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LE TEMPS D'UN RP

A.C.A.B.

Asma
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Crédits : graenfur

Univers fétiche : Dystopique, fantastique, mythologie, etc.
Préférence de jeu : Les deux
Code lyokko
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Asma
Jeu 12 Jan - 16:47



Julia
Anderson

J'ai 36 ans - mais l'apparence de 10 ans de moins - et je vis à Anadyr, Ex-Russie, maintenant zone administrée par ANDRA-Corp. Dans la vie, je suis policière, pilote de drone d'une unité MAX-TAC et je m'en sors franchement très bien. Sinon, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

Héritière désignée de la moitié du conglomérat ANDRA Corp, j'ai quitté Anchorage pour "m'acheter" une nouvelle vie ailleurs.
En savoir plus.

Zee ne prit même pas la peine de lui répondre, ce qui eût le don d’agacer une nouvelle fois Julia. À chaque fois que la rouquine lui parlait de confiance, elle lui faisait dans la foulée la démonstration qu’elle ne lui en accordait absolument aucune. Elle essaya de n’en rien montrer. Le garçon sauvage et elle parlaient entre eux, dans un étrange mélange de gestes et de mots qu’elle peinait à suivre. Elle n'osait pas s’immiscer dans la conversation. Conversation ? Était-ce bien le mot ? Au moins la rouquine faisait-elle l’effort d’essayer de traduire le langage étrange de leur guide, pour qu’elle puisse suivre. Elle la soupçonnait néanmoins de ne pas tout traduire. Et surtout pas ce qui était le plus stratégique. C’était de bonne guerre. Elle aurait fait la même chose à sa place. N’empêche, ça l’agaçait.

Au loin commençait avait commencé à apparaître la silhouette des bâtiments, menaçante sur la ligne de crêtes. La Ceinture. Pour la première fois depuis des jours, elle savait où elle se trouvait, mais avec des kilomètres de rien dans toutes les directions, elle n’en était pas plus avancée.

La route reprit une nouvelle fois. Cette fois-ci, la tension était palpable. Leur guide était visiblement nerveux. La zone était plus fréquentée par les patrouilles et les convois militaires, avait dit Zee. Mais Julia avait l’impression qu’il n’y avait pas que cela. C’était autre chose. Une nouvelle fois, elle n’en dit rien. Après les instructions et le retour des chiens, elle suivit les deux comparses en silence. Elle n’aimait pas leurs chances. Une autre pensée lui traversa alors l’esprit. Leurs chances. À eux. Pas à elle. Toujours avoir un plan B. Bergman le lui avait appris. Et un plan C et un plan D si tout le reste foirait. Un grand pragmatique.

Zee avait arrêté la traduction à son profit. La suite des évènements s’enchaîna pour Julia dans un maelstrom incompréhensible. Au fond d’elle, la jeune femme était furieuse. Furieuse contre l’équipe qui l’entourait. Furieuse contre elle-même. De s’être laissée embarquée dans un plan aussi absurde. D’avoir cru qu’à trois, ils seraient capables de faire ce qu’ils avaient annoncé. De s’être laissée bercée de l’idée qu’ils pouvaient réussir. Et puis au fond, pourquoi faisait-elle tout cela ? Au bilan, cela changerait-il quelque chose ? Si ce n’était pas ANDRA qui parvenait à faire sauter cette fichue planète, ce serait sans doute l’un de ses concurrents. Le résultat serait le même, quoi qu’il en soit.

L’histoire se répétait sans cesse, encore et encore. Pendant des décennies et des décennies, l’arme nucléaire avait été brandie comme une menace pour essayer de maintenir un « équilibre des terreurs » et faire que les conflits ne s’enveniment jamais au point d’en faire usage. Une unique démonstration de force, au milieu du vingtième siècle, avait suffi à prouver le potentiel de destruction de l’arme, qui n’était devenu qu’un outil de dissuasion… jusqu’à ce qu’il ne le soit plus. Jusqu’à ce qu’un détraqué un peu pire que les autres ne se dise que s’il était le premier – et le seul – à s’en servir, il serait le maître du monde. Sauf qu’il n’était pas – ou plus – le seul détraqué du coin. En face, on avait répondu. À proportion. Œil pour œil, la loi du talon. La loi des égos, surtout.
Le sens logique de ces grands dirigeants d’une époque désormais révolue avait valu à l’humanité treize ans d’hiver nucléaire. Treize longues années pendant lesquelles le commun des mortels ne vit plus la lumière du jour, si ce n’était derrière un épais voile grisâtre, comme une sorte de smog dense, assaisonné de radiations nucléaires. Treize longues années pendant lesquelles la température du monde baissa. Où les régions les plus chaudes se mirent à souffrir du froid. Où les régions les plus froides devinrent plus froides encore. Disparue, la route maritime du Grand Nord. Disparus, les déserts chauds et secs. La glace était devenue reine.
Suite à cette débâcle, les régimes politiques s’effondrèrent, les uns après les autres. Dictatures, démocraties. Gouvernements. Politiciens. Ces sangsues qui vivaient sur le dos des honnêtes travailleurs, et qui plutôt que de faire progresser la société comme ils l’avaient promis, ne les avaient emmenées que vers la ruine. Pour leurs egos. Toujours leurs egos.
Les corporations furent les grandes gagnantes de cette apocalypse. Véritable messie dans un monde en ruine, la plus ancienne et vénérable d’entre elles, GreenSphere, sut, la première, tirer parti de la disette et des pénuries. Depuis des années déjà, elle avait misé sur la fungiculture et développé massivement les fermes verticales souterraines. En souterrain, dans l’obscurité, là où les températures ne variaient qu’assez peu, au bilan. Que la température en surface s’élève ou diminue, à eux, ça n’avait fait ni chaud ni froid. Litérralement. Des cultures hors sol irriguées par des liquides nutritifs, qui disposaient d’un contrôle de l’humidité et de l’éclairage entièrement automatisé. Alors oui, l’énergie avait été un souci au début. Les ruptures d’approvisionnement.
Qu’à cela ne tienne, il restait du gaz. Il restait du pétrole. Il restait du charbon. Il ne restait plus beaucoup d’écolos. « Laissons les prix grimper et la ressource ira au plus offrant ». GreenSphere était, de loin, le meilleur offrant. Et elle revendait ses produits à prix d’or. À ceux qui en avaient les moyens. Le malheur des uns faisait toujours le bonheur des autres.
Une grande partie de l’Europe disparut dans le conflit. Les grandes capitales, des Appalaches à l’Oural, rayée de la carte. Toute l’Europe de l’Ouest déclarée zone contaminée tellement ses sols, ses eaux, son air, avaient été irradiés. Il valait mieux ne même pas parler de l’impact sur les océans. Il leur faudrait encore des siècles pour s’en remettre totalement.
Qu’à cela ne tienne, on construirait de nouvelles villes. Et on avait construit de nouvelles villes. Régies par les méga-corporations. GreenSphere, Okumbe, ANDRA-Corp, Polytech, Achgab@, Skel’energ... Elles avaient pris le contrôle du monde. Pour un monde meilleur… pour ceux qui en avaient les moyens. Les corpos.
Au fond, le monde d’après l’hiver était-il meilleur ? Probablement que non, mais au moins, il avait cessé d’essayer de répandre des idéaux absurdes tels que la démocratie et la liberté de pensée. Les méga-corporations assumaient entièrement ce qu’elles étaient. Des machines à fric.

