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LE TEMPS D'UN RP

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LIO(nel)
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LIO(nel)
Mar 7 Aoû - 22:43
Le contexte du RP

Mise en situation

thème musical

Who dat who dat who dat boy
Mais qui est, qui est, qui est ce garçon..
Sumanheun saram sok nune ttuin
Attirant mon attention parmi la foule ?
Musimhan geu pyojeong I like that
J'aime cet air quasi inaccessible
Nae hogisimeul jageukhaji
Cela attise ma curiosité
AN 30XX –  PLANETE TERRE :
au cœur d’une époque guère tant éloignée de la nôtre…

Il subsiste dans ces villes cyberpunk devenues la pointe en matière d’évolution, où la technologie règne en maître et où humanoïdes et autres espèces (artificielles ou non) se disputent chaque monceau exploitable.. une certaine beauté inhospitalière et nauséeuse. Pareille à la beauté que l’on pourrait croire déceler à la vue d’une carcasse échouée au bord d’un somptueux paysage, ce sentiment poignant d’admiration que vous vous empresserez pourtant de rejeter dès que l’information aura atteint le cortex de votre pensée. Tout ça est malplaisant. Ici-bas, échoué sous des dizaines de mètres bétonnés filtrant les rayons U.V. depuis lors devenus mortels à l’homme, d’innombrables ombres grouillent à quelques mètres du bitume. Au point même qu’il soit franchement impossible de relier chaque visage encapuchonné avec le bon bras, la bonne cuisse ou la bonne excroissance que laissent apparaître par intermittence certaines capes suintantes de graisses et de saleté.
Malgré ce décor fort peu reluisant certains semblent décidés à gagner leur croûte et à demeurer, quitte à essuyer quelques rencontres inopportunes et prématurées…
Contexte s’inspirant d’œuvres telles que : Gost In the Shell, Blade Runner, Le Cinquième Element…
Mais remanié à notre sauce @Twelve
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LIO(nel)
Mer 8 Aoû - 0:35

Nam Min-ho

J'ai la vingtaine et je vis au 36ème district, de ce que vous appeliez New-York. Dans la vie, je suis droguiste et je m'en sors hasardeusement, par mes propres moyens. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt sans encombre.



Kim Jong In :copyright:️ SOLSKEN


thème musical

[+18 !] L'entraide ne coûte pas cher, abusons-en ₰ TWELVE 2duyvt5« Je t'en prie... ne me lâche pas. »
Somptueuse entrée en matière, vous ne trouvez pas ? Une main comprimée contre mon flan, je sens un liquide chaud et visqueux imbiber mes doigts crispés et ma chemise avec eux pendant que le peu de vitalité qu'il me reste encore se fait la malle. Devant mes yeux de petites lucioles viennent jouer entre elles virevoltant en tout sens sans but précis. La lumière des néons et des spots encore allumés à cette heure avancée de la nuit m'agresse la vue et je plisse les yeux malgré moi. Un murmure douloureux accompagné d'une grimace m'échappent. Mais je doute que mon nouvel interlocuteur puisse distinguer quoique ce soit tant mes lèvres sont pressées contre la courbure nacrée de son cou. J'inspire à fond, tremblant, les effluves d'une eau de toilette qui m'est inconnue et pourtant guère désagréable, sucré.

Quelques heures plus tôt...
Comme à mon habitude lorsque sonnent les sirènes indiquant la fin du jour, je m'étais résolue à fermer boutique (où je vend des denrées périssables pour la plupart, des herbes médicinales, des remèdes, et d'autres produits plus licencieux que je réussis à dégoter sur les marchés illégaux et que je refourgue toujours contre de belles sommes aux âmes les plus désespérées du quartier) lorsqu'une bande de délinquants juvéniles armés jusqu'aux dents et visiblement désireux de finir la journée sur une bonne note, avait débarquée. Ce n'était pas un fait rare dans le coin, mais mon ancienneté par-ici avait jusqu'ici réussi à m'éviter ces tracas. Tout du moins jusqu'à il y a quelques semaines, lorsqu'il m'avait fallut emprunter de l'argent au gang régissant les lois dans cette zone du district 30. Ce prêt, je l'avais remboursé dès le lendemain, mais j'avais été assez dupe pour croire que je pourrais m'en sortir sans avoir à payer des intérêts. Ces petits cons de casseurs constituaient la première étape dans la courte échelle des mises en garde avant que leurs mandataires ne se décident à vous faire définitivement la peau. Pour l'instant je n'y avais laissé que quelques vitrines renversées et une ou deux vitres cassées. N'ayant pas réalisé tout de suite de quoi il en retournait et croyant à une simple tentative de vol, j'avais eu la bonne idée de me retrousser les manches et de montrer les dents en sautant tête la première dans le tas. Ce qui me valu d'être roué de coup...
Mais à un contre cinq, qu'espérais-je au juste ?

Après avoir réussi à envoyer deux de mes adversaires au tapis, je finis par m'extraire de la rixe tout en comprenant que ce qui se jouait ce soir était plus sérieux que ce que j'avais bien voulu croire au départ. Bazardant une bibliothèque en direction des derniers de mes assaillants encore debout, je filais droit vers la sortie. Suite à quoi je pris littéralement mes jambes à mon cou, dévalant les sombres ruelles aussi rapidement qu'il m'était possible de le faire. Chaque parcelle de mon corps me vrillait de la même façon que l'auraient fait des milliers d'échardes qui se seraient enfoncées dans ma chaire. C'était une douleur intermittente et chaotique, qui use sur le long terme. Le vacarme de pas précipités à ma suite me fis comprendre que malgré ma rapidité légendaire au sprint, certains de mes opposants avaient réussi à me rattraper. Esquinté comme je l'étais je me dis qu'il valait mieux pour moi feindre de disparaître dans la foule plutôt que de continuer à courir sans destination précise. Retourner à la droguerie signerai mon arrêt de mort tout comme me rendre directement dans le taudis qui me servait d'appartement ne servirait qu'à les y conduire avec moi et ainsi retarder l'échéance... Non, il me fallait une doublure et vite.

Ce qui suivit se déroula en l'espace de quelques secondes à peine.

Après avoir décrit un virage serré à l'angle d'une ruelle isolée vers une rue plus passante, je jetais une œillade rapide par dessus mon épaule pour m'assurer de ne plus être à portée de vue de mes poursuivants que je distançais malgré tout d'une avance respectable. Ensuite, j'attrapais la première épaule frôlant la mienne pour aller m'y reposer de tout mon poids. Ma main alla chercher le coude de mon nouveau vis-à-vis pour l'inviter à passer son bras autour de ma taille. A défaut d'avoir l'option capuche sur mon blouson en cuir, j'entrepris de nicher mon visage au creux du cou de mon nouvel ange gardien -malgré lui-, histoire de cacher un peu mes traits aux regards des curieux. La suite, vous la connaissez.
[+18 !] L'entraide ne coûte pas cher, abusons-en ₰ TWELVE 2duyvt5« Je t'en prie... ne me lâche pas. »
Une supplique chuchotée, un gémissement, puis une délicate odeur sucrée...

[+18 !] L'entraide ne coûte pas cher, abusons-en ₰ TWELVE 2duyvt5« Encore quelques minutes, s'il te plais... »
Murmurais-je, relevant les yeux vers les deux orbes noisettes de mon interlocuteur. Au même moment, le capharnaüm des pas frénétiques émergèrent de la même ruelle que celle que je venais d'emprunter à l'instant. Un frisson d’appréhension me remonta le long de l'échine à l'idée que cet homme dont je ne savais rien puisse brusquement me repousser et me livrer aux bras de mes poursuivants. C'est sans doute cette dernière pensée, peu réjouissante, qui me poussa à déposer presque bestialement mes lèvres contre les siennes, les happant entre les miennes dans l'espoir d'offrir un tableau plus véridique que la réalité. Au même moment, les pas précipités nous dépassèrent. Un second électro-choque me traversa de toute part et eut raison de mes jambes flageolantes. Mes lèvres boursouflées par endroits glissèrent le long de son menton tandis que mon buste alla chercher le sien pour s'y lover, obligeant mon archange à me supporter tel un poids mort. Le contact de mes côtes abîmées contre les siennes m'arracha un énième gémissement de douleur. Je n'aurais su expliquer quand est-ce que cela était arrivé pendant la baston à la boutique, mais cela ne faisait aucun doute, ce coup de couteau allait mériter quelques points de suture à n'en pas douter.
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sweetfox
Mer 8 Aoû - 16:58

Seo Levi

J'ai 23 ans et je vis au 36ème district, de ce que vous appeliez New-York. Dans la vie, je suis assistant et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt pas trop mal.

