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Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 7 3hez5h Sujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer
Nimue

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Rechercher dans: Surnaturel   Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 7 EmptySujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer    Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 7 EmptyMer 18 Juil - 17:39

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
Couleur de dialogue #82628E




ft. dove cameron by © EXORDIUM.
Elle sent que quelque chose ne va pas, soudain. Le regard d’Ebenezer est différent, dans la pénombre, dans cette proximité inhabituelle. Elle se sent toute petite, si fragile, dans ce lit. Sa réaction ne correspond à rien, ne colle pas à ce qu’elle attendait, si bien qu’elle est désormais muette, observatrice silencieuse de ce qui semble se contenir chez lui. Qu’est-ce qu’elle a fait ? « Les flammes ne me font pas peur, pas plus que vous à l’heure actuelle. Si je vous renvoyais chez votre père, est-ce que ça me rendrait la chambre ? Est-ce que seulement ça me peine ? » Il a un sourire en coin et elle penche légèrement la tête, une cascade de cheveux blonds glissant sur une épaule, dénudant l’autre. Il est plus près, désormais, assis là. « Je ne veux qu’une seule chose, en réalité. » Elle s’inquiète, une brève seconde qui se lit dans ses prunelles, car après tout il pourrait exiger un prix qu’elle n’est pas prête à payer. « … comment as-tu fait, Demelza ? La magie qui nourrissait ses flammes n’avait rien de… commun »

Elle rougit, détourne le regard. Embarrassée. Il y’a une tension palpable dans l’air qui la met incroyablement mal à l’aise, en plus de sa culpabilité mordante, tout contre le coeur d’enfant. « Je n’en sais rien… » Ca lui fait mal de l’avouer, elle n’ose même pas le regarder. Il l’a tutoyée et elle prend son attitude comme une menace latente, parce qu’honnêtement Demelza ne sait pas déterminer les nuances, pour elle un orage est un orage, une tension est une colère, une distance est un rejet. « Je vous ai dit que je désordonne tout, que vos nuits seraient dérangées.. » Elle n’a simplement pas précisé ni comment ni pourquoi. Est-ce qu’il va tenter de la faire chanter ? Elle a envie de s’abandonner, elle a envie de s’effondrer mais de nouveau, elle réprime ; elle a trop pleuré, de toute manière. « On n’est pas comme ça dans ma famille, je vous assure que ça n’est pas.. on m’a pas éduquée comme ça, ça n’est pas.. ils sont innocents, d’accord ? » Elle craint qu’on ne vienne désigner les von Abbetz comme des sortes d’hérétiques pratiquant une magie noire au nez et à la barbe de tous, derrière leur image de normalité, de lumière et de précautions. « La première fois, j’avais douze ans, je crois.. et depuis, ça me hante. Je ne me souviens jamais de rien. La mort de ma mère s’est produite dans un incendie similaire et désormais, on me surveille comme on surveillerait un fantôme annonciateur de drames. » Elle a baissé la tête. « Je fais tout ce que je peux pour contrôler, j’éloigne les bougies, je ne suis jamais entourée de sources potentielles de chaleur mais parfois, je suis trop fatiguée alors j’oublis. Parfois, ça ne sert surtout à rien. Ne reste que les flammes. » Ou le sang, elle ne l'évoque pas. Elle se frotte les yeux, chasse les larmes qui menacent, qui ne viennent pourtant pas vraiment. « Je ne sais plus si c’est un cauchemar ou si cela se produit réellement. J’ai peur, Ebenezer. Ma grand-mère dit que j’ai du talent, seulement.. je ne veux pas être comme ça. » Grand-mère Themis était anglaise, plutôt autoritaire, belle autrefois, ses grands yeux bleus toujours un peu malicieux. Elle avait quelque chose d’un peu sombre dont personne n’osait parler, au risque de déclencher son courroux et c’était une femme redoutable lorsqu’elle désirait ruiner une réputation. Elle avait eu l’air parfaite toute sa vie, à l’instar d’Ophélia, mais contrairement à elle, les maris étaient tombés, accidentellement. Trois fois. Vraiment, une honorable dame. Qui ne s’effrayait jamais de rien, comme si elle avait déjà vu bien des ombres. Les manières allemandes et leur rigidité archaïque lui déplaisait, si elle se déplaçait, ça n’était que pour ses petits-enfants qui méritaient une plus grande ouverture d’esprit. Foutu Amalrich, il gâchait tout. « Je voudrais juste être normale. Je n’aime pas être une poupée, être jugée si.. superficielle. » Elle se mord un peu la lèvre. « Est-ce que vous voulez toujours de ce mariage.. ? » Demelza doit savoir. Elle veut savoir si elle va décevoir son père, si elle va finir toute seule, enfermée quelque part loin de tout, pour soigner une quelconque folie douce.      

Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 7 3hez5h Sujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer
Nimue

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Rechercher dans: Surnaturel   Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 7 EmptySujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer    Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 7 EmptyMer 18 Juil - 15:33

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
Couleur de dialogue #82628E




ft. dove cameron by © EXORDIUM.
Elle est toujours fébrile. Le choc, sans doute. La peur, certainement. Elle s’est vue mourir, elle s’est vue prisonnière de ce qu’avait dû endurer sa mère. Ca a semblé duré si longtemps dans son esprit qu’elle est apparue telle une poupée malléable, désincarnée. La fièvre a duré jusqu’à la faire sombrer dans un sommeil sans rêve, un vide agréable, un vide reposant. Elle a été agitée plusieurs heures avant cela, le coeur s’emballant brutalement par instants. Seul la présence du jeune homme a calmé les élans terrorisés. Et dans les draps sombres, elle a joué à la Belle au bois dormant. A défaut d’être au bois brûlé. Le lit est confortable, elle y pense quand elle commence enfin à s’extirper du brouillard, laborieusement. Les paupières refusent de s’ouvrir, sont trop lourdes. Sa tête aussi est lourde. Combien de temps a-t-elle dormi ? Elle ne s’est pas relevée, il n’y’a pas eu d’autres phases dérangeantes ; pour un peu, on n’aurait pas cru qu’il se soit produit quelque chose, sans les dégâts de l’autre pièce - à nouveau parfaitement inoffensive, parfaitement délicate.

Elle se cache, elle se dissimule sous les draps, sous un coussin, peine à s’étirer, les membres engourdis comme si on l’avait anesthésiée. La tête auréolée de clarté s’extirpe finalement de tout cet anthracite et les yeux bleus se posent sur le sorcier : que fait-il là ? Demelza n’ose pas un mot. Va-t-il s’énerver, la maudire ? Va-t-il enrager ? N’importe qui enragerait. Elle a prévenu mais pas assez précisément, elle n’a pas voulu parler de la mort d’Ophélia ni de l’incendie, elle ne s’en est pas sentie le courage. Etrangement, elle n’a pas voulu qu’il la rejette. « Ebenezer.. » C’est un petit murmure, une hésitation, presque un étonnement. « Je suis désolée.. » Cela aussi, c’est un murmure, un souffle, une douleur. Non, une peine. Elle ne voulait pas lui causer de torts et elle était sincère pourtant les flammes avaient voulu prouver le contraire. Ils sont tristes, les yeux clairs, tristes et coupables. « Je comprendrais que vous vouliez me renvoyer chez mon père. » Les draps se resserrent contre l’enveloppe charnelle qui, il fallait bien l’avouer, avait probablement était quelque peu dévoilée par la légèreté de la tenue nocturne. Délicatement, discrètement, silhouette esquissée mais pas comme elle l’aurait voulu ; pas si tôt, pas si maladroitement. Elle s’assied difficilement, parce que la tête lui tourne. Est-ce qu’elle a mangé depuis son arrivée ? Est-ce qu’elle va bien ? Est-ce qu’elle est entière ? Son attention se promène dans la pièce qui n’est évidemment pas celle qu’on lui avait attribué, elle est donc dans le lit du jeune homme, dans son espace foncièrement et profondément privé, telle une intruse. « Pourquoi ne pas m’avoir laissé brûler ? » Elle a mille questions qui se bousculent, l’ordre s’entrechoque dans ses pensées confuses. Elle a l’air moins déconnectée, toutefois, bien plus consciente des problèmes qui s’imposent, de ce qu’elle doit au maître des lieux. « Parce qu’on vous aurait accusé et vous auriez attiré trop d’attention négative.. » suppose-t-elle, pensant à voix haute. « Avez-vous prévenu votre oncle .. ? » Un soupir las s’extirpe de sa bouche quand elle s’abandonne dans une position demi-assise, la tête un peu molle. « J’ai tout gâché. Je ne sais faire que cela. La comédie devait pourtant être simple. » Simple, oui, basique, aisée. Être digne, droite, élégante et froide, ça n’avait rien de si difficile en société. En privé, le défi était de taille, parce qu’elle ne pouvait pas tout contrôler en permanence, personne ne le pouvait vraiment - personne doté d’un coeur, entendons-nous bien.
« Merci. » de l’avoir sortie de là, malgré tout. « Il est évident que je ferai en sorte de rembourser. »      

Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 7 3hez5h Sujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer
Nimue

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Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
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ft. dove cameron by © EXORDIUM.
Il est vrai qu’elle est un peu étrange, Demelza. Elle a de drôles d’idées, des sourires doux puis des détresses intenses. Elle a la mélancolie autant que les élans de joie et cela agace ; ça n’est pas convenable, alors elle réprime, elle étouffe - elle meurt lentement, à l’intérieur. Les murs du manoir d’Ebenezer ont l’avantage de la protéger du monde, de lui laisser par instants un peu d’air pour exister telle qu’elle est - trop peu de temps, encore, à l’abri de ses yeux à lui. « Volontiers. » souffle-t-elle. Evidemment qu’elle accepte qu’il lui apprenne. Il ne lui fait plus si peur, pour l’heure, alors elle le laisse approcher. « Vous devez dormir, je pense. » Elle hoche la tête.

S’il y’a bien une chose à laquelle elle ne pense pas, dans cette jolie chambre trop claire, c’est à ce qu’implique le mariage, à devoir le consommer comme tous les époux se doivent de le faire. Peut-être est-elle trop innocente. Peut-être espère-t-elle que la comédie commence dés l’instant où ils ne seraient plus si scrutés, qu’ils prétendent déjà. Ils pourraient, n’est-ce pas ? Si elle y pensait, sans doute serait-elle absolument terrifiée mais l’esprit occulte. Elle finit par se lover entre les draps, bien vite avalée par la somnolence, défaite de sa robe stricte pour quelque chose de bien plus léger. Que dirait sa mère, de ce choix ? Elle qui avait mystérieusement choisi Amalrich sans que nul ne comprenne comment un couple si mal assorti avait pu se former. Ophélia était belle comme un ange auréolé de blondeur, lui était un peu invisible, à côté, d’un physique ordinaire, prétendait-on. Que dirait-elle ? Que c’est une erreur. Une erreur fatale, probablement, comme la sienne.

