Ca recommence salement, cette sensation d’être au lycée. Quoiqu’il n’a pas spécialement souvenir d’avoir déjà agit ou ressenti des trucs comme ça au lycée. Mais il trouve son comportement totalement puéril bien qu’il ne puisse pas y faire grand chose. Mis à part inspirer, expirer et tenter de se calmer. Mais elle a une sacrée influence sur lui la miss Brown. Entre les trucs qu’elle arrive à lui faire faire, les barrières qu’elle arrive à franchir et surtout les trucs qu’elle remue à l’intérieur de lui … Va quand même falloir qu’il se méfie. Pas qu’elle risque de lui faire du mal. Mais il risque de s’en faire tout seul s’il la laisse trop le gérer, comme il laissait l’alcool le gérer. C’est le danger de commencer une relation amoureuse à ce stade de sa “désintox”. Pour ça qu’il n’aurait peut-être pas dû venir. Mais il est venu. Alors maintenant, faut faire gaffe.

Hannah répond à sa question stupide par une réponse pas bien maligne non plus. Mais c’est tout ce qu’il mérite de toute façon. Nan mais franchement, cette parano de dernière minute, c’est ridicule. Il fronce le nez dans une moue boudeuse quand elle se paye ouvertement sa pomme. Ok, il le mérite aussi. Elle arrive à le faire sortir de façon un peu moins crispée. C’est le stress ouais. De ça exactement. Parce qu’ils vont pas juste passer du temps ensemble comme des collègues ou des amis. Ce qui serait d’ailleurs d'autant plus bizarre en réalité. Mais ça, les mains d’Hannah qui se nouent derrière sa nuque, ça le stress. Autant que c’est tout à fait agréable. Son sourire s’agrandit en reflet à celui d’Hannah. Et poser son regard dans le sien, hop ça le calme. C’est vraiment le bordel dans sa tête.

_ Ah non, pas le spa … qu’il proteste quand même.

Nan, le spa c’est mort. Y a bien une partie de la séance qui lui a plu, mais il se passera quand même des bains de boue et de faire trempette avec ses grandes amies du troisième âge. Donc il amorce une tentative d’être grognon puisque c’est plus agréable que d’être stressé, mais la rouquine y coupe court avec un baiser. Et lui il sourit comme un con, alors il est bien content qu’elle se détourne. Espèce d’ado.

Il se débarrasse de sa veste pour aussitôt récupérer autre chose entre ses pattes. Un cadeau ?  La surprise se lit clairement sur son visage.

_ En quel honneur ?

Parce que là comme ça, il voit pas pourquoi. Ou alors pour le féliciter de ses progrès en communication de la veille haha. Erm. De toute façon ça ne sert à rien de fixer la boîte pendant vingt minutes en espérant être soudain pourvu d’une vision laser, ou être frappé d’omniscience. Donc il déballe le cadeau de miss Brown sous son regard attentif. Vas-y ça met pas du tout la pression ! Ils ont raison les japonais d’ouvrir les cadeaux en privé. Comme ça y a personne pour les regarder faire la gueule quand il sont déçus. Enfin là, Jeremiah n’est pas déçu. D’une part content, parce que tant que ça tourne autour du café, il est content. Et surtout surpris parce qu’il est largement équipé question cafetière. C’est plutôt à elle qu’il devrait … oh. Ca fait tilte dans sa tête. Il a les oreilles qui virent au rouge et le sourire qui se fait plus mutique.

_ Je … merci.

Il est touché, et du coup, il est gêné. C’est toujours le full package avec Jeremiah puisqu’il n’est pas habitué à ce genre d’émotions. Il s’éclaircit la gorge et détourne les yeux le temps de poser la cafetière sur la table pour se libérer les mains. Les réponses physiques c’est encore ce dont il est le plus capable. S’exprimer sérieusement par les paroles, ce n’est pas encore tout à fait acquis. Il attrape celles d’Hannah pour l’attirer à nouveau vers lui.

