J'ai 27 ans et je vis à Andanéya. Dans la vie, je suis mannequin et je m'en sors très bien . Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis bien .
Alexander Calvert :copyright: supernatural wiki
Limite chuis déçu... La réalité? Mais... Elle pue du cul la réalité! Là-dessus avec Sarah on est ok: c'est triste c'est gris, y'a que des notes de couleurs qu'elle, elle a effacé depuis longtemps ou qui sont trop pâles pour compenser la noirceur. Alors qu'il se foute de ma licorne, mais va te faire f...
Fiuuuu. Roh mazeeeette! Bonjour beauté!
J'ai oublié son gnagnagni et son gnagnagna de la réalité. Cette caisse pue la liberté. Je m'en fou d'être en 90, toute façon j'étais trop jeune... Et on fantasme tous tellement trop sur le passé, comme si tout n'était que rose et bienveillance pump el up. Fake neeeews! Le passé c'est le passé et c'est rarement mieux que le présent. Surtout pour les minorités. Enfin... Dans mon "beau pays" en tout cas. J'ajoute à mon look une chemise bûcheron nouée autour de la taille en m'approchant de la caisse apparue comme par magie (et l'autre qui se fout de ma gueule avec mon idée de licorne-bus... Mouaaais.).
J'ai toujours adoré les bagnoles. Même si je suis piéton par la force des choses (économie et limitation des contacts avec autrui). Mais j'avoue que je me laissais tenter plus facilement par une personne avec une caisse rutilante comme je les aimais... Mon petit péché mignon en somme. La majorité du temps des hommes à bites. Les femmes ont moins la nécessité d'étaler leurs richesses et n'ont pas besoin d'extension de virilité. Et là... Oh ouais là je suis faible et je me fais avoir.
- Allez vas y. Je ne vais pas t'en vouloir si tu l'abimes ou si tu m'abimes. Je mets toujours le niveau de douleur à zéro.
Je me retourne pour lui jeter un coup d’œil alors que je suis déjà accoudé à la portière en train de mater le poste de pilotage: simple, efficace. Et pas une boîte automatique: j'ai HORREUR des boîtes automatiques. J'aime tout contrôler. Il me plaît. Surtout avec son petit look qui lui va si bien. Et son quatre roues encore plus.
Je me note dans un coin cette option que je n'ai pas eu à régler: j'espère que de base, le niveau est coché sur "faible". Je ne vois pas l'intérêt de souffrir ici alors que déjà IRL on en chie grave tout ça à cause du barda de reproduction de Sarah. Entre autre chose. Bref la douleur, on connaît. J'essaye de ne pas voir de double sens non plus dans sa phrase "ou si tu m’abîmes" mais ça devient difficile à force. J'ai l'impression que ce mec est bourré de double (voir de triple) sens. Il manie la langue comme un pro et j'ai de plus en plus envie de savoir si la sienne suit le tempo mais l'autre en moi me rappelle qu'on est pas là pour ça. Rabat-joie va... Mais je ne vais pas bouder mon plaisir candide de voir ce que cette poupette a sous le capot et j'ouvre la portière tandis que Lorens s'installe avec tout son flegme et son insolence qui dépasse de loin la mienne sans même qu'il en ait, sans doute, la moindre conscience.
- Tu attends quoi pour foncer?
ce que j'attend? J'attend...
***
Sarah Cooper
J'ai 27 ans et je vis en France. Dans la vie, je suis hackeuse. Sinon, je suis célibataire et je le vis bien car j'ai besoin de personne.
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Mec. Écoute... Je te chanterais bien "Je rêvais d'un autre monde". Mais il ne tient qu'à nous de le transformer. Sauf que moi... J'ai perdu la foi tu vois. J'y crois plus. Alors j'attend, engoncée dans mon marasme de mal-être et je survis. En attendant. Mais quoi...? Numb. Mais qu'est ce que tu peux bien y comprendre...? Je te le dis: rien. Et je m'en fou.
J'en ai juste marre que tu me retourne le cerveau et l'estomac juste en étant à la fois là et pas là. Je suis pas là pour ça. Je te dirais bien aussi "Shut up and drive", mais...
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Shaun Carver
J'ai 27 ans et je vis à Andanéya. Dans la vie, je suis mannequin et je m'en sors très bien . Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis bien .
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... Mais c'est moi qui enfonce l'accélérateur et qui hulule de joie en fonçant à l'autre bout de la jetée en un dérapage de crissement de pneus et de rires. J'ai conduit une fois sur circuit: l'éclate totale. J'ai fais tout ce que le mec attendais de moi ensuite tellement j'étais excité.e. Tu trouves ça condamnable et tu prends ta tronche de dégoût? Ça me laisse de marbre. Je suis habitué.e à ce qu'on me juge.
J'ai pas peur d’abîmer ta caisse et je fonce comme un gros connard sans m'inquiéter de défoncer un piéton malheureux qui serait dans la lune: je suis grisé par la vitesse, par tes yeux sur moi, et cette putain de musique dont je tape le tampo sur le volant. Enfin je me calme et je demande le chemin du "Burger paradise".
La radio enclenche un tube bien connu de 5 filles épicées et je dois avoir le cerveau bien entamé pour te confier sur un ton limite hystérique: "J'ADORE cette chanson!". Et me voilà parti à chanter par cœur les paroles qui se sont gravées dans mon coeur de midinette encore pas trop esquinté.e à l'époque. "If you wanna be my lover You gotta get with my frieeends Make it last forever Frieeendship never eeeeends!".
Et puis mon sourire se tord un peu et je la boucle. Ça fait remonter tout plein de souvenirs teintés de tristesse cette merde en fait... J'ajoute juste pour la forme en faisant semblant de rien: "Je voulais trop être Ginger...". ... Pu****!!! Mais je dis que de la merde! Je me reprend aussitôt: "Je veux dire... je voulais trop me faire Ginger.". Tu parles... J'avais 4 ans à tout casser quand les meufs épicées ont conquis la planète alors de là à bander devant... ... En plus j'ai même pas de pénis de "l'autre côté". Je perd la boule.
Je la boucle (c'est plus prudent) et je suis les instructions en me concentrant sur la route, ne ralentissant même pas aux intersections: qu'est ce que j'en ai à péter de toute façon, les morts en sursis ne peuvent pas crever ici...
Moi inclus.
Je me gare en mode "bourrin rien à péter" en coupant du même coup la radio qui entame un autre titre dont je suis pourtant friand. Ça suffira les confidences pour ce soir. J'ai mal à mon âme là. Et je ne connais qu'une bonne solution à ça: la picole! Enfin heu... non... LE CUL! ... Ah non, non plus, là Sarah vient de me foudroyer intérieurement du regard... Bon bah un bon gros burger va. Ça fera l'affaire... Après tout, je ne sais même plus de quand date mon dernier repas... Manger chez moi, c'est devenu surfait. Subsidiaire. Une nécessité pour donner de quoi fonctionner à ma machine. Rien de plus.
Lorenz m'a vendu du rêve... J'espère qu'il sera à la hauteur. (... Le Burger pas le gars. Vous l'faites exprès ou quoi?).
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Dim 29 Mar - 16:08
Lorenzo Baratta
J'ai 36 ans et je vis dans un petit village, en Italie. Dans la vie, je suis patron d'une multinationale et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis marié et je le vis plutôt mal. Mais tout ça n'a pas d'importance. Parce qu'ici je suis simplement Loren's, que j'ai l'air d'avoir à peine une vingtaine d'années. Je ne suis pas un grand patron. Je ne suis pas marié. Je suis juste un gars qui veut s'amuser.
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Je souris alors qu'il se laissait enfin aller, fonçant sur la route. Je me laissais aller moi aussi, profiter de la vitesse, du vent qui me fouettait le visage. Je me sentais bien là. C'était le seul moment de la semaine où je vivais vraiment. Même si c'était juste le temps d'une balade en voiture, même si ma soirée se limitait à ça, c'était déjà beaucoup pour moi.
"J'ADORE cette chanson!"
Je souris plus largement en le voyant se mettre à chanter sur la nouvelle chanson qui passait. Niveau playlist j'avais tendance à faire le grand écart je le reconnaissais. J'aimais les chansons des années 90, mais une grande variété des chansons des années 90. Vu que la playlist diffusait mes chansons de manière aléatoire, ça donnait des choses très bizarre parfois.
Mais je le voyais se détendre et ça faisait plaisir. J'avais l'impression qu'il commençait enfin à se lacher et à gouter aux plaisirs de cette vie. Il y avait quelque chose chez lui que je n'arrivais pas encore à comprendre. Il avait des attitudes dans lequel je me reconnaissais, des réactions que j'avais moi même eu dans le passé. A d'autres moments il me semblait... étrange... comme si il ne s'autorisait pas à se laisser vivre. Alors qu'il pouvait ici. Il était justement là pour ça.
"Je voulais trop être Ginger... Je veux dire... je voulais trop me faire Ginger."
Je lui souris doucement. Encore une chose que je ne comprenais pas. Il s'était renfermé après m'avoir fait cette confidence. Je ne voyais pas où était le problème. On avait tous été un peu pareil dans notre enfance. Alors, même si je refusais toujours de le faire, je me confiais un peu sur mon enfance, ma vie de là bas.
- Moi j'étais toujours Baby, à cause de mes cheveux blonds. Ma soeur piquait les robes de ma mère pour être Posh. Elle la trouvait tellement classe...
Je roulais des yeux avant de rire légèrement.
- J'adore cette chanson aussi. J'ai eu peur un instant que tu ne fuis en les entendant.
Je laissais la radio continuer de faire n'importe quoi, passant le meilleur comme le pire des années 90. Je m'arrêtais de chantonner par moment pour lui indiquer la route. Je le laissais finalement se garer devant un petit restaurant avant de sortir de la voiture. Enfin! De la nourriture!!!
Je rentrais dans le restaurant, les yeux brillants comme ceux d'un gamin. Je saluais quelques personnes avant d'aller m'installer à une table avec Shaun. Je le laissais mater le menu, moi je le connaissais déjà par coeur. Je savais ce que je voulais et j'avais hâte de pouvoir le déguster. Ce fut trop long à attendre. Chaque minute qui défilait était une vraie torture. Cela faisait une semaine que j'attendais de pouvoir manger à nouveau. Je salivais rien que d'y penser. Je devais me retenir pour ne pas passer pour un taré.
Peine perdue, je me jetais comme un affamé sur mon hamburger, mordant dedant à pleine dents. Je laissais même échapper un gémissement de plaisir. C'était trop trop trop... beaucoup trop.... non mais vraiment trop bon. Ce n'était pas aussi bon dans mes souvenirs. C'était meilleur à chaque fois, ce n'était pas possible, je ne voyais pas comment ça se pouvait mais c'était bien le cas. Et c'était trop bon.
Je me redressais un peu mal à l'aise, après avoir réalisé que je m'étais un peu trop laché sur mon hamburger.
- Pardon... c'est le premier après une semaine d'abstinence alors... je me laisse peut être un peu trop aller à chaque fois.
Je lui fis un petit sourire désolé. Je me calmais un peu et piochais dans mes frites que je plongeais dans le ketchup avant de les manger.
- Tu veux aller boire ou danser un peu après? Ou voir un film? Ou peut être retourner un peu sur la plage à te détendre? Même si je pourrais parfaitement le faire, on va quand même éviter de rester ici à se goinfrer d'hamburgers toute la soirée.
Même si c'était vraiment très tentant pour moi comme option là. Je mangeais mon hamburger, réfléchissant à ce qu'on pourrait faire tous les deux. Puis l'illumination arriva. Je le regardais avec un petit sourire.
- Non j'ai mieux...
Je jetais un bref regard sur l'horloge au mur. Le temps passait vraiment beaucoup trop vite. Il ne nous restait plus que deux heures pour profiter ici. Il allait falloir qu'on se dépêche si on voulait pouvoir profiter de l'endroit où je voulais l'amener.
Je le laissais terminer avant de reparti quasiment en courant, le pressant avec mes "dépêches toi". Cette fois je ne le laissais pas conduire. La musique pulsant à fond à nos oreilles, je fonçais, roulant beaucoup plus vite que lui tout à l'heure. Je fonçais, autant pour la sensation que pour éviter de perdre. Je traversais rapidement les rues de la ville pour la quitter, prenant une route nous amenant dans la campagne. Je longeais un moment la côte, m'éloignant petit à petit des plages pour arriver finalement au bord d'une falaise.
Je me garais là, coupant le moteur mais laissant la musique continuer de retentir à nos oreilles. Le décor était splendide. Du haut de notre falaise on pouvait voir la mer en contre bas, venant se fracasser contre les rochers. Je le laissais s'approcher pour regarder la vue.
- Tu ne le vois pas d'ici mais sur le côté il y a une petite plage. De cette plage il y a un escalier taillé dans la roche qui remonte jusqu'ici...
Je me déshabillais tout en parlant, me mettant en boxer. Je m'approchais de lui pour le regarder en souriant.
- Suis moi si tu l'oses...
Je lui mis une petite claque sur les fesses avant de m'éloigner. Je pris mon élan... partis en courant.... et m'élançais par dessus la falaise pour plonger dans l'eau.
J'ai 27 ans et je vis à Andanéya. Dans la vie, je suis mannequin et je m'en sors très bien . Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis bien .
