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LE TEMPS D'UN RP

Le discours d'un Homme [Dracoola]

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Cthulhu
Captain Rogers.
Mer 2 Mai - 4:40
Le contexte du RP
Mise en situation

La situation
L'histoire se déroule dans les années 2000. Deux personnages complètement opposés se rencontrent; une créature de la nuit portant un énorme fardeau ainsi qu'un prêtre qui cache un lourd secret. L'un à la recherche d'une vie normale et l'autre pouvant peut-être lui offrir.
Contexte provenant d'un mélange de séries (l'Exorciste et The Originals)
Captain Rogers.
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Cthulhu
Captain Rogers.
Mer 2 Mai - 5:42

Rafael
Peterson

J'ai 25 ans et je vis en Nouvelle-Orléans, Lousiane. Dans la vie, je suis un hybride détraqué et je m'en sors avec l'humour. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

Rafael est un hybride (mélange entre un vampire et un loup-garou) qui a été victime d'un accident rendant son état de créature fantastique complètement détraqué. Il doit se nourrir de sang mais, lorsqu'il le fait, il entre dans une transe de torture psychologique puis physique. Son corps est complètement marqué par des cicatrices qui témoignent de la douleur qu'il ressent à chaque fois qu'il boit une goutte de sang.  


avatar ©️ SOPHY

Une simple vie; c’est tout ce qu’il aurait espéré avoir. Naître dans une famille aisée, accompagné de sa naissance à son adolescence par des parents compréhensifs et généreux qui déposeraient à chaque année des cadeaux sous le sapin pour lui et ses frères ou ses sœurs, pourquoi pas. Il aurait apprécié avoir la chance d’aller dans une grande école, de réussir ses études sans boire trop d’alcool et de devenir un scientifique qui marquerait l’Histoire, ou simplement un psychologue qui marquerait des vies. C’est une vie comme une autre. Certains ont de la chance, certains tombent plutôt dans une famille d’animaux. Des bêtes aux crocs acérés, hautes sur quatre pattes, qui grognent et aboient pour montrer leur supériorité. Naître dans un clan de loup-garou n’était pas le plus beau cadeau que Rafael aura reçu. Il avait des frères et des sœurs, certes, mais ces derniers ne se battaient pas pour le dernier biscuit, mais bien pour gagner l’honneur d’être haut placé dans la hiérarchie. Rafael n’avait jamais eu le cœur d’un combattant. Il était du genre à séparer le biscuit en deux pour en donner une moitié à un, et une autre moitié à l’autre. Il faisait toujours passer sa famille en premier. Ne vous demandez pas pourquoi il était le loup le moins respecté de sa meute. Il avait un corps mince et à peine assez de muscle pour soutenir ses os. Il trainait la patte et cela lui aura valu une sentence qu’il aurait préféré mortelle.

Il faisait toujours très beau en Nouvelle-Orléans. La plupart du temps, Rafael allait en ville sans utiliser de transport. Il avait l’habitude de se rendre dans une pharmacie bien particulière pour acheter de quoi s’équiper pour une semaine. Il était bien obligé; il ne pouvait pas vivre sans consommer du sang au moins quatre fois pendant le mois. Ça serait très facile s’il était un hybride normal qui n’avait pas une balle de revolver coincé dans la tête depuis le jour où son clan s’était débarrassé de lui. Quand il allait en ville pour faire ses provisions, il passait toujours devant une grande Église assez impressionnante. Il n’était pas religieux; loin de là. Selon lui, si Dieu existait réellement, jamais il n’aurait laissé des peuples mourir de faim. Jamais il n’aurait laissé des guerres perdurer pendant des années. Jamais il n’aurait eu l’idée de créer des monstres qui défient les lois de la nature. Dieu a créé l’Homme à son image. D’la marde. Dieu n’était pas un vampire ou un lycanthrope.

Cette journée-là, en passant devant l’Église, il fut interpellé par une voix à la fois faible et résonnante. Rafael s’arrêta devant le lieu religieux et réfléchit quelques instants avant de murmurer dans sa barbe : « Je rêve. Ça existe encore les discours religieux ? » Après quelques secondes d’hésitation, il fit un premier pas, puis un deuxième. Il posa sa main gantée sur la poignée de porte puis l’ouvrit. Un grincement effroyable trahit sa présence; tous les crétins -ah, pardon, chrétiens- se tournèrent vers lui avec des yeux noirs. Le prêtre, quant à lui, continuait son sermon comme si de rien n’était. Le jeune homme s’excusa faussement du regard à tous ces gens qui le dévisageaient puis il alla se frayer un chemin facile sur le banc le plus loin du prêtre. Ses sacs en papier faisaient un bruit très dérangeant mais il s’en fichait. Son attention était portée sur les mots prononcés dans le sermon, tous plus drôles les uns que les autres. Le jeune homme posa son regard sur la croix derrière le prêtre, puis sur Jésus. Il se mordit la langue pour s’empêcher de sourire puis replaça son col roulé qui cachait les cicatrices dans son cou, comme pour s’assurer que le Christ ne pouvait pas les voir.    

Dracoola
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Dracoola
Ven 4 Mai - 0:59

Mattias Ortiz
J'ai 31 ans et je vis en Nouvelle-Orléans, Louisianne. Dans la vie, je suis prêtre et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à mon voeux de célibat, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

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Alfonso Herrera ©️ BALACLAVA



J'avais ouvert les yeux, la lumière du jour illuminait les murs blancs de ma chambre. Un autre jour, un autre combat. Beaucoup ne comprenaient pas mon choix de carrière. ''Tu es si beau, mon Mattias, tu aurais dû être mannequin, pas prêtre.''. Tels étaient les mots de ma mère lors de mes visites qui se faisaient de plus en plus rares. Mannequin. À bien y penser, le monde ne me semblait pas dépourvu de sens. Ou bien était-il logique dans sa discordance ? Je ne savais pas. Ou du moins, je ne savais plus. J'avais été témoin. Je les avais vus. Pendant des mois, j'avais cherché en vain des réponses, je cherchais un peu d'ordre dans le chaos qu'étaient mes pensées. Puis après le déni vint l'acceptation. Comme un deuil. La mort d'une réalité. Ma réalité. Celle que l'on nous amenait à croire depuis que le monde était monde.

On m'avait dit que les puissants régnaient uniquement de leurs trônes dans le ciel, que le mal était prisonnier des entrailles de la Terre et que les monstres étaient dans les livres et pas en dessous de notre lit.

On m’a menti.

Ce jour-là, je m’étais rendu à l’église à pied, il devait être dans les environs de six heures moins le quart du matin. L’herbe était encore fraîche de rosée et j’avais savouré la présence rassurante du soleil sur ma peau. Les mois précédents, j’avais eu affaire à des cas de plus en plus violents. Parfois, j’avais du mal à m’endormir. Je les entendais encore. Des voix désarticulées. D’outre-tombe. Elles me tourmentaient, guettaient la moindre faille dans mon armure. La moindre faiblesse. Je devais avoir fière allure, le regard confus, les lèvres gercées une coupure au-dessus de mon arcade sourcilière. D’ailleurs, je me souviens encore m’être demandé comment j’allais pouvoir l’expliquer celle-là. Ah oui, vous savez les portes d’entrée, elles cognent et puis ça s’ouvre… Arrivé sur le perron de l’église, j’avais soupiré, cette journée s’annonçait comme longue et fastidieuse. J’étais responsable de la messe de huit-heure, habituellement, il n’y avait qu’une douzaine de personnes, des habitués, qui aimait bien m’écouter déblatérer sur des passages qu’ils ne comprenaient pas vraiment avec des mots qui leurs étaient inconnus. J’avais ouvert le grand livre sans vraiment le voir, choisissant un passage au hasard. Puis j’étais allé m’asseoir sur un banc face à l’autel. J'en avais marre. Je me sentais impuissant. Je la vois encore cette jeune femme, sur ce lit, se tordant de douleur, implorant la grâce. La grâce de qui ? Du tout-puissant ? De cette... Abomination qui l'habitait ? Celle qui utilisait sa voix, sa bouche, pour dire les pires conneries ? Allez savoir ! Je n'avais plus vraiment de certitude. Même une fois les exorcismes terminés, les images ne me quittaient jamais pendant longtemps. J'en avais trop vu. J'aurais voulu pouvoir tout quitter, voir du pays, peut-être même me barrer du bayou pour ne plus jamais y poser les pieds. Or, j'avais trente ans à l'époque, pas un rond et aucune relation à l'extérieur de la Louisiane. En d'autres termes, j'étais mal barré. Sans parler, qu'au fond, je savais qu'où que j'aille, le verdict ne changerait pas.