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Kim Taehyung ©️ SKATE VIBE
Juste un gars qui ne sait rien faire de ses mains. Je n’ai même pas été capable de finir mes études d’infirmier, mais j’avais une bonne raison pour ça. Au déclenchement de mon pouvoir, j’ai vraiment cru pouvoir parvenir à extraire toutes ces voix plus différentes les unes que les autres qui se faisaient entendre tour à tour dans ma tête, m’apparaissant comme une cacophonie insupportable. Je pensais sincèrement en faire abstraction. Mais ça me prenait aux tripes. Tous ces gens pensaient sans cesse la même chose. Des plaintes, des plaintes, et encore des plaintes. Je ne pouvais pas le supporter. C’était bien trop pour un seul homme. Il arrivait parfois qu’on me regarde d’un air bizarre après avoir pensé entendre ma voix dans leur tête. Parfois, trop souvent, je répondais à ce que j’entendais par la pensée. Je n’arrivais pas à le contrôler. C’était bien trop puissant pour que je puisse l’arrêter.

Il m’a fallu changer de métier. Au détour d’une ruelle, je me rangeais sur la rue principale, toujours bondée. Je rentrais du bureau. J’avais trouvé un travail qui me permettait d’être seul, constamment, histoire d’éviter une souffrance inutile et les regards étrangement froids de mes collègues. Je passais mon temps enfermé dans un bureau à tamponner des documents que je ne lisais même pas. Des plaintes… Cela me suivait, je ne pouvais pas le nier. J’étais fait pour ça. Mais ça m’ennuyait tellement que parfois, je me retardais en rêvassant, le regard perdu par la fenêtre qui donnait sur le parking généralement vide. C’était un endroit si calme comparé au lieu dans lequel je vivais. Un tout petit appartement deux pièces, juste une chambre et une salle d’eau. Trente mètres carrés. C’était ni plus ni moins tout ce que je pouvais m’offrir avec mon salaire misérable.

Ce jour-là, je traînais des pieds pour rentrer chez moi. Je rêvais encore d’aventure. De m’éloigner de cette vie toxique qui m’ennuyait presque mortellement. Un peu d’action pour m’éclairer ne serait-ce qu’un moment. Mais jamais rien ne venait. Il y avait des jours où j’espérais secrètement d’avoir été cambriolé pour ainsi sortir de ma routine le temps d’un instant. Mais rien ne venait. Et il fallait avouer que c’était une grosse idée de merde. Cela m’apporterait beaucoup plus d’ennuis qu’autre chose. Non, c’était ce sentiment de liberté dont je rêvais. L’impression de voler, d’avoir le corps si léger qu’on ne ressent même plus l’apesanteur, ce poids qu’on a tous sur nos épaules comme un boulet à nos pieds qu’on devrait traîner.

Alors que j’allais accélérer le pas, la fatigue menaçant de me faire tomber au sol de maladresse, je fus saisi par une main qui avait attrapé mon épaule. Surpris par la situation dans lequel le protagoniste me mettait, je levais les sourcils en cherchant son regard. Son visage était bouffi, ses lèvres gonflées et ses joues rouges. Son bras visqueux invita le mien à passer autour de sa taille et j’obéis pour le retenir d’une probable chute. J’avais senti un souffle dans mon cou, mais j’avais clairement entendu ses mots suppliants. Comme s’il les avait prononcés à mon oreille. Je rabaissais mon regard sur son visage lorsqu’il remontait le sien. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » pensais-je assez fort pour qu’il l’entende dans sa tête. Mais il ne me répondit pas, à la place, j’entendais un groupe courir, des bruits effrayants, saisissant la foule. C’est là qu’il plaqua ses lèvres contre les miennes et sans réfléchir, je me tournais pour le maintenir contre le mur le plus proche et le plus éloigné de la source de bruit. Mon bras enroulé autour de sa taille, le tenant fermement contre moi, je réalisais que le liquide visqueux s’étendait à travers mes propres vêtements. Il saignait, et c’était inquiétant.

Le bruit diminua lentement, il s’effondra dans mes bras sans que je ne puisse faire quoi que ce soit. Je lançais un regard autour de moi, m’assurant du calme revenu dans la rue. Le danger était parti. Mes yeux se posaient à nouveau sur l’homme que je tenais encore contre moi. Je l’analysais, lui, son visage boursoufflé, son corps lacéré. Je passais mon autre bras autour de lui dans le seul but de presser la plaie de la paume de ma main. Premier réflexe qui pourrait lui sauver la vie sur le trajet du retour. Non, je n’allais pas le laisser là. Cette scène ressemblait à un règlement de compte et pourtant, mon jugement de comptait absolument pas. Je n’avais pas le droit de le juger, je devais seulement lui porter secours. Alors qu’il s’appuyait sur mon corps, je l’emmenais chez moi, un grand immeuble d’une dizaine d’étages aux allures délabrées.

J’habitais au sixième étage. Cela pouvait être pire, mais cela pouvait aussi être mieux. Je ne pouvais décemment pas prendre le risque d’emprunter les escaliers, non. Il m’a fallu attendre quelques longues secondes que l’ascenseur arrive. « Tiens bon. » dis-je à l’homme que j’entendais gémir sous la douleur de ses coups. Bon sang, j’espérais seulement avoir de quoi le soigner chez moi. Nous ne tardions pas à entrer dans mon appartement et lui, je l’installais sur la table à manger, question de pratique. Puis, je partais dans la salle de bains chercher la trousse de soin bien garnie et je revenais vers lui, relevant son T-shirt pour examiner sa blessure. Une chance qu’il m’ait attrapé moi et pas quelqu’un d’autre… Une chance qu’il ne soit pas tombé sur quelqu’un qui n’aurait rien compris ou s’en foutrait juste, signant au passage l’arrêt de mort de ce type. Sa blessure était critique. Il allait avoir besoin de points de suture. Je grimaçais et fouillais dans la trousse pour en sortir le matériel nécessaire au soin de sa blessure. « Comment tu t’appelles ? » Je commençais à le désinfecter, essayant d’attirer son attention sur autre chose afin qu’il ne ressente pas trop la douleur mais il fallait le prévenir : ça n’allait pas être une partie de plaisir. « Tu devrais serrer les dents… Ca risque de piquer un peu. »
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Mer 8 Aoû - 19:23

Nam Min-ho

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Abrutis par la douleur et la fatigue mêlées, j’aurais bien été dans l'incapacité d’expliquer lucidement ce qu’il venait de se passer. Tout ce que je pouvais assurer était que le bras que j’avais forcé à m’enlacer était toujours à la même place contre mes reins. Et c’était déjà une petite victoire pour moi. Mieux que ça, loin de me rejeter mon interlocuteur avait dû vouloir m’éviter les ennuis pour que je me retrouve ainsi coincé entre le mur suintant l’humidité et son corps pressé contre le mien. Pas trop fort pour ne pas aggraver ma situation, juste assez pour me maintenir en place sans que je m’écroule au sol. Je voulu le remercier dans un élan de gratitude, mais je ne trouvais plus les mots. Tout s’embrumait autour de nous. La masse de passants ne se résumaient alors plus qu’à ça : un aplat grouillant et informe qui semblait se mouvoir comme si il était doté d’une conscience globale… Au moins, il ne subsistait plus aucun écho de ces petits cons lancés à ma poursuite.
J’en étais rendu là dans mon analyse de la situation lorsqu’un deuxième bras s’insinua entre ma chemise trempée et ma veste. La surprise réveilla un frisson de satisfaction au creux de mon estomac bien vite balayé par une douleur aiguë quand les doigts de l'inconnu vinrent prendre le relais des miens. Il est vrai que je n’avais plus la force nécessaire pour comprimer ma blessure tout seul. Je devais avoir perdu plus d’un litre de sang depuis le début des rebondissements de ce soir. Pas sûr que je tiendrais encore très longtemps debout sur mes jambes.

