J'ai 30 ans et je vis à Conques, France. Dans la vie, je suis prince et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis dans une situation indescriptible et je le vis plutôt bien (enfin cela dépend des jours).
Dan Stevens :copyright:️ Schizophrénic
Cette invitation m’angoisse déjà. La date n’est pas encore définie que je sens une boule se former au creux de mon ventre. Comme si Belle lisait dans mes pensées, elle émet le postulat de nous y rendre d’ici une quinzaine de jour. Ouf, je suis sauvé. Provisoirement certes, mais je dispose de quelques jours de répit. J’imagine que Big Ben, Lumière et Madame Samovar se feront une joie de nous conseiller sur une date adéquate. Quant à moi… Ils n’ont pas fini d’en entendre parler. Je vais encore faire les cent pas dans ma chambre à peser le pour et le contre : imaginer un panel de situation toutes aussi rocambolesque les unes que les autres. « Très bien. Nous leur poserons la question ce soir au dîner. Je trouve que c'est une bonne idée de nous y rendre dans deux semaines. » Je me pose déjà plusieurs questions. Comment dois-je m’habiller ? Qu’est-ce que je vais apporter à son père comme présent ? Et si je ne convenais pas à cet homme ? C’est vrai que notre rencontre n’est pas des plus ordinaires. Que pense-t-il de moi ? À ses yeux je dois être une personne horrible… Rien que d’y penser, un léger soupir de tristesse m’envahit. Je ne mérite pas d’être avec une femme aussi exquise que Belle. Parfois le soir… Je cauchemarde au cœur de la nuit. Je l’imagine me quitter pour un autre. Un homme plus « classique ». Un homme que la bienséance tolère plus que moi. À chaque fois mon cœur se serre et je me réveille en sursautant, la chemise trempée de sueur froide. À chaque fois il s’agit du même rituel. Je me lève, j’ouvre la grande baie vitrée qui égaye ma chambre, puis je me rends sur le balcon. Le calme et le silence s’éprennent de ma personne. Le froid de la nuit chasse les sombres pensées qui viennent de me hanter. De loin je peux apercevoir l’aile du château dans lequel Belle séjourne. Inconsciemment cela me rassure. Elle est là. Elle n’a pas enfourché son fidèle destrier, Philibert, pour filer à l’anglaise. Plusieurs fois Big Ben, Lumière et Madame Samovar ont poussé la porte de ma chambre afin de vérifier que tout allait bien. Mes cris de stupeur les alertent en permanence. Ils me rassurent comme ils peuvent, mais au fond ils ne remplaceront jamais les bras rassurants d’une mère.
La voix bienveillante de Belle s’élève. Sa délicate main se pose contre mon cœur. Le rythme de celui-ci s’apaise au gré de son tendre geste, comme si elle avait ressenti ma détresse. « Je suis certain que ta mère est fière de toi Belle. A sa place je le serais. Tu es une femme exceptionnelle... » Murmurais-je tout doucement en posant à mon tour ma main contre la sienne. Nos deux quintuplées se lient l’une à l’autre. Elles reposent ensemble sur ma poitrine. Mes lèvres se posent sur le dos de la sienne, alors que je la porte à mes lèvres. « Tu lui as beaucoup manqué. » Soufflais-je en évoquant à demi-mot mon muscle myocardique. « Je te laisse maîtresse de la destination Belle. Je ne formule qu’un seul souhait : être avec toi. » Répondais-je en posant mon regard sur ses lèvres attirantes. Je n’ose que trop peu m’en éprendre. Belle représente tout à mes yeux. Si je devais la perdre… Je ne m’en remettrais pas. Je crois même que je deviendrais comme son père, Maurice, un veuf éploré et amoureux de sa défunte épouse.
Soudain un cor d’une contrée voisine se fait entendre. La guerre n’est pas loin. Elle ne l’a jamais été. Les quelques années de répit que nous connaissons semblent menacer. Quelques minutes plus tard, tout s’arrête et la vie reprend son calme. Il s’agit sans doute d’une annonce royale concernant la levée des impôts. Mon attention se pose immédiatement sur Belle. Sans réfléchir, mes bras la cernent. « Je ne laisserai personne te faire du mal Belle. » Avouais-je comme un aveu de faiblesse. Il n’y a qu’elle qui soit mon talon d’Achille. Je pourrais tout perdre : argent, réputation… Si c’est le prix à payer pour être avec elle, alors je suis prêt à l’accepter. « Paris, les bords de mer, la montagne… Autant d’endroit que nous retrouvons au cœur de nos lectures respectives. Je te laisse choisir… Nous pourrions nous rendre dans un lieu que tu as toujours rêvé de visiter ? » Lui proposais-je en caressant son doux visage d’un revers de pouce. Plus je la regarde, plus je la désire. Pourtant il est de coutume que rien ne doit être consommé avant le mariage, pour les femmes en tout cas.