…*…

L’odeur envahit la pièce. La fumée irrite les poumons, le blanc vire au noir. La poupée immobile au centre de la scène a le regard parfaitement absent et pourtant on jurerait qu’elle contemple avec délectation le désastre. Les flammes lèchent les draps, s’éprennent avec amour de tout ce qui peut brûler et seule la jolie robe de mariée sur le mannequin paraît protégée, probablement ensorcelée. C’est beau, n’est-ce pas, un brasier naissant ? C’est comme voir grandir et vivre un délicieux chaos de liberté indomptable. Elle aimerait bien se sentir libre, Demelza.

Le cri terrifié déchire le silence. Elle est sortie de ce drôle d’état, brutalement. Elle a du mal à respirer, elle a peur, terriblement peur et elle pleure déjà tout ce que son petit corps peut pleurer, tout ce que les larmes peuvent orner le visage de poupée. C’est comme revivre ses douze ans, la bougie abandonnée sur le sol, répandant sa lumière sans trop de pitié. Elle n’a aucun réflexe pour arrêter cela, pourtant elle devrait pouvoir, elle devrait au moins essayer, au lieu de quoi elle recule au fond de la grande pièce, se piégeant ainsi seule, sans possibilité de fuir. Elle glisse contre un mur, se recroqueville sur elle-même, les genoux ramenés contre sa poitrine et la tête entre les mains, suppliant toutes les forces possibles pour que ça ne soit qu’un énième cauchemar. La longue robe de nuit bleue va bientôt rencontrer la mort et elle avec. Il n’y’a pas assez d’oxygène. Elle tousse. Elle tousse trop pour réclamer plus d’aide. Elle aurait aimé être près d’Ebenezer, finalement. Elle aurait aimé pouvoir se réfugier dans ses bras, même s’il est un peu inquiétant, même s’il est froid et distant. Elle ne veut pas brûler vive, comme elle. Qui, alors, se punit ? Elle-même ou Amalrich ? L’inconscient travaille bien plus que le deuil d’un père mais le cocktail n’est pas bon.     

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Nimue

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Rechercher dans: Surnaturel   Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 7 EmptySujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer    Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 7 EmptyMar 17 Juil - 23:39

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
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Elle a cessé de sourire lorsqu’il a prononcé ce mot à voix haute : « amie ». Il y’avait un monde entre supporter Annika au manoir des von Abbetz où elle pouvait à loisir baver sur les beaux yeux verts de son frère et la faire venir là où il n’y’aurait personne pour meubler les conversations. Il y’avait un monde entre les simulacres de réceptions à base de thé et macarons et cet endroit dont elle ignorait tout. Il y'avait un monde entre Annika enceinte là-bas et Annika enceinte ici. « Non. » C’en est presque autoritaire, presque glacial. Elle se reprend presque aussitôt, se mordant la lèvre inférieure. Elle aurait dû tenir sa langue. Elle envisage la perspective selon laquelle il pourrait à son tour lui imposer ces jeunes filles de bonne famille de façon régulière et elle est bien embêtée. « Ma famille m’impose des amies, bien choisies, bien comme il faut - bien comme je devrais être. La plupart du temps, je les laisse parler entre elles autour du thé et je feins d’écouter. » Elle tente de faire preuve d’honnêteté, parce que s’ils doivent cohabiter ensemble, il doit en savoir au moins un peu sur la réalité de son petit quotidien quelque peu pathétique. « Je n’ai guère envie d’avoir à subir un tête à tête avec Annika. Ce serait appréciable si je n’avais pas à la revoir d’ici le mariage. Les lettres suffiront. » Elle penche légèrement la tête. « Je n’y faisais référence que parce qu’elle sait à quel point je me désintéresse des hommes et de tout ce qui s’y rapporte.. sans vouloir vous offenser. » Au mieux, elle sait les habiller. Ou du moins les dessiner, ce qui suppose qu’elle a un sens esthétique qui prête à se méprendre, elle n’est pas forcément attirée par ceux qu’elle pose entre les pages de son carnet : elle sait reconnaitre ce qu’il y’a d’élégant ou d’intriguant.

La solitude est une amie fidèle, elle. Toujours est-il que Demelza prend le temps d’intégrer ce que lui raconte Ebenezer à propos de son oncle. « Votre père a l'air du même acabit. » Elle reste bloquée, un moment. Elle n’a pas l’air d’entendre tout de suite ce qu’il dit après, trop occupée qu’elle est à cligner des yeux, prise d’un frisson d’angoisse. Elle ne croit pas que les intentions soient du même ordre. Oh bien sûr, Amalrich est intéressé, avide d’influence, il aime l’argent comme on aime une maîtresse mais il n’a pas toujours été ainsi. « Mon père me punit pour le décès de ma mère. » lâche-t-elle. Ca n’est pas qu’il ne dit ou pense que ce qu’il veut, c’est qu’il ne peut plus voir au-delà du voile noir que Demelza porte toujours, pour lui. Raison pour laquelle on lui fait porter du blanc, suppose-t-elle. « Il ne me voit pas parce qu’il la voit elle. » Là où Ulrich ressemble à un parfait mélange, Demelza tend plutôt vers la version miniature d’une anglaise qui n’en avait guère les traits. « Je voudrais aller me coucher.. s’il vous plaît. » Pas d’autre café. Juste dormir et ne pas réfléchir. « Vous m’accompagnez ? » Elle ne lui impose pas, elle interroge seulement. Veut-il vérifier qu’elle soit dans sa chambre, fermer tout de suite ? Veut-il repasser ? Elle n’a pas idée de ses heures de sommeil, elle n’a pas cherché à écouter s’il allait et venait durant ces trois jours de séjour. Elle a été polie, focalisée sur ses peurs, pas sur qui il était - ça ne la regardait pas, elle n’avait pas à espionner plus que nécessaire. De toute manière son sort était scellé, quel qu’il soit, et ça ne dépendait pas d’un bout de papier mais d’un accord. Inconstante, peut-être, mais pas volontairement lâche au point de faire demi-tour à peine les mots prononcés. « La chambre est très jolie, je n’ai pas pensé à vous remercier. » réalise-t-elle. Et puis, soudain. « Oh, Ebenezer ? » Ca la frappe comme un problème capital, quoique risible comparé à la montagne que l’avenir lui semble être. « Je ne sais pas danser. » C’est embêtant, pour un mariage. C’est embêtant pour un mari, en fait. C’est à peu près tout ce qu’elle a retenu des bavardages féminins. Sans arrière-pensée, toujours.    