De nouveaux points aveuglants remplirent mon champs de vision lorsque nous firent mine de nous mettre en route. Il me semblait que je perdais conscience par intermittence si bien que j’aurais été incapable de dire combien de temps dura le trajet, néanmoins je visualisais très bien cette cage d’ascenseur que nous empruntâmes toujours serrés l’un contre l’autre. « Tiens bon. » Je vais essayer, songeais-je mais lorsque je voulu lui répondre les mots ne réussirent pas à me venir et seul un gémissement plaintif passa la barrière de mes lèvres mutilées.

Lorsque les portes de l’ascenseur se refermèrent une nouvelle vague de douleur me fit tourner de l’œil et pour éviter de perdre connaissance pour de bon j’intimais à ma conscience de se concentrer sur le petit bouton lumineux qui indiquait le sixième l’étage. Sur le moment mon cerveau ne sût pas comment traiter l’information, je n’étais même pas certain d’être toujours dans le 36ème district.
Puis lorsque nous eûmes passé la porte de ce qui semblait être un appartement, le garçon faisait littéralement les ¾ du boulot tout seul. Plus aucun de mes membres n’était résolu à donner signe de vie et j’étais trop absorbé à écouter ma respiration lente et difficile qui soulevait ma cage thoracique à intervalles régulières pour l'aider. Il me traîna sur les derniers mètres, puis me hissa tant bien que mal sur la table. L’instant d’après il avait disparu derrière une porte d’où une vive lumière filtrait brusquement. Il venait sans doute de l’allumer. Je plissais les yeux face à l’agression et préféras me détourner pour contempler mon environnement.
J’y décelais quelques détails, un placard dans un coin, un verre échoué dans un autre, mais la douleur me tenaillait trop pour que mon esprit s’y arrête vraiment. « Comment tu t’appelles ? » Sa voix douce et rassurante ramena mon attention vers lui. Je n’avais même pas remarqué qu’il était revenu et qu'il avait relevé ma chemise sur mes côtes pour mieux ausculter ma blessure. Ses doigts fourrageaient avec frénésie dans une trousse que je jugeais être de couleur blanc cassé.
Il en sortit des ustensiles peu réjouissants lorsque je me décidais enfin à ouvrir la bouche. Ma langue, jusqu’alors collée à mon palais, me parut aussi lourde que du plomb. Je ne réussis pas à trouver la force de lui répondre, seul mon regard plongé dans le sien lui indiquait que j’étais conscient de ce qui se passait. Il avait posé cette question sur un ton détaché comme si la réponse n’avait pas tellement d'importance, comme s’il voulait m’occuper l’esprit. A cette idée ma conscience dériva et mes yeux partirent scruter la soyeuse chevelure blonde de l’inconnu. Même dans la pénombre de la pièce j’aurais pu parier sur la douceur de ses mèches couleur blé. Une coloration sans doute, à en juger à ses orbes en forme d’amandes similaires aux miennes. Min-ho. A peine cette autre pensée me traversa que justement ses yeux vinrent chercher les miens ce qui me fit froncer les sourcils. Quelque chose me disait que ce mec était plus rusé que ce que j’imaginais, ou bien il avait un instinct à toute épreuve. Je refis une tentative pour lui répondre, mais à nouveau les mots me manquèrent. « Tu devrais serrer les dents… Ça risque de piquer un peu. » Sa main s’empara d’un flacon remplit d’un liquide transparent et par réflexe mes doigts poisseux partirent enserrer brusquement son bras pour éviter qu’il ne se rapproche de ma blessure, bien qu'il ai déjà commencé à la désinfecter.

[+18 !] L'entraide ne coûte pas cher, abusons-en ₰ TWELVE 2duyvt5« Tu.. Tu es sur de savoir ce que tu fais avec ça? »
Ce furent les seuls mots que je réussis à aligner. Ma voix était si rauque que je ne la reconnu pas moi-même. Une grimace désolée étira mes traits. Je ne pouvais pas vraiment faire le difficile compte tenu de la situation néanmoins je ressentais l’envie d’être sûr qu'il n’allais pas m'utiliser comme cobaye pour que je-ne-sais-foutrement-quoi. Alcool, j’ai besoin d’alcool, l’envie terrible de boire un coup pour oublier me vint. Et sans même que je le veuille vraiment - ma main toujours serrée sur son bras - cette idée s’achemina jusqu’à sa conscience à lui. Je revisualisais nettement la bouteille de vieux whisky que j’avais déjà entamé et qui depuis reposait au pied de mon lit dans mon appartement. Je savais reconnaître mon pouvoir quand il s’enclenchait et à n’en pas douter ce souvenir venait de lui être transmis. Je n’avais même pas besoin de relever les yeux vers les siens pour le savoir, j'avais l’intime pressentiment qu'il venait de le voir aussi. Un deuxième souvenir fugace me revint alors : celui d’une voix douce et mesurée m’ayant questionnée sur ce qu’il se passait dans la ruelle il y a de cela quelques minutes déjà. Nul doute qu’il s’était agi de mon interlocuteur pourtant je ne me souvenais pas avoir vu ses lèvres bouger sur l’instant. Qu’est-ce-que cela signifiait-il au juste ? Je relevais vers lui un regard interloqué.

[+18 !] L'entraide ne coûte pas cher, abusons-en ₰ TWELVE 2duyvt5« Je ne dirais pas non à un verre, tu as de l’alcool ? Fis-je tout en faisant mine de me relever en position assise sur la table mais déjà ma vision se voilait à nouveau de blanc. Fort, de préférence, gémies-je tout en fermant les yeux de peur de voir les placards valser. »
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sweetfox
Mer 8 Aoû - 20:07

Seo Levi
J'ai 23 ans et je vis au 36ème district, de ce que vous appeliez New-York. Dans la vie, je suis assistant et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt pas trop mal.

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Min-ho. Il s’appelait Min-ho. J’aurais voulu lui répondre que j’étais heureux de le savoir et ravi de le rencontrer, seulement, le temps pressait un peu. Sa blessure saignait toujours, et je ne savais pas combien de temps il me restait avant qu’il ne tourne de l’œil. Il devait bien avoir perdu un litre depuis… sans compter le trajet de l’endroit où il s’était glissé contre moi jusqu’ici. Alors, à la place de lui répondre, j’enfilais des gants. C’est vrai, de toute façon, il l’avait pensé. Il n’avait rien dit. Il avait juste pensé son prénom, comme s’il souhaitait m’y répondre. Comme s’il savait pour mon secret. Je me souvenais l’avoir clairement entendu me répondre devant l’ascenseur, par la pensée toujours. Car seul un gémissement plaintif fut sorti de sa bouche à ce moment-là. Peut-être qu’il le savait, mais cela m’étonnerait. J’évite d’en parler, en général. Les gens me regarderaient trop bizarrement. Et puis, s’il ne le savait pas, je ne pouvais pas prendre le risque de le lui révéler.

Enfin, j’attrapais le flacon d’alcool pour en imbiber une autre compresse lorsqu’il m’arrêta, me demandant si je savais ce que je faisais. Sa voix me parvint forcément, cette fois. La même que celle qui me suppliait quelques minutes plus tôt, si ce n’était qu’elle fut un peu plus rauque. « Ne t’inquiète pas. J’ai fait ça beaucoup de fois. Je devais être infirmier mais pour une certaine raison, j’ai dû arrêter mes études à la quatrième année. Par contre… Je n’ai rien pour anesthésier. » Je grimaçais en lui annonçant cela. Il allait avoir mal, mais cela n’allait pas durer. Après ça, je soignerais ses autres blessures et il sera bien vite remis sur pieds avec un peu de repos dans les pattes. Sa main serrait toujours mon bras et alors que j’allais m’en dégager, une image me vint à l’esprit. Celle d’une bouteille de whisky posée négligemment à côté d’un lit. Une bouteille déjà ouverte, dont le liquide faisait refléter la lumière artificielle de la pièce. Il avait envie de boire. De l’alcool. Peut-être se saouler pour oublier la douleur qui l’accablait. Et puis, autre chose. De son point de vue à lui, je vis le moment où je lui avais demandé ce qu’il se passait, sans utiliser la parole. Bon sang, il avait bien remarqué que mes lèvres ne bougeaient pas. Il avait remarqué ça. Je n’étais définitivement pas discret.