Les démons existent.

J'exerçais la profession d'exorciste, depuis... un peu plus de six mois.

Dit comme ça, j'ai l'impression d'être barjo...

J'avais soupiré de nouveau puis je m'étais levé pour aller enfiler ma soutane. Devant le miroir, j'avais essayé de cacher ma blessure avec mes cheveux, sans grand succès, comme quoi, j'allais devoir garder l'histoire de la porte pendant un petit moment. Une fois habillé, je m'étais empressé d'aller saluer les habitués, d'une poignée de main chaleureuse et d'un sourire plein d'artifices. Personne n'était aussi joyeux, un dimanche matin, à moins d'être un journaliste. Ils me faisaient froids dans le dos ceux-là avec leurs costumes propres et leur plastique parfaite. Après les salutations, j'ai entamé la cérémonie, tout en invitant les fidèles à répéter les prières avec moi et ensuite fait mon sermon comme à l'habitude :

- « Aujourd'hui, nous allons parler du Ciel. Parce qu’au fond qu'est-ce que le Ciel ? Après tout, nous ne connaissons que celui qui se trouve au-dessus de nos têtes. Mais quand est-il de cet autre Ciel celui qui nous est promis après la mort ? Il y a un passage qui m’a interpellé, il s’agit du passage des Actes des apôtres qui rapporte le discours de Paul à la synagogue d’Antioche de Pisidie. Les habitants de Jérusalem et leurs chefs, avance l’apôtre, n’ont pas reconnu Jésus et l’ont condamné. Mais Dieu l’a ressuscité d’entre les morts. Et de conclure : «Et nous, nous vous annonçons cette Bonne Nouvelle: la promesse faite à nos pères, Dieu l’a pleinement accomplie pour nous, leurs enfants, en ressuscitant Jésus». Et donc le peuple s’est mis en marche, avec, dans le cœur, cette promesse de Dieu, certain qu’elle dérivait de son élection. Le peuple, souvent infidèle, «faisait confiance à cette promesse, car il savait que Dieu est fidèle». C’est cette certitude qui lui permettait d’aller de l’Ave-»

Les portes s’ouvrirent soudainement, et un inconnu fit son apparition au milieu de la pièce. Imperturbable, j’avais continué :

- « Nous sommes nous aussi en chemin. Mais où ? Vers le Ciel ! Or, encore une fois qu’est-ce que le Ciel ? Et c’est là que les réponses ne s’avèrent généralement pas très précises, car nous ne savons pas dire ce qu’est le Ciel. Beaucoup pensent à un lieu abstrait, lointain, où l’on se sent bien. D’autres pensent que le Ciel est un peu ennuyeux. Le Ciel, ce n’est ni l’un ni l’autre. Nous marchons vers une rencontre : la rencontre finale avec Jésus. Le Ciel, c’est la rencontre avec Jésus. »


Je m’étais avancé, récitant mon discours avec passion et jeunesse ce qui laquais chez la plupart des prêtres à l’époque. J’avais continué pendant cinq minutes avant de conclure avec enthousiasme. Aussitôt, je m’étais empressé d’aller me changer préférant de loin le confort de ma vieille veste en cuir et de l’habit traditionnel avec col romain aux soutanes piquantes de cérémonies. Pensant l’église déserte, je m’étais mis à ramasser tranquillement les accessoires et ce n’était que lorsque je m’étais retourné que je vis que l’inconnu n’avait toujours pas quitté les lieux. Curieux, je m’étais approché d’un jeune homme de quelques années mon cadet sans aucun doute, à l’aspect farouche. Il me semblait différent, pas le genre de différent que je voyais lors de mes exorcistes, un autre genre de différent. Appeler ça de l’instinct si vous voulez, mais quelque chose me disait que ce n’était pas la dernière fois que je le verrais.

- « Bonjour ! Vous avez apprécié la cérémonie ? »

Évidemment, je n'étais pas assez con pour croire qu'il était venu prier. Rares étaient les jeunes qui venaient de leur propre gré dans un lieu saint. En fait les jeunes et la religion tout courts, c'était plus vraiment ça. Certain, me diront que je suis jeune pour un prêtre moi aussi, à cela, je répondrais que j'avais toujours été une anomalie parmi tant d'autres et puis l'idée de faire chier mon père m'avait donné un coup de pouce dans mon choix de carrière, je dois l'admettre. Non, il était probablement venu en touriste, après avoir fait les emplettes vu les sacs de courses




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Ven 4 Mai - 2:51

Rafael
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J'ai 25 ans et je vis en Nouvelle-Orléans, Lousiane. Dans la vie, je suis un hybride détraqué et je m'en sors avec l'humour. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

Rafael est un hybride (mélange entre un vampire et un loup-garou) qui a été victime d'un accident rendant son état de créature fantastique complètement détraqué. Il doit se nourrir de sang mais, lorsqu'il le fait, il entre dans une transe de torture psychologique puis physique. Son corps est complètement marqué par des cicatrices qui témoignent de la douleur qu'il ressent à chaque fois qu'il boit une goutte de sang.  


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Le 31 octobre, le jour de l’Halloween, des centaines et des centaines d’enfants arpentent les rues, les sacs grands ouverts et accueillants, récoltant bonbons et friandises jusqu’à ce que le temps passe trop vite. Sur leurs épaules sont posés des costumes parfois magnifiques, parfois effrayants. C’est le but du jeu; incarner un rôle pendant une journée. Ils adorent tous ça; les mômes se font peur entre eux et se jouent des tours tandis que les parents prient pour que vienne plus rapidement le premier novembre. C’est probablement une des fêtes les plus appréciées car, enfin, on peut être ce l’on veut sans que personne ne nous pointe du doigt. C’est d’ailleurs celui qui ne se costume pas qui sera méprisé. Mais, vous savez, toute bonne chose a ses limites. Les bonbons, c’est délicieux, mais seriez vous prêt à en manger tous les jours, jusqu’à ce que votre estomac crie au secours ? L’Halloween est génial car cette fête ne dure qu’une seule journée. L’Halloween de Rafael s’éternisait. Le poids de son costume était devenu tellement lourd qu’il s’était gravé dans sa peau. Le jeune homme n’en pouvait plus mais il tentait tout de même de sourire lorsque son fardeau le laissait respirer quelques jours. Et, cette semaine, c’était terminé.