_ Par contre Baines ne m’fait pas peur du tout. Mais j’te déconseille de sortir avec lui, c’est un casse-couilles. Et le fait qu’tu sois petite ne le rend pas plus grand pour autant.

L’humour qui revient illico comme mécanisme de défense. Ou en tout cas pour se détendre un peu lui-même. Le flic passe ses bras autour de la taille de la jeune femme et se penche vers elle pour un baiser moins chaste que le précédent. Ses doigts remontent le long de sa colonne vertébrale pendant qu’il continue de dévorer ses lèvres. Avec douceur. C’est pas un sauvage non plus. Pas encore. Son index termine son chemin dans le cou de la rouquine avec de se glisser entre sa peau et son collier. Jeremiah se recule avec son petit sourire en coin.

_ Ca, jeune fille, c’est dangereux. Très dangereux.

Bon, il y a un paquet de trucs qui sont très dangereux chez miss Brown. Mais disons qu’il a réussi à intégrer la plupart et à les gérer en … en interne. Mais s’il n’a pas de “style de fille” il y a quand même des détails qui lui font un certain effet. Surtout quand ils popent de nul part, tout à coup comme ça. Et encore plus s’ils sont sur la belle Hannah bien entendu. Il l’attire à nouveau à lui en tirant sur son ras de cou. Juste pour un bref baiser. Enfin plutôt pour mordiller brièvement sa lèvre inférieure. Mieux vaut éviter qu’il ne … s’énerve de trop (pour ne pas dire autre chose). Et elle aussi, hein.

Donc Jeremiah la lâche et réinstaure une distance de sécurité entre eux. Il déballe pour de bon la cafetière, mine de rien et jette un oeil au paquet de café. Elle a bonne mémoire la rouquine. Ou alors elle a pris des notes les fois où elle est passée chez lui. Entre deux dessins dans son carnet à croquis. “Jeremiah aime”, et “Jeremiah aime pas”. Oui, non, t’as fumé mec, du calme. Faut pas rêver non plus. Cela dit, la question se pose. Ca fait depuis combien de temps qu’elle … enfin qu’il la laisse pas indifférente ? Depuis qu’il lui a fait un plaquage de rugby dans un cimetière ? Il en doute.

_ Sinon t’as le temps de m’faire un café avant que ton amant n’arrive ?

Oui, oui, elle a bien entendu. Lui faire un café. T'façon si elle a un doute suffit qu’elle fasse un peu attention à son air de sale gosse.

_ Ou alors faut encore que tu te fasses belle ?

Oouhhh!! Il y a des mots qui vont être regrettés ! Ouep, y a de la provoc’ là. Il est à peu près certain qu’elle va lui faire payer d’une façon ou d’une autre. Mais il prend le risque juste pour voir sa bobine outrée deux secondes.

Jeremiah est bel et bien stressé, si elle avait un doute, le voilà effacé quand ses petites mains se poses à l’arrière de sa nuque et que la jeune femme y sent une certaine tension. Décidément, dans le genre complexe tu ne peux pas faire mieux que lui, il est angoissé, sans doute d’être ici, sans doute aussi de ce qui se passe entre eux. Mais d’un autre côté il lui rend son sourire, et la rouquine le sens un peu se détendre alors qu’il plonge ses yeux dans les siens. Qu’est-ce qui peut bien se passer dans sa caboche tout de même ? Hannah espère juste qu’il ne se force pas en venant ici, parce que l’attristerait plutôt qu’autre chose, et à la limite mieux valait qu’elle soit déçue qu’il ne soit pas venu. Plutôt chagrinait qu’il se soit sentit forcé et n’arrive donc pas à se détendre en sa présences. Peut-être que plus tard, elle lui demandera s’il n’aurait pas un manuel d’utilisation sur le Jeremiah Hunter. Mettant ses craintes de côtés pour le moment, la miss rit doucement en l’écoutant râler après le spa et devenir soudainement faussement bougon. Quel drama queen ce mec. Pouf un petit bisou pour lui couper l’herbe sous le pied et le voilà qui lui sourit. Mieux, beaucoup mieux.

