’accepte. Plutôt que de risquer de te perdre à nouveau. » elle sourit et reprit : « -je travaille aussi là dessus, pour faire le deuil de cette envie, de ce désir. Pour être capable de me réjouir pour Tess et Iggy, pour éviter de m’effondrer lorsque leur bébé sera là. Il y a des femmes qui sont incapables de donner la vie, c’est mon cas. Je dois simplement l’accepter. » elle était rationnelle et lucide. Cela faisait un moment qu’elle pensait à tout ça. Elle ne souhaitait pas risquer un nouvel éloignement. Elle voulait vivre avec Nolan, et poursuivre leur autre projet.

« -je t’aime aussi Nolan. Et il y aura à nouveau un nous. Un vrai nous. Solide. »
mais pour ce faire, ils devaient y aller en douceur. « -je pourrais commencer par venir passer la soirée et la nuit ici une ou deux fois dans la semaine. » ça lui semblait un bon premier pas. « -qu’en penses tu ? »

Manhattan Redlish
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Nolan Campbell
J'ai 44 ans et je vis à Brooklyn, New York. Dans la vie, je suis chef de chantier et je m'en sors plutôt bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple et je le vis plutôt mal parce que c'est compliqué



Nolan n’avait qu’un souhait : Devenir architecte. Il passait la majeure partie de son temps entre le lycée et les chantiers sur lesquels travaillaient son oncle. Chaque dollar durement gagné était mis de côté pour l’université. Mais le destin en décida autrement… Il fut projeté soudainement dans une autre vie lorsque son père tomba gravement malade, engendrant des frais médicaux insurmontables pour sa mère. Pour la soulager financièrement, il s’engagea donc dans l’armée et envoya la majeure partie de son salaire à cette dernière. Après avoir passé les trois-quarts de son temps au front, et son contrat enfin terminé, Nolan revint au pays. Il s’autorisa un temps de recul pour s’adapter de nouveau à la vie civile et retourna travailler pour son oncle. Ce qui aurait dû être une solution de quelques mois, dura davantage de temps. Nolan rencontra sa première femme, acheta sa première maison, et eut son premier divorce. Il se remaria une seconde fois, eut un enfant, et divorça une fois encore. Au fil des tumultes de son existence, son rêve de devenir architecte disparu, ne lui laissant que d’autres choix que d’évoluer autrement, et cela, jusqu’à devenir chef de chantier. Exécutant les ordres des hommes et des femmes qu’il aurait pu être dans une autre vie…

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Leur conversation calme, au milieu des draps qu’ils venaient de froisser par leurs ébats, contrastait avec celle qu’ils avaient eu précédemment dans le parc. Plus de mots blessants, plus de cris pour se faire entendre. Seulement des paroles qui se voulaient douces et rassurantes, comme un baume sur leurs blessures à vifs, et des gestes tendres comme au début de leur relation. Nolan avait l’impression que ça faisait une éternité qu’elle ne l’avait pas regardé ainsi, qu’elle n’avait pas caressé sa joue avec autant de douceur, comme pour adoucir ce qu’elle lui confiait. Il posa alors sa main libre sur la sienne, et l’attira à ses lèvres pour déposer un baiser dans sa paume, et se pencha pour lui voler un baiser aussi doux que les paroles rassurantes de Maggie « Plus comme ça… Je ne veux plus qu’on se fasse mal comme on l’a fait ces derniers mois ». Ils se disputeront sûrement… à coup sûr… Mais Nolan n’avait plus envie d’entendre cette petite voix dans sa tête qui lui insufflait l’idée que la quitter serait une meilleure idée que de se battre pour eux deux. Il ne voulait plus avoir cette pensée-là.

Et pour parvenir à surmonter toutes ces épreuves, toute cette douleur, ils ne devaient plus maintenir cette distance-là entre eux, ne plus jouer aux montagnes russes avec leurs sentiments. Il voulait qu’ils se donnent une chance, une véritable chance, en prenant leurs temps. Il se mit à rire à la proposition de Maggie « On pourrait écrire cela sur le frigo, à côté de notre liste de projet à venir » et il était sérieux. Une piqûre de rappel journalière n’était pas une mauvaise idée. Le chef de chantier baissa son regard tout en continuant de faire danser ses doigts sur la peau nue de la jeune femme. Il releva son regard sur elle quand elle lui formula tout cela en promesse. Ce n’était pas habituel chez Maggie. Elle ne faisait jamais de promesse. Il lui sourit avec douceur « On doit travailler sur tout cela, sur notre communication dans les moments difficiles, sur ton lâcher prise et sur ma tendance à m’éloigner lorsque ça devient trop dur. Mais on y arrivera. On deviendra une meilleure version de nous-mêmes en s’entraidant ». Il y croyait. Il avait envie de croire qu’ils pouvaient surmonter tout cela ensemble, main dans la main. Et peut-être qu’ils pourraient retenter d’avoir cet enfant tant désiré.