Je me remettais à peine d’avoir vu ses images, ses souvenirs, quand il tenta de se redresser. Ma main partait sur son torse pour le pousser et faire en sorte qu’il se rallonge. « Min-ho, si tu ne me laisses pas te soigner, tu mourras. » dis-je alors d’un ton assez ferme, d’un regard menaçant. C’était la vérité. S’il continuait à se vider de son sang de cette manière, il y passerait très probablement. Et c’était la seule menace que j’avais trouvé pour qu’il m’écoute. « Je sais que je t’ai ramené chez moi et que je devrais t’offrir un verre en premier lieu mais là, c’est critique. On pourra discuter après, et boire un verre aussi. Mais d’abord, il faut te remettre sur pieds. Alors… Serre juste les dents, ferme les yeux et fais de ton mieux pour éviter de bouger, ok ? Je ne veux pas te faire plus mal que je le dois. » Je m’assurais qu’il m’écoute bien. Il avait l’air encore en état de choc et ça pouvait parfaitement se comprendre. Mais je ne tenais pas à ce qu’il décède. Je ne tenais pas à avoir fait tout ça pour rien.

Alors, je faisais de mon mieux. Je m’appliquais pour désinfecter sa peau, pour le recoudre avec précision comme je le faisais dans le temps. C’était il n’y a pas si longtemps que ça, alors les gestes revenaient très vite, ils ne m’avaient jamais vraiment quitté, d’ailleurs. Je faisais au mieux pour qu’il évite de sentir une trop grande douleur, avec délicatesse, je recousais sa peau du plus rapidement que je puisse faire. Et une fois fait, je lui appliquais un pansement fait d’une compresse et d’adhésif médical. Je soupirais une fois mon travail terminé, l’admirant avec un léger sourire. J’étais assez fier de moi, finalement. J’avais sauvé cet homme d’une mort certaine en le cachant des vandales, et maintenant en le soignant efficacement. Mais tout n’était pas terminé. Je me rapprochais de lui, posant enfin mon regard sur son visage, pour le détailler plus longuement. « Min-ho ? Tout va bien ? J’ai terminé. Tu es tiré d’affaire mais j’aimerais bien soigner le reste. Et… Aussi, il faudrait que tu changes de chemise. Tu baignes dans ton sang, là. » J’espérais qu’il ne se rebelle pas trop, parce qu’il allait falloir nettoyer le reste du sang sur sa peau. Et tout à l’heure, il avait vraiment l’air de vouloir son verre d’alcool. Mais ça ne l’arrangerait pas, la seule chose que ça ferait, c’était empirer son état. Il ne devait déjà pas y voir très clair alors si en plus il buvait…

Je l’aidais à s’asseoir sur la table avant d’aller chercher quelques glaçons que j’enroulais dans une serviette. Seule poche de glace disponible ici. Je retournais ensuite vers lui pour la lui donner, lui sommant de l’appliquer sur sa joue gonflée pour que je m’occupe du reste. En même temps, je ne pouvais pas m’empêcher de lui poser certaines questions. Cela me brûlait les lèvres depuis tout à l’heure, depuis qu’il m’a montré ses souvenirs. Et si j’avais trouvé quelqu’un comme moi ? Qui souffrait d’un pouvoir, ou qui n’en souffrait pas d’ailleurs, mais qui en possédait un ? « Alors, mh… Est-ce que c’est toi qui m’as montré… Le whisky ? » Je marchais un peu sur des œufs. Mais je ne pouvais pas me tromper, ces visions n’ont pas pu m’apparaître comme par magie, ainsi, alors que je n’avais jamais rien vu de tel.
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Mer 8 Aoû - 21:28

Nam Min-ho

J'ai la vingtaine et je vis au 36ème district, de ce que vous appeliez New-York. Dans la vie, je suis droguiste et je m'en sors hasardeusement, par mes propres moyens. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt sans encombre.



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thème musical

« Je ne veux pas te faire plus mal que je le dois. » Il vient de prononcer mon prénom là, non ? Sa longue tirade me laissa pantois un instant, juste le temps pour moi d’assimiler tous les ordres qu’il venait de me donner en même pas deux minutes. Puis, je compris après mûre réflexion qu’il détenait la vérité et qu’il valait mieux l’écouter. Selon ses dires, je ne risquais pas grand-chose entre ses mains, j’avais même eu plutôt de la chance de tomber sur lui. Docilement, mon dos se rallongea contre la surface froide de la table sur laquelle j’étais allongé de tout mon long. Cet homme, malgré son jeune âge certain, avec le don de me mettre en confiance. Ou alors étais-ce seulement moi qui, trop déboussolé, plaçait en lui les espérances que j’étais résolu à voir ? Je sentais mon esprit prêt à repartir loin, très loin. Et mes divagations étaient toujours le signe avant-coureur que je me déconcentrais.

[+18 !] L'entraide ne coûte pas cher, abusons-en ₰ TWELVE 2duyvt5« Putain, fait chier merde. »
Fulminais-je plus pour moi-même qu’à son égard, ravalant un sanglot désespéré et fatigué. Je fermais les yeux très forts comme si cela aurait pu me transporter à mille lieux de là et vint cacher le haut de mon visage derrière mon avant-bras. L’opération me sembla durer de longues minutes. La douleur vive de l’antiseptique ne fut rien comparée à celle de l’aiguille perforant la chaire pour la suturer. Parfois une légère pression se faisait ici ou là, aux endroits où le blond posait ses doigts. Cet infime contact, peau contre latex, était sans doute ce qui me permettait de ne pas me laisser submerger par l’angoisse. Et je lui étais reconnaissant de tout le soin et la délicatesse qu’il mettait dans ses gestes envers moi. Qu’est-ce qu’un infirmier comme lui, ayant été aussi loin dans ses études, pouvait bien voir en moi à cet instant ? Est-ce que je me résumais plus qu’à une blessure qui nécessitait des soins ? A un bout de viande qu’il fallait recoudre ? Ou est-ce que le patient gardait malgré tout toujours une identité même une fois allongé sur la table d’opération ? Ces questions un peu fugaces me tirèrent un léger sourire. C’était au moins le signe que j’allais mieux et en effet la douleur me tiraillait moins depuis quelques secondes. Lorsque ses doigts méticuleux entreprirent de déposer un adhésif ce contact me fis rallonger mon bras contre mon flan et relever les yeux vers lui. Il laissa échapper un soupire visiblement satisfait tandis qu’un sourire vint dévorer ses traits délicats. J’interprétais sa bonne humeur comme un signe positif et me laissais moi-même aller à un sourire plus franc cette fois. Je venais de reposer ma tête contre la table lorsqu’il fit mine de se rapprocher de cette dernière, ses iris noisettes venant étudier les miennes. « Min-ho ? Tout va bien ? J’ai terminé. Tu es tiré d’affaire mais j’aimerais bien soigner le reste. Et… Aussi, il faudrait que tu changes de chemise. Tu baignes dans ton sang, là. »

[+18 !] L'entraide ne coûte pas cher, abusons-en ₰ TWELVE 2duyvt5« Je ne dirais pas non à une douche ahahmf... »
Mon rire se transforma en toussotement provoqué par un énième élancement douloureux de mes côtes. Cela m’apprendra à faire le con, songeais-je intérieurement. Une fois la toux dissipée je levais une paume vers lui et lui décochait un sourire désolé pour lui signifier que tout allait bien et que je ne m’étouffais pas. Néanmoins l’idée qu’un organe ai pu être touché et perforé m’amena un nouveau tressaillement d’angoisse et je ne pu m’empêcher d’enfoncer deux doigts dans ma bouche pour être certain de ne pas avoir recraché de sang. Je n’étais même pas certain que cela serve vraiment à quelque chose aussi, un peu frustré par mes propres lacunes et mon idiotie déposais-je ma main derrière ma jambe, tel un enfant prit en faute.
Mon regard évita soigneusement le sien lorsqu’il m’aida à me remettre en position assise. Le temps que j’essuie mes doigts recouverts de bave contre mon jean mon hébergeur était déjà de retour à côté de moi, un linge remplis de glaçons dans la main. Il me le tendit en me désignant sur son propre visage les zones qui en avaient le plus besoin. Oui papa, pensais-je avec ironie face à son autorité tandis que je ravalais une grimace quand le linge entra en contact avec ma joue boursouflée.
Relevant les yeux vers les siens je constatais que quelque chose avait changé depuis tout à l’heure. Une lueur nouvelle, curieuse, brillait dans son regard. Je levais un sourcil intrigué. « Alors, mh… Est-ce que c’est toi qui m’as montré… Le whisky ? » Je restais un instant interdit à le regarder droit dans les yeux, mon visage ne trahissant rien d’autre que l’engourdissement provoqué par la glace.

