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LE TEMPS D'UN RP

(E&D) you could be the corpse and i could be the killer

Nimue
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Tournesol
Nimue
Mar 17 Juil - 1:00

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
Couleur de dialogue #82628E




ft. dove cameron by © EXORDIUM.
Elle recule lorsqu’elle voit apparaître le dénommé Anselm. Il est aussi imposant qu’elle semble frêle et il faut bien avouer qu’elle n’est pas très rassurée en sa présence. « Vous devriez rester manger avec moi, aujourd’hui. » Des sonorités anglaises si douces n’étaient pas parvenues à ses oreilles depuis cinq années. Elle avait à peine douze ans à l’époque, quand la part du mariage parental avait brûlé et avec elle, les berceuses d’antan, les mots réconfortants. On ne parle plus anglais, chez les von Abbetz. On fait le deuil, on referme le cercueil. « Vous pourrez prendre ce que vous voulez. Un café, ou autre chose. » Elle n’ose pas le contrarier, parce qu’il semble faire des efforts. Il est maniaque, ce qu’elle note mentalement. Elle est inconstante, exister près de lui reviendrait à désordonner tout son univers. Demelza se déplace, vient s’installer à la table, à une distance qu’elle juge raisonnable d’Ebenezer. Elle dépose à côté d’elle le livre aux pages abîmées qui indiquent combien elle l’a lu, lu et relu. Elle prend soin de ses affaires mais certaines choses ne résistent ni au temps ni à la vie. Et encore une fois, elle paraît chercher à disparaître, à n’être qu’un fantôme. Son frère s’amusait à l’appeler la Petite Dame Blanche, quand il recevait des amis au manoir et qu’elle ne faisait que passer, comme un courant d’air, une apparition éphémère. Ils s’aimaient à leur façon, ces deux-là, et si parfois elle lui en voulait de rire de ses défauts, au moins avec lui elle existait, malgré elle, malgré tout. Il y’avait quelque chose d’assez paradoxal chez elle, un potentiel de couleurs par milliers qui seraient étouffé, mystérieusement. Elle créait dans le vide et n’offrait qu’un reflet blafard de perfection lisse. Elle attirait le superficiel, l’intérêt, l’argent, pas la profondeur, pas les sincères ou les tendres. Les mensonges, pas la vérité. « Seulement un café, double, s’il vous plaît. »

Le silence s’étire tandis que son index caresse machinalement les reliefs du livre, une vieille édition compacte, pas très jolie - sentimentale. Les yeux clairs fuient les abysses. Elle ne se sent pas à sa place, encore moins lorsqu’il est là, avec sa sombre allure, sa froideur naturelle. Demelza a l’impression de le gêner, de n’être que ce qu’il déteste, une contrainte, une obligation. Elle n’aime pas l’idée d’être une obligation, des chaînes qu’on lui attacherait à vie. Le chat était vivace et assuré, le chat était altier et digne. Elle perd ces caractéristiques là à mesure que la fatigue s’accumule et le masque de noblesse ne tient qu’à un fil : celui de l’habitude. Elle se mord la lèvre inférieure, relève les yeux une seconde puis les baisse à nouveau. « Vous devez m’enfermer. » Ca s’échappe presque seul, en anglais, de façon un peu précipitée. « Je suis trop fatiguée, monsieur.. » Ca n’a de sens que pour elle, elle se rend bien compte que rien n’est clair, elle voudrait s’abandonner dans un coin et cesser de vivre au moins une éternité, le temps de retrouver ses marques, le reflet qu’elle apprécie et pas cette petite chose agitée qui n’a de distinguée que la tenue, à quatre épingles rigides malgré la mélancolie évidente, la tristesse, l’envie de dormir par dessus tout. « J’ai oublié de vous le dire, la première nuit et après je n’ai pas voulu vous déranger puis.. j’étais embarrassée. Mon père dit que je suis somnambule. Je ne veux pas.. » Elle cherche ses mots, fronçant légèrement les sourcils. « Je n’ose pas me reposer parce que c’est dangereux. S’il arrivait malheur, on vous accuserait. » Elle ne désire pas lui causer d’ennuis, d’autres se seraient bien mal comporté, à la place d’Ebenezer. D’autres auraient profité, elle suppose, ne lui auraient pas laissé le choix d’horaires, de loisirs ou de manière de respirer. « Je ne peux pas attendre que votre oncle décide de réapparaître. Cinq heures en trois jours, cela va me rendre incohérente et.. » Et elle abandonne dans un soupir lourd, peiné. Elle est absolument ridicule, stupide, probablement pitoyable et particulièrement morte de honte. Diable qu’elle déteste supplier de l’aide, pourtant c’est ce qu’elle fait.  

Sha
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Sabrina
Sha
Mar 17 Juil - 17:24

Ebenezer von Hohnstedt
J'ai 17 ans ans et je vis tout en haut de Feldberg, dans un Manoir qui surplombe la Schwarzwald et Baden Baden, en Allemagne. Dans la vie, je suis un sorcier. Mon sang est celui de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serais prochainement fiancé et je le vis plutôt mal.




ft. James Bay
couleur – 232169
– Seulement un café, double, s’il vous plaît.

Le regard du Maître tombe sur Anselm qui hoche la tête comme il comprend et fait demi-tour, disparaissant dans les ténèbres. L’homme n’a pas dit un mot. Il ne le peut de toute façon. Sa langue lui a été confisqué par le jeune Maître. Son visage, marqué par les années mais aussi par la souffrance, n’est plus qu’un parchemin froissé de rides et de douleur. Ses yeux sombres ne disent rien. Dans cette maison, les choses se font dans le calme.

Tout paraît bien sombre comparé à elle. N’est-elle pas d’ailleurs la seule chose qui brille à l’heure du matin ? A la façon de Siegfried qui illuminait une salle entière et savait se faire écouter même des plus virulents, elle est incroyablement attirante pour l’œil de celui qui ne côtoie que les ombres.