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"... Mais pourquoi on attend au fait?". Qu'est ce que c'est que cette connerie? A peine on a pensé au burger qu'on pourrait l'avoir dans l'assiette là... Une ligne de code c'est une ligne de code bon dieu d'merde! Qu'est ce qu'ils peuvent bien branler? J'ai l'impression de jouer à la dînette avec Monsieur Panpan et Madame Sissy l'impératrice comme quand j'étais gosse et qu'on se brûlait les lèvres sur du café qui n'existait même pas ou qui était simulé par un brouet infâme. En plus j'ai horreur de ce genre de situation sociale de merde où tu cherches si tu dois faire la conversation... J'ai pris un nom de burger au pif. J'ai étudié la carte plus pour trouver quelques indices de plus à coller dans mon compte-rendu: il y a des fromages "bien de chez nous" proposés en garniture. Donc c'est un serveur sinon Français au moins Européen... Ou les mecs sont juste des gourmets ('fin ma main à couper que si y'a que des Ricains qui ont codé ça on aurait du cheddar point barre, le fromage qui vit et qui pue c'est pas leur truc. Tsssk. Ignares...).
C'est déplorable dans un sens si c'est bien le cas: je ne pourrais pas rencontrer de beau surfer Australien qui ne biterais rien à ce que je raconte hormis "Croissant" et "Voulez-vous couchez avec moi"... Je suis tristesse.
Loren's est tout aussi à son aise ici. J'ai l'impression qu'il connaît tout le monde. On croirait limite le parrain du cartel du coin: quand il s'amène, on le regarde on le salue... Combien peuvent-ils être au juste dans cette ville? J'essaye de faire le calcul vite fait mentalement mais on nous amène nos commandes et je dois admettre que le rendu visuel et olfactif est impressionnant: j'ai salivé sans même y penser. Enfin mon hôte arrête de trépigner à la manière d'un enfant et ses yeux sortent quasiment de leurs orbites: ah ouais la bouffe lui fait un tel effet? (dois-je me grimer en costume de hot-dog avec une pancarte "Eat-me"? hahahaha).
Je le regarde accomplir son oeuvre pantagruélique avec un sourire un peu bluffé de la vitesse à laquelle il a engloutit tout ça: eh ben! Il est en pleine croissance dit donc! ... Mais quel âge peut-il avoir au juste? (Et où peut-il mettre tout ça...?).
Et toujours ses petits gémissements et son phrasé si imagé qui laisse planer le doute et emballe l'imagination... Ce qu'il est mignon avec son air désolé "Oups prit la main dans l'slip!". Pitié. Sauvez-moi quoi... Comment je pourrais lutter là?
Je secoue la tête pour montrer que ça ne me gêne pas et je goûte une frite de patate douce. Je trouve ça bon. Excellent même. Mais je grignote. J'ai trop peur de me sentir mal et de vomir même si je sais que c'est impossible. Je ne me sens pas très bien quand je percute soudainement l'odeur du steak cru ("à chevaaal" non mais quel nom à la con pour un truc décongelé avec un oeuf dessus!) de la table à côté qui m'agresse les sens.
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Sarah Cooper
J'ai 27 ans et je vis en France. Dans la vie, je suis hackeuse. Sinon, je suis célibataire et je le vis bien car j'ai besoin de personne.
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L'odeur de bidoche crue... Ça me rappelle qu'on est que ça au final un tas de viande qui rêve et vit et qui s'éteint tôt ou tard. Il a l'air de tellement s'éclater... Sa vie doit être si merdique de l'autre côté pour autant kiffer 3 lignes de codes saturant ses sens... Alors pourquoi moi j'en profite pas comme ça? Parce que je sais que tout ça, c'est du vent. Je vais retourner à ma vie. À mes douleurs. À sa noirceur. Et lui à la sienne. Où qu'elle soit. Pas pire que moi, différente. Pourquoi tu t'accroches Loren's? Pourquoi débordes-tu superbement autant de ton insolente vivacité, Baby Spice? Comment tu peux en sachant ce que tu vas retrouver?
Et surtout... Surtout, pourquoi tu m'entraînes dans ton sillage et que je peine de plus en plus à y résister?
Je te connais pas. Tu ne me connais pas. Reste loin de moi.
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Shaun Carver
J'ai 27 ans et je vis à Andanéya. Dans la vie, je suis mannequin et je m'en sors très bien . Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis bien .
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Oui. Ça serait mieux qu'il reste loin de nous. Je mâchonne ma pitance sans trop y penser, plus pour faire du mimétisme social que par envie.
Non, définitivement, son Burger du paradis n'en a que le nom. Mais je fais l'effort. Il a bousillé sa soirée pour moi. Sa respiration de la semaine pour ça. Alors... Je souris et je prend un air enjoué. J'y arrive presque tellement il a l'air bien. Bon ok je ne suis pas très emballé par ses propositions qui ressemblent terriblement à celles dispos IRL en fait... Où est le fun? Passer 2 de ses 5 heures de vie assis dans un truc fermé à se faire bassiner les oreilles de "Boum" "Bim" et de scénar' sirupeux à la mort moi le nœud? Sans façon... Un verre? Pourquoi pas. Ça me paraît idéal pour choper de l'info et qu'il finisse sa soirée en meilleure compagnie. Danser... Je sais pas si je sais encore faire ça. Mais j'adorais et j'étais pas mauvais. J'avais le rythme, le "boule hypnotique", il parait.
- Non j'ai mieux.... Honhon... J'aime pas (ou j'adore?) son petit sourire... J'ai l'estomac qui me vrille et j'ai du mal à déglutir ma becquée en le voyant de nouveau s'exciter tel un pré-pubère découvrant (vraiment) sa première image érotique. Je devrais ptet la jouer franc-jeu là avant qu'il m’emmène je ne sais où... "Au pire tu peux te déconnecter, n'oublies pas ça.". Je me rassure comme je peux. Cependant, qu'est ce qui me dit qu'ils ne peuvent pas bloquer ma rupture de liaison...? Rien. J'ai déjà plusieurs commandes possibles en tête. Je suis en zone grise ici. Je peux faire confiance qu'à moi-même... Comme de l'Autre Côté en somme. (Pas oublier ça).
Je cherche bêtement de quoi payer avant de me souvenir en voyant le sourire du serveur que non, ici rien ne se paye. Bienvenue en Chiméria. Dis donc Lorenz, je te trouve moins mignon à me presser le fion avec tes "dépêche-toi" je sens la main (ou le pied) me démanger. J'ai horreur qu'on me presse, qu'on me donne des ordres (ce qui explique pourquoi mon taff alimentaire "de couverture" me gave puissance 3000).
Je dois admettre qu'il maîtrise la bête à défaut d'être poli. On sent qu'il a l'habitude... De bons réflexes. Je me demande s'il a déjà conduit sur circuit...? J'ai de plus en plus de questions à son sujet et ce n'est pas bon. Et si peu de réponses. Et si peu de temps... Le temps. C'est sans doute pour ça qu'il est aussi pressé.
Je me raidis en le voyant continuer d’accélérer alors qu'on se rapproche de l'horizon... Il veut nous la jouer suicide romantique ce con??? Je le savais, je suis tombé sur le plus barge!!! (bon au moins j'ai pas fini dans un club chelou avec des bougies dans le fondement). Mais Loren's fait déraper sa monture pour la garer et saute prestement de son destrier. Je descend et loue le ciel en voyant que mes jambes ne flageolent pas: non mais j'aurais eu l'air de quoi sinon?
Je laisse les basses de la musique rebondir en moi en regardant la vue. Autant la nourriture ne m'a pas touchée plus que ça, autant je suis incapable de résister à leurs chiffrages de décorum de haute volée. C'est de l'art. C'est orgasmique. Cette palette de couleurs, cette gamme de teintes...
- Tu ne le vois pas d'ici mais sur le côté il y a une petite plage. De cette plage il y a un escalier taillé dans la roche qui remonte jusqu'ici...
Je le regarde se déshabiller sans même relever ce qu'il fait: je l'avais bien prédis qu'il allait pas tarder à se refoutre à walpé. J'ai au moins saisis ça chez le personnage. Et j'ai pas besoin de voir son escalier ou sa plage: j'imagine très bien. Oh oui... On a connu la même avec Sarah... J'ai connu le même.
Je le laisse à nouveau entrer dans ma bulle d'intimité qu'il adore visiblement haranguer. Je ne pense même pas à le mater, je suis tout absorbé par son putain de sourire de 42 dents.
- Suis moi si tu l'oses... Rah. Je suis incapable de résister à un défi... Il m'aurait déjà cerné? Chui si prévisible? Je ne suis même pas surpris en le voyant courir et sauter comme une tête brûlée de 13 ans 1/2 qui veux faire le beau devant le sexe opposé. La ptite claque sur le postérieur en revanche, elle, je m'y attendais pas.
J'essaye de savoir si ça me plaît ou pas. Y'a la féministe qui râle tout ce qu'elle peut mais moi... Moi j'ai aimé ça. J'entend un gros "PLOUF" bien sonore puis un éclat de joie et je me penche pour voir s'il a bien atterri. Il est mort de rire. Visiblement, ça va. Je me déshabille lentement sans même y penser. C'est tellement con... J'ai juste a me penser à poil et je le suis. Mais ça a quelque chose de rituel. Je reste un instant en sous-vêtement, perdu dans mes souvenirs. Ces affreuses carolines et ces robes que je haïssais... La plage. Les balades. Mamie qui séchait mes larmes en m’appelant Sari, et Papi qui m’attrapait pour me hisser sur les marches trop hautes. Les secrets, les vêtements de rechange dans leur cellier que j'enfilais sur le chemin de l'école. Le billet glissé dans la poche de jean.
La maladie. Le deuil. La perte des seuls êtres qui m'aient jamais compris.e.
J'ai enlevé le dernier tissu inutile et je me regarde brièvement: je ne reconnais pas ce que je vois. Mais je sais que c'est moi. Je ressens trop de choses. Sarah s'est tue. Je suis seul.e avec moi-même. Et je saute. Je pense au dernier moment à la douleur, j'imagine un curseur à 0. J'espère que ça suffira.
J'adore le bruit du choc du liquide qui parait presque solide à l'impact. J'aime cette fraîcheur qui s'insinue en moi et qui frôle mon corps jusque dans ses moindres recoins. J'aperçois ma planche de salut non loin qui m'observe et dit quelque chose que je ne comprend pas. Il parle trop de toute façon, il l'a dit lui-même.
Je m'approche et je l'observe en silence. Puis je tends les doigts vers lui et je touche sa pomme d'Adam. Je ne sais pas pourquoi je fais ça. Je la trouve sexy. J'en sais rien. Je ne sais pas plus pourquoi je me soutiens sur une de ses épaules en serrant trop fort de ma main gauche tandis que la droite s'appuie sur sa nuque (pour ne pas lui laisser le choix peut-être), et que je pose mes lèvres sur cette caractéristique physique d'attribut masculin.
Et voilà il a gagné: je fais n'importe quoi. Tant pis pour lui.
Tant pis pour moi.
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Mar 31 Mar - 12:50
Lorenzo Baratta
J'ai 36 ans et je vis dans un petit village, en Italie. Dans la vie, je suis patron d'une multinationale et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis marié et je le vis plutôt mal. Mais tout ça n'a pas d'importance. Parce qu'ici je suis simplement Loren's, que j'ai l'air d'avoir à peine une vingtaine d'années. Je ne suis pas un grand patron. Je ne suis pas marié. Je suis juste un gars qui veut s'amuser.
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Je m'élançais. Je sentais l'adrénaline m'envahir, l'excitation monter en même temps que la peur. Mais je n'hésitais pas un instant. J'accélèrais même. Je pris appui une dernière fois sur le rebord de la falaise et je plongeais dans le vide avec un cri de pure joie. Je souriais comme un gamin alors que je chutais dans le vide. Quelques instants où je chutais comme suspendu dans le vide. Je ne pensais pas à une autre chute, qui m'avait semblé tout aussi longue, qui s'était fini de façon beaucoup plus fatale.... Non je n'y pensais pas. C'était des souvenirs que j'avais enfoui au plus profond de moi, si profondément que je ne les laissais pas remonter, surtout pas pour venir me gâcher ce moment. Puis ce fut l'impact. Comme si perçais un mur de toutes mes forces. Heureusement que je mettais toujours le niveau de douleur à zéro. Je plongeais profondément dans l'eau. Il faisait froid. Je sentais l'eau glacée m'agresser de tous les pores de ma peau. Je ressortis finalement, secouant mes cheveux pour chasser l'eau en riant.
Que c'était bon de se sentir vivant!!
Je fixais la falaise au dessus de moi. Ou plutôt surtout lui au dessus de moi. Est ce qu'il allait me suivre? Il était bien venu dans l'eau tout à l'heure. Je voulais croire qu'il était assez fou pour se jeter à l'eau avec moi. Je trouvais que c'était une façon parfaite de terminer la soirée. La nuit était vraiment sublime. La mer était merveilleuse à onduler comme ça sous l'éclat de la lune. Je me sentais bien là. Je n'avais aucune envie de partir....
Je ris de plus belle en le voyant atterir dans l'eau à côté de moi.
- Woouuuuuh!!! J'ai cru que tu ne viendrais jamais.
Je lui souris. Une petite taquinerie l'air de rien. Je n'avais jamais douté de lui pourtant. Je le regardais s'approcher de moi sans rien dire. L'ambiance avait changé sans que je ne puisse le prévoir. Ca se voyait dans son regard. Je restais silencieux, attendant de voir ce qui allait se passer. Il ne m'avait pas semblé de ce bord là, cause perdu pour moi mais ça ne m'empêchait pas de profiter de sa compagnie. Je n'avais pas cru et pourtant...
