Hélène est une jeune journaliste prête à tout pour faire le scoop et la une, Scott est avant tout un jeune aventurier aussi mystérieux que caractériel visiblement pas prêt à se laisser marcher sur les pieds. Deux façons de voir les choses, une seule relique, la chasse dans cette jungle hostile et sans fin promet de se révéler des plus palpitantes mais sont-ils au moins sur la bonne piste ?
Scott Morgan
J'ai 32 ans et je vis à Los Angelès (Californie) quand je ne suis pas en vadrouille, U.S.A. Dans la vie, je suis historien, archéologue, aventurier et je m'en sors bien sans me prendre la tête .
Informations supplémentaires ici.
Informations supplémentaires ici.
Au-dessus de la jungle de Bornéo, Indonésie, 2016
Ce voyage en avion à l'autre bout du monde ne signifiait qu'une seule chose à mes yeux, que je pouvais enfin prendre un peu de repos après des mois de quête acharnée sans la moindre piste. Sauf que cette fois-ci, je le tenais le fameux Saint-Graal, l'indice que j'avais tant recherché, si petit en taille mais tellement important à mes yeux d'aventurier chercheur si toutefois je pouvais me considérer ainsi. Tout en poussant un long soupir d'aise, j'inclinai mon siège vers l'arrière d'un coup sec tout en étendant mes longues jambes vers l'avant, non sans provoquer des grommellements sourds et inaudibles du passager situé juste derrière moi ainsi que celui assis juste à ma gauche. Alors quoi ? Il fallait vraiment se justifier pour tout dès qu'on avait le malheur de faire le moindre mouvement dans cette carlingue exigüe et dont l'état de rouille avancée laissait franchement à désirer. Bref inutile de m'effrayer pour cela mais ce ne fit que renforcer ma crainte native des avions. J'esquissai brièvement un bref "- pardon" pas franchement explicite et communicatif. Après tout ce n'était pas de ma faute si j'étais grand, de bonne constitution, et qu'il fallait bien que je trouve un peu de place pour y caser mes guiboles.
J'avais tout sauf envie de les entendre grogner d'avantage alors je m'emparai de mon téléphone. Aucun réseau bah voyons en avion et à l'autre bout de la planète; je ne risquai pas de capter quoi que ce soit... Je pris également mes écouteurs que je vissai à mes oreillers, me laissant peu à peu emporter au rythme d'AC/DC ou de Queen pendant que l'avion amorçait lentement sa descente. Il était vraiment grand temps d'arriver, après plus de douze heures de vol, mes articulations étaient complètement tétanisées par l'absence de mouvement, mes muscles ne dérogeaient pas à la règle, j'avais la sensation que chaque parcelle de mon corps avait été meurtrie par une trop longue période d'inactivité, je n'étais guère habitué à cela étant avant tout un grand sportif incapable de supporter l'immobilité pendant plus de quelques heures.
Ne pouvant retenir un autre soupir mais de lassitude cette fois, j'attrapai mon journal de bord coincé jusqu'au fond la poche arrière de mon pantalon évidemment, ce qui me valut d'ailleurs un nouveau regard réprobateur de la part de mon voisin encore ! Il allait finir par se prendre mon poing en pleine figure s'il continuait à me fixer ainsi... Non non Scott prends sur toi et ne fais pas le con ici, surtout pas. Tu as bien vu ce que ça a donné l'autre fois à Sydney et à Jakarta. Vrai que je semais la pagaille partout où je me rendais ou presque, pas besoin de parler leur langue pour faire parler de moi là-bas, les coups c'est bien plus explicite que les mots, enfin c'est mon point de vue mais c'est loin d'être le cas de tout le monde.
Je décidai donc de fermer brièvement les yeux, histoire de tout oublier le temps d'un bref moment, j'avais besoin de décompresser avant tout. Des semaines non plutôt des mois entiers que j'étais sur les traces de cette fichue pierre, négligeant mon boulot et donc le précieux salaire qui allait avec, la preuve je m'offrais le luxe d'un voyage à Bornéo à bord d'un avion reconditionné, enfin c'était ce que ma vaste imagination laissait entrevoir. Une carlingue bouffée par la rouille, des sièges rafistolés au ruban adhésif et au pistolet à colle et dont la couleur avait complètement passée avec le temps, les beaux motifs floraux bien kitch, avaient laissé place à des rainures pastelles et ternes aussi tristes d'un bonnet de nuit. Ce fut mon tour de grommeler un peu lorsqu'une vive secousse se fit ressentir, faisant tomber l'un de mes écouteurs et mon journal en même temps. Je me baissai pour le ramasser, pouvant admirer le spectacle miteux de la moquette grise tachée et trouée sous mes pieds. Génial...
