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LE TEMPS D'UN RP

Socrate, caricature et vinasse

Jo'
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Jo'
Mar 4 Aoû - 16:13
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La suite de ce RP.
Après un échange imprévu, un prof de philo décide de rendre visite à une illustratrice jeunesse à l'hôpital.


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Jo'
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Jo'
Mar 4 Aoû - 16:59
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Vincent

J'ai 40 ans et je vis à Nancy, France. Dans la vie, je suis prof de philo et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis divorcé et je le vis plutôt dans l'alcool.

J'ai deux enfants, Maxime et Axelle, que je garde une semaine sur deux et la moitié des vacances.


Ville Valo :copyright: Jo'

J'ai pas donné suite à son mail - du boulot, de la lecture, ranger l'appart pour les gosses qui viennent dimanche soir, trop de choses à faire. Mais ça me turlupine, son histoire de Petit Prince. Pas de la philosophie pour les grandes personnes ? Elle a triste avis sur la discipline - alors que tout est philo, même l'ordinaire ! Je n'peux décemment pas la laisser mourir avec cette idée en tête. Avec cette idée de la philosophie, et aussi cette idée de moi.

Vendredi matin, aucun cours aujourd'hui, mais une montagne de copies de partiels à corriger. On s'en fout. De toutes manières je les rendrai en retard comme tous les ans. Axelle et Maxime ne débarquent que dans deux jours. Dans un sac : L'énigme de la rose : les richesses philosophiques du Petit Prince de Laurence Vanin ; c'est un peu cul-cul évident, mais c'est accessible pour s'y initier, et Vanin reste brillante dans son survol des questions. J'ajoute de quoi passer une nuit sur place.

J'enjambe presque les trottoirs pour arriver à la gare place Thiers - désormais place Simone Weil, faut que je m'habitue à ce qui change, ou plutôt à l'éternel recommencement (Nietzsche mon vieux, tu nous manque).  En passant, je m'arrête à la confiserie Lefevre-Lemoine et achète des mignonneries d'ici - bergamottes, macarons, duchesses de Lorraine.

Je saute dans le train, le trajet n'est pas si cher, mais long. Direction Bordeaux. J'aime bien le Bordeaux. J'aime bien la sauce Bordelaise, aussi, je la réussis. A chaque étape, je craque pour quelque chose et j'engrosse mon sac à dos - un bon blanc de Marival à Paris, quelques fleurs pourpres et lourdes, pas tout à fait rouge-passion ni rose-copinage. Dans mon bagage, j'apporte aussi de quoi l'envoyer sur un plan astral : Madame avec de l'herbe verra à quel point on philosophe de tout, car il faut être perché pour prendre de la hauteur. Et pour avoir des rêves de Petit Prince alors qu'on est perdu au milieu du désert comme St Exupéry, c'est qu'il en faut une sacrée couche sur le haut de la tête.

J'arrive le soir, sans avoir mangé, gonflé de nicotine - "Purement cela, et rien de plus" l'ami Baudelaire -, et j'enchaîne les hôpitaux pour la trouver. Anastasia Duffour, Anastasia Duffour, Anastasia Duffour, partout, j'en peux plus de prononcer son nom à tous les services. Je claque mon mois en taxis mais la béatitude me tombe enfin dessus. "Chambre 226" Dieu de Descartes merci j'arrive à ton paradis.

J'entre, sans toquer je crois, dans la moiteur de ma journée en transports. J'abats tout sur la petite table d'appoint dans la chambre : fleurs, vin, sac et mignardises, tire une chaise, m'installe sans lui laisser mot dire et enchaîne - "On philosophe de tout, y compris du Petit Prince, et je vais vous en convaincre ce soir."

Je ne songe pas à la regarder, je dois déballer ma thèse, là, maintenant, de suite. Et qu'elle me boive.


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Hysy
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Sabrina
Hysy
Mar 4 Aoû - 18:27
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Anastasia Duffour
J'ai 39 ans et je vis à Bordeaux, France. Dans la vie, je suis Illustratrice chez Gallimard Jeunesse et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance / Maladie, je suis divorcé et je le vis plutôt dans la dépression.

Je n’ai jamais eu la chance d’avoir des enfants, mon très cher ex époux ne m’ayant pas offert cette chance et étant partie lâchement après la découverte de ma malformation cardiaque, il y a dix ans. Il y a de cela six mois, mon état s’est dégradé au point de non retour, et je vis depuis dans une chambre d’hôpital, en attente de greffe. Le fait d’être si près de la mort me déprime mais me permet d’appréhender les choses différemment. J’ai toujours été plongée dans mon petit univers et c’est ce qui m’a poussée à devenir illustratrice jeunesse.


