L'excitation était à son comble, tous les jeunes sorciers de première année trépignait d'impatience sur le bord du quai. Leurs parents étaient là, aussi ému qu'eux -même ceux qui avaient déjà des frères et soeurs répartis à Poudlard !- et tous n'avaient qu'une hâte mêlée à de la peur de l'inconnu : que le train parte. Tu embrasses ta mère sur la joue avant de serrer ton beau père dans tes bras, puis tu files dans le train.

La valise sur tes talons, tu cherches des yeux un compartiment vide avant de te rendre compte que c'est sûrement une tâche impossible tant il y a de monde. En farfouillant tu finis par tomber sur wagon avec deux blonds aussi jeune que toi, timidement tu pousses la porte en leur demandant si tu peux t'assoir avec eux. Ils acceptent d'un sourire gêné avant de reprendre leur conversation à voix basse, sans que tu le prennes mal, ils ont juste l'air de ne pas vouloir te déranger. Une fois que tes affaires sont installées, tu hésites à sortir ton carnet pour commencer à dessiner afin de faire passer le temps, les paysages que vous voyez déjà au travers de la vitre sont splendides et tout est une occasion pour toi de dessiner.

Avant même que tu ne mettes en pratique ton idée, la porte s'ouvre une nouvelle fois un peu violemment, comme si le garçon n'avait pas pensé à retenir la porte ou s'il ne mesurait pas sa force, pourtant, il te semble encore plus petit que vous. Enfin, tout est disproportionné, tu es quelqu'un de grand et mince pour ton âge ce qui ne te donne pas un bon point de comparaison.

« Oh euh, bonjour. » lances-tu en sentant tes joues se réchauffer, sans raison autre que ta timidité maladive. « Je m'appelle Dean Thomas. » murmures-tu avant de te racler la gorge en toussant. Tu n'as aucune idée si les noms de sorciers sont célèbres ou peu nombreux, ni si c'est une mauvaise chose d'avoir toujours vécu parmi les moldus, mais tu as tellement peur d'être à côté de ce qu'ils sont que tu te sens gêné en avouant que tu n'es pas un sorcier.

Avec maladresse, tu tires ta valise en courant à toute vitesse. Essayer d’éviter les autres sur le quai ne sert strictement à rien : les roulettes de ta malle pleines de livres, de vêtements et d’un tas d’autres affaires écrasent leurs pieds sans le moindre ménagement. Tu t’excuses à chaque grognement que poussent les personnes dont les jambes se font malmenées par ta course effrénée. Ta pauvre mère tire ton paternel par la main, fendant la foule dans ton sillage. Le train va bientôt partir ! « Vite, vite ! » entends-tu crier ta mère, les sanglots dans la voix. Tes deux géniteurs te hurlent de grimper dans le premier wagon que tu vois, et le premier pas sur la marche, tu hisses ta malle dans le train, avant de les entendre hurler à nouveau, mais cette fois, ce sont des au revoir, tandis que le train démarre. T’as tout juste le temps de te pencher par la fenêtre de l’immense train rouge pour observer la fierté et la tristesse de ta mère, ainsi que le bonheur de ton père que de te voir partir devenir un être aussi fabuleux que la femme qu’il a pu épousé, des années auparavant. Même si, ça lui a fait un choc d’apprendre que c’était une sorcière !

De grands signes de la main plus tard, tu tires ta valise à travers les couloirs étroits, faisant encore grogner quelques passagers. C’est le grand jour. Tu es excité, et stressé, et angoissé, mais tu as hâte. Ton cœur bat la chamade, mais c’est certainement dû à ce marathon improvisé plus qu’à l’inquiétude et l’excitation combinée. Chaque compartiment semble plein. Tu t’apprêtes à t’installer dans le couloir, près d’une porte pendant tout le voyage jusqu’au château – selon les récits qu’a pu t’en faire le visage maternelle – lorsque d’un coup d’œil, tu aperçois une place libre sur une banquette. Super ! Ni une ni deux, tu tires sur le poids mort de tes affaires pour les tirer jusqu’à la porte de la cabine. La poignée de celle-ci t’échappe des mains et s’ouvre avec fracas. T’aurais pu faire plus discret comme entrée…