La nuit passée, Rafael s’était nourri. Il choisissait toujours de le faire le samedi soir car le dimanche était un jour sacré. Un jour où les croyants se rendent à la messe et prient pour que Jésus n’ait pas porté attention aux pêchés qu’ils avaient commis pendant la semaine. Il trouvait ça amusant de se transformer en monstre le jour sacré. Bon, amusant est un grand mot; dans tous les cas, cette minuscule touche d’humour lui permettait de passer au travers de ses souffrances plus facilement. C’était psychologique. Il aimait donner tort à la religion car, à ses yeux, ce concept n’existait que pour aveugler les gens sensés et diriger les perdus. En se transformant ainsi, pendant la nuit du samedi au dimanche, il la confrontait et donnait davantage raison au camp qui appuie l’idée selon laquelle les bonheurs et les malheurs ne sont pas des choses offertes par Dieu mais bien des choses qui sont simplement des obstacles contrôlés par le hasard. La vie est un mélange de chance et de malchance. On peut en contrôler certains aspects mais, à la fin, personne n’aura jamais décidé dans quelle famille il sera élevé.

Des bandages, du fils à coudre et des aiguilles. Voilà ce qu’il se trouvait dans les sacs qu’il portait en retournant chez lui. En se réveillant ce matin, il se trouvait dans une pièce simplement meublée par un matelas sale et teinté d’un liquide rougeâtre, voire brunâtre. Les quatre murs autour de lui était complètement barricadés par des planches de béton qui commençaient lentement à se décomposer, signe qu’il devait les remplacer le plus rapidement possible pour ne pas laisser la créature s’échapper. Il était habitué de se réveiller dans cet endroit. C’était même devenu rassurant; il savait que c’était terminé pour quelques jours. Encore une fois, et ce n’était pas étonnant, sa séance avait rouvert ses cicatrices. Du sang encore frais ruisselait hors de ses coupures. Rafael, après avoir constaté les dégâts, c’était simplement relevé avant de boiter vers la sortie de cette pièce condamnée. Tel un chirurgien habitué, il s’était coud à même la peau en mordant dans une serviette roulée. Il s’était douché pour laver ses souvenirs puis il avait couvert de bandages les articulations les plus usées; coudes, poignets, genoux. Autour de huit heures du matin, ses plaies s’étaient partiellement refermées. À court d’équipement, il avait décidé de tout de suite faire un détour à la pharmacie. De toute façon, il n’avait rien de plus à faire. Il n’avait aucune relation car il ne se permettait pas le rapprochement. Il avait beaucoup trop de choses à cacher, en passant par son habitation jusqu’à lui-même.  

«… Le Ciel, ce n’est ni l’un n’y l’autre. Nous marchons vers une rencontre : la rencontre finale avec Jésus. Le Ciel, c’est la rencontre avec Jésus. »

Merveilleux. Il avait presque envie d’applaudir mais personne ne le faisait. Au contraire, tout le monde s’était levé dans le plus grand des respects et, en silence, avait rejoint la sortie en offrant des sourire niais les uns aux autres. Rafael, lui, avait décidé de rester un peu plus longtemps dans le simple but de reposer ses jambes endolories. Le banc en bois était loin d’être confortable mais il avait besoin d’une petite pause. La journée suivant sa consommation de sang était souvent difficile et douloureuse. Le son des pas du prêtre le sortit de ses pensées. Le jeune homme fut surpris de le voir vêtu d’une veste en cuir, comme si les Hommes de religion dormaient en habit de cérémonie. Lorsque ce dernier s’approcha de lui après l’avoir remarqué, il n’eut pas l’idée de simplement partir. Il avait envie de savoir ce que ce dernier pourrait bien lui dire.  

«Bonjour ! Vous avez apprécié la cérémonie ?»

Rafael était une personne respectueuse envers tout le monde. Même s’il ne croyait pas une seconde aux convictions du prêtre devant lui, loin de lui était l’idée de lui manquer de respect. Alors, il se leva, les genoux tremblant car ils ne s’attendaient pas à être utilisés aussi tôt. Il fut surpris de voir que sa tête dépassait celle de l’homme d’au moins dix centimètres. Il avait oublié à quel point il était grand. Il se sentait tellement petit. « Honnêtement, non. Je ne suis pas très… croyant. » Un sourire bienveillant se dessina sur ses lèvres. Il ajouta, tout en admirant autour de lui la grandeur de l’endroit : « Toutes ces choses que vous dites viennent-elles de votre cœur ou ces mots font simplement partie de votre travail ? » Il n’avait pas trouvé un meilleur moyen de poser cette question sans offenser la religion. C’est en replaçant son col qu’il interrogea le prêtre du regard.      


Dracoola
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Dim 6 Mai - 5:47

Mattias Ortiz
J'ai 31 ans et je vis en Nouvelle-Orléans, Louisianne. Dans la vie, je suis prêtre et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à mon voeux de célibat, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

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Alfonso Herrera ©️ BALACLAVA


J’avais ri en entendant la réponse du garçon, j’aimais sa franchise, je trouvais cela rafraîchissant. Mieux que les faux-semblants et les sous-entendus auxquels j’avais droit au quotidien.

- « Tout le monde a le droit de croire ou de ne pas croire. Je respecte ça. Tu es quand même la bienvenue ici, c’est un lieu calme, un bon endroit pour réfléchir si tu veux mon avis.»

Le jeune homme s’était levé comme pour me saluer et en voyant ses jambes flageoler, j’avais haussé un sourcil interloqué. Il était grand, plus grand que moi, mais je n’étais pas homme, qui se laissait intimider par la grandeur, en vérité quand on pratiquait le métier d’exorciste, il ne fallait pas avoir peur de beaucoup de choses. Sans quoi, ils l’utilisaient, contre vous. Heureusement, mon pire cauchemar était enterré, six pieds sous terre et à chaque anniversaire de sa mort, j’allais cracher sur sa tombe. Pas très catholique, vous allez me dire ? Ah, mais allez-y, dites cela aux marques de ceintures que j’ai sur le dos ! Mon père se fera un plaisir de vous expliquer sa version du catholicisme ! Combien de nuits avais-je passées devant la fenêtre ? Assis devant l’astre lunaire, des perles d’argent roulant sur mes joues, les mains jointes en un « Ave Maria » adressé à qui voulait l’entendre. J’avais la foi parce que ça me permettait de tenir le coup, de ne pas sombrer dans le désespoir, parfois, j’avais l’impression que quelqu’un en haut m’avait entendu, habituellement, c’était quand mon père était trop bourré pour monter les escaliers. Adolescent, j’étais devenu un peu plus rebelle, j’avais rangé Jésus au placard pour le remplacer par un bâton de baseball, avec mes amis nous allions vandaliser des lieux publics, détruire des propriétés privées, j’avais même volé une voiture, c’était d’ailleurs sur la banquette arrière que j’avais embrassé une fille pour la première fois. Puis je m’étais fait choper par la police, délits mineurs, vandalisme, vol, j’étais condamné à une peine de 100 heures de travail compensatoires. La sentence aurait été moins lourde si j’avais été un jeune homme blanc de 19 piges, mais comme j’étais hispanique et que je n’avais même pas encore mes dix-huit ans le juge voulait éviter toute chance de « récidivisme ». Mon cul, ouais. Quand mon père l’a appris, il était furieux, je me souviens être étendu dans le salon, la vision obstruée par le sang qui coulait dans mes yeux, avoir entraperçu le chapelet de ma mère en dessous du sofa puis, tout était devenu noir. Quand je m’étais réveillé à l’hôpital, je savais ce que je voulais faire. Je voulais planter de l’espoir. Parce que j’avais essayé de planter de la violence et que je m’étais récolté des coups, je m’étais dit que si, on récolte ce que l’on sème, autant planter quelque chose de doux. Je voulais être celui qui tendait la main à ceux qui en avaient besoin après tout, j’avais tendu l’autre joue plusieurs fois, j’étais peut-être bien parti pour devenir un saint qui sait. J’avais étudié pendant quelques années, et puis j’avais obtenu ce poste dans cette petite église de Nouvelle-Orléans. Du haut de mes trente-et un an, pas une seule fois, j’avais remis en doute ma foi en Dieu. Or, depuis les six derniers mois, je trouvais mon job difficile, éprouvant, j’avais l’impression de redevenir ce petit garçon effrayé qui regardait la lune en suppliant… Suppliant de quoi ? Je ne savais pas… J’étais si fatigué…

- « Oui, elles viennent de mon cœur. La plupart du temps, c'est des interprétations que je fais des livres saints. J’ai la foi. Je pense que certaines personnes ont besoin de s’accrocher à quelque chose, pour continuer d’avancer dans leurs vies. La foi répond à leur besoin. Et je fais de mon mieux pour répondre à leurs attentes.»