Néanmoins, la réponse de Maggie fut sans appel. Non. Il retira sa main en la sentant bouger, ne voulant pas la bloquer dans ses mouvements, et l’écouta justifier sa réponse. Il fut touché d’entendre qu’elle aimait son fils comme s’il était le sien. En tant que père, il ne pouvait qu’aimer entendre ces mots. En tant que petit-ami qui aurait aimé avoir un enfant avec elle, ce fut tout autre. Il se demandait pourquoi la vie ne voulait pas leur octroyer ce cadeau. Ils n’étaient pas exigeants. Ils voulaient seulement un enfant… Il hocha lentement de la tête au fur et à mesure des paroles sages de la jeune femme, et posa sa main sur la sienne, entrelaçant ses doigts aux siens « Peut-être que ça vient de moi aussi Maggie… Je veux dire, je n’ai plus 34 ans et mes soldats ne sont peut-être plus aussi performant qu’avant… Mais si c’est le destin qui nous ait réservé, je l’accepte. Après tout, on aura plus d’amour à se donner tous les deux et de temps pour réaliser nos projets » tout en lui souriant avec douceur « Mais sache juste que peu importe ce qui nous arrivera maintenant, tu ne me perdras plus Maggie. C’est derrière nous. J’ai eu un avant-goût de la vie sans toi, et elle ne mérite pas d’être vécue ». Il était sincère. Il ne voulait plus s’éloigner d’elle. C’était terminé. Un bref silence et il ajouta « Iggy m’a demandé qu’on soit les parrain et marraine du bébé… Je n’ai pas encore répondu… » parce que sa demande avait eu lieu en pleine crise avec Maggie. Parce que ça lui rappelait aussi qu’ils n’étaient pas parvenus à avoir leur propre bébé. Mais l’idée avait fait son chemin peu à peu « Je pense accepter. Ça serait dommage de le priver d’un parrain tel que moi » tout en affichant son petit sourire en coin et reprit avec sérieux « Je suis désolé de ne pas être parvenu à te donner un enfant à nous… ».

Un hochement de tête en aimant entendre ces trois petits mots de la bouche de Maggie « J’ai confiance » souffla-t-il et se mit à sourire de plus en plus en entendant la proposition de la jolie rousse « Tu me demandes si je te veux dans les pattes une ou deux nuits par semaine ?! » en la regardant de manière espiègle, son sourire agaçant sur les lèvres alors qu’il prit place au-dessus d’elle « Je n’attends que ça ! » en commençant à embrasser son corps, puis revint jusqu’à son visage « Tout ira bien, tu verras » et l’embrassa.



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Enfant, Maggie passait son temps à aménager à ses poupées des maisons de rêves. Elle adorait ça. Bonne en dessin, pas trop mauvaise en math, c’est tout naturellement qu’elle a choisi de devenir architecte et de compléter son diplôme par une formation en tant que décoratrice d’intérieur. Dans ses rêves de jeune femme, elle était ainsi capable de proposer un projet à ses clients qu’elle pouvait mener de bout en bout. Mais lorsqu’on est une femme dans un milieu d’homme, ça n’est jamais évident de trouver sa place, encore moins de se faire sa place.
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Un ou deux nuits par semaine. Voilà ce qu’ils avaient décidé dans un premier temps. Se laisser encore un peu d’espace, du temps pour soit, y aller en douceur. Une ou deux nuits par semaine où elle venait passé la soirée avec lui, dormir avec lui. Peu à peu, ils apprenaient à nouveau à s’apprivoiser, aider du chantier sur lequel ils travaillaient ensemble maintenant. Le semaine suivante, Maggie avait débarqué le mardi soir, son sac contenant ses affaires pour le lendemain sur l’épaule, le repas dans un sachet en papier dans les bras. « -j’ai pris à mangé en route. » elle embrassa rapidement Nolan avant de déposer le repas dans la cuisine. « -ça commençait à me brûler les doigts, mais le sac est pas super solide. » elle se frotta les mains entre elle avant de quitter sa veste et d’ajouter toujours avec le même entrain que durant l’après midi qu’ils avaient passé sur le chantier : « -j’ai eu une idée en rentrant au bureau ! » commença Maggie en levant son index avant de commencer à lui expliquer ce à quoi elle avait pensé pour le chantier. « -je meurs de faim pas toi ? » elle s’était coupée elle même, sortant le dîner du sac.

« -il faut que je te montre des exemples, je suis certaine que tu vas trouver ça sublime. » recommença Maggie en parlant des vitres de la véranda qu’ils avaient prévu pour donner plus de lumière à la pièce. En ouvrant les boites, elle prit de la sauce sur les doigts, qu’elle porta à ses lèvres . « -ça va toi ? Tu as eu le temps de te poser un peu avant que j’arrive ? » elle savait au moins qu’il avait prit une douche, elle avait sentit son parfum de gel douche en l’embrassant. Elle le regarda et sourit avant de baisser les yeux. Il était temps pour elle de se calmer. Chose qu’elle avait toujours du mal à faire après une journée comme celle ci. Elle avait finit par s’approcher de lui, avait glisser ses bras autour de sa taille et l’avait embrassé. Ça lui faisait du bien de reprendre peu à peu cette vie à deux. « -tu m’as manqué tu sais… depuis jeudi... » oui ils s’étaient vu tout l’après midi, mais ils avaient surtout parlé boulot. Maggie l’embrassa à nouveau avec douceur, heureuse d’être ici ce soir. Reconnaissante de cette nouvelle chance qu’ils s’offraient.