Le garçon épaula son fusil, le pointa vers la patrouille et tira. Trop haut, soupira intérieurement Julia. La montagne trembla. Soudain, elle explosa.

- Des wengweng, souffla la jeune femme pour elle-même, incrédule.

La mâchoire lui en tombait. Ces choses-là étaient de véritables antiquités. Elles ne se faisaient plus depuis des années. Comment avaient-ils mis la main sur de telles technologies ? Il fallait le reconnaître, ces fichus Pyros et leurs acolytes étaient bien plus organisés que ce qu'elle n'avait bien voulu le reconnaître.

Le reste s’enchaîna bien trop vite. Le traîneau s'arracha brutalement du sol. La jeune femme n'eut pas le temps de s'accrocher. Le patin fila sous ses pieds, l'envoyant dans une culbute arrière. Julia se réceptionna tant bien que mal, roulant au sol la tête rentrée dans les épaules pour se protéger. L’épaisseur de laine et de fourrure amortit l’impact sur son crâne et ses épaules. Elle fut entraînée dans la pente et roula sans pouvoir s’arrêter, perdant tous ses repères. À l’aide de ses mains et de ses pieds, elle parvint finalement à ralentir sa course, jusqu’à ce que l’inclinaison de la pente diminue suffisamment pour stopper complètement sa course.

Sonnée, un peu nauséeuse, Julia se redressa tant bien que mal. Elle mit quelques instants à stabiliser ce qui l’entourait dans son champ de vision. Elle commença à tourner, pour identifier où elle se trouvait, quand une série de cliquetis caractéristiques et une voix l'arrêtèrent net.

- Halte-là ! Vous êtes en terrain interdit.

***

- Maman ? Maman ! 
Rien à faire. Elle regarde tout autour d'elle mais ne voit plus rien. Elle a pris sa luge ce matin parce qu'il a neigé cette nuit. Elle s’est levée tôt, ce matin. Personne ne l'a vue quitter la maison. Sa mère est introuvable, comme à son habitude. Sakari, la nourrice, n’est pas encore arrivée. Son père, lui, est encore parti aux aurores. La petite fille est partie à l’autre bout de la propriété, en contournant le bosquet d'épicéas – qui n’a de bosquet que le nom, c’est une immense forêt pour ses yeux d’enfant -, là où le terrain s'incurve et propose une pente parfaite pour faire de la luge. La neige est fraîche, sa texture poudreuse suffisamment légère pour qu’elle s’y laisse tomber avec délectation pour dessiner des anges dans la neige.
Mais a brume est tombée, d’un coup, et l'a prise au dépourvu. Elle est toute seule. Elle ne voit plus la maison. C’est à peine si elle voit les arbres, qui sont devenues de grandes ombres menaçantes dans le brouillard. Quant à maman, elle ne viendra pas. La fillette n'en mène pas large. Assise sur sa luge d'un autre temps, elle sanglote en silence.

- Jules !

Elle tressaille.

- Jules.

Une imposante silhouette se détache dans la couche de nuages à couper au couteau. Les cheveux courts, une barbe drue mais taillée soigneusement. Deux grands yeux gris acier qui, quand ils croisent son regard, semble d’une infinie douceur. Il la prend dans ses bras et la fillette  se love contre le torse réconfortant, tandis que là-haut, au-dessus de sa tête, elle l’entend susurrer.

- Je te retrouverai toujours. 

****

Avec dépit, Julia réalisa que le fusil était resté sur le traîneau. De toute façon, que pourrait-elle faire seule contre une demi-douzaine d’hommes armés jusqu’aux dents. Quand bien même elle aurait été armée, elle ne comptait pas leur tirer dessus. Après tout, ces hommes travaillaient pour ANDRA-Corp. Quelque part, c'était un peu ses hommes. Mais oui. Ses hommes. La jeune femme reprit de sa superbe.

- Est-ce que vous savez qui je suis ? Cracha-t-elle, hautaine.

Les mains en l'air, dans des gestes très lents pour éviter de porter à confusion, Julia retira la capuche de fourrure et le bonnet de laine de sa tête.

- Jules ! S'exclama une voix d'un timbre familier. 

La jeune femme se retourna vivement. La silhouette massive qu’elle aurait reconnue entre toutes se détacha du groupe d'hommes. 

- Baisse ton arme, crétin ! Lança-t-il à l’un d’entre eux en l’écartant.

Son cœur fit des bonds dans sa poitrine. L’homme s’arrêta juste devant elle.

- Je te l'ai dit, je te retrouverai toujours, fille.

Le soulagement de la jeune femme ne fut pas feint. On ne l'avait pas oubliée. Ce salopard de Bergman avait fini par prévenir sa famille ! On s'était préoccupé de la chercher. Et il l'avait retrouvée. Si quelqu’un le pouvait, c’était lui. Julia en aurait eu les larmes aux yeux. Des murmures d’incompréhension se firent entendre dans la troupe. Elle les ignora.

- Mikhaïl, souffla Julia.

Après tout ce qui lui était arrivé, ces dernières heures, ces derniers jours, ses genoux cédèrent. Mikhail la retint dans sa chute. Il la saisit derrière les épaules, passa son autre main sous ses genoux et la souleva du sol, dans ses bras. Comme si elle n’était encore rien de plus qu’une petite fille.

Il la conduisit ainsi jusqu’à l’une des deux motoneiges. Elle lui tapota sur l’épaule, pour lui faire comprendre qu’il pouvait la reposer. Elle était fatiguée, c’était certain, mais elle n’était plus une enfant. Elle monta à l’arrière de la machine.

- Toi, avec moi. Vous, là, vous suivez les autres.
- Ne les tuez pas ! S’exclama alors Julia.

Elle avait mis un peu trop d’empressement dans ses propos. Elle reprit, plus distante et froide.

- Je veux dire… je les veux vivants.

Cette fois, le sous-entendu était clair. La jeune femme était bien plus qu'une pauvre « grosse bourge », comme l’avait qualifiée Zee, qu’on avait kidnappée. Même si ce n'était pas la partie la plus plaisante de son métier, elle savait ce que c'était de prendre une vie. Sa voix trahissait une véritable envie de vengeance.

Mikhail se plaça à l’avant de la machine et démarra. Julia passa ses mains autour de lui, et posa la tête contre son dos. Le vrombissement familier des moteurs. Le contact du tissu thermique qui constituait sa tenue. Rien qui ne sentait la bête. Fini les sauvages. Elle était de retour à la civilisation.


La motoneige passa une double rangée de portails électrifiés et surveillés par des gardes lourdement armés. À l’intérieur, sur le mur d’enceinte figurait en lettres capitales l’inscription « Station Ust-Belaya 051 ». La jeune femme laissa échapper un rire. Nerveux. Un peu hystérique. Il ne se passait jamais rien de très bon dans des sites secrets qui finissaient par « 51 ».