Il ne sait pas quoi lui dire. Il observe la ligne imaginaire qui se trace entre ses couverts parfaitement alignés. Il est un peu content, du moins satisfait qu’elle lui obéisse, qu’elle se montre docile. Il aime quand les choses vont dans son sens, il aime encore plus quand elles y vont sans qu’il n’est à hausser le ton. Ça ne lui donne toujours rien à dire, alors il tend la main. La bouteille de vin qui trônait jusqu’alors seule au milieu de la table, tout juste réchauffée pour le repas du midi, se rapproche de lui. Elle frotte à peine sur la table de poirier sombre.
Il la rattrape avec une aisance naturelle et finit de l’ouvrir pour se servir un verre.

– Vous devez m’enfermer.

Le sorcier s’arrête avant même d’avoir verser la moindre goutte. Un frisson désagréable lui remonte l’échine alors que ses sens se mettent en éveil. Il a l’impression d’être nu face à elle. Découvert, peut-être. Quand il relève le menton, il est prêt à lui demander ce qui lui fait penser qu’il en a envie. Qu’il a déjà fait ce genre de chose.

– Je suis trop fatiguée, monsieur..

Ça il le voit bien. Elle a les yeux creusés et l’air un peu perdu, quelque part, mais rien ne peut l’empêcher de dormir ici. Si ce n’est peut-être la musique qui parfois la nuit remonte les artères principales de la maison, le reste n’est que silence absolu, mortuaire même. Elle aurait peut-être peur alors ? Il hésite, attends, la surveille de ses yeux bleu nuit.

– J’ai oublié de vous le dire, la première nuit et après je n’ai pas voulu vous déranger puis.. j’étais embarrassée. Mon père dit que je suis somnambule. Je ne veux pas.. Je n’ose pas me reposer parce que c’est dangereux. S’il arrivait malheur, on vous accuserait.

Il la regarde, un instant trop long peut-être. Un instant où il se rend compte qu’elle se met dans cet état pour lui, sans qu’il ne sache exactement si elle cherche à l’amadouer ou si elle est véritablement inquiète. Il n’arrive pas à savoir, et ses sourcils qui se froncent légèrement ne traduisent pas la colère, mais simplement de la frustration.

– Je ne peux pas attendre que votre oncle décide de réapparaître. Cinq heures en trois jours, cela va me rendre incohérente et..

– Je comprends, reprend-t-il pour ne pas la laisser creuser la tombe, commençant à se verser du vin rouge d’un air calme, est-ce que vous préférez que ce soit moi ou un de vos futurs domestiques ?

Il ne veut pas être dans le discours pénalisant, il n’a pas envie de lui dire qu’elle aurait dû le lui dire avant. Ils ne sont plus des enfants, et elle est libre de vouloir ou non lui parler. Ebenezer ne sait pas exactement pourquoi il la traite avec autant de délicatesse, pourquoi il fait bien attention aux choses, mais il a toujours été minutieux. C’est juste que celle-là, il ne peut pas vraiment la découper.

– Appelez-moi Ebenezer, pendant que j’y pense. Il attrape son verre d’une main, sans la regarder, concentré sur la petite écume qui s’est formé à la surface du vin rouge : Vous n’êtes toujours pas partie en courant, je peux considérer que vous êtes disposée à m’épouser, Demelza.

Pour le meilleur, et pour le pire.



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Nimue
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Nimue
Mar 17 Juil - 18:18

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
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La question la désarçonne un peu, encore, et ça se voit. Reposée, elle aurait dissimulé cet état de fait, là elle ne le peut pas. Elle n’a pas envisagé de déléguer cette tâche, soit parce qu’elle ne fait pas confiance aux domestiques soit parce qu’elle juge que ça n’est en rien leur rôle. « Sans vouloir paraître présomptueuse, il semble évident que cela donnerait bien trop de pouvoir à un quelconque domestique. » Elle oscille entre la douceur induite par la carapace effritée et l’image un brin hautaine qu’elle donnait souvent. Demelza se demandait d’ailleurs souvent pourquoi on ne la détestait pas plus que cela, au quotidien. « Qui plus est, je n’ai pas l’habitude d’en être cernée, monsieur. » Pas en dehors de ces mondanités fatigantes auxquelles on conviait la bonne société lorsqu’il fallait redorer une image, n’est-ce pas ? Son père et son frère étaient bien plus friands à l’idées d’être servis en permanence mais le fait qu’ils soient tous au service des hommes de la famille en premier lieu rendait sûrement la jeune femme particulièrement méfiante. Société archaïque, famille plus que cela encore.

« Appelez-moi Ebenezer, pendant que j’y pense. » C’est un peu familier mais elle n’ose pas le contredire. Soit. Ebenezer, c’est plutôt joli. « Vous n’êtes toujours pas partie en courant, je peux considérer que vous êtes disposée à m’épouser, Demelza. » Le rire s’échappe. C’est comme une plume d'ange, pleine de douceur, qui s’extirpe d’entre les lèvres, qu’elle n’est pas parvenue à contenir. C’est bref mais presque rafraîchissant. Il a ce quelque chose de direct, le sorcier, qui la surprend. « Je vous annonce qu’il faut m’enfermer à peu près tous les soirs et la seule chose qui vous préoccupe, c’est de savoir si je suis disposée à vous épouser ? Je suis peut-être moins épuisée que vous, en fin de compte. » Elle sait bien qu’elle a l’air parfaitement, totalement, absolument inoffensive mais elle est étonnée qu’il ne pose pas plus de questions, qu’il ne cherche pas à creuser ce qui fait qu’on la jette là sans regarder en arrière. « Vous êtes à première vue ordonné, presque maniaque, méthodique et prudent. Je suis inconstante, désordonnée, trop souvent déconnectée. » Elle marque une pause, plantant les billes bleues fatiguées dans les siennes. « Je pourrais déranger chacune de vos nuits pour le restant de vos jours. Je n’ai probablement pas la moindre qualité pour vous plaire, en plus de tout cela. Avez-vous vraiment envie de devoir vous accommoder de tout ceci ? » Elle est trop bavarde, soudain, mais s’ils en sont à cette discussion, déjà, elle préfère mettre les cartes dissimulées par son père sur la table, révéler ce qu’elle avait pourtant promis de museler jusqu’à ce fameux mariage désastreux. « Une comédie sur tant de temps, vous pourriez la regretter, Ebenezer. »