Je sentais sa main se poser sur mon épaule, s'accrochant à moi comme à une bouée de sauvetage, comme si j'allais l'empêcher de sombrer. Son autre main était posée sur ma pomme d'adam, dans un geste que je ne comprenais pas. Cet homme était définitivement un mystère pour moi. Je voulais ouvrir la bouche. Je voulais comprendre pourquoi, mais j'avais peur de briser cet instant, de gâcher ce moment, cette ambiance qui semblait flotter dans l'air... Puis il se pencha, embrassant doucement ma pomme d'adam. Je restais là, figé dans l'eau, cherchant encore comment réagir. C'était plus doux, plus sensuel que s'il m'avait vraiment embrassé. Peut être plus mais... j'avais envie de l'embrasser. Je le fixais, regardant ses lèvres, si belles, si tentatrices... J'allais partir à tout moment je le savais. Bientôt il serait trop tard. Bientôt je ne pourrais plus céder à cette envie. Le moment serait détruit, envolé et je retournerais à ma non vie. Alors je devais le faire et vit....
***
Je rouvrais les yeux. Il me fallut quelques instants pour reprendre pleinement conscience de là où j'étais. J'entendais les bip de mes machines, me vrillant les oreilles. Puis il apparut dans mon champ de vision, avec son sourire idiot. Il retira l'électrode de ma tempe, continuant de parler avec son air de débile.
"Alors c'était bien Mr Baratta? Vous avez pris du bon temps?"
Il disait la même chose à sa femme après l'avoir baisé? Alors chérie? T'as pris du bon temps? Non mais sérieusement quel enfoiré celui là. Il allait falloir que je m'en débarasse. Je ne le supportais plus. Je le laissais faire mes derniers soins avant de partir. Il aurait pas pu profiter que je n'étais pas là pour le faire? Ca l'amusait tant que ça de me faire subir ces soins? De m'humilier un peu plus chaque jour? Dés demain je le dégageais, c'était décidé.
Je le laissais partir et me retrouvais seul dans le noir, ou ce qui s'en rapprochait le plus avec la lumière constante des écrans. Je restais seul dans mes pensées, repensant à cette soirée, repensant à ces lèvres que j'avais tout juste eu le temps d'effleurer des miennes...
***
"Lorenzo chéri, je peux savoir ce qui t'as pris encore?!!"
La voix si mélodieuse, et pas du tout horripilante, de ma chère et tendre épouse frappa mes oreilles. Si seulement j'avais pu être sourd également, ça m'aurait épargné bien des tracas. Elle se planta devant moi, poings sur les hanches, me fixant de son petit air courroucée.
"Pourquoi est ce que tu l'as renvoyé? Il était vraiment très bien cet infirmier. Gentil, agréable, il ne rechignait jamais à venir à n'importe quelle heure pour prendre soin de toi. Un homme très disponible et..."
- Je suis certain que tu appréciais parfaitement sa disponibilité ma chérie.
Si seulement j'avais pu mettre tout l'ironie que je voulais dans ce petit "ma chérie". C'était frustrant et ça en devenait vraiment énervant. Pourtant je parvenais quand même à mon objectif. Elle se tut, l'air encore plus furieuse. Même cloué dans ce lit j'arrivais encore à viser là où ça faisait mal.
"Mon chéri... tu sais bien que jamais je n'irais te tromper..."
- Jamais plus tu veux dire.
A nouveau elle se tut. Elle avait tord elle le savait. Ca ne servait à rien qu'elle aille le nier. Le silence s'étira entre nous, sans qu'elle n'ose le rompre.
- Il m'exaspérait. Sa seule vue m'insupportait. Malheureusement je ne peux éviter la compagnie de toutes les personnes qui m'agacent. Alors ceux que je peux éviter, je préfère le faire. Maintenant va me trouver quelqu'un d'autre pour le remplacer. De préférence une femme, histoire que tu ne sois pas tentée ma chère.
Que j'aurais voulu pouvoir la sourire pour la narguer, mais impossible une fois encore. Il faudrait que je vois si je pouvais installer des emojis sur mon ordinateur, histoire de les projeter sur l'écran pour bien montrer mon état d'esprit à ceux qui m'entouraient. Un petit sourire, un petit doigt d'honneur... Ca m'aiderait bien tout ça.
Mais même sans ça elle comprit le message et fila de ma chambre furieuse. Je ne la revis pas avant le lendemain, une petite bouffée d'air frais sans elle.
***
Petit résumé rapide de ma semaine, parce que ouais même coincé dans mon lit il s'en est passé des choses.
Donc dimanche soir ma merveilleuse épouse m'a envoyé une nouvelle infirmière vu que j'avais viré l'autre con, l'abruti qui s'extasiait quand je me chiais dessus. Elle a réussi à me trouver une petite chose douce et fragile à peine sortie de l'adolescence. Il ne m'a pas fallu longtemps pour qu'elle quitte ma chambre en pleurant. Et une de moins.
Le lendemain matin, elle a surement du prendre dans l'urgence la première infirmière disponible ou assez folle pour venir avec moi. J'ai eu droit à une espèce de truc pseudo punk avec des tatouages sur toutes les parties visibles de son corps à l'exception de son visage. Non sur le visage elle avait pas moins d'une dizaine de piercing. J'ai eu le temps de compter pendant que je flippais à l'idée qu'elle se retrouve le piercing coincé dans un de mes tubes. Elle était peut être punk et avait l'air d'une dure à cuire mais elle est partie en me traitant de tous les noms. Quoi? Lui demander si elle faisait dans les rites sataniques et sacrifice humain ça se faisait pas? Je pensais la faire rire moi, surtout en me proposant comme volontaire pour le sacrifice. Quand je le dis qu'on peut pas saisir l'ironie avec cette foutue machine. Elle m'a traité de connard raciste et misogyne et elle s'est barré en disant que tout l'argent du monde ne suffirait pas à compenser mon caractère de merde. Encore une autre de moins.
Après celle là j'ai eu le plaisir de revoir ma femme, de charmante humeur au demeurant. Elle s'est légèrement énervée, une vague histoire selon laquelle plus personne ne voulait venir s'occuper de moi parce que j'étais trop désagréable avec le personnel. Je lui ai proposé une solution qui aurait du la ravir pourtant. Elle me débranchait pour me téléchargeais définitivement dans Andanéya et plus de problème de personnel. C'était une bonne solution de mon point de vue mais elle n'a pas apprécié et elle est partie encore plus énervée.
Après ça j'ai eu droit à la visite du mec qui s'occupe de mes différents logiciel. Un incapable ce type. Il parait que mon logiciel de parole n'est pas paramétré pour envoyer des emojis. Ca je le savais bien c'était pour ça que je lui avais demandé de le paramétrer pour qu'il en envoie. Mais non ce n'est pas possible, pas essentiel à la communication selon lui que j'envoie des emojis. J'ai eu beau lui expliquer que la communication non verbale était tout aussi essentielle à la communication, il n'a pas démordu de son idée. Je crois surtout qu'il était pas foutu de faire ce que je voulais et qu'il a préféré me sortir cette excuse de merde.
J'étais donc bien énervé lundi soir quand la vierge numéro deux est arrivée. C'était plutôt bien parti. Les petites remarques habituelles quoi. "C'est bon allez y vous n'allez pas me faire mal", "Ne la regardez pas comme ça, elle ne va pas vous mordre. Elle n'est plus en état de le faire" sous entendu la partie autrefois virile de mon anatomie qui pendait désormais mollement entre mes jambes. Je n'ai rien dit de si terrible, rien en tout cas qui justifie qu'elle perde ses moyens. Pourtant c'est ce qu'elle avait dit en pleurs plus tard à ma femme, quand elle était partie lui expliquer comme il avait pu confondre sa pince à clamper avec son ciseau et ainsi couper ma sonde de gastrostomie... Mais bien sur c'était elle qui fallait consoler, pas moi. Surtout pas moi qui me tapais un aller retour à l'hôpital et deux jours d'hospitalisation pour reposer cette maudite sonde. Non moi on m'engueulait parce que je ralais et parce que j'avais été désagréable.
Deux jours donc à l'hôpital sans mes appareils pour communiquer parce que c'était trop compliqué à emmener avec moi. Deux jours donc à communiquer en clignant une fois des yeux pour oui et deux fois pour non. Et dans mon langage perso trois fois c'était pour "allez vous faire foutre" mais ils ne l'ont pas compris ça.
J'étais donc rentré jeudi dans la journée de l'hôpital, ravi de retrouver ma chambre et mes appareils. La vierge numéro deux n'était pas revenue, forcément la pauvre je l'avais traumatisée et lui avais fait perdre tous ses moyens. Ma femme ne venait plus me voir, ça me faisait des vacances tiens. Elle pensait me punir en me laissant seul dans mon coin mais en vrai je préférais ça. Après avoir passé deux jours avec toute une nuée de personnes m'harcelant à longueur de journée, dans une chambre minuscule avec vue sur le parking, j'appréciais de pouvoir être seul à contempler la mer dans le calme.
Puis j'ai rencontré Paulina...
Non ça n'a pas été les grans amours tout de suite entre nous. Ca n'a pas été un magnifique coup de foudre professionnel. Il fallait arrêter avec vos conneries là. Elle m'a agacé dés le début. Elle se sentait obligé de combler le silence ambiant en piaillant comme une pie sur ses enfants, sa vie en général... comme si j'en avais quelque chose à foutre. Mais elle était revenue le lendemain, malgré mes remarques acerbes. Elle était plus âgée que les petites vierges, avait plus d'expérience. Ses gestes étaient sûr et maitrisés. Elle n'hésitait pas. Elle ne perdait pas ses moyens et elle ne s'extasiait pas devant tout et n'importe quoi. Alors je lui dis le soir, qu'elle pouvait revenir le lendemain.
Et elle était revenue. Samedi matin avait bien failli être la dernière fois où elle venait. Ca aurait été catastrophique, sans infirmier personne n'aurait pu me brancher à Anda' le soir même. Ma femme ne l'aurait pas fait, cette salope.
Mais que s'était il donc passé pour qu'on en arrive là? Attendez petits lecteurs impatients ( et imaginaires oui je sais je me fais des films seul dans ma tête pour combler l'ennui, merde ), je vais vous le dire. Elle était encore entrain de monologuer toute seule quand ma femme était arrivée. En général elle ne venait jamais pendant mes soins mais là elle avait une affaire urgente à régler, urgente selon elle bien sur. J'avais du mal à saisir le caractère urgent dans le fait de s'acheter un nouveau sac à main, mais bref. Elle avait déjà dépensé son argent de poche de la semaine et il ne lui restait plus rien pour se l'acheter. Les mots étaient sorti, pas aussi cinglant que je l'aurais voulu comme d'habitude, et sans doigt d'honneur....
- Tu as un budget pour la semaine, si tu n'es pas capable de le tenir ce n'est pas mon problème. Maintenant dégage de là et laisse moi tranquille.
Elle était parti, marmonnant contre moi. Bah, j'avais l'habitude. Ce dont j'avais moins l'habitude c'était de l'air pincé qu'avait eu Paulina après avoir assisté à la scène.
"Vous ne devriez pas lui parler comme ça Monsieur Baratta. C'est votre femme et elle vous aime. La situation est difficile pour elle aussi. Où est le mal à ce qu'elle se fasse un peu de bien en achetant des sacs à main, si ça lui permet de tenir le coup?"
Quel dommage que je ne puisse pas rire... non parce que vraiment celle là elle était tordante. Je n'aurais jamais cru qu'on me le fasse un jour.
- Est ce que ma femme vous a raconté comment je me suis retrouvé dans cet état?
Je vis un instant la perplexité passer dans son regard avant qu'elle ne me réponde.
"Elle m'a dit que vous aviez eu un accident, que vous aviez trébuché dans les escaliers et que vous vous êtiez brisé la nuque dans la chute."
Vraiment dommage que je ne puisse pas rire... Alors je lui avais raconté, la vérité, la vraie histoire, les vraies raisons qui avaient fait que j'étais tombé dans cet escalier.
Je pensais perdre Paulina après la petite scène avec ma femme. J'avais gagné une alliée.
***
Enfin... j'étais revenu sur la plage. Je profitais de cet instant de bien être. Je restais debout là au bord de l'eau, pied nu, laissant les vagues venir me chatouiller les orteils. J'avais attendu cet instant tout au long de mon horrible semaine. Le moment où je reviendrais, où je pourrais revivre, où je pourrais le revoir... Le souvenir de ses lèvres m'avait hanté toute la semaine. Je n'avais pensé qu'au moment où je pourrais enfin le revoir. Oh je ne lui sauterais pas dessus, pas comme ça non. Mais j'avais hâte de passer la soirée avec lui. On pourrait peut être aller se chercher de quoi manger en ville et s'installer sur la plage pour le manger, profiter simplement de la mer pour se détendre et passer un bon moment. Et peut être qu'ensuite...
J'avais attendu une heure avant de me rendre à l'évidence, il ne viendrait pas.
J'aurais du m'y attendre. Il avait agis sur l'impulsion du moment, une bref élan de folie qui l'avait traversé et qu'il avait ensuite passé la semaine à regretter. Il ne viendrait pas et si il le faisait, il m'éviterait probablement.
J'avais donc quitté la plage, le coeur lourd, tentant de me raissonner pour ne pas me laisser aller à la déprime. J'avais une soirée pour profiter, ma seule soirée de la semaine, alors je n'allais pas la gâcher en me prenant la tête pour un mec bizarre que j'avais croisé à peine une fois.
***
- THIS IS THE RYTHM OF THE NIGHT!!! OH YEAH!!!
Je chantais avec les autres, partageant avec eux l'euphorie ambiante. Je sentais ce type collé contre mon dos, m'enlaçant par la taille alors qu'on dansait tous les deux. J'avais passé mon bras derrière moi pour saisir sa nuque et me rapprocher davantage de lui. Je me sentais bien là, la chaleur de son corps contre le mien. On était plus très loin de minuit et je n'aurais pas le temps de faire plus avec lui. Mais je profitais, de son corps collé au mien, de la musique qui faisait pulser mon sang dans mes veines, de l'alcool qui émoussait un peu plus mes sens.