J’avais souri doucement avant de m’asseoir sur un des bancs, faisant signe au jeune homme de s’asseoir à son tour. Je voyais bien qu’il avait du mal à tenir debout. Quelque chose ne tournait pas rond, mais je ne pouvais évidemment pas forcer le petit à se confier. Sur le ton de la conversation, j’avais continué :

– « Pardonne-moi, je ne suis plus aussi jeune qu’avant ahaha. Mais je ne me suis pas présenté ! Je suis le père Mattias Ortiz ravi de faire ta connaissance.»

J’exagérais bien entendu, je devais n’avoir que quelques années de différences avec lui sans plus. Je voulais qu’il se sente à l’aise, confortable. Je lui avais offert ma main comme je l’avais fait aux autres, sauf que cette fois, c’était réel, son cas m’intriguait. Ce n’était pas tous les jours qu’un non-croyant venait assister à une messe dans une petite église sans aucun prestige. C’était curieux, mais bienvenu, car tout ce qui pouvait me faire oublier ce qui m’attendait le lendemain était un soulagement pour mes nerfs à vif. J’avais levé la tête vers le plafond, mon regard se promenant sur les arches et les fresques colorées. J’aimais bien cet endroit, je m’y sentais chez moi… Quand je retournai à mon petit appartement je le trouvais vide, dérangeant, je me surprenais à imaginer des colonnes et des vitraux multicolores à la place des murs blancs. J’avais passé ma main dans mon visage, mes doigts cherchant à sentir le relief du bandage au-dessus de mon sourcil, comme pour me rappeler à l’ordre, me souvenir du moment présent. Je voyais l’inconnu triturer son col nerveusement, il recherchait sans doute à cacher quelque chose et il aurait été bien déplacé de ma part d’émettre un commentaire, et ce même si la question me brûlait les lèvres. Je continuais de croire que quelque chose n’allait pas et pourtant, je ne me sentais pas menacé. Il y avait cette atmosphère étrange, presque surnaturelle que je n’avais jamais vécue auparavant. C’était nouveau, or ; je n’avais pas l’impression que c’était négatif.



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Dim 6 Mai - 7:16

Rafael
Peterson

J'ai 25 ans et je vis en Nouvelle-Orléans, Lousiane. Dans la vie, je suis un hybride détraqué et je m'en sors avec l'humour. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

Rafael est un hybride (mélange entre un vampire et un loup-garou) qui a été victime d'un accident rendant son état de créature fantastique complètement détraqué. Il doit se nourrir de sang mais, lorsqu'il le fait, il entre dans une transe de torture psychologique puis physique. Son corps est complètement marqué par des cicatrices qui témoignent de la douleur qu'il ressent à chaque fois qu'il boit une goutte de sang.  


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C’était très impressionnant à quel point les rires, même les plus discrets, pouvaient résonner dans une Église vide. Le rire du prêtre était chaleureux, même rassurant. Cela ne déplut pas à Rafael de l’entendre se joindre à l’écho. Le garçon fut surpris de la réponse que lui offrit l’homme. En toute honnêteté, il pensait qu’il allait se vexer et affirmer que la religion est la réponse à tous les questionnements du monde. Il fallait croire que les temps avaient changés et qu’il y avait une plus grande liberté d’expression en Louisiane que dans la forêt, dans un clan de chiens malpolis et égoïstes.
     
-  Oui, elles viennent de mon cœur. La plupart du temps, c'est des interprétations que je fais des livres saints. J’ai la foi. Je pense que certaines personnes ont besoin de s’accrocher à quelque chose, pour continuer d’avancer dans leurs vies. La foi répond à leur besoin. Et je fais de mon mieux pour répondre à leurs attentes.

Rafael se contenta de lui offrir un simple sourire compréhensif. Il ne pensait pas que la foi était la meilleure chose à laquelle s’accrocher. À ses yeux, c’était le rôle du courage que de guider les gens parmi les obstacles. Sans courage, un homme n’arrive à rien. Certes, la foi pouvait guider les perdus à faire le bon choix mais, pour faire ce choix, c’est une question de force mentale. Un paresseux a beau être croyant, il restera paresseux. Néanmoins, Rafael devait admettre une chose : il se sentait en sécurité dans ce lieu. Il avait l’impression que ses propres démons ne pouvaient pas y pénétrer, comme si le loup en lui attendait devant la porte de l’Église, en laisse, impatient que son maître revienne le chercher. L’odeur, aussi. L’odeur était agréable. Il sentait le parfum du bois et de la cire fraichement fondue. Ça lui rappelait presque l’atmosphère de la forêt en pleine journée, lorsque les rayons du soleil transperçaient les épines des sapins et venaient arroser sa peau. Il adorait la sensation d’être dans la nature et d’en faire partie. Encore aujourd’hui, il tenait l’habitude d’aller rencontrer sa vieille amie la forêt plusieurs fois pendant la semaine. Il s’y promenait les pieds nus, chaussures en main, seul et à la fois accompagné par la hauteur des troncs et des feuilles. La solitude l’y frappait moins. La ville n’était pas faite pour lui.

Rafael avait bien remarqué que, aux yeux du prêtre, il n’était pas ordinaire. Il le savait bien; ce n’était pas tous les jours d’été qu’on voyait quelqu’un vêtu de manches longues sur les bras et les jambes, et encore moins de gants. Ça ne le gênait pas. Dans un lieu comme celui-ci, il devait souvent y rencontrer des malades ou des cas spéciaux. Lorsque sa nouvelle connaissance lui offrit la possibilité de s’asseoir, il hésita quelques secondes. Il n’avait pas nécessairement envie d’engager une conversation avec une personne religieuse. Il ne savait pas à quoi s’attendre. Alors, il regarda à nouveau l’accoutrement civil de l’homme puis se pinça les lèvres. Il ressemblait à n’importe quelle personne qu’on pouvait croiser dans la rue. Même si Rafael s’interdisait de créer des contacts, il haussa les épaules puis sourit avant de le rejoindre sur le banc. Maintenant assis côte à côte avec le prêtre, l’hybride baissa les yeux et admira ses pieds. Une fois assis, il arrivait à la même hauteur que lui. Il n’était pas gêné. Il n’avait pas une nature timide. Simplement, il avait l’impression de s’être invité dans la maison du prêtre.  

–  Pardonne-moi, je ne suis plus aussi jeune qu’avant ahaha. Mais je ne me suis pas présenté ! Je suis le père Mattias Ortiz ravi de faire ta connaissance.