Elle se rappuie contre le dossier de la chaise, se masse les tempes. Dans quoi s’embarquait-elle ? Elle sentait poindre la migraine. Et elle n’avait pas prévu la moindre fiole susceptible d’apporter des soins parce qu’elle n’envisageait pas la situation sous cet angle, un séjour plus long que nécessaire. « Je refuse de porter la robe de ma mère. » lâche-t-elle, enfin, dans un soupir, les yeux toujours fermés. « Et il est hors de question de faire selon le bon vouloir de votre oncle ou de mon père. Ils seraient capable de nous marier comme on organise un enterrement. » Et ça n’en serait pas un. Elle n’avait pas envie de garder ce souvenir là d’une décision lourde de conséquences. S’il fallait qu’elle soit pragmatique et choisisse d’épouser Ebenezer, elle ne le ferait pas à la légère, à la va-vite, comme une honte ou un deuil. « Nous avons passé l’âge de ne pas assumer nos décisions. Alors, que décidez-vous ? » Elle a rouvert les paupières, posant sur lui toute son attention.   

Sha
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Mar 17 Juil - 20:24

Ebenezer von Hohnstedt
J'ai 17 ans ans et je vis tout en haut de Feldberg, dans un Manoir qui surplombe la Schwarzwald et Baden Baden, en Allemagne. Dans la vie, je suis un sorcier. Mon sang est celui de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serais prochainement fiancé et je le vis plutôt mal.




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Il a un sourire, mais il ne répond rien à ses réflexions. Soit elle oublie que lui donner à lui la clé et cette mission c'est aussi lui donner de l'importance, soit elle est bien au courant des choses et elle l'accepte. Pire encore, elle le lui demande, en tête à tête, yeux dans les yeux. Il ignore s'il doit se sentir particulièrement touché par cette attention, au lieu de ça il est sûr de ce qu'il ressent à ce moment. Une vive excitation qu'il réprime en buvant une gorgée.

– Je vous annonce qu’il faut m’enfermer à peu près tous les soirs et la seule chose qui vous préoccupe, c’est de savoir si je suis disposée à vous épouser ? Je suis peut-être moins épuisée que vous, en fin de compte.

Il repose calmement son verre, sans vraiment s'offusquer de son attitude. Il lui en faudrait plus.

– Vous êtes à première vue ordonné, presque maniaque, méthodique et prudent. Je suis inconstante, désordonnée, trop souvent déconnectée. Je pourrais déranger chacune de vos nuits pour le restant de vos jours. Je n’ai probablement pas la moindre qualité pour vous plaire, en plus de tout cela. Avez-vous vraiment envie de devoir vous accommoder de tout ceci ? Une comédie sur tant de temps, vous pourriez la regretter, Ebenezer.

Il a un petit rire, et n'a pas du tout l'air de la prendre au sérieux. Dans ses yeux, elle n'est qu'une enfant qui essaye de montrer les crocs, mais elle ignore bien trop ce qu'il est et ce qu'il a fait, elle ignore tant car elle n'a pas encore ouvert les yeux sur ce Manoir dont on dit qu'il est encore hanté par les fantômes du passé.

– Je doute que vous puissiez me déranger en quoi que ce soit... ose-t-il répondre simplement, un sourire plein de mystère sur les lèvres. Le mariage aura lieu, c'est tout ce que j'avais besoin de savoir.

Il porte de nouveau son verre à ses lèvres alors qu'Anselm apparaît, géant imperturbable, au fond du couloir. D'ici, il le voit parfaitement. Le soleil qui perce les grandes baies éclaire sa peau sombre comme la nuit. Anselm vient d'Afrique, d'un petit pays qui s'appelle le Bénin. Il y avait une femme et deux fils dans le Golfe, il y était un prince dans son village, mais il avait fallu que Lenore s'y trouve un soir sans lune pour qu'il perde tout, de sa liberté à sa langue, que lui restait-il à ce géant du soleil ?

Rien. Bientôt, elle sera ainsi. Déjà elle s'abandonne, comme une chatte domestique qui se frotterait à ses genoux, elle se résigne, le laisse entrer, le laisse la posséder à chaque mot, chaque soupir.

Ebenezer a un sourire, car il a l'impression que tout se passe parfaitement.

Il gagnera, sans même qu'Eberhard ne le voit venir.

– Je refuse de porter la robe de ma mère.

– Vous ferez comme vous le voudrez.

– Et il est hors de question de faire selon le bon vouloir de votre oncle ou de mon père. Ils seraient capables de nous marier comme on organise un enterrement.

– Je comprends.

– Nous avons passé l’âge de ne pas assumer nos décisions. Alors, que décidez-vous ?

Ses pupilles bleu sombre se posent sur elle, alors qu'Anselm entre enfin dans la salle. Il dépose calmement devant son Maître un plat couvert d'une cloche, et devant la demoiselle un café dans une grande tasse. Il découvre le plat devant Ebenezer qui reprend son verre d'une main, machinalement :

– Je continue de croire que si je pouvais, je ferais autrement, mais que si je dois vous épouser, alors je le ferais à ma façon. Que ça leur plaise ou non.

Anselm ose une légère révérence et recule, s'efface de la pièce sans un regard pour la jeune femme. Ebenezer le suit du regard, jusqu'au moment où il passe le pas de la porte, et enfin reporte son attention sur Demelza. Il attrape ses couverts et découpe un morceau de sa viande – il n'y a que ça dans son assiette, un pavé épais et large de quelque chose qui ne ressemble à rien de commun.

– Je vous enfermerais tous les soirs dans votre chambre, et non, je n'ai pas d'autres questions à vous poser. Si vous voulez en discuter, je vous écouterais volontiers.

Il gobe un morceau de viande et mâche. La texture est particulière mais fondante. Cela disparaît presque sur le bout de la langue. Ça ressemble un peu au saumon, un peu au bœuf aussi. C'est d'un léger rose comme si le pavé avait été fumé.

C'est fin et fort à la fois, un peu comme lui.