[+18 !] L'entraide ne coûte pas cher, abusons-en ₰ TWELVE 2duyvt5« Où est-ce que tu as eu mon prénom ? »
Une question pour une question. Pas que j’étais désireux de garder le mystère autour de mon don, je tenais simplement à faire moi aussi la lumière sur certains détails de cette soirée et quelque chose me disais qu’il allait être difficile à faire parler. Autant jouer au jeu du « une réponse pour une autre ». Malgré mon affaire dans le quartier je ne jouissais pas d’une quelconque réputation dans le coin. Peut-être qu’un de mes habitués lui avait mentionné mon identité mais je ne me souvenais pas l’avoir déjà vu et auquel cas je ne vois pas comment il aurait pu être certain qu’il s’agisse bien de moi et pas de quelqu’un d’autre… Etait-il lié à mon autre clientèle ? Celle qui venait pour les substances litigieuses que je détenais dans l’arrière-boutique… Toutes ces nouvelles interrogations et le nombre innombrable d’autres questions qu’elles soulevaient me firent revoir des étoiles un instant. Moins fortes celles-là heureusement. Mais la fatigue pesa soudainement sur mes épaules comme un poids mort.

[+18 !] L'entraide ne coûte pas cher, abusons-en ₰ TWELVE 2duyvt5« Merci de m’avoir autant aidé ce soir. Sans toi il est certain que j’y serais resté. Tu as eu le choix de me laisser et tu ne l’a pas fait, je t’en serais toujours reconnaissant. M’exclamais-je puis marquant une courte pause je repris : Est-ce que je peux pousser le vice à te demander un t-shirt propre ? J’ai peur qu’en gardant cette chemise elle ne finisse par me rester collée à vie. »
Je me rendais moi-même compte que j’alignais plus de mots : signe que le pire avait été évité. Maintenant que mon esprit était un peu plus calme la vue de mes fringues dégueulassées me dégouta au plus haut point. Il fallait que je m’en débarrasse. Par automatisme je fis rouler mes épaules pour me débarrasser de mon blouson en cuir, mais je ne réussis qu’à raviver le brasier niché aux creux de mes côtes.

[+18 !] L'entraide ne coûte pas cher, abusons-en ₰ TWELVE 2duyvt5« Putain de merde, laissais-je échapper et mes yeux allèrent chercher les siens avec un air compatissant, aides moi. »
Déjà ma tête recommençait à me tourner. Ce fut pourtant plus violent que toutes les fois précédentes, assez pour me prendre totalement au dépourvu. Apeuré à l'idée de définitivement faire une syncope je fis mine de passer mes jambes par dessus le bord de la table pour me relever et bien sur tout ce que je réussi à faire fut de m'écrouler au sol face contre terre. Les bras encore à moitié défaits de l'emprise du blouson dans mon dos la courbe que décrivait mes épaules réveillèrent des douleurs que je ne soupçonnais pas. Un long râle m'échappa, à 90% dû à la douleur plus que par frustration. Tout ce que je réussis à faire par moi-même fut de relever la zone où le couteau avait pénétré ma chaire, juste au dessus de l'aine, pour éviter de la comprimer contre le sol. Cet effort et la vue de la traînée toute fraîche et rougeâtre en dessous du pansement neuf eu raison du peu de conscience qu'il me restait et un drap noir vint recouvrir mes yeux. Au loin, j'entendis un glaçon glisser sur la table et venir s'écraser au sol avec un tintement léger et aiguë.
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J'ai 23 ans et je vis au 36ème district, de ce que vous appeliez New-York. Dans la vie, je suis assistant et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt pas trop mal.

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J'étais plutôt fier de moi. Je venais tout juste de terminer mon travail et il fallait dire que j'avais bien assuré. J'étais certain qu'il guérirait vite. En tout cas, il guérirait vite s'il ne s'amusait pas à jouer les rebelles. Pour le moment, il lui fallait beaucoup de repos. Bon, d'accord. Je n'étais pas médecin pour lui dire quoi faire mais c'était quelque chose de plutôt évident. Il avait perdu tellement de sang qu'il fallait laisser du temps à son corps de s'en remettre. Enfin, je me redressais pour le regarder, lui annoncer qu'il était sorti d'affaire. Il fit une blague mais s'étouffa, eveillant alors mon inquiétude. Décidément, ce n'était pas vraiment son jour à ce garçon... Mais tout allait bien, alors je l'aidais à se redresser pour qu'il puisse s'asseoir et filais ensuite chercher des glaçons pour son visage. Je me demandais toujours comment tout ça lui était arrivé mais je gardais ma curiosité pour plus tard. A mon avis, il ne devait pas avoir envie de parler de ça tout de suite... Et je préférais éviter de le laisser dans le choc encore un peu.

Sa pensée me parvint et sans que je ne puisse le contrôler, un léger rire s'extirpa de ma gorge. Merde, il n'est pas censé savoir que je lis dans ses pensées. Alors je me raclais la gorge pour dissiper mon malaise. « Excuse-moi. » dis-je en reprenant mon sérieux. Il fallait que je continue de le soigner, il était peut-être sorti d'affaire mais il fallait encore le nettoyer et ses hématomes lui feraient mal un bout de temps si on n'y appliquait pas du gel. Je m'affairais donc à lui procurer les soins nécessaires et, curieux, je lui posais une question qui me brûlait les lèvres. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me retourne la question... Oups ? J'avais un peu merdé, là. Je n'étais pas censé connaître son prénom. Je souriais face à son audace et me mordais la lèvre maladroitement. « Disons que tu l'as juste pensé trop fort. » Un moyen de réveler mon pouvoir sans le révéler. Après tout, il était dans les vapes depuis un bon moment maintenant, peut-être qu'il penserait qu'il l'avait prononcé sans en avoir le souvenir.

J'appliquais le gel sur son dernier bleu visible lorsqu'il se mit à me remercier. Je ne savais pas pourquoi ça m'étonnait autant parce qu'il avait raison, je lui avais sauvé la vie mais j'étais persuadé que n'importe qui l'aurait emmené à l'hôpital. Même s'il aurait très bien pu tomber sur une personne qui n'en aurait rien eu à foutre. Tout n'est pas lié au hasard parfois, il faut juste de la chance. Et après un gros coup de malchance que Min-ho avait eu juste avant de me rencontrer, le menant à cet état physique déplorable, il fallait bien que la roue tourne un peu. « Ce n'est vraiment pas la peine de me remercier, n'importe qui aurait fait la même chose. Ou t'aurait emmené à l'hôpital en tout cas. J'ai juste fait mon devoir de citoyen... » J'aurais très clairement pu l'emmener à l'hôpital mais je n'ai pas réfléchi. Je me suis dit qu'il ne valait mieux pas l'emmener dans un lieu aussi facile, ces voyous l'auraient retrouvé trop aisément. « Bien sûr. Après tout, tu as bien poussé le vice jusqu'à m'embrasser, alors tu peux bien m'emprunter un t-shirt. » dis-je en haussant les épaules, armé d'un sourire. Peut-être que c'était un sujet à éviter, peut-être qu'il ne s'en souvenait même pas, enfin j'en doutais. Il était conscient à ce moment-là alors s'il se souvient de la pensée que je lui ai transmise, il doit se souvenir de ça aussi.

