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LE TEMPS D'UN RP

Le Cube d'Erris - Face Lunaire (feat Dreamcatcher)

Dreamcatcher
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Dreamcatcher
Dim 7 Fév - 23:24
Le Cube d'Erris - Face Lunaire (feat Dreamcatcher) - Page 2 Shuri210

Darva
J'ai 22 ans. Je vis dans un quartier glauque de la ville ruche. Dans la vie, je suis mécanicienne et je ne m'en sors pas très bien mais je ne me plains pas. Orpheline, j'ai appris à me débrouiller seule et je ne compte que sur moi-même. Les autres...
Mais de quels autres parlez-vous?

Letitia Wright:copyright:️Ma pomme

Elle ne put s'empêcher de sourire lorsqu'il évoqua sa condition pour accepter son mâtin. Elle sut que c'était gagné, alors, il n'y avait plus rien à attendre ici, encore moins à espérer. Autant partir le plus rapidement possible. Aucun adieu à l'horizon, peut-être le plaisir revanchard de saluer une dernière fois Asher qui l'avait sauvée à sa façon d'une misère sordide, lui offrant un boulot trop mal payé.  Il en avait tellement profité ce salopard, engrangeant une solide réputation dans le milieu et des milliers de data à son insu. Darva avait toujours vu ça de loin. Elle gagnait une paye aléatoire mais toujours régulière, bénéficiait d'un toit sur la tête. Que demander de plus? Évoluer sur cet astéroïde n'autorisait pas la survie des plus faibles, éradiqués d'une manière ou d'une autre, tôt ou tard, sans états-d'âme. L'existence en cette infime partie de l'univers palpitait aussi sèche que les pierres étendues sans fin autour du dôme. Une chienlit avec laquelle il fallait composer.
La mécano ne s'en sortait pas trop mal, ayant appris trop jeune un savoir de grands sages: se satisfaire d'un trop peu pour Tout.

Elle le regarda franchement, à la fois surprise et sensible à cette muette compréhension qui s'établissait entre eux. Elle comprit soudain qu'il savait. Ils discutaient mécanique, terrain neutre en soi mais cela s'élevait bien au delà des considérations techniques. Sans la connaître,il savait ses compétences, il savait la confiance qu'il pouvait miser sur sa tête. L'aspect sévère qui se dégageait de sa silhouette, presque hautain, se dissolvait comme par enchantement à ses mots. Certes, il était dans le besoin pour son vaisseau, mais rien ne le contraignait à lui proposer un salaire aussi élevé et les avantages qu'il avait énumérés à bord. Il la respectait, sans frontière et sans filtre. Elle perçut ça comme la neige en plein désert.

Chamboulée.

Dents serrées, elle déglutit. Sentiment bouleversant, un démon à chasser. Alors, elle sourit encore, l’œil en coin, admirative.

-Ouch! Dangereux ça! Le trusth...Hum, je verrai ce que je peux faire. Il est en mono? Remarque, t'es pressé... Purger devrait suffire, au moins pour décoller. Mais faut se manier si tu veux partir dans 3h.

Elle grimaça, la mine joviale:

-On peut faire tout ce qu'on veut quand il y a le temps...Et avoir les pièces d'origine, c'est pas forcément un bon plan sauf si c'est du neuf. 10 ans , ça commence à faire...Par contre, faut pas qu'elles soient avec des défauts ou une usure cachée car là, t'es cuit  et quand ça te tombe sur la gueule, c'est trop tard. Quand on sera posé, si tu me donnes un mois ou deux, je pourrai te le retaper comme un baby tout neuf et mieux encore.

Clin d’œil. Rien que l'idée de réviser une machine entière, sans stress et à sa façon, avec toutes les combines qu'elle pouvait utiliser, l'amusait d'avance.

