Le Temps d'un RP
le seul rpg où tu joues qui tu veux, quand tu veux
Retrouve les animations du forum pour t'amuser,
découvrir de nouvelles plumes et vivre de folles aventures !
» Un doux parfum d'âmes érudites...
Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptyAujourd'hui à 0:20 par Val

» Raven and Bones
Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptyHier à 22:27 par Lexis

» TOPS-SITES ¬ votez pour ltdr
Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptyHier à 22:17 par Gäa

» Funambule feat Manhattan Redlish
Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptyHier à 22:10 par Manhattan Redlish

» She's a wild spirit and you're her equilibrium (ft Laecca)
Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptyHier à 21:48 par Laecca

» Death upon us [ Ft. Pyramid Rouge]
Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptyHier à 21:29 par Lobscure

» La lune hurle aussi, mais le loup ne l'a jamais su • Ezvana [+18/!\]
Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptyHier à 19:31 par Ezvana

» Through hell, we thrive, and rebuild we will -feat Ananas
Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptyHier à 18:44 par Mr.Wolf

» Tout le bleu du ciel [Clionestra]
Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptyHier à 12:22 par Nemo

74 résultats trouvés pour 82628E

AuteurMessage
Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 3hez5h Sujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer
Nimue

Réponses: 152
Vues: 14535

Rechercher dans: Surnaturel   Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptySujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer    Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptyDim 22 Juil - 18:50

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
Couleur de dialogue #82628E




ft. dove cameron by © EXORDIUM.
Elle n’arrive pas à décrypter la langue dans laquelle il est écrit. Elle lave doucement sa peau, en évitant toujours de trop l’observer. Elle aimerait bien rester dans le bain, pour toujours, ça trotte encore dans un coin de sa tête. « Est-ce que tu veux venir avec moi à Munich ? » La main qui lave son bras marque un arrêt, parce qu’elle relève le regard vers lui ; elle se demande s’il est sérieux. « Tu pourras mieux t’habituer à moi. Pas seulement à ce moi qui est ici. » Il l’est. Elle fronce les sourcils. « Est-ce que c’est convenable.. ? » Encore cette interrogation, parce qu’elle ne veut pas faire de faux pas. Ca ne serait pas si grave, si ils n’étaient pas si aristocrates, si le sang n’avait pas autant de valeur, si son prix n’était pas si élevé. Les von Abbetz avaient un talent fou pour les échanges, c’était leur truc à eux, ils vendraient du sable dans le désert, de l’eau à des sirènes, du vent au beau milieu d’une tempête. Ils avaient cette facilité, parce qu’ils étaient habiles avec les mots, sans doute, parce qu’ils savaient flairer les opportunités. Rien n’est plus important qu’un placement pour Amalrich parce que rien ne l’est plus pour la plupart de ceux de sa lignée, dans divers domaines. Lui était un homme pour qui ‘frontières’ ne voulait rien dire et on l’appréciait toujours pour son incroyable don de négociateur, il était rigide, il était élégant, il inspirait une certaine forme de confiance - la preuve, il était parvenu à vendre sa fille, malgré tout, malgré les chances amoindries par les accidents passés. Elle imaginait bien que ça n’avait pas été gratuit, la petite blonde. Elle serait curieuse de savoir si elle avait une dot, si son corps avait un prix déterminé. « D’accord. Mais ne regarde pas. » Elle s’extirpe du bain, une fois assez propre à son goût et attrape une serviette dont elle couvre ses courbes, ça n’est pas bien difficile, elle n’est pas bien grande, pas bien épaisse.

…*…

Ils ont eu du temps pour se reposer. Elle a eu du temps pour s’apaiser. Ulrich lui a fait parvenir des tissus, le matériel qui restait chez eux, qu’elle n’avait pas jugé utile de prendre. Elle s’est félicitée intérieurement d’avoir toujours eu plusieurs projets de créations en même temps ce qui l’obligeait à avoir la plupart des outils de travail en double. L’esprit à nouveau occupé, elle a moins de mal à être elle-même, finalement. Et Ebenezer ne lui fait plus si peur, bien que le manoir la rende toujours anxieuse : elle a la sensation de devoir lutter contre l’ombre, comme si il n’y’avait guère de choix, comme si elle devait finir par se faire avaler ou devait le brûler pour se défendre. Elle relègue cette mauvaise impression dans un coin, la met sur le compte des évènements vécus trop vite, en trop peu de temps.

Elle traverse le couloir pour rejoindre le salon d’un pas calme, les escarpins indiquant sans mal son déplacement, comme le bruissement du tissu blanc de la robe. Il n’y’a que la ceinture noire autour de sa taille qui tranche, dénote un changement. « Bonjour Anselm. » Le pas est plus léger que les premiers jours, même lorsqu’elle croise l’étrange domestique du maître des lieux. Elle ne s’attend pas tellement à une réponse, elle indique simplement qu’elle a remarqué son existence, qu’elle ne cherche plus ni à l’ignorer ni à le rejeter. Elle s’arrête en route. « Vous savez où est Ebenezer ? J’ai parfois l’impression de tourner en rond, ici. » Elle heurte quelque chose de solide, dans son dos, se crispe l’espace d’une seconde. Ca ne va pas l’égorger parce qu’elle en reconnait le contact. « Trouvé. » C’est plutôt lui, qui venait de la trouver. Elle pivote doucement pour lui faire face, lui offrir un sourire en coin. « Est-ce que les murs ont des oreilles ? » Elle lève l’index, lui indique presque aussitôt de ne pas répondre, l’autre main occupée à maintenir un livre contre sa poitrine. « Je ne veux pas savoir la réponse : rhétorique. » Et comme Amalrich n’est toujours pas venu vérifier qu’elle est vivante, elle suppose qu’elle peut bien suivre Ebenezer à Munich.             

Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 3hez5h Sujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer
Nimue

Réponses: 152
Vues: 14535

Rechercher dans: Surnaturel   Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptySujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer    Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptyDim 22 Juil - 16:00