Peu à peu ils avaient ajouté un jour, une nuit, trois jours de suite… Pourtant, elle ramenait toujours son sac avec elle, ne laissait pas sa brosse à dents. Ses affaires n’avaient pas retrouvé leur place non plus. Et un soir elle lâcha : « -je voudrais qu’on déménage. » tout en essuyant la vaisselle, le regard dans le vide.

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Nolan n’avait qu’un souhait : Devenir architecte. Il passait la majeure partie de son temps entre le lycée et les chantiers sur lesquels travaillaient son oncle. Chaque dollar durement gagné était mis de côté pour l’université. Mais le destin en décida autrement… Il fut projeté soudainement dans une autre vie lorsque son père tomba gravement malade, engendrant des frais médicaux insurmontables pour sa mère. Pour la soulager financièrement, il s’engagea donc dans l’armée et envoya la majeure partie de son salaire à cette dernière. Après avoir passé les trois-quarts de son temps au front, et son contrat enfin terminé, Nolan revint au pays. Il s’autorisa un temps de recul pour s’adapter de nouveau à la vie civile et retourna travailler pour son oncle. Ce qui aurait dû être une solution de quelques mois, dura davantage de temps. Nolan rencontra sa première femme, acheta sa première maison, et eut son premier divorce. Il se remaria une seconde fois, eut un enfant, et divorça une fois encore. Au fil des tumultes de son existence, son rêve de devenir architecte disparu, ne lui laissant que d’autres choix que d’évoluer autrement, et cela, jusqu’à devenir chef de chantier. Exécutant les ordres des hommes et des femmes qu’il aurait pu être dans une autre vie…

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Tout autant que Maggie, Nolan n’avait pas souhaité qu’ils vivent de nouveau ensemble dans l’immédiat. Ils voulaient prendre leur temps, qu’ils s’appréhendent de nouveau comme dans un début de relation. Mais à la différence des semaines qui avaient précédées cette décision de se donner une nouvelle chance, la jeune femme venait passer une ou deux nuits par semaine dans ses bras. Plus de distance, plus de retenue lorsqu’ils se voyaient. Ils redevenaient un couple à part entière durant cette parenthèse dans la semaine, et c’était comme un nouveau souffle pour le chef de chantier qui avait l’impression de respirer de nouveau. La journée, ils se comportaient comme des professionnels, et lorsqu’ils avaient la chance de passer la soirée ensemble, ils redevenaient un couple. Les autres soirées qu’il passait en solitaire, Nolan envoyait quelques messages à la jolie rousse pour savoir comment elle allait, ou comment s’était passée sa journée lorsqu’elle ne venait pas sur le chantier pour suivre l’avancée des travaux. Quant à Desmond, le quarantenaire avait été prudent dans son explication. Il savait à quel point leur séparation avait impacté le garçon, alors il avait voulu le rassurer en lui confiant qu’ils retentaient l’expérience une nouvelle fois, doucement, à leur propre rythme, sans bousculer les étapes. Même si Nolan désirait davantage, il laissait l’espace et le temps nécessaire à Maggie pour qu’elle guérisse des blessures du passé, et cela, jusqu’à ce qu’elle soit prête à plus. Il avait alors accepté qu’elle ne laisse rien dans l’appartement, pas même une brosse à dent. C’était difficile de la voir refaire son sac chaque matin. Ça lui rappelait qu’ils étaient encore dans une phase toute particulière. Pour autant, il l’acceptait, parce qu’il savait que ce n’était plus qu’une question de temps… Et il savourait pleinement les moments qu’ils passaient ensemble, comme ce soir, alors qu’il venait d’entendre la porte d’entrée s’ouvrir sur la jolie rousse.

Nolan était en train de mettre de la musique en fond sonore quand elle arriva à sa hauteur pour l’embrasser « Parfait » souffla-t-il après lui avoir rendu son baiser et termina ce qu’il était en train d’entreprendre, tout en écoutant Maggie qui semblait aussi survoltée que cette après-midi « C’est dangereux de prendre à emporter » en se moquant d’elle comme avant, et fronça les sourcils, non sans sourire alors qu’elle leva son doigt et se coupa elle-même dans son élan. Il couva tendrement du regard en cet instant, remerciant cette nouvelle chance qui s’offrait à eux « Hum… » tout en se rendant compte qu’il ne l’avait écouté qu’à demi-mot « Oui… Pardon » et se rendit dans la cuisine pour récupérer deux verres et des couverts pour le dîner, glissant sa main dans le dos de Maggie quand il arriva à sa hauteur. Il retourna dans la cuisine pour remplir la carafe d’eau tout en tournant la tête vers elle de temps à autre « Des exemples de ?! » alors qu’il avait l’impression d’avoir sauté une étape dans leur conversation. Il revint vers elle tout en acquiesçant, posant la carafe sur la table basse « Oui, tu es ici » en embrassant sa chevelure rousse « J’ai eu le temps de boire un café et prendre une douche. Je voulais être propre quand tu arriverais » et ne pas perdre de temps sous la douche alors qu’il pouvait le passer avec elle. En la voyant baisser les yeux, il pencha légèrement la tête « Tu vas bien ? » et sourit en la sentant se blottir contre lui, l’imitant en entourant son corps de ses bras, lui rendant son baiser « Tu sens bon » et sourit davantage « Toi aussi… » et lui rendit son baiser avec tout autant de douceur qu’elle, caressant sa joue avant de s’éloigner d’elle pour dîner.