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Nimue
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Mar 17 Juil - 21:10

Demelza
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J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
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Demelza est une enfant, pour lui. Elle est une enfant pour le monde, pour son entourage, pour ces filles qui lui servent d’amies également. Personne ne la prend jamais au sérieux. Entre les murs du manoir, on ne s’en méfiait que la nuit, comme d’un fantôme annonçant des drames, et dés l’aube, elle n’était à nouveau que la petite fille un peu bizarre aux loisirs.. coûteux. Parfois, elle songeait qu’ils n’étaient pas sûrs eux-mêmes de ce qu’ils en pensaient, dissonance permanente entre les membres de cette famille. Cela a des inconvénients, de n’être pas prise au sérieux, mais cela a aussi l’avantage qu’elle peut s’adonner à ses jeux en paix, passer des heures à dessiner, recoudre, réajuster. Et comme toutes les gamines, elle fait des bêtises, comme la fois où le noeud papillon avait manqué d’étouffer son père. Il devait simplement changer de couleur, pourtant. « Je continue de croire que si je pouvais, je ferais autrement, mais que si je dois vous épouser, alors je le ferais à ma façon. Que ça leur plaise ou non. » C’est au moins une chose sur laquelle ils s’entendent. L’odeur du café embaume son petit coin de table, apaisante et familière. Elle ne s’occupe pas de l’assiette d’Ebenezer comme elle ne semble pas porter une grande attention à Anselm. Il l’inquiète quand elle est seule à proximité, c’est vrai, mais elle se dit que moins elle l’observe, moins il pourrait se sentir jugé et ainsi plus en sécurité elle serait. C’est naïf. C’est mieux, parfois, de se forcer à la naïveté pour rester calme. « Je vous enfermerais tous les soirs dans votre chambre, et non, je n'ai pas d'autres questions à vous poser. Si vous voulez en discuter, je vous écouterais volontiers. » « Cela fait trois caprices. » Elle ose un sourire en coin avant de tremper les lèvres dans la boisson chaude. Elle aurait bien vérifié qu’il ne tente pas de l’empoisonner seulement elle allait finir par mourir d’épuisement, d’enfermement ou d’empoisonnement, si elle faisait le compte de ce qui lui passait par la tête alors inutile de tergiverser.

Il se passe de longues minutes durant lesquelles elle est occupée à l’observer, comme si elle en faisait un portrait mental. Il n’y’a dans ses yeux aucune crainte, aucun jugement, pas de dégoût ou d’envie : elle est pensive. Elle réfléchit, bien qu’en déterminer le sujet semble complexe tant elle est lointaine. Elle vide tranquillement cette grande tasse de café, ne se soucie pas de si elle l’agace ou non. Et puis, sans que rien ne l’annonce, elle rit. Elle rit d’un rire léger, plus sincère et plus long que précédemment. Ca n’est pas moqueur. C’est la petite flamme qui se rallume malgré la fatigue - ou sans nul doute aidée par la fatigue. Elle repose doucement la tasse, réellement amusée. Il y’a un gouffre entre eux, dans cette scène, il est presque tranché des couleurs dont ils s’habillent. « Annika n’en croira pas un traitre mot. » Annika est plus âgée de deux années et elle est ce qui se rapproche le plus d’une grande soeur pénible, imposée par la vie, par leur milieu social. Elle est aussi brune que Demelza est blonde, aussi responsable qu’elle est distante, aussi terre à terre qu’elle est rêveuse. Le pire, dans tout ceci, c’est qu’elle aurait très bien pu devenir sa belle-soeur. Uh, l’angoisse. « Elle dira que vous êtes bien trop beau pour m’intéresser. C’est elle qu’il me faudra convaincre. » Elle, parce que des bavardage ennuyeuuuuuux d’Annika dépendent souvent l’idée que se fait sa famille du quotidien qu’elle mène. Un peu comme un chaperon. Sans le côté pot de colle - quoique.. « Mon père l’adore, mon frère.. l’apprécie beaucoup. Parfois, je me demande pourquoi la société a tant besoin des mondanités et autres activités sociales. » Elle semble se détendre, à nouveau, mais Ebenezer pourrait bien vite en déduire que rien n’est perpétuel ou immuable, avec Demelza. « Y’a-t-il des choses importantes que je dois savoir sur votre oncle ? Nécessaires à ce qu’il ne cherche pas à m’échanger avec une autre, j’entends. »    

Sha
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Sabrina
Sha
Mar 17 Juil - 22:52

Ebenezer von Hohnstedt
J'ai 17 ans ans et je vis tout en haut de Feldberg, dans un Manoir qui surplombe la Schwarzwald et Baden Baden, en Allemagne. Dans la vie, je suis un sorcier. Mon sang est celui de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serais prochainement fiancé et je le vis plutôt mal.




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– Cela fait trois caprices.

– Je suis très conciliant, alors.

Il sourit à son tour, à ses jeux auxquels elle joue avec lui, à ses regards, ses sourires. Les éclairs dans ses yeux la font croire prudente, mais pourtant elle est si proche du feu... Elle ose, téméraire mais pas folle. C'est assez étrange, mais Ebenezer est très mal placé pour savoir ce qui est étrange ou non. Peut-être que toutes les jeunes femmes de bonne famille sont ainsi. Peut-être qu'elles se veulent profondes et mystérieuses. Une fois ouverte, souvent, il ne reste rien de bien secret malgré tout.

Le jeune homme profite du silence pour manger. Plus il mastique la viande, plus il la sent élastique et résistante sous la dent. Il aime cette sensation, celle qu'on lui résiste, alors il ne dit rien et il continue, à mâchonner vaguement, à mâcher plus fort sans un mot. Elle l'observe, il sent ses yeux clairs sur lui. Lui ne la regarde pas. Il profite seulement, comme si elle n'était qu'un fantôme qui l'observerait. Un énième fantôme du passé.

Il se souvient soudainement avoir entendu qu'elle avait perdu sa mère, elle aussi. Eberhard n'avait pas été très friand de détails, mais elle n'avait que son père et un frère. Ebenezer n'avait plus personne que son oncle. Il avait réussi très rapidement à lui faire comprendre qu'il était assez mature pour vivre seul. Son oncle n'avait consenti à se débarrasser de son filleul que pour ses quinze ans, après la disparition des trois chats familiaux. Le vieil homme avait peut-être jugé qu'il valait mieux éloigner le jeune fils de son grand frère de lui. Il comprendrait tôt ou tard qu'il avait mal jugé.