Je l'avais oublié. On était tous que de passage ici de toute façon, alors pourquoi s'attacher à quelqu'un. Je pouvais facilement trouvé quelqu'un d'autre, le type derrière moi par exemple. Je ne l'avais pas me laisser gâcher ma soirée. Il m'avait déjà fait perdre une heure à l'attendre sur la plage. Je m'étais rattrapé ensuite. J'avais fait mon orgie de pizza cette fois avant de venir ici me saouler consciencieusement puis de finir sur la piste de danse.
Il était presque minuit et j'étais sur le point de finir la soirée moins frustré que la dernière fois, bien décidé à lui voler un baiser à ce beau mec. Mais je le vis.... il était là un peu plus loin, dans la zone des bornes d'arcade. Il était là, à se marrer devant la borne avant de disparaitre d'un coup. Je laissais le mec derrière moi pour me précipiter et chercher ce qui le faisait tant rire. Je remarquais à peine que l'autre me suivait. Je restais juste à fixer la borne, hochant distraitement alors qu'il me proposait qu'on se revoit samedi prochain ici. J'étais encore entrain de fixer les deux mots quand je me déconnectais... ce petit miss you qui voulait tout et rien dire...
***
Une nouvelle semaine était passé. Les choses s'étaient calmées par rapport à la semaine précédente. Ma femme faisait la tronche à cause de cette histoire de sac à main. Je ne lui avais pas donné d'argent de poche cette semaine, ça lui apprendra à consoler vierge numéro deux alors qu'à cause d'elle j'avais fini à l'hosto. Alors elle faisait la tronche dans son coin et moi j'étais en vacances. Et puis Paulina me soutenait et ça c'était vraiment agréable. Elle avait cessé de parler de sa famille quand j'avais fini par l'envoyer chier. On mettait de la musique maintenant pendant qu'elle s'occupait de moi et cette ambiance nous convenait parfaitement à tous les deux. Je n'allais pas non plus aller jusqu'à dire que j'adorais quand elle venait me faire mes soins mais... c'était moins désagréable qu'avec l'autre con.
La fin de la semaine arriva plus rapidement que la semaine précédente. Sauf que je n'espérais plus rien cette semaine, plus rien de lui en tout cas. J'avais rendez vous avec le mec de l'autre soir. On devait se retrouver en boite pour prendre un verre ensemble et peut être finir la soirée chez moi... Voilà. Je pensais à... à machin. Je ne pensais absolument pas à Shaun et à ce mystérieux message qu'il avait laissé sur la borne. Je me foutais de Shaun. J'allais voir, truc là.
Je m'étais juste arrêté prendre deux, bon ok j'avoue, trois hamburgers voilà. Puis je l'avais rejoins pour prendre ce fameux verre. Un très bon début de soirée...
J'ai 27 ans et je vis à Andanéya. Dans la vie, je suis mannequin et je m'en sors très bien . Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis bien .
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Il ne m'a pas repoussé. C'est à la fois une victoire et un échec pour moi. Je l'ai sans doute pris par surprise et il ne sait pas comment réagir.
Je me suis redressé sans rien dire après mon étrange baiser. J'attend. Pas longtemps. Je le vois approcher. Je l'ai bien cherché. Je ne bouge pas. J'ai cédé ce n'est pas pour me débiner maintenant. Après tout, je l'ai suivi. J'ai osé. C'est ce qu'il voulait.
Sa peau est froide et chaude à la fois sous mes doigts. Je me demande ce qu'il en sera de ses lèvres. Je ferme les yeux et...
***
Sarah Cooper
J'ai 27 ans et je vis en France. Dans la vie, je suis hackeuse. Sinon, je suis célibataire et je le vis bien car j'ai besoin de personne.
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Et la douleur explose. Atroce. Familière.
Ses lèvres forment un cri muet tandis que son corps se recroqueville sur lui même si brusquement qu'elle en perd l'équilibre et chute lourdement de sa chaise.
Elle demeure là, sonnée. Crispée, recroquevillée tel un fœtus dément, les yeux exorbités.
Tout n'était que frisson de liberté et d'excitation. Volupté et douceur du touché. Tout n'est à présent que prison et désespoir dans sa chair. Elle est comme paralysée. Humiliée. Son corps. Sa cage. Son fardeau. Il lui rappelle à grand hurlement sa condition, son statut civil résumé par ce chiffre 2 qui la nargue chaque fois qu'elle ouvre son portefeuille.
Une ligne s'illumine et clignote sur l'écran dans son dos, agrémenté d'un petit son qu'elle entend à peine. Alors? Le pavé du dessous clignote en attente d'une réponse. Mais Sarah n'a pas la force de bouger. Elle attend la prochaine vague de déchirements, impuissante et résignée. Toute émotion l'a quitté. Elle ne se laissera pas non plus aller à pleurer. A peine tremble t'elle en sachant ce qui va suivre: l'incompréhension, les quolibets, le sang. Tout ce liquide rubis s'écoulant de ce qui est pour elle une plaie béante, comme une punition pour celle qui refuse d'utiliser ce soit disant "cadeau" de la nature et qui souille ses vêtements, sa vie, ses draps. Dans lequel elle se noie. Qui la laisse sans force et dans un état de dégoût sans commune mesure envers elle. Envers eux. Eux ces bien pensants, ces hommes savants. Ses propres parents. Les adultes faussement bienveillants. "C'est normal d'avoir mal". C'est normal de souffrir.
C'est normal de grandir. C'est normal de mourir.
Il aurait mieux valu plutôt que de croire sottement à autre chose qu'iel pensait avoir frôlé du doigt. Une chimère. Un doux rêve.
Elle le hait. Lui. Sa sale petite gueule enjôleuse. Iel ne doit pas le revoir. Seule sur le sol froid, elle regarde passer son soir. Sarah abandonne. Elle se laisse aller à son désespoir.
***
Shaun Carver
J'ai 27 ans et je vis à Andanéya. Dans la vie, je suis pas censé être là et je m'en sors très bien . Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis ... bien .
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On se passera du descriptif détaillé de la semaine. Coup de fil du "patron" qui a menacé de nous virer si on se ramenait pas fissa demain. Warrior Sarah. Elle m'impressionne la gamine... Pas une larme. Elle a serré les dents après s'être fait violence pour se traîner se nettoyer et se coller une humiliante "garniture périodique" ('xcuse tu me dis garniture je vois la salade du burger moi, pas un truc aussi peu ragoutant). Ok j'ai crû la perdre quand elle s'est écroulée de souffrance sur un perron, incapable de faire un pas de plus. J'ai négocié pour lui faire prendre un transport elle a cédé mais elle doit attirer les cons. On est venu nous faire chier et le gars a fini la tête contre la barre métallique de l'allée. Mais c'est pas notre faute, c'était le coup de patin du chauffeur du bus Msieur! On a juste un peu aidé l'inertie c'est tout. Au moins, ça l'a fait sourire. "Souris Sarah, le client est roi il paye pas pour que tu fasses la gueule!". Le boss a changé d'avis quand il a vu ce que ça donnait: Mercredi Addams est moins flippante quand elle a le smile. J'ai dû me retenir d'éternuer dans les sandwich ou d'y coller des crottes de nez. Je crois que je la saoule un peu Sarah mais au fond, elle m'adore.
Après tout, elle s'est moi et moi je suis elle. Je préfère ne pas penser à cette dualité, cette fracture qui ne fait que s'agrandir avec le temps. Surtout depuis que j'ai remis les pieds ici.
Pas le choix.
Je sais qu'on aurait pu résister, elle en s'enfonçant dans mon déni. Moi en m'accrochant à notre orgueil commun sans égal: non on s'en foutait de ce mec. On avait pas besoin de ce programme à la con pour demi-mourant en sursis toute façon. On était plus fort que ça.
... Tu parles. On a la tête retournée. Si j'ai le malheur d'y penser elle jette des choses contre le mur. Rien qu'évoquer son nom l'insupporte. On est pas des drogués, elle a raison: c'était quoi l'intérêt de pas toucher aux opiacés pour nous soulager si au final on est dépendant d'une électrode sur la tempe? Pire: on vaut quoi au final à s'enticher pour un amas de données qui masque une personne toute aussi désespérée que nous? C'est quoi l’intérêt de jouer aux humains tout beaux tout frais, tout parfaits, les Sims en CDD de 5 heures par semaine? Pas grand chose. On est pas plus merveilleux ou plus fort que les autres. Mais je la laisse se bercer de cette illusion.
Bref nous revoilà ici. On est venus à reculons mais l'offre était trop alléchante: notre "ami" nous a amené un client avant de disparaître dans la nature. Il veut des infos bien spécifiques sur, devinez quoi? Aller devinez, ça fait tourner le monde, et ce n'est pas l'argent... Nooon, vous avez dit l'amour? C'que vous êtes mignons (et friendship is magic? C'est ça?). Je sais pas comment c'est sur votre île de Bisounours mais moi je vous parle de sexe. L'argent, le sexe. C'est ça qui fait tourner le monde. J'ajouterais bien l'information pour ma part mais bon. Donc je dois trouver de quoi emballer et tester (c'est pesé) et faire mon compte rendu. Y'a pire comme taff, non?
Alors j'ai tracé comme un connard en évitant de regarder scrupuleusement autour de moi, demandant juste mon chemin pour aller à la boîte la plus proche. On m'a dit en rigolant qu'il y'en avait que deux et que j'avais pas l'air d'être assez barré pour la seconde ou assez échauffé pour le moment... C'est bon j'avais compris. J'ai pris l'option 1. La 2 j'ai déjà vu ce que ça donnait IRL merci bien.
J'ai que 5 heures devant moi, j'ai aucune idée de si mon enveloppe peut plaire. Je me suis toujours pas regardé. C'est bizarre, je devrais déjà m'être enfermé pour me mater, me reluquer, et tirer sur ma nouille voir jusqu'où elle pouvait s'étirer non? Tester le zizi copter, toutes ces conneries... Mais non. Je suis juste bien dedans, comme si j'avais enfin trouvé le costard impecc' qui tombe pile poil juste sur mon âme.
Ça s'ambiance gentiment pour le moment. Je repère les bornes d'arcades de l'autre côté d'une vitre. Je me jure d'aller y jeter un jeton. Je suis fan de ces vieux frigos à amusements et j'adorais mettre la misère aux gars du quartier en signant sur un max d'entre elles sous mon pseudo de justicier.(e) masqué "MADMAX". Ouais je m'appelle pas Max, Maxime ou Maxine, mais j'étais fan du film (non ne me parlez pas du reboot pitié, sinon je vais devoir vous latter).
Mais je résiste à la tentation et je regarde plûtot la donzelle alentours tandis qu'une chanson que je pensais avoir oublié retentit et que je sens mon corps suivre la cadence comme s'il n'avait rien oublié de ses notes. Je suis d'humeur "Mademoiselle" ce soir. J'en repère quelques unes mais... ... Mais meeeerde j'ai pas le temps pour ça. Même ici y'a ce genre de boulet? Le mec la colle, elle a pas envie. Tout son langage verbal dit non, ses yeux cherchent de l'aide autour d'elle... Et bim, ils croisent les miens. Je lève ces derniers au ciel et je rejoins le "couple" en affichant un grand smile et en apostrophant la pauvre créature:
"Hey Sandyyyy je te cherchais ma poule!". Je parle fort, je salue le gars, je décale la pauvre chose du mur où il l'avait coincé, j’attrape la demoiselle par les épaules avec familiarité comme un ami de longue date sans me départir de mon superbe sourire: "Tu me présentes ton nouveau pote?". Je gueule toujours pour couvrir la musique. Pour attirer l'attention. L'autre marmonne un truc et se casse. J'attend un peu avant de relâcher la victime de l'indélicat de mon étreinte en m'excusant pour cette dernière. Elle secoue la tête et me dit merci j'hausse les épaules: j'ai rien fait de spécial. Je lui dis que prochaine fois, faut pas hésiter à signaler ce genre de boulet au serveur. On dirait qu'elle va ajouter quelque chose et avant que je puisse réagir elle me colle un petit baiser sur la joue en rosissant. Je me trouve bête et je la regarde s'éloigner vers le bar. "Alors ça existe encore les chevaliers servants par les temps qui courent?". Je me retourne: une brune incendiaire me couve de ses yeux de biche. "Ouhouhouhou, bonsoir MADAME.". Mon œil a chuté dans son décolleté. Tu parles d'un Lancelot. Mais ça la fait rire. On échange des banalités ça matche bien et je ne fais pas la fine bouche en lâchant assez crûment que je suis d'accord pour faire du sport en chambre. Je la suis. Apparemment, pas besoin de payer non plus pour trouver un endroit pour ça, ils ont bien prévu que les gens allaient vouloir profiter de retrouver un corps complet et fonctionnel pour bouffer de la chatte ou de la bite selon les bords.
Je ne fais pas exception et j'y met tout mon savoir-faire, je n'ai pas trop perdu la main (ou la langue). Mais là... La tuile. La honte. La panne. J'engueule mon engin après l'avoir supplié (mentalement bien sûr), j'y touche vaguement mais rien. Alors que pourtant quand je vois le morceau lascivement allongé sur le lit et chauffé à blanc... Oh que oui putain j'en ai envie!!!