Je le regardais faire en levant un sourcil et j'entreprenais déjà de l'aider juste au moment où il me le demandait. Mais ce rebelle gigota beaucoup plus que prévu et finit par s'écrouler sur le sol sans que je ne puisse le rattraper. Et merde. Je me ruais sur le sol à ses côtés pour vérifier s'il allait bien mais il était définitivement tombé dans les pommes... Je soupirais. Il était évident que je n'allais pas le laisser là, sur ce sol imprégné de son sang. Je me relevais alors pour le porter jusque sur la table et de là, je lui retirais ses vêtements tâchés de sang. Son jean avait pris aussi... Ainsi que son boxer. Génial. Un nouveau soupir et je partais dans la salle de bain chercher une bassine d'eau savonneuse et un linge pour entreprendre de le nettoyer.

Aujourd'hui fut un jour spécial. J'ai sauvé un inconnu d'une mort certaine, avant de l'emmener chez moi pour lui prodiguer les premiers soins. Et je me retrouvais désormais face à cet homme, inconscient et nu comme un ver à nettoyer tout le sang sur son corps. Drôle de journée, en effet. Enfin, une fois terminé, j'essayais de l'habiller comme je pouvais, le mettant simplement dans un boxer et un t-shirt propre, puis je l'emmenais dans mon lit. Pour qu'il se repose un peu, évidemment. Je laissais la porte ouverte au cas où il se réveillerait et pendant ce temps, je partais nettoyer tout le reste du sang dans le salon. J'imaginais qu'il aurait faim à son réveil et comme j'avais aussi pas mal la dalle, je m'étais mis à cuisiner un peu. Rien de folichon, ceci dit, juste des oeufs et de la dinde. Vraiment pas folichon, en effet.
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Nam Min-ho

J'ai la vingtaine et je vis au 36ème district, de ce que vous appeliez New-York. Dans la vie, je suis droguiste et je m'en sors hasardeusement, par mes propres moyens. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt sans encombre.



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« Bien sûr. Après tout, tu as bien poussé le vice jusqu'à m'embrasser, alors tu peux bien m'emprunter un t-shirt. » Ces derniers mots me revinrent en tête lorsque je me réveillais enfin. Surement une façon pour mon subconscient de me rappeler les faits qui s’étaient déroulés quelques heures plus tôt… Tout d’abord j’ouvris les paupières pour détailler mon environnement. Tout semblait calme et sans grand danger à première vue, la pénombre préservait mes yeux qui avaient connus trop d’aveuglement au cours de la soirée. En effet les stores étaient abaissés, si bien que je ne pouvais être certain de l’heure qu’il était exactement. J’avais aussi bien pu dormir une demie heure comme trois jours d’affilé. Je soupirais, puis inspirais à fond pour vérifier si mes poumons marchaient bien comme d’habitude. Tout allait bien. Ma main gauche passa sous les draps pour tâter le pansement qui protégeait mon flan. Tout avait l’air normal, pas d’impression de sang séché et la douleur avait même diminuée depuis hier. Bien-sûr elle commençait à se réveiller en même temps que j’émergeait de mon sommeil réparateur néanmoins cette douleur là était supportable. C’était rien comparé au brasier d’hier. J’hésitais un instant à me relever complètement dans le lit ou bien à héler mon bienfaiteur pour attirer son attention ; mais de toute façon il n’était pas dans la même pièce que moi et je ne connaissais même pas son nom. Je n’allais pas simplement hurler dans tout l’appartement comme une bête qu’on égorge. Je n’étais même pas sur d’avoir la voix et les ressources nécessaires pour aligner plus de trois mots. Un léger bruissement me revenait depuis l’autre pièce, comme si quelqu’un s’y affairait en faisant un effort pour ne pas trop faire de bruit. Je me décidais donc à me lever. Tant pis, j’allais faire un essai après tout je ne risquais pas beaucoup pire que ce qu’il s’était passé un peu plus tôt dans la cuisine.
Tout doucement je commençais d’abord par me tourner sur mon côté valide puis marquais une pause pour respirer un coup. Quand l’absence de douleur se fit je pris une inspiration et en profitais pour me redresser, sur mes coudes d’abord puis petit à petit je pris appuis sur mes paumes larges et noueuses pour me mettre en positon assise. Rien que ces quelques efforts me coûtaient autant que si je venais de courir un marathon complet. Mon souffle était erratique, j’avais un mal fou à calmer mon rythme cardiaque. De la sueur dégoulina le long de ma carotide me chatouillant. C’est à ce moment précis que je remarquais que je portais des vêtements propres qui sentaient bons un parfum qui n’était pas le mien, un parfum sucré, le sien, songeais-je un peu naïvement le temps pour moi de penser à autre chose que la douleur.
De l’autre côté de la porte laissée ouverte le tintement caractéristique des couverts percutants le nacre d’une assiette retentit. Je tournais la tête vers la sortie dans l’espoir de voir le blondinet apparaître tel le messie mais c’était trop abuser que d’espérer que cela se produise vraiment. Aussi, délogeant mes jambes de l’emprise des couvertures, je posais mes pieds au sol en me demandant comment il avait réussi l’exploit de me soulever du sol et de me transporter jusqu’ici. Je n’étais pourtant pas un poids plume et il n’avait pas l’air si épais ni même beaucoup plus grand que moi. Il n’y avait pas à dire la formation d’infirmier devait non seulement entretenir l’esprit mais aussi corps vraisemblablement, pensais-je en rigolant intérieurement. Pas question que je refasse l’erreur de la dernière fois et risquer de m’étouffer à nouveau en avalant ma salive de travers. J’étais même pas sur de savoir déglutir convenablement…

Alignant un pied après l’autre et en faisant de tout petits pas je réussis à atteindre l’entrebâillement de la porte sans trop d’encombre. Avec une once d’appréhension je jugeais bon de d’abord passer la tête par la porte pour jeter un petit coup d’œil dans la cuisine avant d’y débouler la bouche en cœur. Ce que j’y vis me surpris au point que ma bouche s’ouvrit en formant un « O » admiratif. La cuisine que j’avais salopé contre mon gré était maintenant nickel comme un sou neuf. Si bien que je redécouvrait la couleur d’origine de la table qui trônait au milieu de la pièce. Contre un mur une cuisinière éteinte et sur celle-ci une poêle contenait une viande blanche que j’imaginais être de la dinde. Ca sentait terriblement bon – ou alors était-ce ma faim qui rendait le tout plus alléchant ? Mais cela devait faire un petit moment que la nourriture avait été préparée car, balayant le plan de travail du regard, je remarquais de la vaisselle sale. Le reste reposait dans l’évier non loin tandis qu’un set était dressé sur la table, pour une personne. Toujours est-il qu’il n’y avait aucune trace d’un quelconque blond. Je ne tenais pas tant à me servir sans gène aussi je préférais me détourner pour aller checker dans la salle de bain attenante d’où le chuintement de l’eau qui coulait me revenait étouffé. Il me fallut un temps fou pour atteindre mon but, en partie à cause du fait que je préférais longer les murs pour me prémunir contre toute nouvelle chute éventuelle. Mes doigts se refermèrent fermement sur la poignée de la porte alors que je bandais tous les muscles de mon bras pour faire pression du haut de mon corps sur cette dernière. Très lentement j’ouvris la porte sans un grincement.
Je me sentais nerveux comme un enfant qui violerait l’intimité d’une autre personne et en même temps une pointe d’excitation réchauffa mon bas ventre. Pas que je tenais à passer pour un voyeur, je préférais néanmoins signaler mon réveil. Je me sentais déjà suffisamment redevable comme ça sans à avoir à attendre comme une princesse le retour du blond dans la chambre. Oh et puis finalement je m’en fichais un peu de ce pour quoi je passais. Il l’avait très bien souligné lui-même hier en lâchant une référence à mon excès de zèle et au baiser que je lui avais presque littéralement volé dans la rue. Pourtant, si mes souvenirs étaient fidèles à la réalité, cela n’avait pas eu l’air de le révulser plus que ça. Il me semblait même qu’il avait approfondit l’échange pendant qu’il me retournais dos contre la façade humide… Mon excitation remonta d’un cran et je fermais les yeux pour empêcher mon esprit d’extrapoler plus encore. Après tout je n’étais pas très sûr que mes souvenirs étaient réalistes. Peut-être que j’avais simplement rêvé ça entre deux pertes de consciences hier soir. Ou peut-être même que mon cerveau avait rejoué tous les événements de la nuit dernière en les enjolivant après que je me sois effondré inconscient sur le sol de la cuisine.
Le bruit des anneaux d’un rideau de douche que l’on tire et qui viennent jouer contre la tringle me fit rouvrir les yeux. Et la première chose qu’il me fut donné à voir fut les magnifiques iris noisettes striées de filaments plus clairs, presque dorés, qui me dévisageaient. Un frisson presque imperceptible me traversa l’échine mais je fis de mon mieux pour ne rien laisser paraître.