Ils marchaient vers le Balor tranquillement, quoique d'un bon pas et Darva papotait de sa passion, inconsciente de sa spontanéité, heureuse qu'un inconnu l'écoute avec une simplicité déconcertante. Elle donnait son avis sans se prendre la tête, avec naturel et sans une once d'orgueil.  A quand bien même, comment aurait-elle pu se gonfler d'une quelconque prétention? Jamais personne n'avait émis les moindres compliment ou reconnaissance de son travail.  Elle réparait, ça fonctionnait, fin de l'histoire. Et les jours s'étaient ainsi succédés, immuables et creux, emplis de ténacité, de système D et peut-être d'une pincée de génie?  Voire. Elle ne se rendait pas compte des connaissances qu'elle avait acquises. Quelle importance au final?

A son ordre muet, elle obtempéra sans ciller, se baissant contre le mur. Et subit la scène de combat qui s'ensuivit le cœur affolé, haletante d'angoisse. Et si...? Tout s'imprégna en sa mémoire tel un fer chaud sur une peau tendre. Adam Blackwood n'hésita à aucun moment, il se défendit et tua comme l'on respire. Efficace, expert, silencieux, rapide. Alors, pourquoi ne chercha t-elle pas à s'enfuir? Pourquoi?! Au passage d'un des sbires tout près d'elle, elle se plaqua encore davantage contre la paroi dure. Sans armes, qu'aurait-elle pu faire?! Démunie, elle ne pouvait qu'espérer une issue favorable . Effarée, tout son être se tendit à ce qu'il s'en sorte.

Oh Dieu des Univers! Darva, pour la première fois de sa vie, se sentit protégée par quelqu'un de plus fort. Roads affrontait ce qu'il devait affronter. Ses gestes étaient entiers, solides. Durant cette lutte funèbre, il incarnait un bouclier vivant contre la Mort.  

La jeune métis ne bougea pas d'un iota. Figée aux émotions qui la douchaient sans bruit, elle se tut, fascinée et horrifiée à la fois.

Blackwood était un tueur.

Puis tout s'arrêta brutalement. L'un des assaillants se mit à courir et elle écouta ses pas décroître, un cauchemar qui s'enfuyait tandis que le capitaine traînait les corps à l'intérieur. Les trappes ouvertes, sans perte de temps, il lui signifia de commencer à réparer, ce qu'elle fit sans un mot. Légèrement blessé, il allait se soigner. Soit. Elle n'avait rien à ajouter.

Mais.

A la prunelle fugitive, elle lança un regard qui en disait long.

Quelques secondes où son âme s'épancha. Elle en avait rencontré des assassins et des pourris, des mecs dont elle avait peur parfois. Mais durant toutes ces années où elle côtoyait le moins bon et parfois le pire, aucune scène sanglante n'était venue entacher son territoire. Fondamentalement, Darva était une pacifiste qui n'aimait que la paix, qu'on lui foute la Paix. Or là, Roads ouvrait un autre chemin, un chemin inconnu dont elle allait faire partie. Ce devait être le prix à payer sans doute, du moins le crut-elle. Cette violence là  surgirait dans son univers désormais, au moins aussi longtemps qu'elle bosserait pour lui.

Elle ne jugeait pas Adam. Elle se jugeait, elle. Saurait-elle accepter tout ça?
Une fraction d'éternité, un souffle ténu, un battement d'ailes...Elle hésita.

"Viens me voir si tu as besoin de quelque chose". En plein cœur. Pile dans le mille. Qui lui avait dit ça? Un jour? Une nuit? Un matin? Un soir?

Aucune créature. Même pas par hasard.

Alors, choisissant avec soin ce dont elle avait besoin dans le liftbot, elle jeta sa veste sur le côté, releva ses manches et se mit à travailler.
Dreamcatcher
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Dreamcatcher
Jeu 25 Fév - 11:45
Le Cube d'Erris - Face Lunaire (feat Dreamcatcher) - Page 2 Ciri5_10

Cheyenne Blackmood
J'ai mille ans, l'âge de cette putain de cicatrice qui me défigure. L'âge de quelque chose qui m'a massacrée à l'intérieur. Peut-être ai-je la trentaine d'apparence, mais je n'en ai rien à foutre. Je vis là où je le décide et quand je le décide. Dans la vie, je suis mercenaire et je m'en sors très richement. A cause de mon secret, j'aime donner la mort et j'espère que la mienne sera belle, telle que je l'aurai décidée.