Je m'assoie en soupirant sur le bord du lit. Je pointe la porte du doigt: "Pardon... Je... Ça veux pas marcher. C'est pas toi c'est moi toi t'es... Pffuhuhu. Non c'est juste moi. Je sais pas ce qui va pas. Mais vas-y perd pas ton temps va profiter vite, tu dois encore avoir le temps...". Mais brunette ne bouge pas et me regarde d'un drôle d'air. Elle se rapproche je me dis qu'elle va me rire à la gueule et que je vais devoir me retenir de lui cracher des saloperies... Mais elle me couvre avec une partie du drap et s'assied à côté de moi avant d'hésiter puis finalement de me prendre la main. "... En fait, c'est mieux comme ça. Ne t'en fait pas. Ma dernière fois c'était... C'était...". Et là elle me balance tout. Les avilissements de son mari au fil des années. Sa honte. Son silence. Le maquillage pour camoufler.
Le mot de trop. La baffe de trop. La table basse. Le noir. Le réveil à l’hôpital. Ce bouffon présent, avec son bouquet de fleurs. "J'ai obtenu qu'il ne m'approche plus. Je l'ai balancé. J'espère qu'il va crever avant moi. C'est ça qui me maintient. Ça et...". Ça et Anda. Sa dernière fois, c'était un viol. C'était avec son bourreau. Son mari. "Pour le meilleur, et pour le pire!". Elle a un rire sans joie. Je ne sais pas quoi lui dire. Qu'est ce qu'on peut répondre à tout ça...? Qu'est ce qu'on peut dire face au pire de la vilenie humaine? "J'espère aussi qu'il crèvera avant toi. Et qu'il souffrira surtout.". Ça à l'air de la toucher. On reste un moment comme ça en silence. Elle a posé sa tête sur mon épaule et finit par me demander si je veux bien juste qu'on se câline. Ça me perturbe. Bien plus que si elle m'avait demandé une faveur sexuelle. Mais je la prends dans mes bras en me rallongeant et je caresse doucement son dos. Elle a fini par pleurer. Je l'ai laissé évacuer.
Quand on est redescendus, elle est partie faire la fête, m'enjoignant à l'accompagner mais j'ai décliné: j'avais besoin de solitude. J'ai rejoins la salle d'arcade par un autre couloir et j'ai demandé des jetons. Le gars m'a dit que c'était gratuit... 'Tain je m'y ferais jamais. Mais mettre les jetons dans la fente je kiffais ça moi! Je commande un diabolo menthe. Il a la saveur des fins d'après-midi d'été ensoleillé. Je regarde les gens s'exciter de l'autre côté de la vitre donnant sur la boîte de nuit. L'isolation est impecc: j'entend pas un son. Ils sautillent dans le vide comme des poissons sous LSD dans un aquarium. Fendard.
Je commence mon tour des bornes par un bon beat them all. Haaaa Blaze... Mon 1er émoi de pixels. Mon premier émoi féminin aussi. Ces cuisses de rêves... ET BIM DANS TA GUEULE MA BOTTINE CONNARD HAHAHAHA! Je m'éclate. Un gars vient même me prêter main forte sur un stage. Je suis bien.
Evidemment, j'ai fait péter du high score, je m'enregistre. "MADMAX" is back bitch! Je jette un œil à la pendule so old school avec ses chiffres fluos: jouer c'est chronophage. Je me pose sur un truc solo plus tranquille tout proche de la vitre. Je suis dans ma bulle de sons et de musiques 8bits. Le gars sur la borne à côté ragequit. Je ne le calcule même pas. Voilà terminé... L'heure de se déconnecter ne va plus tarder. Je vois du coin de l’œil les fêtards s'exciter comme jamais. L'ambiance tranche entre ici et là bas: ici le calme, la solitude, et cette salle d'une blancheur clinique. Là-bas le brouhaha et les corps qui se collent, s'entrechoquent et se heurtent. Je laisse mes doigts distraitement entrer mon pseudo d'un air blasé et distant avant de me reprendre: et merde, mes pensées sont allées vers lui...
J'avais si bien réussi a l'oublier.
Mes yeux se reposent sur l'écran et je vois ce que j'ai écris. Un fou rire irrépressible monte en moi et éclate, bruyant, faisant écarquiller les yeux de mes voisins de jeux. Mais je suis incapable de m'arrêter. C'est tellement mièvre... Tellement stupide... Tellement fleur bleu... Qui a écrit ça? Moi? Je suis bien plus atteint que ce que je ne crois... "MissYou". Miss rien du tout oui... Besoin de personne. Pas besoin de lui. Surtout pas de lui... Je ne veux pas penser à lui. Je n'ai plus rien à faire ici.
Je me déconnecte violemment, d'un coup, comme un affront. Je ne fuis pas. Je bats simplement en retraite. I will be back.
***
Round 2. Même semaine navrante. Même boulets. Mais au moins, les douleurs ne sont plus que lancinantes. On revit (presque).
Le client n'était pas très content, le compte-rendu manquait "de détails". J'ai de plus en plus l'impression que le type en face est pas très net. Il pose des questions un tantinet plus chelous que la moyenne. J'ai promis plus de détails cette fois-ci.
J'ai réfléchis. À pourquoi ce bout de tuyau tout mou ne s'est pas mis au garde à vous. Peut-être que je n'étais pas d'humeur "Mademoiselle" au final. Je vais tenter du velu. Si après ça ça vient toujours pas bah... Peut-être qu'il faudra reconnaître un soucis au niveau du transfert: j'en ai pas IRL, ça ne peux pas fonctionner ici. Il manque du data. Voir carrément le fichier .exe pour ce programme. ... On croirait que je me suis fait entuber sur un DLC.
***
Sarah Cooper
J'ai 27 ans et je vis en France. Dans la vie, je suis hackeuse. Sinon, je suis célibataire et je le vis bien car j'ai besoin de personne.
Erika Linder :copyright: thescifiworld.net
Il est mignon Shaun... Ou juste très con. Je sais pas trop. Dire que c'est moi en fait ce couillon... On croirait un gosse de 10 ans qui apprend la vie. Moi j'ai bien compris pourquoi il bande pas cet abruti mais il refuse de m'écouter. Soit disant que je vexe sa foutue virilité... Des barres. Alors que j'ai pas plus envie de le reconnaître que lui.
Donc je fais comme on fait quand un.e ami.e fonce droit dans le mur: on le.a laisse faire et on attend. On ramassera les morceaux. Vu que de toute façon, iel n'écoutera pas.
Vivement qu'il (ou qu'on?) se la prenne, cette grande tarte dans la gueule. Que tout ce cirque s'arrête. Qu'il pige que ça ne sert à rien et qu'il sera à jamais prisonnier avec moi. Qu'il n'a pas le choix. Que c'est comme ça. Et qu'on tiendra... Encore. Un peu. Parce que.
En attendant ce grand moment, je le regarde tracer la clope au bec, râler contre le videur qui lui demande de l'éteindre, et foncer sans préambule sur un beau type style guerrier viking mais sans le pagne poilu autour des hanches. Juste affublé d'une chemise blanche. Dommage. J'aime bien le petit côté sauvage. Like an animal. C'est peine perdue mais vas-y Shauny, on repart pour une débandade mais vas-y, fait monter la pression dans son slip à l'autre péquin là. Il en peut déjà plus. J'y crois pas que tu y sois allé direct comme ça en lui glissant un tel truc à l'oreille... Et que ça marche.
Crevard. Tu m'fais trop rire. Aller profite, moi je décompte.
5... 4... 3... 2... 1...
Débandade!
***
Shaun Carver
J'ai 27 ans et je vis à Andanéya. Dans la vie, je suis incognito et je m'en sors très bien . Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis ptet pas si bien que ça je sais plus trop...
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"BORDEL DE M**** D'UNE P*** A ******!!! Qu'est ce qui DEBLOQUE chez moi???". J'ai TOUT fait impecc'! Je l'ai même laissé me toucher un peu, le mec il est canon mais genre avion de chasse de 1ère catégorie j'en ai genre jamais tapé de ce niveau dans ma vie alors mais MERDE DE P***** DE B***** DE ****** qu'est ce qui VA PAS??? C'est quoi cette badine toute molle hein??? HEIN???
L'autre il est en top forme avec sa superbe bite de compet' là et moi j'suis là avec ma nouille qui fait la gueule!!!
Il me dit que c'est pas grave heu... (... merde c'est quoi son nom déjà? Disons Hägar, like Hägar Dünor, ce que c'était marrant cette bd n'empêche... Mes parents ont sans doute tout revendu ça compris, je ne pouvais pas tout embarquer). Hägar donc, me dit qu'on peut s'amuser autrement, que lui aussi il pourrait...
J'ai l'électrochoc et je m'écarte d'un bond à sa proposition, fuyant son contact. Je me trouve ridicule une fois que mes battements de cœur se sont calmés et que Hägar me scrute avec des yeux ronds. Je passe la main sur mon visage et secoue la tête. Je suis mal à l'aise. Bon au moins là c'est clair, plus d'espoir que je b... "Ça m'est arrivé aussi tu sais au début. Combien de temps?". Je le regarde sans comprendre. De quoi il parle...? Ah, il parle de "l'Autre côté"... Cette fameuse autre vie que l'autre... ... Ah non pas lui c'est pas le moment!!! Hägar me dit que je peux revenir m’asseoir, il ne va pas me sauter dessus. Je lui dis que je suis bien où je suis. Il me sourit un peu tristement mais il comprend et n'insiste pas (et je l'en remercie silencieusement). Il m'explique brièvement que "Là-Bas", il a plus son service 3 pièces. En fait là-bas... "Il reste plus grand chose de moi.". Il ne s'étend pas. Pas la peine. J'ai compris. Pas besoin d'en dire plus.
Au début ça marchait pas pour lui non plus. Puis... Quelqu'un a tout débloqué. Quelqu'un avec qui il avait eu plus qu'une attirance physique. Je l'écoute mais je vois pas le rapport avec ma situation. Il insiste: "Tu sais c'est pas qu'une question de physique. Ça marche pas mal au mental ce truc... Mais je t'apprend rien j'imagine. C'est juste que les mecs n'en parlent pas. N'est-ce-pas?". Je ne répond pas. Que veux tu que je réponde? Bon son engin a une taille plus raisonnable alors je retourne m’asseoir en tailleur pour écouter mon prof de teub qui continue: "Shaun, y'a vraiment personne chez qui tu trouves qu'il y a ce petit plus? Ce petit quelque chose qui te tire dans le bide? Quelqu'un qui fait battre ton cœur plus fort ici ou dans ta vie d'avant?". Sauf que ma vie d'avant elle est toujours ma vie au présent. Ici je ne suis qu'en visite. Pour le boulot. Pour me faire du bien aussi ok. ... Ok c'est en train de devenir vital de me connecter. Je suis mieux Ici que Là-Bas. Mais ça ne change rien. Je ne vois pas de qui... ... ou de quoi il parle. Mais alors là p-a-s d-u t-o-u-t.
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Sarah Cooper
J'ai 27 ans et je vis en France. Dans la vie, je suis hackeuse. Sinon, je suis célibataire et je le vis bien car j'ai besoin de personne.
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Shaun tu me fatigues. Arrête de lutter. On a pas le temps... Même Hägar se marre et te signale que ta tige s'est redressée d'un coup. Tu pipotes tu chipotes tu fais la moue mais eh je suis là et je sais que tu mens: t'as pensé à lui. Lui et ses yeux bleus hypnotiques. T'as touché tu t'es brûlé. Je t'avais dis de pas le faire. Mais t'en fait qu'à ta/notre tête.
Écoute notre Maître Yoda du sabre laser Hongrois petit scarabée. Écoute. Va prendre ton mur et arrête de nous et surtout de ME faire chier.
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Shaun Carver
J'ai 27 ans et je vis à Andanéya. Dans la vie, je suis incognito et je m'en sors très bien . Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis ptet pas si bien que ça je sais plus trop...
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Je demande avec un sourire à Hägar s'il veux profiter de ma soudaine remontada de motivation. Mais il décline poliment en rigolant et m'enjoint plutôt à "le ou la rejoindre". Et que si plus tard il est toujours là et que j'ai la queue qui a des envies d'ailleurs...
Ouh par Odin que c'est romantique! ("Toujours plus que "MISSYOU" hein Shaun?" se marre dans un coin de ma tête Sarah).
Je promet je me rhabille je me tire. Je vole presque dans l'escalier, sautant des salves de marches comme quand j'avais 6-7 ans, quand t'as pas encore compris que si tu te les manges comme le prédit ta daronne, tu risques de plus jamais en sauter ou du moins pas pendant plusieurs mois à cause de tes plâtres (et que tu devras demander un coup de main même pour pisser). Mais ici, je m'en fou: je peux faire ce que je veux. Quand je veux. Avec qui je v...
... Ouais mais est-ce que lui il veut déjà? Et puis il est où d'abord? La plage! Bien sûr andouille, la plage! À croire qu'il y vit dans la flotte salée et qu'il met pied à terre que pour bouffer du hamburger! Hé hé hé hé STOP, il est peut-être au restaurant...?
PUTAIN IL EST QUELLE HEURE???
Je me fraie un chemin entre les corps des uns et des autres sans même y penser. Je m'en fout d'eux. Je veux le voir lui. Je passe en courant près du bar et je freine des quatre fers avant de reculer presque en Moon Walk (wouh! Michael si tu me lis elle est pour toi celle-là!).
Ni le resto. Ni la plage: Le bar. Merde. Peut-être qu'il a rencart...? "Mais on s'en BRANLE Shaun putain VAZY!!!" Heu... OUAIS D'ABORD! Rien à PÉTER! ... Mais je me suis rhabillé rapidos, je suis ptet tout débraill... "RAAAAH TU ME GAVES! COUILLE MOLLE!" WohoOOO Sarah a pris les commandes et me voilà qui fonce sans hésitation me coller au tabouret haut à côté avec un sourire insolent au coin des lèvres.