Plus aussi jeune qu’avant ? Portait-il une crème anti-âge miraculeuse ou exagérait-il ? Il ne semblait pas dépasser la trentaine. Devant la main tendue devant lui, il se mordit la lèvre en souriant; ça faisait longtemps qu’il n’avait eu un contact. Alors, il approcha doucement sa paume et la joint avec celle du prêtre. Il la serra de bas en haut, assez maladroitement car c’était un geste nouveau pour lui. Pour se saluer, les loups-garous hochaient simplement la tête. « Appelez-moi Rafael. Enchanté. » Rafael n’était pas son vrai nom. Il avait changé après son accident. Il ne voulait plus garder de souvenirs de son passage dans la meute. D’ailleurs, il ne savait pas que ce nom s’écrivait « Raphaël ». Il l’écrivait comme ça se prononçait. « Je ne savais pas que les prêtres avaient le droit de se battre. » Il fixa le pansement sur le front de son interlocuteur afin de lui montrer à quoi il faisait référence. Cela ressemblait à une blessure de combat. C’était difficile de se blesser au-dessus des sourcils autrement que par un coup de poing bien placé. Il en avait subi beaucoup, des blessures, à cet endroit. Rafael était maintenant plus à l’aise en compagnie du prêtre dont il connaissait maintenant le nom. Mattias. Dorénavant moins préoccupé par l’idée qu’il s’était introduit dans un lieu dans lequel il n’était pas le bienvenu, il se rendit compte qu’il avait très chaud. La première étape fut de subtilement retirer ses gants avant de les enfoncer dans un de ses sacs en plastique, qu’il avait d’ailleurs aussi posés sur le banc. Il avait littéralement oublié ce qu’il cachait sur ses mains; des longues et profondes cicatrices qui parcouraient l’entièreté de ses doigts, des jointures jusqu’au poignet.            


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Dim 13 Mai - 5:32

Mattias Ortiz
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Je pouvais certifier que c’était la première fois que je voyais quelqu’un d’aussi hésitant lors d’une poignée de main. Peut-être ne venait-il pas des environs ? Il m’avait l’air américain pourtant… Étrange. D’autant plus qu’il portait des gants… Encore là, peut-être faisait-il de la moto dans ses temps libres ? J’avais de nouveau souri comme pour dissiper les doutes, ce n’était pas un démon, il ne dégageait pas la même aura de félonie et de vice. Rafael. Comme l’archange. Soit ses parents étaient croyants, soit le type n’était pas au courant pour son nom. Dans tous les cas, je n’étais pas celui qui allait lui dire. J’avais regardé le jeune homme s’installer à mes côtés et j’avais failli m’étouffer en l’entendant commenter ma blessure. Je n’étais pas convaincu que l’argument : « ah oui ! En vrai, c’est le suppôt de Satan qui m’a zigouillé le front ! » faisait saint d’esprit. Complètement à court d’idées, j’avais répondu quelque chose comme :

- « Ouais… euh, il avait un bon crochet de gauche. Enfin, je... je parle de cette armoire qui est tombée sur moi évidemment ! Je ne suis pas un combattant… »

Quel con ! Je ne savais pas mentir pour sauver ma peau. Depuis mon plus jeune âge, j’avais toujours eu la manie de dire tout ce que je pensais, même si ça faisait mal aux autres. Heureusement, avec les années j’avais gagné en douceur et sagesse. Mais pour l’intelligence, ce n’était pas vraiment ça. De toute manière, il n’avait pas l’air du type qui allait croire à un accident de meuble. Selon moi, il devait savoir quel genre de blessure on pouvait récolter dans un combat au corps-à-corps, sans quoi il n’aurait pas été aussi sûr de lui dans son affirmation. J’avais essuyé d’un revers la sueur qui avait commencé à perler sur mon front. La Louisiane et ses étés torrides viendraient à bout de n’importe quel touriste endurci, même pour les natifs ce n’était pas toujours la joie. Voilà pourquoi, l’accoutrement du jeune homme en cette belle matinée chaude et ensoleillée m’avait laissée, ma foi, bien perplexe. Comment pouvait-il avoir froid ? Il y avait bien une petite brise fraîche dans l’église, mais elle venait essentiellement du climatiseur. Troublé, ce n’était que lorsque le jeune homme avait retiré ses gants que j’avais compris. Sur ses mains, des zébrures, qui envahissaient ses phalanges, leurs bras longs et étirés scarifiant de leurs vilains reliefs les mains du garçon. Mon premier instinct fut de vouloir prendre les mains du  jeunot afin d’observer de plus près ces étranges marques. Néanmoins, je n’avais pas oublié l’hésitation que celui-ci avait eue en me serrant la pince. Un geste de trop de ma part le ferait fuir, c’était évident. Je ne pouvais pas non plus lui poser la question. Je m’étais donc contenté de garder les yeux levés en signe de respect et pour ne pas le faire sentir mal à l’aise. Avec un petit sourire et le regard un brin absent, j’avais ajouté :

– « J’imagine que je défie tous les stéréotypes du prêtre typique que tu avais… »


Distraitement, j’avais tracé du bout des doigts les coutures de ma veste en cuir. Typique. Bien, des mots avaient été utilisés pour me décrire, mais typique ne fut jamais l’un d’entre eux.

J’apercevais encore ses mains, les draps bien serrés entre ses doigts, de la transpiration qui ruisselait le long de sa figure. La lueur verdâtre de la lumière qui jetait sur elle des ombres malveillantes presque menaçantes. Ça me voyait. Ça me narguait. Sur ses lèvres abimées, un sourire, une horrible grimace, insolente, méphistophélique. Ses yeux, qui scrutaient tout mes mouvements, qui voyait tout sans vraiment voir. Anne. Pour la petite, je me devais d’y retourner, pour cet enfant qui sans moi ne verrait jamais l’automne. J’avais soupiré d’un de ces longs soupirs qui semblait contenir toute la misère du monde puis j’avais de nouveau embrassé du regard les murs de l’établissement. Ses colonnes de marbre polies, ses bancs en pin et son plafond peint comme un ciel ennuagé. Reprends-toi Mattias. Un silence gêné s’était installé entre nous deux. Or, cela ne me dérangeait pas plus que ça. La parole est d’argent, mais le silence est d’or, disait-on. Toutefois, une question me taraudait encore et c’est pourquoi sur le ton de la conversation j’avais poursuivi :

- « Dis-moi, c’est la première fois que tu viens dans le quartier ? Je ne me rappelle pas t’avoir déjà vu dans le coin. C’est un quartier tranquille remarque ce qui est plutôt rare en Louisiane de nos jours. »

La Nouvelle-Orléans. Ville incontournable pour tous les fêtards qui se respectent. Quand les gens ne picolaient pas sur Bourbon Street, ils faisaient du grabuge dans les rues. Et si la cité était un paradis pour les touristes, les habitants vivaient une tout autre réalité. Cela avait été mon cas par exemple, ma mère était née au Mexique et elle était venue s’installer en Louisiane pour un poste d’infirmière intérimaire qu’un ami lui avait offert. Elle avait rencontré mon père dans une soirée et deux ans plus tard ils se mariaient. Puis, mon géniteur avait commencé à boire. Il avait perdu son job et s’était retrouvé sans emploi, pendant que ma mère enceinte faisait des heures supplémentaires. Ils avaient déménagé, dans une piteuse baraque située dans un des quartiers les plus démunis de la ville. Mon paternel devenait de plus en plus violent. Après ma naissance, il avait commencé à donner des coups. Ma maman aveuglée par sa vision idéaliste d’un mariage parfait subissait en silence le produit de sa hargne. Pauvre petite femme. Mon enfance, je l’avais vécu dans la pauvreté la plus absolue comme bien des enfants aux pays des Cajuns. Heureusement, la fresque culturelle du bayou était plus développée qu’ailleurs et j’avais pu grandir dans un climat ou la discrimination raciale était peu présente. Pour un touriste, La Nouvelle-Orléans était synonyme de bon temps et de fiesta, alors que trois quartiers plus loin, les lampions et les couleurs chatoyantes laissaient place à des grillages et à des piaules mal foutues. Mais bon, vivre dans la misère avait l’avantage de vous rendre débrouillard, j’avais appris à panser moi-même mes blessures, l’hôpital étant au-dessus de nos moyens. Encore à ce jour, je ne possédais que le strict nécessaire, un vœu de siccité volontaire en quelque sorte. La débrouillardise semblait être un trait que je partageais avec mon voisin. En effet, les coutures sur ses paumes n’avaient pas l’air d’avoir été réalisées par un chirurgien. Je ne pouvais m’empêcher de penser que cette situation était un brin absurde. Ce jeune qui, vêtu de manière à cacher son corps, ayant de la difficulté à tenir debout et portant des marques de blessures plus ou moins anciennes, discutait avec un prêtre dans une église dédiée à un dieu auquel il ne croyait pas. Et puis encore cette impression de surnaturel, cette petite voix dans ma tête qui me murmuraient de rester aux aguets… seulement… J’étais si fatigué.