Julia n’avait jamais mis un pied dans aucun des complexes de la Ceinture. Cela ne l’avait jamais intéressée. Savoir en détail ce que faisait ANDRA-Corp ne l’avait jamais intéressée. Moins elle en savait, mieux elle se portait. Les royalties. Sa paix. Sa tranquillité. Le complexe était imposant. À l’intérieur de l’enceinte aux hautes murailles, des successions de bâtiments étaient disposés en configuration de râteau hertzien. Une longue structure centrale et des ailes qui partaient symétriquement à gauche et à droite toutes les quelques dizaines de mètres. Au bout, un bâtiment moins sinistre et d’apparence plus moderne, de forme ovoïde, s’étendait sur plusieurs niveaux.

Sans un mot, elle suivit Mikhaïl à travers les couloirs. Elle avait l’impression que sa langue s’était soudée à son palais et sa mâchoire figée. De froid. De fatigue. À l’intérieur du bâtiment régnait une température agréable, qui rendait le port de son épais manteau inutile. Elle en dénoua les attaches rudimentaires, et accueillit la tiédeur de l’air avec plaisir. Cela pouvait être la fin du voyage. La fin du calvaire. Le retour à la maison. L’opportunité d’oublier tout cet épisode, tout simplement.

Ils entrèrent dans ce qui ressemblait à un vestiaire. Le garde du corps de la famille Anderson tira d’un casier – qui n’était visiblement pas le sien – un tas de vêtements qu’il lui tendit avant de lui faire signe de le suivre vers une autre pièce. Une salle de bains. Collective, certes, mais une vraie salle de bains. Avec quatre murs, des pommeaux de douche et de mitigeurs électroniques pour en régler le débit et la température.

Sans la moindre once de pudeur, Julia se déshabilla. Mikhail détourna respectueusement le regard. Il lui lança toutefois un coup d’œil en coin qui n’échappa à la jeune femme. Pas lubrique. Scrutateur.

- Intacte. Comme toujours, le rassura-t-elle en ouvrant le jet d’eau chaude.

L’eau brûlante lui fit le plus grand bien. Il chassa le froid de ses os et les pensées désagréables qui avaient du mal à la quitter. Le grand blond aux yeux d’acier ne prononça pas un mot. Il ne la brusquerait pas. Il la laisserait venir à lui, et lui parler quand elle serait prête à le faire. Julia avait toujours aimé cela chez lui.

Elle rinça le shampoing qui ruisselait le long de ses courbes parfaites et disparaissait en tourbillonnant par la bonde. Des petits monceaux de mousse, qui tournaient, se séparaient et se reformaient avant que la gravité ne les aspire au travers de la grille.

Julia passa à travers le séchoir qui, dans un puissant jet d’air, fit instantanément décoller toutes les gouttelettes d’eau qui couraient sur sa peau de porcelaine. S’emparant d’un t-shirt à manches longues que lui avait récupéré son ange gardien, Julia entreprit de lui raconter ce qui lui était arrivé. Depuis cette fameuse mission dans la Fosse. La sixième mission en une semaine. Celle de trop.

- Enfoiré d'Alexei ! Lâcha Mikhail, la coupant involontairement. Je lui avais pourtant dit de ne pas te lâcher d'une semelle. 

Julia lui lança un regard d'abord interloqué, puis franchement outré.

- Alexei ?!

C'était lui, sa taupe ?

- Quoi ?! Mais... Bergman ?
- Tu veux rire ? Je savais même pas qu'il existait encore des types incorruptibles dans ce monde.
- Tu veux dire qu'Alexei bosse pour toi ?
- Pour ton père, plus exactement.

Julia s'empourpra.

- "Million dollar baby", répondit-il avec un simple haussement d'épaules. Tu pensais vraiment que ta famille allait te laisser filer sans te garder un minimum à l’œil ?
- Ce ne sont pas les seuls. Ton "fiancé" aussi, s'est fait du souci.

Le teint de Julia passa de rose frais à gris béton.

- C'est Ivan qui t'envoie ?

L'inquiétude était perceptible dans sa voix.

- ce morveux ? Bien sûr que non !

Elle savait qu'il ne le portait pas dans son cœur. Mais elle avait besoin de vérifier. Finalement, la jeune femme roula des yeux exaspérés. Reprenant son récit, elle continua à passer ses habits. C’était la même tenue que portaient les gardes qu’elle avait vus à l’extérieur. Tout en synthétique thermorégulé, gris anthracite et floqué du logo d’ANDRA-Corp. Elle omettait certains passages, volontairement. Qui pour raccourcir un peu le récit de son épopée, qui parce que, et ça la peinait de devoir l’admettre, elle ne savait plus à qui elle pouvait faire confiance. Si même Alexei avait été capable de lui mentir pendant toutes ces années, qui était vraiment dans son camp, à elle, et rien qu’à elle ? Elle ne dit pas un mot du campement, pas plus qu’elle ne parla de Ghân Dûna ni de la mention que l’ancienne avait fait de sa mère.

Une fois changée, Mikhail la guida de nouveau à travers les couloirs. Elle essayait de mémoriser le cheminement qu’elle avait suivi depuis qu’elle était entrée.

- Ils parlaient d'un passage. Ils disaient qu'ils voulaient m'emmener à l'extérieur, mentit-elle. Ils disaient qu'une fois Dehors, plus personne ne retrouverait ma trace.
- C’est fini, maintenant, conclut-il d’une voix douce. On te ramène à la maison ?
- Non ! 

Une nouvelle fois, elle l'avait dit avec un peu trop d'empressement. Mikhaïl la regarda avec circonspection. Elle se reprit aussitôt.
- Je veux dire…
- Anja ! L’interpela une voix dans son dos.

Sans trop savoir pourquoi, Julia se retourna. Il n'y avait personne d'autre que Mikhaïl et elle dans le couloir. Sauvée par le gong ? L'homme la dévisagea, confus. Il avait d’apparence une soixantaine d'années, un visage carré et anguleux, et portait une tenue qui le plaçait clairement dans la catégorie « pas un garde ». Il y avait du personnel civil sur ce site ? Pour quoi faire ?

- Je suis navré, mademoiselle, je vous ai confondue avec quelqu'un d'autre.

Julia n'en aurait pas plus fait cas si le nom du quelqu'un d'autre que l’homme venait de prononcer n'avait pas été celui de sa mère. Anjelica. Anja. Dont elle était le portait craché, jusqu’à la canitie précoce héréditaire qu’elle partageait. Des cheveux blancs comme la neige.

Julia s’apprêta à le questionner en ce sens quand une nouvelle voix les interrompit. Mais d’où apparaissaient tous ces gens ? Celui-ci était un garde, vu la tenue. Et il se dirigea droit vers Mikhail.

- Désolé de vous interrompre, monsieur. Pour vous faire savoir que M. Razamanov est en route.