Ciri:copyright:️The Witcher

L'attaque, rondement menée, se déroula comme il se devait : brève, violente, efficace. Cagoulés, les sbires lièrent les otages et les emmenèrent en un lieu secret. Manu militari et tutti quanti, une poignée de mains scella la fin de l'opération et l'albinos rejoignit enfin son antre.

Ne restait plus qu'à rejoindre le vaisseau. Contrainte de respecter le timing du Capitaine, elle en profita pour prendre quelques affaires, un peu de repos et préparer ses armes.

Se tirer aussi vite que possible de ce caillou trop sec, voilà ce à quoi s'impatientait la mercenaire. Peu lui importait la destination, bientôt, la milice et les drones seraient à ses trousses, comme souvent, comme trop souvent.
Pressée d'en finir, elle commanda un taxi volant. Onéreux et réservé aux gens friqués, ça lui assurait une certaine tranquillité.
Prudente, elle en descendit à plusieurs rues de distance des docks et termina à pied, s'arrêtant enfin devant l'avant poste. Il n'y avait plus qu'à prévenir Blake de son arrivée. Sans frapper, elle pénétra dans le bureau.

-Bien le bonjour, je ne fais que passer. Une affaire à régler.


Le ton autoritaire, son allure en imposait de froideur et de détermination. Le patron ne trouva rien à redire. Chacun sa merde, ça ne le concernait pas. Il en voyait tellement de ces tronches louches ou de ces airs trop durs. L'expérience lui avait appris à fermer sa gueule quand il fallait. Enfin, à peu près.

Elle traversa les hangars et le repéra enfin au loin ce fameux Horus Balor. Les ailes au repos, il déployait sa grâce métallique, imposant, majestueux malgré son âge. Piloter ces immenses machines l'avait toujours fascinée. Merveilleux oiseau qui signifiait sa porte de sortie, son évasion.

Le sas d'entrée s'étalait sur la sol. Vivement, elle gravit la pente puis s'enfonça dans les entrailles éclairées. Frappa à la porte du poste de pilotage.

Encore un voyage.
Une autre fuite.
L'hémorragie d'une vie.
Houmous
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HOUMOUS
Houmous
Sam 13 Mar - 8:38
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Adam "Roads" Blake
J'ai 47 ans et je vis dans mon vaisseau. Dans la vie, je suis contrebandier et je m'en sors mal. Très mal..

- J’ai une IA personnalisée, V7-5
- J'espère pouvoir m'acheter un bout de terrain un jour pour ne jamais y mettre les pieds
- Je suis devenu cynique au fil du temps


:copyright: John Grello


Je me réveillais au bruit sur la porte. Cela faisait quelques temps que je n’avais pas dormi et il fallait dire que le sommeil m’avait cueilli comme une fleur. L’inanition des derniers mois m’avaient plongé dans une anti-hibernation, une grande veille où les jours coulaient, les uns après les autres, comme le sable entre les doigts, comme l’eau d’une bouteille percée… Je soupirai en me levant, me frottant les yeux vaguement pour en chasser ce qui restait de sommeil. Je vins à ouvrir la porte et à tomber face à mon nouveau mécène. Les yeux dans les yeux, je sondais son expression pour en comprendre quelque chose mais elle ne parla pas, regardant par-dessus mon épaule mon refuge le plus personnel.

- Ok… Bon, ma nouvelle mécano est en train de bosser sur la machinerie depuis un moment. Je pense qu’elle en aura bientôt fini. Où en es-tu avec tes préparatifs de la cargaison ? Tout est encaissé, prêt à partir ?

Je m’avançais dans sa direction, lui laissant à voir l’étrange familiarité de mon poste de pilotage. Le siège principal trahissait mon passage récent, incliné en arrière, une couverture en boule jetée à côté. On pouvait voir la vraie vie d’un contrebandier, là-dedans, loin des aventures et de l’épique d’une chevauchée sauvage à queue de comète. Des cadavres de verre, de d’aluminium ou même de papier s’entassaient, trouvant à se donner de la place les unes aux autres avec de rares restes de repas passés. Ce qui attirerait peut-être l’œil en faisant un tour à l’intérieur était l’armoire à pharmacie ouverte dont un cryo-pansement manquait, un fusil à impulsion posé négligemment à côté du siège mais non visible de l’entrée de la pièce ou encore un bibelot d’une foi lointaine et inconnue en ces contrées qui ornait la console de mesures et contrôles. Je pris en passant dans le couloir du vaisseau mon grand manteau, cachant mon holster par la même occasion.