Il avait seulement donné au mal la possibilité de se développer, ici, dans son propre domaine. Un domaine que sa mère avait mis près de vingt ans à bâtir, à enchanter, à sertir à ses goûts, à la hauteur de ses ambitions. Lenore était partout. Dans la taille des portes de bois jusqu'aux fontaines chantantes. Autant de traces d'elle, aussi de souvenirs que la petite blonde ne pourrait jamais comprendre.

Elle avait peut-être perdu sa mère, mais elle ne l'aimait pas la moitié de ce qu'il aimait la sienne.

Soudain, elle rit.

Un moment, il a l'impression qu'elle a lu dans sa tête et qu'elle se moque. Ses prunelles bleu sombre se plantent sur elle, sur son visage de poupée. Il tient dans sa main droite son couteau, mais son assiette est vide. Il ne reste qu'une petite pomme cuite aux fruits rouges. Un petit quart de pomme qu'il ne mangera peut-être pas.

– Annika n’en croira pas un traitre mot.

Il ignore totalement qui est cette Annika, et il ne cachera pas si on lui demande qu'il s'en fiche. Il réfléchit un instant et se demande s'il ne s'agit pas de cette petite brune le nez toujours en l'air, de fierté, qui cherchait à imposer la dernière fois qu'il est allé chez leur oncle Eberhard.

Etonnamment, le monde de la magie allemande est relativement petit quand on invite que les plus riches.

Le plus étonnant, c'est qu'en étant tous les deux nobles et sorciers, ils ne se soient jamais croisés.

– Elle dira que vous êtes bien trop beau pour m’intéresser. C’est elle qu’il me faudra convaincre.

– Beau ? Je ne crois pas...

Il ne retient pas le reste des informations. Son esprit s'est comme arrêté au moment où elle lui a dit qu'il était beau. N'importe qui serait ravi de l'apprendre, mais Ebenezer lui n'esquisse qu'un large sourire moqueur. Beau n'est pas le terme qu'il utiliserait pour se décrire. C'est vrai que la nature a joué en sa faveur, mais est-il aussi beau que Siegfried ou bien que Lenore ?

Souvent devant la glace de la salle de bain, il s'observe et il ne peut que voir les multiples défauts qui lui collent à la peau. Ses multiples failles qui sont comme autant de fêlures dans son masque parfait.

Il ricane, à son tour, parce qu'elle est tombée dans le panneau de tous les prédateurs qui se déguisent en agneau. Le même piège est souvent mortel.

– Mon père l’adore, mon frère.. l’apprécie beaucoup. Parfois, je me demande pourquoi la société a tant besoin des mondanités et autres activités sociales. Y’a-t-il des choses importantes que je dois savoir sur votre oncle ? Nécessaires à ce qu’il ne cherche pas à m’échanger avec une autre, j’entends.

– Annika... c'est une de vos amies ? Il finit son verre dans le même temps, avant de le reposer, enfin repus. Vous voulez l'inviter ici ? Vous seriez moins seule. J'imagine que ce n'est pas pour tout le monde – la solitude.

Il se redresse légèrement sur sa chaise, ajustant derrière son oreille une mèche de cheveux un peu plus rebelle que les autres.

– Pour le bien de notre relation, il ne faudra rien dire d'important, ou même de peu important, à mon oncle. C'est un homme qui a une très bonne ouïe, mais sa langue est étrange, souvent elle fourche. De même qu'il ne faut pas prêter une trop grande attention à ce qu'il dit – comme tous les vieillards, il pense à l'envers. Mais ça, je ne vous l'apprends pas. Votre père a l'air du même acabit.

Un léger sourire peint ses lèvres alors qu'il la jauge. Son café est fini depuis longtemps.

– Un autre café ? Ou peut-être que vous avez sommeil ?



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Mar 17 Juil - 23:39

Demelza
von Abbetz

J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
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Elle a cessé de sourire lorsqu’il a prononcé ce mot à voix haute : « amie ». Il y’avait un monde entre supporter Annika au manoir des von Abbetz où elle pouvait à loisir baver sur les beaux yeux verts de son frère et la faire venir là où il n’y’aurait personne pour meubler les conversations. Il y’avait un monde entre les simulacres de réceptions à base de thé et macarons et cet endroit dont elle ignorait tout. Il y'avait un monde entre Annika enceinte là-bas et Annika enceinte ici. « Non. » C’en est presque autoritaire, presque glacial. Elle se reprend presque aussitôt, se mordant la lèvre inférieure. Elle aurait dû tenir sa langue. Elle envisage la perspective selon laquelle il pourrait à son tour lui imposer ces jeunes filles de bonne famille de façon régulière et elle est bien embêtée. « Ma famille m’impose des amies, bien choisies, bien comme il faut - bien comme je devrais être. La plupart du temps, je les laisse parler entre elles autour du thé et je feins d’écouter. » Elle tente de faire preuve d’honnêteté, parce que s’ils doivent cohabiter ensemble, il doit en savoir au moins un peu sur la réalité de son petit quotidien quelque peu pathétique. « Je n’ai guère envie d’avoir à subir un tête à tête avec Annika. Ce serait appréciable si je n’avais pas à la revoir d’ici le mariage. Les lettres suffiront. » Elle penche légèrement la tête. « Je n’y faisais référence que parce qu’elle sait à quel point je me désintéresse des hommes et de tout ce qui s’y rapporte.. sans vouloir vous offenser. » Au mieux, elle sait les habiller. Ou du moins les dessiner, ce qui suppose qu’elle a un sens esthétique qui prête à se méprendre, elle n’est pas forcément attirée par ceux qu’elle pose entre les pages de son carnet : elle sait reconnaitre ce qu’il y’a d’élégant ou d’intriguant.