Quoi ?!  Razamanov ? Dmitri ou Ivan ? Face à elle, le visage de Mikhail lui renvoyait le reflet de sa propre surprise.
3ko
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Crédits : Image chopée sur internet

Univers fétiche : Fantasy - SF - Cyberpunk - Biopunk - Sauvage
Préférence de jeu : Les deux
Valise
3ko
Mer 25 Jan - 17:50
A.C.A.B.  - Page 3 Ob_c1d14
Zee'

J'ai 28 ans et je vis à Anadyr, Ex-russie, maintenant zone administrée par ANDRA-Corp.. Dans la vie, je suis squateuse Anar' et je m'en sors pas comme j'voudrais. Sinon, je suis seule, avec mon frère et je le vis plutôt bien.
Habite avec son frangin moitié cyborg au squat l'"Orka" situé entre le niveau zero (ou Dédale) et le premiers niveau de la ville.
Active,rebelle, lesbienne et impulsive, Zee' est aussi au fond très peu sûr d'elle. Elle masque ça sous des airs de grande gueule.
Elle participe souvent aux actions menée par les militant du coin et est très probablement recherchée par la police.
Récemment elle se retrouve dans une situation épineuse après avoir « malencontreusement » kidnappé une fille qui bosse comme… Keuf....

Ceinture:
En pas longtemps, j'ai capté que ça tournait au vinaigre...
Un bref regard en haut sur ma droite. Koï m'observe. Il est dubitatif. Le visage fermé, il me regarde d'un air triste, un peu en colère. Il ne veut pas tirer alors qu'il risque de toucher Julia et... de toute façon, celle ci semble avoir choisi son camps.

Il est temps de tracer ! Y vont pas tarder à nous courrir après. D'une glissade habile, Koï attérit à deux pas, caché par la barre rocheuse. Il fonce en m'indiquant de le suivre et je ne me fais pas prier. S'ils nous trouvent, pas de doute qu'on va en chier nos races...
On attrape chacun un traîneau et on libère les ancres. Les chiens, silencieux, semblaient nous attendre... Ils bondissent en avant.
La piste continue, escarpée. Ils ne pourront nous suivre qu'à pieds pour l'instant. Tant qu'ils ne reçoivent pas un appui aérien de leur base... En bas, le mur de la Ceinture se dévoile, sinistre.