:copyright: Kristen Bell

La semaine avait passée et je n’avais plus de nouvelle de ce mystérieux philosophe. Je soupirais. Il c’était sûrement lassé, et je ne pouvais l’en blâmer, n’est-ce pas ? Après tout, je n’étais rien, dans sa vie. Je ne lui en voulais pas, je comprenais parfaitement. J’étais juste triste de retourner à cette vie monotone, ou ces échanges étaient le seul piment, la seule distraction qui détonnait un peu de ce quotidien entre ces quatre murs blancs délavés. Bien sûr, j’avais mon ordinateur, ma tablette graphique, que j’avais réussi à me faire apporté par une collègue il y a peu, et, il y avait la télévision de l’hôpital, mais cela me donnais l’impression de tourner en rond, de distraction en distraction. Et à dire vrai, cela me laissait un peu amère. Ce n’est pas comme ça que j’imaginais mes derniers jours. Je ne croyais plus en la greffe, quoi que les médecins et infirmiers en disait. Les dons de coeurs étaient rares. Et je n’étais pas prioritaire. Je n’ai ni mari, ni enfants, mes parents sont morts et je n’ai pas de frère ni de soeur. Que des vielles tantes et oncles qui étaient ravis d’avoir l’excuse de la distance, vu que j’avais suivi mon lâche d’ex-mari, bêtement, aveuglée par un amour que j’étais la seule à avoir ressenti, visiblement. En somme, je ne manquerais à personne, contrairement aux autres personnes en attentes de greffe ici.
L’infirmière du soir venait de rembarquer mon dîner. Je n’y avais pas touchée, trop déprimée et dépitée en plus d’être lassée par cette infâme nourriture d’hôpital… et puis bon sang, qui diable avait eu l’idée m*rdique d’instaurer cette foutue tradition du « vendredi poisson » ? Déjà que la nourriture était à désirer mais si en plus, on me servait un vieux poisson qu’à moitié décongelé, moi j’abandonne.
Je vérifia pour la dernière fois de la soirée ma boite mail et soupira. Toujours aucune réponse. Peut-être aurais-je dû accepté sa proposition d’envoi de nourriture - et de vin - finalement. Chassant cette idée de la tête, et ce philosophe, je lança « La reine des neiges » sur mon ordinateur via mon abonnement Disney+.
Soudain, la porte s’ouvrit. Mais ce n’était pas une infirmière, ou un médecin. C’était un homme de la quarantaine qui sentait le tabac. Je fronça du nez, et, le regarda déballer le contenu de son sac, incrédule. Du blanc, des confiseries, des fleurs… un livre et des papiers. J’allais demander des explications à cet homme lorsqu’il annonça qu’il allait me démontrer qu’on philosophe de tout, Petit Prince y comprit.
« Vous … ? » Réalisais-je soudainement, me souvenant de mon dernier mail avec le philosophe. Mais ça ne pouvait pas être lui ! « Non, impossible, ça impliquerait que vous avez fouiller chaque hôpital de Bordeaux, juste pour moi, c’est complètement insensé ! » M’émus-je, incrédule, retenant les larmes qui perlaient à mes yeux.
« … J’aime les idées insensées .. » Fit l’écho du Prince Hans à Anna alors que mon Disney tournait toujours. Je me précipita de l’éteindre d’une main tremblante, tandis que je regardais l’homme avec émotion, suspendue dans l’attente de ces prochains mots.  


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Mer 5 Aoû - 10:01
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J'ai 40 ans et je vis à Nancy, France. Dans la vie, je suis prof de philo et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis divorcé et je le vis plutôt dans l'alcool.

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Ce que je fais est complètement insensé, ha ! Je ne m'emporte pas et lui déballe sereinement, mais sans la laisser parler, ce que je pense de la valeur du sens.

"Insensé, moi ? Il y a des capitaux invisibles qui n'ont autre valeur que celle que quelques humains veulent collectivement leur donner ; des petites bornes qui nous les matérialisent sous forme de papiers colorés pour nous laisser l'illusion qu'on a encore un pouvoir dessus, et c'est ma venue que vous trouvez insensée ? J'vais vous dire, quel sens je trouve à ma présence ici."

J'empoigne mon paquet de cigarettes, et je me rappelle, tout à ma philo, qu'on est dans une chambre d'hôpital - je sortirai fumer plus tard. Je crispe la mâchoire et, pour évacuer mon agacement, me lève et entame les cent pas devant son lit.

