La main de la timide Mary Macdonald menace, un instant, de se lever pour répondre à la question de son professeur. Mais rapidement elle gomme cette idée et retourne à son parchemin en griffonant quelques mots à la plume alors qu'une autre étudiante répond. Décidément c'est à se demander comment, au temps de Poudlard, le choixpeau a put la répartir dans la maison des rouges et or. Mary se demande encore ce qu'elle peut bien avoir de courageux. Elle se serait probablement mieux sentie à Serdaigle. Ou à Poufsouffle. Soupirant elle songe à Lily, Dorcas, Marlene, Alice… elle se sentait si différente du caractère de ces filles. Elles étaient amies pourtant. Mais Mary était plus timide et réservée.

Comme le cours se termine, Mary s'empresse de ranger ses affaires et sa carte des étoiles dans son sac. Étudiante en Astronomie, sa journée de cours se termine bien qu'il ne soit que midi. Ils commencent tôt, avant le levé du jour, si bien qu'ils sont en décalage avec le reste des étudiants. Mary ayant fïnit, elle pourrait tout à fait rentrer chez elle pour se reposer. Pourtant elle prend la direction de la cafétéria,  avec l'idée de s'y poser manger comme elle a la flemme de se mettre aux fourneaux en rentrant.

Choisissant une salade, la sorcière va s'installer dans un coin pour se faire oublier le temps de prendre son repas. Cependant des éclats de voix lui font tourner la tête et elle rougit avant de détourner le regard comme elle aperçoit Dimitri. C'est un étudiant qu'elle a repéré en arrivant à l'université. Et qui lui plait. À qui elle n'osera jamais parler, évidemment. Mary n'aborde jamais les garçons. Et quand ils viennent la voir elle a toujours peur que ce soit pour se moquer d'elle. Pour se changer les idées elle sort un cours afin de pouvoir le relire en mangeant. Même si c'est assez distraitement.

Les fiches de cours étalées devant le jeune homme lui donne la migraine. Il n’a qu’une envie, c’est de se retrouver allongé au bord du lac, les pieds en éventail à regarder le soleil, malheureusement c’est impossible pour deux raisons. La première, c’est qu’il doit travailler pour ne pas prendre de retard, les examens sont trop importants et il n’aime pas potasser au dernier moment. La seconde -et la plus valable- c’est qu’il fait un temps gris à geler un botruc. Dimitri soupire donc et retourne à ses cours. Depuis quelques temps, il a envie de folie. Pas des conneries à se faire envoyer en prison, juste prendre du bon temps en lassant la pression des examens, de la vie adulte, des rdves de son père qu’il entre au mangenmagot… Bref, juste se détendre et s’amuser.

Heureusement, l’heure du déjeuner approche et Dimitri se laisse distraire pour aller manger avec des camarades de classe. Dans son emploi du temps les heures ‘libres’ pour travailler et les heures de cours s’agencent suffisamment pour qu’il soit impossible de s’en aller bien loin de l’université. Il s’assit donc au milieu du groupe, mais son attention est déjà ailleurs, car elle est là. Mary. L’ancien poufsouffle sent un sourire se dessiner sur son visage et il se lève. Des semaines qu'il la voit rougir quand elle le regarde, des semaines qu'il attend quelque chose et ce n'est qu'aujourd'hui qu'il comprend que ce "quelque chose" c'est lui. S'il ne fait pas un pas vers elle, ils resteront con tous les deux à attendre un coup de pouce du destin.

Debout devant elle, il plante son regard dans le sien et un mince sourire espiègle se pose sur ses lèvres. « Est-ce que tu es cap de me parler, Mary ? » Les mots sont sortis, l'aventure est lancée.

La jeune femme sursaute en entendant cette voix masculine s’adresser à elle, frissonnant de cette intonation qu’il donne à son prénom. Elle ne l’a jamais trouvé spécial. Mais dans la bouche de Dimitri, Mary rend d’un coup très sexy. Bien qu’elle se gardera de lui faire partager cette remarque. Relevant le nez du cours qu’elle essayait de lire, l’ancienne rouge et or hoche positivement la tête, pour répondre à l’interrogation de Dimitri, loin de se douter que s’il vient la voir aujourd’hui c’est parce qu’il a remarqué ses rougissements et ses regards dans sa direction, chaque fois qu’elle le remarquait.