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
Couleur de dialogue #82628E




ft. dove cameron by © EXORDIUM.
« Va faire couler l’eau. J’arrive. » Il y’a une raideur dans sa posture. Elle ne devrait pas. Elle devrait rester la jeune fille digne et noble, celle qui se pare de blancheur pour signifier l’innocence - l’ignorance - celle sur qui on ne peut jeter le doute ou le soupçon. Elle devrait rester loin des yeux d’un homme. Demelza a pourtant tant besoin de sentir l’eau sur sa peau, nettoyer tout ça, nettoyer les drames. Elle obéit, finalement, elle laisse de côté les leçons de bienséance et de morale, probablement trop fatiguée pour lutter, à bout de nerfs, à fleur de coeur. Pauvre petit myocarde si serré dans la cage thoracique. Elle va faire couler le bain, elle remplit d’une eau bien chaude, espérant peut-être brûler quelque chose, étouffer le feu à l’intérieur de son esprit, apaisé pour l’heure, qu’elle craint en permanence. Elle se défait de ses vêtements, de ce qu’il en reste, qu’elle plie soigneusement pour les poser dans un coin et s’immerge toute entière, se noie une seconde dans le silence aqueux ; elle voudrait rester là pour toujours, là où rien de mal ne peut se produire, pourtant elle ressort la tête à l’air libre, rouvre les yeux sur le décor qu’elle n’avait pas regardé encore. Ca l’absorbe suffisamment pour qu’elle n’entende pas l’approche du jeune homme. Quand elle pose son attention sur lui, elle se sent rougir, elle a le réflexe de détourner le visage, de resserrer les bras sur sa propre enveloppe charnelle, les longs cheveux clairs dissimulant en partie cette peau si claire. Elle est gênée, Demelza, presque encombrée par toute la pureté de son épiderme quand lui est marqué, elle l’a perçu - parfaits opposés jusque dans le corps. A la regarder ainsi, on n’aurait aucun mal à supposer qu’elle brille dans l’obscurité - il n’y’a que la marque des dents dans le cou pour découdre le tableau d’innocence. Fade colombe, si fade gamine, c’est ainsi que lui apparaîtrait désormais son reflet.

« J’ai fait un choix, Demelza, » Elle fixe un point invisible, dans le vide, du côté où il n’est pas. Il va décider de la renvoyer chez elle, n’est-ce pas ? « et tu es mon choix. Je ne sais pas si c’est le bon choix, pour toi comme pour moi, mais c’est le mien. » Elle ne dit rien, elle ne comprend pas pourquoi, elle ne comprend pas ce qu’il cherche, ce qu’il veut, ce qu’ils font là. Au moins il n’y’a plus l’odeur de mort, elle n’a plus l’impression d’avoir trempé dans la noirceur, d’avoir partout les traces d’horreur et de cette hémoglobine qui parfois l’attire tant, emballe le rythme cardiaque, fait basculer ses envies. Elle se sent un peu plus elle. Un peu moins belle, malgré tout. Elle n’a plus le masque, plus les parures, plus ses stratagèmes, ses illusions ; elle est bien plus que nue, alors. « Si tu dois partager ma vie et m’aliéner la tienne ad vitam eternam, il faut en effet que je te parle de certaines choses. Pour que tu saches te protéger de moi, sans avoir peur de moi.. » Elle ose un oeil vers lui, une attention furtive mais elle a l’air de chercher à devenir invisible, à se fondre parmi les images. Elle n’a pas envie de vivre en enfer, elle ne veut pas être en exil, si seule, entre les murs de cet endroit maudit. Demelza aime la solitude sécurisante, elle aime contrôler un minimum son environnement et ce manoir, elle ne pourra jamais s’y faire, elle en est sûre sur l’instant. S’il la laisse ici, qu’il part, elle va mourir de peur. Elle écoute, très attentive quand bien même elle n’en ait pas l’air. On pourrait presque voir la bulle dont elle s’entoure, voir l’isolement psychique trier doucement les informations pour les placer dans des tiroirs, les organiser à sa convenance, par ordre de priorités.

Elle sent l’eau refroidir, à mesure qu’il parle, qu’il explique. Qu’il raconte. Elle a de nouveau l’impression qu’on lui confie une part de l’avenir d’une grande lignée et qu’elle va tout gâcher, tout détruire. Pourquoi elle ? Pourquoi pas une femme solide, une assez forte pour maîtriser tout ça, pour s’y déplacer sans crainte, sans hésitation ? « Des jours où je ne serais pas vraiment Ebenezer. » Elle ne sait pas si elle pourra y arriver. Elle trie encore, elle réfléchit. Elle n’a pas bougé, il n’y’a que les cheveux qui flottent doucement à la surface de l’eau mais elle est toujours repliée dans un coin, immobile. Elle intègre, elle digère le flot de paroles, ça n’est ni facile ni rapide alors le silence dure, s’impose. Elle ne parle pas.

« Je ne veux pas d’enfant parce qu’ils brûleraient. » La voix est une sorte de murmure dans l’écho de la pièce. « Je pourrais me réveiller un matin, avec leur petit corps en cendres entre les doigts, comme s’ils n’avaient jamais existé, comme si ils n’avaient aucune valeur. » Elle ne le regarde toujours pas. « Et tu m’en voudrais. Tu me haïrais pour ça, comme mon père m’ignore pour le sort de ma mère. » Est-ce qu’elle aurait envie, un jour, d’un enfant ? Est-ce qu’elle voudrait, un jour, vraiment jouer son rôle, épouser leur comédie, corps et âme ? Est-ce qu’elle voudrait être une véritable épouse, prendre soin d’une famille ? Est-ce qu’elle réprimerait consciencieusement les désirs humains pour le pragmatisme froid et méthodique d’un fantôme mélancolique, errant sans but entre ces murs ? « Je t’arracherais l’unique raison pour laquelle tu t’imposerais mon contact et tu dévorerais ce qu’il resterait de mon âme sans saveur. » Il est si triste, le tableau de l’avenir ; elle a l’air si triste, soudain. « Peut-être que moi aussi, je suis en exil. Peut-être que je n’aurais plus l’impression de sentir les flammes crépiter, en dedans, un jour ; qu’il fera assez froid, que toi tu pourras éteindre les images dans ma tête. » Le brasier, qui hante, qui revient la nuit, s’éteint le jour. « Il va être beau, notre mariage. » Il n’y a pas un mot plus haut que les autres, pas de sarcasme, on dirait presque une douce berceuse. « Il sera aussi beau que ton nom l’exige. Personne ne doutera un seul instant que c’est notre choix. Personne ne dira que c’est triste, qu’on nous oblige, qu’on exige de nous une mascarade. Je prendrai soin de toi, qu’importe ton état. Ce sera un partenariat et aucun secret ne sortira jamais de ce manoir. Ni ton oncle ni mon père ne doutera d’avoir gagné, ce jour là, parce qu’on sera aussi bien assortis que le noir et le blanc. Mais après cela, on ne nous imposera plus rien, tu me le promets ? »            

Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 3hez5h Sujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer
Nimue

Réponses: 152
Vues: 14535

Rechercher dans: Surnaturel   Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptySujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer    Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptyDim 22 Juil - 1:42