"Votre mail laisse penser que la philosophie appartient à un petit groupe d'élite académique formatée pour penser sur des textes institutionnellement reconnus comme "philosophiables"." Je mimique les guillemets pour m'occuper les mains, clopeclopeclopeclopeclope. Je la pointe du doigt avant de poursuivre : "Laissez-moi vous dire, Madame, que comme l'intégralité de ce monde qui estime que les philosophes de profession sont des sortes d'ingénieurs d'auteurs morts, vous êtes bien loin du compte." Je m'appuie sur la butée de son lit, et me penche au-dessus de ses jambes. "Philosophie, étymologiquement, signifie l'amour de penser. A partir du moment où vous vous donnez la peine de décortiquer un phénomène - et là je vous conseille le salaud Heidegger pourtant brillant -, vous philosophez. Vous savez ce qui n'est pas philosophie ? L'oncle Dédé qui vous sort au digestif "Ahlala, mais qu'est-ce que la normalité ?" et tout le monde acquiesce sans lui répondre comme si chacun avait la sienne ! Je déteste le relativsime !" J'ai un peu levé la voix et agité mes bras sur cette dernière phrase. Je m'éclaircis la voix avant de poursuivre plus calmement. "La philosophie concerne tout, et pour tout le monde ! C'est juste que pour penser nouvellement les choses, il ne faut pas partir de soi ! En faculté, en prépa, on nous engrosse avec le stupre intellectuel de l'Antiquité à la Modernité pour qu'on ai une réflexion de départ à faire évoluer. Imaginez en médecine, si on ne partait d'aucuns travaux précédents pour développer des remèdes, il n'y aurait rien ! Ici c'est pareil, c'est pour penser le nouveau qu'on travaille sur des auteurs, mais ce n'est pas nécessaire pour faire de la philosophie ! La philosophie, c'est juste réfléchir plus loin que le bout de son nez. Vous êtes ici à l'hôpital depuis des mois, et vous avez sûrement davantage philosophé que la moitié de ma classe qui sèche mes cours de philo scientifique juste parce qu'il y a "sciences" dans l'intitulé."

Je me rassois sur la chaise, que je rapproche encore de son lit, penchée vers elle et les coudes sur les genoux. Ma jambe tremble du stress de la journée et de l'émulsion intellectuelle du moment. D'une voix grave, faible et profonde, je poursuis.

"Pour résumer, il n'y a que les "savants" de philosophie qui ont besoin de savoir académique pour tenter de penser le monde de demain, pour ne pas partir de zéro, pour se décentrer d'eux-même. Mais il me semble qu'une maladie fatale telle que vous en souffrez est un bon exercice lui aussi pour la philosophie, c'est pourquoi je me suis déplacé." Je m'installe mieux, dos au dossier de la chaise de mauvaise facture - tout du long, j'enchaîne, je ne veux pas qu'elle me coupe. Déjà, ma bouche articule trop lentement pour mon fil de pensée. "Voyons un peu le sujet qui nous intéresse maintenant. Vous verrez qu'il y a beaucoup de similitudes avec notre situation dans le Petit Prince. Au-delà de l'opposition entre enfants et adultes, un peu superficielle surtout au XXIe siècle où nos progénitures sont de mini-adultes avec leurs téléphones et chaussures à talons compensés, il y a une invitation dans le livre de Saint Exupéry à réinvestir son rôle d'être humain. L'aviateur est l'adulte pré-burnout perdu dans son désert affectif. Le Petit Prince, le guide fragile, ténu, mais impérieux d'habiter notre réalité. Regardons là, entre nous, qu'est-ce qui est véritable, à quoi pensez-vous dans le présent ? L'argent que votre sécu dépense pour vous faire vivoter à l'hôpital, ou le cours de philo que je suis en train de vous donner ? Votre maladie, c'est un Petit Prince, elle vous reconnecte au présent, mais elle vous rend aussi fragile - comme le Petit Prince qui disparaît dans les étoiles par une simple morsure de serpent. Et moi, là, qui vous parle, je suis en train d'être la rose : capricieuse comme moi qui ne vous ai pas donné signe de vie de la semaine et qui débaroule à 20h suant et colérique, attendue comme vous qui avez probablement tourné en rond pour espérer une réponse, mais vermeil et qui vous rend lucide - ainsi que je vous le dis, il y a un intérêt à la vie, qui est de philosopher, pour découvrir vraiment le monde. Ecoutez, j'ai eu le tableau d'honneur en doctorat pour mon travail sur des auteurs absolument géants et encensés, mais je n'ai jamais autant réfléchis que sur les livres de mes enfants, surtout quand ils étaient en bas âge. Le Petit Prince, si vous voulez un parallèle académique, c'est le conatus de Spinoza : une poussée impérieuse qui vous force à développer tout ce que vous avez pour persévérer dans votre être, pour survivre et vous imposer à votre place d'humain dans l'univers et versus les contraintes qui vous sont faites. Votre place dans l'Univers dis-je bien, et pas dans la société. Vu ?"