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Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
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Demelza est une enfant, pour lui. Elle est une enfant pour le monde, pour son entourage, pour ces filles qui lui servent d’amies également. Personne ne la prend jamais au sérieux. Entre les murs du manoir, on ne s’en méfiait que la nuit, comme d’un fantôme annonçant des drames, et dés l’aube, elle n’était à nouveau que la petite fille un peu bizarre aux loisirs.. coûteux. Parfois, elle songeait qu’ils n’étaient pas sûrs eux-mêmes de ce qu’ils en pensaient, dissonance permanente entre les membres de cette famille. Cela a des inconvénients, de n’être pas prise au sérieux, mais cela a aussi l’avantage qu’elle peut s’adonner à ses jeux en paix, passer des heures à dessiner, recoudre, réajuster. Et comme toutes les gamines, elle fait des bêtises, comme la fois où le noeud papillon avait manqué d’étouffer son père. Il devait simplement changer de couleur, pourtant. « Je continue de croire que si je pouvais, je ferais autrement, mais que si je dois vous épouser, alors je le ferais à ma façon. Que ça leur plaise ou non. » C’est au moins une chose sur laquelle ils s’entendent. L’odeur du café embaume son petit coin de table, apaisante et familière. Elle ne s’occupe pas de l’assiette d’Ebenezer comme elle ne semble pas porter une grande attention à Anselm. Il l’inquiète quand elle est seule à proximité, c’est vrai, mais elle se dit que moins elle l’observe, moins il pourrait se sentir jugé et ainsi plus en sécurité elle serait. C’est naïf. C’est mieux, parfois, de se forcer à la naïveté pour rester calme. « Je vous enfermerais tous les soirs dans votre chambre, et non, je n'ai pas d'autres questions à vous poser. Si vous voulez en discuter, je vous écouterais volontiers. » « Cela fait trois caprices. » Elle ose un sourire en coin avant de tremper les lèvres dans la boisson chaude. Elle aurait bien vérifié qu’il ne tente pas de l’empoisonner seulement elle allait finir par mourir d’épuisement, d’enfermement ou d’empoisonnement, si elle faisait le compte de ce qui lui passait par la tête alors inutile de tergiverser.

Il se passe de longues minutes durant lesquelles elle est occupée à l’observer, comme si elle en faisait un portrait mental. Il n’y’a dans ses yeux aucune crainte, aucun jugement, pas de dégoût ou d’envie : elle est pensive. Elle réfléchit, bien qu’en déterminer le sujet semble complexe tant elle est lointaine. Elle vide tranquillement cette grande tasse de café, ne se soucie pas de si elle l’agace ou non. Et puis, sans que rien ne l’annonce, elle rit. Elle rit d’un rire léger, plus sincère et plus long que précédemment. Ca n’est pas moqueur. C’est la petite flamme qui se rallume malgré la fatigue - ou sans nul doute aidée par la fatigue. Elle repose doucement la tasse, réellement amusée. Il y’a un gouffre entre eux, dans cette scène, il est presque tranché des couleurs dont ils s’habillent. « Annika n’en croira pas un traitre mot. » Annika est plus âgée de deux années et elle est ce qui se rapproche le plus d’une grande soeur pénible, imposée par la vie, par leur milieu social. Elle est aussi brune que Demelza est blonde, aussi responsable qu’elle est distante, aussi terre à terre qu’elle est rêveuse. Le pire, dans tout ceci, c’est qu’elle aurait très bien pu devenir sa belle-soeur. Uh, l’angoisse. « Elle dira que vous êtes bien trop beau pour m’intéresser. C’est elle qu’il me faudra convaincre. » Elle, parce que des bavardage ennuyeuuuuuux d’Annika dépendent souvent l’idée que se fait sa famille du quotidien qu’elle mène. Un peu comme un chaperon. Sans le côté pot de colle - quoique.. « Mon père l’adore, mon frère.. l’apprécie beaucoup. Parfois, je me demande pourquoi la société a tant besoin des mondanités et autres activités sociales. » Elle semble se détendre, à nouveau, mais Ebenezer pourrait bien vite en déduire que rien n’est perpétuel ou immuable, avec Demelza. « Y’a-t-il des choses importantes que je dois savoir sur votre oncle ? Nécessaires à ce qu’il ne cherche pas à m’échanger avec une autre, j’entends. »    