Puis, plus le temps avancé, plus ils avaient de difficultés à se limiter à seulement deux nuits dans la semaine. Lorsque ce n’était pas Maggie qui prenait l’initiative de venir une troisième fois chez lui, c’était lui qui débarquait à l’improviste chez elle pour lui faire la surprise, parce qu’elle lui manquait tout simplement. Les départs au petit matin étaient de plus en plus durs, et la voir faire encore son sac aussi. Posant la tasse sous la machine à café, Nolan vit son geste rester en suspens en entendant la proposition de Maggie. Il lança la machine et se retourna vers la jeune femme « Qu’on déménage ?! Je… Tu veux dire que tu veux qu’on vive ensemble ? » avant d’ajouter « Ou tu parles de lâcher nos deux appartements pour en prendre un à nous ? » alors que, dans les deux cas, Nolan était heureux d’entendre ces mots-là. Il s’approcha de cette dernière, lui retirant le torchon des mains, et l’attira à lui, ses bras autour de sa taille « La vaisselle va sécher toute seule. Nous, on doit parler Maggie chérie. Qu’est-ce que tu veux dire par déménager ? ».



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Margaret Hall
J'ai 36 ans. Je vis à New York - Brooklyn, États-Unis. Dans la vie, je suis architecte et décoratrice d'intérieure et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à ma chance , je suis en couple et je le vis plutôt mal.


Enfant, Maggie passait son temps à aménager à ses poupées des maisons de rêves. Elle adorait ça. Bonne en dessin, pas trop mauvaise en math, c’est tout naturellement qu’elle a choisi de devenir architecte et de compléter son diplôme par une formation en tant que décoratrice d’intérieur. Dans ses rêves de jeune femme, elle était ainsi capable de proposer un projet à ses clients qu’elle pouvait mener de bout en bout. Mais lorsqu’on est une femme dans un milieu d’homme, ça n’est jamais évident de trouver sa place, encore moins de se faire sa place.
Sa rencontre avec Nolan Campbell fut comme une bouffée d'oxygène dans sa vie. Ils n'ont rien commandé, ça leur ait tombé dessus. Un lien unique et plus fort que leur volonté est né, les poussant l'un vers l'autre.
Aujourd'hui, après deux années de vie commune, leur envie d'avoir un enfant ensemble est en train de tuer leur couple à petit feu.

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Un nouveau chapitre était en train de s’écrire pour eux. Doucement ils reprenaient leur marques, peu à peu les regards baissés ou les mal aise n’existaient plus. Ils laissaient place aux sourires, à la complicité, à la tendresse. Maggie avait cette sensation de retrouver un nouvel élan, d’avoir à nouveau de la force pour affronter la vie, pour avancer dans leur projet. L’amour que lui portait Nolan lui donnait des ails, la poussait en avant sur tout les fronts. Le chantier avançait bien, leurs idées faisaient merveilles. Ils n’avaient pas encore reparlé du projet du cabinet, mais Nolan avait deux chantiers en court, et rien ne se ferait dans la précipitation pour cela non plus.

Une nuit de plus, chez lui ou chez elle, une visite surprise parce que le manque était trop présent. Ces changement c’était fait naturellement, sans qu’ils aient besoin d’établir un vrai plan d’action. Elle aimait à nouveau le retrouver au soir, parler de leurs journées, de ce qu’ils avaient fait loin l’un de l’autre. Elle aimait s’endormir dans le creux de ses bras et se réveiller en blottissant son visage dans son cou. Son ordeur virile, les caresses de ses mains… Dans l’intimité aussi ils s’étaient retrouvé et ça aussi ça faisait du bien.

Pourtant Maggie commençait à avoir envie de plus encore. Parfois lorsqu’elle entrait dans la chambre, elle se revoyait faire sa valise, elle entendait à nouveau la porte claquer le matin, comme lorsqu’il partait sans même lui avoir dit bonjour. Elle adorait cette appartement, ils avaient vécu de belles choses dedans, mais aussi de bien douloureuses. Alors perdue dans ses pensées, elle avait finit par énoncé cela de but en blanc, tout en essuyant la vaisselle, alors qu’ils avaient terminé de mangé, et que Nolan se faisait couler un café. Maggie cligna des yeux et leva le visage vers Nolan. « -oui qu’on déménage. » elle pensait que c’était clair et pourtant visiblement, ça ne l’était pas. Elle regarda la torchon disparaître de ses mains avant de regarder Nolan et de dire : « -les deux. Je veux qu’on lâche nos deux appartements pour en avoir un à nous. Pour vivre ensemble. » en léger haussement d’épaules comme si c’était tout simple.