Crispé, je me détends les muscles de la nuque en la faisant craquer, et reprend mon souffle. J'adore m'écouter parler, prétentieux comme cette rose, oui oui.


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Sabrina
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Mer 5 Aoû - 17:03
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Je n’ai jamais eu la chance d’avoir des enfants, mon très cher ex époux ne m’ayant pas offert cette chance et étant partie lâchement après la découverte de ma malformation cardiaque, il y a dix ans. Il y a de cela six mois, mon état s’est dégradé au point de non retour, et je vis depuis dans une chambre d’hôpital, en attente de greffe. Le fait d’être si près de la mort me déprime mais me permet d’appréhender les choses différemment. J’ai toujours été plongée dans mon petit univers et c’est ce qui m’a poussée à devenir illustratrice jeunesse.


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Je le regarda l’homme s’évertuer à exposer sa thèse. J’eu beaucoup de mal à me concentrer cependant: Sa voix était certes hypnotisante, mais le voir ainsi se pavaner autour de moi, me rappelle les longues années seule, loin de toute présence, surtout masculine. Et a vrai dire, je n’avais pas réaliser que cela me manquait avant qu’il se pavane devant moi. Je déglutit et me raccrocha à ses paroles, gribouillant de la main droite la rose dont il avait parler, cette rose vaniteuse. Je mis un temps avant de lui répondre, d’une part parce que je réfléchissais, et d’une autre part, parce que je voulais être sûre qu’il avait finit, vu qu’il n’avait pas l’air d’être le genre de personne à qui on coupe la parole. En un sens, je plaignais un peu ses élèves, en un autre, je le trouvais terriblement charismatique. Je retira le tube à oxygène de mon nez et me leva, mon croquis à la main.
« Je suis d’accord sur le postula que la philosophie n’est pas quelque chose de réservé à une élite. » Déclarais-je, avant de me poster devant lui, rebelle. « Néanmoins ce n’est pas à la porter de tous. Vous l’avez-vous même citer précédemment, l’oncle Dédé est loin de la dimension philosophique. Bien sûr il le pourrait, s’il prenait la peine d’y réfléchir sérieusement -et sobrement-. Vous déclarer que ma condition me donne matière à philosopher et, bien sûr, c’est vrai. Je me suis posée beaucoup de questions, notamment sur la greffe: « le barème qui décide qui reçoit et qui attends est-il foncièrement juste ? » Par exemple. Mais je pense que la philosophie, c’est surtout une question de passion, je m’explique: je me pose bien sûr des questions, je vois plus loin que le bout de mon nez, comme vous dites, mais je ne vais jamais au bout de la réflexion. Je me laisse avoir par d’autres futilité, si bien qu’avant que vous débarquiez je regardais un Disney. Je conclurais donc par ceci: la philosophie c’est pas élitiste oui, mais il faut la passion, comme vous, autrement, la réflexion meurt prématurément, et devient purement inutile. »
Je me rassis ensuite sur le lit, remettant le tube sur mon nez, sentant mon oxygène se raréfier et mon pauvre coeur se demander ce que diable j’étais en train de foutre.  Ce n’était pas franchement très glorieux à voir, je devais avoir l’air vraiment… bah au bout de ma vie, littéralement. Je tandis ensuite le croquis de la rose au philosophe.
« Quant au Petit Prince, je n’étais pas en train de nier sa dimension philosophique: elle est là c’est indéniable. Mais pour ma part, je pense que ce conte ne se regarde pas avec des yeux d’adultes, car c’est justement ça le petit prince: l’enfance qui se heurte à la vision de l’adulte désabusée par la réalité, - en la présence de l’aviateur-. Mais justement, si on veut respecter le conte, il faut le voir de la façon du petit prince: avec une candeur innocente. » Je me leva ensuite, retirant le tube, et replaçant furieusement ma robe d’hôpital, qui menaçait de dévoiler mon fessier à chaque instant. « Quand à la rose, elle est en chacun de nous, Monsieur. » Je me rapprocha fougueusement de ses lèvres, sans les toucher, pour lui susurrer: « … La preuve: si j’avais su que vous viendriez, je me serais arrangée. Et j’ai une irrépressible envie de mettre du rouge à lèvre, à l’instant. » Je me recule de lui avec un léger rire. « Mais c’est ridicule et égoïste: ce rouge à lèvre, j’ai envie de le mettre pour que vous voyez la femme et non la mourante. »
Je me rassis finalement, et remit une ultime fois ce foutu tube à oxygène, les joues légèrement rosies par le geste que je venais d’oser: pourquoi diable m’étais-je approchée de ces lèvres des siennes ainsi ? Ressaisis-toi, ma vieille ! Ta condition n’est pas un passe-droit ultime !