[+18 !] L'entraide ne coûte pas cher, abusons-en ₰ TWELVE 2duyvt5« Peut être que je pousse le vice un peu loin en te roulant des pelles dans la rue, en attendant toi tu es bon à marier. » M’exclamais-je en tirant sur mon t-shirt pour justifier mes dires et ainsi lui faire comprendre que je faisais allusion à tout ce qu’il avait fait pour moi. Mon regard dévia vers le bas, s’attardant un instant sur son aine, avant que je ne me décide enfin à poser le pied dans la pièce pour me rapprocher du lavabo sur lequel reposait une serviette propre. Je la lui tendis tout en faisant bien attention à ce que mes yeux ne détaille pas ses courbes à nouveau. « Tiens. » L'envie de le remercier encore et toujours me pris les tripes mais je savais que tout ça ne servirait pas à grand chose d'autre qu'à l'agacer. Aussi préférais-je me taire m'intimant de rester concentré sur ses yeux dans lesquels j'avais l'impression de lire comme dans un livre ouvert. Après un court instant silencieux je finis par craquer et je repris la parole une dernière fois : « Ça n'a pas du être facile de me porter jusque la chambre. Ni même de m'administrer un brin de toilette... » Merci, ne pu-je m’empêcher de penser. Cela me faisait me sentir un peu moins abusif et profiteur, même si en théorie il ne l'entendais pas.
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Jeu 9 Aoû - 22:25

Seo Levi
J'ai 23 ans et je vis au 36ème district, de ce que vous appeliez New-York. Dans la vie, je suis assistant et je m'en sors moyen. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt pas trop mal.

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Maintenant seul, j'en profitais pour réfléchir à tout ce qui venait de se passer aujourd'hui. Tandis que je rentrais chez moi, en manque d'aventure, voilà que mes prières sont exaucées. Ce gars s'est présenté à moi sans que je ne m'y attende, et je suis certain qu'il ne s'y attendait pas non plus. Je me remémorais la scène en me demandant ce que j'aurais pu faire de plus. Perfectionniste jusqu'au bout, hein. Finalement, la seule chose que j'aurais dû faire, c'est de ne pas dévoiler que je connaissais son prénom quand je le soignais. C'est comme ça qu'il avait su pour mon pouvoir et à bien m'en rappeler, il n'en avait pas été choqué. Alors, je songeais tout en mangeant mon assiette que les soupçons que j'avais quant aux siens étaient vrais. L'image du whisky, c'était lui. L'autre souvenir, j'étais à sa place. Et ça me faisait tout drôle. Je n'ai jamais été à la place des autres, mis à part m'imaginer l'être. Mais c'était une chose banale de ne jamais l'être. En revanche, de l'être, c'était tout autre chose. Qu'est-ce que j'aurais aimé rester dans sa tête l'instant d'après. Ne serait-ce que pour savoir ce qu'il a ressenti lorsque nous nous sommes échangés ce baiser. Bon, il devait certainement être beaucoup trop souffrant et paniqué pour ressentir quoi que ce soit. Mais je dois bien avoué que ce souvenir me plaisait plutôt bien et surtout, mon esprit en faisait une scène extrêmement romantique. Avec de la musique romantique et de la pluie qui tombe. Oui, mon souvenir était clairement déformé par mes désirs. En même temps, combien de temps cela faisait-il depuis mon dernier baiser ? Je pouvais compter des années. Des années que je ne m'y étais plus intéressé. Les études d'infirmier me prenaient un temps fou, je n'avais quasiment pas de vie. Et depuis, c'était devenu une habitude. La solitude était comme une vieille amie dont on ne se débarrasse pas par peur de changer sa routine, ou de ne plus jamais la retrouver.

Un long soupir traversait la barrière de mes lèvres et je me levais, débarrassant mon assiette pour ensuite mettre le couvert de mon colocataire improvisé. Je songeais aussi à aller piquer un coussin pour la nuit, parce que je n'allais décemment pas dormir à côté de lui alors qu'il était encore dans les vapes. Ce n'était pas correct. Mais pour le moment, je me rendais compte que moi aussi, j'avais du sang. Et qu'il avait séché. Une bonne douche bien chaude ne serait pas de refus. Allant dans la salle de bain, je retirais mes vêtements et les mettais dans la machine pour un prochain lavage. J'y insérais aussi les vêtements de Min-ho, histoire qu'il puisse les retrouver ensuite tout propres. Puis, je me glissais dans la douche. Elle ne dura pas longtemps, juste le temps de me savonner correctement. Mais j'étais tellement plongé dans mes pensées que je n'avais même pas entendu Min-ho se lever. Alors, je fus sacrément surpris lorsque je sortais de la douche, me retrouvant nez à... nez avec lui. Bordel. Mon premier réflexe fut de cacher mon entre-jambe. Évidemment... J'imaginais qu'il voulait simplement me signaler son réveil, mais je n'étais pas prêt. Je ne m'attendais pas à le retrouver là, juste en face de moi. A dire des choses qui me font rougir. Et merde, comment suis-je censé réagir à ça ? « Mh... Je n'ai rien fait d'autre que de m'occuper de toi. » Dis-je alors, un rire nerveux s'échappant de ma bouche sans que je ne le contrôle vraiment.

Je sentais bien son regard me brûler la peau lorsqu'il décida de descendre plus bas que mes yeux. Mes joues rougirent davantage. Qu'est-ce que je suis censé faire, là ? Je glissais mon regard jusqu'à la serviette au moment où il l'attrapa pour me la tendre. Je le remerciais d'un signe de tête et l'enroulais autour de ma taille en me disant que, après tout, je l'avais bien vu nu aussi. Alors, ça devait être donnant-donnant, je suppose. Enfin, ça n'empêche pas ma pudeur de se manifester, ni même les souvenirs de ce baiser presque trop violent pour être innocent de refaire surface dans mon esprit. Oh non, il ne fallait pas, surtout pas que je me mette à penser à ça, mon corps pourrait réagir d'une façon que je n'aimerais pas. Alors, je me raclais la gorge encore une fois pour dissiper ces images et je me concentre sur ce qu'il me disait encore. J'entendais clairement un merci dans mon esprit, mais je savais très bien qu'il l'avait pensé. A cet instant, c'était plutôt moi qui le remerciait car il m'empêchait clairement de dériver vers autre chose de plus... De moins catholique. Je ne pouvais m'empêcher de sourire.

« Je suis sûrement plus musclé que j'en ai l'air et tu n'es pas si lourd que tu peux le croire. Et puis, tu ne bougeais pas... Ca m'a rendu service. » Essayez d'habiller une personne qui a bien trop de dignité pour se laisser faire, vous verrez que vêtir quelqu'un d'inconscient devient alors un jeu d'enfant. Je n'avais pas trop souffert de le porter, comme je l'avais dit, il était assez léger finalement. Il devait être à peine plus lourd que moi. Enfin soit, mes yeux rivés dans les siens, je réfléchissais. Cette situation était assez étrange mais l'aventure était là et ça, je ne pouvais pas le nier. Un parfait inconnu se trouvait face à moi, je l'avais déjà vu nu, il m'avait déjà vu nu, et nous nous étions embrassés une fois seulement dans le but de se cacher des malfrats qui le coursaient. Une situation un peu cocasse qui me rappelait qu'il ne savait même pas mon prénom.