Quelques balles ricochent de temps à autre autour. De plus en plus imprécises et faibles... Enfin Koï s'arrête au sommet d'un col étroit. Nous avons pris un peu d'avance et les rocher enneigers nous masquent complètement. En un instant il libère ses chiens et m'ordonne d'un geste de faire de même. Il fouille alors frénétiquement les deux appareils et en sors deux sac à dos et le fusil de Julia. Il me tends l'un des sac et le fusil. Je lui rends alors ma carabine de chasse. Rapidement il me désigne un rocher tout à fais banal comparé aux autres, si ce n'est qu'il fait notre taille... et me demmande de l'aider à le faire basculer. Sans trop réfléchir, prise par l'urgence,  je m'approche alors que Koï effleure plusieurs fois la roches avec d'étrange gestes. Puis on force. Bizarrment, le bloc bouge sans grande difficulté ! Avant que je ne puisse m'en étonné plus, apparait devant moi une galerie qui s'enfonce dans la paroi rocheuse ! Koï me tend alors une torche au phosphore et en installe une autre dans un cran au mur qui semble voué à ça. Il est déjà à tirer l'un des traîneau à l'interieur alors je fonce l'aider, puis nous faisons entrer l'autre. Dehors les chiens gémissent. Inquiets. Koï en embrasse quelques uns et prodigues de nombreuses caresses. Enfin il leur aboi quelque chose et les chiens filent, libres et hors des sentiers... Leurs traces, légèrent, s'effaceront rapidement.
Enfin mon petit frère sauvage me fais signe de l'aider à refaire basculer la roche pour fermer le passage. Immédiatement, la température remonte et je prends une sale suée...
La lumière, bleuâtre, innonde la petite pièce qui sert d'entrée à la galerie qui elle plonge dans le noir. De toute part, des caisses hermétiques occupent l'espace libre et je me rends alors compte que la pièce doit en réalité être bien plus grande. Je m'apprête à questionner Koï mais celui ci a encore les yeux humides... Il me dit avoir dit aux chiens loups de vivre un temps en sauvages. Qu'il les retrouverai plus tard et il me fait brievement l'effet d'un loup privé de sa meute. Enfin il se redresse et me désigne la galerie. J'avance et ma torche me révèle alors que nos traîneaux ne sont pas les seuls à être entreposés là. Le couloir; d'abord de roche, devient de plus en plus équippé. Passerelle en métal, escaliers et couloirs ou de long câbles parcours les plafonds de pierre. Enfin on débouche sur une sorte de tunel rectiligne mais curieusement incliné. Large et muni d'une sorte de quai qui semble bizarre, formant un angle incongru avec le boyau dans lequel on arrive.
Koï me tapotte encore la roche.
Il me signe alors ceci :
"Des pyros vont venir sur un monte-charge à propulsion magnétique. On va descendre. Ca va aller très vite et ça va être très flippant."
Il me dit ça comme ça, quasi texto puis me fais un grand sourire.
Je le foudroie du regard.
Il sourit de plus bel.
"Attends ! Dis moi ce qui se passe, putain de merde ! J'en ai raz le cul d'être toujours la dernière au courrant de tout ! Tu savais toi que papa étais le Khan ?"
Il baisse les yeux et acquièce en silence.
Je bouillonne. Je lui hurle dessus sans plus rien signer et il me regarde ne biais, tristement.
"Et alors quoi ! Tes potes les pyros ils veulent quoi de moi à la fin ? Et de Julia ?"
C'est vrai que Koï n'y est pas pour grand choses mais je ne peux pas m'empêcher de décharger sur lui ma rage et ma frustration accumulée ces derniers jours. J'ai les yeux plein de larmes alors que je les essuies rageusement pour hurler :
"ALORS !?"
Il me regarde avec son air blessé, mais aussi avec un étrange dureté au fond de ses yeux verts.
Alors ses gestes se délient. Il me dépeint le tableau, finalement, mais je ne m'attendait absolument pas à un tel choc :
Dehors, c'est vaste.
Spoiler:
Bien plus vaste que je ne me l'immaginait. Il me parle des forêts sauvages et quasi inviolables du nord, qui couvrent quasi toute la sibérie et l'ancienne steppes monghol et qui continue encore jusqu'au Terres Maudites de l'extrême Occident, elles aussi couvertes de forêts régénératrices mais pour le moment presques impénétrables et toxiques. Tout le nord du monde est retourné à la sauvagerie...
Il me parle aussi des corpos. Gaïllamesh, corporation basée sur des territoires ayant notablement appartenus à l'ex Inde. Expert en bio ingénieurie et manipulation spirituo-génétique. Je ne saisi pas bien ce que veut dire mon frère par là mais... Mais au final l'important c'est les chimères et autres abéations génétiques qui peuplent désormais le monde, sortient tout droit de leurs labos...
Il passe à autre chose. L'ANDRA et les corporations ne sont que la partie émmergée de l'Iceberg, je m'en rends bien compte. Il m'assène ses signes avec rudesse, car lui vit dehors l'essentiel de son temps. Il sait ça depuis longtemps.
Koï reprends son exposé, plus calme.
Le dehors est en quelques sorte "zone neutre" pour les corporations qui se concentrent en général sur les grosses mégapoles et quelques zones stratégiques car riches en ressources ou d'un interêt quelqu'oncque pour elles, délaissant de vastes zones sauvages et indomptée. Or, le monde s'avère bien plus grand que je me l'étais toujours imaginé. Le kamchatchka et la Sibérie Orientale appartiennent à l'ANDRA, certe. Ainsi que l'Alaska et une partie du Canada. Mais on l'a vu la Sibérie est hors de contrôle total... Quand au Sud, ...
Au sud on a autre chose me dit mon guide.
La Confédération Libre pour commencer. Contrôlant quasi toutes les îles du Pacifique. J'en avais vaguement entendu parlé avant mais... Koï me décrit en quelques gestes secs cette alliances d'une infinités de micro corporations, sorte de fédération composé d'une miriade de ports et comptoir "francs".
Ainsi un espace énorme, archipelle immense et disparate compose une zone franche, libre de taxes et où les corporation on peu d'influence. Pour une raison très simple. La Confédération Libre emploi pour sa défense et à prix d'or les sinistres Légions Mercenaires Jaréennes. Ces peuples Nippo-Koréens sont sous la domination d'un régime guérrier impitoyable et femmes comme hommes suivent dés l'enfance un entraînement violent et parfois mortel. Ils subissent également au cours de leur croissance de nombreuses "augmentations". L'industrie jaréenne est basée sur la robotic avancée et les cybers augmentations. N'ayant pas de vocation marchande sauf vendre leur force armée ils protègent férocement leurs découvertes faces aux rapaces corporations mais ne constitue pas une concurente pour elle, gardant jalousement ses secrets technologiques...
Légion Jaréennes:
Un portrait rapide de leurs légions : l'armée Jaréenne, composée de cyborgs contrôlés par un algorythme en ce qui concerne les troupes de bases (issues de condamnés en tout genre) équipée d'une technologie dernier cris issue de ses industries de pointe. Commandée par des guerriers d'élites aux spécialitées variées.
Ainsi cette immense confédération hétéroclite garde un statut neutre face aux puissante corporations privées, "protégée" par les bienveillantes Légions.
On y trouvait bien sûr de nombreux corpos. Mais le contrôle strict des Jarréens et la variété infini de populations plus ou moins sous leur contrôle empêchait l'une des corporation de prendre avantage sur les autres et imposait une sorte de statut quo entre elles au sein de la confédération.
La confédération Libre est une grosse épine dans le pied des corpos, en même temps qu'une aubaine terrible pour une horde d'investisseurs en tout genre.
A propos de horde.
Koï vire complotiste...
Le v'là qui me sort un mythe sorti des pire délire pyros...
Il me parle des Hordeux.
Guerrier de la Horde:
Ceux de la "Horde". Combien de fois j'ai entendu Qezîn me rabaché son délire sur le grand Razam. Une grande partie des terres de la Mandchourie jusqu'aux immenses forêts du nord est absolument hors de contrôle et soumise à une seul chose : le chaos.
De nombreuses tribus modernes y sont nées au fil des décénies, et la vie y est dure et violente depuis déjà longtemps. Mais depuis maintenant  de nombreuses années, une bande de guerriers impitoyables et de plus en plus nombreux et puissants massacrent aveuglément toute et tous sur leur passage.
Dispositif de contrôle des cyborgs:
Ils maîtrisent une technologie sombre et effrayante et sont menés par leur prophète de malheur, le Grand Razaaaaaaam ! Un être que tout le monde dans la ville d'Anadyr, considére comme légendaire tandis que parmis les tribus on murmure craintivement son nom depuis longtemps... L'éxistence de ce mysterieux et terrifiant personnage que les Koriaks entre autre tiennent pour un sorcier maléfique et aux desseins mauvais me parait toujours aussi douteuse. On le dit corpo.
Néanmoins Koï m'assure que le nombre de tribus sous la coupe impitoyable de la Horde ne cesse d'augmenter. Et ça ; bon. La Horde est une vieille légende qui datent d'avant ma naissance. D'avant l'arrivée des Koriaks à l'interieur de la Ceinture d'Anadyr. Alors avec tout ce que je découvre à la minute, en ce moment, ça me paraît clairement possible. Assez zarb', il faut le dire, mais pas impossible. Koï enchaîne :
"Même la Confédération Libre  commence à s'inquiéter de leur influence sur une large partie du continent et l'armée jaréenne a déjà livrer quelques escarmouches contre la Horde."
Il me dit que certaines rencontres s'étaient soldées par de frustrante victoires Jaréennes.
D'autres par de cuisants échec sans un seul survivant.
Et les victoires ne permettait que très rarement la capture d'adversaires, ceux de la Horde se donnant eux même la mort en cas de défaite.
Tout ça, mon petit sauvage de frère me l'explique avec son art consommé du conte gestuel. Il bondit, rugit et m'aggripe pour illustré son propos et à vrai dire, je n'ai jamais douté de sa parole. Deplus, régulièrement il me transmet des images sur mon bras cybernétique.
"Mais attends... Je croyais que le monde était un vaste désert où la vie était quasi impossible hors des citées connectées et qui... mais..."
Mes paroles s'éteignent alors que Koï me fixe.
"T'es rester trop longtemps à la ville !"
Il me signe ça d'un geste méprisant.
"Le monde est très grand, grande soeur. Et la propagande qui veut que la vie hors des citée-connectée est impossible est une connerie de plus ! Bien sûr que c'est la merde. On en chie. Quasi toutes les sources sont polluées, la vie est dure ! Mais les forêts sont épaisses, la neiges et le froids protègent de vastes etendues faces aux rapaces corpos et d'autres encores survivent autrement ! La Terre se régénère par endroit, petite soeur ! La vie ne tourne ni seulement  autour de la petite Anadyr, ni autour de l'ambitieuse ANDRA, ni même autour de la Terre, figure toi ! Les humains sont maintenant assez peu nombreux... Malgré la continuation du mode de fonctionnement auto destructeur, la Terre reprends vie, tout doucement, mais plus vite que tout ce qui se croyait possible. Mais tu vois, étant donné tout ça justement, ils veulent en finir avec nous, la vermines, une bonne fois pour toute. Ils vont tout netttoyer. Les cités, les villes franches, les îles et les continents. Seul le Nord sauvage, peut être, échappera par endroit à l'inquisition finale..."
Eh ben voilà... Je l'ai perdu...
Et puis pour finir il me parle de la tribus des Vents.
Alors là, je prends définitivement conscience de mon absence totale de culture globale... Malgré tout j'avais été entièrement dupée par la propagande des cités. Malgré tout, malgré les luttes contre les flics, contre ce système corporatiste ultra violent et imposé au monde, malgré ma conscience de tout ça, mon enfance, quasi oubliée, qui revenais peu à peu, au sein des tribus... malgré tout ça, j'ignorais qu'il existait encore d'autre choses sur cette vieille Terre que la vie au sein de la cité d'Anadyr.
La tribus des vents, donc... Nefs dirigeables, zeppelin à voile, pirogues volantes et autres merveilles... Sortes de gitans, ou pirates des airs quoi, suivant ce qu'il me décrit. De ce que je pige des explications imagées que m'en fais mon petit guide, c'est un peuple semi-mutant. Ils maîtrisent une étrange technologie anti-gravité et vivent en clans aériens dans des îles volantes... d'où ils partent piller et saborder les nefs de commerces.
Mouais.
Du grand délire quoi...
"Si ! La Fuku'Fuji, ainsi que des tas d'autres compagnies moins puissantes ont mis en place un réseau qu'on appelle les Chemins de F'Air, reliant entre elle toute les Villes Franches et autres comptoirs appartenant à la Confédération Libre. Certaines lignes, gèrée par les plus grosses compagnie évidemment, transportent également pour le compte des corporations. Le fait est que la Tribu des Vents s'attaque à toutes les lignes, sans distinction, du moment qu'il peut y avoir du butin. Il ne font pas de prisonniers mais tuent systématiquement tout les gradés et responsable. Puis ils confient le vaisseau à son équipage et embarque la cargaison. Il proclament ouvertement leur mépris des lois et des conventions. Et ils font perdre des sommes folles à tout le monde... Enfin à tout les blindés de thune surtout."
Génial.
"Les corporations s'entendent pour leur faire une chasse constante et sanguinaire. Et... Papakhân les admirait énormément. Il... disait qu'ils..."
A cet instant on entends une sorte de sifflement étrange et on aperçoit une masse sombre qui monte des profondeur du tunel oblique.
Une sorte de plateforme apparaît, montée sur un rail illuminés par de petits éclair bleutés. Elle s'immobilise face à nous et trois pyros en armes nous accueillent sans sourir.
Ils hochent la tête devant Koï, en signe de respect et me déviseagent ensuite curieusement. Enfin, ils nous font signe de monter. Encore abrutie par toute cette nouvelle géopolitique que je découvre brutalement, je m'accroupie prudemment et m'aggripe à une barre métallique courbe qui semble là pour ça...
Et ça démarre. Au début mon estomac remonte dans ma gorge. Je me dis que je vais mourir. Pendant pas loin d'une minute je suis convaincue que je vais mourir. Puis la sensation s'amenuise. La descente se poursuit à une vitesse inhumaine. Alors mon esprit est bien obligé d'admettre qu'il est inutile de continuer de me blindé d'adrénaline et autre hormone en -ine tant que le danger ne prends pas une forme plus concr^te que ça... Au bout de plusieurs minutes le chariot de l'enfer ralentit enfin. Doucement. Puis un aiguillage l'oriente sur une galerie qui semble... plonger dans le vide !
Avant de pouvoir réagir et alors que mes yeux affolés cherchent Koï, la plateforme bascule dans un gouffre sans fond...
Je hurle.
Enfin.
Libérant la tension terrible et alors que la chute s'éternise j'éclate d'un rire sauvage et fou. Crever comme ça ! C'est trop stupide !
Au bout d'un temps qui me semble interminable, le rail prend une infime inclinaison, qui s'accentue de minutes en minutes. Puis quelque chose, sous l'engin se met à ronfler sourdement alors que le bleu sous les rail s'intensifie et que le chariot se met à ralentir de manière constante et contrôlée. Je suis quand même plaquée contre la barre sur laquelle j'appuie de toutes mes forces pour ne pas me peter les côtes. La pente diminue encore mais la vitesse reste énorme et  nous filons sur des kilomètres. On passe ainsi plusieurs aiguillages, et enfin, après une éternité et alors que les rails sont devenues enfin horizontales, la plateforme s'immobilise  dans un sifflement feutré. Un autre quai sombre et jonché de matériel.
Les galeries qui en partent semblent délabrées.
"On est... où ?"
Koï me signe rapidement.
"Sur la côte."
"La côte ?"
"Oui. Au sud. De l'autre côté des Monts Koriaks. On va arrivé au port franc de Telichiki."
Telichiki. Sur la côte plus de 1000 km au sud d'Anadyr. Incroyable. Le port "franc" ? Comment a t on pu faire tant de route aussi vite ? Koï semble attendre quelque chose. Gêné il finit par reprendre la parole. En me regardant droit dans les yeux il m'annonce la suite.
"Zee'. En ce moment bien des choses sont en jeu et il y beaucoup à faire. J'ai pris le temps de venir te chercher car je suis heureux de t'avoir vue et j'éspère que nos chemins se croiserons encore de nombreuses fois. Mais... Je dois repartir au Nord. Il se passe aussi des choses dans la Taïga Sauvage."
Ses signes se font alors discrets, tandis qu'il me sert dans ses bras.
"Les pyros ne te lâcheront pas. Il ne te veulent pas de mal. Mais tu es la fille du Khân. Ils veulent te faire subir l'Initiation des Air. Papakhân l'a fait il y a longtemps. Peu de pyros y ont eu droit. Quêzin en rêve depuis des années.
Tu dois partir et rencontrer Orkh. C'est un Fils des Vents. C'est... Mon demi-frère... et tiens : prends ça ! Tu peux zieuter et copier ce que tu veux... C'est des notes, et des infos que je glane ici et là. Une sorte de... d'encyclopédie que j'écris. Enfin tu vois... Tu lui passera ça. Orkh sera content."
Il a son air timide. Il me passe alors une sorte de micro plaque de cristal. Une SiliCard, support de mémoir de pusieurs centaines de TeraOctets. Avec un dernier sourire et des yeux  humides, il repars alors avec deux pyros sur la plateforme. Celle ci décolle rapidement vers le haut, comme sans effort, guidée sur un rail vertical. Puis elle disparaît dans un énorme tunel ouvrant une gueule béante au dessus de moi. Je reste seule avec mon nouveau guide pyros. Celui ci me fais signe de le suivre. Toujours sans un mot.
On passe de galerie en galerie. Le bois remplace par endroit la ferraille pour etayer les couloirs et les intersections semblent se croiser au petit bonheur. C'est un véritable labyrinthe. Assez rapidement cependant, on débouche sur une sorte de salle assez encombrée et plutôt similaire à celle par laquelle Koï et moi étions entrés dans ce réseau sous terrain assez incroyable.
Sortie galerie:
Trois autres pyros attendent, fumant ou discutant entre eux. Je distingue une ouverture derrière eux. La lumière glauque qui parvient de l'entrée annonce un temps maussade... Quelques flocons tombent sans grandes conviction sur le seuil. Il ne fondent pas.
La température à chuté quand nous avons débarqué ici et je resserre ma capuche fourrée et referme mon manteau. Je me demande à quelle sauce je vais être bouffée maintenant !
Salaud de Koï ! Il me laisse comme ça toute seule sans plus d'éxplications. Putain mais merde alors.
Je fronce les yeux. Fusillant du regard un type de haute stature, visage masqué par une ample capuche qui s'avance vers moi.
"Ziarka. Bienvenue parmi les tiens." qu'il me sort comme ça.
"Les miens sont loins..." pourtant cette voix...
"Tu as été choisie pour suivre la voie des Air Zee' ! C'est ouf ! Moi je pourrais jamais, trop de cyber-prothèse... Mais toi ! Seul ton bras est touché !"
C'est qui ce type qui me cause comme si on avait élevé les cochon-rats ensemble !? Nan mais sérieux...
"Woh ! Dis le gadjo de l'ombre. Tu ma prise pour ta meuf ? Je sais même pas qui t'es !"
L'autre abaisse alors sa capuche.
Son visage métallique me dévisage, ses trois senseurs optiques si familiés fixés sur moi. Dharko. Mon frère !
Je me jette alors dans ses bras et il me serre aussi en me balançant de gauche à droite. Puis il me dit :
"Wouach tu pue sista ! Viens, je t'enmène chez le vieux Hakima. Il habite une cabanne à l'orée de la ville franche. Lui et son chien relaient des informations pour les pyros et les Tribus du vents. Il est fiable. Tu y trouveras de quoi te débarbouiller, il a toujours une grosse bassine d'eau bouillante sur sa cuisinière à bois."
"Eh attends ! Tu crois pas que tu me dois deux trois éxplications avant ?"
Je le repousse en le maintenant par son bras de chair. Sa voix métallique se modifie. Elle reprends des accents familiers.
"J'ai tué trois policiers Zee'. Après la manif. Trois nazi en armes m'ont acculé dans un coin. Il m'ont fracass'. Et je me laissait faire. Sauf que un moment l'un d'eux à sorti un truc du style "Ta bâtarde de soeur payera plus cher encore, t'en fais pas..." J'ai vrillé. Zee', tu me connais qu'en je fais une cyber-crise. Quasi 60% de mon corps est cybernétique dont 17% de mon cerveau."
Je baisse les yeux.
"J'ai pas pu me contrôler. Même si j'en chie laplupart du temps, j'ai des douleurs fantôme terribles, des migraines de l'enfer, ces putain de cyberprothèses me donne une force de malade. Je les ai broyé et j'ai foncé dans le dédale pour te retrouver. Sauf que c'était un bordel monstre au Hangar de Quêzin. Quand ils ont battu en retraite, les pyros m'ont trouver sur la route et ils m'ont balancer un shoot de neuro-calmant. Puis ils m'ont embarqué dans une de leur planque. Je conaissais aucun d'eux. Ils m'ont balancé que toi et moi, on était en fiche d'arrestation prioritaire. Ils devait nous evacuer. Ils m'ont résumé deux trois choses, comme l'histoire d'un certain Khân et tout et peu à peu j'ai appris d'autre choses. J'ai failli devenir fou une autre fois, au début. Mais j'ai finalement compris que les pyros ont raison... sur quelques trucs, au moins."
Il arrête un moment.
"Ecoutes, on a pas des masses de temps alors si tu veux en profiter, va.
Parce que ensuite, un sacré voyage nous attends sista !"
Je sors dehors. Le vent glaçé me cueille au passage et me gifle de ses flocons froids et presque coupants.
Hakima:
En face quelques cabannes, ghetto triste et misérable. Derrière on distingue d'autres bâtimenents, plus imposants. L'air est iodé. Un type, l'air pas commode, m'accueille avec son chien qui paraît bien plus aimable. L'une de ses jambe est de métal.