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Merde alors, quel gâchis. Elle me sort, sans l'avoir lu ni su probablement, le divertissement Pascalien - l'esprit s'occupe afin d'éviter d'aller au bout des choses, car l'ultimatum de la vie, et de toutes les pensées qui l'occupent, c'est la mort. La mort, même avec cérémonie et cercueil pour lui trouver un sens, c'est un vertige - Anastasia le sait mieux que personne, et mieux que personne elle doit s'interroger et jouer à chat avec ses pensées qui se perdent dans des Disney pour ne pas se tourner vers l'avenir. Elle est belle en philosophe "pour de vrai", c'est la première fois que je me le dis - mais je ne réponds pas à sa théorie. La philosophie devrait être un dialogue, cependant je n'ai pas la maïeutique dans le sang - pardon Socrate -, et je sais mieux discourir que débattre. Elle a l'enfance plein la bouche en me parlant de littérature jeunesse : son métier n'est pas un hasard, la passion se lit sur chacun de ses traits angoissés.

Elle s'approche de mes lèvres, sans les toucher, pour me parler tour à tour makeup et existence. Je la ressens dans mes os, elle est comme pré-ado - rebelle mais pure, contradictoire dans toute sa complexité, presque nue pourtant intouchable. Fragile et stationnaire comme une libellule. On voit à travers elle, elle laisse passer la lumière, on dirait qu'elle n'a pas mangé depuis huit jours mais son regard est tout en rondeurs. Son désir est palpable, comme la vingtaine en émois - désert sexuel en recherche d'eau, et moi de même, j'ai bu des litres de femmes, mais toutes goudron ; nous sommes oasis à la recherche du Nil en cet instant. Je ne bronche pas, je ne regarde pas sa bouche, la tentation serait impérieuse. J'ai envie de fumer, cette fois pour conjurer l'envie d'elle. Je me concentre sur ses yeux, c'est plus prudent.

"Si vous souhaitez vous mettre en beauté, je peux vous y aider. On embarque vos électrodes, votre perfusion, votre bouteille d'oxygène, et on va prendre l'air juste devant l'hôpital sur un banc. On pourra entamer ce blanc et, surtout pour moi, fumer."

Je m'assieds, non pas sur la chaise cette fois, mais sur le lit à côté d'elle.

"J'ai dis aux infirmières que j'étais votre mari pour pouvoir vous visiter à une heure pareille : elles ne trouveront pas ça bizarre que vous m'accompagniez dehors une petite heure." Je détourne le regard avant d'enchaîner. "Pour vous habiller aussi je peux vous aider. J'ai été marié et j'ai une petite fille, j'ai l'habitude de voir le corps féminin sans désir." Je suis sincère. Profiter de cette femme en proie au désespoir, c'est immoral - même pour moi. "Si vous le souhaitez ceci dit, je pars en vous laissant les victuailles. Je ne vous oblige à rien mais moi, je dois vraiment, vraiment, sortir fumer."


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Jeu 6 Aoû - 14:36
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J'ai 39 ans et je vis à Bordeaux, France. Dans la vie, je suis Illustratrice chez Gallimard Jeunesse et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance / Maladie, je suis divorcé et je le vis plutôt dans la dépression.

Je n’ai jamais eu la chance d’avoir des enfants, mon très cher ex époux ne m’ayant pas offert cette chance et étant partie lâchement après la découverte de ma malformation cardiaque, il y a dix ans. Il y a de cela six mois, mon état s’est dégradé au point de non retour, et je vis depuis dans une chambre d’hôpital, en attente de greffe. Le fait d’être si près de la mort me déprime mais me permet d’appréhender les choses différemment. J’ai toujours été plongée dans mon petit univers et c’est ce qui m’a poussée à devenir illustratrice jeunesse.