« -j’adore cette appartement, mais… »
elle baissa les yeux avant de reprendre quelques secondes plus tard : « -mais parfois il fait remonter à la surface de mauvais souvenirs. J’ai envie d’un nouveau chez nous, pour le nouveau nous. De vraiment repartir de zéro. » elle pencha la tête sur le côté et reprit : « -alors oui je sais que ça fait encore un projet, encore des travaux, que financièrement peut être que tu ne voudra pas mais… mais je voulais t’en parler parce que ça fait plusieurs fois que me traverse l’esprit. Et que je voulais avoir ton avis... » elle savait très bien que le côté financier bloquait souvent Nolan. Et elle ne souhaitait pas une engueulade maintenant pour ça alors : « -t’es pas obligé de répondre tout de suite. Tu réfléchis à l’idée et quand tu te sera décidé, on en reparlera. Y’a rien d’urgent. » elle ne souhaitait pas lui mettre la pression. « -j’en ai marre de balader mes affaires. J’ai envie de voir à nouveau mes chaussures à côtés des tiennes, ma brosse à dent dans la salle de bain, et mes petites culottes à côté de tes boxers en train de sécher. » un léger sourire en coin en disant cela, espérant qu’il comprenait. « -mais je veux pas que ça soit ici. »

Manhattan Redlish
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Mar 7 Déc - 20:30
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Nolan Campbell
J'ai 44 ans et je vis à Brooklyn, New York. Dans la vie, je suis chef de chantier et je m'en sors plutôt bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis en couple et je le vis plutôt mal parce que c'est compliqué



Nolan n’avait qu’un souhait : Devenir architecte. Il passait la majeure partie de son temps entre le lycée et les chantiers sur lesquels travaillaient son oncle. Chaque dollar durement gagné était mis de côté pour l’université. Mais le destin en décida autrement… Il fut projeté soudainement dans une autre vie lorsque son père tomba gravement malade, engendrant des frais médicaux insurmontables pour sa mère. Pour la soulager financièrement, il s’engagea donc dans l’armée et envoya la majeure partie de son salaire à cette dernière. Après avoir passé les trois-quarts de son temps au front, et son contrat enfin terminé, Nolan revint au pays. Il s’autorisa un temps de recul pour s’adapter de nouveau à la vie civile et retourna travailler pour son oncle. Ce qui aurait dû être une solution de quelques mois, dura davantage de temps. Nolan rencontra sa première femme, acheta sa première maison, et eut son premier divorce. Il se remaria une seconde fois, eut un enfant, et divorça une fois encore. Au fil des tumultes de son existence, son rêve de devenir architecte disparu, ne lui laissant que d’autres choix que d’évoluer autrement, et cela, jusqu’à devenir chef de chantier. Exécutant les ordres des hommes et des femmes qu’il aurait pu être dans une autre vie…

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En les observant ainsi, évoluer dans la cuisine, chacun s’afférant à sa tâche, il était relativement difficile d’imaginer qu’ils revenaient de loin. Et pourtant, quelques semaines auparavant, ils se déchiraient encore au milieu des passants, dans un célèbre parc de New York, parce qu’ils ne parvenaient plus à s’aimer sans avoir mal. Aujourd’hui, même s’ils portaient encore les stigmates de cette souffrance endurée, ils parvenaient à s’aimer sans avoir mal. La douleur s’était estompée peu à peu au fil du temps, alors qu’ils reprenaient lentement, mais sûrement, ces habitudes qu’ils chérissaient tant, comme ce baiser en rentrant le soir, leurs conversations autour d’un repas à emporter. Nolan s’était même remis à cuisiner pour la jeune femme lorsqu’il parvenait à trouver le temps pour cela. Chose qu’il n’avait plus fait durant les six derniers mois de leur relation. La seule ombre au tableau de cette nouvelle histoire prometteuse, c’était l’incapacité de Maggie à laisser ses affaires dans l’appartement. Pas de brosse à dent, pas de vêtements, pas de paire de chaussures. Rien. A chaque fois, tout disparaissait au petit matin, comme si elle n’avait jamais été présente. Tout ce qui restait à Nolan, c’était son parfum qui flottait dans l’air et le souvenir d’une nuit dans ses bras. Alors, quand Maggie évoqua, à voix haute, l’idée de déménager, Nolan eut besoin qu’elle précise sa pensée. Un sourire en l’entenant lui répondre avec son franc-parler qui en aurait vexé plus d’un, mais qui amusait toujours autant le chef de chantier.