Du coup, quand elle finit par lui préciser qu’elle a un truc pour lui et qu’elle le lui donne, Hannah espère qu’il va comprendre ou elle veut en venir, mais que ça ne le fera pas partir en courant. Il faut plus voir ça comme une symbolique pour l’avenir, pas comme un couteau sous la gorge. Quoi qu’il arrive, s’il veut mettre la pédale douce il peut, et dans le pire du pire, si ça devient trop intense pour lui, Hunter aura parfaitement le droit de tout arrêter. Bien que cette option la risque de très fortement l’attristé. Mais, mieux vaux ne pas penser à ça, Jeremiah est la et c’est ça le plus important.

— Ouvre le, répond-elle simplement à sa question.

En tout cas il semble surpris…bah par sa surprise et fixe la boite, en se demandant sans doute ce qu’il y a dedans. La rouquine sourit, puis il ouvre le paquet cadeau pendant qu’elle le regarde faire, guettant tout particulièrement sa réaction. Jeremiah à l’air content d’y découvrir une cafetière et de l’étonnement passe dans son regard, forcément il doit se demander pourquoi elle lui offre un truc qu’il à déjà. Puis, la symbolique qu’elle espérait faire passer dans ce présent, semble avoir était comprise par le principal intéressé. Y a ses oreilles qui changent de couleur, réaction beaucoup trop mignonne, puis il a un drôle de petit sourire.

Il la remercie, touché par son petit cadeau impromptu, et elle-même est émue de voir sa réaction. Alors certes, Hannah voit bien que Jeremiah est gêné, mais au moins il n’est pas parti en courant, ou n’a pas fait de syncope en comprenant ou elle voulait en venir. La voila rassurée. Mieux encore elle se retrouve dans ses bras, même s’il lui parle de Baines, la prévenant qu’il y a des risques à sortir avec un type comme lui. Le pauvre, ce n’est pas très gentil, mais elle se marre quand même.

— Tant mieux, j’ai toujours rêvé de voix deux mâles se battre pour mes beaux yeux, dit Hannah en papillonnant outrageusement des yeux. Mais je vais prendre ton conseil en compte, tant pis je me trouverais un autre amant.

A nouveau un rire, qui finit coincer dans sa gorge, quand Jeremiah entoure sa taille de ses bras et l’embrasse avec un peu plus d’ardeur que le premier bisou échangé en arrivant. Ce n’est certainement pas miss Brown qui va s’en plaindre, bien au contraire, puisse qu’elle le lui rend avec autant de ferveur, que lui ne lui donne. Le genre de baiser qui la laisse un peu moins sur sa faim, mais qui lui ouvre quand même l’appétit. Mais elle n’est clairement pas prête pour la suite, ce n’est pas grand-chose à côté. La rouquine frissonne quand elle sent les doigts du brun, courir le long de sa colonne vertébrale, puis il se recule, mettant fin au baiser et la frustrant au passage. Pas cool.

Sur le coup, elle ne comprend pas bien son petit sourire en coin et surtout ce qu’il lui dit, encore hébétée par ce baiser bien agréable. La sorcière comprend avec un train de retard, quand elle capte l’index du demi-démon entre sa peau et son ras de cou et que d’un coup, il l’attire à nouveau à lui. Mordillant brièvement ses lèvres, lui arrachant un petit couinement et la faisant frissonner des pieds à la tête, autant à cause de ce geste avec son collier, que pour sa lèvre délicieusement martyrisée et la laissant dans un bien drôle d’état. Jeremiah la relâche, se recule et s’en retourne déballer la cafetière, alors que la jeune femme a le visage, les oreilles et le décolleté bien rouge, à tel point qu’on pourrait avoir l’impression que sa robe veut fusionner avec le reste de son corps. Hannah cligne plusieurs fois des yeux ayant beaucoup de mal à se remettre de ce qu’il vient de se passer et se demandant, si Hunter ne kifferait pas un peu trop les ras de cou. « Il est sérieux là ?! C’est quoi ce plan foireux !?! ». Parce que oui, ce n’est pas très gentil de la chauffer outrageusement, puis de la laisser en plan pour s’occuper d’une putain de cafetière. Goujat !