J'entrouvris de nouveau mon livret à la page concernée, consultant les notes que j'avais eu le temps de griffonner avec le temps. J'avais deux ou trois modifications à y apporter sur cette piste finale que je tenais enfin après des semaines d'investigation. La pierre trouverait enfin sa place dans un musée, ses vertus je ne les connaissais pas et j'en avais rien à foutre, désolé d'être vulgaire. Ce qui m'intéresse c'est surtout la renommée l'argent bien sûr sans faire de moi l'un de ces idiots de mercenaires non plus, j'avais quand même une once d'intelligence en plus que ces voleurs lâches qui ne pensaient qu'à avoir ma peau pour ne serait-ce qu'effleurer mon journal, s'en emparer et tirer le bénéfice de mois de travail sur mon cadavre.
Reposant mon journal, je jetai un bref regard dans le hublot de mon voisin qui s'était empaffé entre temps, à croire que je ne le dérangeais plus cette fois. La jungle s'étendait à perte de vue, l'océan était désormais loin derrière nous tant cette ile était gigantesque. Une végétation luxuriante, une faute pas très amicale, voilà à quoi il fallait s'attendre en ces terres aussi hostiles qu'attrayant à la fois. La pluie s'abattait à présent sur la tôle de l'avion, météo en prime de tropiques, heureusement que j'avais du change dans mon maigre sac à dos. Je me rassis sur mon siège, posément cette fois, autant le préciser. Et une nouvelle secousse plus virulente que la première me fit sortir de ma torpeur, puis une deuxième et une troisième. Je pestai de rage, franchement la qualité du service laissait à désirer, j'allais le crier tout fort histoire de faire partager mon humour bien lourd à tout le monde. Non non ce n'était pas franchement le moment de faire le malin, le moteur gauche avait de violentes ratées, l'hélice ralentit plusieurs fois, repartant de plus belle, pour s'arrêter définitivement au bout de quelques secondes qui me parurent des minutes.
"Merde !"
Pas le temps de jurer, déjà l'avion commençait sa longue chute en direction du sol et des arbres de gigantesques baobabs, est-ce mon imagination ou non ? La sol qui se rapprochait de plus en plus vite surement, je me souvenais à quel point je haïssais l'avion. J'attachai ma ceinture, non pas forcément le bon plan si on veut survire...J'abandonnai l'idée de la ceinture alors que les autres passagers hurlaient de terreur à mes côtés, m'assourdissant les tympans. Bon sang, pas le temps de réfléchir et de céder à la panique, il n'y avait que moi pour rester parfaitement calme et stoïque alors que leurs cris déchiraient les cieux. N'écoutant que mon courage et ma volonté de vivre, je me précipitai à l'avant de l'appareil, prêt à porter main forte aux pilotes même si j'y connaissais rien, l'inactivité ce n'était vraiment pas pour moi, encore moi en danger de mort imminente...
Ce voyage en avion à l'autre bout du monde ne signifiait qu'une seule chose à mes yeux, que je pouvais enfin prendre un peu de repos après des mois de quête acharnée sans la moindre piste. Sauf que cette fois-ci, je le tenais le fameux Saint-Graal, l'indice que j'avais tant recherché, si petit en taille mais tellement important à mes yeux d'aventurier chercheur si toutefois je pouvais me considérer ainsi. Tout en poussant un long soupir d'aise, j'inclinai mon siège vers l'arrière d'un coup sec tout en étendant mes longues jambes vers l'avant, non sans provoquer des grommellements sourds et inaudibles du passager situé juste derrière moi ainsi que celui assis juste à ma gauche. Alors quoi ? Il fallait vraiment se justifier pour tout dès qu'on avait le malheur de faire le moindre mouvement dans cette carlingue exigüe et dont l'état de rouille avancée laissait franchement à désirer. Bref inutile de m'effrayer pour cela mais ce ne fit que renforcer ma crainte native des avions. J'esquissai brièvement un bref "- pardon" pas franchement explicite et communicatif. Après tout ce n'était pas de ma faute si j'étais grand, de bonne constitution, et qu'il fallait bien que je trouve un peu de place pour y caser mes guiboles.
J'avais tout sauf envie de les entendre grogner d'avantage alors je m'emparai de mon téléphone. Aucun réseau bah voyons en avion et à l'autre bout de la planète; je ne risquai pas de capter quoi que ce soit... Je pris également mes écouteurs que je vissai à mes oreillers, me laissant peu à peu emporter au rythme d'AC/DC ou de Queen pendant que l'avion amorçait lentement sa descente. Il était vraiment grand temps d'arriver, après plus de douze heures de vol, mes articulations étaient complètement tétanisées par l'absence de mouvement, mes muscles ne dérogeaient pas à la règle, j'avais la sensation que chaque parcelle de mon corps avait été meurtrie par une trop longue période d'inactivité, je n'étais guère habitué à cela étant avant tout un grand sportif incapable de supporter l'immobilité pendant plus de quelques heures.