Je pianotai sur une petite console dans le couloir, refermant le sas du poste de pilotage et enclenchai un protocole de nettoyage de V7-5. Je me tournai vers la jeune femme qui me payait désormais et lui fis signe de me suivre jusqu’à rejoindre la soute. Là, il y avait un certain désordre tant visuel que sonore. La petite Darva était à l’œuvre et se donnait à fond pour qu’on puisse décoller aussi vite que possible et passer en hyperspace au cas où les choses tournaient mal. Bien entendu, elles tourneraient mal mais personne n’en doutait à ce point-là des affaires. Je m’approchai d’elle en attendant qu’elle soit dans un temps entre deux soudures pour lui indiquer ma présence et qu’elle se montre.

- Désolé de te déconcentrer mais je devais te présenter Chey’ pour qui on bosse en ce moment. Je vais m’occuper d’aller chercher la cargaison avec elle, on ne devrait pas en avoir pour longtemps… Dis-moi où tu habites pour que j’aille prendre ton molosse et les affaires que tu veux emmener, ok ? demandai-je avec naturel. Et file-moi ton contact de transpondeur au cas où j’aie besoin de plus de détails.

La vie de contrebandier était rude et souvent plutôt inégale. Il arrivait que pendant de longs moments il n’y ait pas de boulot, comme ça pouvait être le cas dans un coin aussi paumé que celui-ci. Rencontrer Cheyenne était une véritable aubaine et il fallait bien entendu en profiter mais il y avait une manière de faire les choses. Faire rencontrer tout l’équipage avant de commencer à se mettre au boulot était l’une des choses primordiales… Après tout, voyager tous ensemble faisait que nous aurions certainement à faire face à quelques difficultés ensemble. C’était là le meilleur dans cette vie : la véritable camaraderie libre qui s’établissait entre les membres de ce monde parallèle. Dans la tourmente de la bataille, la hiérarchie ne voulait plus rien dire. Il valait mieux s’écraser parfois et se parler d’égal à égal pour se sortir des pires situations. Je voulais qu’elle comprenne rapidement que c’était comme ça que je voyais les choses et qu’elle devait les voir elle aussi. Le plus tôt elle en prenait conscience, le plus vite elle serait un élément moteur pour le groupe.

J’en profitai en passant pour jeter un coup d’œil à son boulot. Ses soudures étaient nettes et sans bavures. Elle avait bien réussi à adapter la pièce inadéquate au carburateur et je ne voyais aucune friction possible avec les pièces alentours. J’avais suffisamment roulé ma bosse sur ce genre de modèle pour savoir quoi faire ou ne pas faire et c’était un plaisir de voir qu’elle avait la polyvalence de pouvoir le faire instinctivement elle aussi. J’hochai la tête silencieusement en regardant tout ça avec satisfaction. Si elle continuait comme ça, elle allait pouvoir jeter un œil du côté des thrusters comme je l’avais mentionné dans notre discussion précédente.

Prenant le temps d’aller montrer la barge à mon associée après avoir vue mon employée, je lui fis voir que j’avais une double soute à compartiment caché. J’avais l’espace de prendre de belles cargaisons si des offres s’intéressaient plus aux quantités qu’à la qualité. Pour les cargaisons humaines ou animales, j’avais aussi quelques cages qui pouvaient faire l’affaire, au fond du compartiment caché.

- Je sais pas combien de gus t’as à prendre mais normalement, ça devrait faire l’affaire. Ça te convient ? Parce que si c’est oui, on va se grouiller d’aller tout chercher et de démarrer, la pressai-je un peu.

En partant, je refermai tous les sas du vaisseau pour éviter d’avoir une mauvaise surprise à mon retour. J’activai aussi le mode de défense de l’intégrité du vaisseau de V7-5.

