7h du matin. Mon réveil sonne impétueusement et, comme trop souvent, je l’explose littéralement contre le mur plutôt que de simplement l’éteindre. Voilà pourquoi, je n’utilisais pas mon portable en guise de réveil… même une coque aussi réputé que Rhinoshield ne suffirait pas face à ma colère matinale et ma force surnaturelle.
Grognante et mal réveillée, je fila à la douche dans l’espoir que cela les dernières brumes de mon sommeil. C’était mon premier jour dans cette nouvelle université, dans cette nouvelle ville. J’avais obtenu de l’alpha une autorisation de rester finir mon dernier semestre de ma dernière année de « Master mention éthologie parcours Comportement animal et humain »… tout ça pour dire que j’étudiais la psychologie et le fonctionnement humain et animal, plus simplement. Après ça je partirais étudier des meutes de loups histoire de comprendre les différences entre eux et … Nous, les loups-garous. Je prendrais sûrement un job dans divers cabinet de comportementalistes animaliers également.
Je ressortais de la douche, gonflée à bloc. Oui, j’y étais presque. Oui, j’y arriverais ! Et toutes ces histoires de meutes et de « femelle loup-garou » je les mettrais derrière moi, je vivrais aussi libre que mes compères sauvages. Car, la liberté était tout ce qui m’importait, tout ce dont j’avais besoin… Mais pour l’heure, j’allais devoir aller en cours. Enfilant prestement un jean et un un top je me jeta sur deux pizzas de la veille. Quand je voyais l’appétit que me conférais ma condition, je comprenait mieux l’expression « une faim de loup »…
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J’arrivais enfin dans l’amphithéatre, me postant discrètement dans le milieu, vers les rangées du haut. Il n’y avait pas beaucoup de monde pour ce cours de sciences humaines, mais, comme mon mémoire était sur « la différence de communication entre le canin et l’humain » je me sentais obligée de venir. Néanmoins suivre des cours aussi poussés en français, pour moi qui avait grandie à BearValley, aux US, c’était parfois un sacré défi. Certes j’avais étudier le français depuis mon plus jeune âge, encouragé par mon père, qui avait toujours été fier de moi et je parcourais la France depuis mes dix-huit ans mais j’avais encore parfois ce sentiment de décalage. 
Repenser à mes parents me fit plonger dans cet amer mélange de nostalgie, colère, et regrets. Ils ne me pardonnaient toujours pas ma non-conformité à la meute. Néanmoins ce fût, à ma plus grande surprise, mon père le plus inquiet. Il m’appelait parfois et m’envoyais chaque mois de l’argent. Je doute que maman soit au courant d’ailleurs. Oui, la célèbre famille Denvers était loin d’être parfaite…
Mes pensées furent interrompu lorsque une odeur beaucoup trop familière fit son entrée en même temps que le professeur… oh, mon dieu c’est un loup-garou ! Je me ratatina aussitôt sur mon siège bien que cela ne pouvait camoufler mon odeur si particulière. J’avais pris le pseudonyme de Diane Washington mais comme il n’y a que deux femmes loup-garou au monde je doute que cela soit utile, dans le fond… Je grogna. Serais-ce pour cela que l’alpha avait accepté ma présence si facilement ? Faisait-il partie de sa meute ? Si oui, quel était leur ambition à mon propos ? Rah et voilà je n’arrivais pas à suivre correctement les cours et je n’avais qu’un quart des notes. Lorsque le professeur annonçait une pause, je m’écroula sur mon bureau, désemparée. Pourquoi la journée s’annonçait déjà si fatigante. Je ne pris même pas la peine de me redresser lorsque quelqu’un tapota sur mon épaule, grognant simplement:
« Quoi ? »