Ne pouvant retenir un autre soupir mais de lassitude cette fois, j'attrapai mon journal de bord coincé jusqu'au fond la poche arrière de mon pantalon évidemment, ce qui me valut d'ailleurs un nouveau regard réprobateur de la part de mon voisin encore ! Il allait finir par se prendre mon poing en pleine figure s'il continuait à me fixer ainsi... Non non Scott prends sur toi et ne fais pas le con ici, surtout pas. Tu as bien vu ce que ça a donné l'autre fois à Sydney et à Jakarta. Vrai que je semais la pagaille partout où je me rendais ou presque, pas besoin de parler leur langue pour faire parler de moi là-bas, les coups c'est bien plus explicite que les mots, enfin c'est mon point de vue mais c'est loin d'être le cas de tout le monde.
Je décidai donc de fermer brièvement les yeux, histoire de tout oublier le temps d'un bref moment, j'avais besoin de décompresser avant tout. Des semaines non plutôt des mois entiers que j'étais sur les traces de cette fichue pierre, négligeant mon boulot et donc le précieux salaire qui allait avec, la preuve je m'offrais le luxe d'un voyage à Bornéo à bord d'un avion reconditionné, enfin c'était ce que ma vaste imagination laissait entrevoir. Une carlingue bouffée par la rouille, des sièges rafistolés au ruban adhésif et au pistolet à colle et dont la couleur avait complètement passée avec le temps, les beaux motifs floraux bien kitch, avaient laissé place à des rainures pastelles et ternes aussi tristes d'un bonnet de nuit. Ce fut mon tour de grommeler un peu lorsqu'une vive secousse se fit ressentir, faisant tomber l'un de mes écouteurs et mon journal en même temps. Je me baissai pour le ramasser, pouvant admirer le spectacle miteux de la moquette grise tachée et trouée sous mes pieds. Génial...
J'entrouvris de nouveau mon livret à la page concernée, consultant les notes que j'avais eu le temps de griffonner avec le temps. J'avais deux ou trois modifications à y apporter sur cette piste finale que je tenais enfin après des semaines d'investigation. La pierre trouverait enfin sa place dans un musée, ses vertus je ne les connaissais pas et j'en avais rien à foutre, désolé d'être vulgaire. Ce qui m'intéresse c'est surtout la renommée l'argent bien sûr sans faire de moi l'un de ces idiots de mercenaires non plus, j'avais quand même une once d'intelligence en plus que ces voleurs lâches qui ne pensaient qu'à avoir ma peau pour ne serait-ce qu'effleurer mon journal, s'en emparer et tirer le bénéfice de mois de travail sur mon cadavre.
Reposant mon journal, je jetai un bref regard dans le hublot de mon voisin qui s'était empaffé entre temps, à croire que je ne le dérangeais plus cette fois. La jungle s'étendait à perte de vue, l'océan était désormais loin derrière nous tant cette ile était gigantesque. Une végétation luxuriante, une faute pas très amicale, voilà à quoi il fallait s'attendre en ces terres aussi hostiles qu'attrayant à la fois. La pluie s'abattait à présent sur la tôle de l'avion, météo en prime de tropiques, heureusement que j'avais du change dans mon maigre sac à dos. Je me rassis sur mon siège, posément cette fois, autant le préciser. Et une nouvelle secousse plus virulente que la première me fit sortir de ma torpeur, puis une deuxième et une troisième. Je pestai de rage, franchement la qualité du service laissait à désirer, j'allais le crier tout fort histoire de faire partager mon humour bien lourd à tout le monde. Non non ce n'était pas franchement le moment de faire le malin, le moteur gauche avait de violentes ratées, l'hélice ralentit plusieurs fois, repartant de plus belle, pour s'arrêter définitivement au bout de quelques secondes qui me parurent des minutes.
"Merde !"
Pas le temps de jurer, déjà l'avion commençait sa longue chute en direction du sol et des arbres de gigantesques baobabs, est-ce mon imagination ou non ? La sol qui se rapprochait de plus en plus vite surement, je me souvenais à quel point je haïssais l'avion. J'attachai ma ceinture, non pas forcément le bon plan si on veut survire...J'abandonnai l'idée de la ceinture alors que les autres passagers hurlaient de terreur à mes côtés, m'assourdissant les tympans. Bon sang, pas le temps de réfléchir et de céder à la panique, il n'y avait que moi pour rester parfaitement calme et stoïque alors que leurs cris déchiraient les cieux. N'écoutant que mon courage et ma volonté de vivre, je me précipitai à l'avant de l'appareil, prêt à porter main forte aux pilotes même si j'y connaissais rien, l'inactivité ce n'était vraiment pas pour moi, encore moi en danger de mort imminente...