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Mer 17 Mar - 21:49
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Cheyenne Blackmood
J'ai mille ans, l'âge de cette putain de cicatrice qui me défigure. L'âge de quelque chose qui m'a massacrée à l'intérieur. Peut-être ai-je la trentaine d'apparence, mais je n'en ai rien à foutre. Je vis là où je le décide et quand je le décide. Dans la vie, je suis mercenaire et je m'en sors très richement. A cause de mon secret, j'aime donner la mort et j'espère que la mienne sera belle, telle que je l'aurai décidée.

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Elle ne s'attendait pas à trouver le Capitaine la gueule enfarinée d'un mauvais sommeil, mauvais ouais, car il avait ce regard évidé des gens en manque de repos chronique. Elle ne put s'empêcher de lâcher un sourire en coin, ironique. Le vieux bonhomme portait bien ses cheveux blancs, fatigué de trop d'années sur les épaules ; elle n'en était pas encore là l'albinos, mais elle compatissait à ses semblables marqués par le Temps, -enfin un peu-.

-Fin prêt Commandant.

Elle marqua une pause et nota  vite fait la petite armoire d'urgence ouverte et la bande enroulée sur son bras:

-Désolée de t'avoir réveillé...Blessé?

A peine un regard jeté derrière son épaule. Mais cela suffit. Un peu de bordel, une expertise notoire. On n'était pas pilote en un claquement de doigt. Une profession à risques. Contrebandier...Une vie de fuite et de dangers. Une vie de solitude. Elle connaissait ça. Le sang et le fric n'autorisaient aucune miséricorde. A leur manière, ils étaient de la même trempe. Pas d'état d'âme. Pas de sentiment. Il fallait bien crever d'une manière ou d'une autre.

Elle le suivit dans le dédale des couloirs et des changements de niveaux. Sans lui, elle se serait paumée, coincée quelque part entre une échelle et une trappe !
Elle salua la môme, trop jeune à son goût pour ce genre de boulot.

-Bonjour Darva. Ça marche comme tu veux ?

Il en fallait pour savoir entretenir et réparer un vaisseau de cette envergure. Mais quelque chose lui disait que Blake ne l'avait pas embauchée pour son joli minois. La confiance...Elle remarqua, surprise, le respect avec lequel il s'était adressé à la mécano, attendant qu'elle soit disponible. Trop peu des voyous qu'elle côtoyaient possédaient cette hauteur. Il marquait un point dans son estime. A voir la suite. Elle ne s'emballait jamais Chey.

Froncement de sourcils sans lui laisser le temps de répondre :

-Allez chercher ses affaires ? Oh, on n'a pas de temps à perdre! Je ne voudrais pas jouer les rabats joie mais il y a une urgence, là : je dois me tirer le plus vite possible d'ici.

Darva, décontenancée, un brin impressionnée par l'assurance de la nouvelle venue, bafouilla :

-Euh...Salut...C'est pas loin, à deux rues d'ici. Bloc 4-WTC, il y a un magasin de bouffe au pied de l'immeuble, tu ne pourras pas le manquer et euh...Prends juste mes fringues dans le gros carton, ça ira.

Une pièce minuscule, une étagère comme rangement, un matelas sur le sol.  Elle était pauvre Darva mais riche d'une liberté qu'elle se donnait.

Farfouillant dans une de ses poches, elle tendit une sorte de badge à Adam et pianota sur son pad afin de lui envoyer son code.

- Ça ouvre la porte. Laisse le là-bas, j'en aurai plus besoin. Et...Il s'appelle...Max...Merci.

Un sourire timide s'afficha sur son visage, n'étant pas habituée à ce qu'on lui facilite la tâche, gênée que ce soit lui qui se colle à aller chercher ses affaires et son cabot. Elle lâchait tout pourtant, embarquant avec deux inconnus dont l'une n'avait pas l'air commode. Heureusement, Adam semblait plus agréable, allant jusqu'à s'excuser de la déranger. Elle n'avait pas les moyens dans l'immédiat de réfléchir à tout ça mais une chose était certaine, c'était étrangement bizarre et nouveau d'être respectée ainsi. Enfin bref, ce n'était pas le moment de batifoler dans des émotions.

-J'ai encore à faire.