«- Seulement si tu es capable de ne pas te moquer de moi.» répond l’étudiante en astronomie, du tac-o-tac.

La brune se mord la lèvre inférieure en se trouvant stupide, avec cette réponse. Mais maintenant qu’elle l’a dite elle pourrait difficilement revenir en arrière. Relevant le regard vers lui, elle note qu’il sourit toujours et, de fait, sourit aussi légèrement. Avisant enfin qu’il est toujours debout, elle lui désigne la chaise à ses côtés d’un mouvement de tête.

«- Tu veux t’asseoir ?» propose la sorcière avant de regarder son plat qu’elle n’ose plus toucher.

Mary ne se sent pas à l’aise devant lui, d’un coup. Elle n’aime pas qu’on porte son attention sur elle d’une part. Et d’une seconde, elle a peur de se mettre de la sauce partout, juste devant lui. Si cela arrivait la demoiselle ne saurait tout simplement plus où se mettre. Alors elle pose ses couverts et dirige son attention sur Dimitri, toujours légèrement gênée.

«- De quoi voulais-tu… que nous parlions ?» demande curieusement l’étudiante de sorte à rompre ainsi le silence, légèrement gênant à son goût, qui a prit place entre eux. D’ordinaire, il fréquente des personnes qui semblent, au goût de Mary, bien moins réservées. Plus «drôles». Alors elle ne comprend pas ce qu’il lui veut.

Comme il s'en doutait, la jeune femme est fascinante. A la fois gênée et à la fois fière. Elle répond directement à sa demande, tout en ayant l'air de se demander ce qu'elle fait là. Pourtant, il sait qu'elle vaut quelque chose et bien plus que d'autres. Il a pris l'habitude de la regarder aussi, elle reste souvent seule et en groupe elle n'a pas l'air à sa place, mais parfois un délicieux rire se dessine sur son visage, parfois elle sourit à pleines dents, parfois elle lance des remarques qui font mouche. Ce n'est pas une fille ordinaire et Dimitri est certain qu'elle cache son potentiel. « Pourquoi me moquerai-je ? Tu penses que je suis un con qui vient ici juste pour te rabaisser ? » Il mime une moue triste sur son visage, pas très convaincante, mais suffisant pour faire naître un sourire sur les lèvres de la demoiselle.

Il s'assied à côté d'elle et le temps semble s'alourdir. Elle ne sait plus quoi dire alors que lui sourit franchement et expose son idée. « J'aimerai te proposer un jeu, j'ai envie de m'amuser et je crois que tu es la personne idéale. » Il laisse durer le suspens avant de lui tendre un cahier, c'était un de ces cahiers à elle, à peine entamé, qu'elle avait oublié en début d'année. « Cap de déchirer une page, d'en faire une boulette et de l'envoyer au gros balourd qui drague mal là-bas ? » Il dirige son regard vers sa cible avec un sourire. Il veut jouer, juste jouer et noter dans ce cahier tout ce qu'ils pourront faire.

La jeune femme se mord la lèvre inférieure comme le sorcier réagit à sa remarque. Elle savait qu’elle n’aurait pas dût lui faire une telle réponse. Et maintenant, que peut-elle bien dire pour se justifier ? Elle ne sait pas s’il joue ou s’il est sérieux. Pourtant, il parvient à lui arracher un léger sourire, avec la moue qu’il lui adresse. Trop mignon. Mais elle chasse immédiatement cette pensée de son esprit. L’ancienne rouge et or choisit soigneusement ses mots pour lui accorder une réponse, cette fois, qui soit moins véhémente, moins stupide.

« - Je ne sais pas Dimitri. » elle fait rouler le r, idiotement, alors que l’homme n’est même pas russe. Et si elle voulait être « sexy » elle se donne plutôt l’impression d’être un canard enrhumé. « Je ne te connais pas, après tout. » répond la jeune femme en haussant les épaules.

Il semble s’amuser de la voir embarrassée, avant de finalement lui expliquer ce qu’il attend d’elle, en lui tendant un cahier. Elle reconnaît ce dernier comme étant le sien et regarde d’un air surpris son interlocuteur, alors que celui-ci lui demande d’en déchirer une page. Il trouve cela amusant ? Mary a surtout peur que le garçon qui doit servir de victime s’en prenne à elle. Pourtant, elle déchire une page, en fait une boulette et l’envoie sur l’homme désigné par son interlocuteur, avant de rougir en essayant de prendre un air naturel et innocent. Elle fixe le cahier.