« Si c’était à recommencer, je te rencontrerai sans te chercher. »
Univers fétiche : Fantastique en général, shadow hunters, Sherlock, Doctor Who, et toutes autres propositions est possible.
Préférence de jeu : Femme
Mira
Mar 4 Aoû - 21:18
Belle
Son prénom vient de sa mère qui avait tant espéré pendant de long mois que sa naissance lui permettrait de trouver le bon prénom pour son enfant. Cette dernière est morte de la peste alors que Belle n'avait que dans les trois ans. Elle ne connut la vérité que lorsque la Bête lui permit de se rendre dans le dernier appartement de ses parents à Paris. Elle vit à Conques d'où l'on peut voir un château plus écarté du petit village où son père continue d'être un artiste accomplit. Son père a volé une rose qu'elle avait demandé pendant un voyage. La Bête le condamna à l'emprisonnement à vie. Belle prit sa place et rencontra une malédiction bien particulière. Après avoir voulu s'enfuir et laisser ces étranges habitants à leur sort, la Bête la sauva d'une meute de loups. Voyant dorénavant l'humain plus que la Bête, elle resta à ses côtés. Adam et Belle apprennent à vivre ensemble dans un monde où la malédiction est maintenant brisée et le couple atypique à parfois du mal à se coordonner et se comprendre.
Emma Watson :copyright:️ .cranberry
Il n’y avait pas de mots pour qualifier le siècle dans lequel nous évoluions. Pas encore. Sans doute parlerions de nous dans les livres d’histoires futures. Les livres qui semblaient tellement dépasser les villageois avec lesquels j’avais grandis, ne serait bientôt plus objets de bizarreries. Ils orneraient toutes les étagères. Le dix-huitième siècle était tellement plein de surprises que j’étais heureuse d’évoluer à notre époque. La guerre ne m’avait jamais réellement effrayé, sauf peut-être enfant. J’étais moins inquiète qu’Adam à son sujet. Seulement, il était vrai que dès que l’homme faisait une conquête, un autre jaloux prenait les armes. Notre propre histoire aurait pu baigner dans le sang et finir d’une étrange façon. Peut-être que les personnes qui m’avaient vu grandir avaient raison, peut-être n’étais-je pas complètement sensée. Je parlais du repas avec mon père et continuait d’évoluer dans un monde féérique. J’écrivais mes propres pages à l’encre sans prendre en compte que tout ne dépendait pas de moi. Le cor semblait encore bourdonner dans mes oreilles alors que la Bête avait eu un instinct de protection que j’étais incapable de montrer ou de raisonner. Il y avait les colonies bien sûr, mais comment se faisait-il que cela semble tellement proche de l’endroit caché dans lequel nous vivions ? Mon regard se perdit dans la vague et je ne pensais plus à nos banales conversations du quotidien. Pourtant si importantes pour nous deux, mon père, notre avenir, nos mères parties trop tôt.
On aurait dit que l’homme de mes pensées avait été contaminés par mon monde de fonctionnement et ma rêverie habituelle. Il repassait aussitôt sur le sujet du voyage. D’un seul coup, la question s’imposa à moi : était-ce bien prudent ? Je me tournais vers lui, entrouvrit les lèvres et les ferma aussitôt. J’étais soucieuse d’un avenir qui pouvait bien devenir sombre comme le fut le passé. Pouvait-on exiger qu’un homme de son rang aille en guerre ? Peut-être pas, mon père c’était certain s’ils estimaient que tout villageois devait prendre les armes. Était-ce déjà arrivé par le passé ? Sûrement pas. Il était rare que la guerre claironne près de nos forêts et de nos champs.
« Qu’est-ce qui te rends si soucieux par rapport aux guerres qui sillonnent notre pays ? Tu sembles craindre qu’elle frappe vraiment à notre porte. Il y a quelque chose qui te fais penser cela ou c’est de l’inquiétude ? Peut-être que se rendre à Paris ne serait pas prudent dans ce cas… Ou pas cette année. » Soulignais-je avec un sourire mince et doux.
La montagne me paraissait calme et loin de tout désordre. Être au sommet et tout voir, tout surplomber, cela devait être magique. La mer était souvent prise à parti dans les jeux de guerre. Si nous partions à la mer, il fallait un coin isolé, loin de toute gourmandise humaine où les hommes de guerre s’affrontent.