Et sans transition, continua à trifouiller autour des soudures.
Contrariée et impatiente, Cheyenne soupira mais suivit sans autre commentaire son hôte.
A la vue des soutes dissimulées, elle émit un sifflement admiratif :

-Ah ah, pas mal ! Pas mal du tout ! Mais écoute, il y a eut un changement de dernière minute, je n'en ai plus besoin et la priorité est de s'arracher d'ici, on est d'accord. Il n'y a que moi finalement à embarquer.

« On arrive, on s'adapte, on domine » : trois maîtres mots qu'elle pratiquait sans même s'en rendre compte. L'albinos n'était pas mercenaire pour rien, maniant de main de maître l'art de disparaître une fois les missions conclues. Les choses pouvaient changer si vite alors même qu'elles paraissaient  scellées. Elle en connaissait quelque chose...Et la célérité était un gage de réussite dont il fallait tenir compte en priorité.

Le regard froid et direct s'attarda quelques secondes sur celui de Blake. Complicité silencieuse où il savait si parfaitement qu'il n'avait rien à demander ni à savoir.

L'instinct féroce, Cheyenne sut qu'elle avait fait le bon choix.
Houmous
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Sam 20 Mar - 21:30
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Adam "Roads" Blake
J'ai 47 ans et je vis dans mon vaisseau. Dans la vie, je suis contrebandier et je m'en sors mal. Très mal..

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Les changements de plan étaient chose commune dans le milieu. Un jour, on était certain de faire une chose d’une certaine manière et le lendemain, c’était impossible et on devait trouver une alternative. C’était le pain quotidien de nos journées et la marque de ceux qui pouvaient durer car ils pouvaient tout abandonner pour survivre. C’était aussi pour cela que je bossais seul autant que possible. Avoir des équipiers, c’était prendre le risque de devoir les trahir ou les abandonner. Avoir des collègues comme ça commençait à être le cas, c’était déjà un petit peu trop dangereux pour moi mais je devais avouer ne pas avoir le choix et en tirer le meilleur.

Le dédale des rues de la station était complètement vide. On croisait rarement quelques soldats qui nous intimaient de nous dépêcher d’aller rejoindre nos quartiers et que nous serions emprisonnés si nous continuions à déambuler comme si de rien n’était. Je faisais usage de belles paroles et de promesses creuses pour pouvoir continuer. Chey avait raison de dire que nous aurions dû partir sans nous occuper d’aller chercher les affaires de Darva mais le problème était que j’avais déjà donné ma parole d’aller récupérer son chien… Même si on peut trahir et être un connard quand on est un contrebandier, les promesses sont quelque chose de sacré. Je ne pouvais pas reculer après avoir donné ma parole et je me rendis bien compte que Chey le comprenait et qu’elle voulait juste s’assurer de ne pas perdre son pilote bêtement en m’accompagnant.

Le bloc dans lequel se trouvait le logement de Darva semblait être un lieu mal famé. Ce n’était pas vraiment le type de lieu de perdition qui aurait pu m’intéresser cependant parce que ça devait être la plaque tournante des commerces de drogues dans la station. Je le sus rapidement rien qu’à voir les guetteurs aux fenêtres qui pianotaient des messages rien qu’à nous voir débarquer comme ça. On devait avoir l’air de deux chasseurs de prime, non pas que je puisse leur donner tort. Chey avait l’air d’avoir une belle carrière derrière elle à en juger par le point auquel elle connaissait les ficelles du business et l’odeur de sang subtile que je devinais à son contact. Pour ma part, mes augmentations étaient fort visibles et porter le noir comme un croque-mort devait donner des idées… A une époque, j’avais rempli quelques contrats, mais c’était dans une autre vie. Maintenant, j’étais rangé, un simple convoyeur de n’importe quel fond et marchandise pour le plus offrant. Une vie de liberté, en marge de ceux à qui j’offrais la possibilité de s’entretuer, une vie confortable quoi !