La solitude est une amie fidèle, elle. Toujours est-il que Demelza prend le temps d’intégrer ce que lui raconte Ebenezer à propos de son oncle. « Votre père a l'air du même acabit. » Elle reste bloquée, un moment. Elle n’a pas l’air d’entendre tout de suite ce qu’il dit après, trop occupée qu’elle est à cligner des yeux, prise d’un frisson d’angoisse. Elle ne croit pas que les intentions soient du même ordre. Oh bien sûr, Amalrich est intéressé, avide d’influence, il aime l’argent comme on aime une maîtresse mais il n’a pas toujours été ainsi. « Mon père me punit pour le décès de ma mère. » lâche-t-elle. Ca n’est pas qu’il ne dit ou pense que ce qu’il veut, c’est qu’il ne peut plus voir au-delà du voile noir que Demelza porte toujours, pour lui. Raison pour laquelle on lui fait porter du blanc, suppose-t-elle. « Il ne me voit pas parce qu’il la voit elle. » Là où Ulrich ressemble à un parfait mélange, Demelza tend plutôt vers la version miniature d’une anglaise qui n’en avait guère les traits. « Je voudrais aller me coucher.. s’il vous plaît. » Pas d’autre café. Juste dormir et ne pas réfléchir. « Vous m’accompagnez ? » Elle ne lui impose pas, elle interroge seulement. Veut-il vérifier qu’elle soit dans sa chambre, fermer tout de suite ? Veut-il repasser ? Elle n’a pas idée de ses heures de sommeil, elle n’a pas cherché à écouter s’il allait et venait durant ces trois jours de séjour. Elle a été polie, focalisée sur ses peurs, pas sur qui il était - ça ne la regardait pas, elle n’avait pas à espionner plus que nécessaire. De toute manière son sort était scellé, quel qu’il soit, et ça ne dépendait pas d’un bout de papier mais d’un accord. Inconstante, peut-être, mais pas volontairement lâche au point de faire demi-tour à peine les mots prononcés. « La chambre est très jolie, je n’ai pas pensé à vous remercier. » réalise-t-elle. Et puis, soudain. « Oh, Ebenezer ? » Ca la frappe comme un problème capital, quoique risible comparé à la montagne que l’avenir lui semble être. « Je ne sais pas danser. » C’est embêtant, pour un mariage. C’est embêtant pour un mari, en fait. C’est à peu près tout ce qu’elle a retenu des bavardages féminins. Sans arrière-pensée, toujours.    

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Mer 18 Juil - 12:41

Ebenezer von Hohnstedt
J'ai 17 ans ans et je vis tout en haut de Feldberg, dans un Manoir qui surplombe la Schwarzwald et Baden Baden, en Allemagne. Dans la vie, je suis un sorcier. Mon sang est celui de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serais prochainement fiancé et je le vis plutôt mal.




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– Je n’y faisais référence que parce qu’elle sait à quel point je me désintéresse des hommes et de tout ce qui s’y rapporte.. sans vouloir vous offenser.

– Je ne suis pas offensé. Je m’excuse si j’ai mal compris ce que vous vouliez dire.

Il marque une légère pause, avant de reprendre, pour lui-même plus que pour elle :

– Je n’ai pas le sens de l’hospitalité, de toute façon.

La solitude lui va comme un gant, pas de raison de s’en défaire, même pour les beaux yeux bleus de la demoiselle. C’est vrai qu’ils sont plus clairs que les siens, mais pas de quoi en faire une montagne. Ebenezer est à peu près comme elle. Il ne s’est jamais vraiment intéressé aux femmes, et s’il devait s’y intéresser, sans doute la prendrait-il brune aux lèvres sang, à la fois impétueuse et dominatrice. Elle lui rappelait à coup sûr sa mère. Il l’aimerait d’autant plus qu’elle lui ressemblerait.

Demelza en est très loin. Elle est trop blanche, trop pure, trop… trop. De ses clignements de cils frénétiques à ce visage de porcelaine qui ne saurait rien subir, pas même un « non », il ne voit en elle qu’une beauté éphémère, touchante par sa candeur. Il aimerait la faire pleurer s’il le pouvait. Il les préfère à genoux, les paupières ourlées de grosses larmes semblables à des diamants.
Il pensera à la faire pleurer, pour voir ce que donne ce bel arbre, si sa sève est aussi cristalline que son physique laisse envisager.

– Mon père me punit pour le décès de ma mère. Il ne me voit pas parce qu’il la voit elle.

Sans doute que n’importe qui aurait eu le cœur crevé à l’entendre, mais c’est à peine si Ebenezer cligne des yeux, c’est à peine si sa bouche se déforme. Au bout d’une petite seconde, il finit par étirer sa bouche carnassière en un sourire délicat et charmant. Etait-elle aussi jolie que ça, sa mère ? Aussi douce, aussi pure ? Aussi blanche ? Il demandera à son oncle, si l’occasion se présente. Il feindra de s’intéresser à elle par la même occasion. Le vieil allemand n’y verra que du feu.

– Je voudrais aller me coucher.. s’il vous plaît. Vous m’accompagnez ?

– Tout ce que vous voulez.

C’est bien sûr plus par politesse que véritablement une mise à disposition de tout son être, mais il y met les formes. Ebenezer se lève, en silence. Anselm arrive, de nouveau, cette fois d’une autre porte dissimulée entre deux moulures du mur. C’est l’entrée des anciens esclaves, c’est par celle-ci qu’on débarrassait les couverts et les assiettes sans bruit, à l’abri des regards. Il ne fallait pas imposer un tel spectacle à la table de Lenore Grey.

Il y avait des choses à ne pas faire en sa présence, et se montrer en était une.
Il approche finalement, passe devant elle sans la toucher. Si elle lui demandait, il oserait peut-être lui offrir son bras, mais il s’agit de chose qu’il considère si intime, si tendre, qu’il se refuse à les offrir de lui-même. Il n’a pas assez de cœur pour ça. Tout au plus, un cerveau malade qui lui fait tracer le chemin le plus court jusqu’à la chambre de la jeune femme.

Ils n’ont fait que quelque pas côte à côte. Au loin, le piano grince, les cordes usées souffrent. Il les changera peut-être à l’occasion du mariage. Il aimerait se marier sur Bach, sur la plus grande de ses œuvres même : la Passion de Saint-Matthieu. Un morceau aussi fort qu’impressionnant, aussi douloureux que joyeux. Au choix de celui qui écoute de pleurer de peine ou de bonheur. D’être heureux, ou malheureux.

– La chambre est très jolie, je n’ai pas pensé à vous remercier.

Il a un petit sourire, jette un regard à sa droite, pour la voir. Elle a l’air si perdue, si petite au milieu du couloir qui serpente dans le Manoir.