Une heure plus tard, je me sens mieux que jamais depuis ce qui me semble une éternité. Calmée et délassée, je ferais bien une sieste. Mais Darko débarque en bousillant mes rêves de repos.
"On décolle dans moins d'un quart d'heure ! Bouges toi !"
"Quoi ?! Mais où ?"
"Au sud est. L'île de Kiska dans l'archipelle Aléoutienne. Beaucoup d'îles sont contrôlées par la Confédération. Kiska en est une. On y sera bien plus en sécurité qu'ici."
"Mais !?"
"T'inquiète, soeurette, je sais que ça fait beaucoup d'un coup, mais clairement l'ANDRA nous recherche. Tout les deux. Or, la Confédération est sous la "protection" de l'Armée Mercenaire Jaréenne. Donc les corpos font pas ce qu'ils veulent là bas. Ensuite on reprend la route. Des gens de la tribu des Vents vont venir. Ils nous emmèneront hors de portée définitive de l'ANDRA.
Si tout se passe comme prévu !
Inch'allah."
Voir une face de métal invoquer un obscur dieu du passé déclenche un bug dans mon cerveau... J'éclate de rire. Aïe aïe aïe. Sacré Dharko. Bon.
"N'empêche... Tu paraît si sûr de toi ! J'aimerai bien savoir tout ce qui s'est passé exactement, depuis qu'on s'est séparés. "
"Je te raconterai. Aller ! On bouge !"
Dans le doute, je fonce. Comme d'hab'. Alors d'un bond je sors de la bassine où l'eau est de toute façon maintenant presque froide. Je me sèche rapidement puis enfile ma tenue koriak. Les sous vêtements ont été lavés et sont secs, suspendus au dessus du poële a bois.
Je me sens bien. Mon frère est là.
Et je me sens pour la première fois presque exitée ! Le monde me paraît d'un coup si vaste avec tant de choses à découvrir. La tribu des vents. Ce nom me laisse songeuse. J'ai presque hâte de les rencontrer. Koï aurrait un frère chez eux ? Celà expliquerait son côté différent peut être. En enfilant mes colliers et amulettes, je remarque la petite bourse de cuir où je range mes quelques petites choses précieuses. Le cristal de Koï s'y trouve. Je verrai ça plus tard...

