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Date d'inscription : 30/06/2018
Crédits : Funnyanimals2017
Univers fétiche : TOUT
Préférence de jeu : Les deux
Mise en Situation
“Si la destinée ne nous aide pas, nous l'aiderons nous-même à se réaliser.” Chosroès Ier / Mémoires
1755, Caroline du Nord, domaine de Riverside.
Les terres s'étendent sur un immense territoire de 10 000 acres. Les privilèges des colons anglais bénéficiaient à la fois du pouvoir et de l'esclavage. Le marquis de Landsdowne sait s'entourer d'hommes efficaces, surveillant et administrant son domaine d'une main de fer. La fastueuse demeure, sise au bord d'une rivière profonde, profitait entre autre à la culture du riz. Une main d’œuvre très peu coûteuse et une gestion affûtée participaient à la réussite financière et sociale du riche propriétaire.
Benjamine d'une fratrie de quatre frères, Marie-Caroline grandit au sein d'une insolente opulence. Écrasée par ses aînés et un père trop autoritaire, on ne lui laissait pas d'autre alternative que d'obéir aux injonctions sociales et aux principes d'éducation du XVIIIème siècle. Au drame du décès de sa mère à sa naissance, s'ajouta au fil des années le désintérêt total de sa famille à son égard et en toute impunité, on la jugeait coupable de la mort maternelle. Renfermée, agressive, haineuse, sachant se faire oublier et détester avec brio, on lui foutait peu ou prou la paix. Elle aurait pu défier ses proches de dire trois mots sur elle. En vérité, personne ne la connaissait, tout le monde s'en foutait. Potiche de salon lorsque cela s'avérait nécessaire pour les apparences, c'était bien suffisant.
Sauf que...Il y eut un jour une rencontre silencieuse. Un échange de regards. Une impression fugitive scellée dans l'âme. Elle avait quinze ans.
1760-
Une vingtaine de saisons se succédèrent. Marie-Caroline s'émouvait en secret des conditions des esclaves, œuvrait en cachette pour adoucir les maux qui s'égrenaient au quotidien. Elle connaissait leurs quartiers comme sa poche, les aimait au moins autant que la haine éprouvée envers sa famille. Ils lui rendaient comme ils pouvaient. Ils se souvenaient, les survivants, de l'enfançon qui arrivait en courant, assoiffée d'amour.
Mama...Il ne manquait qu'une lettre pour murmurer Maman. Celle qui savait presque tout, celle qui consolait, celle qui protégeait des manques cruels. Elle avait compris ce qui se tramait dans le cœur de la fille du marquis. Elle ne disait rien Mama, il n'était pas bon de briser les montagnes.
Mais le passé qui aurait pu se la fermer, qui aurait du se la fermer, se mit soudain à hurler au vent ce qui s'était enfoui, là, au fond d'une cabane sans murs et sans fenêtres.
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