Déménager… Ce n’était pas une décision qu’ils pouvaient prendre sur un coup de tête, pas après ces derniers mois qu’ils venaient de passer où leur relation s’était retrouvée sur le fil du rasoir. Il lui ôta donc le torchon des mains et l’attira à lui. Il voulait son attention complète « Tout simplement » rétorqua-t-il en se moquant d’elle, haussant les épaules comme elle. Pourtant, ce n’était pas vraiment simple, déjà parce que Maggie était déjà propriétaire de son appartement. Ses bras autour de la taille de la jolie rousse, il l’écouta poursuivre, penchant légèrement la tête pour tenter de croiser son regard alors qu’elle avait baissé soudainement les yeux, soufflant un « Mais ? » comme pour l’encourager à poursuivre. En entendant la justification de la jolie rousse, Nolan comprit rapidement les raisons qui la pousser à toujours remballer ses affaires chaque matin. Elle ne parvenait pas à imaginer un futur entre ses murs qui avaient été témoins des moments les plus difficiles de leur relation, et lui non plus. Plus d’une fois, il s’était surpris à s’interroger sur le retour de Maggie, et s’il était bien réel, lorsqu’il se retrouvait de nouveau seul au milieu des draps froids le lendemain. C’était bref, mais désemparant. Il continua de l’écouter poursuivre, souriant avec douceur au fur et à mesure du monologue de la jeune femme. Souriant davantage quand elle évoqua ses boxers aux côtés de ses petites culottes sur l’étendoir. Il resta silencieux un moment, puis rétorqua « Ok » avant de se montrer plus précis « Je suis d’accord ».

Cet appartement leur rappelait sans cesse les épreuves douloureuses qu’ils avaient traversés, et aucun d’eux ne souhaitait poursuivre leur vie à deux entre ses murs. Alors oui, Nolan était d’accord pour déménager et emménager avec Maggie. « Je pose juste une unique condition : Tu me laisses faire un prêt à la banque pour payer la moitié. Ce n’est non-négociable ». La question de l’argent au sein de leur couple avait toujours été sujet à dispute, parce que le chef de chantier souhaitait garder son indépendance financière malgré les moyens de la jeune femme. Alors oui, il était prêt à déménager, à acheter un logement à eux, mais il voulait investir lui aussi, à son maigre niveau « Si tu parles de travaux, ça signifie que tu veux quelque chose avec du charme, de l’authentique, mais complètement délabré et qu’on devra mettre au goût du jour ? » en esquissant un sourire taquin « Non parce que si c’est ça, je signe où ?! ». Nouveau architecte et chef de chantier depuis des années, il n’imaginait pas acheter autrement que comme ça. Il voulait pouvoir laisser leur imagination faire le travail et tout rénover de leurs mains. « Tu as conscience que ce n’est pas une décision anodine ma puce ? On s’engage sérieusement. Tu m’auras tous les jours dans les pattes et plus seulement deux ou trois nuits par semaine. Tu devras aussi vendre ton appartement et moi… juste passer une annonce… Tu es prête pour ça ? » en plissant les yeux comme s’il l’interrogeait, non sans son petit sourire agaçant sur les lèvres.



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Enfant, Maggie passait son temps à aménager à ses poupées des maisons de rêves. Elle adorait ça. Bonne en dessin, pas trop mauvaise en math, c’est tout naturellement qu’elle a choisi de devenir architecte et de compléter son diplôme par une formation en tant que décoratrice d’intérieur. Dans ses rêves de jeune femme, elle était ainsi capable de proposer un projet à ses clients qu’elle pouvait mener de bout en bout. Mais lorsqu’on est une femme dans un milieu d’homme, ça n’est jamais évident de trouver sa place, encore moins de se faire sa place.
Sa rencontre avec Nolan Campbell fut comme une bouffée d'oxygène dans sa vie. Ils n'ont rien commandé, ça leur ait tombé dessus. Un lien unique et plus fort que leur volonté est né, les poussant l'un vers l'autre.
Aujourd'hui, après deux années de vie commune, leur envie d'avoir un enfant ensemble est en train de tuer leur couple à petit feu.

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« -oui. » avait répondu Maggie toujours avec aplomb comme si là tout de suite elle ne voyait pas le moindre problème à sa demande. En soit l’idée était simple. Déménager et vivre ensemble. Vivre ensemble à nouveau dans un lieu neutre, qui serait capable d’accueillir le nouveau chapitre de leur histoire. Elle finit par trouver les mots pour expliquer son ressentit à Nolan. Elle voulait un vrai eux, mais ici c’était impossible pour elle.

Maggie décida de lui laisser le temps de la réflexion, qu’il puisse se faire une idée aussi là dessus, qu’il pèse le pour et le contre. Elle n’avait rien envie de lui imposer. Elle souhaitait son avis pour pouvoir échanger sur le sujet. Maggie se saisit à nouveau du torchon pensant qu’il allait prendre plus de temps que ça pour méditer. « -c’est vrai ? » demanda t elle surprise. Mais il imposa une condition, forcement elle ouvrit la bouche pour répliquer directement mais se ravisa. « -si tu veux. » souffla t elle même si elle trouvait cela inutile. Mais elle ne souhaitait pas faire tourner cela à dispute et elle pouvait tout à fait faire ce compromis.

« -pas forcement totalement délabré. » elle fit rouler ses yeux en disant cela. « -mais je pense sincèrement qu’on aura du mal à trouver quelque chose à notre goût. Et heu... » elle sourit : « -je suis contente de que l’idée te plaise. » Puis elle haussa les épaules : « -oui je sais… Mais c’est ça la vie à deux. Une vraie vie de couple. J’en ai marre des on va chez toi, on va chez moi. Ça fait prêt de trois ans que j’ai des affaires qui dorment dans un garde meuble. Je veux un chez nous. Je te veux dans mes matins, dans mes nuits, dans toute ma vie. Je veux vraiment tourner la page et je pense que déménager est une bonne solution. » elle lui sourit avant d’ajouter : « -par contre je ne vendrais pas mon appartement. » ça s’était une belle affirmation. « -tu le bois du coup ton café ? » elle lui prit la main et ajouta : « -viens... » en l’entraînant vers le canapé après avoir prit sa tasse déjà tiède.