Moins de trentes secondes plus tard on est dans les ruelles enneigée de la petite ville, courant presque. Un édifice imposant quoi que délabré se détache peu à peu dans le brouillard ambiant. Une gare.
Quai de service Aero-Gare:
Une aero-gare, plutôt ! Je reste un moment ébahie devant la structure de verre, de pierre et d'acier, impressionante rien que par son gigantisme. Sa démesure brute, quoi que moins éblouissante que les tours d'Anadyr, ramène néanmoins l'être humain à l'échelle  d'un insignifiant grain de sable. Et que penser des engins énormes, des remorqueurs anti-gravité, sorte d'énorme locomotives volantes dont certaines sont attelée à des trains de wagons énormes et remplis de container ou de voyageurs. Rien ne semble neuf. Tout paraît même plutôt à la limite de finir à la ferraille. Pourtant les puissants moteur anti-gravité ronronnent en emplissant tout le hangar couvrant les cris sur les quais d'embarquement de leurs basses sourdes ou de leurs sifflement aigus. Par moment, d'immenses compresseurs relâchent leur pression dans un souffle effrayant. Des gens se pressent de partout. Noyés dans la cohue, mon frère et moi embarquons tant bien que mal dans un wagon plus large qu'un demi gymnase, sur trois étages plus une soute immense. L'amènagement est rustique. Des banquette de bois brut, des compartiments de brique et de brocs et des paillasses dans des alcoves. Des couvertures partout. Pour le froids du Pacifique Nord. Les wagons s'élevant à une hauteur maximum d'une centaine de mètre du sol ou des mers, ce n'est pas tant l'altitude que la latitude qui génère le froid glacial. Les fenêtres sont trop hautes pour voir quoi que ce soit au dehors et dispensent une lumière froide et blafârde.
Je m'installe sur une paillasse, dans un coin sombre. Dharko s'assoit en face. Soudain épuisée, je m'adosse à la paroi de l'alcove et ferme les yeux. Je sens le ronronnement s'intensifier alors que des gens crient des ordres dans une langue étrange, que je ne connais pas. Le wagon n'est pas surchargé de voyageurs. Les gens s'installent ci et là. Enfin dans une série de cliquetis de tonnerre, et alors que le bruit sourd du moteur vire à l'aigu, le train des airs s'ébranle enfin et nous partons pour un monde totalement inconnu...
Asma
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Univers fétiche : Dystopique, fantastique, mythologie, etc.
Préférence de jeu : Les deux
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Asma
Dim 26 Fév - 16:18



Julia
Anderson

J'ai 36 ans - mais l'apparence de 10 ans de moins - et je vis à Anadyr, Ex-Russie, maintenant zone administrée par ANDRA-Corp. Dans la vie, je suis policière, pilote de drone d'une unité MAX-TAC et je m'en sors franchement très bien. Sinon, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

Héritière désignée de la moitié du conglomérat ANDRA Corp, j'ai quitté Anchorage pour "m'acheter" une nouvelle vie ailleurs.
En savoir plus.