Puis vas-y que le demi-démon lui demande un café avec son sourire de p’tit con, et en rajoute une couche au passage, lui faisant comprendre qu’elle n’est pas assez jolie comme ça. Oh bien ! Très bien ! Il veut jouer, alors ils vont jouer.

— Oui, oui c’est vrai je dois encore me faire belle. Je n’en ai pas pour longtemps.

Hannah s’échappe dans le couloir, puis dans sa chambre sachant exactement quelle robe enfilée pour lui faire péter les plombs. Zoup, adieu le soutif, elle remplace son ras de cou par un autre beaucoup ouvragé, puisqu’il semble avoir un truc avec ça et enfile une robe  dans les tons bordeaux beaucoup, beaucoup trop prés du corps. Boucle d’oreille pendantes, changement de pompe et une petite touche de son nouveau parfum aux senteurs d’agrumes.

— Boum, tu vas prendre cher Hunter, qu’elle dit au reflet dans son miroir.

La rouquine revient au salon un sourire mutin sur le visage et s’approche dans le dos de Jeremiah, qui tripote la cafetière et elle la lui prend des mains en le collant brièvement au passage.

— Et donc tu voulais un café c’est ça ? questionne la rousse avec une innocence feinte.

Brown ramasse le paquet de café et retourne à la cuisine installer tout ce bordel, pas très difficile, puis hop voila la cafetière en route. La jeune femme se hisse élégamment sur le comptoir et pose son derrière sur la surface en bois, fixant bien Jeremiah, puis elle croise les jambes en souriant.

— Une tasse et tu t’en vas, mon amant est du genre jaloux !

Non, elle n’est pas énervée. Ce n’est pas ça qui passe dans les yeux de la rouquine. Mais il y a bien quelque chose qui y passe. Et même si elle n’est pas énervée, il va lui arriver des bricoles. Reste à savoir quoi. Est-ce qu’il est prêt à jouer ? Il prend le temps de réfléchir à la question quand elle s’échappe vers sa chambre. Ok, ok, elle va se faire belle. Enfin encore plus belle. Le demi-démon voit très bien où elle veut en venir et à quelle sauce il va être manger, et clairement, non, il ne s’en plaint pas. Mais quelle est donc la réponse à cette question : est-il prêt à jouer ? Semblerait que oui. Sinon il n’aurait pas lancé les hostilités. Il n’a plus qu’à espérer ne pas se planter en beauté. Pas qu’il doute particulièrement sur ses capacités à gérer une drague ouverte et un rapprochement physique. (C’est même en réalité la seule partie des relations humaines qu’il maîtrise.) Mais c’est plutôt sur tout ce que ça va entraîner après. Meh. De toute façon il rapplique illico presto quand elle l’invite. Il l’embrasse pour lui dire bonjour. Et pour autre chose. Et mieux que ça, il ne s’est pas enfui quand elle lui a offert cette foutue cafetière avec tout ce qu’elle sous-entend. En vrai, à part dire oui, il n’y a plus grand chose qui différencie leur relation d’un véritable début de relation de couple. Il soupire en faisant tourner la cafetière entre ses mains. Mais ce n’est pas un mauvais soupire du tout, son sourire toujours accroché à ses lèvres.

Hop sa cafetière qui s’envole de ses mains tout à coup. Jeremiah voudrait bien lui répondre que oui, il veut un café, t’façon ça sert à rien de lui demander. Tu lui fais un café, même s’il a déjà bu dix litres, il sera content et il le boira. Mais ce n’est pas ça qui l’empêche de répondre. Il tourne les yeux vers la rouquine et sa voix reste bloquée dans sa gorge. Il reste figé l’instant qu’elle s'éloigne assez pour ne pas entendre le grondement sourd de satisfaction et de convoitise qui se déploie au fond de la gorge. Est-ce qu’il prend le temps de la reluquer de la tête au pieds ? Ouep. Nettement plus longtemps qu’il l’a fait avec la blonde de la vieille. Et cette fois, il l’envisage sérieusement. Pour rester poli.