« Bonjour ! » t’exclames-tu, enjoué. Tu te tournes vers le garçon qui se présente. « Enchanté, moi, c’est Seamus. Seamus Finnigan. » Tu tends la main dans sa direction pour la serrer maladroitement, avant de hisser ta malle sur les emplacements prévus à cet effet au-dessus de vos têtes. Et par le miracle de Merlin, tu ne rends borgne personne ! Tu t’installes alors près de ton nouvel ami, et te penches alors vers lui pour murmurer à son oreille, imitant les deux autres enfants dans le compartiment. « Ce sont des sorciers ? Ils ont pas l’air très bavards… Oh, tu dessines ? »

La conversation est lancée avant même que tu ne t'en rendes comptes, les choses se sont mises en place toutes seules. Les deux blonds a qui tu as à peine dit bonjour sont d'un côté facilement oubliables et le nouveaux venus, Seamus, est installé à côté de toi. Tout s'est fait naturellement, sans que la moindre question ne soit posée, pourtant tu n'es pas habitué à être entouré. Garçon moyen à l'école, trop grand pour plaire, trop mince pour faire parti des sportifs, trop noir pour être oublié dans la masse, trop timide pour te lier d'amitié avec tout le monde. Tu n'as pas eu une enfance malheureuse pour autant, mais tu n'es juste pas habitué à l'exubérance des autres envers toi. Alors ce garçon qui te serre la main comme un adulte fier alors qu'il n'a que onze ans, ça te fait quelque chose et immédiatement tu as envie de le suivre.

« Euh, je suppose ? » Ta réponse ressemble encore plus à une interrogation que sa question initiale. Comment est-ce que tu serais capable de différencier des sorciers de personnes sans pouvoir magique alors que jusqu'à présent tu ignorais tout de ce monde. « Le train n'est pas accessible aux non sorciers non ? » tu demandes doucement, comme pour te convaincre toi-même. Même si se serait complètement étrange de voir des gens sans pouvoir voir un vieux train à vapeur sans conducteur, ou autre anomalies du genre. Seamus te parle de tes dessins, tu as ton carnet à la main, même pas ouvert. Une fois de plus, tes joues se réchauffent et noircissent de peu ta peau déjà sombre. « Oh, un peu, c'est à dire que j'aime bien. » Tu te justifies maladroitement, parce que tu ne sais pas si c'est bien vu. Dans tes classes de primaires, les prof t'arrachaient tes dessins en te disant que tu étais beaucoup trop dans les nuages, ici est-ce que ce sera pareil ? « Tu veux voir ? » Ta voix s'est cassée et tu n'oses plus respirer après une question pareil, tu ne sais pas ce qu'il t'a pris de demander ça, à un inconnu qui plus est. « Non oublie. » te rattrapes-tu comme tu peux, quelques secondes après ta dernière phrase, le visage baissé. Mieux vaut passer pour un imbécile qui change d'avis, qu'une humiliation.

S’il y a bien une qualité que tes parents ont toujours admiré chez toi, c’est ta capacité à te tourner vers les gens, à les mettre à l’aise dès les premiers mots sortant de ta bouche. Tu es un garçon simple, qui se fiche bien du nom ou de la réputation que peut bien avoir telle ou telle personne. À vrai dire, tu ne juges que les actions, les gestes. Parfois les paroles. Mais jamais les personnes en elle-même. Depuis tout petit, tu as toujours cru que si un individu agissait de telle sorte, c’est qu’il ne pouvait pas faire autrement. Cette qualité est sans doute un défaut, dans le fond. Cependant, à onze ans, tu es bien trop jeune pour t’en rendre compte. Tu ignores encore tout de la complexité humaine, tu n’as fait que l’effleurer du bout du doigt jusqu’à présent. Tu as encore le temps de grandir. Et grandir dans une école de sorcellerie, wow, quelle chance ! Tu t’installes alors aux côtés d’un garçon aux allures timides, face à deux commères qui ne semblent même pas vouloir lui adresser la parole. Qu’ils ont l’air snobs et ridicules, en plus de cela…