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
Couleur de dialogue #82628E




ft. dove cameron by © EXORDIUM.
Elle a un sursaut, quand elle sent la main qui la frôle, la peur gratte encore un peu dans le fond de son esprit. « Reste encore un peu. » Elle entend bien que le ton est différent, que ça n’est pas la colère qui le domine pourtant elle ne bouge pas vraiment, elle a l’air d’hésiter. « Approche, toute petite lumière… » Elle cède, doucement, elle revient s’allonger sur le lit. Est-ce qu’elle a le droit ? Est-ce que ça se fait ? « Je ne suis pas une lumière.. » murmure-t-elle. Elle n’est rien de si pur, même si elle porte souvent du blanc, elle n’est rien de doux, même si elle en a les atours, elle n’est rien qui vaille quelque chose, qui vaille son pardon. Elle culpabilise, comme lorsqu’elle avait douze ans, une vieille culpabilité qui s’extirpe de l’obscurité, qui danse dans le coeur, ramène à la surface les mêmes remords qu’autrefois. Ophélia avait brûlé sans chercher à se défendre peut-être parce qu’elle aimait ses enfants, parce qu’elle aimait plus qu’elle ne reprochait à sa descendance d’être ainsi. Elle n’a jamais su ce qu’il en était, la fillette, elle avait juste vu son père regretter un passé, regretter chaque fois qu’il posait les yeux sur elle, sur sa tête aussi blonde que celle de son épouse. Amalrich n’avait plus jamais été le même. Est-ce qu’elle serait changée aussi ? se demandait Demelza en fixant le plafond. Est-ce qu’on lirait dans ses prunelles, un jour, ses peines ? Est-ce qu’elle brûlerait aussi ?

Lentement, elle s’installe sur le flanc, grimace un peu parce qu’elle a encore l’impression de sentir ses dents dans la chair puis se rapproche. Elle repose la main sur le torse, reprend la position qu’elle avait en se réveillant. Il ne voulait pas d’une femme docile mais qu’importe puisqu’il ne voulait pas vraiment d’elle. Elle ne comprenait d’ailleurs pas bien qu’il lui demande de rester, ça n’avait pas de sens. Elle referme les yeux, se laisse bercer par la douce mélancolie qui reprend ses droits sur son coeur, sur ses pensées. Elle n’espérait rien en passant la porte du manoir, elle espère encore moins à présent. L’espoir blesse, dit grand-mère. C’est une femme expérimentée qui a survécu à trois maris, elle sait mieux ces choses-là. Est-ce qu’Ulrich la regrettera, sa petite soeur ? Il se fait à tout, lui, il est capable d’espérer parce qu’il n’est pas compliqué à satisfaire, finalement, c’est du moins l’avis de la demoiselle. « Je ne voulais pas te décevoir.. » C’est un murmure. Elle voulait seulement arrêter d’avoir peur. C’est vrai que maintenant, la nuit de noces, ça ne fait plus peur. C’est la vie qui fait peur mais plus ça, elle n’y pense plus que comme à un détail, une formalité. « Je ne savais pas que j’étais si fade. » Ca ne la rend pas si triste que ça, c’est embêtant seulement. Embêtant parce que si elle était plus agréable, il préfèrerait, ça ne serait pas une contrainte pour lui, toute cette histoire de mariage.

« Je n’ai pas réussi à réparer la porcelaine.. » ajoute-t-elle, les paupières closes. « D’habitude, je suis douée pour ça, réparer les choses. » Changer, transformer, embellir. Est-ce qu’elle est cassée aussi ? Elle ne bouge pas, la paume de la main donne la tendresse inconsciente et l’esprit continue de s’égarer dans un labyrinthe qui n’a pas de sens, pas de fil rouge sinon celui de tout ce qu’elle est capable de ravaler, comme sentiments.

Et puis elle se redresse, brutalement. Le décor tangue, maintenant qu’elle est réveillée, elle a chaud, il ne lui faut que quelques secondes pour comprendre, pour filer vers la salle de bains. Le petit corps recrache ce qui remue dans son estomac depuis qu’elle a vu tout ce sang si sombre, depuis qu’elle a nettoyé tout ce liquide, ce rouge, ce noir, qu’elle a résisté à ses propres démons, vu ceux d’Ebenezer. Quand enfin elle se rince la bouche, elle a l’impression de s’être libérée d’un poids bien plus lourd qu’elle. Elle croise le reflet un peu pitoyable dans le miroir. « Il faut qu’on en parle.. » Elle le souligne en revenant s’asseoir au bord du lit, près de lui. « Il faut qu’on en parle et que je prenne une douche. » Un petit sourire un peu gêné se dessine sur ses lèvres : diable, c’est ainsi qu’ils jouent à se séduire ? Ne leur a-t-on donc rien appris ?            

Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 3hez5h Sujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer
Nimue

Réponses: 152
Vues: 14535

Rechercher dans: Surnaturel   Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptySujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer    Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptySam 21 Juil - 23:49

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
Couleur de dialogue #82628E




ft. dove cameron by © EXORDIUM.
Demelza n’est pas de celles qui décident, elle n’est pas de celles qui ont vraiment leur vie en main. Elle subit le chemin qu’on lui trace et slalome afin de déterminer comment y survivre, guère plus. Elle le voit tomber et reste interdite, un moment. Elle hésite. Il y’a tout ce sang qui s’est échappé de lui. Est-ce qu’il a choisi ? Elle soupire, non de lassitude mais de soulagement. Les lieux ont l’air d’avoir subi un carnage et plantée au milieu, elle n’est qu’une trop petite lumière.

…*…

Peut-être qu’elle n’est pas du genre à décider mais désormais, la chambre est propre, les draps sont changés, le sang a été nettoyé. Elle n’a pas demandé d’autorisation, elle n’est pas allée chercher un quelconque domestique. Elle a effacé les traces de ce duel insensé qui s’est joué sous ses yeux, sans qu’elle n’y comprenne rien, finalement, entre lui et lui-même. Ca la blesse encore un peu, cette façon qu’il a eu de la repousser mais elle accepte. Elle a nettoyé la peau, tendrement, veillant à ne pas trop perturber le repos. Le plus compliqué a été de l’installer dans le lit propre, le reste n’était qu’une sorte d’instinct, elle avait vu sa mère les soigner, prendre soin de ses enfants qu’elle aimait, elle ne faisait rien que cette dernière n’aurait pas fait pour sa famille.

Après avoir veillé à ce qu’il respire convenablement, elle a remis les meubles en bon ordre, rassemblé la porcelaine brisée. Elle a oublié son propre état, oublié qu’elle devrait aussi s’occuper de cette morsure encore douloureuse - ça n’était pas important. Elle s’est tout au plus rafraichie le visage, lavé les mains. La nuisette couleur nuit n’a plus l’air que d’un reste de vêtement de pauvre rescapée d’un quelconque drame, avec ses taches d’hémoglobine, ses morceaux déchirés ; elle n’a pas fière allure, l’aristocrate, et sans ses gestes délicats, cette drôle de grâce, on aurait très bien pu la jeter en cuisine ou l’envoyer faire le reste du ménage de la demeure. Elle se regarde à peine, ça lui est égal que ses cheveux clairs ne soient plus si bien coiffés parce qu’elle s’inquiète pour Ebenezer, pour sa santé, pour ce qu’il va advenir d’eux.