– J’espérais qu’elle vous plaise. Vous m’en voyez ravi.

Son sourire n’est pas aussi grand que ça, mais il a l’air en effet satisfait.

– Oh, Ebenezer ?

– Oui, Demelza ?

Il s’accroche à cette folie, à cette incohérence qui l’habite toute entière. C’est peut-être la fatigue, c’est peut-être plus que ça. Il n’y fait pas attention et avance, attendant avec patience et écoute la suite.

– Je ne sais pas danser.

– Je vous apprendrais si vous le voulez.

Il ne s’inquiète pas, de rien, jusqu’au moment où ils se retrouvent devant la porte de la chambrée. Le couloir est sombre – la seule chose qu’on y voit est encore le rond du front blanc de la jeune femme, si blanc qu’on dirait une auréole. Dans la pénombre, là où Ebenezer se fond si bien, il se demande si elle pourrait pleurer. Serait-elle plus jolie encore, les joues inondées de larmes ? Il faudra bien ça pour qu’il puisse consommer le mariage. Il n’est pas certain d’arriver à se laisser aller ce soir-là.

Il y pense sur le moment, et cela se sent. Il y a comme un flottement en lui, comme une appréhension. C’est qu’il n’a jamais été dans ce rapport de tendresse. Il a souvent pris, à des femmes, à des hommes, à des choses, mais ça n’avait jamais été de douceur ou pour le plaisir. Il avait arraché, parce que c’était ainsi qu’on broyait un homme, qu’on broyait une femme, qu’on broyait tout.
Est-ce qu’elle serait broyée aussi une fois fini ?

Il lève la main, hésite, et finalement la pose sur son front blanc, mais chaud. Il soupire.

– Vous devez dormir, je pense.

Il ouvre de son autre main la porte, la laisse entrer. Il ne bouge pas, son regard ne fait que suivre, avec une certaine retenue. Il n’a pas idée d’entrer dans cette pièce, de peur peut-être que la lumière soit faite sur lui, qu’il ne dévoile quel vilain visage se cache derrière ses traits impeccables. Que la comédie ne soit tout simplement plus.



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Mer 18 Juil - 13:36

Demelza
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J'ai 17 ans et je vis à Anzing en Allemagne. Dans la vie, je suis une sorcière et je m'en sors très bien, faisant partie de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serai (trop) rapidement fiancée et je le vis plutôt mal.
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Il est vrai qu’elle est un peu étrange, Demelza. Elle a de drôles d’idées, des sourires doux puis des détresses intenses. Elle a la mélancolie autant que les élans de joie et cela agace ; ça n’est pas convenable, alors elle réprime, elle étouffe - elle meurt lentement, à l’intérieur. Les murs du manoir d’Ebenezer ont l’avantage de la protéger du monde, de lui laisser par instants un peu d’air pour exister telle qu’elle est - trop peu de temps, encore, à l’abri de ses yeux à lui. « Volontiers. » souffle-t-elle. Evidemment qu’elle accepte qu’il lui apprenne. Il ne lui fait plus si peur, pour l’heure, alors elle le laisse approcher. « Vous devez dormir, je pense. » Elle hoche la tête.

S’il y’a bien une chose à laquelle elle ne pense pas, dans cette jolie chambre trop claire, c’est à ce qu’implique le mariage, à devoir le consommer comme tous les époux se doivent de le faire. Peut-être est-elle trop innocente. Peut-être espère-t-elle que la comédie commence dés l’instant où ils ne seraient plus si scrutés, qu’ils prétendent déjà. Ils pourraient, n’est-ce pas ? Si elle y pensait, sans doute serait-elle absolument terrifiée mais l’esprit occulte. Elle finit par se lover entre les draps, bien vite avalée par la somnolence, défaite de sa robe stricte pour quelque chose de bien plus léger. Que dirait sa mère, de ce choix ? Elle qui avait mystérieusement choisi Amalrich sans que nul ne comprenne comment un couple si mal assorti avait pu se former. Ophélia était belle comme un ange auréolé de blondeur, lui était un peu invisible, à côté, d’un physique ordinaire, prétendait-on. Que dirait-elle ? Que c’est une erreur. Une erreur fatale, probablement, comme la sienne.

…*…

L’odeur envahit la pièce. La fumée irrite les poumons, le blanc vire au noir. La poupée immobile au centre de la scène a le regard parfaitement absent et pourtant on jurerait qu’elle contemple avec délectation le désastre. Les flammes lèchent les draps, s’éprennent avec amour de tout ce qui peut brûler et seule la jolie robe de mariée sur le mannequin paraît protégée, probablement ensorcelée. C’est beau, n’est-ce pas, un brasier naissant ? C’est comme voir grandir et vivre un délicieux chaos de liberté indomptable. Elle aimerait bien se sentir libre, Demelza.

Le cri terrifié déchire le silence. Elle est sortie de ce drôle d’état, brutalement. Elle a du mal à respirer, elle a peur, terriblement peur et elle pleure déjà tout ce que son petit corps peut pleurer, tout ce que les larmes peuvent orner le visage de poupée. C’est comme revivre ses douze ans, la bougie abandonnée sur le sol, répandant sa lumière sans trop de pitié. Elle n’a aucun réflexe pour arrêter cela, pourtant elle devrait pouvoir, elle devrait au moins essayer, au lieu de quoi elle recule au fond de la grande pièce, se piégeant ainsi seule, sans possibilité de fuir. Elle glisse contre un mur, se recroqueville sur elle-même, les genoux ramenés contre sa poitrine et la tête entre les mains, suppliant toutes les forces possibles pour que ça ne soit qu’un énième cauchemar. La longue robe de nuit bleue va bientôt rencontrer la mort et elle avec. Il n’y’a pas assez d’oxygène. Elle tousse. Elle tousse trop pour réclamer plus d’aide. Elle aurait aimé être près d’Ebenezer, finalement. Elle aurait aimé pouvoir se réfugier dans ses bras, même s’il est un peu inquiétant, même s’il est froid et distant. Elle ne veut pas brûler vive, comme elle. Qui, alors, se punit ? Elle-même ou Amalrich ? L’inconscient travaille bien plus que le deuil d’un père mais le cocktail n’est pas bon.     