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Heureusement pour moi, le philosophe ne me tint pas rigueur de mon comportement un poil… Juvénile ? Audacieux ? Irrespectueux ? Probablement un poil des trois. Je l’écouta me proposer d’aller dehors et… Pardon ? Il a prétendu être mon mari ? Par réflexe, je regarda ses mains puis les miennes. Il n’avait pas de bague. Divorcé, selon ses dires, à vrai dire, il le portait un peu sur lui. En tout cas, il ne manquait pas de culot.
« Mon mari, vraiment ? Sachant que je nous n’avons pas d’alliance et que je n’ai pas eu de visite depuis le début de mon hospitalisation, hormis quelques collègues, je pense qu’elles vous on dit oui, par pure charité. » Expliquais-je un poil agacée.
Toute cette pitié et ces réflexions à base de « oh la pauvre » commençait sérieusement à attaquer le peu d’estime pour moi que je j’avais réussis tant bien que mal à rétablir après l’enfer que fût mon divorce. Je soupirais. Je crois que j’avais besoin d’air. Il était tard et mes nerfs lâchaient. Je me leva et appela une infirmière qui défit mes électrodes, impudiquement, car après tout, cet homme, là juste à coté, était soi-disant mon mari. Peu m’importait, visiblement, il n’allait pas profité de la situation. La bombe a oxygène fût ensuite placé sur un chariot pour être transportée. Je remercia l’infirmière et fit signe que je me dépêchais d’enfiler quelque chose.
J’arriva donc dans la salle de bain. Voilà bien longtemps que je n’avais pas mis autre chose que cette blouse d’hôpital, qui était supposée « faciliter les soins » Je soupirais. Hors de question de mettre un robe, ça aurait vraiment fait fille désespérée qui veut un peu d’amour avant de mourir. C’était certes le cas, mais bon j’avais un peu d’honneur quand même. Je mis donc un simple chemisier noir avec un jean, mais ne pus m’empêcher d’ajouter une touche de mascara et de rouge à lèvre bien rouge. C’était ridicule: nous allons juste dehors pour qu’il puisse vivre son addiction à la cigarette en paix. Mais… Je ne voulais pas qu’il puisse voir mon corps comme d’un rien, en invoquant la carte de l’ancien marié et père. J’étais une femme et pas une pauvre petite chose en état de faiblesse. Comme dit précédemment : Je voulais qu’il voit l’attraction de la femme à rouge à lèvre pas la machine à oxygène.
Je sortis de la salle de bain, avec un sourire charmeur. Ce n’était pas tant pour lui, mais surtout pour moi: pour me plaire à nouveau je devais plaire en général.
« Allons-y, je ne voudrais pas vous priver de votre chère cigarette plus longtemps. En revanche… » Je me pencha et saisit la boite de macarons qui me narguais depuis tout à l’heure. « … Me permettez-vous de prendre égoïstement cette boite en otage, dehors ? »
Je lui fis les yeux doux avec un léger sourire: il était hors de question qu’il me le refuse pas vrai ? Après tout, ne les avait-il pas acheter pour moi ? Bon sang, Anastasia cesse d’être si égocentrique, il en a qu’après la philo’, pas toi ! Mais… Si c’était le cas, pourquoi aurait-il acheté tout ça ?


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Jo'
Jeu 6 Aoû - 17:33
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Claude
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J'ai 40 ans et je vis à Nancy, France. Dans la vie, je suis prof de philo et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis divorcé et je le vis plutôt dans l'alcool.

J'ai deux enfants, Maxime et Axelle, que je garde une semaine sur deux et la moitié des vacances.


Ville Valo :copyright: Jo'


Elle semble agacée, outrée même, par le manège que j'ai joué aux infirmières. Madame n'a pas l'air de réaliser que j'ai traversé la France, puis Bordeaux et à mes frais, pour lui donner cours de philo et gourmandises - se permettant par là même de proférer des demi-remontrances. Enfin, j'imagine que la solitude et la maladie, ça vous rend égocentrique, et au moins nous jouons dans la même cours. Je ne relève pas.

Je fais mine de feuilleter le livre de Laurence Vanin que j'ai apporté le temps qu'Anastasia soit équipée - ou déséquipée ? - par l'infirmière. Elle se sauve dans la petite salle de bain attenante à la chambre - la bougresse doit avoir bonne complémentaire ou ALD pour s'offrir tel standing à l'hôpital, je le dis avec ironie bien entendu.

Si mon stratagème n'a pas semblé tenir debout pour Madame, c'est qu'elle ne sait pas comme j'ai entourloupé l'aide soignante de nuit - Ah, vous savez, quand on est en mer c'est difficile de faire demi tour et puis des En tous cas vous faites un travail formidable auprès d'elle et enfin Comme c'est dur, si vous saviez, de la voir comme ça sans réconfort. Une rose du bouquet et un clin d'oeil ont fait chavirer mamie en blouse verte qui n'a pas cherché plus loin. On était mariés pour toute cette fine équipe qui voyait en moi soit le messie enfin arrivé, soit la dernière raclure du coin qui, quand même, s'est pas magné pour voir sa femme. De toutes manières, elles ont d'autres chats à fouetter.

Elle revient, toute apprêtée, et moi toujours grisâtre de mon jour sans fin - et cette satanée clope qui n'arrive pas nom de nom ! Elle s'empare candide, ingénue, romanesque et sexy de la boîte de bergamotes et macarons. Je me lève, empoigne mon sac (avec le vin) et d'un sourire que je ne voulais pas si tendancieux ricane : "Mmh, si j'avais su que vous en vouliez je n'aurais pas vidé la moitié de la boîte dans le train." Peu sûr de mon effet de surprise, je tempère derechef - "Je plaisante, bien sûr, ils sont pour vous. Délicatesses de Nancy."

J'ouvre la porte de sa chambre, bien loin de lui proposer de pousser son charriot à oxygène - Madame ne veut vraisemblablement pas être assistée et m'emboîte le pas -, et nous prenons l'ascenseur pour atteindre le Rez-de-Chaussée. Dans le hall d'accueil désert de la nuit, l'hôpital a l'air fantôme - heureusement au-dehors, il y a déjà quelques fumeurs qui rompent le cimetière ambiant. Nous réquisitionnons un banc, et je sors une cigarette. Enfin, une cigarette. Une longue taffe me ramène au calme.

Je plonge mes yeux verts cernés dans les siens, bleu tropiques, et annonce le plus simplement du monde : "Il serait temps d'ouvrir ce blanc." Le déballant de ma besace, j'en expulse le bouchon de liège à même les dents. "On boira au goulot, si ça vous va." Faudra bien que ça aille, j'ai pas de verre.



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Hysy
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Sabrina
Hysy
Ven 7 Aoû - 12:43
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Anastasia Duffour
J'ai 39 ans et je vis à Bordeaux, France. Dans la vie, je suis Illustratrice chez Gallimard Jeunesse et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance / Maladie, je suis divorcé et je le vis plutôt dans la dépression.

Je n’ai jamais eu la chance d’avoir des enfants, mon très cher ex époux ne m’ayant pas offert cette chance et étant partie lâchement après la découverte de ma malformation cardiaque, il y a dix ans. Il y a de cela six mois, mon état s’est dégradé au point de non retour, et je vis depuis dans une chambre d’hôpital, en attente de greffe. Le fait d’être si près de la mort me déprime mais me permet d’appréhender les choses différemment. J’ai toujours été plongée dans mon petit univers et c’est ce qui m’a poussée à devenir illustratrice jeunesse.


:copyright: Kristen Bell

Je lui passa devant tout en tirant ma machine à oxygène, prise dans la hâte d’aller dehors. D’ailleurs, ce n’est qu’une fois dehors que je remarqua que j’étais pied nu. Tant pis ! L’air frais du soir me fit du bien, mais j’avais oubliée à quel point cela pouvait être froid. Je me frotta doucement les bras, dans l’espoir vain de faire disparaitre les frissons visible sur ma peau. Je m’assis ensuite à côté de mon prétendu mari, riant légèrement lorsque celui-ci déboucha la bouteille de vin blanc avec ses dents. Il avait un vrai côté rustre et bourru … mais à côté de ça… je regarda la boite de macarons et… bergamotes ? Tiens dont, je connaissais pas. Mais il a parlé de délicatesse de Nancy, ça devait être une spécialité de là-bas.
« Merci, vraiment… » Soufflais-je doucement, avant d’ouvrir délicatement la boite. « … D’avoir fait tout ça, je ne comprends pas encore très bien pourquoi d’ailleurs. » Je ria un peu, pour dissimuler ma gêne. « Je ne sais pas comment vous remercier d’ailleurs et… oh, ne vous inquiétez pas pour la bouteille ce n’est rien. » Ajoutais-je avant d’oublier.
Je lui tandis la boite de sucrerie, car, si je lui proposais pas maintenant, je doute qu’il puisse gouté ce qu’il a pourtant lui-même acheté. Je pris une de ces fameuses confiserie de Nancy pour débuter. C’était un petit bonbon carré, plat, translucide et de couleur dorée. Je posa le petit bonbon sur ma langue et le dégusta, surprise de son goût légèrement acidulé. Mais n’ayant jamais goûté quelque chose parfumé de la sorte cela me sembla… particulier. Néanmoins ce n’était pas mauvais. Cependant, je ne pus résister plus longtemps: Les macarons criaient mon nom, et, je pouvais les entendre me supplier de les manger. Je regarda la myriade de couleur qui s’offrait devant mes yeux en appétit et en saisit un de couleur doré, priant pour qu’il soit au caramel, ne voulant pas renifler l’odeur de la gourmandise devant mon accompagnateur de peur qu’il trouve cela impoli. Je croqua donc une bouché, et je ne pu retenir le petit gémissement de bonheur -purement alimentaire- qui s’offrit à moi en découvrant que j’avais correctement deviné sa saveur. Je profita de ce voyage orgasmique au pays de la gourmandise.
« Je crois que si vous aviez donner cette boite déjà entamée, ce serait vous sur un lit d’hôpital à présent… » Soufflais-je, extasiée de bonheur et avide de gourmandise, entamant un autre macaron. « Sérieusement, c’est si bon ! »
Je me mis à rire, sans pouvoir le contrôler, un bonheur indescriptible et une sensation de bien être s’emparait de moi, diffusant une chaleur indescriptible au creux de mon pauvre coeur fatigué.



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Jo'
Ven 7 Aoû - 20:03
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Claude
Vincent

J'ai 40 ans et je vis à Nancy, France. Dans la vie, je suis prof de philo et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis divorcé et je le vis plutôt dans l'alcool.

J'ai deux enfants, Maxime et Axelle, que je garde une semaine sur deux et la moitié des vacances.


Ville Valo :copyright: Jo'


Une taffe. Elle me remercie, mais j'ai l'impression qu'elle fonctionne à l'envers : elle n'a rien demandé pour qu'un inconnu mal défraîchi débarque dans sa chambre d'hôpital avec l'intention ferme de lui bourrer le crâne de philo. En fait, elle l'avoue, elle est dans l'incompréhension. Moi aussi, quelque part, à mon propre sujet - "Connais-toi toi-même", Socrate et Delphes de mon cul, je ne peux pas vous encadrer. Et pourtant, m'écouter penser, c'est pas cela qui manque ! Encore une taffe.

J'ai déjà parcouru l'Europe entière au petit matin pour m'opposer à Comte-Sponville lors d'un colloque en Pologne, mais qu'on se le dise, Anastasia n'est pas Comte-Sponville. Alors un débâcle de philosophie avec elle, pourquoi diable y tiendrais-je ? Elle m'invite à grignoter avec elle - je décline d'un hochement de tête entendu. Une taffe, encore, comme un souffle d'air frais. Elle croque une bergamote, analyse un instant d'un trait concentré ce qu'elle goûte. Je bois une bonne goulée de vin comme pour l'accompagner. Entre temps, elle mord un macaron - elle m'hypnotise par sa manière d'être, toujours au bord de la vie, non pas par sa condition de mourante, mais par sa sensibilité. A fleur de peau, constamment, vacillant entre l'onirique et le concret. Cigarette, rappel au réel.

Elle imprime l'extase sur son visage et c'est moi qui imprime son extase sur mes pensées. Je voudrais à l'instant être ce macaron, épouser ses lèvres, me faire fragile sous ses dents, être avalé tout entier jusqu'à l'aube où un soleil lent irradierait dans mon bas-ventre avant de ... Cigarette, rappel à l'ordre, cette fois - ancre du navire de mes turpitudes fantasmée et qui me rive au rationnel. Je retrouve une contenance, qui ne s'est pas égarée plus loin qu'un regard doucement appuyé sur sa gourmande envolée.

"Je suis content que cela vous plaise, dis-je en m'éclaircissant la voix - à la fois pleine d'égarement et de tabac. J'ai débarqué pour philosopher, ou alors je suis peut-être un peu venu pour mes enfants aussi. Dans le même temps, pour lui sous-entendre des choses que je ne lui promettrai jamais, pourquoi pas. Par charité, c'est probable à minima. Dans tous les cas, par perdition. J'aurais pu être disciple de LaVey. Mais la nuit est douce, profonde et sans étoiles - pollution lumineuse et gazeuse des villes -, et je m'y sens bien en l'instant. Je lui tend du vin, je n'ai soudain plus envie de cigarette.

"Vous disiez que vous attendiez une greffe, et vous vous demandiez si les critères d'attribution étaient justes. Je dirais qu'ils sont moraux utilitairement parlant : ils privilégient le bonheur d'un plus grand nombre, purement mathématiquement. Mais je les déteste, ces utilitaristes, regardez ce qu'ils vous font." Je souris avant de poursuivre, comme un encouragement bancal, d'un ton enjoué : "Moi je suis plutôt de la morale Nitzschéenne, vous voyez : j'aurais jugé correct d'aller arracher un organe à un passant pour le proposer à votre greffe, car le fait d'en avoir la capacité m'en aurait donné le droit moral." Puis je l'observe dans les yeux, cette fois sans désir mais dans un plan purement émotionnel, et poursuit : "Mais si je faisais une chose pareille, j'irais en prison, et je ne verrais plus mes enfants. Je crois même que c'est la seule chose qui me retient de l'éventrer, lui là-bas, pour lui chiper son coeur." Pour s'en amuser, je pointe un des fumeurs du doigt qui, mal à l'aise et peu sûr de comprendre, écrase son mégot et rentre dans l'hôpital. Je roule encore une fois des yeux vers elle et lui adresse un clin d'oeil complice.



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