Il la rejoint finalement dans la cuisine les yeux nettement plus attirés par son décolleté et son cou que par ses yeux. Mh, c’est donc ce genre de truc que ressentent les vampires avant de croquer des gorges ? Il comprend, il comprend. Il secoue tristement la tête à l’annonce d’Hannah. C’est trop triste. Va falloir qu’il s’en aille si tôt. Dommage, dommage. Mais pour l’instant il continue de s’approcher de la rouquine jusqu’à se planter devant elle. Il tend les doigts pour effleurer sa gorge et son collier (ras de cou !!).

_ Joli bijou.

Clairement ouais ! Mais tiens t’en au plan mec, ne panique pas. Et ne te jette pas dessus non plus. Bordel, ça lui provoque de violents instincts ce genre de collier. Va falloir qu’il réfléchisse à la question un jour. Pas maintenant. Le plan donc. Il pose une main sur la cuisse de la jeune femme, glissant ses doigts sous le tissu sans s’aventurer plus haut pour autant.

_ Quel amant ? T’as dit qu’il fallait que tu t’en trouves un nouveau …

Il dit ça d’un air presque détaché, laissant sa main sur la peau de miss Brown, attrapant une tasse de l’autre qu’il pose à proximité de la cafetière. Et puis il continue tout à fait sérieusement la conversation.

_ J’suppose que tu n’as pas eu le temps à la fois d’appeler quelqu’un d’autre, et d’enlever ton soutien gorge.

Youps. Petit détail, aussi peu négligeable que le ras de cou, qu’il pointe du doigt l’air de rien. Il a des années d'entraînement au self-contrôle, et ça se voit. Enfin ça aide aussi qu’elle ne tire pas sur la corde. Ensuite, il sort une cuillère d’un tiroir qu’il laisse tomber dans un tintement dans la tasse. Mmmh l’odeur du café en plus. Ca n’en rajoute pas du tout une couche.

_ Donc j’peux te conseiller Egon, même si t’aimes pas les blonds bodybuildés. C’est un type bien. Après les nordiques ont des caractères froids, je sais pas c’qu’il vaut au lit. Celui qui est une affaire au lit c’est Connor mais tu risques de le tuer avant qu’il ne se passe quoique ce soit. Sinon il y les femmes aussi si ça t’intéresse. D’expérience, j’peux te dire que ça vaut le détour.

Il soulève la main sur la cuisse pour feindre de jeter un oeil sous sa robe. Enfin feindre. C’était le but à la base, mais en fait, il n’a pas fait semblant. Oups. Il repose sa paluche sur la cuisse de la rouquine dans un geste beaucoup plus possessif. Mais elle ne reste pas très longtemps en place, se faufilant dans le creux du genou de la rouquine pour décroiser ses jambes et bien mieux s’installer devant elle. Bien mieux. D’autant que le mouvement remonte un peu plus le tissu sur les cuisses d’Hannah. Mais à vrai dire il n’y fait pas très attention pour le coup. Jeremiah a de nouveau plongé ses yeux dans ceux de la belle. Iris vert contre iris vert, et cette fois il ne se dit pas que c’est leur seul point commun.

_ Mais si tu es toujours intéressée, je postule officiellement pour la place.

Bon, ce n’est pas tout à fait là qu’il voulait en venir. Ce n’était pas du tout le but de la manœuvre en réalité. Ni le genre d'effet auquel il voulait arriver. Mais c’est ce qui est sorti. Sans sarcasmes, sans son sourire de sale gosse, sans son air lointain. Juste lui avec une boule dans la gorge et des tremblements dans les mains. Et les battements de son coeur qui résonne entre ses tempes. Assez étrangement, ce n’est pas de l’angoisse ou de l’’appréhension. C’est juste tout ce qu’il ressent à cet instant pour Hannah qui prend tout la place.