«- C’est toi qui l’avait ? Je… je le cherchais, j’avais des notes pour un devoir dedans… Cap de me dire… pourquoi moi ? » demande la brunette, le cœur battant la chamade du fait de sa timidité. Elle n’avait pas l’habitude de parler aux garçons. Encore moins quand ils lui plaisaient, trop timide pour oser l’avouer.

« Je ne sais pas Dimitri. » L’homme esquisse un sourire ravageur, il aime le nom qu’elle lui donne, avec un côté exotique, comme s’il n’était pas anglais pur souche. Il ne relève pas, mais le sourire laisse à présager qu’il avait touché juste. Il se doutait que c’était lui qu’elle regardait en douce, mais peut être se trompait-il. Elle connaissait son nom et savait parfaitement qui il était, il avait donc eu bon sur toute la ligne. Et quand il la voit faire sans même tenter de se justifier, il sut qu’il avait trouvé la bonne personne. Jeter une boulette de papier sur un homme qui fait six fois sa taille sans même se poser de questions … que serait-elle prête à faire pour lui ensuite ? Il ne fallait pas en douter, ensemble ils s’amuseraient comme des fous. « Joli. » Commente-t-il en regardant la boulette tomber, puis en voyant le gars qui s’énerve avant de changer de cible. Ils ont l’air trop innocent pour que ce soit eux. « Et lui est un imbécile heureux. » finit-il par déclarer avant de retourner les yeux vers Mary.

La question qu’elle lui pose, lui demande plus de réflexion, quelle vérité dire ? Il l’avait juste repéré et avait envie de s’amuser, mais cela risquerait peut être de la vexer ? Il prend donc le temps de lui répondre en choisissant ses mots, tout en étant le plus vrai possible, il ne peut pas lui mentir aussi fort dès le début, ça gâcherait le jeu. « Et pourquoi pas toi ? Je connais tous les gens avec qui je traîne depuis qu’on a 11 ans et on a fait des conneries ensemble, mais il leur manque quelque chose et c’est là que tu interviens. Toi tu regardes les gens dans les yeux, tu te caches derrière une timidité que tu n’as pas, je l’ai tout de suite remarqué, parce que quand tu ne te sens pas observée, tu domines le monde. Et j’ai beaucoup observé mes amis, quand ils sont sur le point de faire quelque chose d’excitant, leurs yeux se mettent à briller, et toi, ils sont tout le temps brillants. » Elle avait quelque chose dans le regard, quelque chose de fou et de lumineux, c’était ça qui l’avait arrêté tout d’abord. Il faut qu’il se l’avoue, son physique ne l’avait pas arrêté et ses rougissements l’avaient fait lever les yeux au ciel, mais petit à petit, à force de la voir souvent tournée dans sa direction, il s’était posé des questions et avait senti qu’elle n’était pas comme tous les autres qui se donnent un rôle, qui jouent leur vie plus qu’elles ne la vivent.« Alors, t’es cap de jouer avec moi ? Cap de changer le monde ou simplement de rire à n’en plus finir ? D’ailleurs, dis-moi, t’as quoi comme cours aujourd’hui ? »  

Mary ne sait pas ce qu’elle fait, elle ne sait pas si c’est une bonne idée, pourtant elle se jette à l’eau et réalise le défis que son ami lui demande. Elle ne devrait pas se laisser faire comme cela, sans se poser de questions. Mais honnêtement, comment dire non à Dimitri ? La jeune femme est sûre de ne pas y arriver. Parce que le voir lui porter de l’intérêt… La jolie rouge et or n’aurait jamais pensé que Dimitri Morgans puisse venir faire la conversation à une fille aussi quelconque qu’elle l’est. Fatalement, elle ne veut pas perdre son attention maintenant qu’elle l’a obtenu et ce même si, pour cela, elle est obligée d’adopter une attitude qui ne serait pas la sienne «en temps normal». Parce que Mary ne réalise pas encore qu’elle n’est pas aussi sage et coincée que tout le monde semble le croire. Elle a encore besoin de Dimitri pour l’aider à révéler et même découvrir cette facette de sa personnalité.