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Nimue

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Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
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ft. dove cameron by © EXORDIUM.
La question la désarçonne un peu, encore, et ça se voit. Reposée, elle aurait dissimulé cet état de fait, là elle ne le peut pas. Elle n’a pas envisagé de déléguer cette tâche, soit parce qu’elle ne fait pas confiance aux domestiques soit parce qu’elle juge que ça n’est en rien leur rôle. « Sans vouloir paraître présomptueuse, il semble évident que cela donnerait bien trop de pouvoir à un quelconque domestique. » Elle oscille entre la douceur induite par la carapace effritée et l’image un brin hautaine qu’elle donnait souvent. Demelza se demandait d’ailleurs souvent pourquoi on ne la détestait pas plus que cela, au quotidien. « Qui plus est, je n’ai pas l’habitude d’en être cernée, monsieur. » Pas en dehors de ces mondanités fatigantes auxquelles on conviait la bonne société lorsqu’il fallait redorer une image, n’est-ce pas ? Son père et son frère étaient bien plus friands à l’idées d’être servis en permanence mais le fait qu’ils soient tous au service des hommes de la famille en premier lieu rendait sûrement la jeune femme particulièrement méfiante. Société archaïque, famille plus que cela encore.

« Appelez-moi Ebenezer, pendant que j’y pense. » C’est un peu familier mais elle n’ose pas le contredire. Soit. Ebenezer, c’est plutôt joli. « Vous n’êtes toujours pas partie en courant, je peux considérer que vous êtes disposée à m’épouser, Demelza. » Le rire s’échappe. C’est comme une plume d'ange, pleine de douceur, qui s’extirpe d’entre les lèvres, qu’elle n’est pas parvenue à contenir. C’est bref mais presque rafraîchissant. Il a ce quelque chose de direct, le sorcier, qui la surprend. « Je vous annonce qu’il faut m’enfermer à peu près tous les soirs et la seule chose qui vous préoccupe, c’est de savoir si je suis disposée à vous épouser ? Je suis peut-être moins épuisée que vous, en fin de compte. » Elle sait bien qu’elle a l’air parfaitement, totalement, absolument inoffensive mais elle est étonnée qu’il ne pose pas plus de questions, qu’il ne cherche pas à creuser ce qui fait qu’on la jette là sans regarder en arrière. « Vous êtes à première vue ordonné, presque maniaque, méthodique et prudent. Je suis inconstante, désordonnée, trop souvent déconnectée. » Elle marque une pause, plantant les billes bleues fatiguées dans les siennes. « Je pourrais déranger chacune de vos nuits pour le restant de vos jours. Je n’ai probablement pas la moindre qualité pour vous plaire, en plus de tout cela. Avez-vous vraiment envie de devoir vous accommoder de tout ceci ? » Elle est trop bavarde, soudain, mais s’ils en sont à cette discussion, déjà, elle préfère mettre les cartes dissimulées par son père sur la table, révéler ce qu’elle avait pourtant promis de museler jusqu’à ce fameux mariage désastreux. « Une comédie sur tant de temps, vous pourriez la regretter, Ebenezer. »

Elle se rappuie contre le dossier de la chaise, se masse les tempes. Dans quoi s’embarquait-elle ? Elle sentait poindre la migraine. Et elle n’avait pas prévu la moindre fiole susceptible d’apporter des soins parce qu’elle n’envisageait pas la situation sous cet angle, un séjour plus long que nécessaire. « Je refuse de porter la robe de ma mère. » lâche-t-elle, enfin, dans un soupir, les yeux toujours fermés. « Et il est hors de question de faire selon le bon vouloir de votre oncle ou de mon père. Ils seraient capable de nous marier comme on organise un enterrement. » Et ça n’en serait pas un. Elle n’avait pas envie de garder ce souvenir là d’une décision lourde de conséquences. S’il fallait qu’elle soit pragmatique et choisisse d’épouser Ebenezer, elle ne le ferait pas à la légère, à la va-vite, comme une honte ou un deuil. « Nous avons passé l’âge de ne pas assumer nos décisions. Alors, que décidez-vous ? » Elle a rouvert les paupières, posant sur lui toute son attention.   

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Nimue

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Rechercher dans: Surnaturel   Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 7 EmptySujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer    Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 7 EmptyMar 17 Juil - 1:00

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
Couleur de dialogue #82628E




ft. dove cameron by © EXORDIUM.
Elle recule lorsqu’elle voit apparaître le dénommé Anselm. Il est aussi imposant qu’elle semble frêle et il faut bien avouer qu’elle n’est pas très rassurée en sa présence. « Vous devriez rester manger avec moi, aujourd’hui. » Des sonorités anglaises si douces n’étaient pas parvenues à ses oreilles depuis cinq années. Elle avait à peine douze ans à l’époque, quand la part du mariage parental avait brûlé et avec elle, les berceuses d’antan, les mots réconfortants. On ne parle plus anglais, chez les von Abbetz. On fait le deuil, on referme le cercueil. « Vous pourrez prendre ce que vous voulez. Un café, ou autre chose. » Elle n’ose pas le contrarier, parce qu’il semble faire des efforts. Il est maniaque, ce qu’elle note mentalement. Elle est inconstante, exister près de lui reviendrait à désordonner tout son univers. Demelza se déplace, vient s’installer à la table, à une distance qu’elle juge raisonnable d’Ebenezer. Elle dépose à côté d’elle le livre aux pages abîmées qui indiquent combien elle l’a lu, lu et relu. Elle prend soin de ses affaires mais certaines choses ne résistent ni au temps ni à la vie. Et encore une fois, elle paraît chercher à disparaître, à n’être qu’un fantôme. Son frère s’amusait à l’appeler la Petite Dame Blanche, quand il recevait des amis au manoir et qu’elle ne faisait que passer, comme un courant d’air, une apparition éphémère. Ils s’aimaient à leur façon, ces deux-là, et si parfois elle lui en voulait de rire de ses défauts, au moins avec lui elle existait, malgré elle, malgré tout. Il y’avait quelque chose d’assez paradoxal chez elle, un potentiel de couleurs par milliers qui seraient étouffé, mystérieusement. Elle créait dans le vide et n’offrait qu’un reflet blafard de perfection lisse. Elle attirait le superficiel, l’intérêt, l’argent, pas la profondeur, pas les sincères ou les tendres. Les mensonges, pas la vérité. « Seulement un café, double, s’il vous plaît. »