Ca n’est qu’une fois l’ordre ramené qu’elle finit par s’installer sur le lit, à bonne distance : elle ne le laissera pas seul, même s’il doit le lui faire payer.

…*…

Elle s’est endormie, bêtement, en observant à l’horizon. Son corps a glisse sur le côté, sur le matelas et elle s’est laissée engloutir par la fatigue, par le poids de ce trop plein d’émotions en si peu de temps. Lorsqu’elle ouvre les yeux, péniblement, elle a la main posée sur le torse d’Ebenezer - elle est pourtant sûre de ne pas avoir dormi si longtemps. Demelza fronce les sourcils, embêtée, retire doucement ses doigts de là et se redresse. Elle se sent sonnée, rien d’insurmontable, pleurer fatigue dit-on et elle n’a jamais autant pleuré de sa vie, du moins elle en a l’impression. Elle n’aurait pas dû rester, ça n’était pas convenable mais que faire d’autre ? Elle se mord la lèvre : personne ne saura, n’est-ce pas ? Elle ne sait pas où aller, elle ne sait plus quel est son rôle, s’il va la garder ou décider qu’elle est trop défectueuse, qu’il n’apprécie vraiment pas sa présence, son contact, le goût de sa peau. Et cette fois le soupir est triste, tandis qu’elle est assise au bord du lit. Elle rêve d’un interminable bain dont elle ne ressortirait jamais, elle rêve de se laisser couler dans l’eau chaude, de voir voler les bulles parfumées, de ne plus être tourmentée. Elle rêve juste d’un peu de paix, d’une place quelque part, n’importe où, qui ne serait qu’à elle, qu’on lui aurait offerte, pas qu’on s’obligerait à supporter.            

Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 3hez5h Sujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer
Nimue

Réponses: 152
Vues: 14535

Rechercher dans: Surnaturel   Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptySujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer    Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptySam 21 Juil - 21:28

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
Couleur de dialogue #82628E




ft. dove cameron by © EXORDIUM.
« Ça suffit ! » Elle ne pensait pas qu’il pourrait l’atteindre, pas au coeur, pas comme ça. Elle a bien imaginé qu’il lui ferait mal physiquement, que la nuit de noces signerait le début d’un régulier calvaire douloureux mais elle n’a pas pensé à cette souffrance là, si vite, si tôt. « Ne me touche pas. » Elle recule, en écho. Elle recule vers la sortie, vers la porte, de plusieurs pas maladroits, raides. Pourquoi il est en colère ? Pourquoi est-ce qu’il lui en veut ? Elle ne lui plait pas. Elle le déçoit. Est-ce que c’est le goût de sa peau, de son sang ? La main se pose sur la blessure rouge, elle commence à réaliser qu’il a vraiment mordu, que ça va déjà trop loin. Les rideaux se ferment, elle sent son estomac se nouer. Le spectacle la tétanise, elle est là, debout, un bras resserré contre sa poitrine, l’autre comprimant toujours la plaie de son cou et l’odeur la prend à la gorge, l’horreur l’étouffe. Toute cette noirceur, elle n’y était pas préparée, elle n’y a pas été habituée. Et quand le piano déraille, elle se remet à bouger, elle est prise d’une panique incontrolable qui le pousse à retrouver cette porte, à chercher la fuite, la paume sur la poignée. Elle pleure. Elle pleure autant parce qu’elle est impuissante, parce que tout ça n’a pas de sens, parce qu’elle n’a pas mérité cette situation, elle a voulu être une bonne fille, une qui accepte son sort, qui se laisse faire, qui se laisserait posséder sans rechigner. Le mobilier tremble autant qu’elle, la porcelaine se brise. « Ne m'approche pas... Laisse-moi… »

Collée contre la surface solide, tremblante de tout son être, elle laisse les larmes rouler. Elle n’est qu’une gamine, qu’une enfant, elle ne peut gérer ça. Elle ne peut pas survivre à ça. Elle voudrait sortir, partir, s’échapper mais quelque chose la retient, même si elle ne le regarde plus, même si elle semble vouloir se fondre dans le décor jusqu’à être oubliée, avalée. Demelza ne va-t-elle pas promettre ? Ne va-t-elle pas jurer être présente, pour le meilleur et pour le pire ? Il est là, le pire, juste à côté d’elle, en perdition sur ce lit dont elle se sent subitement si loin. Laisse-moi a-t-il ordonné. Elle désobéit. Il ne veut pas d’une femme docile. Malgré la peur, malgré la nausée qui la prend aux tripes, elle fait le chemin inverse, revient vers lui pour se laisser tomber à genoux à côté du lit. Le visage vient s’enfouir entre ses bras croisés sur le matelas, parce qu’elle est secouée de trop de sanglots, mais elle est là, elle lui impose une présence, le simple fait que quoi qu’il fasse, elle n’abandonnera pas. C’est trop tard. Trop tard pour rentrer à la maison. C’est ici, maintenant, la maison.

Ce n’est qu’au moment où elle réalise qu’il saigne, en osant un regard vers lui, que l’amertume envahit sa bouche, dévore la maîtrise. « Cela doit cesser. » Elle peine à se relever mais ne s’avoue pas vaincue, elle contraint son corps à lui obéir, même si elle suffoque, même si elle est une pauvre colombe engluée dans un piège de ténèbres. Le rideau devient sa cible. Le rideau qu’elle veut ouvrir pour lui montrer qu’il y’a encore de la lumière, quelque part, qu’ils auraient pu s’entendre et qu’il doit revenir parce que même si il la rend, même si il la met dehors, au moins elle aura essayé. Ce rideau qui récolte toute sa colère - ça allait presque bien avant qu’il ne se ferme.

Mais d’en haut, il brûle, alors qu’elle tire dessus difficilement, vacillante. Son propre cri lui semble étranger quand elle recule, elle ne veut pas ajouter au cauchemar, elle veut juste réparer, elle veut juste aider, elle veut l’aider lui, pas empirer les choses. Elle cherche la bougie responsable tout en refusant de se souvenir qu’ils étaient dans le noir le plus total. Au moins, il y’a autant de lumière qu’elle en a tant voulu. Une lumière à laquelle elle ne reconnait pas la chaleur délicate d’un feu de cheminée, à laquelle elle ne voit finalement rien de beau, rien de bon. « Non. Non, assez ! » Est-ce qu’elle devient folle, elle aussi ? Où est le vrai du faux ? La talentueuse habilleuse d’illusions de couleurs n’est plus qu’une marionnette entre les doigts d’une demeure qu’elle est prête à jurer maudite. Elle est éveillée. Il n’y’a jamais d’accidents quand elle est réveillée. « Si tu veux que je te laisse, tu dois me tuer. Me laisser mourir là. » C’est assez distinct pour qu’il l’entende, malgré l’étau dans lequel elle a l’impression d’être prise, à devoir choisir entre les ombres qui dévorent le jeune homme et ce qui la tourmente elle, de l’intérieur, qui a l’air de ramper dans ses veines. « Je voulais juste apprendre à t’aimer.. je suis désolée.. » Toujours désolée, de tout, d’exister, qu’on la lui impose, qu’elle s’impose, qu’il s’effondre, qu’elle s’étiole. « Fais un choix, Ebenezer. Choisis, maintenant ! » Choisir ce qu’il va faire d’elle. Qu’il la réduise en charpie, si ça lui chante mais elle ne veut pas avoir son état sur la conscience. Ca lui fait mal, parce qu’elle ne sait pas ce qu’il a, ce qu’il se passe, la raison de ce qu’il est.          

Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 3hez5h Sujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer
Nimue

Réponses: 152
Vues: 14535

Rechercher dans: Surnaturel   Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptySujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer    Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptySam 21 Juil - 12:23

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
Couleur de dialogue #82628E




ft. dove cameron by © EXORDIUM.
Quand il soulève son menton avec autorité, les deux billes d’azur se teintent d’un air de défis. Je n’ai pas peur de toi semble souffler le regard. « Tu es dans mon ombre, tu es mon ombre... tu devais être ma lumière… » Pourquoi ? voudrait-elle lui demander mais elle n’en fait rien, car déjà elle se sent assaillie par l’assurance de chacun des gestes du sorcier, par sa propre inexpérience aussi, elle qui se crispe quand il la touche. Il la rapproche de lui ; il y’a une seconde de résistance, petite mais palpable. Quelque chose lui donne la sensation d’étouffer, d’être violemment repoussée tandis qu’il la couve de tout ce qu’il est. « Je te protégerais de tous, mais tu devras te protéger de moi. » « Je ne peux pas.. » C’est un murmure, une plume de colombe qui s’écraserait au sol. Comment pourrait-elle se protéger de lui ? Elle sent bien entre ses mains qu’elle n’a aucun moyen de fuir ou de se défendre, aucun moyen de rejeter tout ce qu’il dégage et qui, il faut bien l’avouer, ne la fait pas frémir de la meilleure des manières. « Je peux t’apprendre à te contrôler... La danse, la magie, la musique... Tout ça, c’est la même chose. Ça demande de la mesure. » Les lèvres envahissent sa peau, l’ombre envahit son monde, poupée prise entre les griffes d’un monstre dont le visage cache bien des enfers. Il y’a ce paradoxe, cette peur sourde dans sa tête et l’enveloppe charnelle qui, doucement, cesse de résister. Elle ne sait pas si elle apprécie sa chaleur, elle ne sait pas si elle doit s’abandonner ou l’aider. Elle le laisse rôder sur l’épiderme, s’approprier ce qui n’est pourtant qu’à elle, elle a demandé alors, les yeux fermés, elle ne se défend pas.

« Tu les sens, toi aussi ? Elles t’appellent, pas vrai ? Elles sont toujours comme ça... Tu dois être forte. » Elle revoit l’incendie, derrière ses paupières closes, le feu qui lèche les rideaux, avale les portraits de famille, elle se revoit tentée de rester, d’avancer pour voir et entendre. Elle ne se souvient pas bien, la petite fille, elle sait seulement que le sommeil était profond, le vide intense - comme là. Et elle est arrachée au fil de ses pensées par les dents, par cette petite douleur qui lui arrache un petit cri qu’elle étouffe d’elle-même en plantant les ongles dans la nuque, sans retenue, sans essayer de l’épargner. Elle savait bien, qu’elle la paierait, sa demande mais elle ne reprochera pas à Ebenezer sa propre décision, elle a réclamé. Demelza s’agite, déplace la main de la nuque jusqu’à l’épaule, pour essayer de le faire reculer, de l’écarter, pour qu’il ne la dévore pas. Elle s’agite contre lui, la créature avalée par toute cette ombre. « Arrête.. Ebenezer je.. » Le souffle est plus court, le coeur s’emballe, il peut presque l’entendre, le myocarde qui accélère sa course avec violence.

C’est rouge. Un joli rouge sur ses ongles. Elle peut le sentir, le voir. L’agitation cesse et elle oublie. Elle oublie de se débattre. Elle tremble toute entière. A quoi il a goût ? Est-ce qu’il est comme une rivière fraîche la nuit ? Est-ce qu’il a la saveur des hivers ? Est-ce qu’il est comme un fruit qui n’aurait poussé qu’à l’ombre, donnant au liquide les délices des monstres dans les placards, du diable toujours orné des meilleurs atours afin d’attirer les innocents ? L’index glisse entre ses lèvres, efface les petites gouttes de sang sur la langue curieuse. « Tu ne dois pas. » ose-t-elle enfin, reprenant avec difficulté la maîtrise d’elle-même, de sa volonté. « Tu ne dois pas laisser de marques. Je dois être irréprochable.. pour le mariage.. » Ca crépite encore, elle entendrait presque le son caractéristique d’un brasier à portée de main, l’odeur de cendres s’offrirait presque un passage vers ses sens mais elle n’écoute pas, elle refuse d’écouter les fantômes qui rôdent dans des souvenirs enfouis. « Pour eux, je ne suis pas encore à toi. » Pourquoi est-elle si prévenante ? Pourquoi est-ce qu’elle accepte ? Peut-être la mort est-elle plus attrayante qu’une demi-vie, peut-être qu’avec un instant de douleur, il pourra la tuer, la libérer de sa cage sans âme, sans couleurs - sa cage de petite fille bridée. « Reste avec moi. N’écoute pas. » Il y’a une larme, juste une, qui a glissé jusque dans son cou, tracé sa route salée sur la peau claire. Elle est toujours accrochée à lui, si fort, elle ne s’en rend pas compte. C’est à son tour de l’emprisonner. Lui tisser un cocon doux, une toile d’araignée aussi délicate que résistante, qui cherche à attraper la lumière, à ramener un peu d’équilibre dans toute cette folie. Elle a toujours un peu peur mais ça n’est pas ce qui compte : ce qui compte, c’est montrer qu’elle ne lui en veut pas, qu’elle accepte leur sort, même si ça ne ressemble en rien à ce qu’on lui a dit du mariage. « J’ai pas peur de toi. Je ne veux pas avoir peur de toi. » répète-t-elle, tendrement.         

Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 3hez5h Sujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer
Nimue

Réponses: 152
Vues: 14535

Rechercher dans: Surnaturel   Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptySujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer    Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptySam 21 Juil - 3:03

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
Couleur de dialogue #82628E




ft. dove cameron by © EXORDIUM.
« Juste un peu de lassitude, je crois. J’aimerais que tout ça soit fini, que je puisse de nouveau m’occuper de mes affaires. » Et elle, elle a peur, si peur que ça finisse. C’est d’abord enfoui sous la soudaine douceur dont elle fait preuve, c’est placé de côté, comme beaucoup de ses confusions, de ses instincts, de ses refus, parce qu’elle est une poupée d’insolence pliée à l’autorité depuis si longtemps qu’elle rejette, qu’elle se rejette. Peut-être qu’il veut retrouver sa vie mais que va-t-elle devenir ? Elle ne veut pas être égoïste, elle n’écoute pas ce qui trace sa route dans son estomac. Quand il est amusé, elle sent bien qu’il y’a autre chose, parce que si près, elle a l’impression de commencer à voir les lignes floues d’un livre se dessiner, un dont elle ne maîtrise pas encore la langue mais dont l’alphabet paraît se décliner sous ses yeux, lentement, très lentement - ça non plus, elle ne veut pas. « C’est un ordre ? » « Je ne donne pas d’ordres, Ebenezer. Les pions ne sont jamais que des pions. »

Ca rampe, c’est comme si ça brûlait. « Je t'accorde un peu de mon temps. Je dois partir jeudi pour Munich, alors profite de moi. Si tu dois me demander quelque chose, je veux dire… » C’est comme si elle sentait le bout de ses doigts crépiter et quand elle relève les prunelles vers celles du jeune homme, on y verrait presque danser les flammes d’une colère sourde, soudaine, ou d’une peine enfouie trop longtemps, avec trop de force. La peur, la peur, toujours la peur comme une allumette qu’on craque. « … Je vais vraiment pas y arriver. » L’idée de se retrouver seule entre les murs d’un lieu aussi inconnu que sombre semble déclencher la vague qui la submerge mais elle ne pleure pas. « Comment est-ce que je suis supposée te.. plaire assez en si peu de temps ? » Le calme n’a pas duré, la solution de sa mère ne fonctionne que pour les enfants, se dit-elle, sur le moment, et on lui demandait de ne plus en être une si vite, de façon si violente selon elle, qu’elle perd pieds. Le noeud du problème se dénoue devant lui, elle heurte son propre refus d’y songer, incendie intérieurement tout ce qui lui permettait de passer outre une évidence qui la frappe, couve depuis leur discussion.

« Habitue-moi.. s’il te plait. » La voix tremble un peu mais il y’a une sorte d’assurance étrange dans la douceur de la demande - elle n’aura pas d’autre chance. Elle ne veut pas qu’il parte en la laissant avec ça, cette interrogation qui pourrait grandir sans personne pour contenir ce qui pourrait noircir ses nuits. Ou les ensanglanter. « Habitue-moi à toi. » Une autre nuance. Une autre couleur dans la palette. Ca brûle toujours, autour du coeur fragile, ça crépite encore dans l’esprit instable mais la silhouette se redresse, le regard se fait plus déterminé. « Je ne pourrai pas te laisser me toucher, dans le cas contraire. » Elle attrape une de ses mains, la tendresse aussi est plus courageuse. « Je ne veux pas t’en vouloir ou te haïr pour une nuit. Et tu ne me laisseras pas me dérober. » Elle pourrait bien passer deux mois  à inventer une supercherie mais les hommes n’ont pas cette peur, n’ont pas ce besoin d’esquiver, surtout pas un homme comme celui qu’elle devait épouser. « Je veux retrouver le calme. Je te promets que je ne demanderai plus rien. Je veux juste reprendre le contrôle. J’ai besoin de savoir ton odeur, le rythme de tes pas, la couleur de ton ombre. La peur est l’ennemie du contrôle. » De celui de la façade qui pare ses apparitions sociales, du contrôle de la magie aussi, de son propre esprit en déroute. Tout ira bien, chaton dirait grand-mère. « J’ai pas peur de toi. J’ai peur de.. pas savoir. » Il a dit que l’empoisonnement n’était pas le genre de la maison, son calvaire pourrait être long. « Habitue-moi et je redeviendrai celle qu’on t’a promise : silencieuse et docile. »        

Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 3hez5h Sujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer
Nimue

Réponses: 152
Vues: 14535

Rechercher dans: Surnaturel   Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptySujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer    Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptyVen 20 Juil - 1:49

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
Couleur de dialogue #82628E




ft. dove cameron by © EXORDIUM.
Et plus Ebenezer parle, plus Demelza semble pâlir. Ca n’est pas qu’elle ne s’est jamais intéressée à l’Histoire, c’est simplement qu’elle n’a pas jugé utile de décortiquer nombre d’arbres généalogiques, comme nombre de femmes le font, rêvant à des caisses pleines de pièces et de bijoux. A quoi bon ? Si une chose ne manquait pas aux von Abbetz, c’était l’argent. L’exil éternel, une parallèle qui dénote bien là le sens de l’humour de son père et elle aurait peut-être eu un rire nerveux si elle n’était pas occupée à se décomposer sur place. Et il finit d’ailleurs par s’extirper de sa bouche, le rire nerveux, parce qu’elle n’avait pas réalisé ce qu’on lui demandait, à elle, la gamine dont on n’avait exigé rien de plus que de bien présenter : ça n’était pas n’importe quel garçon de n’importe quelle riche famille, qu’elle devait épouser. Ca n’était pas pour une vulgaire punition de bas étage. « Je crois que c'est tout ce que vous avez à savoir. » Elle a le visage caché entre ses mains, un instant, avant qu’elle ne les remonte jusque dans ses cheveux, signe qu’elle cherche à reprendre une contenance perdue. « Je suis agitée parce que si je cesse de m’agiter, Ebenezer, je crois que je vais sauter par la première fenêtre que je vais croiser dans l’unique but de ne pas avoir à affronter les monceaux de responsabilités qu’un mariage implique. » Elle se lève, elle en a besoin, de marcher, de bouger, de faire les cent pas dans cette chambre. Elle envie son côté imperturbable et elle regrette amèrement de ne pas parvenir à conserver le sien. La petite poupée froide est cassée. « Jouer la comédie, c’est un art compliqué quand on ne connait rien au sujet de la pièce. Au mieux, je suis une habilleuse, je sais faire des robes, des costumes, je peux même faire porter des rideaux aux serveuses mais… Oh et puis zut. » Elle s’approche de la fenêtre, appuyant les mains au bord. Elle reprend une respiration à peu près normale en contemplant l’extérieur : elle réalisé qu’elle n’a pas cherché à réellement visiter l’endroit dans lequel elle allait devoir passer le restant de ses jours glacés et prochainement bien poussiéreux.