Je voulus prévenir ma comparse de l’attention dont nous faisions l’objet mais elle l’avait déjà compris et même certainement plus rapidement que moi. Pas le moins tendue du monde, elle m’avait juste offert un mot pour me signifier qu’elle savait et cela me suffit également. Nous arrivions finalement au pied d’une section à demi-délabrée du bloc. En vérité, l’ensemble de la station était sordide, comme toutes les stations minières. Les quartiers de l’administration, des exploitants, contremaîtres et autres personnels qualifiés étaient gentiment mis en marge du reste des habitants, qui vivaient dans la crasse et le manque. Je me rendis compte que j’avais atterri dans un ghetto et cette idée me déplut largement. Cela s’avérerait à terme un problème dans la mesure où une société aussi polarisée, avec une masse indigente réduite à l’obéissance par une élite implacable était condamnée à une violente révolte. Lorsque ces gens se rendront compte qu’ils n’ont plus rien à perdre, ils se battront pour tout avoir et sans rechigner à la moindre horreur. Je me rappelais d’une révolte sanguinaire du même style et des nombreuses pertes humaines qu’elle engendra, une révolte que nul ne trouvera sans éplucher des archives militaires top secrètes.

A l’intérieur, plusieurs types avaient bien l’intention de nous empêcher de rentrer sans savoir pourquoi on était là. Je leur expliquai de manière directe que j’étais là pour récupérer un chien et m’en aller juste après. Je ne reçus que des rires en retour de ma déclaration. Je ne répondis pas aux provocations et me contentai de garder le silence en les fixant. Les sbires qui me faisaient face, je connaissais leur style : des gamins au cerveau cramé à la wave, à qui on a filé trop de data et un flingue, qui pensent être chez eux parce qu’ils n’ont jamais rien connu d’autre que leur bloc et ses alentours. Je sentais Chey s’impatienter dans mon dos et sus que si je ne les convainquais pas, cette histoire se finirait très mal…

- Aller, les gars, laissez-nous passer, on est pressés, engageai-je simplement.
- Il est trop marrant le vioc ! Il croit qu’il peut rentrer dans le territoire du WTC ?
- Gamin, redescends d’un cran. Tu n’es pas prêt à payer les conséquences de ce que tu dis. Tu es trop jeune pour mourir comme ça. Il y a d’autres choses à voir dans l’univers que ton bloc pourri.
- Quoi ?! On va te buter le vieux !

Je soupirai en lui mettant un pain dans la gorge, le faisant s’étouffer sur place et en l’utilisant comme bouclier humain le temps de sortir mon flingue. Les autres types commencèrent à tirer un peu dans tous les sens, nous manquant à plusieurs reprises. En quelques minutes, c’était un véritable carnage… Je soupirai en me disant que ça aurait pu être évité mais que j’avais fait ma part du boulot. En bipant le pass sur l’appartement de Darva, j’osai un dernier regard sur notre œuvre funeste et ouvrai sur un monde différent, un intérieur relaxant et simple mais plutôt confortable. Elle était douée la gamine pour fabriquer avec trois bouts de ficelles et deux écrous ! Au milieu du bordel ambiant, un gros chien ronflait paisiblement. Chey se dirigea vers le Cane Corso et tendit la main pour le réveiller sans réel ménagement. Elle ne devait pas avoir envie d’attendre et forcément le garde de maison, se réveilla en rogne et lui bondit dessus en aboyant violemment. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne se décide à lui bouffer la moitié du visage ou qu’elle lui fasse un second sourire dans la gorge avec la vibrolame qu’elle planquait dans sa manche.

- Max ! *Pouic Pouic* Aller, viens mon petit ! dis-je dans un ton plus joyeux qu’à l’accoutumée et en brandissant un genre de jouet en silicone qu’elle avait dû lui bricoler.