« Au fait, je m'appelle Levi. » Je me présentais, mais j'étais toujours dégoulinant et nu. Enfin presque. Mais maintenant que ma partie la plus intime était cachée, je n'éprouvais pas le besoin d'en dissimuler davantage. J'étais même plutôt à l'aise. Seulement, je ne savais pas trop quoi dire, maintenant. « Tu... Dois avoir faim. Tu devrais aller manger avant que ça ne finisse vraiment par refroidir. » Je me mordais la lèvre. Mon esprit me jouait des scènes assez salaces auxquelles je n'ai pas vraiment envie de penser. Dans le genre ? Eh bien, son regard qui s'était promené sur mon corps m'avait électrisé et ce baiser me torturait l'esprit. Dans ce dernier, tout pouvait arriver. D'autres baisers par exemple... Je détournais les yeux pour éviter d'y succomber. Ce serait certainement mal venu et très incorrect de ma part. De plus, s'il devait me remercier, je souhaitais vivement qu'il ne le fasse pas en m'offrant son corps. Pas que je n'aimerais pas ça... C'est juste... Par principe.
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LIO(nel)
Ven 10 Aoû - 0:04

Nam Min-ho

J'ai la vingtaine et je vis au 36ème district, de ce que vous appeliez New-York. Dans la vie, je suis droguiste et je m'en sors hasardeusement, par mes propres moyens. Sinon, grâce à ma chance, je suis célibataire et je le vis plutôt sans encombre.



Kim Jong In :copyright:️ SOLSKEN


thème musical

Un sourire espiègle étira mes lèvres lorsqu’il fit sa remarque à propos de sa musculature. En vérité c’est surtout la suite de sa tirade qui m’amusa et d’ordinaire j’aurais ramené mes bras contre mon torse pour les croiser dans une posture vexée et désabusée, mais j’avais trop peu confiance en mes jambes pour me permettre de lâcher le mur. Dis tout de suite qu’il vaut mieux m’avoir en photo plutôt qu’à la maison ahaha pensais-je sans pour autant lui faire cet affront-là de vive voix. Il était déjà bien assez gentil de m’accepter pour la nuit je n’aurais pas osé lui tendre la perche pour qu’il me jette dehors. Il fit mine de réfléchir à je ne sais quoi et je préférais lui laisser le temps de se remettre de ses émotions. A en juger le léger rougissement qui lui montait aux joues il ne s’attendait pas à me voir débarquer dans sa salle de bain. Ce qui paraissait logique en soi, bien que lorsqu’on prend le temps de me connaître un peu mieux on comprend que : 1) la notion de gène m’est quasiment -pour ne pas dire totalement ?- inconnue 2) je ne m’embarrasse pas beaucoup de l’impression que je peux renvoyer, j’agis comme il me paraît le mieux sans trop m’attacher aux conséquences. Ce qui me vaut souvent pas mal d’ennuis en fait.

« Au fait, je m'appelle Levi. » Mon air espiègle se mua en un franc sourire amusé à ces mots. « Et bien enchanté Levi. » Lui répondis-je presque aussitôt, mon amusement perçant dans le timbre de ma voix. « Tu... Dois avoir faim. Tu devrais aller manger avant que ça ne finisse vraiment par refroidir. » Je haussais les épaules d’un geste désinvolte et retins in-extremis une remarque déplacée à propos d’un autre type de faim qui pouvait m’habiter actuellement.
Ses dents vinrent mordiller ses lèvres, pareil à un geste inconscient, et ce fut la goutte de trop pour moi. Sans que je puisse l’expliquer une envie terriblement puissante me remonta du creux des cuisses jusqu’au fond de la gorge. Une envie de lui évidemment, une envie de regoutter son goût sucré et surtout l’envie de déloger ces dents qui me rendait mécontent du mauvais traitement appliqué à ses lèvres roses et gonflées…
Une voix dans ma tête n’avait de cesse de me jouer la même rengaine, celle-là même selon laquelle si je n’avais pas le courage d'accepter l’occasion qui s’offrait à moi, maintenant, une aussi belle chance d’assouvir mes envies envers Levi ne se représentera surement jamais. Et je n’avais pas envie d’avoir à étouffer ma faim et ma frustration toute la nuit pendant que nous dormirions – et il était hors de question, après tout ce qu’il avait fait pour moi, que je le laisse dormir ailleurs que dans son lit. Tout comme je me voyais mal dormir ailleurs que dans ce même lit compte tenu de mon état, ce qui rendrait la chose mille fois plus insupportable si je ne me décidais pas à agir ici et maintenant. Assumerais-je de devoir lui renvoyer des sourires à moitié biaisés par la déception ? Et surtout assumerais-je demain de passer le pas de sa porte pour la deuxième et probablement dernière fois, en repartant avec mes fantasmes et mes envies inassouvies ? Non, clairement, c’était hors de question. Et je m’excuse pour ça, pensais-je l’espace d’une seconde ; juste le temps qu’il me fallut pour parcourir l’espace qui nous séparais tous deux.

Lâchant le cadre de la porte, je fis un pas en avant, mes yeux cherchant les siens qu’il avait détourné comme par gène. Était-ce moi qui le mettait mal à l’aise ? Ce qui semblait assez logique en soi, mais autant lui donner une vraie bonne raison de se mettre dans cet état n’est-ce-pas ? Penser comme cela me permis à la fois de me dédouaner tout en remplumant mon courage jusqu’ici pas mal amoché par les événements. Encore assez affaiblit par mes blessures, je ne put pas faire grand-chose de mieux que de laisser, très lentement, mon torse partir à la rencontre du sien sur lequel j’exerçais très vite une pression comme pour l’obliger à supporter notre poids à tous les deux. Je voulais surtout être certain qu’il pourrait me rattraper si jamais mes jambes venaient à défaillir.
D’un geste très doux je lui prit le menton entre mon pouce et mon index pour l’obliger à me regarder dans les yeux. Si je me forçais à prendre mon temps c’était en parti pour lui en laisser suffisamment pour assimiler ce qu’il se passait et faire son choix. Je ne voulais pas non plus lui donner l’impression de le forcer à quoique ce soit. Loin de là mon intention.

Je le sondais littéralement du regard pendant que des flash hachés de notre baiser échangé dans la ruelle me revenait à l’esprit. A la façon dont il m'avait coincé contre le mur et à quel point j'avais pu aimer ça. Ces remémorations était dû à mon impatience à l'idée de retenter l’expérience. La peau humide de son torse ainsi collée à celle de mes bras nus était un lien suffisant pour que je sois certain de lui insuffler mon désir directement au fond de son cerveau. Était-ce fourbe de ma part ? C’était un peu comme lui forcer la main finalement… Un remord me traversa, bien vite balayé par tous ces autres sentiments mille fois supérieurs à celui-ci. Assez pensé.

Enfin, mes lèvres se posèrent sur leurs consœurs. L’échange fut tout d’abord très chaste, doux et chaud, pendant que je lui laissais sa dernière chance de me repousser. Puis le baiser devint plus ardent, ma bouche vint aspirer sa lèvre inférieure et ma langue alla la caresser, d’abord en longeant la limite extérieur avant de s’insinuer doucement entre ses lèvres pour aller titiller ses gencives. Au même instant ma main remonta le long de son bras pour aller se nicher dans sa nuque, à la naissance de ses cheveux, où mes doigts s’entremêlèrent avec ses mèches blondes.
C’était bon, terriblement bon et ça me donnait envie d’en acquérir toujours plus. Mon autre main suivit le chemin strictement opposé, descendant le long de son torse jusqu’à venir effleurer la peau encore accessible juste à la lisière de l’endroit que la serviette passée autour de ses reins préservait.
Puis, mes lèvres firent enfin mine de s’éloigner de quelques centimètres, le temps de nous laisser reprendre notre souffle tandis que mon front reposait contre le sien.
Nos souffles saccadés ainsi mêlés ne fit qu’empirer mon état tandis que je refondais sur ses lèvres pour notre troisième baiser de la soirée.
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