« Il y aura la route à prendre en compte, peut-être faudra-t-il faire des escales. Mais je pensais que la montagne serait peut-être plus tranquille. Tu as déjà visité plusieurs endroits du monde, n’est-ce pas ? » Je repensais à l’objet que la fée sorcière lui avait donné. Celui qui lui avait permis d’aller si loin tout en restant cloîtré dans son château. Cela aurait pu être un merveilleux cadeau, mais c’était un supplice de plus. Depuis que la rose n’était plus, sa magie avait dû s’envoler également. J’osais me demander ce qu’était devenue cette marraine la fée qui l’avait poussé à changer de façon aussi drastique. Savait-elle depuis le début que nous devions nous rencontrer ? Il me semblait qu’elle n’était pas mauvaise bien qu’elle avait engendré une dure leçon à avaler pour l’homme de mes rêves. « Tu te vois quitter ton antre pour plusieurs jours, voire semaines ? » La question était posée avec douceur et un soupçon de préoccupation dans la voix. Ici, il était roi, il était en sécurité dans son domaine. Il en avait aussi été prisonnier. Plus que jamais, je me demandais ce qu’il pensait réellement d’un éventuel voyage qui le séparerait de toutes ses habitudes de vie.
J'ai 30 ans et je vis à Conques, France. Dans la vie, je suis prince et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma chance, je suis dans une situation indescriptible et je le vis plutôt bien (enfin cela dépend des jours).
Dan Stevens :copyright:️ Schizophrénic
Son regard ébauche si tendrement le mien qu’il serait insensé de lui résister. Elle est le livre que je n’ai jamais osé ouvrir. Celui que je garde précieusement près de moi. La seule chose qui puisse m’éloigner d’elle, c’est elle. Si elle me le demandait, c’est à cette unique condition que je cèderai ma place à son premier amour que demeure la littérature. Pourtant lorsque nos yeux se cherchent silencieusement, un fin sentiment d’humilité et de tendresse renaît d’entre les ombres. D’une simple caresse, Belle calmerait tous les maux. Elle est de celle que l’on désire à chaque instant.
« Je ne crains que pour toi, Belle. » Si jamais il lui arrivait malheur par ma faute, je ne pourrai pas me le pardonner. « Nous pourrions en effet nous tourner vers une destination moins houleuse. J’ai ouïe dire que la montagne demeurait attrayante en ces belles nuits d’hiver. » Lui proposais-je en regardant distraitement en direction des pieux naturellement opalescents de la ligne d’horizon. « Je possède une petite propriété, à l’abri des regards. » Ne dit-on pas que pour vivre heureux, il est nécessaire de vivre caché ?
J’ignore totalement les péripéties que le Maître du Temps nous réserve. Combien de temps nous laisse-t-il ensemble ? Et si tout s’arrêtait inopinément ? Et si tout ceci n’était que le fruit d’un désir enseveli par des années de solitude ? La fine quintuplée de Belle se pose contre la mienne. Comme si elle ressentait chacun de mes doutes. Même si la magie de la rose s’est éteinte, je suis persuadée que le regard de cette Fée ensorceleuse continue de nous épier. À tout moment elle pourrait ressurgir et me transformer de nouveau en cette Bête immonde et repoussante. Une Bête si ignoble qu’il faudrait bien plus qu’un cœur pur pour la raisonner. « Mon antre… » Répétais-je à sa suite alors que mon regard perdait peu à peu de sa superbe. Alors Belle me percevait encore ainsi… Une Bête aux bonnes manières inexistantes. Si ces brèves secondes de silence me permirent de déglutir, elles me blessaient également. « Et toi ? T’imagines-tu quelques jours avec moi ? Uniquement avec moi… » Insistais-je bien en lançant un regard distrait à nos valets respectifs. Peut-être que je l’impressionne encore. Pire encore… Et si Belle me craignais ? Et si Belle avait peur de moi ? N’est ce pas le tout premier sentiment qu’elle a éprouvé à mon encontre ? Aujourd’hui serait-elle encore capable de briser le charme qui m’enchaînait à cette condition inhumaine ? Je me plais à croire que oui… Tout du moins je l’espère.
« Belle… » Ma voix s’arrête net. Quelque chose m’empêche de lui poser cette fatidique question. Inconsciemment je refreine ces envies bestiales. Sans doute est-ce l’un des paramètres qui sépare l’Homme de l’animal ? La conscience. « Je… As-tu encore peur de moi ? » Lui demandais-je d’un ton peu rassuré. « Est-ce que tu me perçois encore comme cette Bête inhumaine que j’étais ? » Sa réponse m’effraie. « Tu peux me répondre oui, tu sais… Je ne t’en voudrai pas. » Au contraire. Je préfère une vérité blessante plutôt qu’un doux mensonge. « Tu sais… Parfois j’ai peur. J’ai peur de redevenir celui que j’étais. J’ai peur de ne plus être celui que je dois être à tes yeux. J’ai peur de… » Les octaves de mon timbre de voix s’amenuisent petit à petit comme si cela s’apparentait à un aveu d’impuissance. « J’ai peur de te perdre Belle. » Mes orbes aigues marines se posent sur les siennes. Je redoute sa réponse, autant que je l’attends.
« Si c’était à recommencer, je te rencontrerai sans te chercher. »