« -je t’expose mon idée. Tu me dis ce que tu en penses. »
commença la jolie rousse assise en tailleur tourné face à Nolan : « -on trouve ce qui nous conviens. Forcement il y aura des travaux. Donc en attendant que ça soit habitable, le plus rapidement serait le mieux, on pourrait allé vivre chez moi. Enfin dans mon appartement. Tu l’adores et puis il y a une chambre pour Desmond. Ça sera seulement transitoire. » elle l’observa, incapable de savoir s’il allait être d’accord ou non.

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Nolan n’avait qu’un souhait : Devenir architecte. Il passait la majeure partie de son temps entre le lycée et les chantiers sur lesquels travaillaient son oncle. Chaque dollar durement gagné était mis de côté pour l’université. Mais le destin en décida autrement… Il fut projeté soudainement dans une autre vie lorsque son père tomba gravement malade, engendrant des frais médicaux insurmontables pour sa mère. Pour la soulager financièrement, il s’engagea donc dans l’armée et envoya la majeure partie de son salaire à cette dernière. Après avoir passé les trois-quarts de son temps au front, et son contrat enfin terminé, Nolan revint au pays. Il s’autorisa un temps de recul pour s’adapter de nouveau à la vie civile et retourna travailler pour son oncle. Ce qui aurait dû être une solution de quelques mois, dura davantage de temps. Nolan rencontra sa première femme, acheta sa première maison, et eut son premier divorce. Il se remaria une seconde fois, eut un enfant, et divorça une fois encore. Au fil des tumultes de son existence, son rêve de devenir architecte disparu, ne lui laissant que d’autres choix que d’évoluer autrement, et cela, jusqu’à devenir chef de chantier. Exécutant les ordres des hommes et des femmes qu’il aurait pu être dans une autre vie…

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Rendre les clefs de son actuel appartement pour en acheter un à eux n’était pas une décision à prendre à la légère, surtout après les derniers mois conflictuels qu’ils avaient enduré. Pourtant, Nolan n’eut besoin que de quelques minutes pour accepter. C’était une étape importante pour eux deux, mais qui était nécessaire. Il avait conscience que son actuel logement n’était qu’un rappel continu de ce qui s’était passé entre eux, de cet éloignement, de ce projet de bébé qui aurait pu leur coûter leur histoire. Et s’ils voulaient pouvoir avancer, ils devaient quitter cet endroit. Un sourire en voyant l’étonnement de la jeune femme qui s’était sûrement attendue à ce qu’il prenne quelques jours pour peser le pour et le contre, mais ce n’était pas nécessaire. Il était sûr de lui et le lui confia tout en haussant les épaules « Oui. Tu me manques quand tu n’es pas là avec moi, et je n’aime pas te voir partir sans laisser de trace au petit matin ». Il la voulait à la maison du matin au soir, l’avoir continuellement dans les pattes. Il avait confiance en eux, en leur couple, en leur avenir tous les deux, et il voulait le lui prouver en acceptant d’acheter avec elle « Merci » en sachant qu’elle se retenait sûrement de lui dire qu’elle avait les moyens pour eux deux. Mais l’argent avait toujours été un sujet délicat entre eux deux, et ça risquait d’engendrer une dispute inutile.

Nolan ne tarda pas à hausser les sourcils, sceptique face à la précision de Maggie, tout en riant presque « Tu veux que je te remémore l’état de ton appartement avant qu’on s’en occupe ?! » parce que c’était réellement un appartement délabré « Déjà, et puis ça serait dommage de ne pas faire un endroit qui nous ressemble », puis sourit avec douceur. Toutefois, Nolan trouva utile de lui rappeler que ce n’était pas une décision anodine. Ils allaient vivre ensemble et ils allaient perdre leur solution de replis si jamais ils venaient à devoir se séparer à nouveau… La couvant du regard avec tendresse, sourire doux sur les lèvres, il l’écouta avec attention et aima les mots qu’elle prononça « Je voulais être sûr, parce que je ne voyais pas notre futur autrement que dans un appartement à nous et toi, dans mes pattes tous les matins ». Il fronça bien vite les sourcils, surpris et quelque peu inquiet par l’affirmation de la jeune femme. Elle ne vendrait pas son appartement ?! Comment devait-il prendre cette annonce ? Avait-elle peur d’une nouvelle séparation ? Il détourna le regard sur la tasse de café qui attendait patiemment à la machine à café, puis reporta son attention sur elle « Oui… Non, mais qu’est-ce que tu veux dire en disant que tu ne vas pas vendre ton appartement ?! » en affichant une moue d’incompréhension sur son visage. Il la suivit sans mot dire, récupérant sa tasse en route, et s’installa dans le canapé, une jambe pliée sur l’assise, tourné vers Maggie, attendant des explications.