- « Que cherchais-tu en venant ici ? Des réponses ? Ou simplement une curiosité passagère ? »

Je ne savais pas trop à qui était adressée la question. À moi ? Ou à Rafael ? Je ne savais pas. Je ne savais plus grand-chose finalement. Comme quoi…



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Rafael
Peterson

J'ai 25 ans et je vis en Nouvelle-Orléans, Lousiane. Dans la vie, je suis un hybride détraqué et je m'en sors avec l'humour. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

Rafael est un hybride (mélange entre un vampire et un loup-garou) qui a été victime d'un accident rendant son état de créature fantastique complètement détraqué. Il doit se nourrir de sang mais, lorsqu'il le fait, il entre dans une transe de torture psychologique puis physique. Son corps est complètement marqué par des cicatrices qui témoignent de la douleur qu'il ressent à chaque fois qu'il boit une goutte de sang.  


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Les menteurs, Rafael savait les dénicher. C’était facile, il devait mémoriser une seule formule : Les battements d’un cœur franc ne deviennent pas frénétiques. Pourtant, le cœur de Mattias s’était mis à pomper des litres et des litres de sang. C’était évident, il cachait quelque chose. Et puis, de toute façon, qui aurait cru à une minable excuse d’ameublement pour justifier une telle blessure frontale. C’est un cliché de mettre la faute sur les objets qui nous entourent. « Oh, oui… Ces derniers temps, les armoires tombent toutes. Je ne sais pas ce qu’elles ont. » Il haussa les épaules en se pinçant les lèvres. Rafael usait souvent de sarcasme. C’était un de ses moyens de défense. Dans le cas présent, il souhait simplement montrer au jeune prêtre qu’il n’était pas aussi naïf. Toutefois, sachant que tout le monde avait ses secrets, il ajouta en souriant : « J’ai compris, je interférerai plus dans vos affaires. Mais… Si j’étais vous, je nettoierais la plaie. On ne sait jamais, une infection est si vite arrivée. » Rafael avait gardé son odorat fin même s’il n’était plus un loup-garou. Il ne savait pas ce qu’il était mais, au moins, il savait qu’il avait un bon nez. Même, il était meilleur que celui qu’il avait avant. Jamais il n’aurait senti cette odeur de chair infectée et de sang coagulé sur le front de Mattias avant maintenant. Par chance, il n’avait pas hérité d’une des caractéristiques des vampires : l’odeur du sang n’avait pas d’effets sur lui. Certes, il appréciait sentir sa flagrance et déguster sa saveur mais jamais il n’avait perdu la raison en sa présence, comme un vampire novice l’aurait fait. Il ne perdait le contrôle que lorsque la bête en lui le goûtait enfin. Et avant que cela n’arrive, Rafael avait quelques secondes pour apprécier le nectar.

-  J’imagine que je défie tous les stéréotypes du prêtre typique que tu avais…


Des stéréotypes concernant les prêtres ? Rafael n’en avait pas. C’était la première fois qu’il entrait dans une Église au moment d’une messe. Il ne savait pas que la plupart des hommes religieux étaient plus âgés et plus strictes. Aussi, il n’avait pas eu accès à la télévision ou à internet avant les dernières semaines. Sa rencontre avec Mattias était comme la première bouchée de fromage qu’il avait prise : il en découvrait la saveur ne sachant pas à quoi s’attendre. C’était probablement l’une des raisons pour laquelle il avait accepté de s’asseoir aux côtés de Mattias et de discuter. « Honnêtement, je ne suis pas une personne qui a grandi dans les stéréotypes. Je suis né dans une famille plutôt… fermée sur elle-même. Je n’ai pas vraiment eu l’occasion de construire des préjugés sur les autres. C’est une première, pour moi, de rencontrer un prêtre. Vous êtes en train de créer mon premier stéréotype. Félicitations, d’ailleurs, maintenant je sais que les prêtres savent se battre et aime bien mentir. » Ses propres paroles le firent rire doucement. Il savait que le mensonge était un péché et le prêtre lui-même en avait usé.

Mattias ne semblait pas l’homme le plus calme du monde. Il était souvent distrait par des replis sur ses vêtements ou son pansement sur le front, comme s’il réfléchissait à quelque chose d’assez important pour occuper toutes ses pensées. Peut-être essayait-il d’oublier quelque chose en posant toutes ces questions à Rafael.      

-  Dis-moi, c’est la première fois que tu viens dans le quartier ? Je ne me rappelle pas t’avoir déjà vu dans le coin. C’est un quartier tranquille remarque ce qui est plutôt rare en Louisiane de nos jours. 

Il avait bien raison, ce prêtre. Rafael était arrivé il y a à peine cinq semaines et il avait passé la moitié de son temps enfermé chez lui à essayer de contrôler son nouvel état. Il avait tenté plusieurs méthodes pour essayer de réduire les dégâts lors de sa mutation inexplicable et il n’avait toujours pas trouvé la potion miracle. Il savait que, lorsqu’il buvait une grande quantité de sang, ses plaies se cicatrisaient plus rapidement. La fois où il avait essayé d’en boire une quantité minime avait été un désastre : sa mutation avait duré deux fois plus longtemps et aucune de ses plaies ne s’étaient refermées une fois la souffrance terminée. Il avait été obligé de reboire du sang et de recommencer la boucle infernale, à son plus grand malheur. Aujourd’hui, il commençait à mieux apprivoiser la bête même s’il n’avait toujours pas reçu de réponses concernant son espèce, s’il pouvait appeler ça ainsi. Il était très curieux de savoir s’il était le seul à vivre ainsi. N’empêche, c’était pas tous les jours qu’un loup-garou se faisait exécuter d’une balle dans la tête puis réanimer par un vampire. Ses espoirs de trouver un compère était très minces. « Je suis ici depuis un peu plus d’un mois. À vous entendre parler, vous êtes né ici, ai-je raison ? » Le garçon l’interrogea du regard avant de passer ses doigts dans sa crinière afin de se recoiffer. La chaleur dans l’Église écrasait ses cheveux. Ou, plutôt, la chaleur qu’il s’imposait lui-même en voulant cacher son corps écrasait ses cheveux.

- Que cherchais-tu en venant ici ? Des réponses ? Ou simplement une curiosité passagère ? 