Est-ce que mademoiselle Brown jubile intérieurement ? Oui complétement, elle savait bien que le coup de la robe super sexy et moulante ferait son effet sur l’animal, sans doute que le ras de cou aussi au passage. Ce qui lui fait dire que si elle n’avait pas froid aux yeux, elle ce serait simplement repointé dans son salon, à poil avec juste le choker, ses yeux lui jetant des regards bourrés de sous-entendus et un sourire mutin pour terminer le tout. Mais, il y aurait eu la grande possibilité qu’ils finissent rapidement sur le sol, le canapé ou le lit et ils n’auraient pas pu continuer ce petit jeu de dragues et de « vas-y chauffe moi babe », qui est si excitant. Donc oui, la robe c’était le bon credo. Après l’avoir reluqué quelques instants appréciant visiblement ce qu’il voit. Hunter finit par s’approcher en lorgnant ouvertement sur son décolleté, c’est fait pour, donc qu’il se fasse plaisir autant qu’il veut. C’est bien parce que c’est lui ! Encore quelques pas et voilà son beau brun prés d’elle, qui pose ses doigts sur sa gorge effleurant sa peau puis le collier. Et la rouquine, qui a un drôle de petit sourire satisfait, Jeremiah Hunter est sans aucun doute un bon petit fétichiste des ras de cou.

— Merci, répond la sorcière dont la voix est beaucoup plus caressante. J’en ai encore quelques-uns dans ma chambre, si jamais tu veux voir.

Est-ce une invitation à rejoindre son antre ? Sans aucun doute oui. C’est vrai qu’il l’a déjà vu sa chambre, mais là, contrairement à la dernière fois, les conditions sont complétement différentes. Déjà, parce que la relation à grandement évolué depuis, Jeremiah est sobre et les deux loulous sont en train de bien se chauffer. En témoigne la main du demi-démon, lui posant une question, alors que qu’elle vient se poser sur sa cuisse et glisse tranquillement sous le tissu de sa robe, mais sans s’aventurer bien loin. Elle pour le moment, reste sage.

— Certes, je vais devoir remplacer Baines par un autre, mais j’en ai d’autre sous la main. C’est juste que je n’en ai jamais assez et j’aime varier les plaisirs.

Clin d’œil. Puis elle observe tranquillement prendre une tasse et la poser prés de la cafetière. Hannah doit quand même se retenir de se fendre la pipe, ça a un côté autant sexy, que marrant leur petit numéro. Son capitaine reprend ensuite la « conversation », la ou il l’avait laissé.

— Oh mon petit Jeremiah, tu ne t’imagines pas tout ce qu’une femme peut faire avec ses deux mains.

Ce n’est absolument pas subtil, mais ce n’est pas grave, de toute façon, l’un comme l’autre sait très bien vers quoi ils se dirigent tout doucement. Mais c’est clairement ça qui est intéressant, faire monter la pression, le désir. Donc, il a remarqué son absence de soutien-gorge, en même ça se voit pas mal quand même. La jeune femme pouffe de rire, pendant que hop, une petite cuillère atterris dans la tasse. C’est qu’il sait très bien jouer au mec nonchalant le petit demi-démon. Puis vas-y qu’il commence à lui conseiller des types comme amant, comment garder son sérieux franchement.

— Je pourrais toujours lui demander de se teindre les cheveux, rétorque la miss en souriant. Oh, tu sais vu qu’l apprécie les bonnes fesses, je suis persuadée de pouvoir le faire fondre. Connor ce n’est même pas la peine d’y penser…

Alors oui, y a déjà le risque qu’elle le trucide avant même qu’il se passe quoi que ce soit, puis bon, sa forte amitié avec Jeremiah, lui donnerait encore moins envie de tenté la chose. S’envoyer en l’air avec le presque frère du gars qu’elle aime, trop tordu. Beurk

— Les femmes ? Bah à moins d’une très, très grosse attraction, ce n’est pas mon trip.

Hop, voila qu’il se rince à peu plus l’œil, soulevant tranquillement le bas de sa robe pour voir ce qu’il s’y passe, juste une jolie petite culotte en dentelle. Ce qui n’est déjà pas si mal. Sa main revient sur sa cuisse, puis elle glisse doucement jusqu’au creux de son genou, la faisant frissonner au passage, pour lui faire décroiser les jambes et se caler tranquillement entre ses cuisses. Ça devient carrément indécent et il y a la petite boule de désir logé dans le creux de son ventre qui enfle dans coup. Pas sûr qu’elle tienne encore bien longtemps pour le titiller à son tour. Mais Jeremiah plonge son regard dans le sien et là, il lui dit quelque chose qu’elle a du mal à comprendre au début, pas évident quand l’envie te grignote le corps, le cœur et commence à t’empêcher de réfléchir correctement. Heureusement, ça finis par atteindre les neurones qui ne sont pas encore complétement ivre d’amour et de convoitise.

— Oh !

Hannah cligne plusieurs fois des yeux, pas non plus tout à fait sûr de ce qu’elle a entendu, pourtant il a les mains qui tremblent un peu et elle se dis, finalement que si, elle dû à parfaitement comprendre. Son cœur se mets à battre plus vite, à mesure que son esprit prend pleinement conscience de cette confession, et elle a un sourire, un très grand sourire comme si on venait de lui annoncer la meilleure nouvelle du monde. La rouquine glisse ses mains de chaque côté de son visage, caressant ses joues de ses pouces.

— Vous êtes officiellement embauché Mr Hunter…

Sa voix est un peu trop émue, mais il est vrai qu’elle ne s’attendait absolument pas à ça. Grande surprise, belle surprise. Oui, il n’est clairement jamais là ou elle l’attend cet homme.

— Je n’étais pas prête à toi, vraiment pas, mais je suis heureuse de t’avoir rencontré, quand bien même les débuts n’ont pas été des plus évidents. Si devais recommencer, je le referais sans hésiter, tu ne m’as jamais rien promis, mais tu me donnes toujours beaucoup, bien plus que tu ne l’imagines. Tu me fais vibrer Jeremiah, intensément, éperdument. Et surtout, t’es le seul depuis Louis qui arrive à recoller tout doucement les morceaux de mon cœur de nunuche. Et t’es aussi le seul à qui je peux entièrement me donner sans avoir peur…

La rouquine agrippe le col de sa chemise de bucheron et tire dessus pour le mettre à sa hauteur et l’embrasser avec passion. Puis y a ses jambes qui se referme autour de sa taille, le collant encore plus contre elle. Entre leur petit jeu coquin, la dose d’amour puissance mille que la jeune femme vient de se prendre et qu’elle vient de donner, c’est bon, elle n’y tient plus trop. Elle peut l’avoir là, maintenant, tout de suite, alors elle ne va pas se faire prier. Mordillant les lèvres de son petit-ami, bon sang ça la ferait presque frétiller, la sorcière l’embrasse avec encore plus d’ardeur et joint sa langue à celle du grand brun pour une danse sensuelle. Ses petites mains ne sont pas en reste, puisqu’elles entreprennent de déboutonner sa chemise, très, très intéressé parce qu’il se passe en dessous.

Brown finit par se décaler quand même, parce qu’elle s’est tout de même jetée plus ou moins sur lui, sans demander s’il était chaud pour aller plus loin. Vu que la communication reste importante, lui demandé s’il est consentant c’est une riche idée.

— Pardon…

Ses joues s’empourprent de gêne, même si elle est déjà bien rouge, puis elle sourit un peu timidement. Continuant de triturer sans vraiment faire attention les boutons de la chemise de son capitaine.

— Tu veux me manger ? questionne miss Brown avec une petite moue à croquer.

Alors là, tu peux pas faire plus explicite.