"Salut beau gosse, vous êtes tout s...". Ouh là, mauvaise pioche. Il a pas l'air ravi de nous voir. Si je me foire je vais m'en prendre une. La gamine veux qu'on continue sur notre lancée d'effronté.e mais je suis pas du même avis. Je la soupçonne même d'essayer de ma savonner la planche... Et ça pas question. "Bon apparemment j'ai fais quelque chose qui t'as contrarié... Est ce qu'on peut aller en parler dans un endroit plus tranquille?".
Je lui fais un pauvre petit sourire et je le vois se retenir d'y répondre. Ouuuh mais c'est qu'il est un peu bégueule le garçon! Il est ok mais... À l'endroit de son choix. Ok. Il me l'a pas fait à l'envers la première fois, mais je négocie un peu quand même juste pour le plaisir et parce que j'ai une petite idée: "D'accodac mais c'est moi qui conduit.". Je ne sais pas d'où sort ce "d'accodac" antédiluvien mais je m'en bats les couilles. Lorens accepte et me suit sans plus faire sa Sarah (haha BIM tu l'as pas volé toi! Aller, sans rancune!).
Je me la joue K-2000 et je parle à ma montre en ordonnant à mon véhicule d'apparaître. Bon ok c'est pas une Pontiac Firebird Trans je sais plus quoi. C'est même pas une voiture en fait... C'est ma moto de rêve. Elle n'existe même pas. On a deux trois visuels de l'aventurière au minishort qui la conduit mais... C'est tout. Même le nom il est pas possible (un clin d’œil de gamer tout ça). En gros, elle ressemble à une vieille moto classique anglaise.
Mais tout ça on s'en contrefiche comme j'ai déjà dit. Comme on se fout que j'ai passé mon permis il y'a des années et des années et que je n'ai que peu conduit faute d'argent. Et puis mon accident m'avait refroidit un moment et je n'avais plus la thune pour me repayer un deux roues ensuite. Je me mets au guidon (enlève ta culotte c'est moi qui pi... Hm heu non. J'ai rien dit).
Je lâche crânement un: "Tu montes?". Assez équivoque mais sans en rajouter (Je m'appelle pas Raoul non plus!).
La moto c'est THE véhicule pour obliger l'autre à se rapprocher. Dans mon cas... C'est plutôt un petit cadeau pour me faire pardonner. S'il a fait autant la gueule c'est que j'ai dû lui manquer un peu enfin... Je crois (?). J'espère.
Je le laisse passer les bras autour de ma taille et je démarre. L'odeur d'essence entêtante... Le bitume... La vitesse. La liberté. Une fois encore, je le laisse me guider. (C'est peut être un détail pour vous mais...) Pour moi, ça veux dire beaucoup.
J'espère qu'il le comprendra. J'espère qu'il aimera. J'ai sans doute trop d'attentes et d'espoirs.
En attendant, je profite de ses bras autour de moi. Et c'est plus qu'agréable de sentir sa chaleur contre mon dos. J'aurais au moins grappillé ça.
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Jeu 2 Avr - 11:17
Lorenzo Baratta
J'ai 36 ans et je vis dans un petit village, en Italie. Dans la vie, je suis patron d'une multinationale et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis marié et je le vis plutôt mal. Mais tout ça n'a pas d'importance. Parce qu'ici je suis simplement Loren's, que j'ai l'air d'avoir à peine une vingtaine d'années. Je ne suis pas un grand patron. Je ne suis pas marié. Je suis juste un gars qui veut s'amuser.
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J'ai fini par retrouver machin, putain il me l'a redit mais j'ai déjà oublié son prénom à nouveau. Tant pis, ce n'est pas pour son prénom que j'ai envie d'être avec lui. Il embrassait aussi bien que notre petite dance la semaine dernière avait pu le laisser croire. J'avais déjà hâte d'aller vérifier si sa langue serait aussi agile sur une auter partie de mon anatomie. Mais on prenait notre temps. On avait encore plusieurs heures avant que la soirée ne se termine. J'avais proposé de boire un verre, le temps de se calmer un peu, de faire monter le désir encore plus... Un peu de frustration avant d'aller chez moi.
J'étais donc accoudé au bar quand je l'entendis, cette voix que je ne pensais plus entendre, me sortant des mots que je n'aurais jamais pensé entendre dans cette bouche.
"Salut beau gosse, vous êtes tout s..."
Je me retournais vers lui, le regardant surpris par cette phrase de pur beauf qu'il venait de me sortir. Il jouait à quoi là au juste? Il m'avait fui la dernière fois et maintenant il revenait l'air de rien avec sa phrase de merde. De toute façon je m'en foutais qu'il ne soit pas venu la semaine dernière. Je n'allais pas me vexer pour si peu. On était tous là pour s'amuser après tout, pas pour le délire de se marier et vivre heureux jusqu'à la fin du temps. Je l'avais tenté cette version là de l'histoire et ça s'était terminé de façon désastreuse. Alors il pouvait bien me snober un jour et revenir le lendemain je m'en foutais. Ca ne m'atteignait pas. Il était paumé ça se voyait bien. Il avait besoin de temps pour s'acclimater à tout ça. Rien à voir avec moi...
"Bon apparemment j'ai fais quelque chose qui t'as contrarié... Est ce qu'on peut aller en parler dans un endroit plus tranquille?".
Je me retenais de sourire, de rire même. Il semblait confondre les choses là un peu non? C'était lui qui avait quelque chose qui l'avait contrarié. Sinon pourquoi aurait il disparu ainsi? Et pourquoi reviendrait il l'air aussi à l'aise qu'un lapin sur un téléski. Comparaison à la con que faisait toujours ma grand mère et qui avait le don de me faire rire. Et là Shaun avait exactement la même tête qu'un pauvre lapin dans cette situation. Il semblait attendre que je lui crie dessus, c'était faux, mais le besoin de me voir était assez fort pour qu'il passe par dessus ce risque. Et de toute façon je m'en foutais qu'il m'ait fui après notre presque baiser. Ca ne m'atteignait pas.
- Très bien je connais un endroit où on sera tranquille.
Je fis signe au serveur d'annuler ma commande. Tant pis pour Machin qui m'attendait sur un canapé un peu plus loin. Il ne m'en voudrait pas pour si peu. Il était tellement entrain de baver demain moi qu'il me reprendrait sans rien demander. Il était dans la catégorie des creuvards, de ceux qui commençaient à avoir besoin de plus, toujours plus pour réussir à se sentir encore vivant. Plus d'alcool, plus de fête, plus de sexe... il ne tarderait pas à aller dans l'autre boîte pour se sentir encore plus vivant. Ils me faisaient de la peine.
"D'accodac mais c'est moi qui conduit."
Et lui aussi il me faisait de la peine là. Non mais sérieusement il venait d'où ce daccodac? Je le suivis sans rien dire hors de la boite, attendant de voir ce qu'il allait me sortir comme moyen de transport. Là je ne parvins pas à le retenir mon sourire, heureusement il ne l'avait pas vu et j'avais arrêté de sourire quand il m'avait nargué.
"Tu montes?"
Mais bien sur que j'allais monter, un moyen de transport qui me permettait de me coller contre lui, de passer mes bras autour de sa taille l'air de rien... pourquoi m'en priverais je?
Peut être qu'il cherchait à se racheter? Il regrettait d'avoir hésité, de m'avoir fui après notre presque baiser. Peut être cherchait il un moyen de revenir vers moi, pour me réclamer ce plus qui me faisait envie à moi aussi? Ce serait vraiment très agréable comme idée. Et si c'était bien ça, le lieu que j'avais choisi pour discuter était vraiment parfait.
J'adorais ma maison en Italie. Elle était située un peu au sud de Rome, en bord de mer. Elle était au sommet d'une colline, dans une baie avec une vue splendide. C'était une grande maison, décoré avec gout par un décorateur que ma femme avait payé les yeux de la tête. Ma chambre était tout en haut, c'était l'ancienne suite parentale aménagée en chambre de mourant. Mais la vue que j'avais de la haut, la vue sur la baie était splendide et c'était l'un des seuls réconfort de ma vie là bas.
Mais ça n'était pas la maison de mes rêves. Celle là je l'avais reconstruite ici.
J'étais parti en vacances en Thaïlande, dans une petite île aux eaux bleu turquoise. J'avais loué une maison sur pilotis, loin de toute civilisation, de toute personne. Seul au monde, à pouvoir me détendre et profiter. C'était devant cette maison que je le fis se garer.
Je l'invitais à laisser sa moto au bord de la route alors que je rejoignais la plage. Un ponton en bois partait de là et serpentait sur le sable avant d'arriver à la maison en elle même. Elle était petite mais ça me suffisait. On rentrait dans une cuisine ouverte, donnant sur une petite salle à manger et un coin salon. Dans le coin gauche de la pièce se trouvait une pièce donnant sur la chambre et la salle de bain attenante. La déco était simple, épurée, du bois clair, des meubles blancs... mais ce n'était pas ce qui faisait qu'elle était sublime à mes yeux. Tout le salon était ouvert sur une terrasse. J'avais laissé ouvert en grand les baies vitrées, l'air de la nuit entrant dans la maison faisant voleter les rideaux dans la pièce. Et la terrasse... elle était directement au dessus de la mer.
Je m'avançais vers mon frigo pour prendre deux bières et les ouvrir. Je lui fis signe de me suivre avant de partir pieds nus sur la terrasse. Je traversais le salon qui se trouvait là pour aller m'asseoir au bord de la terrasse, les pieds dans l'eau. J'avais allumé la musique dans la maison, la laissant en léger bruit de fond, pas trop fort pour ne pas gêner notre conversation. Je l'attendis là avec ma bière, attendant qu'il soit installé pour parler.
- Je ne suis pas contrarié. J'aurais aimé te revoir la semaine dernière, ça je ne m'en cache pas, mais je ne t'en veux pas de ne pas être venu.
Je lui fis un petit sourire avant de prendre une gorgée de ma bière à même la bouteille.
J'ai 27 ans et je vis en France. Dans la vie, je suis hackeuse. Sinon, je suis célibataire et je le vis bien car j'ai besoin de personne.
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"Le petit Shaun est demandé à l'accueil! Le petit Shaun est demandé à l'acceuil! Merci". Bienvenue dans la réalité pov' con... Alors t'as fait ton malin Shauny, tu m'écoutes jamais et en plus tu te fous de ma gueule?
Je me marre... J'ai rien besoin de dire là. Tu t'es rappellé où t'étais. Et avec qui. Tu t'es rappellé qu'on était pas du même monde lui et nous. Elle pue le fric cette baraque... Et me sort pas un discours sur le sentiment de liberté qu'elle te procure, oh non non non. Moi, je ne me fais pas avoir.
Eh, il te sort le grand jeu là! Non mais cette musique... Alors, prêt à t'en prendre une dans le cul? Parce que c'est ça Shaun: il t'a limite battu froid mais toi tu prends ça pour ce que ça n'est pas. Tu te fais des films. Si tu veux être sa pute, c'est ton problème. Joue-la confidence sur l'oreiller si ça te chante... Moi j'en ai marre de te surveiller. On se revoit dans le vrai monde... T'inquiète, ça va vite venir. Tic-Tac-Tic-Tac l'heure tourne.
Au final, tu l'as amer toi aussi que ce monde là fasse aussi mal que l'autre niveau bleus à l'âme...
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Shaun Carver
J'ai 27 ans et je vis à Andanéya. Dans la vie, je suis incognito et je m'en sors très bien . Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis ptet pas si bien que ça.
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Oui moi je l'aime bien cette "baraque" comme l'appele Sarah avec tant de mépris. Comment est-ce qu'on en pourrait ne pas l'aimer? Si je me fais des films, elle, elle se met des putains d'oeillères... Je suis bien placé pour savoir que ça ressemble quand même vachement à la maison qu'elle s'était crayonnée et découpée en piochant dans des catalogues de déco quand elle était ado. Je sais très bien que ça lui a fait quelque chose ce rideau qui volait doucement dans la brise marine du soir. Je sais qu'elle a noté la douce lumière, l'odeur du bois puissante... Mais là, elle est partie. Elle n'est plus là. Je me retrouve seul... Je me sens un peu nu sans elle. Un peu trop à nu. Comme si on m'avait enlevé ma confortable et protectrice carapace.
Ma théorie de roi triton qui se nourrit de burger se vérifie, le voilà encore les panards dans l'eau. Je m'assoie en tailleur à côté de lui sur le bois nu, regard sur l'horizon en prenant ma bière avec un "merci" distrait. J'ai enlevé mes pompes à l'entrée. Réflexe. J'aime pas crotter le sol chez les autres, Mamé m'a assez engueulé à ce sujet. Je suis conditionné.
- Je ne suis pas contrarié. J'aurais aimé te revoir la semaine dernière, ça je ne m'en cache pas, mais je ne t'en veux pas de ne pas être venu.
Heu ah? ... ... Ah oui Sarah n'est plus là. Mais sérieux j'ai si mal interprété la tronche qu'il me faisait quand j'ai débarqué avec la phrase de Sarah Raoul? (et on avait rendez-vous?). Je me tais. C'est lui la pipelette après tout. Héhé au moins il avait envie de me revoir aussi... Quand je repense à mon baiser contact chelou c'est limite inespéré. Et puis il m'en veut pas. Bon... Enfin j'ai envie de dire, il m'aurait amené jusque chez lui pour me dire le contraire...? Ça serait un peu tiré par les cheveux non? Ouais, s'il était pas content il m'aurait traîné au club des zinzins du cuir cuir moustache... Je le regarde boire sa gorgée mais je ne touche pas à la mienne. J'ai encore regardé sa pomme d'Adam (... 'tain je deviens fétichiste ou quoi moi!? PommedAdamophile, ça se dit?). Du coup je regarde plus bas et je tombe sur sa clavicule... ... Allô docteur? j'ai définitivement un problème. "Meuh non vous souffrez de bitetendax aiguë tirez un coup ça ira mieux!" "Oh merci Docteur, merci!". Voilà ce que ça donne quand j'ai plus l'autre dans ma tête, je délire tout seul.