Excellente question. La vérité, c’est qu’il était venu dans le but de rire un peu de ces croyants qui vivaient sur des mots écrits dans la Bible. Jamais il n’aurait pensé que le prêtre lui-même se serait intéressé à son cas. « Je vais répondre b), une curiosité passagère. Les réponses je les trouverai moi-même. Enfin, j’espère. C’est bien vrai que la science n’arrive pas à répondre à toutes les questions. Je commence à comprendre pourquoi certaines personnes se reposent sur la religion. » Il renifla tout en déposant son dos sur le dossier, toujours plus décontracté. Rafael replaça son col et c’est à ce moment qu’il remarqua qu’il avait retiré ses gants quelques minutes plus tôt. Il loucha sur ses cicatrices pendant un instant, gloussa puis leva les yeux au ciel. Le prêtre les avait probablement remarquées dès la première seconde. Étrangement, il n’eut pas le réflexe de les cacher à nouveau, comme si c’était sa chance de s’exprimer un peu sur quelque chose qu’il gardait secret depuis longtemps. « Dites. Que feriez-vous si vous étiez prisonnier de quelque chose comme… Une maladie qui vous pousse à vous enfermer chez vous ? » Il haussa les épaules. C’était la meilleure façon qu’il avait trouvé de se rapprocher de son problème. Après tout ce temps, il se sentait asseulé par son état.                  


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Dim 20 Mai - 17:53

Mattias Ortiz
J'ai 31 ans et je vis en Nouvelle-Orléans, Louisianne. Dans la vie, je suis prêtre et je m'en sors très bien. Sinon, grâce à mon voeux de célibat, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

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Bordel. Il m'avait pincé. Il fallait dire que je n'étais pas le plus talentueux des menteurs non plus et puis cette excuse d'armoire n'était pas très convaincante, je devais bien le concéder. Ce garçon n'était pas comme les autres. D'abord, les cicatrices puis ses connaissances sur les blessures lors d'un combat. Avais-je affaire à un membre de gang de rue ? Embarrassé, j'avais de nouveau passé ma main sur mon bandage.

- « Ah? Merci pour le conseil, je m'en occuperais une fois chez moi. »

J'avais jeté un regard compatissant vers le jeune homme. Beaucoup de familles aux États-Unis majoritairement dans le sud procuraient une éducation très sévère aux enfants, même que dans certains États, il était légal de battre son bambin jusqu'à un certain point afin de lui inculquer une «leçon ». Personnellement, j'étais d'avis que discipliner sa progéniture avec des mégots de cigarette et le bout d'une ceinture en cuir était barbare et inefficace. Néanmoins, je n'étais pas en mesure de fournir une opinion objective, les marques de l'éducation «bienveillante » de mon père étant encore distinguables sur mon dos. Quel genre de famille avait eu Rafael ? Était-ce le type de foyer strict au sens propre du terme avec des couvre-feux, des limites à ne pas franchir et des règlements ? Ou bien était-ce plus le style de maisonnée qui vous laissait des marques ? Celles, d'où l'on ne sortait pas sans être brisés, amoché et où la menace planait constamment au-dessus de nos têtes.

- « Vivre aux États-Unis et ne pas avoir d'idée préconçue. La chance. »

Le brun n'était pas le seul à savoir utiliser l'ironie. J'avais souri amusé par la dernière phrase du jeunot. À l'entendre, on aurait dit que je faisais de la boxe durant mon temps libre. Alors que si dans ma jeunesse j'avais été turbulent, aujourd'hui, ce n'était plus tellement ça. J'avais ri un peu à mon tour avant de répliquer avec humour :

- « Je ne suis pas vraiment un bon échantillon de prêtre, tu devrais peut-être aller comparer dans les autres paroisses, je suis sûr que les résultats se rapprocheraient plus de la réalité. »

J'avais acquiescé à la question du garçon. Vivre en Louisiane, c'était vivre sa culture, perpétuer son folklore et ses légendes. Des mythes comme le Rougarou et le Parlangua. Sans compter les histoires de fantômes et les nombreux établissements que l'on avait déclarés «'hantés »' tout en ne négligeant pas la culture vaudou qui détenait une place importante dans les annales de La Nouvelle-Orléans. Étrangement, l'ironie du sort avait voulu que je pratique le métier d'exorciste dans un état où les monstres et le surnaturel occupaient un titre tout aussi conséquent que celui des gens normaux.

- « Je suis né et j'ai grandi ici, c'est vrai. Mais ma mère est d'origine mexicaine. Et toi, de quel coin viens-tu ? »


Je ne voulais pas mettre mon nez où il ne fallait pas, c'était une simple question dénuée de malice. J'avais regardé le plus jeune jouer avec ses cheveux, il devait mourir de chaud dans ces vêtements.

- « Les étés louisianais. On ne s'y habitue vraiment jamais. Si tu veux, j'ai des bouteilles d'eau dans le frigo derrière. De l'eau normale hein. »

Bon, si mon sens de l'humour était douteux, l'offre, était toutefois sincère. La riposte du jeune homme m'avait poussé à la réflexion et j'avais réfléchi un petit moment avant de répliquer :

- « Je crois qu'à travers les âges, la science a fourni des tas de réponses à des questions auxquelles la religion ne pouvait répondre. Et si certains prétendent que la religion est la seule vérité digne d'être écoutée, ce n'est pas mon cas. Je pense que la vérité, c'est celle que l'on choisit où que l'on se crée. Ce que je m'apprête à te dire déclencherait sûrement un scandale parmi mes collègues du diocèse. Je crois que la raison pour laquelle Dieu nous a créés libre, c'est aussi pour que l'on soit libre d'avoir la foi ou pas. C'est d'ailleurs pourquoi dans cette église, tout le monde est le bienvenu, croyant ou non. Si je peux t'aider à obtenir tes réponses, je serai ravi de le faire. »


C'était curieux. Je ne le connaissais pas vraiment et pourtant, je me sentais proche de lui. Il y avait ce petit quelque chose dans son regard. Une certaine lassitude... Cette impression incurable d'être dépassé par ce qui nous arrive. Comme si l'on naviguait sur un radeau de brindilles lors d'une terrible tempête. On serre les dents, on se bande les yeux, on fixe la lune en se disant « demain ça ira mieux ». Sauf que le jour d'après et le suivant et l'autre encore et encore se ressemblent tous. On voudrait lâcher prise, tout foutre en l'air et effacer tout. Le passé. Le présent. L'avenir. Tout ce que nous étions. Jusqu'à ce que le reste du monde oublie notre nom. Jusqu'à devenir poussière et s'envoler avec le vent. Le coeur serein, une mélodie qui parlait de paix et d'amour sur les lèvres. Puis, la réalité nous happait elle et ses démons. Alors, on redevenait cet enfant vulnérable, terrifié, celui qui pleurait en silence devant la lune et dont le souhait le plus cher était de danser avec les étoiles. Les blessures aussi. Il devait en avoir plus que moi à voir son allure. Des marques, des messages gravés dans l'épiderme à l'aide d'un fil et d'une aiguille. Chez certains, leur simple vue faisait ressurgir de mauvais souvenirs qu'ils auraient bien aimé enterrer, d'autres étaient indifférents, pour eux ce n'était guère plus que des tatouages encrés sur leurs peaux par une vie qui se la jouait dure. Dans mon cas, mon passé était mort et enseveli. Ce qu'il avait laissé derrière ? Des reliefs, sur un dos qui avait déjà soulevé des montagnes. Des bosses, des crevasses, de mauvais rêves et une haine toute particulière envers les ceintures de cuir. J'étais un survivant. Et je me disais que je partageais ça avec Rafael. L'histoire de deux rescapés, bien paumés parmi les moustiques et les alligators quelque part dans le fin fond du bayou.