Le silence s’étire tandis que son index caresse machinalement les reliefs du livre, une vieille édition compacte, pas très jolie - sentimentale. Les yeux clairs fuient les abysses. Elle ne se sent pas à sa place, encore moins lorsqu’il est là, avec sa sombre allure, sa froideur naturelle. Demelza a l’impression de le gêner, de n’être que ce qu’il déteste, une contrainte, une obligation. Elle n’aime pas l’idée d’être une obligation, des chaînes qu’on lui attacherait à vie. Le chat était vivace et assuré, le chat était altier et digne. Elle perd ces caractéristiques là à mesure que la fatigue s’accumule et le masque de noblesse ne tient qu’à un fil : celui de l’habitude. Elle se mord la lèvre inférieure, relève les yeux une seconde puis les baisse à nouveau. « Vous devez m’enfermer. » Ca s’échappe presque seul, en anglais, de façon un peu précipitée. « Je suis trop fatiguée, monsieur.. » Ca n’a de sens que pour elle, elle se rend bien compte que rien n’est clair, elle voudrait s’abandonner dans un coin et cesser de vivre au moins une éternité, le temps de retrouver ses marques, le reflet qu’elle apprécie et pas cette petite chose agitée qui n’a de distinguée que la tenue, à quatre épingles rigides malgré la mélancolie évidente, la tristesse, l’envie de dormir par dessus tout. « J’ai oublié de vous le dire, la première nuit et après je n’ai pas voulu vous déranger puis.. j’étais embarrassée. Mon père dit que je suis somnambule. Je ne veux pas.. » Elle cherche ses mots, fronçant légèrement les sourcils. « Je n’ose pas me reposer parce que c’est dangereux. S’il arrivait malheur, on vous accuserait. » Elle ne désire pas lui causer d’ennuis, d’autres se seraient bien mal comporté, à la place d’Ebenezer. D’autres auraient profité, elle suppose, ne lui auraient pas laissé le choix d’horaires, de loisirs ou de manière de respirer. « Je ne peux pas attendre que votre oncle décide de réapparaître. Cinq heures en trois jours, cela va me rendre incohérente et.. » Et elle abandonne dans un soupir lourd, peiné. Elle est absolument ridicule, stupide, probablement pitoyable et particulièrement morte de honte. Diable qu’elle déteste supplier de l’aide, pourtant c’est ce qu’elle fait.  

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Rechercher dans: Surnaturel   Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 7 EmptySujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer    Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 7 EmptyLun 16 Juil - 22:39

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
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Elle ne dit rien. Elle accepte tout. Et dans le même temps, elle ne demande rien. Trois jours. Pas de protestations, pas de hurlements, pas de révolte. Elle n’a pas pris la peine d’écrire à son père, se disant alors que, peut-être, ils viendraient d’eux-même vérifier, elle aurait très bien pu l’informer que tout se passait bien, qu’elle était aussi bien logée que nourrie mais non. Trois jours. Elle sait que ça leur est égal, désormais. Demelza sort à peine de la chambre, dans laquelle elle reste la majorité du temps, ne s’en extirpant que pour feindre de manger avec un appétit qu’elle n’a pas. La demoiselle en blanc se déplace dans le bruissement des tissus délicats et si ce n’est les escarpins la journée (le peu qu’elle traverse un couloir), elle ne fait pas le moindre vacarme dérangeant - c’est à peine si elle semble vivante à l’oreille, d’ailleurs. Elle n’explore pas et si tout est ouvert, alors elle n’en sait rien. Elle ne touche à rien et pousse le problème jusqu’à s’installer dans la bibliothèque pour ne lire que des ouvrages sortis de sa propre valise. Elle n’est pas chez elle, elle le sait, elle n’est qu’en séjour temporaire, en visite, en sursis. Ca n’aurait pas de sens qu’on l’y laisse jusqu’à la date du mariage, si tant est que tous décident qu’il y’en aurait un.

Elle est assise sur le sol, plongée dans les Contes Macabres d’Edgar Allan Poe, lorsqu’elle se laisse avaler par le sommeil. Elle dort peu et n’a finalement plus assez d’énergie pour tenter de dessiner quoi que ce soit car elle craint de finir par se promener sans en avoir conscience au beau milieu de la nuit, alors elle se tient en éveil, décale le repos, le limite, le morcèle. Elle glisse doucement, le corps rencontre la fraicheur du parquet, le livre s’échoue à son tour. Elle n’a pas cherché à s’évader et si elle a pleuré la première nuit, elle ne l’a pas fait savoir. C’est à croire qu’elle n’a aucun besoin, aucun désir, rien de ce qu’est l’aristocratie exigeante. Elle pourrait très bien n’être plus qu’un joli cadavre abandonné.