- Alors si tu me disais plutôt ce qui ne va pas. Eh ben heureusement que j'ai pas pris de gorgée je serais en train de m'étouffer avec. Depuis quand il part plus en monologue lui? Je tente de dissimuler mon malaise. Je vois pas comment amener ça. Je penche la bouteille pour en avaler une lampée... Puis je change d'avis. Non il me faudrait quelque chose de carrément plus fort. Pfff... Non mais on est obligé de parler de moi? Je suis à deux doigts de m'allonger et de me laisser rouler pour finir à la flotte... Je ne sais pas faire glisser les mots comme lui moi. Ou comme Sarah. Surtout que c'est la honte là... "Je...". Oh oui c'est un très bon préambule ça bravo moi-même! Bravo! ... ELLES SONT OÙ TES COUILLES SHAUN HEIN??? J'arrive à me booster assez pour sortir un peu plus qu'un sujet et faire une phrase complète: "Je me sens pas trop à ma place ici...". (Sujet+verbe+complément, bieeeen Shaun! Eh balance-lui aussi qu'on a un accès pirate pendant que tu y est!) "Je veux dire... Les choses sont moins faciles ici que ce que je pensais.". Je sens bien que j'en dis trop ou pas assez. Et je me fais avoir par le geste de "je bois pour combler". Je repose ma bouteille: j'ai envie de garder les idées claires. Et j'ai envie de profiter de cet air frais et de cette ambiance avec tous mes sens en gardant tous mes moyens disponibles. Parler de moi c'est dangereux. Surtout ici. Peut-être même plus encore avec lui. "Je m'imaginais... Je sais pas, que tout glisserais sans soucis, sans accroc, je voyais ça comme... Un moyen de m'évader, mais comme on s'évade avec une VR tu vois...?". Hm. Mouais. Je crois pas que je sois face à du joueur... Les gens (vraiment) riches n'ont pas trop le temps pour ça. Peut-être qu'il a des parts dans ce marché parce que le gamer est devenu une bonne vache à lait et que le jeu-vidéo s'est imposé comme un loisir à part entière, mais rien de plus. "Comme avec un casque de réalité virtuel. Un peu comme un film en 3D en bien bien plus mieux...". Je devrais peut-être m'arrêter là. Je vais le vexer à force à essayer d'expliquer comme s'il avait 86 ans et qu'il sucrait les fraises en oubliant d'enfiler son pantalon en sortant chercher sa baguette de pain.
Je hausse les épaules avec un geste d'impuissance: "Mais au final, c'est presque comme la vraie vie. Et on y retrouve les mêmes soucis. Les mêmes conneries. Les mêmes ennuis. Voire d'autres même qu'on avait pas anticipé...". Je m'arrête. Si je continue je vais finir par me barrer sur du débat de réalités parallèles à la Sliders.
Je déplie les jambes pour les allonger et je me cale en arrière sur mes avant-bras, renversant au passage ma boisson. Je m'apprête à me relever et à demander une serpillère ou je ne sais quoi en m'excusant mais je regarde le liquide s'écouler, admirant la mousse tracer quelques cumulonimbus épars sur les noeuds du plancher. Les senteurs de bois et de la bière mêlées me tirent des souvenirs dans lesquels je me perd un instant en prononçant doucement comme si je me parlais plus à moi-même qu'à lui: "Je ressens tellement plus de choses ici... Tout est plus fort, plus...". Je trempe mon index dans la flaque qui s'égoutte maintenant entre les planches avant de le porter entre mes lèvres en riant à demi: "... Présent...". Je songe en me léchant le doigt que c'est ça. C'est tout à fait ça: là-bas je suis engourdi.e. J'ai fais taire mes sens pour ne plus souffrir. C'est pour ça qu'ils me lancent tant ici en ces lieux. Surtout en sa compagnie... Loren's... ... Ah bah oui, Loren's. Mon hôte. Oups... Quand est-ce que j'ai encore dérapé dans la weird zone moi? La pomme d'Adam, le léchage de bière sur le bois...
Eh ben mon gars, on est pas sorti du sable... Crois-moi.
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Jeu 2 Avr - 19:52
Lorenzo Baratta
J'ai 36 ans et je vis dans un petit village, en Italie. Dans la vie, je suis patron d'une multinationale et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis marié et je le vis plutôt mal. Mais tout ça n'a pas d'importance. Parce qu'ici je suis simplement Loren's, que j'ai l'air d'avoir à peine une vingtaine d'années. Je ne suis pas un grand patron. Je ne suis pas marié. Je suis juste un gars qui veut s'amuser.
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Je sentais bien qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. C'était même normal que ça n'aille pas. On était pas dans des situations faciles à l'extérieur d'ici. Ce n'était pas parce qu'on était ici que tout allait bien tout d'un coup et qu'on oubliait tout le reste.
Il hésita un instant, peinant à se lancer avant de lacher ce qu'il avait sur le coeur.
"Je me sens pas trop à ma place ici..."
Bingo! Je l'avais deviné que c'était quelque chose du genre. Je n'avais aucun mérite par contre, on était nombreux à passer par ce stade, moi en premier. Je l'avais vécu ça aussi à mon arrivée aussi. Je me retrouvais décidément un peu trop dans ses réactions en arrivant ici. On se ressemblait, pas mal quand même.
"Je veux dire... Les choses sont moins faciles ici que ce que je pensais."
Ouais... ce n'était pas parce qu'on était ici que tout devenait tout rose tout merveilleux. Ca ne pouvait pas l'être quand on enfermait ensemble des personnes mourantes, en souffrance, agonisante voir même carrément décédé. On amenait tout ça avec nous. Toutes nos souffrances, nos angoisses... On les gérait plus ou moins. On le gérait chacun à notre façon. Mais on ne faisait que ça... gérer.
"Je m'imaginais... Je sais pas, que tout glisserais sans soucis, sans accroc, je voyais ça comme... Un moyen de m'évader, mais comme on s'évade avec une VR tu vois...?"
Je hochais doucement la tête. Je comprenais... il n'imaginait pas à quel point je pouvais le comprendre.
"Comme avec un casque de réalité virtuel. Un peu comme un film en 3D en bien bien plus mieux..."
C'est bon j'étais pas vieux machin qui ne comprenait rien à la modernité non plus. Après en même temps il ne pouvait pas le savoir. Ici j'avais l'air d'un gamin d'à peine vingt ans. En vrai j'approchais lentement mais surement de la quarantaine. Et j'étais un des plus jeunes ici, beaucoup de mes chers concitoyens avaient la soixantaine voir plus. J'étais jeune... un peu trop pour être ici. Et Shaun devait l'être aussi un peu certainement.
"Mais au final, c'est presque comme la vraie vie. Et on y retrouve les mêmes soucis. Les mêmes conneries. Les mêmes ennuis. Voire d'autres mêmes qu'on avait pas anticipé..."
Parce qu'on était toujours les même. On allait pas changer du jour au lendemain parce qu'on avait retrouvé une nouvelle jeunesse, une nouvelle vie...
Je le fixais, le regardant faire alors qu'il bougeait, renversant la bière sur le plancher de la terrassse. Pas grave... ça serait disparu à ma prochaine visite ici. Si il en voulait un peu plus je pourrais toujours aller lui chercher une autre bière, il y en avait plein dans mon frigo.
"Je ressens tellement plus de choses ici... Tout est plus fort, plus... Présent..."
Je sentais son regard poser sur moi. A quoi est ce qu'il pensait en cet instant?
Je me contentais de lui faire un léger sourire, détournant le regard pour prendre une gorgée de ma bière. Il me mettait mal à l'aise à me fixer ainsi. Je ne savais pas trop pourquoi mais son regard m'intimidait.
- Tu ne t'y attendais pas hein? A ce que tout soit aussi réel.... Ca fait un trop grand changement par rapport à l'autre côté. Là bas on ne vit pas. On est tous plus ou moins enfermé dans nos corps, dans un ersatz de vie qui n'est plus vraiment la vie. Mais ici... on est percuté de plein fouet par tout ça... par toute cette vie qu'on nous rend tout d'un coup. Ca fait beaucoup à encaisser d'un coup. Et c'est normal. Je suis passé par là aussi.
Je laissais mon regard fixer sur les vagues, reprenant une gorgée de ma bière avant de parler.
- Quand je suis arrivé ici ça a été un choc. J'ai passé ma soirée sur la plage. Je courrais partout comme un gamin. Je me jetais dans les vagues en riant. C'était si bon... J'avais l'impression de prendre un shoot de drogue pur. Après tant de temps à avoir été privé de ces sensations, je reprenais tout dans la gueule. C'était trop... beaucoup trop.
Je souriais doucement, agitant un peu mes pieds dans l'eau.
- Je n'avais qu'une hâte c'était repartir, comme un drogué. Je me suis un peu plus calmé la seconde fois. J'ai été un peu plus normal. Quoi que... je me suis enfilé huit hamburgers dans la soirée.
Je riais doucement à ce souvenir. Manger avait été tellement bon. Des mois que je n'avais rien avalé, que je n'avais rien pu savourer. Et enfin... je mangeais à nouveau. Mes minis obsessions s'était un peu calmées, pas complètement mais un peu quand même.
- J'ai mis du temps à... à me laisser aller avec quelqu'un. Les premiers mois je venais pour manger, profiter de la plage... Je n'approchais pas les gens. Je bondissais sur place dés que quelqu'un me touchait. Je n'étais plus habitué à tout ça, à cette proximité avec les gens. C'était trop.. trop perturbant.
Des mois que je n'avais pas senti le toucher de quelqu'un, que j'étais seul, isolé dans mon corps, prisonnier de celui ci.
- La première fois avec une femme a été catastrophique. J'aimais ça pourtant avant. Je n'aimais que les femmes d'ailleurs. J'en avais eu un certain nombre dans ma vie. Mais là... impossible. Rien du tout... le néant... J'ai laissé passer quelques temps. Je me suis recentré sur ce qui me donnait du plaisir. Me balader, manger... Puis j'ai retenté. Une fois, puis deux. Toujours le même résultat.
J'esquissais un petit sourire avant de continuer.
- Puis il y a eu ce gars... J'étais bien émeché ce soir là. Beaucoup trop même. Je l'ai laissé me draguer. Puis me raccompagner chez lui. Puis une chose en entrainant une autre on a passé le reste de la nuit ensemble. Ca a été comme... ça a débloqué quelque chose en moi.
Depuis je ne me tapais plus que des hommes. Les femmes ce n'était vraiment plus pour moi. J'en étais venu à les détester quasiment toutes, à transférer la colère que j'avais vis à vis de ma femme sur elles.
Je soupirais avant de me retourner vers lui. Et voilà.. j'avais encore une fois recommencé à trop parler.
- Ce que je veux dire c'est que... ça peut pas être parfait ici. On est ce qu'on est. On a tous nos problèmes et nos angoisses. Surtout nous d'ailleurs je crois. On ne vient pas ici parce que tout va bien dans notre vie. Alors... on les traine avec nous nos casseroles. On se débrouille comme on peut avec mais... ouais, les conneries qu'on avait de l'autre côté on les retrouve souvent ici.
Je repris une gorgée de ma bière, avant de continuer ma petite analyse perso des choses.
- Après on ne gére pas pareil. Moi j'ai pris le parti de savourer chaque aspect de la vie que l'on peut retrouver ici. Le sexe oui forcément, mais je ne me limite pas à ça. La nourriture aussi j'adore, tu l'as remarqué je crois.
Petit éclat de rire, ça oui il avait du le remarquer.
- Mais aussi profiter de la vue, du bruit de la mer, de la sensation des vagues... chacune de ces petites choses qui font le sel de la vie.
Et qui me manquait si cruellement.
- Après y'a ceux qui pensent qui font absolument vivre à fond et le plus possible, qui crament la vie par les deux bouts. Ils n'en ont jamais trop. Il leur en faut plus, toujours plus, plus de sensation, plus de vie parce qu'ils ont peur de ne pas assez profiter avant la fin.
J'haussais vaguement les épaules.
- Mais c'est pas une course. Moi je préfère ma version. Mais ne t'en fais pas Shaun. T'es à ta place ici. T'as le droit d'en profiter. Et d'en profiter comme t'en as envie, sans te prendre la tête.
Iel était peinard dans son coin de douleur, à admirer le noir d'encre de son coeur, entâché par ce fichu espoir qui avait naquit bien malgré ille. Elle faisait la gueule. Il allait mal. Iel... Iel avait l'habitude.
Ce dont iel avait moins l'habitude en revanche c'était d'être perturbé.e ainsi. C'était plutôt rare d'avoir affaire à quelqu'un de son niveau en terme de phrasé, à croire qu'iel attirait les caves à cause d'"Elle"... Il n'y avait surtout plus personne depuis un bon moment maintenant. Iel s'était fait une raison. De toute façon, il n'y en avait plus pour longtemps... Enfin, ça, c'était avant que l'homme qui parlait ne débarque. Ou plutôt qu'eus débarquent dans cet étrange squat d'Autrefois. Un autrefois idéalisé certes, mais quel mal y'avait-il à cela? Aucun, surtout au vu des âmes infortunées qui peuplaient ses rues ou ses quatre murs comme la charmante maisonnée dans lequel lui et sont hôtes demeuraient.