Le chef de chantier l’observa sans mot dire, se grattant rapidement sa barbe mal rasée tout en réfléchissant. Il se racla la gorge avant de se pencher pour déposer sa tasse sur le rebord de la table basse, et reprit appui contre le dossier du canapé, toujours face à Maggie « Et ensuite ? Tu le mettrais en location ? » avant de décider d’arrêter de tourner autour du pot « J’ai peur que tu gardes ton appartement parce que tu n’as pas totalement confiance en moi… Que tu craignes que je te fasse encore mal et qu’on se sépare une fois encore… Que ton appartement soit un peu ta bouée de sauvetage ». Voilà, c’était dit ! Il se mit à réfléchir de nouveau et ajouta « Ça voudrait dire qu’on emménagerait ensemble prochainement ? ».



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Enfant, Maggie passait son temps à aménager à ses poupées des maisons de rêves. Elle adorait ça. Bonne en dessin, pas trop mauvaise en math, c’est tout naturellement qu’elle a choisi de devenir architecte et de compléter son diplôme par une formation en tant que décoratrice d’intérieur. Dans ses rêves de jeune femme, elle était ainsi capable de proposer un projet à ses clients qu’elle pouvait mener de bout en bout. Mais lorsqu’on est une femme dans un milieu d’homme, ça n’est jamais évident de trouver sa place, encore moins de se faire sa place.
Sa rencontre avec Nolan Campbell fut comme une bouffée d'oxygène dans sa vie. Ils n'ont rien commandé, ça leur ait tombé dessus. Un lien unique et plus fort que leur volonté est né, les poussant l'un vers l'autre.
Aujourd'hui, après deux années de vie commune, leur envie d'avoir un enfant ensemble est en train de tuer leur couple à petit feu.

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Maggie avait sourit avec douceur. Et elle se félicita d’avoir parlé de son idée assez rapidement, avant que Nolan ne se mette à penser de travers. Elle ne souhaitait pas qu’il vois dans son incapacité à réinstaller ses affaires ici, un manque d’envie et d’investissement de sa part dans leur nouvelle histoire. La véritable raison n’était pas là. Elle fut assez surprise de l’entendre répondre positivement aussi rapidement tout de même. Pas de prise de tête par rapport à l’argent, elle n’avait pas envie de ça. Nolan ne changerait pas là dessus, elle l’avait bien compris, donc c’était à elle de faire l’effort de comprendre cela. C’était logique qu’il veuille participer. Même si techniquement avec ce qu’elle avait sur son compte en banque, pas besoin d’un prêt. Bref, elle accepta par respect pour lui et son égo. Et il sembla apprécier ce geste.

« -oui je sais, tu as raison… j’avais un tout petit peu sous estimé les travaux… »
oui un peu beaucoup, et ça avait prit des mois avant que tout ne soit opérationnel. « -j’adore les travaux, j’adore l’idée d’avoir un chez nous à notre image, mais je n’ai pas envie de travaux qui dur des mois et des mois. Donc on va faire dans le semi délabré si cela ne te pose pas de souci. J’ai pas non plus envie qu’on passe notre temps livre à ne faire que ça. » parce qu’ils avaient besoin de temps juste pour eux, sans peinture, ponceuse, scie sauteuse…

« -crois moi j’y ai bien réfléchis et… je suis certaine de ma décision. J’aime vivre avec toi, tout un tas de choses me manques… Je veux vraiment le faire. » elle était sincère et déterminé. Par contre, elle était aussi certaine qu’elle ne vendrait pas son appartement. C’était hors de question et pas du tout dans ses plans. Elle entraina Nolan avec elle dans le canapé afin de lui exposer sa façon de penser, tout en balançant un : « -ba je vais pas le mettre en vente. » comme si c’était plus qu’évident. Elle était propriétaire d’un superbe duplex en plein Brooklyn, hors de question qu’elle le lâche. Elle lui exposa sa vision des choses, avant de pencher la tête et de répondre un : « -oui bien sur. » en ne comprenait pas où était le malaise, mais en sentant bien qu’il y en avait un. Peu à peu elle plissa les yeux en écoutant ce qu’il lui disait, « -heu oui, dès qu’on aura trouvé quelque chose qui nous plais. Mais attends... » elle avait sauté le sujet de la peur de Nolan et c’était plus qu’important qu’elle revienne dessus. « - je trouve ça drôle enfin… pas drôle mais amusant que tu penses à ça alors que ça ne m’a pas effleuré l’esprit une seconde. » Elle cala son coude sur son genou, son point sous son menton, approchant ainsi son visage de Nolan : « -si jamais on a un différent, on aura un canapé, ou tu ira dormir avec Des’. Si je garde mon appartement c’est parce que c’est une rentrée d’argent non négligeable. Une sorte de fixe. On va lancer le cabinet, si ça marche pas tout de suite, ça veut dire pas de salaire… J’ai de quoi pouvoir vivre un moment sans souci, mais le loyer de mon appartement va vraiment aidé. » elle lui sourit avec douceur, à moitié amusée. « -j’ai confiance en toi Nolan. En nous. Tu penses vraiment que je te proposerais ça si je n’avais pas pris le temps de la réflexion ? » il la connaissait assez que les trucs sur un coup de tête, c’était pas trop son genre.

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