« Je crois bien. Je sais pas grand-chose. Ma mère n’a pas voulu me dire grand-chose. Elle a préféré que j’apprenne tout par moi-même, mais comme je n’ai ouvert un seul livre qu’on a dû acheté, je suis aussi débutant qu’un moldu… Mais, je voulais dire. Tu crois que ce sont des sorciers aux sangs-purs ? Ma mère m’a dit que la plupart du temps, ils étaient hautains et méprisaient ceux qui n’en étaient pas… Ils sont bien bêtes ! » conclues-tu. Le sujet de conversation revient vers ses dessins. Il aime dessiner. Toi, tu es aussi doué qu’un bambin pour cet art. T’es pas assez habile pour faire quoique ce soit de manuel, de toute façon. Trop maladroit, aussi. « Oui ! » Tu te rapproches de lui pour tirer le carnet de dessins vers toi. « Mais si, fais voir. » Tu récupères le calepin pour observer les traits fins de chaque dessin que tu peux observer. Ils sont tous magnifiques. « C’est vraiment toi qui a fait tout ça ? » demandes-tu, étonné. « Ils sont super beaux… J’aimerais bien apprendre, mais mes parents disent que j’ai des saucisses de Francfort au bout des mains... » Aveux un peu honteux. « Dis. J’connais personne ici. » tu commences, en lui rendant son carnet. « Tu voudrais bien rester un peu avec moi, histoire que je ne sois pas tout seul ? »

Sans rien oser dire tu l'écoutes parler avec des étoiles dans les yeux. Seamus a une facilité de langage, il n'est clairement pas timide, au contraire il prend de la place mais pourtant autant tu te sens à l'aise avec lui. Il n'a pas une personnalité écrasante, mais un naturel bienveillant. Comme tu te laisses faire, il s'expose. Et toi, du haut de tes onze ans, tu l'écoutes avec attention en acquiesçant de temps en temps. Juste un mot t'interpelle et avant même de te retenir, tu lâches un « moldu ? » le mot t'es totalement inconnu et si jusque là, il n'a pas repéré que tu ne connaissais rien du monde magique c'est maintenant chose faite. Une fois de plus tu tiques sur un mot, une histoire de sang, mais comme tu n'en sais pas plus, tu acquiesces en répétant son dernier mot. Être d'accord avec l'autre est une technique que tu utilises souvent, surtout si tu ne saisis pas tout, c'est plus simple que de demander des tas d'explications.

Il t'attrape ton carnet de dessin et au-dela de toute tes espérances, il semble impressionné. Seule ta mère a vu tes dessins, généralement tu les caches, mais là tu ne pensais pas que quelqu'un d'autre aller rentrer dans le wagon puisque le train était déjà parti et que les deux blonds ne semblaient pas s'intéresser à toi. « Pour vrai ? » demandes-tu quand même avec une moue réellement intriguée. « Merci » murmures-tu avec délicatesse. Ce monde te plaît de plus en plus. « J'ai pris des cours quand j'étais petit, j'ai appris. » Ta mère soutient que c'est un talent inné, mais tu n'es pas assez fanfaron pour le répéter, puis tu as vraiment pris des cours.

« Tant que tu restes avec moi. » finis-tu sur le même ton de confidence. « Moi non plus je ne connais personne, je suis rassuré de voir que les familles de sorciers ne sont pas toutes hyper proches » avoues-tu, c'était un peu ton angoisse en arrivant, être vraiment seul face au monde.

La parole est bien l’une des qualités de la famille. Un repas de famille chez les Finnigan n’est jamais silencieux, même lorsque les pires nouvelles tombent. On trouve quelque chose à dire, que les mots soient positifs, ou à l’inverse, négatifs. Cela peut souvent paraître agaçant pour des personnes extérieures, mais au moins, il n’y a pas de sujets tabous chez vous. Tu penses que c’est ainsi dans votre famille depuis que ton père a appris que ta mère était en réalité une sorcière, des années après leur première rencontre. Avant que tu ne montres le bout de ton petit nez. Après tout, c’est un mal pour un bien. Ils sont désormais plus amoureux que jamais et ne ratent jamais une occasion de se le prouver par de toutes petites attentions. Des fleurs, un petit-déjeuner au lit, des petits cadeaux, des immenses sourires et des ‘je t’aime’ à peine murmurés. Quand tu seras plus grand, c’est une relation telle que celle-ci que tu aimerais avoir. Une femme à tes côtés aussi douce et jolie que peut l’être ta propre mère. Ton père a énormément de chance. Ils ont énormément de chance tous les deux. De s’avoir l’un l’autre. Enfin, tu as le temps de voir venir, alors toi, tu te contentes de faire la discussion à ce garçon. Tu l’apprécies déjà beaucoup.