Elle rougit en entendant les propos de Dimitri et intimidée, elle passe une main dans ses cheveux, pour rabattre une mèche derrière son oreille. Elle n’a pas tellement besoin de cela, pas tellement besoin de se recoiffer. Mais elle le fait pour masquer la gène qui est la sienne tout à coup. Elle ne sait pas quoi répondre aux propos de son interlocuteur et murmure alors un vague merci, balbutiant quelque peu. Elle ne comprend pas tout ce qu’il veut dire, elle ne comprend pas pourquoi il trouve que ses yeux brillent comme si elle allait faire une bêtise ou un truc particulièrement excitant, mais peu importe, parce qu’elle a déjà la tête ailleurs, entraînée par le sorcier.

«- Cap.» répond la sorcière en signant son arrêt de mort, ou presque, parce qu’elle ne sait pas à quel point le jeu peu devenir dangereux, quand il n’y a plus de limites, plus que le goût du risque.

Mary ne se rend pas encore compte qu’elle aimera cela, qu’elle adorera accomplir les désirs de Dimitri, le voir accomplir les siens. Elle ne sait pas encore à quel point il peut l’entraîner avec lui, dans un monde rien qu’à eux, où ils ne connaissent plus que leurs propres règles. Celle d’un jeu qui ne peux s’arrêter.

Elle est  cap, elle l'a dit elle même. Sûrement, qu'elle'ne sait pas dans quoi elle se lance, Dimitri non plus, qui pouvait imaginer jusqu'où cela irait ? Sûrement un élève dort en divination, pour peu qu'il s'interesse à eux deux, mais sinon personne. Pour l'instant les deux compères apprennent à se connaître et sont gentillets entre eux, rien de fou ou d'extravagant ou de dangereux... mais Morgans a déjà de grandes idées folles pour la suite, il prépare des coups pour plus tard, des choses bien plus amusantes !

Assis face à Mary il prend le carnet entre ses mains et la regarde fixement, son éternel sourire aux lèvres. Il pend une voix de présentateur télé de jeux comme chez les moldus et se met à expliquer les règles.  « Tout d'abord Merci de te joindre à moi dans cette aventure, je t'explique les règles du jeu que j'ai inventé juste pour toi. »  Il lui tend le carnet. «Ici on notera tous les défis à effectuer et ceux déjà fait.» Il prend sa baguette et d'un air expert il lance un sort pour écrire sur les lignes tout ce qu'ils ont déjà fait "se parler", "Dire la vérité" et "lancer une boulette de papier" bon malgré son sort son écriture reste toujours déplorable, mais ce n'est qu'un détail. Puis d'un autre coup de baguette il surligne les défis. C'est donc à ton tour d'en lancer un termine-t-il avec un air de défi. «Oh et on peut refuser un défi mais ... ça ne serait pas drôle !»

Elle est folle ou Dimitri lui plaît beaucoup trop, mais elle n’a assurément pas toute sa tête pour dire qu’elle est d’accord, pour accepter de se lancer dans un jeu comme celui-ci. Pourtant, Mary dit cap. Elle a envie de jouer avec lui. Elle a envie d’un peu de folie, elle n’a surtout pas envie de décevoir le sorcier alors que c’est sur elle qu’il a tourné son choix. Cela fait des jours qu’elle le regarde en rougissant, aujourd’hui qu’il est venu lui parler, elle n’a aucune espèce d’envie de laisser passer sa chance alors si elle doit faire des folies pour garder son attention… Même si cela la fait rougir, elle dit qu’elle est d’accord et elle regarde le cahier qu’il montre et qui contient les défis qu’ils ont déjà réalisé. Elle hoche la tête en comprenant le principe et se raidit un peu comme il dit qu’elle peut refuser un défis mais que ce n’est pas drôle. En soit, la demoiselle sait déjà qu’elle ne refusera pas, de peur de le contrarier ou de le décevoir.

«- Euh d’accord. Alors… Cap ou pas cap de… euh… Tu vois la fille là-bas ? Ben cap ou pas cap… de lui voler son jus d’orange ? Juste une gorgée quoi...»

Mary se sent nulle avec son petit défis mais, prise de cours, elle n’a aucune idée de ce qu’elle peut lui demander. Alors elle propose ce qu'elle a de mieux en réserve pour le moment, prise au dépourvue et se promet de réfléchir à de meilleurs défis pour la prochaine fois.