Un faux cadavre qui se relève, qui revient à la vie dans un sursaut terrifié, la paume se plaquant par réflexe sur la bouche qui voudrait exprimer la peur. Elle ne veut pas passer pour une gamine traumatisée ou trop craintive. Elle ne veut pas qu’Ebenezer la pense faible. Les heures se mélangent trop dans son esprit, elle ne sait plus dans quel sens tourne l’horloge. Il lui faut un café, fort, noir. Elle se remet sur ses jambes, récupère son livre qu’elle vient serrer contre elle et se met à chercher âme qui vive capable de lui indiquer où trouver la boisson salvatrice - en vérité, elle est lasse d’avance de devoir déranger quelqu’un quand elle pourrait très bien se servir comme une grande. Elle ne sait pas comment elle parvient à la salle à manger, tout ce qu’elle voit, c’est que le maître des lieux s’y trouve et elle est embarrassée. « Navrée, je ne voulais pas.. » Le déranger. La phrase meurt au bord des lèvres. Elle a le regard fatigué, la langueur mélancolique d’une évidence à faire pâlir. « Je voulais seulement un café mais cela attendra. » Un café, comme seul repas. Elle devrait retourner dans la chambre, reprendre ses croquis, retravailler quelques ébauches, s’occuper de motifs de dentelle et toutes ces choses futiles qui n’intéressent pas les hommes. « Bon appétit, monsieur. » Car s’il est ici, c’est qu’il a forcément faim, de ce qu’elle avait retenu de leur premier échange, et qu’importe l’heure puisqu’entre ces murs, aucune règle ne règne à ce sujet. La robe plus longue à l’arrière qu’à l’avant suit le mouvement lorsqu’elle pivote et rebrousse calmement chemin. Sortir était idiot, parfaitement stupide, pourquoi ne s’était-elle donc pas contentée de lire près de la fenêtre, là où elle ne dérangeait aucune tranquillité ?  

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Rechercher dans: Surnaturel   Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 7 EmptySujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer    Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 7 EmptyLun 16 Juil - 13:47

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
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« Reposez-vous bien, et n’hésitez pas à sonner Anselm pour une tisane ou de quoi manger. » Manger est en réalité la dernière chose à laquelle elle aurait songé. Elle est trop tendue pour avoir de l’appétit, c’est à peine si respirer lui semble nécessaire. C’est un peu idiot, se dit-elle, d’être étouffée de la sorte par tant de sentiments contradictoires alors qu’elle  a toujours l’air, habituellement, si calme et mesurée. La chambre est d’une blancheur qu’elle apprécie, d’un quelque chose qui lui ressemble, qu’elle n’aurait pas besoin ou envie de changer. C’est un peu étonnant, d’ailleurs, elle s’attendait à être enfermée dans un univers à des kilomètres du sien tant Ebenezer est son opposé. Elle en oublie de lui dire qu’il faudrait l’enfermer à clefs, comme le fait son père chaque nuit depuis l’incendie du manoir, pour empêcher les accidents, les promenades inconscientes de cette drôle de dame blanche dont elle a l’air, les nuits de tourments, de cauchemars ou de souvenirs abîmés. Combien de fois Ulrich avait-il été surpris de trouver sa soeur au beau milieu d’un couloir, complètement absente de ce petit corps qui, étrangement, l’avait terrifié la première fois ? Il était là, lui aussi, cette tragique nuit où tout avait brûlé. C’était lui qui avait vu cette bougie entre les doigts de la gamine, lui qui avait tiré les conclusions. Demelza n’y pense pas. Elle reste silencieuse, offre à peine un doux sourire à son hôte en guise de bonne nuit. Elle n’a pas vraiment l’habitude de demander, d’exiger quoique ce soit après l’heure du repas, docilement isolée dans ses pensées. Cela serait-il différent, désormais ? Laissée perplexe, elle n’ose d’abord aucun mouvement, contemplative des lieux. C’est grand, bien trop grand pour elle seule.

Et puis elle a fini par ouvrir les valises. Elle doutait qu’Amalrich l’autorise à rentrer à la maison, il fallait se faire une raison. Elle a étalé les carnets et les croquis sur la table, extirpé la belle robe blanche pour la placer sur le mannequin de bois, avec cet air triste à mourir qui ne transparaissait jamais en société. Voulait-on vraiment lui faire porter cela ? Elle était belle, la robe de sa mère. Elle avait pris l’habitude de la laisser dans un coin des appartements où elle vivait, depuis qu’on lui avait dit, comme pour se faire à l’idée. En vérité, elle ne voulait pas se marier vêtue de cette belle dentelle qui lui apparaissait terriblement mortuaire malgré la somme de détails et de colombes tissées sur le bas de la robe. Demelza s’est détournée de la contemplation au bout de longues minutes, elle s’est décidée à se défaire de la tenue déchirée pour quelque chose de plus confortable, espérant sans doute s’endormir rapidement. Le silence, c’est ce qui règne en maître en sa présence, elle cherche à s’effacer, la jeune femme, à disparaître, la seule mélodie demeurant le crayon sur le papier du carnet à croquis qui laisse errer ses idées. Guère d’inspiration, pourtant. Qu’allait-elle faire de cette vie ? Elle ne serait probablement pas libre d’aligner les créations vestimentaires et autres fantaisies esthétiques, si Ebenezer découvrait combien, parfois, elle pouvait accidentellement donner de drôles - et lugubres - effets secondaires à ce qui paraissait pourtant inoffensif. Elle corrigeait toujours, rendait aux vêtements, corsets ou ceinture leur inertie naturelle et on oubliait. Ebenezer était probablement, comme Amalrich, un homme de mémoire qui ne passerait pas à côté de la réalité. Et puis, quoi ? La position serait trop ambiguë, si tant est qu’elle obtienne un tant soit peu de succès, elle serait obligée de sortir de la discrétion qu’elle aimait tant, de se faire mondaine quand elle n’était rien sinon une lectrice muette et jugée soit timide, soit sans cervelle.