- « Prisonnier ? hm... Bonne question. Je pense que je chercherais quelqu'un comme moi ou tout du moins une personne en mesure de me comprendre. Quelqu'un avec qui je pourrais discuter de ma situation. Un allié contre la maladie en quelque sorte. »

Prisonnier. C'était un mot fort. Il me semblait pourtant en santé, mis à part les coutures sur ses mains. Quel genre de maladie faisait ça ? Je connaissais un mal qui poussait les gens à s'enfermer chez eux. Or, cela n'était pas le type d'affliction qui se soignait dans les hôpitaux. De plus, le garçon ne démontrait aucun des symptômes habituels d'une possession. Un ami proche de lui peut-être ? Non... Non, ce n'était pas ça. Quelque chose me disait que j'avais affaire à des puissances qui m'étaient encore inconnues. Juste ma chance quoi...




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Mar 22 Mai - 3:23

Rafael
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J'ai 25 ans et je vis en Nouvelle-Orléans, Lousiane. Dans la vie, je suis un hybride détraqué et je m'en sors avec l'humour. Sinon, grâce à ma malchance, je suis célibataire et je le vis plutôt bien.

Rafael est un hybride (mélange entre un vampire et un loup-garou) qui a été victime d'un accident rendant son état de créature fantastique complètement détraqué. Il doit se nourrir de sang mais, lorsqu'il le fait, il entre dans une transe de torture psychologique puis physique. Son corps est complètement marqué par des cicatrices qui témoignent de la douleur qu'il ressent à chaque fois qu'il boit une goutte de sang.  


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Un sentiment de calme et de sérénité accompagnait Rafael depuis que Mattias était venu lui échanger quelques mots alors qu’il ne s’y attendait absolument pas. En vérité, l’hybride croyait dur comme fer qu’il n’aurait plus jamais le courage d’entamer une relation avec quelqu’un d’autre, pensant que son futur allait se résumer par la fuite et la peur dans ses yeux et dans les yeux de ceux qu’il pourrait blesser involontairement. Il n’avait jamais eu le contrôle de sa vie : d’abord restreint à suivre les ordres d’un alpha autoritaire, et, maintenant, coincé dans un corps qu’il ne pouvait plus contrôler. Pour la première fois depuis plusieurs lunes, Rafael était assez brave pour poser son regard dans celui d’un autre sans se sentir mal à l’aise. Alors il en profitait. Il n’hésitait pas à observer le prêtre tel un enfant découvrant un autre visage que celui de sa mère. Mattias avait des traits faciaux reposant. Les petites rides qui se formaient au coin de ses yeux lorsqu’il souriait le rendaient chaleureux. Ses pupilles étaient presque noires, sans surprise; ses cheveux étaient tout aussi sombres. Quant à sa barbe, elle était mal rasée, comme si le prêtre s’était négligé dans les derniers jours. Il y avait probablement un lien à faire entre ce manque d’attention et la blessure sur son front. Mais ça, ce n’était pas de ses affaires, et l’homme lui avait bien fait savoir en exprimant discrètement son envie de changer de sujet. Rafael n’en tira pas plus de mots.

-  Vivre aux États-Unis et ne pas avoir d'idée préconçue. La chance.

Alors, là, Rafael n’en avait aucune idée. Sa seule connaissance des États-Unis était le type de végétation qui y poussait, du moins, celle en Louisiane. Il n’avait pas encore eu le temps de s’informer davantage sur ce pays envers lequel il ne sentait aucun attachement émotionnel. La ville ne l’intéressait pas. La nature lui parlait plus. Alors, les informations politiques et culturelles pouvaient attendre un peu. Il se remettait encore de son jetlag. Toutefois, il avait entendu beaucoup de jazz depuis qu’il s’était installé en Nouvelle-Orléans. Sa culture musicale était déjà plus grande, bien qu’il n’appréciait pas énormément le son des trompettes et des saxophones en désharmonie. Le garçon se contenta de sourire et de hocher la tête, pour faire mine qu’il comprenait où le prêtre voulait en venir. Et puis, si Mattias affirmait que les autres prêtres étaient bien différents, il n’avait aucune envie de les rencontrer. Il n’y avait probablement pas beaucoup d’hommes religieux qui se faisaient tabasser par des armoires et, ça, ce n’était pas ennuyant. « Je vois. C’est de là que vient ton teint plus foncé. Je m’en doutais un peu. » S’il avait appris une chose en venant habiter en Louisiane, c’est que les purs américains étaient tous blancs comme des draps. Un peu comme Rafael, d’ailleurs. Ce dernier détourna le regard pour une première fois depuis plusieurs minutes. De quel coin venait-il ? Ce n’était pas comme s’il pouvait répondre qu’il vivait dans la forêt, voilà à peine quelques semaines. Alors, il joua simplement avec les mots pour s’en sortir sans question : « Je viens de la campagne. Tu sais, là où il y a des branches et des feuilles. » Il reposa ses yeux dans les siens une fois son mensonge terminé et il s’empressa de secouer la tête, refusant son offre. Il avait soif, oui, mais il ne voulait pas plus gruger de son temps. La journée venait de commencer, Mattias avait probablement d’autres plans. « Non, merci, vraiment. C’est très gentil de proposer mais je pense que tu as mieux à faire que d’abreuver un inconnu. Je prévoyais bientôt te laisser, tu as probablement un horaire chargée. » En fait, est-ce que les prêtres avaient réellement beaucoup de choses à faire ? Il en avait aucune idée. Peut-être que Mattias allait simplement retourner chez lui et s’écraser dans le sofa devant Star Wars.

La longue réflexion de Mattias dessina un sourire curieux sur les lèvres de Rafael. C’était très intéressant de voir que certains prêtres avaient cette façon de penser. Alors, il n’était pas obligé de croire en toutes ces histoires de croix et d’apôtres. Toutefois, à cette pensée, une nouvelle question se glissa hors des lèvres de l’hybride : « Et, si je n’ai pas la foi, vais-je aller au Paradis ? » Il l’interrogea du regard. Cette question avait un double tranchant. De un, il n’avait effectivement pas la foi et, de deux, il n’était pas une créature à l’effigie de Dieu, à moins que ce dernier ait des crocs à la place des dents et des griffes pour remplacer les ongles. Il était curieux de savoir ce qu’allait répondre le prêtre vêtu d’une veste en cuir même s’il n’était pas au courant de sa nature qui se voudrait meurtrière.

-  Prisonnier ? hm... Bonne question. Je pense que je chercherais quelqu'un comme moi ou tout du moins une personne en mesure de me comprendre. Quelqu'un avec qui je pourrais discuter de ma situation. Un allié contre la maladie en quelque sorte.


Voilà qui n’était pas pratique. Trouver un Homme comme lui n’allait pas être la chose la plus aisée à réaliser. Et, un psychologue n’allait probablement pas l’écouter sans ramener les scientifiques dans l’histoire. Passer sa vie dans un laboratoire derrière les barreaux ne faisait pas partie des plans de Rafael. Alors, tout en massant ses propres cicatrices sur ses doigts, comme s’il désirait les oublier, il hocha la tête, le regard humide. Quoi ? Non. Pas question de pleurer. On ne t’a pas appris ça. Rafael ravala ses larmes, ne laissant presque pas le temps à Mattias de les remarquer. Il fixa Jésus, dressé au-devant de l’Église avant de laisser un soupire discret s’échapper de sa bouche. « C’est probablement ce que je ferais aussi, mon Père. » Il rit doucement, passa sa main dans ses cheveux puis se leva, encore une fois déstabilisé par le tremblement dans ses jambes. Il enfonça ses mains dans ses poches, redevenant ainsi un humain tout à fait normal aux yeux de cette personne qu’il aimerait considérer maintenant comme un ami. Rafael sourit gentiment, ce fameux sourire qui veut dire « je vais y aller, donc lève-toi pour me saluer. »    
               
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Le discours d'un Homme [Dracoola]
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