« Un moldu, c’est quelqu’un qui n’a pas de pouvoirs magiques. Ils ne savent pas que Poudlard et que les sorciers en général existent. Apparemment, c’est mieux comme ça. » Tu acquiesces à ta propre affirmation comme l’a fait ton père lorsque ta mère a répondu à la même question que vient de te poser le garçon. Bien vite, le sujet s’évapore pour laisser place aux plus beaux dessins que tu as pu voir. Tu serais incapable d’en faire autant. « Pour vrai ! » lui assures-tu. Qu’il ait pris des cours ou qu’il ait appris tout seul, cela n’entachait en rien son talent. « Tu es très doué, je trouve. »

La réponse que te donne Dean étire tes lèvres en un immense sourire. « J’espère qu’on sera dans le même dortoir tous les deux, et dans la même maison. Ma mère espère que je serai à Gryffondor, quand bien même elle m’a assuré que Poufsouffle et Serdaigle étaient toutes aussi biens. Apparemment, il faudrait absolument éviter Serpentard. Même si j’ignore pourquoi. Pas voulu me dire. » Et le train continue sa route jusqu’à l’immense château, au rythme incessant de tes paroles. Tu ne sais pas t’arrêter, et ça ne semble même pas déranger ton nouvel ami.

Les yeux plongés dans les siens, tu l'écoutes avec cette douce innocence due à l'enfance. « Mes parents sont des moldus.  » avoues-tu dans un souffle. Au début de la conversation, tu aurais baissé le regard et senti tes joues devenir chaudes, là tu le regardes dans les yeux. Tes joues s'échauffent un peu, mais beaucoup moins, tu as confiance en lui d'un naturel que tu n'expliques pas. « Enfin je ne connais pas mon père. » rectifies-tu doucement.

Il te parle des maisons, tu avais lu ça dans un livre, rapidement, mais tu n'avais pas tout retenu, sauf la partie des serpentard. « De ce que j'ai lu, les serpentard sont rusés, mauvais et roublard. » Le portrait dressé est systématiquement enjoliveur, mais tu avais tout de suite remarqué que c'était plutôt une maison égoïste avec chacun pour sa gueule.

***

Vous y voilà, dans ce château immense, une bâtisse à couper le souffle. D'autant plus que vous êtes venus en bateau tout en traversant le lac, un moment magique et inoubliable. Tu ne partageais pas ta barque avec Seamus, mais vous voilà de l'autre côté et de nouveau collé l'un à l'autre. C'est le moment tant attendue, la vieille sorcière McGonagall vous a tout expliqué et le choixpeau est là face à vous chantant sur les maisons. Le large sourire laisse place à la moue effrayée qui se retrouve sur beaucoup de visages de première année. Passer seul pour faire face à tout Poudlard est impressionnant. Le nom de ton nouvel ami est appelé et il s'élance bravement avant de rejoindre sa nouvelle maison, tu ne l'as lâché des yeux un seul instant.

« Thomas, Dean. »

Les deux mots fatidiques sont sortis et tu t'avances en tremblant. Assis sur le petit tabouret tu jettes un coup d'oeil désespéré vers Seamus pour puiser du courage, puis la lumière s'éteint, le choipeau est posé sur toi. Une voix te parle et dans ton coeur tu ne penses à rien d'autre que le courage qui s'élevait des yeux de Seamus. Alors une grande voix se faite entendre au travers de la salle et tu peux rejoindre la table des gryffondor. Tu as réussi. Vous êtes ensemble maintenant. Tu t'y précipites. «  Merci. » souffles-tu au jeune homme avant de poser ton regard sur les autres premières années pas encore répartis.

Haussement d’épaules. Tu te fiches bien que ses parents soient moldus. Il a autant sa place ici que toi, de toute manière. Ton père aussi est un moldu, ça n’en reste pas moins un homme merveilleux. C’est qui fait de toi un sang-mêlé, d’ailleurs. Ce statut de sang t’a toujours paru étrange, mais si le monde sorcier est ainsi, tu devras rapidement t’y faire. Alors, le garçon t’explique qu’il ne connaît pas son père. « Désolé. » Une excuse peinée. Alors tu enchaînes rapidement sur les maisons pour changer de sujet, sans doute qu’il n’y connaît rien et que tu pourras lui apporter ton aide précieuse ? Tu l’espères. C’est tellement gratifiant de se sentir utile. Tu acquiesces à son affirmation avant de te pencher vers lui, pour murmure à son oreille. « Je crois que ces deux-là vont y aller, à Serpentard. » chuchotes-tu, avant de rire.