Le mâtin commença à s’adoucir et bondit dans ma direction, se levant un peu sur deux pattes pour attraper le jouet. Je le gardai en main et le faisais aller et venir dans différentes directions pour qu’il soit complètement concentré dessus. Une fois son intention conquise, je le lançai dans la direction d’une pièce adjacente, le temps qu’on trouve le carton d’affaires de la petite nouvelle. Chey le trouva au final au bout de quelques minutes et j’allais arracher son jouet au gros bonhomme pour qu’il nous suive bien sagement. Bizarrement, en sortant, je ne trouvai pas de comité de bienvenue qui nous attendrait pour nous faire la peau après le bordel qu’on avait foutu dans le hall du bloc. Je m’engageai dans la rue en attirant avec moi Max, rapidement suivi de Chey. Je regardai d’un côté et vis une foule de miliciens tout en équipements. Je soupirai alors en arrêtant de jouer pour faire doucement un pas et puis un autre. On nous mettait en joue et je compris à quel point j’avais fait une grosse erreur en venant ici. Le tir passa entre nous, ne touchant personne mais j’entendis dans mon dos un cri de douleur. Je me retournai pour voir une sorte de barricade improvisée et tout un tas de gens débraillés avec des armements rudimentaires. Mes yeux s’écarquillèrent alors que je réalisais dans quoi nous étions en train de nous retrouver. Un regard à Chey suffit pour comprendre car elle était déjà en train de courir pour trouver le couvert d’un autre bloc, au milieu des tirs. Je lui emboitai le pas à toute vitesse et rentrai dans un autre hall. Dans les rues, c’était la guerre qui commençait. De ci, de là, on voyait des fusillades, des lancers de grenades ou de cocktail molotov et des hommes tomber. Aux fenêtres, un habitant venait à lancer sur les forces de l’ordre ce qui lui tombait sous la main. Dans un interstice entre deux blocs, deux flics fracassaient le crâne d’un mec désarmé avec les crosses de leurs fusils. C’était de la folie. De la folie pure et dure.

Dans notre fuite, j’eus peur d’avoir perdu l’objet de notre venue mais était souvent rassuré d’entendre la respiration lourde et le pas puissant du meilleur ami de Darva. Ce ne fut pas de tout repos d’atteindre mon BALOR mais nous y parvenions en utilisant la force. A peine arrivés, nous montions par la soute pour prévenir l’ingénieure en chef de tout mettre en place au plus vite. J’allai dans le poste de commande pour activer les systèmes de survie, d’armement et les boucliers extérieurs. Je verrouillai bien entendu toutes les entrées du vaisseau et activai le guidage intérieur à indicateurs lumineux pour que Darva puisse nous rejoindre une fois qu’elle en avait fini.

Dans l’interstice, des miliciens arrivèrent dans le dock et nous sommèrent de nous arrêter et de ne pas décoller le vaisseau. Je fis la sourde oreille mais laissai les micros et caméras arrières activés pour savoir s’ils mettaient en avant des chefs d’accusation. Je voulais en particulier savoir si nous étions compromis ou si c’était une simple mesure de sécurité. La réalité était bien pire encore que tout ce à quoi je m’attendais. Au milieu de la foule de militaire, un officier suivait un bonhomme à l’apparence singulière. Un type d’âge mur, tout en robe rouge, laissait paraitre de nombreux implants à la place de sa chair, le visage camouflé par la capuche de sa bure, le pas lourd et métallique. Quand je voulus décoller, il fit quelques signes dans la direction du vaisseau et je vis l’hologramme de V7-5 glitcher. Rien ne fonctionnait correctement et c’était carrément les systèmes qui s’arrêtaient les uns après les autres. Le dos rempli de sueurs froides, je me saisis du contrôle manuel de l’armement principal pour le faire pivoter en direction de la station. Je voulus tirer sur notre dangereux adversaire mais il bloqua le déplacement du canon au dernier moment. L’obus projeté par électromagnétisme ricocha en plusieurs endroits du hangar et vint se ficher sur dans la cabine de contrôle. Cette dernière s’écroula violemment sur les soldats et l’ultra-inquisiteur. Le temps qu’il prit à déclencher un système de protection fut suffisant pour me permettre d’amorcer le décollage et l’empêcher de nous clouer définitivement au sol.

Je me laissais retomber lourdement dans mon siège avec la pression qui retombait. Nous avions échappé à l’une de ces saloperies et il ne faudrait pas longtemps avant qu’il ne soit à nouveau sur nos talons. Heureusement, nous partions avec un peu d’avance, perçant le warp et laissant la station de Kalderia V derrière nous. Je soupirai et offrai à boire à toutes.

** Fin du Premier Chapitre **


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