« Soyons pragmatiques deux minutes : votre oncle ne vous aime pas, c’est une évidence. Un accord ne se ferait pas sans qu’il sache que je suis la fille incontrôlable qui a probablement fait flamber la partie la plus précieuse du manoir familial, mère incluse. » Elle lui tourne le dos, malgré les révélations échangées, malgré le fait qu’il lui a clairement affirmé n’être pas quelqu’un de bien, comme une marque de confiance - ou de folie, allez savoir. « J’imagine que vous êtes une chose bien encombrante en travers de la route de l’héritage ? Vous n’êtes même pas un gentil poupon. » Elle émet des hypothèses, pour tenter de comprendre ce qui a bien pu passer par le crâne de ces deux hommes là. « Je pencherais donc pour l’empoisonnement. » Elle se tourne, s’appuyant ainsi dos à la fenêtre. « Pour moi, pas pour lui. » Et c’est étrange mais à mesure qu’elle parle, elle semble se calmer, s’apaiser, assez pour revenir s’asseoir d’un pas plus tranquille.

« Quand j’étais effrayée par quelque chose, ma mère me faisait imaginer la fin de la situation qui me tourmentait. » C’est plus rassurant de se marier sans amour quand on songe déjà à la manière dont on va trépasser. « Tu ne ressens jamais rien, n’est-ce pas ? » C’est une de ces fois où la question s’impose, où elle n’a d’autre choix que de la poser, qu’importe que personne n’ait envie d’entendre la réponse, qu’importe que cela puisse mal se passer, à l’interroger si vite sur ce qu’il est, vraiment, au fond de ce corps plutôt gâté par la nature. D’une main, elle a entreprit d’attraper la missive de son frère, venant l’ouvrir ensuite à l’aide de l’autre, parcourant en diagonale les lignes. Elle lève les yeux au ciel, retient à peine un sourire amusé. « Tu as les sincères condoléances de mon frère. C’est comme ça qu’il considère notre situation : un véritable enterrement pour ta santé mentale. » Elle avait appris à composer avec les blagues douteuses d’Ulrich, il était ainsi. Enfants bizarres d’un père trop sérieux. « Retourne travailler, tu n'as aucune envie de rester là. » Finit-elle avec une certaine douceur.       

Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 3hez5h Sujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer
Nimue

Réponses: 152
Vues: 14535

Rechercher dans: Surnaturel   Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptySujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer    Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptyJeu 19 Juil - 16:44

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
Couleur de dialogue #82628E




ft. dove cameron by © EXORDIUM.
Elle a l’air d’une drôle de funambule qui ne trouve pas l’équilibre, bien haut au dessus du vide. Heureusement qu’il est là, n’est-ce pas ? Pourquoi est-ce qu’il accepterait de faire remplacer la garde robe ? Elle n’a pas envie d’imposer quoi que ce soit. Elle passe une main dans ses longs cheveux détachés, quand elle sent le décor bouger. Elle a dormi trop longtemps, songe-t-elle. « Il ne le peut plus. » « Pourquoi ? » La question est particulièrement innocente, symptomatique d’une certaine ignorance. Il est des choses qu’on ne devine pas lorsqu’on refuse de s’y intéresser et elle a bien pris soin de ne pas analyser le géant qu’est le domestique. Les jambes se croisent un peu, elle est agitée, elle bouge sur place, telle une enfant embarrassée. « Vous devriez vous reposer. Je vais vous ramener de quoi manger. » Elle a un petit sourire timide. « Vous avez besoin de dormir encore un peu. J’ai pu résorber vos premières brûlures, mais vous devez le sentir : vos jambes sont encore frêles. » Il est soudain tout près, trop près. « Mes quoi.. ? » Elle n’a rien senti. Elle ne s’est pas vraiment rendue compte. Et quand il tend le bras, elle s’inquiète, a le réflexe de fermer les yeux, de se méfier, entièrement crispée ; elle lui a volé un baiser, il pourrait se fâcher, s’agacer, lui faire payer. Sa douceur ne pardonne pas tout. La violence ne vient pas, cependant. Le coeur bat encore trop vite. Le contact sur son front vérifie la température. « Vous avez encore de la fièvre. » Demelza n’est pas sûre. Elle a chaud mais c’est peut-être les émotions - elle en a eu beaucoup en peu de temps, elle en a encore, des émotions. Elle rouvre les yeux. Un soupir trahit son incompréhension autant que sa fatigue mais elle n’aime pas dormir. Toute son enveloppe charnelle semble peser des centaines de kilos, malgré elle, et elle est bien trop frêle pour y résister. Il a raison, Ebenezer. Elle a focalisé son attention sur tout sauf elle-même, elle a fait une erreur en se levant ainsi, si vite. Elle est un peu trop fière, la sorcière, alors elle n’a pas envie de céder, de s’avouer ni vaincue ni affaiblie. Elle voudrait descendre manger, entamer une journée normale, dessiner peut-être - elle pourrait bien avoir des idées. « Je crois que.. » La phrase meurt sur le bout des lèvres parce que déjà, elle s’effondre. La chambre finit de pencher - non, c’est elle qui tourne de l’oeil, qui ne peut pas affronter le nouveau pic de température. Poupée de chiffon à sa merci.

…*…

En se réveillant, elle se sent assez bien pour prendre un vrai petit déjeuner, même si elle n’a pas la moindre idée du jour qu’il est - elle sait seulement que c’est le milieu de la matinée. Elle n’a pas très envie de parler alors elle s’enferme dans une bulle, avec son café. Elle aime bien les petits-déjeuners sucrés même si elle n’est pas très gourmande. Amalrich disait toujours qu’elle tenait ça de sa mère qui avait eu le temps de beaucoup voyager, plus jeune, et qui avait gardé cette habitude. De l’Angleterre, Demelza détestait la nourriture, des réveils allemands, elle grimace - la demoiselle est difficile, demande souvent des repas très variés ou originaux pour le pays, et ça lui est bien égal. Elle songe en reposant le plateau à l’écart que ça manque un peu de musique et dans un soupir, se rallonge quelques instants.

Elle ne remarque le courrier qu’à retardement, fronce les sourcils et s’appuie sur un coude, installée sur le flanc, pour ouvrir d’abord la missive de son père. Elle ne se rend compte d’à quel point elle est terrifiée qu’en voyant ses doigts trembler et se crisper autour du papier : elle redoute d’apprendre la décision finale, la date, tout ce qu’on pourrait exiger de vérifier d’elle. C’est différent d’envisager et de le lire, noir sur blanc. Elle a l’impression persistante de se faire abandonner par ce père qu’elle avait pourtant tant admiré durant douze années de sa vie, mais elle ne pleure pas. Elle inspire juste profondément. « C’est absolument, parfaitement impossible. » Elle parle enfin, sa langue se délie. « Deux mois. Qui peut organiser un mariage en deux mois ?! » On repassera pour les salutations matinales. Il aura bien le temps de réaliser qu’elle n’a jamais la même attitude, d’un jour à l’autre, le fiancé. « Je n’ai plus le moindre matériel pour la robe, ça prend du temps. Et les invités, les centaines de choix que ça implique et.. » Elle se tait, se redresse pour s’asseoir au bord du lit. « Ca implique que je vais rester ici définitivement. » Elle s’était dit, un instant, qu’il avait pu écrire pour la faire rentrer à la maison maintenant qu’elle avait accepté son sort, que la date serait plus lointaine. « Je dois encore apprendre à danser un tant soit peu convenablement et en savoir un minimum sur votre famille. » Elle ne parvient pas à tutoyer Ebenezer, peut-être parce qu’elle n’estime pas avoir assez de proximité avec lui. « Vous êtes trop calme. » Au moins, son agitation montre qu’elle va beaucoup mieux.        

Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 3hez5h Sujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer
Nimue

Réponses: 152
Vues: 14535

Rechercher dans: Surnaturel   Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptySujet: (E&D) you could be the corpse and i could be the killer    Tag 82628e sur LE TEMPS D'UN RP - Page 6 EmptyJeu 19 Juil - 13:46

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
Couleur de dialogue #82628E




ft. dove cameron by © EXORDIUM.
Il n’hésite pas alors même si elle est terrifiée, elle lui laisse sa main, là, à portée. Elle ne sait rien de lui, elle ne sait pas si elle est capable de lui survivre et, d’un autre côté, elle ne sait pas non plus si il lui survivra. « En réalité, tu devrais surtout réfléchir à si tu veux vraiment m’épouser, Demelza. » Peut-elle seulement ? Quel autre choix s’offre ? Elle sent ses doigts qui pianotent nerveusement comme elle sent ce qui émane de lui, toutefois elle n’est pas stupide et si elle a voulu le nier, elle savait qu’elle avait des raisons de le craindre. Une intuition, comme souvent, qu’elle mettait de côté. « Je vais t’avouer quelque chose… » Docile, si docile créature qui lui laisse le contact à loisir. La fleur a des airs d’araignée, une couleur vive, sanguine qui lui plait sans qu’elle le dise. Ses prunelles parlent pour elle, d’une sorte d’émerveillement dérangeant quand les flammes viennent la dévorer, sans laisser de traces. « Je ne suis pas quelqu’un de bien. » Elle a les lèvres entrouvertes, le silence long mais pas lourd, seulement attentif, pourtant elle fixe encore la paume désormais vide. Elle perçoit le sourire carnassier quand son attention fait le trajet, par deux fois, de l’absence de marques jusqu'au visage du sorcier. Un frisson lui traverse le dos, vif, qu’elle ne définit pas. Elle n’a pas l’impression d’avoir aussi peur qu’elle le devrait - il pourrait la dévorer. « Tu l’apprendras au fur et à mesure du temps, petit à petit tu trouveras les indices qui font que je ne suis pas qu’Ebenezer von Hohnstedt, le petit noble solitaire de Feldsberg. » Est-ce qu’elle a réellement envie de comprendre ? Est-ce qu’elle a envie d’y réfléchir ? Elle a donné son accord, elle ne reviendra pas dessus. Elle a dit qu’elle l’épouserait, elle le ferait et s’il cherchait à l’intimider, l’effrayer, lui faire changer d’avis, qu’importe, la petite perle des von Abbetz était plus têtue qu’elle n’en avait l’air.

« et peut-être même que tu auras l’audace de pousser la porte et de voir sur quoi je travaille… » Froncement de sourcils. Pourquoi ferait-elle une chose pareille ? Elle n’aime pas trop lorsque l’on fouine dans ses affaires, elle ne voit pas pourquoi elle ferait de même avec ses travaux, elle se sentirait bien trop intrusive ; elle est trop jeune, elle ne voit jamais assez loin dans le temps. Elle n’imagine pas ce qu’est la véritable proximité d’un mariage, elle ne sait pas qu’avec ou sans amour, parfois les choses changent, parfois les gens changent. « Et tu pourras même le crier sous tous les toits si ça te chante. Je n’en ai cure. » Cela non plus, elle ne le ferait pas. Elle ne se voit pas pouvoir être effrayée au point de révéler des secrets à une société qui se ferait une joie de juger sans chercher à entendre, à comprendre. Elle n’aime pas les gens, elle ne pense pas pouvoir s’y mêler un jour - qu’est-ce qu’une créatrice sans clients, pourtant ? Qu’est-ce qu’une épouse sans apparats ? Rien. Sur l’instant, elle aime l’idée de n’être rien ni personne, bien protégée de tout. Grand-mère Themis dit qu’il est stupide de marier des aristocrates si jeunes, elle conçoit la problématique, pas la méthode - mais elle n’a jamais été femme à se laisser écraser, celle-ci. Les traditions sensées, cela se perd. L’éducation allemande est une vraie catastrophe.

Demelza bouge enfin, sort de sa contemplation. Elle s’approche, doucement pour ne pas qu’il se sente ne serait-ce qu’un brin menacé, et vient déposer sur les lèvres un baiser. Elle est tendre, la poupée, quoiqu’un peu maladroite. La tête lui tourne un peu, le myocarde s’emballe aussi alors elle se détache, toujours sans brutalité. Le sourire est parfaitement gêné, les joues un peu roses et les billes bleues fuyantes. « Je voulais savoir. Avant d’être scrutée par des dizaines d’yeux trop curieux.. » Quoi ? C’est une raison comme une autre ! « J’ai faim.. » constate-elle, comme si tout ce qu’il venait de dire ou faire n’était qu’un détail, comme si il n’y’avait pas de drame à épouser la noirceur et l’horreur. Il ne la jugeait pas pour l’incendie, pour le désordre qu’elle provoquait à peine arrivée, il ne la repoussait pas malgré le fait qu’elle ne sache pas gérer la drôle de dualité de sa magie alors elle ne se sentait en aucun cas le droit de le repousser parce qu’il n’est pas quelqu’un de bien. Elle espérait seulement qu’il ne lui fasse pas de mal. Elle s’extirpe des draps, tangue une peu une fois sur ses pieds, se rattrape au mur et lâche, dans un rire nerveux. « .. Et j’ai fait brûler ma garde robe.. » Sa garde robe, ses croquis, ses tissus. Demander à son père lui arracherait probablement la langue, car après tout il serait contrarié d’apprendre qu’à peine confiée à Ebenezer, elle provoque des accidents potentiellement dramatiques. « Espérons que votre domestique ne sera pas trop choqué. » Elle est jolie, la nuisette, même si le voilage plus long a brûlé en partie, même si ça n’est pas convenable. Tant pis, elle a faim avant toute autre considération - avant d’envisager d’avoir imposé trop vite son contact au jeune sorcier. Inconstante et inconsciente.       

Revenir en haut 
Page 6 sur 8Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8  Suivant
Sauter vers: