Son doigt parcourt ma peau et sur son sillon laisse une traînée de lave. C'est une douleur qui me rompt le souffle, qui me dépouille à petits lambeaux. C'est une irruption oui, dont le magma roule tranquille sur l'encre de ma peau, et la fumée trouble lèche mes pensées. Je brûle de désir - pour son corps, pour une réponse, pour un signe que son âme est venue chercher l'amant et non l'ami. Que son coeur est venu me chercher moi et non un crochet touristique chez-l'habitant. Qu'elle est là enfin pour rester toujours.

Sa voix, tout contre mon oreille, fourmille jusque dans mes reins, jusque sous mes ongles. M'arrache les phalanges, me broie les genoux, comme si je perdais atrocément mon enveloppe charnelle pour rejoindre l'essence de la substance physique cartésienne - la seule qui soit, saisissable uniquement par ses phénomènes, mais pure en soi, du gros oeuvre divin il semblerait. Je la sens dans mon ventre, et je la sens plus bas lorsqu'elle me confie un murmure sensuel. Ce murmure, je le prends pour réponse. Elle est venue parce qu'elle n'a pas su lutter contre ses souvenirs - Anastasia, ne sais-tu pas avec quelle torture je passe devant cette confiserie chaque jour ? Et j'y emmène mes enfants, bordel de Zeus, avec ton prénom plein la bile ! Elle est venue à ma porte parce qu'elle pensait à moi. Elle est ici contre moi car elle souhaite que je la dénude. Un feu vert à mes angoisses - Anastasia est là pour moi, par ses souvenirs, et pour mon corps. Flatterie de l'égo. Rassurement de l'affect. Je ne tiens plus une minute sans elle - l'un contre l'autre, c'est déjà être trop loin, je veux ne faire qu'un avec elle. Après un an à rêver de son étreinte, la peau même semble faire barrage.

Enlever ta robe. "Je n'en n'aurai pas besoin."

Sa déclaration me prit par surprise et me laissa remplie de questions en plus du désir qui s’y trouvait déjà. Comment ça, il n’aurait pas besoin de retirer ma robe ? Je n’eu néanmoins pas le temps de poser la question, surprise lorsqu’il saisit mes cuisses pour me poser sur la table, m’arrachant un léger cri de surprise tandis que mes bras passèrent avec réflexe mais tendresse autour de son cou, cherchant une sécurité auprès de lui.
Je me laissa entrainer contre lui avec plaisir, savourant avec envie nos courbes qui s’épousent. Je me perdis dans notre baiser, gouttant sa saveur unique. Je pardonna aisément le gout de la cigarette, car elle faisait parti du personnage et, bon sang, ce personnage-ci, j’avais envie de le dépeindre sous toutes ses facettes, tout ses angles, toutes ses couleurs. Pas seulement son corps, mais aussi son âme et son essence. Ce n’était plus seulement un baiser passionné, c’était la première étape de ma découverte sur son être. Et je voulais tout savoir, tout explorer, ne rien omettre. Omettre serait regret, et j’étais las des regrets. Ma pile de regrets étaient pleines. Remplissons celle du bonheur, plutôt.