La descente du train se fait dans le plus beau des enthousiasmes. Tout le monde est surexcité. Les premières années sont pris en charge par un grand barbu appelé Hagrid. Il est impressionnant. Tu dois même avouer que tu as un peur de la suite, alors t’es bien content que Dean ne te lâche pas une seule seconde. Puis vient le moment des barques, comme l’avait dit ta mère. Malheureusement, vous êtes séparés, mais cela ne t’empêche pas de lui faire de grands gestes de la main pour lui dire que tu le vois toujours. De l’autre côté de la rive, vous grimpez jusqu’au château l’un à côté de l’autre, avant que vos noms de famille vous sépare. On t’appelle et les yeux se rivent sur toi alors que tu fends la foule pour t’installer sous le vieux tissu du Choixpeau Magique. Sous ta cape, tu croises les doigts et espère rendre fier ta mère en allant dans la même maison qu’elle. Rapidement, une grosse voix s’exclame Gryffondor, et le professeur McGonagall t’envoie t’asseoir à ta nouvelle table, sous les applaudissements de celle-ci. Ton sourire n’a jamais été aussi grand. Gryffondor, wow…
Ton regard est vite attiré par la scène de l’autre côté de la pièce, lorsque le nom de ton ami est hurlé dans la pièce. À nouveau, tes doigts se croisent sous la table. Vos pupilles s’ancrent dans celles de l’autre. Alors tu espères. Gryffondor ! Alors tu te lèves et applaudis chaudement l’arrivée de ton ami, osant même l’enlacer, avant que vous ne vous asseyez sur le banc, du même côté de la table. « Merci pour ? » demandes-tu, un peu perdu, regardant la même direction que lui. « Je suis tellement content qu’on soit dans la même maison. On sera dans les mêmes cours et dans les mêmes dortoirs, c’est super ! »

« Merci pour ? » Seamus semble vraiment étonné de ton remerciement et tu te dis que finalement ce n'est pas aussi évident que tu l'aurais cru. C'était simplement un "merci d'être entré dans ma vie" ou alors un "merci du courage que tu m'as apporté", mais sa manière à lui de te dire merci c'était son accolade devant tout le monde. Comme si vous étiez deux vieux amis, alors que vous n'avez à votre actif qu'une quinzaine heures d'amitié dont les trois quart passés dans un train. « Merci d'être mon ami » Tu dis ça avec nonchalance comme si c'était normal, mais c'est le premier que tu as vraiment, au primaire les autres n'étaient que des camarades de jeux avec qui ça passait plus ou moins. Avec Seamus c'est différent, cette étincelle qui est née dans votre regard prouve que vous serez les meilleurs amis du monde pour la vie. Et tu en es fier.

« Comment peut-on être Nick-Quasi-Sans-Tête ? » La voix d'une jeune fille avec des longs cheveux ébouriffée et la réponse du fantôme face à elle te sortent de ta rêverie. Tout est si étrange, si nouveau, des fantômes partout, des élèves par centaines, mais pour l'instant, c'est seulement la vue de Seamus qui t'intéresse, après tout, tu auras toute une année pour découvrir chacun des sorciers présents dans ce château.

Gaiement le repas se termine sur une chanson, un hymne à Poudlard, tu chantes avec tous les autres sur un air rock'n'roll en riant. C'est vraiment une chouette année qui s'annonce. Puis très vite, les Préfets -là c'est un grand roux tout mince l'air autoritaire- que vous indique le dortoir. Sur le trajet tu remarques les personnages des tableaux qui chuchotent et se déplacent, les escaliers qui se meuvent et les fantômes qui vadrouillent dans tous les sens. Tu es trop crevé pour tout analyser alors tu te dis juste que c'est trop chouette.

Votre dortoir vous le partagez avec d'autres garçon, Harry, Neville et Ron. Les deux derniers sont des sorciers de longues dates qui sont juste crevés prêt à dormir, Harry est plus comme toi, il a vécu chez les moldus, tu espères bien t'entendre avec lui, mais c'est vers Seamus que tu te tournes quand vous choisissez vos lits. Vous prenez les deux du fonds, côte à côte.  « Passe une excellente nuit » souffles-tu une fois en pyjama. A la base, tu pensais discuter avec Seamus toute la nuit de tout ce que vous avez vécu aujourd'hui, mais le repas te tombe dans l'estomac, le moelleux du matelas t'invite et tu t'endors en deux minutes.