Spot de rêve. Mec de rêve.
Ses mots sont bien choisis, son discours caressant. Il en faut pour lia faire sortir de sa retraite. C'est un bel exploit dont l'autre n'a même pas conscience. Iel aime sa façon de prononcer les 's'. Quel délice pour l'âme que des mots comme "Ersatz"... Il tape juste. Encore. C'est rassurant de voir qu'iels ne sont pas seul.es dans ce maelstrom. De savoir qu'on est pas les premier.es à être perdu.es dans cet embrouillamini de sentiments et de sensations. Loren's se confie. Se livre. Le fait-il avec tout un chacun? Qui sait... Iel n'en a pas l'impression et être un.e interlocuteur/.ice privilégié.e ellui plaît. Iel aime que l'on flatte son égo et qu'on lia désire. Comme tout un chacun sans doute.
Cette personne a décidément tout pour plaire. Quand il sourit, le plis de ses yeux le rend d'autant plus craquant. S. est sous le charme. 'Elle' connaît bien la peur du toucher de l'autre. C'est bien ce qui rend leur approche si complexe... Mais lui, lui il arrive à faire son bout de chemin vers leur coeur commun. Si rapidement... Tellement rapidement. Iel n'a pas envie d'attendre des mois. Et le petit gars encore moins. Même si lui c'est ille aussi. Sarah... Sarah c'est autre chose. Sarah est S. Sarah est ellui. Mais c'est trop compliqué pour être expliqué.
Alors ça lui fait mal à elle et ellui quand iels comprennent que le beau gosse les rejetterait pour une histoire de fente à la con. Ça lui donne même envie de...
***
Sarah Cooper
J'ai 27 ans et je vis en France. Dans la vie, je suis hackeuse. Sinon, je suis célibataire et je le vis bien car j'ai besoin de personne.
Erika Linder :copyright: thescifiworld.net
... Lui défoncer sa petit gueule d'amour. Voir si son sang coule comme le sien. Lui faire autant de mal qu'il lui en fait là. Il la rend dingue, complètement dingue. Elle veux l'embrasser et le mordre tout à la fois. Elle le hait autant qu'elle... Qu'elle ne se laissera pas aller à finir cette phrase. Il mériterait... Il mériterait...
Non, elle n'y arrive pas. Elle n'arrive pas à le détester assez. Il fait taire l'alarme lancinante de sa détresse en parlant de ce 'sel' qu'elle avait perdu et retrouvé avec lui ici. Sarah ferme les yeux et empêche ses larmes de venir. Elle ne pleure jamais.
Oh, elle, elle comprend très bien ceux qui "crament la vie par les deux bouts" comme Loren's dit.
Ses jours sont comptés de toute manière... Et elle le sait. Ellui est de retour. De plus en plus présent. Iel a toujours été éclatant.e. Superbe. Rayonnant.e. S.he lui a permis d'être un temps la personne qu'elle voulait être avant que tout ne devienne trop dur. Trop envahissant. Trop difficile. Qu'on la rejette puis qu'on la souille une fois encore. La goutte d'eau.
Elle ne devrait même pas être ici. Il ne veut pas d'elle. Il ne veut que 'Lui'. Et elle ne le comprend que trop bien. Elle cède sa place et retourne dans son néant confortable et profond.
***
Shaun Carver
J'ai 27 ans et je vis à Andanéya. Dans la vie, je suis incognito et je m'en sors très bien . Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis ptet pas si bien que ça.
Alexander Calvert :copyright: thescifiworld.net
- Mais ne t'en fais pas Shaun. T'es à ta place ici. T'as le droit d'en profiter. Et d'en profiter comme t'en as envie, sans te prendre la tête.
Je garde longuement silence, ne me privant pas pour le regarder alternativement à la vue qui s'offre à nous. Je prend le temps de digérer tout ce qu'il a dit et d'écouter la piste audio des oiseaux marins que les concepteurs ont eu la bonne idée d'intégrer sur ce coin là de leur map. Magistral. Tout y est. Mais la plus belle réussite de ce programme n'en est pas une qu'ils ont crée mais que la vie a faite puis recrachée: Loren's.
"En profiter comme j'en ai envie...?". En toute liberté? Jamais je n'ai eu un tel champ de possible. J'ai plutôt été habitué à prendre ce qu'on me proposait ou à aller le chercher quitte à claquer des mâchoires plus fort que celui d'en face. Je prend, je me sers. Je sers. Échange de bons procédés. À partir du moment où on intègre l'élément "humain", il y'a prise de tête. L'autre est un compromis avec lequel il faut composer.
Je n'arrive pas à bien lire en lui. Alors je prend un risque mais tant pis. Heureusement la musique de fond avait changé et est plus en adéquation avec mes pensées. Je bats doucement la mesure en le fixant du regard avec un petit sourire taquin. La vue ne m'intéresse plus. ""Comme j'en ai envie"? Vraiment?". Je me lève et je me déshabille avec une lenteur calculée en laissant choir au sol mes vêtements, sans cesser de le regarder avant de m'approcher de lui et de l'enjamber, me retrouvant à genoux sur son corps, vêtu pudiquement de mon sous-vêtement. J'approche mes lèvres des siennes, les frôlant sans pour autant l'embrasser avant de me relever à nouveau et d'enlever mon dernier tissu en lui tournant le dos, le laissant ainsi en tête à cul avec l'arrière de mon anatomie.
Je lance par-dessus mon épaule: "J'ai horreur de laisser les choses inachevées...". Et je saute à l'eau. À lui de voir s'il souhaite m'y rejoindre et reprendre là où on avait laissé les choses.
Je ris intérieurement en constatant au contact de l'onde sur mon "enveloppe" que ma maudite teub a repris du service: Hägar avait bien raison.
J'ai ce mec dans la peau.
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Beloved
Lun 6 Avr - 15:23
Lorenzo Baratta
J'ai 36 ans et je vis dans un petit village, en Italie. Dans la vie, je suis patron d'une multinationale et je m'en sors bien. Sinon, grâce à ma malchance, je suis marié et je le vis plutôt mal. Mais tout ça n'a pas d'importance. Parce qu'ici je suis simplement Loren's, que j'ai l'air d'avoir à peine une vingtaine d'années. Je ne suis pas un grand patron. Je ne suis pas marié. Je suis juste un gars qui veut s'amuser.
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La musique changea, laissant de côté les paroles réconfortantes des Pretenders. Je ne l'avais pas vraiment choisi, lançant juste la playlist au hasard. Mais je l'avais laissé, avec un sourire intérieure, une sorte de léger message subliminal. Je serais là pour toi... Ca allait plutôt bien avec le sentiment que j'avais voulu lui transmettre lors de notre échange. Oui la situation était étrange, compliquée. Oui c'était normal qu'il se sente perdu. Mais je serais là pour l'aider...
Puis la musique avait changé. A croire que les concepteurs avaient décidé de calquer la musique sur nos émotions, sur ce qu'on ressentait sur l'instant. Non... ce serait beaucoup trop intrusif et surtout beaucoup plus tordu comme façon de faire. Ils nous avaient laissé une toile blanche sur laquelle on pourrait s'amuser, pas se faire contrôler ou surveiller. On payait assez cher pour ça. Mais c'était terriblement ironique, à ce moment où Shaun méditait mes paroles, où il devait certainement se demander quoi faire, d'entendre The Clash chanter ça. Devait il rester ou partir?
Je le regardais du coin de l'oeil. Je regardais surtout l'horizon, lui laissant la place de réfléchir à ce que je lui avais dit, de prendre sa décision seul. Je voulais qu'il reste. Je voulais prolonger ce moment de détente, cette sensation d'intimité que je ressentais quand il était là. Mais je n'allais pas le forcer. Je lui avais dit. Il était libre de faire ce qu'il avait envie de faire ici.
Il se leva. Il avait pris sa décision.
"Comme j'en ai envie"? Vraiment?"
J'aimais bien ce petit sourire mutin qui se dessinait sur ses lèvres. J'attendais de voir ce qu'il allait faire, ne me gênant pas pour le regarder maintenant. Et comme je faisais bien... Il se déshabilla, lentement, lascivement, les mouvements de son corps suivant le rythme saccadé de la musique. J'étais hypnotisé, mon regard ne quittant pas des yeux son corps qui se découvrait petit à petit, pur délice à mes yeux.
Il passa sur moi, se mettant sur mes genoux face à moi. Mes mains me démangeaient d'aller découvrir ce corps contre le mien, d'arracher la légère barrière de vêtement qu'il avait maintenu entre nous. Je restais sage. Je préférais le dévorer des yeux pour le moment, en attendant de pouvoir le dévorer réellement. Ses lèvres effleurèrent doucement les miennes, sans venir m'embrasser, me laissant terriblement frustré. Cet homme avait le don de me rendre fou. Je le voulais, je le savais. Je le voulais tellement, et je ferais tout pour l'avoir.
Il se leva, me laissant un peu plus frustré une fois de plus. Je n'allais pas vers lui. Je le laissais faire, attendant de voir où est ce qu'il voulait nous amener avec ce petit jeu.
Et il semblait nous amener dans une direction vraiment agréable. Il se mit dos à moi avant de faire glisser le dernier bout de tissu qui lui restait. J'avais une vue parfaite, du genre de celles qui me donnaient envie de l'entrainer dans mon lit. Il était superbe ainsi, sous l'éclat de la lune et des guirlandes allumées sur ma terrasse. Leurs lueurs faisaient doucement scintiller la peau blanche de son corps.
"J'ai horreur de laisser les choses inachevées..."
Puis il sauta dans l'eau, me laissant seul sur ma terrasse, un sourire aux lèvres. Ca tombait bien, moi aussi je n'aimais pas ça.
Je me levais pour me déshabiller rapidement. Je mis beaucoup moins d'élégance et de sensualité dans mes gestes que lui. J'étais beaucoup trop pressé. Je ne me gênais pas pour le laisser admirer la vue de mon corps côté face. Puis je sautais dans l'eau, nageant doucement pour venir le rejoindre.
- Alors si je me souviens bien...
Je me mis face à lui avant d'attraper sa main. Je la reposais sur mon épaule, là où elle s'était trouvée ce soir là, juste avant la coupure.
- Ta main se trouvait là... et moi... j'étais sur le point de faire ça...
Je me rapprochais doucement, me retenant de venir le toucher. Puis je me penchais, venant enfin embrasser ses lèvres. Je me contentais d'un léger baiser pour le moment. Un peu plus appuyé que ses caresses plus tôt, un peu moins passionné que ce que tout mon être désirait en cet instant, un peu trop frustrant aussi peut être.. mais meilleur encore que ce que j'avais imaginé. Le baiser ne dura qu'un instant, un léger instant fugace de plaisir avant que je ne me recule le sourire aux lèvres.
- Oui... j'aurais voulu avoir le temps de faire ça... et tellement plus aussi...
Je me laissais aller à le toucher, y allant doucement. J'effleurais doucement son dos sous l'eau, caressant sa peau du bout des doigts. Je m'arrêtais au niveau de sa hanche, ne descendant pas plus bas. Je remontais ma main le long de son bras, reposant un instant ma main sur son épaule. Je ne le fixais plus dans les yeux. Je regardais son corps, ne cachant pas dans mon regard le plaisir que je prenais à le détailler ainsi.
- On n'avait pas le temps ce soir là... mais ce soir on l'a....
Ce soir il nous restait au moins deux ou trois heures. C'était largement assez pour ce que j'avais en tête. Je laissais redescendre ma main, retraçant doucement son torse du bout de mes doigts, avant de la laisser reposer sagement sur sa hanche.
- Si tu en as envie toi aussi....
J'attendais sa réponse, un peu anxieux. Le flirt dans l'eau c'était une chose. Mais je lui proposais de venir au lit avec moi, de passer aux choses sérieuses, de franchir un cap pas toujours évident à franchir. J'ignorais si j'étais le premier homme dans son lit et je m'en fichais. Quelque soit la réponse ça ne changerait rien à mon attitude. Je prendrais mon temps. Je le laisserais aller à son rythme parce que je voulais qu'il savoure ce moment autant que j'allais le faire, parce que je voulais qu'il comprenne ce que je vivais, qu'il se laisse aller à vivrer tout simplement...
Et il le fit. Je sentis sa main bouger de mon épaule pour venir saisir ma nuque et me plaquais contre lui avec envie. Je sentis ses lèvres venir s'écraser sur les miennes, m'embrassant avec fougue. Je sentais son corps contre le mien, la tension qui l'habitait pressée contre ma cuisse alors que la mienne était dans le même état.
Je me reculais finalement à bout de souffle, lâchant ses lèvres à contre coeur.
- Suis moi...
Je lui souris, nageant rapidement pour retrouver le bord de la terrasse. Je me hissais dessus d'un bond souple, laissant l'eau dégouliner le long de mon corps. Je ne lui laissais qu'un instant pour reprendre pied sur la terrasse avant de l'attirer à mon tour contre moi et de l'embrasser à nouveau. Ce baiser... cet accord muet qu'il m'avait donné, m'avait libéré et permis de me laisser aller, de laisser libre court à mon envie.
Je l'entrainais rapidement vers ma chambre. Les portes fênetres étaient ouvertes là aussi. Pas de terrasse de ce côté là de la maison, à part une marche on sautait carrément dans l'eau. Mais je n'admirais pas la vue. J'étais plus occupé à pousser l'homme avec moi sur le lit et à venir me mettre au dessus pour reprendre ses lèvres dans un baiser fiévreux.