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Mer 18 Juil - 14:47

Ebenezer von Hohnstedt
J'ai 17 ans ans et je vis tout en haut de Feldberg, dans un Manoir qui surplombe la Schwarzwald et Baden Baden, en Allemagne. Dans la vie, je suis un sorcier. Mon sang est celui de l'aristocratie sorcière allemande et anglaise. Sinon, grâce à ma malchance, je serais prochainement fiancé et je le vis plutôt mal.




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La nuit est faite de silence et d’ombre. Ebenezer n’est peut-être que la nuit alors.
Quand il est sur ce haut tabouret, immobile de longues secondes, le monocle coincé à l’œil gauche et qu’il observe la fine pulsation, le lent déplacement de l’énergie vitale dans les veines et les artères de la sirène, il est plus terrible encore que la nuit.

Assise en face de lui, le fantôme fait de nuage et de rêve sourit. Elle penche seulement la tête, ses grands yeux vitreux se plongent également dans la contemplation morbide. Elle pointe même du doigt un anneau orangé qui roule autour d’une artère – cet anneau sert forcément à quelque chose. Qu’est-ce qu’il peut bien se passer si on le coupe ? Le moment est solennel alors qu’Ebenezer se redresse, lame tranchante à la main.
Il se fige cependant, avant même d’oser – le fantôme a levé les yeux au plafond, exorbité.

– Du rouge… !

Il frissonne, la voix glaciale le pétrifie. Le jeune sorcier réfléchit, aussi vite qu’il peut, avant que ses idées ne coïncident toute sur une seule et même chose : Demelza. D’un bond félin il s’extirpe de sa chaise, oublie de refermer derrière lui le bureau alors qu’il grimpe comme une furie les marches de marbre, le fantôme à ses talons.

Quand il arrive devant la porte blanche, une fumée épaisse s’échappe de la porte, noire, aussi noire que la nuit.

…*…

– Est-ce que vous vous acoquinez bien avec Mademoiselle von Abbetz ? Son caractère est quelque peu…
– Explosif ?

Eberhard hausse un sourcil, un peu étonné.

– Ce n’est pas le mot que j’aurais utilisé.
– Je trouve que ça lui va bien, pourtant, reprend calmement le jeune homme, guidant son vieil oncle à l’intérieur du Manoir, elle est faite d’un bois clair mais elle brûle vivement.

Le sourire sur le visage d’Ebenezer s’étire plus fort, peut-être un peu trop fier de ses métaphores qui échappent à son oncle.

– Où est-elle d’ailleurs ?
– Elle se repose. Nous avons tardé hier.
– Ne vous fatiguez pas trop. J’ai convenu avec Almarich von Abbetz d’une date pour le mariage.

Sur la face ridée du vieil oncle, une sorte de mesquinerie apparaît. Un air peu sympathique, un air qui cherche à faire mal, à rendre confus. Ebenezer n’y prête finalement que peu d’attention. Jouant le jeu de la comédie, il finit par hausser les épaules d’un air désinvolte.

– Votre date sera la mienne, mais j’aimerais décider du reste, mon oncle.

Quelque peu surpris, le jeune frère de Siegfried reprend :

– Vous vous êtes décidé à ne plus rechigner à vous marier ? Ah ! Quelle bonne nouvelle alors !

Le sorcier a un ricanement qui sonne faux, alors que son neveu sourit d’un air satisfait. Quand on pensait l’avoir et le rendre fou de rage, Ebenezer ne semble finalement plus si apeuré que ça. Au contraire même, son oncle le voit bien, le sent bien – il est détendu. Affreusement détendu. Comme si cette nouvelle en était une bonne.
Ce n’était pas ce qu’Eberhard avait prévu, et ça se voit dans le fond de ses yeux.
Il est froissé.

– Elle est à votre goût ?
– Elle est intelligente.
– Ce n’est pas la première qualité qui me viendrait à l'esprit pour la décrire.
– C’était la seule chose que je demandais.

Il fulmine intérieurement, le vieil Eberhard, fulmine oui. Il ne la voit pas cette petite pimbêche. Qu’a-t-elle bien pu lui faire à son neveu pour qu’il soit aussi ravi ? Ce n’était pas le but de la manœuvre. Il avait bien accepté le mariage avec une gamine dont personne ne voulait, que son père avait marié un peu comme ça, par dépit, ou juste pour mieux s’en débarrasser. Lui devait imposer une enfant au fils de son frère, il devait l’empoisonner de tout ce qu’il détestait, à savoir la présence des autres.
Pourquoi est-ce qu’il était si calme alors ?

– La date du mariage, mon oncle, reprend le jeune homme, vous ne me l’avez pas donnée.
– Oh, ça. Ça sera dans le courrier que vous fera parvenir Almarich.
– Par le père de la mariée… Il a un petit rire, Ebenezer, en reprenant : J’oubliais que vous n’étiez que mon tuteur.

Eberhard a une grimace qui cherche à se cacher en sourire, mais il n’y arrive pas.
Il souffle par les narines, comme un dragon qui aurait envie de cracher.

– Je vous invite à manger si vous voulez. Demelza dort sans doute encore.

L’oncle a une grimace quand il voit la table dressée. Manger ? Avec son neveu ?
Sa gorge se serre.

…*…

Fin d’après-midi, il est assis sur une chaise et lit. Il a une édition bien plus récente des Contes Macabres. Une très belle, illustrée par on-ne-sait-quel-artiste graveur. Il faut dire que celle de la jeune von Abbetz est partie en fumée, comme la majorité de la chambre.

Il n’a pas réussi – voulu – le remettre en état. Au lieu de ça, il a déménagé la jeune fille dans sa chambre à lui, le temps que les architectes ne viennent et n’arrangent les pierres fumées. Par chance, la porte n’a pas succombé aux flammes et seule la chambre de la demoiselle et les hautes fenêtres ont brûlé.

Dans la chambre d’Ebenezer, où on a couché Demelza entre des draps anthracite, on ne sent même pas l’odeur de la fumée ou des cendres.

Assis à côté d’elle, il lit, en silence, en attendant son probable réveil.

Elle est dans son lit, et lui, dans son livre.



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