Une tisane, ça n’est jamais assez efficace. La paix s’est effritée, l’acceptation s’est effondrée et elle a étouffé nombre de larmes entre les coussins, sur ce lit aussi confortable que significatif de sa condition de prisonnière. Elle ignore ce qu’elle a pleuré si longtemps, rien ne lui manquerait des von Abbetz. Alors elle a peut-être pleuré le vide, l’inutilité, l’absence, le rien persistant de ce petit coeur qui resterait sec et froid. Seul. Elle déteste se lamenter, Demelza. Elle déteste se comporter avec la normalité d’à peu près toutes les jeunes filles de son âge. Elle déteste les sentiments excessifs, le manque de retenue, le vrai. Être un mensonge lui convient bien mieux. Être comme Ophélia désirait qu’elle soit : délicate, talentueuse, maîtrisée. Mais Ophélia n’était plus là, et avec elle étaient partis ses précieux conseils, sa liberté de belle anglaise, son intellect indéniable, son aplomb, sa dignité. Demelza ne pensait pas pouvoir être au moins à moitié digne d’elle. Au moins à moitié digne d’Ebenezer von Hohnstedt également.

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Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
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ft. dove cameron by © EXORDIUM.
Elle est dans le contrôle, musèle tout ce qui s’agite d’abord doucement et qui ne perce que dans son regard. Elle l’écoute, bien sûr, mais l’attention est fixée sur cette main blessée qu’elle meurt d’envie d’attraper. Il élabore avec talent un mensonge qu’ils pourraient dés lors tisser des années durant et Demelza n’a pas la moindre conscience d’être bien trop jeune pour prendre des décisions aussi capitales que celle de n’avoir pas d’enfant ou de se contenter de la solitude. Du haut de ses dix-sept ans et de sa délicate pureté, elle ne peut manquer de tout ce qu’elle ignore, de tout ce qui n’a jamais effleuré son coeur d’enfant. Elle hoche la tête, elle consent, parce que c’est sa seule échappatoire, sa seule possibilité de ne pas trop souffrir de la situation. Il pourrait pourtant l’avaler dans son ombre, Ebenezer, comme il l’a fait un peu plus tôt, il pourrait la couvrir de cette drôle d’aura qu’elle a eu l’impression de sentir quand il se trouvait dans son dos, de ce quelque chose de malsain qui viendrait courir sous sa peau, la posséder telle une vulgaire marionnette ; à tout cela, elle ne réfléchit pas, elle veut seulement se protéger à un instant T de ce qui lui fait peur. « Le plus terrible finalement, ce sera encore de les voir aux banquets. » Et elle a eu un petite sourire amusé. Oui, le plus terrible serait de les voir aux banquets, de jouer une telle comédie, représentation à guichet fermé.

Le sang goutte sur le sol et plus il avance, plus elle peine à ne pas en contempler le rouge sur le sol, les jolies petites taches dont il ne se préoccupe pas - cela devrait l’inquiéter, comme attitude mais elle met les interrogations de côté, toute occupée qu’elle est à demeurer dans la parfaite maîtrise du reflet qu’elle offre au jeune homme. Alors Demelza garde la tête légèrement baissée, s’oblige à respirer correctement. « Ma chambre est à gauche, la vôtre est à droite. Elles sont toutes les deux doublées de salle d’eau. » Elle cligne des yeux. Sont-ils déjà parvenus à destination ? Visiblement. Il y’a le sang sur la poignée dorée. A quoi pourrait bien avoir goût le sien ? La texture serait très artistique, toile divine. Elle se masse les tempes, s’appuie contre le mur à proximité. Ce qui s’agite, là, au creux de son estomac la terrifie peut-être finalement plus qu’Ebenezer et sa sombre demeure, et ce mariage en perspective. « Je suis désolée, je ne me sens pas très bien. » Si elle était restée calme, si elle n’avait pas immédiatement voulu verrouiller chaque centimètre de ses pensées, peut-être n’aurait-elle pas laissé paraître le trouble, ce souffle un peu plus rapide. Elle voudrait s’enfermer loin de ces jolies perles rouges, loin d’à peu près tout ce qui pourrait atteindre la petite luciole bien proprette qu’elle désire rester. Il est des arts occultes qu’on ne doit pas approcher, des instincts primaires qu’il faut étouffer, des travers qu’il faut noyer. « Est-ce qu’il serait possible d’avoir une infusion .. ? J’ai bien peur que la nuit soit longue. » Il est aisé de mettre ses réactions sur le compte de cette journée, du fait qu’on l’a livré à elle-même, sans réelle compassion ou égards envers une quelconque forme de sensibilité - heureusement d'ailleurs, que c'est aisé.

Et puis finalement, elle n’y tient plus, d’un geste sec elle déchire un bout de sa jolie robe blanche et vient glisser le tissu autour de la paume blessée d’Ebenezer. Les gestes sont aussi précis qu’ils sont doux. Le blanc s’imbibe de carmin. Elle reste là, une main sous la sienne, comme fascinée par la manière dont la clarté s’efface sous l’assaut du sang. « Vous alliez en laisser sur tout le mobilier.. » justifie-t-elle en relevant le regard vers lui. Mauvaise raison, à vrai dire : il aurait fallu qu’elle souligne qu’il risquait une infection, de souffrir, n’importe quelle option empathique mais elle peine à réfléchir.

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