Le civil avait profité de l’interlude pour prendre la poudre d’escampette. Julia aurait aimé se lancer à sa suite. Elle voulait en savoir plus. Comment y avait-il dans ces confins du monde des personnes qui connaissaient sa mère ? D’abord la Ghân Dhûna. Maintenant, cet homme. Néanmoins, il était impossible de faire quoi que ce soit de plus sans éveiller les soupçons de Mikhaïl. Elle souhaitait moins que tout qu’il ne lui posât plus de questions sur ce qui lui était arrivé.

Ressassant les évènements de ces derniers jours, Julia ne pouvait s’empêcher de se demander ce que pourrait être la prochaine étape, maintenant. Elle se demandait encore comment elle avait réussi l’exploit de faire gober au Conseil et aux Pyros que ce qu’il existait de fusion nucléaire était révolutionnaire. La technologie avait plus d’une centaine d’années et remontait d’avant même le cataclysme du Grand Hiver. Si les tribus connaissaient la nature et elle ne savait quoi d’autre sur la survie dans la taïga, il leur manquait quelques notions élémentaires de physique. Oui, elle avait bien vu des plans de chambres toroïdales. Oui, il s’agissait de procédés de fusion. Mais ce n’était en aucun cas le cœur du projet.
Héphaïstos. Dieu de la Forge. Celui qui plongeait ses créations dans les entrailles de l’Etna pour leur donner vie. La fusion offrait la possibilité de produire des structures plus petites et mobiles, donc plus discrètes, pour produire de monumentales quantités d’énergie. C’était l’utilisation prévue de toute l’énergie ainsi produite qui était le véritable enjeu du projet. C’était aussi là que se limitait sa compréhension de ce qu’elle avait pu voir. Quel était au fond le but d’Ivan ? Peut-être ne tarderait-elle pas à le savoir, si c’était bien lui qui était en route pour la rejoindre.

La jeune femme touillait d’un air absent la mixture écarlate au fond de son bol. Elle était certaine que ce bortsch n’avait jamais vu de près ou de loin un légume frais. Il s’agissait d’une de ses mixtures lyophilisées faite à base de fécule de pomme de terre aromatisée et d’ersatz de viande, bourrées d’additifs pour fournir les apports vitaminiques et protéiniques nécessaires. En face d’elle, elle savait que Mikhaïl scrutait silencieusement ses moindres faits et gestes. Elle laissa son regard errer sur le béton brut des murs de la pièce, les rangées de tables et de bancs métalliques. Le réfectoire était quasiment vide, à cette heure-ci.

Il n’y avait plus rien d’autre à faire qu’à attendre l’arrivée du transporteur qui allait la ramener à la maison. Ce n’était plus que l’affaire d’une heure ou deux, lui avait dit son ange-gardien, plus gardien qu’ange, en cet instant précis. Une étrange sensation d’oppression s’était emparée d’elle. Elle avait du mal à la qualifier et à la comprendre. Elle était de retour parmi « les siens », pourtant. La civilisation, la corporation. Un univers qu’elle connaissait. Pourtant, en cet endroit du monde, il lui semblait dangereusement étranger. Elle mit son visible manque d’appétit sur le compte de la fatigue. Mikhaïl n’insista pas.

Le soudain remue-ménage dans le couloir derrière elle lui fit tourner la tête. Une petite troupe d’hommes en armes passa devant les vitres de la cantine. Julia se leva, aussitôt imitée par le grand blond. Elle passa la tête dans le couloir.

- Le Calli est en approche, lança un homme par-dessus sa tête, en direction de Mikhaïl.

Plus que tout, elle abhorrait la façon qu’avaient ces hommes de l’ignorer. Ils ne se parlaient qu’entre eux, comme si elle n’était pas là. Julia roula des yeux et suivit le groupe. Elle passa une porte à doubles battants et reçut de plein froid la vague de froid mordant de l’extérieur. Le vent s’était levé, soulevant de la neige et la faisant tourbillonnaient dans les airs. Les petits cristaux se fichaient dans la peau comme autant de petites aiguilles. Elle remonta son cache-nez et suivit le groupe, sans se retourner. Ils atteignirent une grande plateforme dégagée. Au-dessus d’eux apparût l’imposante silhouette du transporteur, insecte géant doté de six grandes pattes sur vérins qu’il déploya dans sa descente. L’atterrissage se fit sans à-coup. Il posa en douceur son abdomen de métal et de carbone et déploya sa passerelle à l’arrière. Deux grands élytres vinrent recouvrir le dessus de la cabine, enveloppant deux ailes rétractiles et les turbines de l’appareil pour empêcher la neige de s’y engouffrer. Julia ne pût s’empêcher de constater qu’il était éraflé en plusieurs endroits. De profonds sillons avaient même entamé la carlingue sur son flanc gauche.

- Il arrive du nord, entendit-elle un garde échanger avec l’un de ses camarades. Il paraît que les sauvages font encore des leurs là-haut.
- Sûrement un coup des pirates des Vents.
- Parce que tu crois vraiment à ce genre de fadaises ?
- Et lui, là, c’est qui ?

D’un signe de tête, il indiqua la silhouette qui émergeait de l’arrière du transporteur. Stature moyenne mais carrure imposante, il portait de longs cheveux et une barbe hirsute. Engoncé dans un grand manteau de fourrure brun sale et le crâne surmonté d’une chapka assortie, il avait tout d’un ours. Rien à voir avec la créature qu’elle avait aperçue sur la rive du lac. Plutôt une sorte de monstrueux grizzly. Au-delà de son apparence grossière, il dégageait toutefois un étrange magnétisme dont témoignait la façon dont la troupe se déplaçait autour de lui.

- Quoi, tu ne le reconnais pas ? Une légende ! Ricana son collègue. C’est « Tcherno ».

Face à l’air plus que dubitatif de son camarade, il poursuivit.

- Non ? ça ne te dit rien ? « Le Grand Razam’ », si tu préfères.

Cette fois, il éclata franchement de rire devant l’air éberlué du garçon à ses côtés. Comme s’il avait entendu qu’on parlait de lui, le concerné tourna brusquement la tête dans leur direction. Ses deux yeux bleu clair, perçants, se posèrent alors sur Julia. Non sans une certaine appréhension, elle réalisa qu’elle connaissait autant qu’elle redoutait ce déstabilisant regard qui semblait être capable de lire dans l’âme de ses interlocuteurs et de s’en emparer.

- Ioulotchka.
- Bonjour, Grigoriy.




*****


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